Réactions allergiques
Réactions allergiques et atopie (4)
L’allergie est la réponse immunitaire et inflammatoire du corps aux substances étrangères courantes dans l’environnement, nommées allergènes, suite à quoi une réaction immunitaire, appelée hypersensibilité, se développe [1].
L'hypersensibilité est une réponse immunitaire inappropriée à des antigènes (Ag) communs, se manifestant par un continuum allant de manifestations mineures (dermite atopique et rhinite) à des manifestations sévères (réaction anaphylaxique et crise d'asthme) [2][3]. On parle alors de "réactions d'hypersensibilité".
L'atopie est la vulnérabilité accrue d'une personne à développer des réactions d'hypersensibilité[4] de type 1[note 1][5]. Ce sujet sera traité sur une autre page.
1 Classification[modifier | w]
Les réactions allergiques d'hypersensibilité sont classées en quatre grandes catégories par le modèle de Gell et Coombs [3][6]:
Type | Caractéristiques principales | Exemples | |
---|---|---|---|
1 | Immédiate |
|
|
2 | Cytotoxique |
|
|
3 | Complexes immuns |
|
|
4 | Retardée |
|
Notons que les sections ci-dessous traiteront principalement des réactions d'hypersensibilité de type 1, soit les réactions allergiques typiques.
2 Épidémiologie[modifier | w]
L'allergie est un phénomène en croissance constante dans les pays industrialisés, avec une prévalence estimée à 50% d'ici 2025. [8] La dermite atopique, par exemple, affecte 20% des enfants et jusqu'à 3% des adultes.[9] Quant aux allergies alimentaires, elles touchent approximativement 5% des adultes et 8% des enfants.[10] Près de 20% de la population est allergique à des éléments communs de l'environnement, comme le pollen et les acariens[4], menant le plus souvent à des réactions d'hypersensibilité de type 1. Une histoire familiale est souvent présente. Cette croissance importante de phénomènes allergiques est en partie attribuable aux changements des habitudes de vie et aux changements environnementaux.
3 Étiologies[modifier | w]
On peut diviser les étiologies des réactions allergiques en 3 grandes catégories: immunologiques, non immunologiques et idiopathiques. À noter que 60% des cas d'anaphylaxie chez l'adulte sont idiopathiques. [11]
Immunologiques (IgE médiées) |
|
---|---|
Non immunologiques | |
Idiopathiques |
4 Physiopathologie[modifier | w]
Dans toutes les conditions allergiques, les lésions tissulaires sont médiées par des mécanismes qui fonctionnent pour éliminer des pathogènes. Ce qui diffère dans les allergies est que le système immunitaire déclenche une réponse qui est maintenue de façon inappropriée [4].
Il existe différents mécanismes qui expliquent le phénomène d'allergie. Chaque type de réaction d'hypersensibilité possède une physiopathologie qui lui est propre:
- Dans la réaction d'hypersensibilité de type 1, le contact avec un nouvel allergène provoque l'activation des lymphocytes TH2 et stimule les cellules B à produire des IgE qui se lient aux mastocytes. Lors d'une réexposition au même allergène, il y a activation mastocytaire menant à une dégranulation immédiate. Il y a alors libération de substances vasoactives menant à une réaction immédiate quelques minutes après la réexposition. L'une de ces substances est l'histamine, qui aura un effet de vasodilatation des vaisseaux, d'augmentation de la perméabilité vasculaire, d'augmentation de la sécrétion de mucus, de stimulation des fibres nerveuses et de contraction des muscles lisses bronchiques. [12] Il y a ensuite libération tardive de cytokines proinflammatoires via un recrutement leucocytaire. [13][14] Il a été estimé que 20 à 30% des réactions immédiates de type 1 seraient déclenchées par un stimulus non-antigénique, comme des extrêmes de température et l'exercice.
- Dans la réaction d'hypersensibilité de type 2, l'antigène est fixé sur une cellule ou un tissu avant la réaction immunitaire et devient la cible de la réaction. Les IgG et IgM sécrétés se lient aux antigènes à la surface des cellules ou des tissus et entrainent leur destruction ou leur dysfonctionnement. [4]
- Dans la réaction d'hypersensibilité de type 3, les IgG et IgM sécrétés se lient aux antigènes en circulation et forment des complexes immuns antigène-anticorps (Ag-Ac) circulants, se déposent dans les vaisseaux des organes et entrainent l'activation du complément et de l'inflammation. [4]
- Dans la réaction d'hypersensibilité de type 4, il y a 2 principaux mécanismes:
- une réaction retardée induite par des cytokines où les lymphocytes T CD4+ sont activés par l'exposition à un Ag et se différencient en lymphocytes TH1 et TH17. Une réexposition à l'Ag mènent à la sécrétion retardée de cytokines, provoquant de l'inflammation, des dommages tissulaires et de la fibrose, avec risque de formation de granulome.
- une réaction à cytotoxicité directe où les lymphocytes T CD8+ spécifiques à un Ag auront un effet cytotoxique via des perforines et des granzymes menant à une apoptose cellulaire. [4]
5 Présentation clinique[modifier | w]
Il existe un continuum entre l'anaphylaxie et la réaction allergique. À la différence de la réaction allergique simple, l'anaphylaxie touche au moins 2 systèmes ou cause de l'hypotension (voir Anaphylaxie#Diagnostic pour les critères).[15]
5.1 Facteurs de risque[modifier | w]
Les facteurs de risque des réactions allergiques sont: [4] [16]
- Les facteurs génétiques: une histoire familiale est présente dans 50% des cas. Parmi les gènes impliqués, on retrouve ceux encodant des molécules HLA, des cytokines et des métalloprotéinases.
- Les facteurs environnementaux: une exposition aux polluants environnementaux est un facteur prédisposant connu.
- Les infections: qui peuvent être une cause d'allergie, ou être un facteur de risque. Par exemple, les infections du tractus gastro-intestinal, notamment à Helicobacter pylori, seraient associées à un risque de développer de l'urticaire.[17]
- L'atopie: des antécédents de dermatite atopique, d'allergies alimentaires, d'allergies médicamenteuses, d'asthme, de rhinite allergique, etc.
- Le sexe féminin: les femmes seraient plus à risque de développer des réactions allergiques à certains médicaments. [18]
5.2 Questionnaire[modifier | w]
Voici une liste des symptômes à rechercher par système. Il est primordial de rechercher les symptômes d'anaphylaxie en premier lieu.
Système | Symptômes | Réactions associées |
---|---|---|
Systémique | Fièvre | Anaphylaxie |
Cutané | Prurit cutané | Anaphylaxie, dermite atopique, dermite de contact[note 2], rhinite allergique, conjonctivite allergique, urticaire |
Cardio-respiratoire | Dyspnée, douleur thoracique | Anaphylaxie, asthme |
Palpitations | ||
Lipothymie et syncope | ||
Toux | ||
Gastro-intestinal | Nausées et vomissements | Anaphylaxie |
Douleur abdominale | ||
Diarrhée | ||
Dysphagie | ||
Ophtalmologique | Larmoiement | Conjonctivite allergique |
Prurit oculaire | ||
ORL | Rhinorrhée, Éternuement, congestion nasale, prurit nasal | Rhinite allergique, anaphylaxie |
Prurit et inconfort laryngé | Anaphylaxie | |
Paresthésie des lèvres, de la langue ou du palais | ||
Goût métallique | ||
Neurologique | Étourdissement, irritabilité (chez les enfants), confusion |
5.2.1 Recherche de l'étiologie et du contrôle[modifier | w]
Les éléments essentiels du questionnaires à rechercher en cas de réactions allergiques sont: [20][12]
- la raison de consultation principale
- les antécédents personnels et familiaux:
- les allergies alimentaires et médicamenteuses
- le terrain atopique (asthme, dermite atopique, rhinite allergique, etc.)
- les maladies systémiques (lymphome à cellule B, tumeur maligne, lupus érythémateux disséminé, etc.)
- les habitudes de vie (tabagisme, alcool, drogues)
- la prise de médicament
- les allergies connues du patient et leur mode de présentation
- l'environnement à la maison et au travail:
- la présence d'animaux
- la présence de tapis
- la présence de tabagisme indirect
- la présence de housse anti-acariens
- la présence de moisissures
- la présence de plantes
- l'année de construction de la maison
- la présence de chauffage
- la maladie actuelle:
- le caractère d'apparition des symptômes
- la durée des crises
- la fréquence des crises (combien de visite à l'urgence dans la dernière année?)
- la localisation des symptômes
- le moment d'apparition des symptômes et leur évolution dans le temps
- l'évolution des symptômes (y a-t-il déjà eu une évolution vers un angioœdème ou un choc anaphylactique?
- les symptômes associés, incluant les drapeaux rouges pour un choc anaphylactique:
- une dyspnée aiguë
- un stridor
- une hypoxémie
- une hypotension
- une tachycardie
- une hypotonie
- une syncope
- un rash généralisé
- les événements récents:
- un stress émotionnel
- une infections
- le début d'un nouveau traitement ou médicament.
- les déclencheurs potentiels:
- le froid
- la chaleur
- le port de sac
- le contact avec les vêtements
- les longues marches
- l'exercice
- certains aliments et médicaments
- les traumatismes
- les activités professionnelles et les loisirs (les travailleurs de la construction, les peintres, les travailleurs de métaux et de matériels particuliers peuvent être plus à risque)
- les traitements antérieurs et la réponse thérapeutique
- les investigations antérieures et leurs résultats.
5.3 Examen clinique[modifier | w]
Voici une liste des signes par système à rechercher à l'examen physique. Il est primordial d'éliminer l'anaphylaxie en premier lieu.
Examen | Signes | Réactions associées |
---|---|---|
apparence générale | Altération de l'état de conscience | Anaphylaxie |
signes vitaux | Tachycardie | Anaphylaxie, asthme |
Fièvre | Anaphylaxie | |
Hypotension | ||
examen cutané | Érythème | Anaphylaxie, dermatite atopique, urticaire, dermatite de contact[note 2] |
Lésions ortiées | Anaphylaxie, urticaire, dermatite de contact[note 2] | |
Piloérection | Anaphylaxie | |
Cyanose | ||
Marbrures (livedo reticularis) | ||
Xérose | Dermatite atopique | |
examen pulmonaire | Sibilances | Anaphylaxie, asthme |
Dysphonie | Anaphyplaxie | |
Stridor | ||
Wheezing | Asthme | |
examen cardiaque | Extrémités froides | Anaphylaxie |
Prolongation du temps de remplissage capillaire | ||
examen ORL | Érythème nasal | Rhinite allergique |
Angioedème | Anaphylaxie | |
examen ophtalmologique | Érythème oculaire et péri-oculaire | Dermatite atopique, conjonctivite allergique |
examen abdominal | Douleur abdominale à la palpation | Anaphylaxie |
6 Examens paracliniques[modifier | w]
Les investigations diffèrent selon le contexte de prise en charge. En situation d'urgence, l'anaphylaxie est essentiellement un diagnostic clinique, le traitement devant être rapidement entamé et ne pouvant attendre une confirmation paraclinique.
Dans un contexte de suivi ou d'une situation non urgente, des examens complémentaires peuvent être demandées afin de préciser le diagnostic et mieux orienter le traitement, notamment: [12]
Examens paracliniques | Commentaires |
---|---|
Formule sanguine complète (FSC) |
|
Dosage des taux sériques d'IgE |
|
Tryptase sérique |
|
Test de provocation cutanée |
|
Test de provocation (challenge) |
|
Spirométrie |
|
Test de provocation à la métacholine |
|
7 Approche clinique[modifier | w]
L'approche clinique face à une réaction allergique consiste, dans un premier temps, à éliminer une anaphylaxie et à la traiter si celle-ci est le diagnostic le plus probable. Par exemple, une dyspnée soudaine avec douleur abdominale et rash cutané après l'ingestion d'un aliment ou d'un médicament doit faire penser à une réaction allergique de type choc anaphylaxique, particulièrement si associé à une hypotension et tachycardie à l'examen physique.[11] [25]
Dans un deuxième temps, une fois le diagnostic d'anaphylaxie écarté, la prise en charge s'oriente vers le soulagement des symptômes et vers la recherche de l'élément causal de la réaction (ex: aliment, médicament, etc.) afin de pouvoir en faire le retrait, débuter un traitement étiologique si nécessaire ainsi que conseiller sur comment éviter une réexposition et offrir un enseignement au patient. [11] [25]
Pour ce faire, il faut questionner de façon approfondie l'histoire de la maladie actuelle, rechercher les facteurs de risque du patient et effectuer un examen physique ciblé. Voici des perles cliniques par rapport à la dermatite atopique, l'urticaire et l'asthme:
- Pour la dermatite atopique, il faut rechercher un terrain atopique dans l'histoire personnelle et familiale (asthme, rhinite et conjonctivite allergique, allergies alimentes, peau fragile, etc.). Il y a également des signes physiques classiques à rechercher, tels que les plis de Dennie-Morgan sous les yeux, une hyperlinéarité palmaire, le signe d'Hertoghe, la kératose pilaire, l'ichtyose vulgaire, pityriasis alba et la lichénification.[26] [24]
- Pour l'urticaire, il faut surtout rechercher les lésions caractéristiques oedémateuses (ortiées) évanescentes pâles à rose-rouge à distribution étendue. Un truc pratique serait d'entourer certaines plaques avec un stylo afin de voir si elles migrent. Normalement, chaque plaque disparait en moins de 24 heures. [27] [16]
- Pour l'asthme, la rhinite et la conjonctivite allergique, il faut, comme dans la dermite atopique, rechercher un terrain atopique dans l'histoire personnelle et familiale. Le prurit, nasal ou oculaire, est un très bon indice d'étiologie allergique à une rhinite ou une conjonctivite.
8 Diagnostic différentiel[modifier | w]
Le diagnostic différentiel de l'anaphylaxie (alimentaire, médicamenteuse ou autre) comprend entre autres : [11]
- l'asthme
- l'urticaire
- le trouble panique
- la syncope vasovagale
- les autres causes de choc (choc cardiogénique, choc distributif, choc hypovolémique, choc obstructif)
- la réaction de Jarisch-Herxheimer
- les angio-œdème idiopathique, héréditaire et médicamenteux.
Le diagnostic différentiel de l'asthme comprend entre autres: [11]
- l'insuffisance cardiaque
- le reflux gastro-oesophagien
- les infections des voies respiratoires supérieures
- le cancer pulmonaire
- l'aspiration d'un corps étranger
- la maladie pulmonaire obstructive chronique
- l'embolie pulmonaire.
Le diagnostic différentiel de la dermite atopique comprend entre autres [27]:
- la dermatite de contact
- la dermatite séborrhéique
- le psoriasis
- la gale
- les réactions médicamenteuses ou alimentaires
- un exanthème médicamenteux.
Le diagnostic différentiel de la rhinite allergique comprend entre autres [11][28]:
Le diagnostic différentiel de la conjonctivite allergique comprend entre autres: [11]
- la conjonctivite bactérienne ou la conjonctivite virale
- la blépharite
- la kératoconjonctivite sèche
- la rosacée oculaire
- la sclérite et l'épisclérite.
Le diagnostic différentiel de la dermatite de contact (allergique ou irritative) comprend entre autres: [27]
- une brûlure thermique
- la dermatite atopique
- la dermite de stase
- la dermite séborrhéique
- la rosacée érythémato-télangiectasique
- une infection à dermatophytes
Le diagnostic différentiel de l'urticaire comprend entre autres: [16]
- la vasculite urticarienne
- la dermatite atopique
- un pemphigoïde bulleux
- une éruption médicamenteuse fixe,
- un exanthème médicamenteux.
9 Traitement[modifier | w]
9.1 En aigu[modifier | w]
Le traitement des réactions allergiques diffèrent selon l'urgence de la situation et selon le type et la cause de réaction allergique. La première étape consiste toujours à retirer l'allergène responsable et de mettre en place un traitement d'urgence.
9.1.1 Prise en charge de l'anaphylaxie[modifier | w]
Prise en charge initiale | Commentaires |
---|---|
Retirer l'allergène responsable |
|
ABC |
|
Épinéphrine |
|
Traitements d'appoint | Les médicaments suivants peuvent être ajoutés à l'épinéphrine:
|
9.1.2 Prise en charge d'une réaction non anaphylaxique[modifier | w]
Pour un patient stable hémodynamiquement stable se présentant à l'urgence avec des symptômes de réactions allergiques et chez qui une anaphylaxie a été écartée, la prise en charge recommandée est surtout symptomatique :
Prise en charge initiale | Dosages et commentaires |
---|---|
Retirer l'allergène responsable |
|
Anti-histaminiques |
|
Corticostéroïdes |
|
Observation | Observer le patient pour quelques heures avant de lui donner congé. S'assurer de la stabilité hémodynamique. |
Consultation en allergie | Une consultation en allergie devrait être demandée par le médecin ayant initialement pris en charge la réaction allergique, afin de confirmer l'agent causal et ajuster le traitement en conséquence. Par exemple, un traitement de désensibilisation existe pour certaines allergies communes, dont l'allergie au pollen. |
Auto-injecteur | Prescrire un auto-injecteur d'épinéphrine intra-musculaire:
La prescription d'un auto-injecteur est indiquée pour le traitement d’urgence des réactions anaphylactiques chez ceux qui présentent des risques accrus d’anaphylaxie, y compris les patients ayant des antécédents d'anaphylaxie, y compris celle associée: [36] [37]
|
Enseignement |
|
9.2 En chronique[modifier | w]
Un traitement de fond est ensuite parfois nécessaire selon le type de réaction:
Traitement de fond | |
---|---|
Anaphylaxie[25] |
|
Asthme[38] |
|
Dermite atopique[39] |
|
Rhinite allergique [40] [28] |
|
Conjonctivite allergique[41] |
|
Dermite de contact[11][note 2] |
|
Urticaire et angioedème[16] |
|
10 Complications[modifier | w]
Les complications potentielles des réactions allergiques sont [18] :
- les surinfections cutanées
- l'hypotension, état de choc
- la syncope
- l'arrêt cardiaque
- la mort.
11 Évolution[modifier | w]
Les réactions allergiques, particulièrement l'anaphylaxie, peuvent mettre en jeu le pronostic vital. Une prise en charge précoce permet d'éviter les complications et résulte généralement en une évolution favorable.
La rémission est fréquente chez les enfants asthmatiques, particulièrement s'il n'y avait pas d'atopie ou d'histoire familiale positive. Selon des études populationnelles, 2/3 des enfants asthmatiques deviennent asymptomatique à l'âge adulte, tandis que ceux qui avaient un asthme plus sévère ont une plus grande probabilité d'avoir un asthme qui persiste à l'âge adulte. [42]
Le pronostic de la dermatite atopique est généralement favorable, mais les patients avec un eczéma plus sévère et extensif avec conditions atopiques comorbides, ont tendance à avoir une évolution chronique de la maladie. [43]
La plupart des enfants perdent leur allergie au lait, au soya, au blé et aux oeufs. Cependant, l'allergie aux arachides, au poisson et aux fruits de mer à tendance à persister à long terme.[24]
Environ 90% des patients étiquetées comme "allergiques à la pénicilline" auront un test cutané négatif. [16]
12 Suivi[modifier | w]
Après une réaction anaphylaxique avec prise en charge à l'urgence, un patient doit être observé à l'hôpital pour 4 à 8 heures minimalement.[11]
Les actions à faire lors du congé comprennent[11] :
- prescrire un auto-injecteur d'épinéphrine au patient et lui enseigner la méthode d'utilisation
- prescrire une consultation en allergologie en externe pour identifier l'agent causal et préciser le traitement à long terme si nécessaire
- une consultation en spécialité pour une crise d'urticaire aigu est envisageable, mais n'est pas toujours nécessaire puisqu'elle se résout généralement en moins de 6 semaines [35]
- prescrire une consultation en dermatologie en externe pour contrôler une dermite atopique ou une dermite de contact sévère
- donner les consignes suivantes :
- si récidive des symptômes, injecter l'épinéphrine et se présenter à l'urgence immédiatement
- éviter complètement l'allergène.
13 Prévention[modifier | w]
Il est important d'éduquer et de conseiller les patients sur les facteurs de risque et les étiologies des réactions allergiques, particulièrement auprès des patients possédant un terrain atopique familial ou personnel. Les conseils à donner sont les suivants [12]:
- éviter les allergènes (s'ils ont été identifiés) et les déclencheurs
- garder son environnement propre (laver les draps, éviter les tapis, éviter l'accumulation de poussière, etc.)
- avoir un auto-injecteur d'épinéphrine à portée de main en tout temps
- prendre des mesures préventives supplémentaires en présence d'un emploi à risque (travailleurs de la santé, travailleurs de la construction, etc.)
- utiliser un déshumidificateur dans les pièces mal aérées ou humides.
Il est pertinent de noter qu'aucune recommandation n'existe concernant l'évitement de certains aliments en prévention d'une allergie chez l'enfant âgé entre 4 et 6 mois [24].
14 Notes[modifier | w]
15 Références[modifier | w]
- Cette page a été modifiée ou créée le 2021/02/28 à partir de Allergy (StatPearls / Allergy (2020/11/20)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31424821 (livre).
- ↑ 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Philippe Furger, Docteur Méd, Québec, Somabec, , 1562 p. (ISBN 978-2-7606-2170-1), p. 37-38
- ↑ Phil Lieberman, Carlos A. Camargo, Kari Bohlke et Hershel Jick, « Epidemiology of anaphylaxis: findings of the American College of Allergy, Asthma and Immunology Epidemiology of Anaphylaxis Working Group », Annals of Allergy, Asthma & Immunology: Official Publication of the American College of Allergy, Asthma, & Immunology, vol. 97, no 5, , p. 596–602 (ISSN 1081-1206, PMID 17165265, DOI 10.1016/S1081-1206(10)61086-1, lire en ligne)
- ↑ 3,0 et 3,1 Joseph M. Dougherty, Khalid Alsayouri et Adam Sadowski, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31424821, lire en ligne)
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6 4,7 4,8 et 4,9 (en) Robbins, Basic Pathology, Philadelphia, Elsevier, , 935 p. (ISBN 978-0-323-35317-5)
- ↑ (en) « Overview of Allergic and Atopic Disorders - Immunology; Allergic Disorders », sur MSD Manual Professional Edition (consulté le 13 février 2023)
- ↑ L. Klimek, B. Wollenberg, O. Guntinas-Lichius et O. Pfaar, « [Reasons for the development of allergies in children] », HNO, vol. 67, no 2, , p. 90–97 (ISSN 1433-0458, PMID 30607442, DOI 10.1007/s00106-018-0595-1, lire en ligne)
- ↑ Ewa Czarnobilska, Krystyna Obtułowicz et Katarzyna Wsołek, « [Type IV of hypersensitivity and its subtypes] », Przeglad Lekarski, vol. 64, no 7-8, , p. 506–508 (ISSN 0033-2240, PMID 18409354, lire en ligne)
- ↑ « Allergie », Wikipédia, (lire en ligne)
- ↑ Nutten S. (2015). Atopic dermatitis: global epidemiology and risk factors. Annals of nutrition & metabolism, 66 Suppl 1, 8–16. https://doi.org/10.1159/000370220
- ↑ Sicherer, S. H., & Sampson, H. A. (2014). Food allergy: Epidemiology, pathogenesis, diagnosis, and treatment. The Journal of allergy and clinical immunology, 133(2), 291–308. https://doi.org/10.1016/j.jaci.2013.11.020
- ↑ 11,00 11,01 11,02 11,03 11,04 11,05 11,06 11,07 11,08 11,09 et 11,10 Luc Lanthier, Guide pratique de médecine interne, Québec, Formed, (ISBN 978-2-923026-24-4), p. Chapitre 7
- ↑ 12,0 12,1 12,2 12,3 et 12,4 « Revue générale des troubles allergiques et atopiques - Immunologie; troubles allergiques », sur Édition professionnelle du Manuel MSD (consulté le 23 octobre 2022)
- ↑ Michael Schatz, Scott H. Sicherer, David Khan et Robert S. Zeiger, « The Journal of Allergy and Clinical Immunology: In Practice 2018 Highlights », The Journal of Allergy and Clinical Immunology. In Practice, vol. 7, no 2, , p. 393–411 (ISSN 2213-2201, PMID 30557718, DOI 10.1016/j.jaip.2018.12.007, lire en ligne)
- ↑ Joseph M. Dougherty, Khalid Alsayouri et Adam Sadowski, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31424821, lire en ligne)
- ↑ Kevin McLendon et Britni T. Sternard, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29489197, lire en ligne)
- ↑ 16,0 16,1 16,2 16,3 16,4 16,5 et 16,6 (en) Amin Kanani, Robert Schellenberg et Richard Warrington, « Urticaria and angioedema », Allergy, Asthma & Clinical Immunology, vol. 7, no S1, , S9 (ISSN 1710-1492, PMID 22165855, Central PMCID PMC3245442, DOI 10.1186/1710-1492-7-S1-S9, lire en ligne)
- ↑ (en-US) Chia-Yu Chu et Torsten Zuberbier, « Urticaria and the gut », Current Opinion in Allergy and Clinical Immunology, vol. 20, no 4, , p. 381 (ISSN 1528-4050, DOI 10.1097/ACI.0000000000000653, lire en ligne)
- ↑ 18,0 et 18,1 « UpToDate », sur www.uptodate.com (consulté le 23 octobre 2022)
- ↑ « UpToDate », sur www.uptodate.com (consulté le 23 octobre 2022)
- ↑ « Anaphylaxie : Confirmation du diagnostic et détermination de la cause », sur https://www.uptodate.com, (consulté le 23 mars 2021)
- ↑ « Signes et symptômes d'une réaction allergique », sur https://allergiesalimentairescanada.ca, (consulté le 9 avril 2021)
- ↑ (en) Lawrence B. Schwartz, « Diagnostic Value of Tryptase in Anaphylaxis and Mastocytosis », Immunology and Allergy Clinics of North America, vol. 26, no 3, , p. 451–463 (DOI 10.1016/j.iac.2006.05.010, lire en ligne)
- ↑ H. Lobbes, Q. Reynaud, S. Mainbourg et J.C. Lega, « Dosage de la tryptase : un guide d'utilisation pour le clinicien », La Revue de Médecine Interne, vol. 41, no 11, , p. 748–755 (DOI 10.1016/j.revmed.2020.06.006, lire en ligne)
- ↑ 24,0 24,1 24,2 24,3 et 24,4 (en) Susan Waserman et Wade Watson, « Food allergy », Allergy, Asthma & Clinical Immunology, vol. 7, no S1, , S7 (ISSN 1710-1492, PMID 22166142, Central PMCID PMC3245440, DOI 10.1186/1710-1492-7-S1-S7, lire en ligne)
- ↑ 25,0 25,1 25,2 et 25,3 (en) Harold Kim et David Fischer, « Anaphylaxis », Allergy, Asthma & Clinical Immunology, vol. 7, no S1, , S6 (ISSN 1710-1492, PMID 22166113, Central PMCID PMC3245439, DOI 10.1186/1710-1492-7-S1-S6, lire en ligne)
- ↑ « Dermatite atopique », Wikimedica, (lire en ligne)
- ↑ 27,0 27,1 et 27,2 Jean L. Bolognia, Dermatologie : L'essentiel, Elsevier, , 998 p. (ISBN 978-1-4557-0841-3), p. 127
- ↑ 28,0 et 28,1 (en) Peter Small et Harold Kim, « Allergic rhinitis », Allergy, Asthma & Clinical Immunology, vol. 7, no S1, , S3 (ISSN 1710-1492, PMID 22166009, Central PMCID PMC3245436, DOI 10.1186/1710-1492-7-S1-S3, lire en ligne)
- ↑ Kevin McLendon et Britni T. Sternard, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29489197, lire en ligne)
- ↑ (en) « Cetirizine Monograph for Professionals », sur Drugs.com (consulté le 22 février 2023)
- ↑ (en) « Desloratadine Monograph for Professionals », sur Drugs.com (consulté le 22 février 2023)
- ↑ (en) « Loratadine Monograph for Professionals », sur Drugs.com (consulté le 22 février 2023)
- ↑ (en) « HydrOXYzine Monograph for Professionals », sur Drugs.com (consulté le 22 février 2023)
- ↑ (en) « DiphenhydrAMINE Monograph for Professionals », sur Drugs.com (consulté le 22 février 2023)
- ↑ 35,0 et 35,1 « les réactions allergiques au cabinet », sur lemedecinduquebec.org, (consulté le 13 février 2023)
- ↑ « Renseignements posologiques », sur hres.ca (consulté le 25 février 2023)
- ↑ « Critères cliniques de diagnostic de l'anaphylaxie », sur epipen.ca (consulté le 25 février 2023)
- ↑ (en) Harold Kim et Jorge Mazza, « Asthma », Allergy, Asthma & Clinical Immunology, vol. 7, no S1, , S2 (ISSN 1710-1492, PMID 22165976, Central PMCID PMC3245435, DOI 10.1186/1710-1492-7-S1-S2, lire en ligne)
- ↑ (en) Wade Watson et Sandeep Kapur, « Atopic dermatitis », Allergy, Asthma & Clinical Immunology, vol. 7, no S1, , S4 (ISSN 1710-1492, PMID 22166055, Central PMCID PMC3245437, DOI 10.1186/1710-1492-7-S1-S4, lire en ligne)
- ↑ (en) William Moote et Harold Kim, « Allergen-specific immunotherapy », Allergy, Asthma & Clinical Immunology, vol. 7, no S1, , S5 (ISSN 1710-1492, DOI 10.1186/1710-1492-7-S1-S5, lire en ligne)
- ↑ (en) Mario La Rosa, Elena Lionetti, Michele Reibaldi et Andrea Russo, « Allergic conjunctivitis: a comprehensive review of the literature », Italian Journal of Pediatrics, vol. 39, no 1, , p. 18 (ISSN 1824-7288, PMID 23497516, Central PMCID PMC3640929, DOI 10.1186/1824-7288-39-18, lire en ligne)
- ↑ (en) Sears, « Evolution of asthma through childhood », Clinical & Experimental Allergy, vol. 28, , p. 82–89 (DOI 10.1046/j.1365-2222.1998.028s5082.x, lire en ligne)
- ↑ (en) Sandeep Kapur, Wade Watson et Stuart Carr, « Atopic dermatitis », Allergy, Asthma & Clinical Immunology, vol. 14, no S2, , p. 52 (ISSN 1710-1492, PMID 30275844, Central PMCID PMC6157251, DOI 10.1186/s13223-018-0281-6, lire en ligne)