« Coup de chaleur » : différence entre les versions

De Wikimedica
(Ajout SNOMEDCT ID)
 
(16 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Information maladie
{{Information maladie
| acronyme =
| image = HeatIllnessRisk.svg
| image =
| description_image = Risque de maladies liées à la chaleur en fonction de la température chez les sportifs
| description_image =
| wikidata_id = Q337554
| wikidata_id = Q337554
| autres_noms =
| autres_noms =  
| terme_anglais =
| terme_anglais = Heat stroke
| vidéo =
| spécialités = Médecine d'urgence, Soins intensifs, Médecine interne, Médecine du sport
| son =
| spécialités = Médecine d'urgence, Soins intensifs
| version_de_classe = 3 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. -->
| version_de_classe = 3 <!-- Ne modifier que si la structure de la page et ses propriétés sont conformes à celles définies par cette version de la classe. -->
| démo = 0
| révision_par_le_comité_éditorial = Sujet:W4blx39l821i6f5r
| révision_par_le_comité_éditorial_date = 2023-02-26
| snomed_ct_id = 52072009
}}
}}
Le '''coup de chaleur''' est une maladie provoquée par une exposition à la chaleur et qui se manifeste par de l'hyperthermie accompagnée de signes cliniques de dysfonctionnement du système nerveux central comme de l'ataxie, du délire ou des convulsions.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Lisa R.|nom1=Leon|prénom2=Abderrezak|nom2=Bouchama|titre=Heat stroke|périodique=Comprehensive Physiology|volume=5|numéro=2|date=2015-04|issn=2040-4603|pmid=25880507|doi=10.1002/cphy.c140017|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25880507/|consulté le=2021-04-07|pages=611–647}}</ref>  
Le '''coup de chaleur''' est une dysfonction physiologique du mécanisme de thermorégulation du corps qui survient quand le système devient incapable de dissiper la chaleur provoquée par une exposition trop importante.<ref name=":10">{{Citation d'un article|prénom1=Robert|nom1=Gauer|prénom2=Bryce K.|nom2=Meyers|titre=Heat-Related Illnesses|périodique=American Family Physician|volume=99|numéro=8|date=2019-04-15|issn=1532-0650|pmid=30990296|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30990296|consulté le=2022-05-28|pages=482–489}}</ref> Il survient alors une progression de symptômes qui se manifestent par de l'hyperthermie accompagnée de signes cliniques d'une atteinte du système nerveux central comme de l'ataxie, du délire ou des convulsions.<ref name=":10" /><ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Lisa R.|nom1=Leon|prénom2=Abderrezak|nom2=Bouchama|titre=Heat stroke|périodique=Comprehensive Physiology|volume=5|numéro=2|date=2015-04|issn=2040-4603|pmid=25880507|doi=10.1002/cphy.c140017|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25880507/|consulté le=2021-04-07|pages=611–647}}</ref>  


==Épidémiologie==
==Épidémiologie==
Il est difficile d'estimer l'impact de la chaleur extrême sur la santé publique, car les prestataires de soins de santé ne sont pas tenus de déclarer les maladies liées à la chaleur. Aux États-Unis, de 2006 à 2010, il y a eu au moins 3332 décès attribués à un coup de chaleur.<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Flavio G.|nom1=Gaudio|prénom2=Colin K.|nom2=Grissom|titre=Cooling Methods in Heat Stroke|périodique=The Journal of Emergency Medicine|volume=50|numéro=4|date=2016-04|issn=0736-4679|pmid=26525947|doi=10.1016/j.jemermed.2015.09.014|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26525947/|consulté le=2021-04-07|pages=607–616}}</ref> Cependant, il apparait fort probable que ces chiffres soient largement sous-estimés. La mortalité est en corrélation avec le degré d'élévation de la température corporelle, le temps nécessaire à l'initiation du refroidissement et le nombre de systèmes d'organes touchés.<ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Sebastian|nom1=Pease|prénom2=Lila|nom2=Bouadma|prénom3=Nathalie|nom3=Kermarrec|prénom4=Frédérique|nom4=Schortgen|titre=Early organ dysfunction course, cooling time and outcome in classic heatstroke|périodique=Intensive Care Medicine|volume=35|numéro=8|date=2009-08|issn=1432-1238|pmid=19404610|doi=10.1007/s00134-009-1500-x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19404610/|consulté le=2021-04-07|pages=1454–1458}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Andrew|nom1=Morris|prénom2=Gaurav|nom2=Patel|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=30725820|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK537135/|consulté le=2021-04-07}}</ref>
Il est difficile d'estimer l'impact de la chaleur extrême sur la santé publique, car les prestataires de soins de santé ne sont pas tenus de déclarer les maladies liées à la chaleur. Aux États-Unis, de 2006 à 2010, il y a eu au moins 3332 décès attribués à un coup de chaleur.<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Flavio G.|nom1=Gaudio|prénom2=Colin K.|nom2=Grissom|titre=Cooling Methods in Heat Stroke|périodique=The Journal of Emergency Medicine|volume=50|numéro=4|date=2016-04|issn=0736-4679|pmid=26525947|doi=10.1016/j.jemermed.2015.09.014|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26525947/|consulté le=2021-04-07|pages=607–616}}</ref> Le coup de chaleur est la 3e cause  principale de décès chez les athlètes dans les écoles secondaires, le football étant le sport le plus touché<ref name=":10" />. Cependant, il apparait fort probable que ces chiffres soient largement sous-estimés. La mortalité est en corrélation avec le degré d'élévation de la température corporelle, le temps nécessaire à l'initiation du refroidissement et le nombre de systèmes d'organes touchés.<ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Sebastian|nom1=Pease|prénom2=Lila|nom2=Bouadma|prénom3=Nathalie|nom3=Kermarrec|prénom4=Frédérique|nom4=Schortgen|titre=Early organ dysfunction course, cooling time and outcome in classic heatstroke|périodique=Intensive Care Medicine|volume=35|numéro=8|date=2009-08|issn=1432-1238|pmid=19404610|doi=10.1007/s00134-009-1500-x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19404610/|consulté le=2021-04-07|pages=1454–1458}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Andrew|nom1=Morris|prénom2=Gaurav|nom2=Patel|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=30725820|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK537135/|consulté le=2021-04-07}}</ref>


==Étiologies==
==Étiologies==
Ligne 20 : Ligne 21 :
Il existe deux formes de coup de chaleur, soit le coup de chaleur classique et le coup de chaleur d'effort.<ref name=":0" /><ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Randell K.|nom1=Wexler|titre=Evaluation and treatment of heat-related illnesses|périodique=American Family Physician|volume=65|numéro=11|date=2002-06-01|issn=0002-838X|pmid=12074531|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12074531/|consulté le=2021-04-07|pages=2307–2314}}</ref>
Il existe deux formes de coup de chaleur, soit le coup de chaleur classique et le coup de chaleur d'effort.<ref name=":0" /><ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Randell K.|nom1=Wexler|titre=Evaluation and treatment of heat-related illnesses|périodique=American Family Physician|volume=65|numéro=11|date=2002-06-01|issn=0002-838X|pmid=12074531|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12074531/|consulté le=2021-04-07|pages=2307–2314}}</ref>
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+
! colspan="3" |Coups de chaleurs
|-
|-
|Type
!Type
|Personnes plus souvent atteintes
!Personnes plus souvent atteintes
|Étiologies
!Étiologies
|-
|-
|Coup de chaleur classique (forme plus commune)
!Coup de chaleur classique (forme plus commune)
|
|
* les personnes-âgées
* Personnes-âgées
* les personnes souffrant de problèmes chroniques
* Personnes souffrant de problèmes de santé chroniques
|
|
* les périodes de {{Étiologie|nom=canicules|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Chaleur|principale=1|affichage=Chaleur}}
* non lié à l'{{Étiologie|nom=activité physique|principale=0}}
* Périodes de {{Étiologie|nom=canicules|principale=1}}
* Non lié à l'activité physique
|-
|-
|Coup de chaleur à l'effort
!Coup de chaleur à l'effort
|
|
* les personnes en bonne santé
* Personnes en bonne santé
|
|
* la {{Étiologie|nom=pratique d'exercices physiques intenses|principale=0}} par temps chaud ou humide
*{{Étiologie|nom=Exercice physique|principale=1|quantité=intense|affichage=Exercice physique intense}} par temps chaud ou humide
|}
|}


==Physiopathologie==
==Physiopathologie==
En temps normal, la thermorégulation est un processus extrêmement efficace, occasionnant un simple changement de la température centrale de 1°C pour chaque changement de 25°C à 30°C de la température ambiante.<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Abderrezak|nom1=Bouchama|prénom2=James P.|nom2=Knochel|titre=Heat stroke|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=346|numéro=25|date=2002-06-20|issn=1533-4406|pmid=12075060|doi=10.1056/NEJMra011089|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12075060/|consulté le=2021-04-07|pages=1978–1988}}</ref> À l'état normal, il existe des protéines de choc thermique réparant les dommages causés par l'hyperthermie. La capacité du corps à augmenter la fréquence cardiaque, à vasodilater la circulation splénique et à augmenter la sudation permettent à cette chaleur de se dissiper et ainsi protéger ces protéines. Cependant, si l'humidité ambiante est supérieure à 75%, le refroidissement par évaporation commence à devenir inefficace. Les autres méthodes de dissipation de chaleur comme le rayonnement, la conduction et la convection ne transfèrent pas bien la chaleur lorsque la température à l'extérieur du corps dépasse la température de la peau.<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Tom|nom1=Adams|prénom2=Ese|nom2=Stacey|prénom3=Simon|nom3=Stacey|prénom4=Daniel|nom4=Martin|titre=Exertional heat stroke|périodique=British Journal of Hospital Medicine (London, England: 2005)|volume=73|numéro=2|date=2012-02|issn=1750-8460|pmid=22504748|doi=10.12968/hmed.2012.73.2.72|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22504748/|consulté le=2021-04-07|pages=72–78}}</ref><ref name=":0" />  
L'[[hypothalamus]] est responsable de la thermorégulation du corps humain. En activant les récepteurs de la peau et des organes viscéraux, il facilite la perte de chaleur et arrive à maintenir une température centrale adéquate<ref name=":10" />. En temps normal, pour chaque changement de température ambiante de 25°C à 30°C, il n'y aura qu'un simple changement de 1°C sur la température centrale du corps.<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Abderrezak|nom1=Bouchama|prénom2=James P.|nom2=Knochel|titre=Heat stroke|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=346|numéro=25|date=2002-06-20|issn=1533-4406|pmid=12075060|doi=10.1056/NEJMra011089|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12075060/|consulté le=2021-04-07|pages=1978–1988}}</ref> La chaleur peut ainsi être échangée avec l'environnement par [[conduction]], [[convection]], [[évaporation]] et [[rayonnement]]. À des températures ambiantes élevées et à des exigences métaboliques accrues, l'évaporation de la sueur est le principal mécanisme de dissipation de la chaleur. Cependant, si l'humidité ambiante est supérieure à 75%, le refroidissement par évaporation commence à devenir inefficace.<ref name=":0" /><ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Tom|nom1=Adams|prénom2=Ese|nom2=Stacey|prénom3=Simon|nom3=Stacey|prénom4=Daniel|nom4=Martin|titre=Exertional heat stroke|périodique=British Journal of Hospital Medicine (London, England: 2005)|volume=73|numéro=2|date=2012-02|issn=1750-8460|pmid=22504748|doi=10.12968/hmed.2012.73.2.72|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22504748/|consulté le=2021-04-07|pages=72–78}}</ref> Les autres méthodes de dissipation de chaleur comme le rayonnement, la conduction et la convection ne transfèrent pas aussi bien la chaleur lorsque la température à l'extérieur du corps dépasse la température de la peau.<ref name=":6" /><ref name=":0" />


Le corps utilise aussi la vasodilatation au niveau de la peau pour dissiper la chaleur. Cette vasodilatation sera accompagnée d'une baisse de la tension artérielle et d'hypovolémie. Pour pallier la baisse de tension, il y aura une vasoconsctrition de la circulation splénique. Or lorsque la vasoconstriction est maintenue, elle peut se compliquer d'une ischémie rénale et splénique, résultant alors en une défaillance multiviscérale.  
En plus de la sudation, le débit cardiaque augmente pendant l'exercice pour répondre aux exigences métaboliques du corps. La circulation est dérivée, via une vasodilatation des vaisseaux sanguins, des organes viscéraux vers les vaisseaux périphériques pour améliorer le refroidissement en dissipant la chaleur à travers la peau<ref name=":10" />. L'évaporation par la transpiration diminue le volume plasmatique circulant, et associée à cette vasodilatation, il s'en suivra alors une baisse de la tension artérielle et une hypovolémie, altérant davantage la capacité du corps à dissiper la chaleur. Pour pallier à la baisse de tension, il y aura une vasoconstriction de la circulation viscérale. Or, lorsque la vasoconstriction est maintenue, elle peut se compliquer d'une ischémie des organes plus centraux, résultant alors en une défaillance multiviscérale. Lorsque la production de chaleur dépasse le mécanisme de thermorégulation, la température centrale augmente graduellement, ce qui augmente le risque de coup de chaleur<ref name=":10" />. 


Ensuite, si la sudation persiste et que la personne n'est pas retirée de la chaleur, le corps provoquera une vasoconsctriction périphérique pour mieux rediriger le sang au niveau cérébral, pulmonaire et cardiaque, à défaut de voir la température corporelle augmenter. Cela aura pour conséquence une dénaturation des protéines et des dommages irréversibles tels qu'une augmentation de la pression intracranienne et une baisse de la circulation cérébrale. Cela explique par ailleurs les symptômes associés aux dysfonctionnement du système nerveux central qui sont souvent retrouvés dans cette entité clinique<ref name=":13" />.  
Si la sudation persiste et que la personne n'est pas retirée de la chaleur, le corps provoquera une vasoconstriction périphérique pour mieux rediriger le sang au niveau cérébral, pulmonaire et cardiaque, à défaut de voir la température corporelle augmenter. Cela aura pour conséquence une dénaturation des protéines corporelles et provoquera des dommages irréversibles, tels qu'une augmentation de la pression intracranienne et une baisse de la circulation cérébrale. Cela explique par ailleurs les symptômes associés aux dysfonctionnement du système nerveux central qui sont souvent retrouvés dans cette entité clinique<ref name=":13" />.


Un réapprovisionnement insuffisant en eau peut entraîner des anomalies électrolytiques importantes. La [[déshydratation]] peut être normonatrémique ou hypernatrémique. Si elle est suffisamment grave, elle peut entraîner, des hémorragies, un œdème cérébral et des lésions cérébrales permanentes. Rarement, une hyponatrémie survient à la suite d'une surcompensation avec une réplétion de liquide hypotonique observée chez les marathoniens et d'autres populations à risque de coups de chaleur à l'effort.<ref name=":2" />  
Un réapprovisionnement insuffisant en eau peut entraîner des anomalies électrolytiques importantes. La [[déshydratation]] peut être normonatrémique ou hypernatrémique. Si elle est suffisamment grave, elle peut entraîner des hémorragies, un œdème cérébral et des lésions cérébrales permanentes. Rarement, une hyponatrémie peut survenir à la suite d'une surcompensation avec une réplétion de liquide hypotonique. Ce phénomène peut être observé chez les marathoniens et d'autres populations à risque de coups de chaleur à l'effort.<ref name=":2" />  


L'[[hyperkaliémie]] a été associée à un coup de chaleur, qui survient lorsque le potassium est libéré par une dégradation musculaire ou une acidose provoquant un transfert du potassium des cellules vers le plasma. Le potassium est un vasodilatateur puissant dans les muscles squelettiques et cardiaques et des réductions sévères de cet électrolyte dans les tissus entraîneront une instabilité cardiovasculaire et une diminution du flux sanguin musculaire qui prédispose à la [[rhabdomyolyse]].<ref name=":1" /> Les séquelles de la rhabdomyolyse peuvent aller d'une légère [[hypocalcémie]] à une [[insuffisance rénale aiguë]].  
L'[[hyperkaliémie]] a été associée au coup de chaleur survenant lorsque le potassium est libéré par une dégradation musculaire ou une acidose provoquant un transfert du potassium des cellules vers le plasma. Le potassium est un vasodilatateur puissant dans les muscles squelettiques et cardiaques et des réductions sévères de cet électrolyte dans les tissus entraîneront une instabilité cardiovasculaire et une diminution du flux sanguin musculaire qui prédispose à la [[rhabdomyolyse]].<ref name=":1" /> Les séquelles de la rhabdomyolyse peuvent aller d'une légère [[hypocalcémie]] à une [[insuffisance rénale aiguë]].  


Il existe également une gamme de coagulopathies associées au coup de chaleur, de la simple activation de la cascade de coagulation et de la fibrinolyse à l'hémorragie mortelle ou à la coagulation intravasculaire disséminée. On pense que les dommages endothéliaux causés par la chaleur provoquent une agrégation plaquettaire et une thrombose microvasculaire prédisposant à la coagulation par consommation, ce qui, paradoxalement, provoque des saignements lorsque les plaquettes sont utilisées plus rapidement que la capacité du corps à les produire.<ref name=":2" /><ref name=":0" />
Il existe également une gamme de [[coagulopathies]] associées au coup de chaleur allant de la simple activation de la cascade de coagulation et de la fibrinolyse à l'hémorragie mortelle ou à la [[coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)|coagulation intravasculaire disséminée]]. On pense que les dommages endothéliaux causés par la chaleur provoquent une agrégation plaquettaire et une thrombose microvasculaire prédisposant à la coagulation par consommation, ce qui, paradoxalement, provoque des saignements lorsque les plaquettes sont utilisées plus rapidement que la capacité du corps à les produire.<ref name=":2" /><ref name=":0" />


==Présentation clinique==
==Présentation clinique==


===Facteurs de risque===
===Facteurs de risque===
Les facteurs de risque sont<ref name=":13" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Heatstroke - Symptoms and causes|url=https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/heat-stroke/symptoms-causes/syc-20353581|site=Mayo Clinic|consulté le=2021-02-28}}</ref><ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=Robert|nom1=Gauer|prénom2=Bryce K.|nom2=Meyers|titre=Heat-Related Illnesses|périodique=American Family Physician|volume=99|numéro=8|date=2019-04-15|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2019/0415/p482.html|consulté le=2021-04-12|pages=482–489}}</ref> :  
Les facteurs de risque sont<ref name=":13" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Heatstroke - Symptoms and causes|url=https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/heat-stroke/symptoms-causes/syc-20353581|site=Mayo Clinic|consulté le=2021-02-28}}</ref><ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=Robert|nom1=Gauer|prénom2=Bryce K.|nom2=Meyers|titre=Heat-Related Illnesses|périodique=American Family Physician|volume=99|numéro=8|date=2019-04-15|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2019/0415/p482.html|consulté le=2021-04-12|pages=482–489}}</ref><ref name=":10" />:  


* les facteurs individuels :  
* les facteurs individuels :  
** les {{Facteur de risque|nom=enfants|affichage=enfants}} (particulièrement les plus jeunes) <ref group="note">Thermorégulation pas encore bien développée</ref>
** les {{Facteur de risque|nom=enfants|affichage=enfants}} (< 15 ans) <ref group="note">Les enfants de moins de 15 ans, et les personnes âgées de plus de 65 ans sont plus à risque, leur système de thermorégulation n'étant pas optimal. Chez les enfants, le système n'est pas entièrement mature et chez les plus âgés, il existe un déclin dans les capacités de thermorégulation.</ref>
** les {{Facteur de risque|nom=personnes âgées|affichage=personnes âgées}} (particulièrement les plus âgées)<ref group="note">Déclin dans les capacités de thermorégulation.</ref>
** les {{Facteur de risque|nom=personnes âgées|affichage=personnes âgées}} (> 65 ans)
** le {{Facteur de risque|nom=déconditionnement}}ou la {{Facteur de risque|nom=sédentarité}}
**un {{Facteur de risque|nom=habillage excessif|affichage=habillage excessif}}
**un {{Facteur de risque|nom=habillage excessif|affichage=habillage excessif}}
**le {{Facteur de risque|nom=manque de sommeil|affichage=manque de sommeil}}
**le {{Facteur de risque|nom=manque de sommeil|affichage=manque de sommeil}}
**les {{Facteur de risque|nom=personnes non acclimatées aux hautes températures|affichage=personnes non acclimatées aux hautes températures}}
**les {{Facteur de risque|nom=personnes non acclimatées aux hautes températures|affichage=personnes non acclimatées aux hautes températures}}
**une {{Facteur de risque|nom=masse musculaire elevée|affichage=masse musculaire elevée}}
**une {{Facteur de risque|nom=masse musculaire elevée|affichage=masse musculaire élevée}}
**le {{Facteur de risque|nom=sexe masculin|affichage=sexe masculin}}
**le {{Facteur de risque|nom=sexe masculin|affichage=sexe masculin}}
**l'{{Facteur de risque|nom=Obésité|affichage=obésité}}
**l'{{Facteur de risque|nom=Obésité|affichage=obésité}}
Ligne 73 : Ligne 74 :
** la {{Facteur de risque|nom=MCAS|affichage=MCAS}}, la {{Facteur de risque|nom=MVAS|affichage=MVAS}} et l'{{Facteur de risque|nom=insuffisance cardiaque|affichage=insuffisance cardiaque}}
** la {{Facteur de risque|nom=MCAS|affichage=MCAS}}, la {{Facteur de risque|nom=MVAS|affichage=MVAS}} et l'{{Facteur de risque|nom=insuffisance cardiaque|affichage=insuffisance cardiaque}}
**plusieurs conditions neurologiques, dont les {{Facteur de risque|nom=Troubles neurocognitifs|affichage=troubles neurocognitifs}}<ref group="note">Empêchant la personne de reconnaitre le besoin de s'hydrater</ref>, la {{Facteur de risque|nom=sclérose en plaques|affichage=sclérose en plaques}}, la {{Facteur de risque|nom=maladie de Parkinson|affichage=maladie de Parkinson}} et les {{Facteur de risque|nom=dysautonomie|affichage=dysautonomies}}
**plusieurs conditions neurologiques, dont les {{Facteur de risque|nom=Troubles neurocognitifs|affichage=troubles neurocognitifs}}<ref group="note">Empêchant la personne de reconnaitre le besoin de s'hydrater</ref>, la {{Facteur de risque|nom=sclérose en plaques|affichage=sclérose en plaques}}, la {{Facteur de risque|nom=maladie de Parkinson|affichage=maladie de Parkinson}} et les {{Facteur de risque|nom=dysautonomie|affichage=dysautonomies}}
**les maladies pulmonaires, dont la {{Facteur de risque|nom=bronchopneumopathie chronique obstructive|affichage=bronchopneumopathie chronique obstructive}}, la {{Facteur de risque|nom=Fibrose kystique|affichage=fibrose kystique}} et le {{Facteur de risque|nom=syndrome restrictif|affichage=syndrome restrictif}}
**les maladies pulmonaires, dont la {{Facteur de risque|nom=bronchopneumopathie chronique obstructive|affichage=bronchopneumopathie chronique obstructive}}, la {{Facteur de risque|nom=Fibrose kystique|affichage=fibrose kystique}} et les {{Facteur de risque|nom=syndrome restrictif|affichage=syndromes restrictifs}}
**les désordres endocriniens, dont le {{Facteur de risque|nom=Diabète sucré|affichage=diabète sucré}} et l'{{Facteur de risque|nom=insuffisance surrénalienne|affichage=insuffisance surrénalienne}}
**les désordres endocriniens, dont le {{Facteur de risque|nom=Diabète sucré|affichage=diabète sucré}} et l'{{Facteur de risque|nom=insuffisance surrénalienne|affichage=insuffisance surrénalienne}}
**l'{{Facteur de risque|nom=Insuffisance rénale chronique|affichage=insuffisance rénale chronique}}
**l'{{Facteur de risque|nom=Insuffisance rénale chronique|affichage=insuffisance rénale chronique}}
Ligne 80 : Ligne 81 :
**les maladies de la peau ({{Facteur de risque|nom=Psoriasis|affichage=psoriasis}}, {{Facteur de risque|nom=dermatite atopique|affichage=dermatite atopique}}, {{Facteur de risque|nom=brûlure|affichage=brûlures}}, {{Facteur de risque|nom=dysplasie de l'ectoderme|affichage=dysplasie de l'ectoderme}}, {{Facteur de risque|nom=anhidrose idiopathique|affichage=anhidrose idiopathique}})
**les maladies de la peau ({{Facteur de risque|nom=Psoriasis|affichage=psoriasis}}, {{Facteur de risque|nom=dermatite atopique|affichage=dermatite atopique}}, {{Facteur de risque|nom=brûlure|affichage=brûlures}}, {{Facteur de risque|nom=dysplasie de l'ectoderme|affichage=dysplasie de l'ectoderme}}, {{Facteur de risque|nom=anhidrose idiopathique|affichage=anhidrose idiopathique}})
**des {{Facteur de risque|nom=antécédents personnels de coup de chaleur|affichage=antécédents personnels de coup de chaleur}}
**des {{Facteur de risque|nom=antécédents personnels de coup de chaleur|affichage=antécédents personnels de coup de chaleur}}
* les médicaments :  
* {{Encart
| contenu = Une révision détaillée de la médication du patient et de l'historique de consommation de drogues sont cruciaux pour éliminer des diagnostics différentiels.
| type = confirmation
}}les médicaments :  
** les {{Facteur de risque|nom=anticholinergiques}}
** les {{Facteur de risque|nom=anticholinergiques}}
** les {{Facteur de risque|nom=amphétamines|affichage=amphétamines}}, les {{Facteur de risque|nom=antidépresseurs|affichage=antidépresseurs}}, les {{Facteur de risque|nom=antipsychotiques|affichage=antipsychotiques}} et les {{Facteur de risque|nom=benzodiazépines|affichage=benzodiazépines}} et le {{Facteur de risque|nom=lithium}}
** les {{Facteur de risque|nom=amphétamines|affichage=amphétamines}}
** les {{Facteur de risque|nom=antidépresseurs|affichage=antidépresseurs}}
** les {{Facteur de risque|nom=antipsychotiques|affichage=antipsychotiques}}
** les {{Facteur de risque|nom=benzodiazépines|affichage=benzodiazépines}}
** le {{Facteur de risque|nom=lithium}}
** les {{Facteur de risque|nom=antihistaminiques}}
** les {{Facteur de risque|nom=antihistaminiques}}
** les {{Facteur de risque|nom=bêta-bloqueurs|affichage=bêta-bloqueurs}}, les {{Facteur de risque|nom=Diurétiques|affichage=diurétiques}} et les {{Facteur de risque|nom=bloqueurs des canaux calciques|affichage=bloqueurs des canaux calciques}}
** les {{Facteur de risque|nom=bêta-bloqueurs|affichage=bêta-bloqueurs}}
** les {{Facteur de risque|nom=Diurétiques|affichage=diurétiques}}  
** les {{Facteur de risque|nom=bloqueurs des canaux calciques|affichage=bloqueurs des canaux calciques}}
** le {{Facteur de risque|nom=phénothiazines}}
** le {{Facteur de risque|nom=phénothiazines}}
** les {{Facteur de risque|nom=laxatifs|affichage=laxatifs}}
** les {{Facteur de risque|nom=laxatifs|affichage=laxatifs}}
** les {{Facteur de risque|nom=agonistes de la thyroïde|affichage=agonistes de la thyroïde}}
** les {{Facteur de risque|nom=agonistes de la thyroïde|affichage=agonistes de la thyroïde}}
* l'alcool et les drogues ({{Facteur de risque|nom=cocaïne|affichage=cocaïne}}, {{Facteur de risque|nom=héroïne|affichage=héroïne}}, {{Facteur de risque|nom=PCP|affichage=PCP}}, {{Facteur de risque|nom=LSD|affichage=LSD}})
* l'{{Facteur de risque|nom=alcool}}et les {{Facteur de risque|nom=drogues|affichage=drogues}} ({{Facteur de risque|nom=cocaïne|affichage=cocaïne}}, {{Facteur de risque|nom=héroïne|affichage=héroïne}}, {{Facteur de risque|nom=PCP|affichage=PCP}}, {{Facteur de risque|nom=LSD|affichage=LSD}})
* les facteurs environnementaux:
** un taux élevé d'{{Facteur de risque|nom=humidité}}
** des {{Facteur de risque|nom=températures élevées}}
** une {{Facteur de risque|nom=absence de pause au travail}}
** une {{Facteur de risque|nom=absence d'ombre ou d'abris}}
** un {{Facteur de risque|nom=manque d'accès à l'eau|affichage=manque d'accès à l'eau}}.


===Questionnaire===
===Questionnaire===
Les épisodes de coup de chaleur surviennent habituellement dans les périodes de {{Élément d'histoire|nom=haute température|affichage=hautes températures}} avec un {{Élément d'histoire|nom=haut niveau d'humidité|affichage=haut niveau d'humidité}}. De plus, un {{Élément d'histoire|nom=accès limité à l'eau|affichage=accès limité à l'eau}}, {{Élément d'histoire|nom=absence d'ombre|affichage=à l'ombre}} et une {{Élément d'histoire|nom=absence de système de ventilation|affichage=absence de système de ventilation}} chez soi sont des éléments d'histoire à rechercher.
Les épisodes de coup de chaleur surviennent habituellement dans un contexte particulier :


Chez l'athlète ou chez le travailleur manuel, un {{Élément d'histoire|nom=effort physique soutenu|affichage=effort physique soutenu}} dans un {{Élément d'histoire|nom=environnement chaud|affichage=environnement chaud}} sont des éléments clés à l'histoire.
* des périodes de {{Élément d'histoire|nom=haute température|affichage=hautes températures}} avec un {{Élément d'histoire|nom=haut niveau d'humidité|affichage=haut niveau d'humidité}}
* un {{Élément d'histoire|nom=accès limité à l'eau|affichage=accès limité à l'eau}}, {{Élément d'histoire|nom=absence d'ombre|affichage=à l'ombre}} et une {{Élément d'histoire|nom=absence de système de ventilation|affichage=absence de système de ventilation}}
* un {{Élément d'histoire|nom=effort physique soutenu|affichage=effort physique soutenu}} dans un {{Élément d'histoire|nom=environnement chaud|affichage=environnement chaud}} chez l'athlète ou chez le travailleur manuel.


Le patient se présentera avec les symptômes suivants<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Lisa R.|nom1=Leon|prénom2=Abderrezak|nom2=Bouchama|titre=Heat stroke|périodique=Comprehensive Physiology|volume=5|numéro=2|date=2015-04|issn=2040-4603|pmid=25880507|doi=10.1002/cphy.c140017|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25880507/|consulté le=2021-03-31|pages=611–647}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Robert L.|nom1=Gauer|prénom2=Bryce K.|nom2=Meyers|titre=Heat-Related Illnesses|périodique=American Family Physician|volume=99|numéro=8|date=2019-04-15|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2019/0415/p482.html|consulté le=2022-03-17|pages=482–489}}</ref> :  
Le coup de chaleur fait partie d'un continuum suite à une exposition prolongée à la chaleur<ref name=":10" /> :  


*la {{Symptôme|nom=Faiblesse|affichage=faiblesse}}
* l'oedème liée à la chaleur, les crampes de chaleur et l'{{Symptôme|nom=Éruption miliaire|affichage=éruption miliaire}} (forme légère)
*les {{Symptôme|nom=Nausées|affichage=nausées}} et les {{Symptôme|nom=vomissements|affichage=vomissements}}
* l'épuisement par la chaleur et la syncope due à la chaleur (forme grave)
*l'{{Symptôme|nom=étourdissement|affichage=étourdissement}}
* le coup de chaleur (forme la plus sévère).
*la {{Symptôme|nom=diaphorèse|affichage=diaphorèse}}
 
*les {{Symptôme|nom=palpitations|affichage=palpitations}}
Généralement, lors d'un coup de chaleur, on peut retrouver tous les symptômes de ces maladies<ref name=":10" /><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Lisa R.|nom1=Leon|prénom2=Abderrezak|nom2=Bouchama|titre=Heat stroke|périodique=Comprehensive Physiology|volume=5|numéro=2|date=2015-04|issn=2040-4603|pmid=25880507|doi=10.1002/cphy.c140017|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25880507/|consulté le=2021-03-31|pages=611–647}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Robert L.|nom1=Gauer|prénom2=Bryce K.|nom2=Meyers|titre=Heat-Related Illnesses|périodique=American Family Physician|volume=99|numéro=8|date=2019-04-15|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2019/0415/p482.html|consulté le=2022-03-17|pages=482–489}}</ref> :
*les {{Symptôme|nom=bouffées vasomotrices|affichage=bouffées vasomotrices}}
 
*des {{Symptôme|nom=convulsions|affichage=convulsions}}
* au niveau cutané :
*la {{Symptôme|nom=Confusion|affichage=confusion}}, une {{Symptôme|nom=altération de l'état de conscience|affichage=altération de l'état de conscience}}, la {{Symptôme|nom=perte de conscience|affichage=perte de conscience}}, la {{Symptôme|nom=léthargie|affichage=léthargie}}, l'{{Symptôme|nom=agitation|affichage=agitation}} et le {{Symptôme|nom=coma|affichage=coma}}.
** l'{{Symptôme|nom=oedème des extrémités|affichage=oedème des extrémités}} et l'{{Symptôme|nom=érythème facial|affichage=érythème facial}} (oedème à la chaleur)
<nowiki>****</nowiki>Le patient présentera des symptômes tels que les vomissements, les nausées, les diarrhée et les troubles hépatiques.
** une {{Symptôme|nom=éruption miliaire|affichage=éruption miliaire}}<ref group="note">Papules ou pustules principalement au cou, aux membres supérieurs, au tronc et au niveau inguinal</ref>
** de la {{Symptôme|nom=diaphorèse|affichage=diaphorèse}}
** des {{Symptôme|nom=bouffées vasomotrices|affichage=bouffées vasomotrices}}
* des symptômes généraux :
** des {{Symptôme|nom=crampes musculaires|affichage=crampes musculaires}} (crampes liées à la chaleur)
** de la {{Symptôme|nom=fatigue}}
** de la {{Symptôme|nom=Faiblesse|affichage=faiblesse}}
** de la {{Symptôme|nom=soif}}
* des symptômes cardiaques :
** une {{Symptôme|nom=sensation de tête légère|affichage=sensation de tête légère}}
** de l'{{Symptôme|nom=hypotension orthostatique|affichage=hypotension orthostatique}}
** des {{Symptôme|nom=étourdissement|affichage=étourdissements}}
** une {{Symptôme|nom=perte de conscience}}post activité
** des {{Symptôme|nom=palpitations|affichage=palpitations}}
* des symptômes gastro-intestinaux, tels que les {{Symptôme|nom=Nausées|affichage=nausées}}, les {{Symptôme|nom=vomissements|affichage=vomissements}} et la {{Symptôme|nom=diarrhée}}
* {{Encart
| contenu = Les symptômes neurologiques sont ce qui distingue le coup de chaleur des autres entités liées à la chaleur.
| type = erreur
}} des symptômes neurologiques :
** une {{Symptôme|nom=Céphalée (symptôme)|affichage=céphalée}}
** de la {{Symptôme|nom=Confusion|affichage=confusion}}
** une {{Symptôme|nom=altération de l'état de conscience|affichage=altération de l'état de conscience}}
** des {{Symptôme|nom=convulsions|affichage=convulsions}}
** une {{Symptôme|nom=perte de conscience|affichage=perte de conscience}}
** la {{Symptôme|nom=léthargie|affichage=léthargie}}
** de l'{{Symptôme|nom=agitation|affichage=agitation}}
** un {{Symptôme|nom=coma|affichage=coma}}.


===Examen clinique===
===Examen clinique===
{{Encart
| contenu = En présence de clonus ou de rigidité musculaire à l'examen physique, il faut suspecter le syndrome neuroleptique malin ou le syndrome sérotoninergique plutôt que le coup de chaleur.
| type = confirmation
}}
À l'examen clinique, il faut rechercher les éléments suivants<ref name=":8">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Alerte météo; chaleur accablante|url=https://fmoq-mdq.s3.amazonaws.com/2015/06/053-059-DrLabbe-0615.pdf|site=lemedecinduquébec.org|date=18 janvier 2015|consulté le=10 mars 2021}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Tom|nom1=Adams|prénom2=Ese|nom2=Stacey|prénom3=Simon|nom3=Stacey|prénom4=Daniel|nom4=Martin|titre=Exertional heat stroke|périodique=British Journal of Hospital Medicine (London, England: 2005)|volume=73|numéro=2|date=2012-02|issn=1750-8460|pmid=22504748|doi=10.12968/hmed.2012.73.2.72|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22504748/|consulté le=2021-03-31|pages=72–78}}</ref><ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Andrew|nom1=Morris|prénom2=Gaurav|nom2=Patel|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=30725820|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK537135/|consulté le=2021-03-31}}</ref><ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr|site=www.cnesst.gouv.qc.ca|consulté le=2021-03-31}}</ref> :
À l'examen clinique, il faut rechercher les éléments suivants<ref name=":8">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Alerte météo; chaleur accablante|url=https://fmoq-mdq.s3.amazonaws.com/2015/06/053-059-DrLabbe-0615.pdf|site=lemedecinduquébec.org|date=18 janvier 2015|consulté le=10 mars 2021}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Tom|nom1=Adams|prénom2=Ese|nom2=Stacey|prénom3=Simon|nom3=Stacey|prénom4=Daniel|nom4=Martin|titre=Exertional heat stroke|périodique=British Journal of Hospital Medicine (London, England: 2005)|volume=73|numéro=2|date=2012-02|issn=1750-8460|pmid=22504748|doi=10.12968/hmed.2012.73.2.72|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22504748/|consulté le=2021-03-31|pages=72–78}}</ref><ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Andrew|nom1=Morris|prénom2=Gaurav|nom2=Patel|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=30725820|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK537135/|consulté le=2021-03-31}}</ref><ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr|site=www.cnesst.gouv.qc.ca|consulté le=2021-03-31}}</ref> :


*aux {{Examen clinique|nom=signes vitaux}} :  
*aux {{Examen clinique|nom=signes vitaux}} :  
**l'{{Signe clinique|nom=Hyperthermie|affichage=hyperthermie}} (> 40,5°C)
**l'{{Signe clinique|nom=Hyperthermie|affichage=hyperthermie}} (> 40,5°C)<ref group="note">Entre 38.3 et 40, il s'agit davantage d'un épuisement due à la chaleur.</ref>
**la {{Signe clinique|nom=Tachycardie (signe clinique)|affichage=tachycardie}}  
**la {{Signe clinique|nom=Tachycardie (signe clinique)|affichage=tachycardie}}
**la {{Signe clinique|nom=Tachypnée (signe clinique)|affichage=tachypnée}}
**la {{Signe clinique|nom=Tachypnée (signe clinique)|affichage=tachypnée}}
**l'{{Signe clinique|nom=hypotension artérielle|affichage=hypotension artérielle}}
**l'{{Signe clinique|nom=hypotension artérielle|affichage=hypotension artérielle}}
Ligne 120 : Ligne 168 :
**il n'y a pas de clonus, ni de rigidité, ni d'hyperréflexie
**il n'y a pas de clonus, ni de rigidité, ni d'hyperréflexie
*des signes classiques de {{Signe clinique|nom=déshydratation|affichage=déshydratation}}<ref group="note">Refill capillaire allongé, un pli cutané persistant, des lèvres sèches, des muqueuses sèches, des yeux creux, un pouls filant, la fontanelle creuse, etc.</ref>
*des signes classiques de {{Signe clinique|nom=déshydratation|affichage=déshydratation}}<ref group="note">Refill capillaire allongé, un pli cutané persistant, des lèvres sèches, des muqueuses sèches, des yeux creux, un pouls filant, la fontanelle creuse, etc.</ref>
*à l'{{Examen clinique|nom=examen cutané}}, une {{Signe clinique|nom=hypersudation|affichage=sudation excessive}} ou de l'{{Signe clinique|nom=anhidrose|affichage=anhidrose}} sont possibles
*à l'{{Examen clinique|nom=examen cutané}} :
*l'examen cardiaque, pulmonaire et abdominal doivent être réalisées dans l'optique d'éliminer des diagnostics alternatifs.
**de l'{{Signe clinique|nom=hypersudation|affichage=hypersudation}} ou de l'{{Signe clinique|nom=anhidrose|affichage=anhidrose}} sont possibles
 
**de l'{{Signe clinique|nom=érythème facial|affichage=érythème facial}}
 
**de l'{{Signe clinique|nom=oedème des extrémités|affichage=oedème des extrémités}}
<nowiki>****</nowiki>Une hyperkaliémie et une hypocalcémie peuvent entraîner des anomalies de la conduction cardiaque, y compris un allongement de l'intervalle QT, des modifications du segment ST et, dans de rares cas, des arythmies cardiaques fatales.<ref name=":6" /><ref name=":0" />
*les {{Examen clinique|nom=examen cardiaque|affichage=examens cardiaque}}, {{Examen clinique|nom=examen pulmonaire|affichage=pulmonaire}} et {{Examen clinique|nom=examen abdominal|affichage=abdominal}} doivent être réalisées dans l'optique d'éliminer des diagnostics alternatifs.
 
==Examens paracliniques==
==Examens paracliniques==
Les examens ne servent pas à diagnostiquer la maladie, mais plutôt à en dépister les complications. Les examens à envisager sont :  
Les examens ne servent pas à diagnostiquer la maladie, mais plutôt à en dépister les complications. Les examens à envisager sont :  
*la {{Examen paraclinique|nom=FSC}}
*la {{Examen paraclinique|nom=FSC}}
*les {{Examen paraclinique|nom=ions}} ainsi que la {{Examen paraclinique|nom=calcémie}}, la {{Examen paraclinique|nom=magnésémie}} et la {{Examen paraclinique|nom=phosphatémie}}
*les {{Examen paraclinique|nom=ions}} ainsi que la {{Examen paraclinique|nom=calcémie}}, la {{Examen paraclinique|nom=magnésémie}} et la {{Examen paraclinique|nom=phosphatémie}}
**l'hypocalcémie, l'hyperphosphatémie et l'hyperkaliémie peuvent survenir dans la rhabdomyolyse
**l'[[hyperphosphatémie]], l'[[hypocalcémie]] et l'[[hyperkaliémie]] <ref group="note">Une hyperkaliémie et une hypocalcémie peuvent entraîner des anomalies de la conduction cardiaque, y compris un allongement de l'intervalle QT, des modifications du segment ST et, dans de rares cas, des arythmies cardiaques fatales.</ref><ref name=":0" /><ref name=":6" />peuvent survenir dans la rhabdomyolyse
**l'hyponatrémie ou l'hypernatrémie sont à rechercher dans les cas de déshydratation
**l'{{Signe paraclinique|nom=hyponatrémie|affichage=hyponatrémie}} ou l'{{Signe paraclinique|nom=hypernatrémie|affichage=hypernatrémie}} sont à rechercher dans les cas de déshydratation
*la {{Examen paraclinique|nom=créatininémie}} pour rechercher l'IRA
*la {{Examen paraclinique|nom=créatininémie}} pour rechercher l'{{Signe paraclinique|nom=Insuffisance rénale aiguë|affichage=IRA}}
*l'{{Examen paraclinique|nom=INR}}, le {{Examen paraclinique|nom=TCA}}, les {{Examen paraclinique|nom=D-dimères}} et le {{Examen paraclinique|nom=fibrinogène}} pour dépister les cas de CIVD
*l'{{Examen paraclinique|nom=INR}}, le {{Examen paraclinique|nom=TCA}}, les {{Examen paraclinique|nom=D-dimères}} et le {{Examen paraclinique|nom=fibrinogène}} pour dépister les cas de {{Signe paraclinique|nom=coagulation intravasculaire disséminée|affichage=CIVD}}
*le {{Examen paraclinique|nom=gaz veineux}}
*le {{Examen paraclinique|nom=gaz veineux}} et les lactates sériques, car l'{{Signe paraclinique|nom=alcalose respiratoire|affichage=alcalose respiratoire}} et l'{{Signe paraclinique|nom=acidose métabolique|affichage=acidose métabolique}} {{Signe paraclinique|nom=hyperlactatémie|affichage=lactique}} sont possibles <ref name=":2" />
**l'alcalose respiratoire et l'acidose métabolique lactique sont possibles <ref name=":2" />
*les {{Examen paraclinique|nom=CK sériques}} et la {{Examen paraclinique|nom=myoglobinurie}} pour rechercher la {{Signe paraclinique|nom=rhabdomyolyse|affichage=rhabdomyolyse}}, particulièrement si le patient a fourni un effort physique intense
*les {{Examen paraclinique|nom=CK sérique}} et la {{Examen paraclinique|nom=myoglobinurie}} pour rechercher la rhabdomyolyse, particulièrement si le patient a fourni un effort physique intense
*un {{Examen paraclinique|nom=bilan hépatique}} :  
*un {{Examen paraclinique|nom=bilan hépatique}} :  
**une élévations d'<nowiki/>{{Signe paraclinique|nom=AST augmentée|affichage=AST}} et d'{{Signe paraclinique|nom=ALT augmentée|affichage=ALT}} sont les anomalies de laboratoire les plus courantes signalées<ref name=":2" />
**une élévation des<nowiki/> {{Signe paraclinique|nom=AST augmentée|affichage=AST}} et des {{Signe paraclinique|nom=ALT augmentée|affichage=ALT}} sont les anomalies de laboratoire les plus courantes signalées<ref name=":2" />
**l'insuffisance hépatique est une complication possible du coup de chaleur
**l'{{Signe paraclinique|nom=insuffisance hépatique|affichage=insuffisance hépatique}} est une complication possible du coup de chaleur
*un {{Examen paraclinique|nom=bilan toxicologique}} PRN
*un {{Examen paraclinique|nom=bilan toxicologique}} PRN
*l'ECG et les troponines <ref name=":3" />:
*l'{{Examen paraclinique|nom=ECG}} et les {{Examen paraclinique|nom=troponines}} pour dépister une atteinte d'organe cible, rechercher des signes d'ischémie, constater les effets des dysélectrolytémies<ref name=":3" />
**pour dépister une atteinte d'organe cible et rechercher des signes d'ischémie
 
*une {{Examen paraclinique|nom=radiographie pulmonaire}} pour éliminer des diagnostics différentiels en lien avec la tachypnée
*une {{Examen paraclinique|nom=radiographie pulmonaire}} pour éliminer des diagnostics différentiels en lien avec la tachypnée
*une {{Examen paraclinique|nom=tomodensitométrie cérébrale sans contraste|affichage=TDM cérébrale C-}} est indiquée si l'état de conscience ne s'améliore pas après le refroidissement (on ne doit pas retarder le traitement pour la TDM).
*une {{Examen paraclinique|nom=tomodensitométrie cérébrale sans contraste|affichage=TDM cérébrale C-}} est indiquée si l'état de conscience ne s'améliore pas après le refroidissement (on ne doit pas retarder le traitement pour la TDM).
== Approche clinique ==
* Une révision détaillée de la médication du patient et de l'historique de consommation de drogues sont cruciaux pour éliminer des diagnostics différentiels.
* En présence de clonus ou de rigidité musculaire à l'examen physique, il faut suspecter le syndrome neuroleptique malin ou le syndrome sérotoninergique plutôt que le coup de chaleur.
* Si le patient revient de voyage et qu'il est fiévreux, il faut suspecter les causes de fièvre au retour de voyage, dont le paludisme.


==Diagnostic==
==Diagnostic==
Le diagnostic du coup de chaleur est clinique. La '''fièvre''', l''''encéphalopathie''' et une '''histoire d'exposition à la chaleur''' sont les éléments clés à l'histoire. <ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Coup de chaleur - Lésions et intoxications|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/l%C3%A9sions-et-intoxications/troubles-provoqu%C3%A9s-par-la-chaleur/coup-de-chaleur|site=Manuels MSD pour le grand public|consulté le=2021-02-28}}</ref>
Le diagnostic du coup de chaleur est clinique. La fièvre''',''' l'encéphalopathie et une histoire d'exposition à la chaleur sont les éléments clés à l'histoire. <ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Coup de chaleur - Lésions et intoxications|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/l%C3%A9sions-et-intoxications/troubles-provoqu%C3%A9s-par-la-chaleur/coup-de-chaleur|site=Manuels MSD pour le grand public|consulté le=2021-02-28}}</ref>


==Diagnostic différentiel==
==Diagnostic différentiel==
Ligne 168 : Ligne 206 :
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=hyperthyroïdie}}
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=hyperthyroïdie}}
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=épilepsie}}
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=épilepsie}}
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=hémorragie intracrânienne}}.
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=hémorragie intracrânienne}}
*le {{Diagnostic différentiel|nom=status epilepticus}}.


==Traitement==
==Traitement==
La gestion du coup de chaleur comprend la protection adéquate des voies respiratoires, la respiration et la circulation. Après l'ABC, le refroidissement rapide devient le pilier du traitement avec une prise en charge auxiliaire en réponse à d'autres lésions des organes terminaux.
{{Encart
 
| contenu = Aucun traitement pharmacologique n'est actuellement recommandé pour le coup de chaleur.
*{{Traitement|nom=Intubation}}: L'intubation pour une perte de conscience profonde est rarement nécessaire, car un refroidissement rapide améliore rapidement le score du patient sur l'échelle de coma de Glasgow.<ref name=":6" />
| type = confirmation
}}
Après avoir procédé à l'ABC, le {{Traitement|nom=refroidissement corporel}}''' rapide est le pilier du traitement.''' Un {{Traitement|nom=monitorage continu}} des signes vitaux et de la {{Traitement|nom=monitorage continue de la température centrale|affichage=température centrale}} avec une sonde rectale ou œsophagienne et les mesures de refroidissement doivent être arrêtées une fois que la température atteint les 38 à 39°C. Aucune étude définitive ne soutient une méthode de refroidissement plutôt qu'une autre.<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Ferial M.|nom1=Rashad|prénom2=Hayam M.|nom2=Fathy|prénom3=Ayatollah S.|nom3=El-Zayat|prénom4=Ahlam M.|nom4=Elghonaimy|titre=Isolation and characterization of multifunctional Streptomyces species with antimicrobial, nematicidal and phytohormone activities from marine environments in Egypt|périodique=Microbiological Research|volume=175|date=2015-06|issn=1618-0623|pmid=25805507|doi=10.1016/j.micres.2015.03.002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25805507/|consulté le=2021-04-07|pages=34–47}}</ref> Les méthodes courantes de refroidissement sont :
*l'{{Traitement|nom=immersion dans un bain de glace}}<ref group="note">C'est la méthode la plus opportune pour réduire la température corporelle centrale, cependant, chez les populations plus âgées, elle n'est pas réaliste, car la surveillance cardiaque peut ne pas être faisable et une agitation extrême peut nuire à l'observance.</ref>
*l'{{Traitement|nom=application de blocs de glace}} à l'aine ou à l'aisselle
*le {{Traitement|nom=refroidissement par évaporation}} à l'aide d'un ventilateur avec une solution saline fraîche sur la peau des patients.<ref name=":0" />
Par ailleurs, le traitement consiste essentiellement en des soins de support :


*'''Réhydratation :''' Une réhydratation adéquate est essentielle sans toutefois sur-corriger le sodium en cas de dérangements.
*l'{{Traitement|nom=intubation}} si le patient est inconscient ou ne protège pas ses voies respiratoires<ref name=":6" />
 
*la {{Traitement|nom=réhydratation intraveineuse}} rapide (le soluté à température pièce contribue à abaisser la température corporelle)
*'''Stabilisation de la température corporelle :''' Il est obligatoire de mesurer continuellement la température centrale avec une sonde rectale ou œsophagienne et les mesures de refroidissement doivent être arrêtées une fois que la température atteint les '''38 à 39 degrés Celsius'''. Aucune étude définitive ne soutient une méthode de refroidissement plutôt qu'une autre.<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Ferial M.|nom1=Rashad|prénom2=Hayam M.|nom2=Fathy|prénom3=Ayatollah S.|nom3=El-Zayat|prénom4=Ahlam M.|nom4=Elghonaimy|titre=Isolation and characterization of multifunctional Streptomyces species with antimicrobial, nematicidal and phytohormone activities from marine environments in Egypt|périodique=Microbiological Research|volume=175|date=2015-06|issn=1618-0623|pmid=25805507|doi=10.1016/j.micres.2015.03.002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25805507/|consulté le=2021-04-07|pages=34–47}}</ref> L'immersion dans un bain de glace est la méthode la plus opportune pour réduire la température corporelle centrale, cependant, chez les populations plus âgées, elle peut ne pas être réaliste car la surveillance cardiaque peut ne pas être faisable et une agitation extrême peut nuire à l'observance. Les méthodes courantes incluent les applications de blocs de glace à l'aine ou à l'aisselle et le refroidissement par évaporation à l'aide d'un ventilateur avec une solution saline fraîche sur la peau des patients.<ref name=":0" />
*le traitement des complications (rhabdomyolyse, dysélectrolytémies, IRA, SDRA, insuffisance hépatique, hypoglycémie, etc.).
*'''Aucun traitement pharmacologique n'est actuellement recommandé pour le coup de chaleur'''. Le dantrolène, les antipyrétiques, l'acétaminophène et l'aspirine n'ont aucune utilité dans le traitement du coup de chaleur. <ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=A.|nom1=Bouchama|prénom2=A.|nom2=Cafege|prénom3=E. B.|nom3=Devol|prénom4=O.|nom4=Labdi|titre=Ineffectiveness of dantrolene sodium in the treatment of heatstroke|périodique=Critical Care Medicine|volume=19|numéro=2|date=1991-02|issn=0090-3493|pmid=1989755|doi=10.1097/00003246-199102000-00011|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/1989755/|consulté le=2021-04-07|pages=176–180}}</ref><ref name=":1" /><ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Coup de chaleur - Lésions et intoxications|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/l%C3%A9sions-et-intoxications/troubles-provoqu%C3%A9s-par-la-chaleur/coup-de-chaleur|site=Manuels MSD pour le grand public|consulté le=2021-02-28}}</ref>
Aucun traitement pharmacologique n'est actuellement recommandé pour le coup de chaleur. Le dantrolène, les antipyrétiques, l'acétaminophène et l'aspirine n'ont aucune utilité dans le traitement du coup de chaleur. <ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=A.|nom1=Bouchama|prénom2=A.|nom2=Cafege|prénom3=E. B.|nom3=Devol|prénom4=O.|nom4=Labdi|titre=Ineffectiveness of dantrolene sodium in the treatment of heatstroke|périodique=Critical Care Medicine|volume=19|numéro=2|date=1991-02|issn=0090-3493|pmid=1989755|doi=10.1097/00003246-199102000-00011|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/1989755/|consulté le=2021-04-07|pages=176–180}}</ref><ref name=":1" /><ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Coup de chaleur - Lésions et intoxications|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/l%C3%A9sions-et-intoxications/troubles-provoqu%C3%A9s-par-la-chaleur/coup-de-chaleur|site=Manuels MSD pour le grand public|consulté le=2021-02-28}}</ref>
==Suivi==
==Suivi==
Après un traitement pour coup de chaleur à l'effort, le patient doit s'abstenir de faire de l'exercice pendant 7 jours minimum. Un congé hospitalier est effectué lorsque la patient retrouve un état hémodynamique stable. Toutefois, un suivi doit avoir lieu une semaine après la présentation du coup de chaleur pour dépister les signes de lésion des organes terminaux.<ref name=":12">{{Citation d'un article|nom1=Centers for Disease Control and Prevention (CDC)|titre=Heat-related deaths--Chicago, Illinois, 1996-2001, and United States, 1979-1999|périodique=MMWR. Morbidity and mortality weekly report|volume=52|numéro=26|date=2003-07-04|issn=0149-2195|pmid=12844077|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12844077/|consulté le=2021-04-07|pages=610–613}}</ref><ref name=":6" /><ref name=":0" />
Après un traitement pour coup de chaleur à l'effort, le patient doit s'abstenir de faire de l'exercice pendant 7 jours minimum. Un congé hospitalier est effectué lorsque la patient retrouve un état hémodynamique stable. Toutefois, un suivi doit avoir lieu une semaine après la présentation du coup de chaleur pour dépister les signes de lésion des organes terminaux.<ref name=":12">{{Citation d'un article|nom1=Centers for Disease Control and Prevention (CDC)|titre=Heat-related deaths--Chicago, Illinois, 1996-2001, and United States, 1979-1999|périodique=MMWR. Morbidity and mortality weekly report|volume=52|numéro=26|date=2003-07-04|issn=0149-2195|pmid=12844077|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12844077/|consulté le=2021-04-07|pages=610–613}}</ref><ref name=":6" /><ref name=":0" />
Ligne 194 : Ligne 239 :
*les {{Complication|nom=convulsions}}
*les {{Complication|nom=convulsions}}
*le {{Complication|nom=choc hypovolémique}}
*le {{Complication|nom=choc hypovolémique}}
*les {{Complication|nom=dysélectrolytémies}}.
*les {{Complication|nom=dysélectrolytémies}}, plus particulièrement l'{{Complication|nom=hyperkaliémie}}, l'{{Complication|nom=hypocalcémie}}, l'{{Complication|nom=hyponatrémie}} et l'{{Complication|nom=hypernatrémie}}
*l'{{Complication|nom=hypertension intracrânienne}}


Malgré la normalisation de la température centrale avec refroidissement, de nombreux patients continuent d'afficher des troubles de la température centrale et un dysfonctionnement multi-organique. Les complications réversibles consécutives à un coup de chaleur peuvent prendre plus de 7 semaines à se résorber.<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Amit|nom1=Druyan|prénom2=Ran|nom2=Yanovich|prénom3=Yuval|nom3=Heled|titre=Misdiagnosis of exertional heat stroke and improper medical treatment|périodique=Military Medicine|volume=176|numéro=11|date=2011-11|issn=0026-4075|pmid=22165656|doi=10.7205/milmed-d-11-00104|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22165656/|consulté le=2021-04-07|pages=1278–1280}}</ref><ref name=":0" />
Malgré la normalisation de la température centrale avec refroidissement, de nombreux patients continuent d'afficher des troubles de la température centrale et un dysfonctionnement multi-organique. Les complications réversibles consécutives à un coup de chaleur peuvent prendre plus de 7 semaines à se résorber.<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Amit|nom1=Druyan|prénom2=Ran|nom2=Yanovich|prénom3=Yuval|nom3=Heled|titre=Misdiagnosis of exertional heat stroke and improper medical treatment|périodique=Military Medicine|volume=176|numéro=11|date=2011-11|issn=0026-4075|pmid=22165656|doi=10.7205/milmed-d-11-00104|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22165656/|consulté le=2021-04-07|pages=1278–1280}}</ref><ref name=":0" />


==Évolution==
==Évolution==
Les patients présentant un coup de chaleur ont une mortalité élevée en fonction de l'étiologie de la présentation. Cependant, le taux de mortalité par coup de chaleur à l'effort est relativement faible (3 à 5%) par rapport au coup de chaleur classique (10 à 65%). <ref name=":5" /><ref name=":4" /> L'augmentation du taux de mortalité pour les coups de chaleur classique est probablement due à la prévalence plus élevée des comorbidités et à l'âge des populations atteintes. Si le refroidissement rapide immédiat est réussit, le taux de mortalité chez les jeunes patients souffrant d'un coup de chaleur à l'effort est nul.<ref name=":4" /><ref name=":0" />
Les patients présentant un coup de chaleur ont une mortalité élevée en fonction de l'étiologie de la présentation. Cependant, le taux de mortalité par coup de chaleur à l'effort est relativement faible (3 à 5%) par rapport au coup de chaleur classique (10 à 65%)<ref name=":5" /><ref name=":4" />. L'augmentation du taux de mortalité pour les coups de chaleur classiques est probablement due à la prévalence plus élevée des comorbidités et à l'âge des populations atteintes. Si le refroidissement rapide immédiat est réussit, le taux de mortalité chez les jeunes patients souffrant d'un coup de chaleur à l'effort est nul.<ref name=":4" /><ref name=":0" />


==Prévention==
==Prévention==
La prévention est le traitement définitif du coup de chaleur.  
La prévention est le traitement définitif du coup de chaleur. Selon le CDC, dans un environnement de travail, il est recommandé :
 
* de contrôler l'environnement de travail en augmentant la ventilation<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Robert|nom1=Gauer|prénom2=Bryce K.|nom2=Meyers|titre=Heat-Related Illnesses|périodique=American Family Physician|volume=99|numéro=8|date=2019-04-15|issn=1532-0650|pmid=30990296|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30990296|consulté le=2022-06-13|pages=482–489}}</ref>, en réduisant l'humidité et en utilisant des barrières réflectives de chaleur
* de modifier les pratiques<ref name=":15" /> de l'emploi:
** en limitant le temps en période de chaleur et augmentant les périodes de rafraichissement
** en réduisant les demandes métaboliques
** en augmentant le nombre d'employé par tâche
** en informant les superviseurs sur le coup de chaleur
** en instaurant un système de surveillance en binôme et d'auto-surveillance
** en fournissant des quantités adéquates d'eau potable froide
** en instaurant un système d'alerte et un plan d'acclimatation
** en augmentant la forme physique des employés
* d'entraîner les travailleurs sur les conditions à risque:pour enseigner<ref name=":15" /> les facteurs de risque, les causes et les symptômes
* de permettre une acclimatation graduelle en augmentant le temps de travail dans les conditions de chaleur extrême sur une période de 7 à 14 jours<ref name=":15" />
* de favoriser l'hydratation appropriée<ref name=":15" />
* de favoriser les pauses<ref name=":15" />.
*   


Certains conseils devraient être fournis aux patients :   
Certains conseils devraient être fournis aux patients :   

Dernière version du 17 avril 2024 à 20:49

Coup de chaleur
Maladie

Risque de maladies liées à la chaleur en fonction de la température chez les sportifs
Caractéristiques
Signes Coma, Confusion, Déshydratation, Hypotension orthostatique, Tachycardie , Tachypnée , Altération de l'état de conscience , Convulsions (approche clinique), Anhidrose, Propos incohérents, ... [+]
Symptômes
Coma, Confusion, Convulsions, Agitation, Hypotension orthostatique, Crampes musculaires, Nausées, Vertige , Bouffées vasomotrices, Céphalée , ... [+]
Diagnostic différentiel
Sepsis, Hyperthyroïdie, Épilepsie, Hémorragie intracrânienne, Paludisme, État de mal épileptique, Syndrome neuroleptique malin, Syndrome sérotoninergique, Ingestions toxiques, Épuisement par la chaleur, ... [+]
Informations
Terme anglais Heat stroke
Wikidata ID Q337554
SNOMED CT ID 52072009
Spécialités Médecine d'urgence, Soins intensifs, Médecine interne, Médecine du sport

Le coup de chaleur est une dysfonction physiologique du mécanisme de thermorégulation du corps qui survient quand le système devient incapable de dissiper la chaleur provoquée par une exposition trop importante.[1] Il survient alors une progression de symptômes qui se manifestent par de l'hyperthermie accompagnée de signes cliniques d'une atteinte du système nerveux central comme de l'ataxie, du délire ou des convulsions.[1][2]

Épidémiologie

Il est difficile d'estimer l'impact de la chaleur extrême sur la santé publique, car les prestataires de soins de santé ne sont pas tenus de déclarer les maladies liées à la chaleur. Aux États-Unis, de 2006 à 2010, il y a eu au moins 3332 décès attribués à un coup de chaleur.[3] Le coup de chaleur est la 3e cause principale de décès chez les athlètes dans les écoles secondaires, le football étant le sport le plus touché[1]. Cependant, il apparait fort probable que ces chiffres soient largement sous-estimés. La mortalité est en corrélation avec le degré d'élévation de la température corporelle, le temps nécessaire à l'initiation du refroidissement et le nombre de systèmes d'organes touchés.[4][5]

Étiologies

Il existe deux formes de coup de chaleur, soit le coup de chaleur classique et le coup de chaleur d'effort.[5][6]

Type Personnes plus souvent atteintes Étiologies
Coup de chaleur classique (forme plus commune)
  • Personnes-âgées
  • Personnes souffrant de problèmes de santé chroniques
Coup de chaleur à l'effort
  • Personnes en bonne santé

Physiopathologie

L'hypothalamus est responsable de la thermorégulation du corps humain. En activant les récepteurs de la peau et des organes viscéraux, il facilite la perte de chaleur et arrive à maintenir une température centrale adéquate[1]. En temps normal, pour chaque changement de température ambiante de 25°C à 30°C, il n'y aura qu'un simple changement de 1°C sur la température centrale du corps.[7] La chaleur peut ainsi être échangée avec l'environnement par conduction, convection, évaporation et rayonnement. À des températures ambiantes élevées et à des exigences métaboliques accrues, l'évaporation de la sueur est le principal mécanisme de dissipation de la chaleur. Cependant, si l'humidité ambiante est supérieure à 75%, le refroidissement par évaporation commence à devenir inefficace.[5][8] Les autres méthodes de dissipation de chaleur comme le rayonnement, la conduction et la convection ne transfèrent pas aussi bien la chaleur lorsque la température à l'extérieur du corps dépasse la température de la peau.[8][5]

En plus de la sudation, le débit cardiaque augmente pendant l'exercice pour répondre aux exigences métaboliques du corps. La circulation est dérivée, via une vasodilatation des vaisseaux sanguins, des organes viscéraux vers les vaisseaux périphériques pour améliorer le refroidissement en dissipant la chaleur à travers la peau[1]. L'évaporation par la transpiration diminue le volume plasmatique circulant, et associée à cette vasodilatation, il s'en suivra alors une baisse de la tension artérielle et une hypovolémie, altérant davantage la capacité du corps à dissiper la chaleur. Pour pallier à la baisse de tension, il y aura une vasoconstriction de la circulation viscérale. Or, lorsque la vasoconstriction est maintenue, elle peut se compliquer d'une ischémie des organes plus centraux, résultant alors en une défaillance multiviscérale. Lorsque la production de chaleur dépasse le mécanisme de thermorégulation, la température centrale augmente graduellement, ce qui augmente le risque de coup de chaleur[1].

Si la sudation persiste et que la personne n'est pas retirée de la chaleur, le corps provoquera une vasoconstriction périphérique pour mieux rediriger le sang au niveau cérébral, pulmonaire et cardiaque, à défaut de voir la température corporelle augmenter. Cela aura pour conséquence une dénaturation des protéines corporelles et provoquera des dommages irréversibles, tels qu'une augmentation de la pression intracranienne et une baisse de la circulation cérébrale. Cela explique par ailleurs les symptômes associés aux dysfonctionnement du système nerveux central qui sont souvent retrouvés dans cette entité clinique[9].

Un réapprovisionnement insuffisant en eau peut entraîner des anomalies électrolytiques importantes. La déshydratation peut être normonatrémique ou hypernatrémique. Si elle est suffisamment grave, elle peut entraîner des hémorragies, un œdème cérébral et des lésions cérébrales permanentes. Rarement, une hyponatrémie peut survenir à la suite d'une surcompensation avec une réplétion de liquide hypotonique. Ce phénomène peut être observé chez les marathoniens et d'autres populations à risque de coups de chaleur à l'effort.[7]

L'hyperkaliémie a été associée au coup de chaleur survenant lorsque le potassium est libéré par une dégradation musculaire ou une acidose provoquant un transfert du potassium des cellules vers le plasma. Le potassium est un vasodilatateur puissant dans les muscles squelettiques et cardiaques et des réductions sévères de cet électrolyte dans les tissus entraîneront une instabilité cardiovasculaire et une diminution du flux sanguin musculaire qui prédispose à la rhabdomyolyse.[2] Les séquelles de la rhabdomyolyse peuvent aller d'une légère hypocalcémie à une insuffisance rénale aiguë.

Il existe également une gamme de coagulopathies associées au coup de chaleur allant de la simple activation de la cascade de coagulation et de la fibrinolyse à l'hémorragie mortelle ou à la coagulation intravasculaire disséminée. On pense que les dommages endothéliaux causés par la chaleur provoquent une agrégation plaquettaire et une thrombose microvasculaire prédisposant à la coagulation par consommation, ce qui, paradoxalement, provoque des saignements lorsque les plaquettes sont utilisées plus rapidement que la capacité du corps à les produire.[7][5]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont[9][10][11][1]:

Questionnaire

Les épisodes de coup de chaleur surviennent habituellement dans un contexte particulier :

Le coup de chaleur fait partie d'un continuum suite à une exposition prolongée à la chaleur[1] :

  • l'oedème liée à la chaleur, les crampes de chaleur et l'éruption miliaire (forme légère)
  • l'épuisement par la chaleur et la syncope due à la chaleur (forme grave)
  • le coup de chaleur (forme la plus sévère).

Généralement, lors d'un coup de chaleur, on peut retrouver tous les symptômes de ces maladies[1][12][13] :

Examen clinique

En présence de clonus ou de rigidité musculaire à l'examen physique, il faut suspecter le syndrome neuroleptique malin ou le syndrome sérotoninergique plutôt que le coup de chaleur.

À l'examen clinique, il faut rechercher les éléments suivants[14][15][16][17] :

Examens paracliniques

Les examens ne servent pas à diagnostiquer la maladie, mais plutôt à en dépister les complications. Les examens à envisager sont :

Diagnostic

Le diagnostic du coup de chaleur est clinique. La fièvre, l'encéphalopathie et une histoire d'exposition à la chaleur sont les éléments clés à l'histoire. [18]

Diagnostic différentiel

Les diagnostics différentiels courants comprennent[9] :

Traitement

Aucun traitement pharmacologique n'est actuellement recommandé pour le coup de chaleur.

Après avoir procédé à l'ABC, le refroidissement corporel' rapide est le pilier du traitement.' Un monitorage continu des signes vitaux et de la température centrale avec une sonde rectale ou œsophagienne et les mesures de refroidissement doivent être arrêtées une fois que la température atteint les 38 à 39°C. Aucune étude définitive ne soutient une méthode de refroidissement plutôt qu'une autre.[19] Les méthodes courantes de refroidissement sont :

Par ailleurs, le traitement consiste essentiellement en des soins de support :

  • l'intubation si le patient est inconscient ou ne protège pas ses voies respiratoires[8]
  • la réhydratation intraveineuse rapide (le soluté à température pièce contribue à abaisser la température corporelle)
  • le traitement des complications (rhabdomyolyse, dysélectrolytémies, IRA, SDRA, insuffisance hépatique, hypoglycémie, etc.).

Aucun traitement pharmacologique n'est actuellement recommandé pour le coup de chaleur. Le dantrolène, les antipyrétiques, l'acétaminophène et l'aspirine n'ont aucune utilité dans le traitement du coup de chaleur. [20][2][5][21]

Suivi

Après un traitement pour coup de chaleur à l'effort, le patient doit s'abstenir de faire de l'exercice pendant 7 jours minimum. Un congé hospitalier est effectué lorsque la patient retrouve un état hémodynamique stable. Toutefois, un suivi doit avoir lieu une semaine après la présentation du coup de chaleur pour dépister les signes de lésion des organes terminaux.[22][8][5]

Complications

Les complications du coup de chaleur sont [4]:

Malgré la normalisation de la température centrale avec refroidissement, de nombreux patients continuent d'afficher des troubles de la température centrale et un dysfonctionnement multi-organique. Les complications réversibles consécutives à un coup de chaleur peuvent prendre plus de 7 semaines à se résorber.[23][5]

Évolution

Les patients présentant un coup de chaleur ont une mortalité élevée en fonction de l'étiologie de la présentation. Cependant, le taux de mortalité par coup de chaleur à l'effort est relativement faible (3 à 5%) par rapport au coup de chaleur classique (10 à 65%)[4][3]. L'augmentation du taux de mortalité pour les coups de chaleur classiques est probablement due à la prévalence plus élevée des comorbidités et à l'âge des populations atteintes. Si le refroidissement rapide immédiat est réussit, le taux de mortalité chez les jeunes patients souffrant d'un coup de chaleur à l'effort est nul.[3][5]

Prévention

La prévention est le traitement définitif du coup de chaleur. Selon le CDC, dans un environnement de travail, il est recommandé :

  • de contrôler l'environnement de travail en augmentant la ventilation[24], en réduisant l'humidité et en utilisant des barrières réflectives de chaleur
  • de modifier les pratiques[24] de l'emploi:
    • en limitant le temps en période de chaleur et augmentant les périodes de rafraichissement
    • en réduisant les demandes métaboliques
    • en augmentant le nombre d'employé par tâche
    • en informant les superviseurs sur le coup de chaleur
    • en instaurant un système de surveillance en binôme et d'auto-surveillance
    • en fournissant des quantités adéquates d'eau potable froide
    • en instaurant un système d'alerte et un plan d'acclimatation
    • en augmentant la forme physique des employés
  • d'entraîner les travailleurs sur les conditions à risque:pour enseigner[24] les facteurs de risque, les causes et les symptômes
  • de permettre une acclimatation graduelle en augmentant le temps de travail dans les conditions de chaleur extrême sur une période de 7 à 14 jours[24]
  • de favoriser l'hydratation appropriée[24]
  • de favoriser les pauses[24].

Certains conseils devraient être fournis aux patients :

  • porter des vêtements appropriés
  • bien s'hydrater lors de hautes températures
  • fermer les rideaux et les fenêtres pour empêcher l'augmentation de la température des pièces de la maison
  • réduire les efforts physiques, particulièrement entre 10h et 15h
  • ajuster sa médication avec l'accord de son médecin et les restrictions liquidiennes
  • consommer des aliments salés pour remplacer les pertes[14].

Il est très important d'éviter de laisser les enfants sans surveillance dans les voitures et de reprogrammer les activités intenses s'il fait chaud et humide. [8] Les personnes devraient se réfugier à l'ombre si elles présentent les signes et les symptômes d'un coup de chaleur.

Notes

  1. Les enfants de moins de 15 ans, et les personnes âgées de plus de 65 ans sont plus à risque, leur système de thermorégulation n'étant pas optimal. Chez les enfants, le système n'est pas entièrement mature et chez les plus âgés, il existe un déclin dans les capacités de thermorégulation.
  2. Empêchant la personne de reconnaitre le besoin de s'hydrater
  3. Papules ou pustules principalement au cou, aux membres supérieurs, au tronc et au niveau inguinal
  4. Entre 38.3 et 40, il s'agit davantage d'un épuisement due à la chaleur.
  5. Refill capillaire allongé, un pli cutané persistant, des lèvres sèches, des muqueuses sèches, des yeux creux, un pouls filant, la fontanelle creuse, etc.
  6. Une hyperkaliémie et une hypocalcémie peuvent entraîner des anomalies de la conduction cardiaque, y compris un allongement de l'intervalle QT, des modifications du segment ST et, dans de rares cas, des arythmies cardiaques fatales.
  7. C'est la méthode la plus opportune pour réduire la température corporelle centrale, cependant, chez les populations plus âgées, elle n'est pas réaliste, car la surveillance cardiaque peut ne pas être faisable et une agitation extrême peut nuire à l'observance.

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 et 1,8 Robert Gauer et Bryce K. Meyers, « Heat-Related Illnesses », American Family Physician, vol. 99, no 8,‎ , p. 482–489 (ISSN 1532-0650, PMID 30990296, lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Lisa R. Leon et Abderrezak Bouchama, « Heat stroke », Comprehensive Physiology, vol. 5, no 2,‎ , p. 611–647 (ISSN 2040-4603, PMID 25880507, DOI 10.1002/cphy.c140017, lire en ligne)
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Flavio G. Gaudio et Colin K. Grissom, « Cooling Methods in Heat Stroke », The Journal of Emergency Medicine, vol. 50, no 4,‎ , p. 607–616 (ISSN 0736-4679, PMID 26525947, DOI 10.1016/j.jemermed.2015.09.014, lire en ligne)
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Sebastian Pease, Lila Bouadma, Nathalie Kermarrec et Frédérique Schortgen, « Early organ dysfunction course, cooling time and outcome in classic heatstroke », Intensive Care Medicine, vol. 35, no 8,‎ , p. 1454–1458 (ISSN 1432-1238, PMID 19404610, DOI 10.1007/s00134-009-1500-x, lire en ligne)
  5. 5,00 5,01 5,02 5,03 5,04 5,05 5,06 5,07 5,08 5,09 et 5,10 Andrew Morris et Gaurav Patel, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 30725820, lire en ligne)
  6. 6,0 et 6,1 Randell K. Wexler, « Evaluation and treatment of heat-related illnesses », American Family Physician, vol. 65, no 11,‎ , p. 2307–2314 (ISSN 0002-838X, PMID 12074531, lire en ligne)
  7. 7,0 7,1 7,2 7,3 et 7,4 Abderrezak Bouchama et James P. Knochel, « Heat stroke », The New England Journal of Medicine, vol. 346, no 25,‎ , p. 1978–1988 (ISSN 1533-4406, PMID 12075060, DOI 10.1056/NEJMra011089, lire en ligne)
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 et 8,5 Tom Adams, Ese Stacey, Simon Stacey et Daniel Martin, « Exertional heat stroke », British Journal of Hospital Medicine (London, England: 2005), vol. 73, no 2,‎ , p. 72–78 (ISSN 1750-8460, PMID 22504748, DOI 10.12968/hmed.2012.73.2.72, lire en ligne)
  9. 9,0 9,1 et 9,2 (en) Melissa Platt & Salvator Vicario, Rosen's Emergency Medicine – Concepts and Clinical Practice, Philadephia, PA : Elsevier, , 2688 p. (ISBN 978-0-323-35479-0), Pages 1882-1892.e1
  10. (en) « Heatstroke - Symptoms and causes », sur Mayo Clinic (consulté le 28 février 2021)
  11. Robert Gauer et Bryce K. Meyers, « Heat-Related Illnesses », American Family Physician, vol. 99, no 8,‎ , p. 482–489 (ISSN 0002-838X et 1532-0650, lire en ligne)
  12. Lisa R. Leon et Abderrezak Bouchama, « Heat stroke », Comprehensive Physiology, vol. 5, no 2,‎ , p. 611–647 (ISSN 2040-4603, PMID 25880507, DOI 10.1002/cphy.c140017, lire en ligne)
  13. Robert L. Gauer et Bryce K. Meyers, « Heat-Related Illnesses », American Family Physician, vol. 99, no 8,‎ , p. 482–489 (ISSN 0002-838X et 1532-0650, lire en ligne)
  14. 14,0 et 14,1 « Alerte météo; chaleur accablante », sur lemedecinduquébec.org, (consulté le 10 mars 2021)
  15. Tom Adams, Ese Stacey, Simon Stacey et Daniel Martin, « Exertional heat stroke », British Journal of Hospital Medicine (London, England: 2005), vol. 73, no 2,‎ , p. 72–78 (ISSN 1750-8460, PMID 22504748, DOI 10.12968/hmed.2012.73.2.72, lire en ligne)
  16. Andrew Morris et Gaurav Patel, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 30725820, lire en ligne)
  17. « Accueil », sur www.cnesst.gouv.qc.ca (consulté le 31 mars 2021)
  18. « Coup de chaleur - Lésions et intoxications », sur Manuels MSD pour le grand public (consulté le 28 février 2021)
  19. Ferial M. Rashad, Hayam M. Fathy, Ayatollah S. El-Zayat et Ahlam M. Elghonaimy, « Isolation and characterization of multifunctional Streptomyces species with antimicrobial, nematicidal and phytohormone activities from marine environments in Egypt », Microbiological Research, vol. 175,‎ , p. 34–47 (ISSN 1618-0623, PMID 25805507, DOI 10.1016/j.micres.2015.03.002, lire en ligne)
  20. A. Bouchama, A. Cafege, E. B. Devol et O. Labdi, « Ineffectiveness of dantrolene sodium in the treatment of heatstroke », Critical Care Medicine, vol. 19, no 2,‎ , p. 176–180 (ISSN 0090-3493, PMID 1989755, DOI 10.1097/00003246-199102000-00011, lire en ligne)
  21. « Coup de chaleur - Lésions et intoxications », sur Manuels MSD pour le grand public (consulté le 28 février 2021)
  22. Centers for Disease Control and Prevention (CDC), « Heat-related deaths--Chicago, Illinois, 1996-2001, and United States, 1979-1999 », MMWR. Morbidity and mortality weekly report, vol. 52, no 26,‎ , p. 610–613 (ISSN 0149-2195, PMID 12844077, lire en ligne)
  23. Amit Druyan, Ran Yanovich et Yuval Heled, « Misdiagnosis of exertional heat stroke and improper medical treatment », Military Medicine, vol. 176, no 11,‎ , p. 1278–1280 (ISSN 0026-4075, PMID 22165656, DOI 10.7205/milmed-d-11-00104, lire en ligne)
  24. 24,0 24,1 24,2 24,3 24,4 et 24,5 Robert Gauer et Bryce K. Meyers, « Heat-Related Illnesses », American Family Physician, vol. 99, no 8,‎ , p. 482–489 (ISSN 1532-0650, PMID 30990296, lire en ligne)
Les sections suivantes sont remplies automatiquement et se peupleront d'éléments à mesure que des pages sont crées sur la plateforme. Pour participer à l'effort, allez sur la page Gestion:Contribuer. Pour comprendre comment fonctionne cette section, voir Aide:Fonctions sémantiques.

Fait partie de la présentation clinique de ...

Aucune maladie ne correspond à la requête.

Est une complication de ...

Aucune maladie ne correspond à la requête.