Asthme
L'asthme est une inflammation diffuse des voies respiratoires provoquée par divers stimuli induisant une bronchoconstriction réversible.
Cette page concerne seulement l'asthme non exacerbée. Pour l'exacerbation de l'asthme, consulter la page Exacerbation aiguë de l'asthme.
1 Épidémiologie[modifier | w]
L'asthme est une pathologie courante, touchant environ 15 % à 20 % des personnes dans les pays développés et environ 2 % à 4 % dans les pays moins développés. C'est beaucoup plus courant chez les enfants[1][2][3].
Dans l'enfance, l'asthme est plus fréquent chez les garçons avec un ratio garçon/fille de 2:1. Puis, à la puberté, le ratio devient 1:1. Jusqu'à 40 % des enfants développeront une respiration sifflante, à un moment ou à un autre, qui sera diagnostiquée comme de l'asthme si elle est réversible par les bêta-2 agonistes, et ce, indépendamment des tests de la fonction pulmonaire[1][2][3].
Après la puberté, la prévalence de l'asthme devient supérieure chez les femmes ; les cas d'apparition à l'âge adulte après 40 ans sont principalement des femmes[4][3].
La prévalence de l'asthme est plus élevée aux âges extrêmes de la vie en raison de la réactivité des voies respiratoires et de l'infériorité de la fonction pulmonaire[4][3]. De tous les cas d'asthme, environ 66 % sont diagnostiqués avant l'âge de 18 ans. Près de 50 % des enfants asthmatiques présentent une diminution de la sévérité ou une disparition des symptômes au début de l'âge adulte[3][5].
L'asthme étant associé à une exposition à la fumée de tabac et aux particules inhalées, il est plus fréquent dans les groupes présentant ces expositions environnementales[1][2][3].
2 Étiologies[modifier | w]
L'étiologie globale est complexe et encore mal comprise, en particulier lorsqu'il s'agit de savoir quels enfants asthmatiques continueront à souffrir d'asthme à l'âge adulte (jusqu'à 40 % des enfants ont une respiration sifflante, seulement 1 % des adultes font de l'asthme), mais il est admis qu'il s'agit d'une pathologie multifactorielle, influencée à la fois par la génétique et par l'exposition environnementale[3].
3 Physiopathologie[modifier | w]
L'asthme est une inflammation aiguë et entièrement réversible des voies respiratoires, souvent causée par une exposition à un déclencheur environnemental. Le processus pathologique commence par l'inhalation d'un irritant (par exemple, l'air froid) ou d'un allergène (par exemple, le pollen) qui, en raison d'une hypersensibilité bronchique, entraîne une inflammation des voies respiratoires et une augmentation de la production de mucus. Cela conduit à une augmentation significative de la résistance des voies respiratoires, qui est plus prononcée à l'expiration[3].
Une obstruction des voies respiratoires est due à la combinaison de l'infiltration par des cellules inflammatoires, l'hypersécrétion de mucus avec formation de bouchons de mucus et une contraction des muscles lisses[3].
Ces changements réversibles peuvent devenir irréversibles au fil du temps en raison de l'épaississement de la membrane basale, du dépôt de collagène et de la desquamation épithéliale ainsi que du remodelage des voies respiratoires qui se produit dans les maladies chroniques (il y a hypertrophie et hyperplasie de la musculature lisse)[3].
4 Présentation clinique[modifier | w]
4.1 Facteurs de risque[modifier | w]
Classes | Facteurs déclencheurs[3] |
---|---|
Pro-inflammatoires |
|
Irritatifs |
|
Mixtes |
|
Prédisposition génétique |
4.2 Questionnaire[modifier | w]
Voici les éléments à rechercher au questionnaire si suspicion d'asthme[3] :
- une toux sèche périodique, souvent nocturne, récidivante
- une sensation d'oppression thoracique
- des sibilances (wheezing)
- une dyspnée d'effort et au repos
- des expectorations
- des symptômes s'aggravant la nuit, puis s'atténuent dans la journée[3]
- des symptômes aggravés par les allergies, l'exercice et les infections des voies respiratoires supérieures (IVRS)[3]
- des symptômes répondant rapidement aux B2-agonistes par inhalation.
Les symptômes sont variables, c'est-à-dire qu'ils sont accrus en présence de stimuli et pratiquement absents si l'asthme est bien contrôlé.
4.3 Examen clinique[modifier | w]
La clinique peut être normale en dehors d'une crise d'asthme ; étant donné que les symptômes varient dans le temps, l'examen physique varie également[3].
À l'examen pulmonaire, on retrouve un ou plusieurs des signes suivants[3] :
- des sibilances (le plus fréquemment rencontré)
- certains signes peuvent également signaler un certain niveau de gravité, comme lors d'une exacerbation aiguë :
- une augmentation du temps expiratoire
- le wheezing
- une dyspnée à la parole
- la position penchée vers l'avant, les mains sur les cuisses (pour ouvrir leurs voies respiratoires)
- le tirage sus-sternal et intercostal
- la tachycardie
- la tachypnée
- l'hyperinflation thoracique
- l'anxiété
- certains éléments à l'examen physique signalent un état critique, dans lequel la vie du patient pourrait être en danger[note 1] :
- la cyanose centrale
- un débit expiratoire maximal inférieur à 33 % du meilleur résultat personnel
- une PCO2 normale
- une poitrine silencieuse (à cause de la forte diminution du flux d'air)
- une faible effort respiratoire
- une bradycardie (indiquant une fatigue musculaire respiratoire sévère)[3]
- des arythmies
- une hypotension artérielle
- un pouls paradoxal[note 2]
- de l'épuisement
- de la confusion et un coma.
5 Examens paracliniques[modifier | w]
La méthode diagnostique de choix est la spirométrie, qui doit être effectuée avant le traitement pour déterminer la gravité du trouble.
Examen paraclinique | Explications |
---|---|
Spirométrie |
|
Essai thérapeutique[10] |
|
Débit expiratoire de pointe (DEP)[note 3][3] |
|
Provocation à la méthacholine (ou à l'histamine) |
|
Oxymétrie de pouls |
|
Électrolytes sanguins |
|
Gaz artériel, capillaire ou veineux |
|
ECG |
|
Spirométrie à l'effort |
|
Radiographie pulmonaire |
|
Tomodensitométrie thoracique |
|
6 Approche clinique[modifier | w]
Lorsqu'un patient, surtout s'il est jeune, se présente pour dyspnée et toux, il convient de suspecter de l'asthme. Il est alors important de rechercher d'autres formes d'atopie, comme de l'eczéma ou une rhinite saisonnière, ainsi que de s'informer sur le contexte de survenue des symptômes ; il importe de savoir s'ils apparaissent au froid ou sont exacerbés par lui, s'ils se manifestent à l'effort, lors de l'exposition au tabac ou lors de l'exposition à un allergène.
Pendant l'examen physique, des sibilances lors de l'auscultation pulmonaire, accompagnées ou non de wheezing, sont fort suspectes d'une bronchoconstriction due à l'asthme. Il faut aussi rechercher une cyanose, un tirage, une tachycardie, une tachypnée et une saturation en oxygène diminuée, car ce sont des signes d'une crise d'asthme, qu'il faut alors traiter rapidement.
Afin de confirmer le diagnostic chez un patient de 6 ans et plus, il faut passer une spirométrie. Si elle indique un VEMS/CVF diminué, un VEMS diminué et une réversibilité du syndrome obstructif à la suite de la prise de bêta-2-agonistes à courte action (c'est-à-dire une hausse du VEMS de 12 % et de 200 mL à la suite de la prise des bronchodilatateurs), le diagnostic d'asthme est confirmé. D'autres tests, comme un débit de pointe, un test de provocation à la méthacholine, une oxymétrie de pouls, un ECG et un gaz artériel peuvent être utilisés pour caractériser la sévérité de l'asthme.
Afin de confirmer le diagnostic chez un enfant entre 1 an et 5 ans, il faut faire un essai thérapeutique. L'administration de médicaments servant à traiter l'asthme est commencée, puis le diagnostic est confirmé si les symptômes d'obstruction du flot d'air s'améliorent à la suite de la prise des agents pharmacologiques.
6.1 Classification de l'asthme[modifier | w]
6.1.1 Score de PRAM (acronyme anglais pour Pediatric Respiratory Assesment Measure)[modifier | w]
Le score PRAM permet de classifier la sévérité d'une exacerbation aiguë de l'asthme chez l'enfant[11]. Ce score n'a pas été validé chez l'adulte.
Paramètre | Valeur | Score |
---|---|---|
Satuation en oxygène | > 94 % | 0 |
92-94 % | 1 | |
< 92 % | 2 | |
Tirage sus-sternal | Absent | 0 |
Présent | 2 | |
Contraction des muscles scalènes | Absente | 0 |
Présente | 2 | |
Murmure vésiculaire | Normal | 0 |
↓ aux base | 1 | |
↓ base + apex | 2 | |
Minimal ou absent | 3 | |
Sibilances | Absentes | 0 |
Expiratoires seulement | 1 | |
Inspiratoire ± expiratoires | 2 | |
Audible sans stéthoscope ou absentes
(murmure vésiculaire minimal ou absent) |
3 |
Les pointages sont donc additionnés pour établir le score PRAM situé entre 0 et 12. Le pointage obtenu permettra de classifier la sévérité de la crise d'asthme ainsi[11] :
- PRAM 0-3 : crise légère
- PRAM 4-7 : crise modérée
- PRAM 8-12 : crise sévère.
6.1.2 Classification de la sévérité de l'asthme[modifier | w]
Cette classification permet de recommander un traitement initial en fonction de la sévérité des symptômes.
Classe | Caractéristiques |
---|---|
Asthme intermittent |
|
Asthme léger persistant |
|
Asthme modéré persistant |
|
Asthme sévère persistant |
|
7 Diagnostic[modifier | w]
7.1 Âge 1 à 5 ans[modifier | w]
7.1.1 Avec signes d'obstruction[modifier | w]
Le diagnostic d'asthme est posé chez un enfant (critères 1 + 2 + 3)[10] :
- ayant des épisodes récurrents (≥ 2 épisodes) d'exacerbations asthmatiformes
- les symptômes sont préférablement documentés par des professionnels de la santé
- les symptômes peuvent être documentés par les parents, mais les symptômes doivent être convaincants (alternatif)
- s'il y a eu un seul épisode avec réversibilité, il s'agit alors d'asthme suspecté : le diagnostic d'asthme n'est posé qu'au deuxième épisode
- ayant une amélioration de ses symptômes à la suite d'une thérapie médicamenteuse visant à corriger l'asthme (voir tableau)
- l'amélioration est documentée par un professionnel de la santé (préférable) ; la durée d'observation et le traitement recommandé pour évaluer la réversibilité varient en fonction de la gravité des symptômes (voir tableau ci-dessous)
- l'amélioration peut être documentée par les parents (alternatif)
- une réversibilité des symptômes convaincants après administration de BACA
- une amélioration des symptômes après un traitement de 3 mois de CSI ± BACA
- sans éléments pouvant suggérer un diagnostic alternatif.
Degré de sévérité de l'obstruction bronchique | Agent administré | Dose | Période d'observation |
---|---|---|---|
Léger | Salbutamol |
|
30 minutes |
Modéré à sévère | Salbutamol |
|
60 minutes |
Corticostéroïde |
|
3-4 heures |
Une réponse sous-optimale au salbutamol est attendue chez un enfant avec un asthme qui dure depuis longtemps et qui est mal contrôlé. En effet, l'obstruction du flot d'air n'est alors pas attribuable au bronchospasme, mais plutôt à l'inflammation, ce qui explique la faible réponse aux bronchodilatateurs[10].
7.1.2 Sans signes d'obstruction[modifier | w]
La plupart des enfants asthmatiques sont asymptomatiques et ne présentent aucun signe d'obstruction du flot d'air à l'examen physique lors de leur évaluation. Dans ces cas, l'asthme est suspecté lorsque le patient répond à tous ces critères (1+2+3)[10] :
- ≥ 2 épisodes de symptômes compatibles avec l'asthme
- aucune documentation antérieure par un professionnel de la santé de signes obstructifs à l'examen physique OU d'amélioration après la prise de traitement pour l'asthme
- aucun diagnostic alternatif.
Lorsque l'asthme est suspecté, la conduite à tenir est de commencer un traitement pharmacologique de l'asthme avec des corticostéroïdes inhalés et/ou du salbutamol (selon la gravité des symptômes) afin d'évaluer s'il y a une amélioration des symptômes. L'évaluation de la réversibilité des symptômes d'asthme via le salbutamol PRN est réalisée par les parents, tandis que celle via les corticostéroïdes est réalisée par le médecin après 3 mois. Le diagnostic d'asthme est posé si les symptômes s'améliorent à l'intérieur de la période normale (voir tableau)[10].
Degré de sévérité | Agent administré | Dose | Amélioration des symptômes |
---|---|---|---|
|
Salbutamol |
|
30 minutes |
|
Salbutamol |
|
30 minutes |
Corticostéroïde
inhalé |
|
3 mois |
Un suivi est fait à 6 semaines et à 3 mois afin de s'assurer de l'adhérence au traitement[10].
7.2 Âge > 6 ans[modifier | w]
Dans cette tranche d'âge, le diagnostic repose sur l'anamnèse, l'examen physique et les résultats aux épreuves respiratoires. La spirométrie est la méthode diagnostique de choix. Si elle est non concluante, d'autres examens diagnostiques sont recommandés.
Enfant | Adulte |
---|---|
EXAMEN DIAGNOSTIQUE | |
Spirométrie | |
Critères 1 + 2 :
|
Critères 1 + 2 :
|
Débit de pointe[note 4] | |
DEP augmenté post-bronchodilatateur ≥ 20 % | Critères 1 OU 2 :
|
Test de provocation à la méthacholine | |
PC20 < 4 mg/mL [note 5] | |
Test de provocation à l'exercice | |
VEMS diminué post-exercice ≥ 10-15 % |
8 Diagnostic différentiel[modifier | w]
Le diagnostic différentiel principal de l'asthme est[3][13] :
- l'anaphylaxie
- l'obstruction des voies respiratoires supérieures (corps étranger, tumeur, anneau vasculaire)
- une dysfonction des cordes vocales
- la maladie pulmonaire obstructive chronique
- des causes cardiaques (souffle cardiaque, insuffisance cardiaque, cyanose lors des repas, croissance insuffisante chez l'enfant, tachypnée, hépatomégalie)
- l'insuffisance cardiaque
- une myocardite
- une péricardite
- le reflux gastro-œsophagien (toux en position couchée ou lors des repas, vomissements à la suite d'un repas, inconfort abdominal)
- la rhinosinusite allergique ou rhinosinusite infectieuse (Écoulement nasal persistant)
- la laryngotrachéite virale aiguë
- certaines maladies infectieuses
- la laryngite striduleuse
- la trachéite
- la bronchiolite (1er épisode de wheezing chez un enfant < 1 an)
- la pneumonie
- la tuberculose
- la coqueluche (toux sévère paroxystique, toux initialement entendue comme un chant de coq)
- les maladies congénitales et génétiques de l'enfance
- la laryngomalacie
- la sténose trachéale
- les cardiopathies congénitales
- une malformation congénitale des voies respiratoires inférieures
- la dysplasie bronchopulmonaire (naissance prématurée, besoin prolongé en administration d'oxygène (avec ou sans ventilation mécanique))
- la fibrose kystique
- la dyskinésie ciliaire primaire (détresse respiratoire néo-natale, apparition précoce des symptômes, toux quotidienne et chronique, congestion nasale chronique, situs inversus (possible))
- des déficits immunitaires
- l'aspiration
- l'atélectasie
- les bronchiectasies
- l'œsophagite éosinophilique (dysphagie, toux déclenchée par le fait de manger ou de boire)
- les troubles de la déglutition
- le syndrome d'hyperventilation et l'attaque de panique.
Voici un tableau résumant les différentes pathologies autres que l'asthme à considérer selon la sémiologie du patient[10].
Signes et/ou symptômes | Diagnostic à considérer |
---|---|
|
Obstruction des voies respiratoires supérieures
|
|
|
|
|
|
Malformation congénitale des voies respiratoires |
|
|
|
Troubles de la déglutition
(avec possible aspiration) |
|
Troubles immunitaires |
9 Traitement[modifier | w]
S'il n'est pas corrigé rapidement, l'asthme peut devenir plus difficile à traiter, car la production de mucus empêche le médicament inhalé d'atteindre la muqueuse. L'inflammation devient également plus œdémateuse.
Voici les grandes lignes à retenir pour élaborer un traitement visant la maitrise de l'asthme chez un patient [3]:
- Instituer un traitement axé sur l'amélioration à long terme de l'asthme
- Déterminer le niveau de maitrise optimal
- Déterminer le plus bas niveau de traitement permettant de maintenir cette maitrise
- Donner la priorité au traitement de l'inflammation et, si requis, ajouter d'autres médicaments pour optimiser la maitrise de l'asthme
- Assurer un enseignement et un suivi adéquats
- Évaluer la technique de l'inhalateur
- Souligner l'importance du traitement d'entretien avec des stéroïdes inhalés même lorsque le patient va bien
9.1 Principes non pharmacologiques[modifier | w]
Ils sont à peu près les mêmes pour les enfants et les adultes :
- Éviter les facteurs déclencheurs[3]
- bonnes habitudes de vie[3]
- exercice physique régulier[3]
- perte de poids[3]
- Éducation sur l'importance de l'adhérence au traitement[10][9]
- Éducation sur les bonnes techniques d'inhalation[10][9]
- choix d'un inhalateur approprié[10]
- Enfants de 1 an à 3 ans : chambre d'espacement et masque facial ajusté
- Enfants de 4 et 5 ans : chambre d'espacement et embout buccal
- plan d'action écrit[9]
- Permet une autosupervision de ses symptômes et du contrôle de son asthme
- Contient des indications claires des mesures à prendre en cas de perte de contrôle
- Contient des indications claires sur les circonstances dans lesquelles il est important de consulter un médecin
9.2 Traitement chronique de l'enfant de 1 à 5 ans[modifier | w]
Degré de sévérité des symptômes d'asthme | Agent administré | Dose |
---|---|---|
Symptômes légers et intermittents (< 8 jours/mois)
Exacerbations légères PRAM 0-3 (sans besoin de corticostéroïdes inhalés) |
Salbutamol |
|
Symptômes fréquents (> 8 jours/mois ou > 2 jours/semaine)
≥ 1 exacerbation modérée à sévère PRAM 4-12 |
Salbutamol |
|
Corticostéroïdes |
|
Si un enfant ayant des symptômes légers et intermittents et des exacerbations légères ne répond pas adéquatement à l'utilisation PRN de salbutamol, il est d'ajouter des corticostéroïdes inhalés à une dose faible, puis à une dose moyenne si la réponse est toujours sous-optimale[10].
9.3 Traitement pharmacologique de l'enfant de 6 à 11 ans[modifier | w]
Étape | Classe pharmacologique | Médicaments |
---|---|---|
Étape 1 | BACA PRN |
|
Étape 2 | BACA PRN +
CSI faible dose |
|
Étape 3 | BACA PRN +
CSI dose modérée |
|
Étape 4 | BACA PRN +
CSI dose modérée/élevée + BALA/ARLT |
|
Étape 5 | BACA PRN +
CSI dose élevée + BALA/ARLT + corticostéroïdes PO/anti-IGe |
|
9.4 Traitement pharmacologique de l'enfant > 12 ans et adultes[modifier | w]
Étape | Classe pharmacologique | Médicaments |
---|---|---|
Étape 1 | BACA PRN |
|
Étape 2 | BACA PRN +
CSI faible dose |
|
Étape 3 | BACA PRN +
CSI dose modérée |
|
Étape 4 | BACA PRN +
CSI dose modérée/élevée + BALA/ARLT |
|
Étape 5 | BACA PRN +
CSI dose élevée + BALA/ARLT+ corticostéroïdes PO/anti-IGe |
10 Suivi[modifier | w]
L'asthme est une maladie chronique et les patients ont besoin d'une surveillance à vie. Il faut les informer de la nécessité de surveiller la maladie et l'observance des médicaments ainsi que leur remettre un plan d'action écrit contre l'asthme[3].
Paramètres | Maitrise acceptable |
---|---|
Symptômes diurnes | < 4/semaine |
Symptômes nocturnes | < 1/semaine |
Activité physique | Normale |
Exacerbations | Légères, peu fréquentes |
Absentéisme | Aucun |
B-agoniste PRN | < 4 doses/semaine |
VEMS | ≥ 90 % du meilleur résultat personnel |
DEP | ≥ 90 % du meilleur résultat personnel |
Variabilité du DEP | < 10-15 % de la variation diurne |
Les critères ci-dessus permettent de questionner et d'évaluer le patient afin de déterminer si son asthme est contrôlé ou non ; si les critères ne sont pas respectés, les mesures non pharmacologiques et pharmacologiques doivent être adaptées. Si un patient se présente d'urgence à l'hôpital à cause de l'exacerbation aiguë de son asthme, cela dénote que son asthme n'est pas contrôlé et qu'il faut adapter le traitement. Un suivi du contrôle de l'asthme est effectué par spirométrie à chaque visite chez les patients de 6 ans et plus. Le but de la thérapie est d'obtenir une spirométrie normale ou presque normale[9].
Il arrive que des patients qui ont des résultats indiquant un asthme mal contrôlé à la spirométrie ressentent, en fait, peu de symptômes ou aucun. Cette mauvaise perception de leurs symptômes représente un facteur de risque d'asthme potentiellement mortel. Toutefois, lorsqu'un patient perd le contrôle de son asthme, il remarque souvent des changements dans ses symptômes avant d'observer des changements à la spirométrie[9].
Si la spirométrie est indisponible ou impossible pour faire le suivi de l'asthme chez un patient, il est possible d'utiliser le débit de pointe. La plupart des patients n'ont pas à mesurer leur débit de pointe, mais cela peut s'avérer utile pour ceux qui perçoivent mal leurs symptômes ou s'il y a suspicion d'asthme relié au travail. Les résultats de débit de pointe doivent être interprétés prudemment, car ils sont souvent subjectifs ; le traitement ne doit pas être déterminé en fonction des résultats de ce test[9].
11 Complications[modifier | w]
Plusieurs complications sont redoutées :
- l'insuffisance respiratoire (pouvant évoluer jusqu'à la mort)
- le status asthmaticus[note 9]
- l'aspergillose broncho-pulmonaire allergique[note 10].
12 Évolution[modifier | w]
De façon générale, le pronostic est favorable en cas de traitement adapté.
L'asthme n'est pas une maladie bénigne et représente 1 décès pour 100 000 personnes dans certains pays. La mortalité est liée à la fonction pulmonaire et est exacerbée par le tabagisme. Les facteurs qui augmentent le risque de mortalité comprennent l'âge de plus de 40 ans, le tabagisme de plus de 20 paquets-années, l'éosinophilie sanguine, le VEMS de 40 à 70 % de la valeur prédite et une plus grande réversibilité[15].
L'asthme entraîne une perte de temps au travail et à l'école, conduit à de multiples admissions à l'hôpital et augmente le coût des soins de santé. Un asthme mal contrôlé peut être handicapant et conduire à une mauvaise qualité de vie[3].
13 Prévention[modifier | w]
L'éducation des patients sur la maladie et la modification du comportement sont vitales. Le patient doit également être encouragé à changer de mode de vie et à contrôler les facteurs de déclenchement environnementaux[3].
Les patients doivent être invités à maintenir un poids corporel sain, car les preuves révèlent que le trouble est plus difficile à contrôler chez les personnes en surpoids[3].
Les patients doivent éviter le tabac et l'utilisation de bêta-bloquants, d'aspirine et de sulfites[3].
Il est primordial d'éduquer le patient sur la bonne technique d'utilisation des inhalateurs ainsi que sur l'importance de l'observance au traitement et de l'autosurveillance[3].
14 Notes[modifier | w]
- ↑ Il est nécessaire de l'identifier tôt car il peut entraîner une mortalité élevée.
- ↑ Baisse de la PA systolique > 10 mmHg lors de l'inspiration
- ↑ Peak flow en anglais et fréquemment nommé ainsi en clinique.
- ↑ C'est un test intéressant pour l'asthme lié au travail.
- ↑ PC20 = Concentration de métacholine entraînant une baisse de 20% du VEMS. Entre 4 et 16 mg/mL est une zone grise ; > 16 mg/mL est négatif.
- ↑ 6,0 et 6,1 Son utilisation devrait être le plus possible évitée, surtout chez les enfants, en raison des effets secondaires. Il faut avoir évalué et exclu toutes les causes possibles pouvant expliquer le contrôle difficile de l'asthme
- ↑ Les BALA ne devraient jamais être prescrits seuls. Les CSI/BALA peuvent être combinés dans un même inhalateur chez les > 12 ans (Fluticasone/Salmeterol, Budenoside/Formoterol).
- ↑ Indiqué dans l'asthme modéré-sévère persistant chez des individus de 12 ans et plus dont le test cutané est positif. Condititions d'utilisation: Asthme réfractaire, Avec allergie toute l'année à un aéroallergène, IgE sérique entre 30 et 700 IU/mL, Asthme non contrôlé avec CSI haute dose combinés à un autre agent.
- ↑ Bronchospasme sévère, intense et prolongé qui résiste au traitement
- ↑ Réaction d'hypersensibilité à Aspergillus sp.
15 Références[modifier | w]
- Cette page a été modifiée ou créée le 2020/11/09 à partir de Asthma (StatPearls / Asthma (2020/08/10)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613651 (livre).
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- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 Maria D'Amato, Antonio Molino, Giovanna Calabrese et Lorenzo Cecchi, « The impact of cold on the respiratory tract and its consequences to respiratory health », Clinical and Translational Allergy, vol. 8, , p. 20 (ISSN 2045-7022, PMID 29997887, Central PMCID 6031196, DOI 10.1186/s13601-018-0208-9, lire en ligne)
- ↑ 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 3,12 3,13 3,14 3,15 3,16 3,17 3,18 3,19 3,20 3,21 3,22 3,23 3,24 3,25 3,26 3,27 3,28 3,29 3,30 3,31 et 3,32 Muhammad F. Hashmi, Maryam Tariq et Mary E. Cataletto, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28613651, lire en ligne)
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