Décès

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Décès
État
Caractéristiques
Signes Hypotonie, Apnée, Incontinence urinaire , Incontinence fécale, Asystolie, Ptose, Mydriase , Pupille fixe
Symptômes
Asymptomatique
Diagnostic différentiel
Coma, Hypernatrémie, Hyponatrémie, Mort cérébrale, Alcalose, Arrêt respiratoire, Asystolie, Hypercalcémie, Arrêt cardiaque, Hypothermie, ... [+]
Informations
Terme anglais Death
Autres noms Mort
Wikidata ID Q4
SNOMED CT ID 419620001
Spécialité Médecine


Le décès est la perte irréversible de la capacité de conscience combinée à la perte irréversible de la capacité de respirer[note 1][1].

Épidémiologie

Voici les principales causes de décès par âge en 2016 :[2]

  • Moins de 1 an (23 161) : malformations congénitales, déformations et les anomalies chromosomiques
  • 1 à 4 ans (4045) : blessures non intentionnelles
  • 5 à 14 ans (5503) : blessures non intentionnelles
  • 15 à 24 ans (32 575) : blessures non intentionnelles
  • 25 à 44 ans (135 408) : blessures non intentionnelles
  • 45 à 64 ans (539 961) : tumeurs malignes
  • 65 ans et plus (2 003 458) : maladies cardiaques.

Le taux de mortalité ajusté selon l'âge pour tous les âges, par sexe pour 100 000 habitants en 2016 [2]:

  • Masculin (861,0)
  • Féminin (617,5).

Étiologies

Voici les principales causes de décès au États-Unis en 2020[2]:

Présentation clinique

Facteurs de risque

Voici les principaux facteurs de risque de décès au niveau mondial[3]:

Stades précédant la mort

La grande majorité des patients éprouvent une mort naturelle (c'est-à-dire sans intervention médicale vitale pour contrer le processus) et suivent un schéma stéréotypé de signes et de symptômes dans la période précédant la mort. Ce laps de temps est souvent appelé « mort active » ou « mort imminente »: [2]

  • Stade précoce : perte de mobilité et alité ; perte d'intérêt ou de capacité à boire et à manger; changements cognitifs tels qu'une augmentation du temps de sommeil ou de délire. Le délire peut être un état hyperactif ou agité ou un état hypoactif. Le point caractéristique du délire est qu'il y a un changement aigu dans le niveau d'éveil.[4]
  • Stade intermédiaire : déclin supplémentaire de l'état mental jusqu'à devenir obnubilé ou éveil lent avec stimulation et seulement de brèves périodes d'éveil. Les patients présentent souvent le « râle de la mort »qui est une respiration bruyante causée par une accumulation de sécrétions orales due à la perte du réflexe de déglutition.
  • Stade avancé : coma ; fièvre, peut-être due à une pneumonie par aspiration ; un schéma respiratoire altéré qui peut être une respiration de Cheyne-Stokes ou une respiration agonale ; et une marbrure cutanée.

La chronologie pour chaque patient est variable. Un patient peut ressentir ces signes et symptômes pendant 24 heures ou pendant plus de 14 jours.[5]

Questionnaire

Strictement parlant, la mort est asymptomatique[note 2].

Examen clinique

L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants :

Diagnostic

Le constat du décès se fait ainsi[8]:

  1. Réflexe à la douleur (pincer les trapèzes, frotter le sternum, mettre un stylo sur le bout de l’ongle): aucune réaction n'est attendue.
  2. Réflexe pupillaire à la lumière: aucune réaction de la pupille, mydriase de 4 à 6 mm.
  3. Réflexe tronculaire (par exemple, le réflexe cornéen): aucune réaction.
  4. Auscultation cardio-pulmonaire et pouls x 60 secondes : aucun bruit audible.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel du décès est[9] :

Traitement

Prise en charge du décès[8]
Diagnostic de la mort Voir #Diagnostic.
Aviser le médecin traitant En cas de décès inattendu, le résident doit appeler le patron ou son résident sénior pour l'en aviser.
Aviser la famille de se rendre au chevet du patient. En cas de décès inattendu, ne pas annoncer le décès par téléphone. Plutôt dire à la famille que la situation se détériore et qu'ils doivent se rendre à l'hôpital. Leur annoncer le décès une fois qu'ils sont sur place.

En cas de décès attendu, la famille peut-être appelée si le personnel ou d'autres membres de la famille au chevet ne l'on pas fait.

Dossier
  • Noter la date et l’heure du constat de décès et l’heure approximative du décès
  • Écrire une note faisant état des manœuvres que vous avez faites pour constater le décès (voir #Diagnostic)
Formulaires
  • Remplir le formulaire SP3 (seul les médecins peuvent remplir ce formulaire).
  • Autopsie : dans certains hôpitaux, la feuille de consentement à l'autopsie doit être remplie.
  • Notifier le coroner pour décès violent, accidentel, négligence, de cause inconnue.
Don de tissus Don de tissus à discuter avec la famille. Si elle est d’accord, aviser l'infirmière et elle (ou vous) pourra contacter Héma-Québec.
  • Permet de prélever la cornée, les valves cardiaques, les tissus cutanés, les os et les tendons.
    • Les seuls critères d’exclusion sont[10] :
      • ≥ 85ans
      • VIH, VHC, VHB
      • Infection systémique active et non-traitée
      • Lymphome, leucémie
      • Alzheimer, Parkinson, démence d’étiologie inconnue.
Disposition du corps La dépouille est amenée à la morgue. La famille peut repartir avec les effets personnels ou les laisser à la chambre. Ils doivent contacter le salon funéraire de leur choix, c’est lui qui va rapatrier le corps et les effets personnels que la famille n'a pas pris.

Complications

Les complications du décès touchent les vivants :

Notes

  1. Ces deux fonctions sont présentes dans le cerveau et plus précisément le tronc cérébral. La définition de la mort chez l'homme étant intrinsèquement liée à cet organe.
  2. Cet article concerne l'état de mort. Pour les symptômes entourant la mort, voir la spécialité Soins palliatifs et ses pages.
  3. Des pupilles complètement dilatées impliquent un influx sympathique et un cerveau en vie.

Références

__NOVEDELETE__
  1. (en) D. Gardiner, S. Shemie, A. Manara et H. Opdam, « International perspective on the diagnosis of death », British Journal of Anaesthesia, vol. 108,‎ , i14–i28 (ISSN 0007-0912 et 1471-6771, DOI 10.1093/bja/aer397, lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Julianne R. Oates et Christopher V. Maani, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 30725663, lire en ligne)
  3. Hannah Ritchie et Max Roser, « Causes of death », Our World in Data,‎ (lire en ligne)
  4. David Hui, Susan Frisbee-Hume, Annie Wilson et Seyedeh S. Dibaj, « Effect of Lorazepam With Haloperidol vs Haloperidol Alone on Agitated Delirium in Patients With Advanced Cancer Receiving Palliative Care: A Randomized Clinical Trial », JAMA, vol. 318, no 11,‎ , p. 1047–1056 (ISSN 1538-3598, PMID 28975307, Central PMCID 5661867, DOI 10.1001/jama.2017.11468, lire en ligne)
  5. Pamela Durepos, Tamara Sussman, Jenny Ploeg et Noori Akhtar-Danesh, « What Does Death Preparedness Mean for Family Caregivers of Persons With Dementia? », The American Journal of Hospice & Palliative Care, vol. 36, no 5,‎ , p. 436–446 (ISSN 1938-2715, PMID 30518228, DOI 10.1177/1049909118814240, lire en ligne)
  6. Katsuyuki Sagishima et Yoshihiro Kinoshita, « Pupil diameter for confirmation of brain death in adult organ donors in Japan », Acute Medicine & Surgery, vol. 4, no 1,‎ , p. 19–24 (ISSN 2052-8817, PMID 29123832, Central PMCID 5667297, DOI 10.1002/ams2.208, lire en ligne)
  7. (en) Thomas P. Bleck, « Dilated Pupils and Brain Death », Annals of Internal Medicine, vol. 112, no 8,‎ , p. 632 (ISSN 0003-4819, DOI 10.7326/0003-4819-112-8-632_2, lire en ligne)
  8. 8,0 et 8,1 Résidents du tronc commun en médecine interne, ABC de la garde, Québec,
  9. « Diagnosis of death - WikEM », sur wikem.org (consulté le 13 juin 2023)
  10. « Le don de tissus humain », sur Héma-Québec, (consulté le 12 juin 2023)