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L'allergie est un phénomène en croissance constante dans les pays industrialisés, avec une prévalence estimée à 50% d'ici 2025. <ref>{{Citation d'un article|langue=fr|titre=Allergie|périodique=Wikipédia|date=2022-08-06|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Allergie&oldid=195897415|consulté le=2022-10-23}}</ref> La dermite atopique, par exemple, affecte 20% des enfants et jusqu'à 3% des adultes.<ref>Nutten S. (2015). Atopic dermatitis: global epidemiology and risk factors. ''Annals of nutrition & metabolism'', ''66 Suppl 1'', 8–16. <nowiki>https://doi.org/10.1159/000370220</nowiki></ref> Quant aux allergies alimentaires, elles touchent approximativement 5% des adultes et 8% des enfants.<ref>Sicherer, S. H., & Sampson, H. A. (2014). Food allergy: Epidemiology, pathogenesis, diagnosis, and treatment. ''The Journal of allergy and clinical immunology'', ''133''(2), 291–308. <nowiki>https://doi.org/10.1016/j.jaci.2013.11.020</nowiki></ref> Près de 20% de la population est allergique à des éléments communs de l'environnement, comme le pollen et les acariens<ref name=":1" />, menant le plus souvent à des réactions d'hypersensibilité de type 1. Une histoire familiale est souvent présente. Cette croissance importante de phénomènes allergiques est en partie attribuable aux changements des habitudes de vie et aux changements environnementaux.     
L'allergie est un phénomène en croissance constante dans les pays industrialisés, avec une prévalence estimée à 50% d'ici 2025. <ref>{{Citation d'un article|langue=fr|titre=Allergie|périodique=Wikipédia|date=2022-08-06|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Allergie&oldid=195897415|consulté le=2022-10-23}}</ref> La dermite atopique, par exemple, affecte 20% des enfants et jusqu'à 3% des adultes.<ref>Nutten S. (2015). Atopic dermatitis: global epidemiology and risk factors. ''Annals of nutrition & metabolism'', ''66 Suppl 1'', 8–16. <nowiki>https://doi.org/10.1159/000370220</nowiki></ref> Quant aux allergies alimentaires, elles touchent approximativement 5% des adultes et 8% des enfants.<ref>Sicherer, S. H., & Sampson, H. A. (2014). Food allergy: Epidemiology, pathogenesis, diagnosis, and treatment. ''The Journal of allergy and clinical immunology'', ''133''(2), 291–308. <nowiki>https://doi.org/10.1016/j.jaci.2013.11.020</nowiki></ref> Près de 20% de la population est allergique à des éléments communs de l'environnement, comme le pollen et les acariens<ref name=":1" />, menant le plus souvent à des réactions d'hypersensibilité de type 1. Une histoire familiale est souvent présente. Cette croissance importante de phénomènes allergiques est en partie attribuable aux changements des habitudes de vie et aux changements environnementaux.     
==Étiologies==
==Étiologies==
On peut diviser les étiologies des réactions allergiques en 3 grandes catégories: immunologiques, non immunologiques et idiopathiques. À noter que 60% des cas d'anaphylaxie chez l'adulte sont {{Étiologie|nom=idiopathique|principale=0|affichage=idiopathiques}}. <ref name=":3">{{Citation d'un ouvrage|auteur1=Luc Lanthier|titre=Guide pratique de médecine interne|passage=Chapitre 7|lieu=Québec|éditeur=Formed|date=2018|pages totales=|isbn=978-2-923026-24-4|lire en ligne=}}</ref>
On peut diviser les étiologies des réactions allergiques en 3 grandes catégories: immunologiques, non immunologiques et idiopathiques. À noter que 60% des cas d'anaphylaxie chez l'adulte sont {{Étiologie|nom=idiopathique|principale=0|affichage=idiopathiques}}. <ref name=":3">{{Citation d'un ouvrage|auteur1=Luc Lanthier|titre=Guide pratique de médecine interne|passage=Chapitre 7|lieu=Québec|éditeur=Formed|date=2018|pages totales=|isbn=978-2-923026-24-4|lire en ligne=}}</ref>
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|+Les principales étiologies des réactions allergiques<ref name=":3" />
|+Les principales étiologies des réactions allergiques
!Immunologiques (IgE médiées)
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|Immunologiques (IgE médiées)
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*** la famille des beta-lactames (notamment la pénicilline)
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*** le trimetoprime-sulfametoxazole (TMP-SMX)
*** le trimetoprime-sulfametoxazole (TMP-SMX)
** les {{Étiologie|nom=Médicaments|principale=0|affichage=anti-inflammatoires non stéroïdiens}}  
** les {{Étiologie|nom=Médicaments|principale=0|affichage=anti-inflammatoires non stéroïdiens}}
** les {{Étiologie|nom=Médicaments|principale=0|affichage=vaccins}}
** les {{Étiologie|nom=Médicaments|principale=0|affichage=vaccins}}
** etc.
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* les {{Étiologie|nom=Allergènes|principale=0|affichage=allergènes}} de l'air ambiant et des surfaces (ex: {{Étiologie|nom=Poussière|principale=0|affichage=poussière}}, {{Étiologie|nom=Pollen|principale=0|affichage=pollen}}, {{Étiologie|nom=Acariens|principale=0|affichage=acariens}})
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Version du 12 février 2023 à 14:12

Réactions allergiques
Classe de maladie

Réaction allergique alimentaire
Caractéristiques
Signes Stridor, Extrémités froides, Angio-œdème, Tachycardie , Dysphonie, Altération de l'état de conscience , Xérose cutanée, Cyanose , Sibilances , Wheezing, ... [+]
Symptômes
Confusion, Irritabilité, Congestion nasale, Rhinorrhée, Larmoiement, Nausées, Dyspnée , Vertige , Prurit oculaire, Lipothymie , ... [+]
Étiologies
Alcool, Cause idiopathique, Médicaments, Infections, Chaleur, Insectes, Acariens, Poussière, Exercice, Froid, ... [+]
Informations
Autres noms Atopie, allergie
Wikidata ID Q42982
Spécialités Immuno-allergologie, dermatologie

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Objectif du CMC
Réactions allergiques et atopie (4)

L’allergie est la réponse immunitaire et inflammatoire du corps aux substances étrangères courantes dans l’environnement, nommées allergènes, suite à quoi une réaction immunitaire, appelée hypersensibilité, se développe [1].

L'hypersensibilité est une réponse immunitaire inappropriée à des antigènes (Ag) communs, se manifestant par un continuum allant de manifestations mineures (dermite atopique et rhinite) à des manifestations sévères (réaction anaphylaxique et crise d'asthme) [2][3]. On parle alors de "réactions d'hypersensibilité".

L'atopie est la vulnérabilité accrue d'une personne à développer des réactions d'hypersensibilité [4]. Ce sujet sera traité sur une autre page.

Classification

Les réactions allergiques d'hypersensibilité sont classées en quatre grandes catégories par le modèle de Gell et Coombs [3][5]:

Les 4 types de réactions d'hypersensibilité[6][4][1]
Type Caractéristiques principales Exemples
1 Immédiate
  • il y a réaction immédiate médiée par les IgE
  • l'exemple classique d'une réaction allergique
  • il y a libération de substances vasoactives, telles que l'histamine, suite à une dégranulation mastocytaire
2 Cytotoxique
  • il y a lyse cellulaire
  • les médiateurs impliquées sont les IgG et les IgM, qui se fixent au complément
3 Complexes immuns
  • l'action locale de complexes immuns activent le complément
  • des IgG et des IgM sont liées au complément
4 Retardée
  • une réaction à médiation lymphocytaire tardive implique des IgG
  • il y a infiltration des cellules à l'endroit du contact avec l'Ag.

Notons que les sections ci-dessous traiteront principalement des réactions d'hypersensibilité de type 1, soit les réactions allergiques typiques.

Épidémiologie

L'allergie est un phénomène en croissance constante dans les pays industrialisés, avec une prévalence estimée à 50% d'ici 2025. [7] La dermite atopique, par exemple, affecte 20% des enfants et jusqu'à 3% des adultes.[8] Quant aux allergies alimentaires, elles touchent approximativement 5% des adultes et 8% des enfants.[9] Près de 20% de la population est allergique à des éléments communs de l'environnement, comme le pollen et les acariens[4], menant le plus souvent à des réactions d'hypersensibilité de type 1. Une histoire familiale est souvent présente. Cette croissance importante de phénomènes allergiques est en partie attribuable aux changements des habitudes de vie et aux changements environnementaux.

Étiologies

On peut diviser les étiologies des réactions allergiques en 3 grandes catégories: immunologiques, non immunologiques et idiopathiques. À noter que 60% des cas d'anaphylaxie chez l'adulte sont idiopathiques. [10]

Les principales étiologies des réactions allergiques
Caractéristiques
Immunologiques (IgE médiées)
  • les aliments:
    • noix
    • fruits de mer
    • produits laitiers
    • oeufs
    • crustacés.
  • les infections: les infections virales respiratoires peuvent être à l'origine de l'asthme et les infections bactériennes cutanées sont fortement associées à la dermite atopique. [4]
Non immunologiques

Physiopathologie

Dans toutes les conditions allergiques, les lésions tissulaires sont médiées par des mécanismes qui fonctionnent pour éliminer des pathogènes. Ce qui diffère dans les allergies est que le système immunitaire déclenche une réponse qui est maintenue de façon inappropriée [4].

Il existe différents mécanismes qui expliquent le phénomène d'allergie. Chaque type de réaction d'hypersensibilité possède une physiopathologie qui lui est propre:

  • Dans la réaction d'hypersensibilité de type 1, le contact avec un nouvel allergène provoque l'activation des lymphocytes TH2 et stimule les cellules B à produire des IgE qui se lient aux mastocytes. Lors d'une réexposition au même allergène, il y a activation mastocytaire menant à une dégranulation immédiate. Il y a alors libération de substances vasoactives menant à une réaction immédiate quelques minutes après la réexposition. L'une de ces substances est l'histamine, qui aura un effet de vasodilatation des vaisseaux, d'augmentation de la perméabilité vasculaire, d'augmentation de la sécrétion de mucus, de stimulation des fibres nerveuses et de contraction des muscles lisses bronchiques. [11] Il y a ensuite libération tardive de cytokines proinflammatoires via un recrutement leucocytaire. [12][13] Il a été estimé que 20 à 30% des réactions immédiates de type 1 seraient déclenchées par un stimulus non-antigénique, comme des extrêmes de température et l'exercice.
  • Dans la réaction d'hypersensibilité de type 2, l'antigène est fixé sur une cellule ou un tissu avant la réaction immunitaire et devient la cible de la réaction. Les IgG et IgM sécrétés se lient aux antigènes à la surface des cellules ou des tissus et entrainent leur destruction ou leur dysfonctionnement. [4]
  • Dans la réaction d'hypersensibilité de type 3, les IgG et IgM sécrétés se lient aux antigènes en circulation et forment des complexes immuns antigène-anticorps (Ag-Ac) circulants, se déposent dans les vaisseaux des organes et entrainent l'activation du complément et de l'inflammation. [4]
  • Dans la réaction d'hypersensibilité de type 4, il y a 2 principaux mécanismes:
    • une réaction retardée induite par des cytokines où les lymphocytes T CD4+ sont activés par l'exposition à un Ag et se différencient en lymphocytes TH1 et TH17. Une réexposition à l'Ag mènent à la sécrétion retardée de cytokines, provoquant de l'inflammation, des dommages tissulaires et de la fibrose, avec risque de formation de granulome.
    • une réaction à cytotoxicité directe où les lymphocytes T CD8+ spécifiques à un Ag auront un effet cytotoxique via des perforines et des granzymes menant à une apoptose cellulaire. [4]
      Réaction d'hypersensibilité

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque des réactions allergiques sont: [4]

Questionnaire

Les éléments essentiels du questionnaires à rechercher en cas de réactions allergiques sont: [16][11]

  • la raison de consultation principale
  • les antécédents personnels et familiaux:
    • les allergies alimentaires et médicamenteuses
    • le terrain atopique (asthme, dermite atopique, rhinite allergique, etc.)
    • les maladies systémiques (lymphome à cellule B, tumeur maligne, lupus érythémateux disséminé, etc.)
  • les habitudes de vie (tabagisme, alcool, drogues)
  • la prise de médicament
  • les allergies connues du patient et leur mode de présentation
  • l'environnement à la maison et au travail:
    • la présence d'animaux
    • la présence de tapis
    • la présence de tabagisme indirect
    • la présence de housse anti-acariens
    • la présence de moisissures
    • la présence de plantes
    • l'année de construction de la maison
    • la présence de chauffage
  • la maladie actuelle:
    • le caractère d'apparition des symptômes
    • la durée des crises
    • la fréquence des crises (combien de visite à l'urgence dans la dernière année?)
    • la localisation des symptômes
    • le moment d'apparition des symptômes et leur évolution dans le temps
    • l'évolution des symptômes (Y a-t-il déjà eu une évolution vers un angioœdème ou un choc anaphylactique?
    • les symptômes associés, incluant les drapeaux rouges pour un choc anaphylactique:
    • les évènements récents:
      • un stress émotionnel
      • une infections
      • le début d'un nouveau traitement ou médicament.
    • les déclencheurs potentiels:
      • le froid
      • la chaleur
      • le port de sac
      • le contact avec les vêtements
      • les longues marches
      • l'exercice
      • certains aliments et médicaments
      • les traumatismes
  • les activités professionnelles et les loisirs (les travailleurs de la construction, les peintres, les travailleurs de métaux et de matériels particuliers peuvent être plus à risque)
  • les traitements antérieurs et la réponse thérapeutique
  • les investigations antérieures et leurs résultats.

Voici une liste des symptômes à rechercher par système:

Symptômes associés aux réactions d'hypersensibilité de type 1[17][1]
Symptômes Réactions associées
Systémique Fièvre Anaphylaxie
Cutané Prurit cutané Anaphylaxie, dermite atopique, rhinite allergique, conjonctivite allergique, urticaire
Cardio-respiratoire Dyspnée, Douleur thoracique Anaphylaxie, asthme
Palpitations
Toux
Gastro-intestinal Nausées et vomissements Anaphylaxie
Douleur abdominale
Diarrhée
Dysphagie
Ophtalmologique Larmoiement Conjonctivite allergique
Prurit oculaire
ORL Rhinorrhée, Éternuement, congestion nasale, prurit nasal Rhinite allergique, anaphylaxie
Prurit et inconfort laryngé Anaphylaxie
Paresthésie des lèvres, de la langue ou du palais
Goût métallique
Neurologique Étourdissement, irritabilité

Examen clinique

Voici une liste des signes par système à rechercher à l'examen physique :

Signes associés aux réactions d'hypersensibilité de type 1 [18]
Signes Réactions associées
signes vitaux Tachycardie Anaphylaxie, asthme
Fièvre Anaphylaxie
Hypotension Anaphylaxie
examen cutané Érythème Anaphylaxie, dermatite atopique, urticaire
Lésions ortiées Anaphylaxie, urticaire
Piloérection Anaphylaxie
Cyanose Anaphylaxie
Xérose Dermatite atopique
examen cardiopulmonaire Sibilances Anaphylaxie, asthme
Dysphonie Asthme
examen ORL Érythème nasal Rhinite allergique
Angioedème Anaphylaxie
examen ophtalmologique Érythème oculaire et péri-oculaire Dermatite atopique, conjonctivite allergique
examen abdominal Douleur abdominale à la palpation Anaphylaxie
examen neurologique Altération de l'état de conscience Anaphylaxie

Approche clinique

L'approche clinique face à une réaction allergique consiste, dans un premier temps, à éliminer une anaphylaxie et à la traiter si celle-ci est le diagnostic le plus probable. Par exemple, une dyspnée soudaine avec douleur abdominale et rash cutané après l'ingestion d'un aliment ou d'un médicament doit faire penser à une réaction allergique de type choc anaphylaxique, particulièrement si associé à une hypotension et tachycardie à l'examen physique.

Dans un deuxième temps, une fois le diagnostic d'anaphylaxie écarté, la prise en charge s'oriente vers la recherche de l'élément causal de la réaction (ex: aliment, médicament, etc.) afin de pouvoir en faire le retrait, débuter un traitement étiologique si nécessaire ainsi que conseiller sur comment éviter une réexposition et offrir un enseignement au patient.

Pour ce faire, il faut questionner de façon approfondie l'histoire de la maladie actuelle, rechercher les facteurs de risque du patient et effectuer un examen physique ciblé. Voici des perles cliniques par rapport à la dermatite atopique, l'urticaire et l'asthme:

  • pour la dermatite atopique, il faut rechercher un terrain atopique dans l'histoire personnelle et familiale (asthme, rhinite et conjonctivite allergique, allergies alimentes, peau fragile, etc.). Il y a également des signes physiques classiques à rechercher, tels que les plis de Dennie-Morgan sous les yeux, une hyperlinéarité palmaire, le signe d'Hertoge, la kératose pilaire, l'ichtyose vulgaire, pityriasis alba et la lichénification.
  • pour l'urticaire, il faut surtout rechercher les lésions caractéristiques oedémateuses (ortiées) évanescentes pâles à rose-rouge à distribution étendue. Un truc pratique serait d'entourer certaines plaques avec un stylo afin de voir si elles migrent. Normalement, chaque plaque disparait en moins de 24 heures. [19]
  • pour l'asthme, la rhinite et la conjonctivite allergique, il faut, comme dans la dermite atopique, rechercher un terrain atopique dans l'histoire personnelle et familiale. Le prurit, nasal ou oculaire, est un très bon indice d'étiologie allergique à une rhinite ou une conjonctivite.

Examens paracliniques

Les investigations diffèrent selon le contexte de prise en charge. En situation d'urgence, l'anaphylaxie est essentiellement un diagnostic clinique, le traitement devant être rapidement entamé et ne pouvant attendre une confirmation paraclinique.

Dans un contexte de suivi ou d'une situation non urgente, des examens complémentaires peuvent être demandées afin de préciser le diagnostic et mieux orienter le traitement, notamment: [11]

Les tests cutanés sont indiqués pour une variété d'allergies, notamment :

  • l'asthme allergique, la rhinite et la conjonctivite allergique
  • l'allergie alimentaire
  • certaines allergies médicamenteuses
  • l'allergies au venin
  • l'allergie au latex.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel de l'anaphylaxie (alimentaire, médicamenteuse ou autre) comprend entre autres :

Le diagnostic différentiel de l'asthme comprend entre autres :

Le diagnostic différentiel de la dermite atopique comprend entre autres :

Le diagnostic différentiel de la rhinite allergique comprend entre autres:

Le diagnostic différentiel de la conjonctivite allergique comprend entre autres:

Traitement

Le traitement des réactions allergiques diffèrent selon l'urgence de la situation et selon le type et la cause de réaction allergique. La première étape consiste toujours à retirer l'allergène responsable et de mettre en place un traitement d'urgence. La pierre angulaire du traitement aigu d'une réaction allergique est l'administration d'Épinéphrine (Épipen). Un traitement de fond est ensuite parfois nécessaire selon le type de réaction.

Complications

Les complications potentielles des réactions allergiques sont [15] :

Évolution

Les réactions allergiques, particulièrement l'anaphylaxie, peuvent mettre en jeu le pronostic vital. Une prise en charge précoce permet d'éviter les complications et résulte généralement en une évolution favorable. La rémission est fréquente chez les enfants asthmatiques, particulièrement s'il n'y avait pas d'atopie ou d'histoire familiale positive. Selon des études populationnelles, 2/3 des enfants asthmatiques deviennent asymptomatique à l'âge adulte, tandis que ceux qui avaient un asthme plus sévère ont une plus grande probabilité d'avoir un asthme qui persiste à l'âge adulte[20]. Le pronostic de la dermatite atopique est généralement favorable, mais les patients avec un eczéma plus sévère et extensif avec conditions atopiques comorbides, ont tendance à avoir une évolution chronique de la maladie[21].

Suivi

Après une réaction anaphylaxique avec prise en charge à l'urgence, un patient doit être observé à l'hôpital pour 4 à 8 heures minimalement.

Les actions à faire lors du congé comprennent : [10]

  • prescrire un Épipen au patient et lui enseigner la méthode d'utilisation
  • prescrire une consultation en allergologie en externe pour identifier l'agent causal
  • donner les consignes suivantes :
    • si récidive des symptômes, injecter l'épipen et se présenter à l'urgence immédiatement
    • éviter complètement l'allergène

Prévention

Il est important d'éduquer et de conseiller les patients sur les facteurs de risque et les étiologies des réactions allergiques, particulièrement auprès des patients possédant un terrain atopique familial ou personnel. Les conseils à donner sont les suivants [11]:

  • éviter les allergènes (s'ils ont été identifiés) et les déclencheurs
  • garder son environnement propre (laver les draps, éviter les tapis, éviter l'accumulation de poussière, etc.)
  • avoir un Épipen à portée de main en tout temps
  • prendre des mesures préventives supplémentaires en présence d'un emploi à risque (travailleurs de la santé, travailleurs de la construction, etc.)
  • utiliser un déshumidificateur dans les pièces mal aérées ou humides.

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,0 1,1 et 1,2 Philippe Furger, Docteur Méd, Québec, Somabec, , 1562 p. (ISBN 978-2-7606-2170-1), p. 37-38
  2. Phil Lieberman, Carlos A. Camargo, Kari Bohlke et Hershel Jick, « Epidemiology of anaphylaxis: findings of the American College of Allergy, Asthma and Immunology Epidemiology of Anaphylaxis Working Group », Annals of Allergy, Asthma & Immunology: Official Publication of the American College of Allergy, Asthma, & Immunology, vol. 97, no 5,‎ , p. 596–602 (ISSN 1081-1206, PMID 17165265, DOI 10.1016/S1081-1206(10)61086-1, lire en ligne)
  3. 3,0 et 3,1 Joseph M. Dougherty, Khalid Alsayouri et Adam Sadowski, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31424821, lire en ligne)
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6 4,7 et 4,8 (en) Robbins, Basic Pathology, Philadelphia, Elsevier, , 935 p. (ISBN 978-0-323-35317-5)
  5. L. Klimek, B. Wollenberg, O. Guntinas-Lichius et O. Pfaar, « [Reasons for the development of allergies in children] », HNO, vol. 67, no 2,‎ , p. 90–97 (ISSN 1433-0458, PMID 30607442, DOI 10.1007/s00106-018-0595-1, lire en ligne)
  6. Ewa Czarnobilska, Krystyna Obtułowicz et Katarzyna Wsołek, « [Type IV of hypersensitivity and its subtypes] », Przeglad Lekarski, vol. 64, no 7-8,‎ , p. 506–508 (ISSN 0033-2240, PMID 18409354, lire en ligne)
  7. « Allergie », Wikipédia,‎ (lire en ligne)
  8. Nutten S. (2015). Atopic dermatitis: global epidemiology and risk factors. Annals of nutrition & metabolism, 66 Suppl 1, 8–16. https://doi.org/10.1159/000370220
  9. Sicherer, S. H., & Sampson, H. A. (2014). Food allergy: Epidemiology, pathogenesis, diagnosis, and treatment. The Journal of allergy and clinical immunology, 133(2), 291–308. https://doi.org/10.1016/j.jaci.2013.11.020
  10. 10,0 et 10,1 Luc Lanthier, Guide pratique de médecine interne, Québec, Formed, (ISBN 978-2-923026-24-4), p. Chapitre 7
  11. 11,0 11,1 11,2 11,3 et 11,4 « Revue générale des troubles allergiques et atopiques - Immunologie; troubles allergiques », sur Édition professionnelle du Manuel MSD (consulté le 23 octobre 2022)
  12. Michael Schatz, Scott H. Sicherer, David Khan et Robert S. Zeiger, « The Journal of Allergy and Clinical Immunology: In Practice 2018 Highlights », The Journal of Allergy and Clinical Immunology. In Practice, vol. 7, no 2,‎ , p. 393–411 (ISSN 2213-2201, PMID 30557718, DOI 10.1016/j.jaip.2018.12.007, lire en ligne)
  13. Joseph M. Dougherty, Khalid Alsayouri et Adam Sadowski, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31424821, lire en ligne)
  14. Chu, C. Y., & Zuberbier, T. (2020). Urticaria and the gut. Current opinion in allergy and clinical immunology, 20(4), 381–385. https://doi.org/10.1097/ACI.0000000000000653
  15. 15,0 et 15,1 « UpToDate », sur www.uptodate.com (consulté le 23 octobre 2022)
  16. « Anaphylaxie : Confirmation du diagnostic et détermination de la cause », sur https://www.uptodate.com, (consulté le 23 mars 2021)
  17. « UpToDate », sur www.uptodate.com (consulté le 23 octobre 2022)
  18. « Signes et symptômes d'une réaction allergique », sur https://allergiesalimentairescanada.ca, (consulté le 9 avril 2021)
  19. Jean L. Bolognia, Dermatologie : L'essentiel, Elsevier, , 998 p. (ISBN 978-1-4557-0841-3), p. 127
  20. (en) Sears, « Evolution of asthma through childhood », Clinical & Experimental Allergy, vol. 28,‎ , p. 82–89 (DOI 10.1046/j.1365-2222.1998.028s5082.x, lire en ligne)
  21. (en) Sandeep Kapur, Wade Watson et Stuart Carr, « Atopic dermatitis », Allergy, Asthma & Clinical Immunology, vol. 14, no S2,‎ , p. 52 (ISSN 1710-1492, PMID 30275844, Central PMCID PMC6157251, DOI 10.1186/s13223-018-0281-6, lire en ligne)
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