« Anxiété (approche clinique) » : différence entre les versions
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{{Information approche clinique | |||
| page= {{FULLPAGENAME}} <!-- Ne pas supprimer --> | | page = {{FULLPAGENAME}} <!-- Ne pas supprimer --> | ||
| nom = Anxiété | | nom = Anxiété | ||
| image = | |||
| image | | terme_anglais = Anxiety | ||
| terme_anglais =Anxiety | |||
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| spécialités = Psychiatrie, Médecine familiale, Médecine d'urgence | |||
| spécialités =Psychiatrie | |||
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}} | |||
L''''anxiété''' est liée à la peur<ref group="note">La peur est un état d'alerte neurophysiologique automatique, caractérisé par une réponse de combat ou de fuite à l'appréciation cognitive d'un danger présent ou imminent (réel ou perçu). </ref> et se manifeste comme un état d'humeur orienté vers l'avenir et la survie. Elle consiste en un système complexe de réponses physiologiques, affectives, cognitives et comportementales associées à la préparation aux événements anticipés ou aux circonstances perçues comme menaçantes. L'anxiété pathologique est déclenchée lorsqu'il y a une surestimation de la menace perçue ou une appréciation erronée du danger d'une situation qui conduit à des réponses excessives et inappropriées.<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-12}}</ref> | |||
Des auteurs ont fait valoir que l'anxiété touche à tous les aspects de l'existence humaine : | |||
* les aspects physiologiques, psychologiques et comportementaux | |||
* la vie sociale, la culture et la religion | |||
* l'enfance, la famille et la grossesse | |||
* la santé physique. | |||
{{Page objectif du CMC|nom=Anxiété|identificateur=69}} | |||
==Épidémiologie== | ==Épidémiologie== | ||
L'anxiété est l'un des troubles psychiatriques les plus fréquents dans la population générale. Aux États-Unis, les troubles anxieux sont les plus répandus parmi toutes les classes de troubles mentaux avec une prévalence à vie de 28,8 % et une prévalence annuelle de 18,1 %. Parmi les troubles anxieux, la phobie spécifique est la plus fréquente avec une prévalence annuelle de 12,1 %. Elle est suivie par l'anxiété sociale (phobie sociale) avec une prévalence annuelle de 7,4 %. L'agoraphobie serait le trouble anxieux le moins fréquent avec une prévalence annuelle de 2,5 %. Les troubles anxieux surviennent plus souvent chez les femmes que chez les hommes avec un ratio d'environ 2:1.<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierre Lalonde, Georges-F Pinard et coll.|titre=Psychiatrie clinique : approche bio-psycho-sociale (4e édition)|lieu=Montréal|éditeur=Chenelière éducation|date=2016|isbn=978-2-7650-4770-4|passage=Troubles anxieux, panique, phobies (chapitre 20)|pages totales=|lire en ligne=}}</ref><ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Olivia|nom1=Remes|prénom2=Nicholas|nom2=Wainwright|prénom3=Paul|nom3=Surtees|prénom4=Louise|nom4=Lafortune|titre=Generalised anxiety disorder and hospital admissions: findings from a large, population cohort study|périodique=BMJ open|volume=8|numéro=10|date=2018-10-27|issn=2044-6055|pmid=30368445|pmcid=6224748|doi=10.1136/bmjopen-2017-018539|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30368445/|consulté le=2023-02-12|pages=e018539}}</ref><ref name=":03">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-12}}</ref> | |||
== | |||
= | {{Encart | ||
'' | | contenu = L'apparition de symptômes d'anxiété après l'âge de 45 ans évoque la possibilité d'une cause organique sous-jacente. | ||
| type = avertissement | |||
}} | |||
Les troubles anxieux surviennent habituellement durant l'enfance et entrainent une souffrance et un handicap importants. Ils connaissent une évolution chronique et récurrente la vie durant. | |||
L'inhibition comportementale en réponse aux étrangers (peur de l'étranger) ou à des situations nouvelles est fréquemment observée lors du développement normal des enfants. Elle débute vers 8 ou 9 mois et cesse généralement vers 2 ans. Ce trait, lorsqu'il est extrême, confère un risque 3 à 4 fois plus élevé de développer un trouble d'anxiété sociale (phobie sociale). C'est aussi un facteur de risque de développer d'autres troubles anxieux, une dépression et un abus de substance comorbide.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Ned H.|nom1=Kalin|titre=Novel Insights Into Pathological Anxiety and Anxiety-Related Disorders|périodique=American Journal of Psychiatry|volume=177|numéro=3|date=2020-03-01|issn=0002-953X|issn2=1535-7228|doi=10.1176/appi.ajp.2020.20010057|lire en ligne=http://ajp.psychiatryonline.org/doi/10.1176/appi.ajp.2020.20010057|consulté le=2023-03-02|pages=187–189}}</ref> | |||
=== | L'âge médian d'apparition des troubles anxieux est le suivant<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Brenda WJH|nom1=Penninx|prénom2=Daniel S|nom2=Pine|prénom3=Emily A|nom3=Holmes|prénom4=Andreas|nom4=Reif|titre=Anxiety disorders|périodique=The Lancet|volume=397|numéro=10277|date=2021-03|pmid=33581801|pmcid=PMC9248771|doi=10.1016/S0140-6736(21)00359-7|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0140673621003597|consulté le=2023-03-03|pages=914–927}}</ref> : | ||
* < 5 ans pour le mutisme sélectif | |||
* l'anxiété de séparation vers 6 ans | |||
* la phobie spécifique vers 8 ans | |||
* l'anxiété sociale vers 13 ans | |||
* l'agoraphobie vers 20 ans | |||
* le trouble panique vers 25 ans | |||
* le trouble d'anxiété généralisée vers 30 ans. | |||
==== | Dans leur ensemble, les troubles anxieux sont marqués par un début précoce et un âge médian d'apparition à 11 ans. Chez les enfants et les adolescents, la prévalence à vie des troubles anxieux est estimée entre 15 et 20 %.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Katja|nom1=Beesdo|prénom2=Susanne|nom2=Knappe|prénom3=Daniel S.|nom3=Pine|titre=Anxiety and Anxiety Disorders in Children and Adolescents: Developmental Issues and Implications for DSM-V|périodique=Psychiatric Clinics of North America|volume=32|numéro=3|date=2009-09|pmid=19716988|pmcid=PMC3018839|doi=10.1016/j.psc.2009.06.002|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0193953X09000562|consulté le=2023-03-02|pages=483–524}}</ref> | ||
Jusqu'à 75 % des sujets présentent d'autres comorbidités psychiatriques : un autre trouble anxieux, une dépression, un abus d'alcool ou d'autres substances, un trouble de la personnalité ou un trouble bipolaire.<ref name=":0" /> | |||
==Étiologies== | |||
L'anxiété, en tant que symptôme, se retrouve dans de nombreuses affections psychiatriques. L'anxiété peut être causée par ou accompagner une des principales affections suivantes<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Milan|nom1=Latas|prénom2=Dusanka|nom2=Vučinić Latas|prénom3=Marija|nom3=Spasić Stojaković|titre=Anxiety disorders and medical illness comorbidity and treatment implications|périodique=Current Opinion in Psychiatry|volume=32|numéro=5|date=2019-09|issn=0951-7367|doi=10.1097/YCO.0000000000000527|lire en ligne=https://journals.lww.com/10.1097/YCO.0000000000000527|consulté le=2023-03-03|pages=429–434}}</ref><ref>{{Citation d'un ouvrage|langue=en|prénom1=Alicia E.|nom1=Meuret|prénom2=Natalie|nom2=Tunnell|prénom3=Andres|nom3=Roque|titre=Anxiety Disorders|volume=1191|passage=237–261|éditeur=Springer Singapore|date=2020|isbn=978-981-329-704-3|isbn2=978-981-329-705-0|doi=10.1007/978-981-32-9705-0_15|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/978-981-32-9705-0_15|consulté le=2023-03-03}}</ref>, cette liste n'étant pas exhaustive. | |||
== | |||
{| class="wikitable" | {| class="wikitable" | ||
|+ | |+Étiologies de l'anxiété<ref name=":07">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-12}}</ref><ref name=":04">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-12}}</ref><ref name=":0" /> | ||
!Catégories | |||
!Étiologies | |||
|- | |- | ||
! | !Troubles anxieux primaires | ||
| | |||
* {{Étiologie|nom=Agoraphobie|principale=0|affichage=Agoraphobie}} | |||
* {{Étiologie|nom=Trouble d'anxiété généralisée|principale=0|affichage=Trouble d'anxiété généralisée}} | |||
* {{Étiologie|nom=Anxiété de séparation|principale=0|affichage=Anxiété de séparation}} | |||
* {{Étiologie|nom=Anxiété sociale|principale=0|affichage=Anxiété sociale}} (phobie sociale) | |||
* {{Étiologie|nom=Mutisme sélectif|principale=0|affichage=Mutisme sélectif}} | |||
* {{Étiologie|nom=Phobie spécifique|principale=0|affichage=Phobie spécifique}} | |||
* {{Étiologie|nom=Trouble de l'adaptation|principale=0|affichage=Trouble de l'adaptation}} avec anxiété | |||
* {{Étiologie|nom=Trouble obsessionnel-compulsif|principale=0|affichage=Trouble obsessionnel-compulsif}} | |||
* {{Étiologie|nom=Trouble panique|principale=0|affichage=Trouble panique}} | |||
* {{Étiologie|nom=Trouble stress post-traumatique|principale=0|affichage=Trouble stress post-traumatique}} | |||
|- | |- | ||
| | !Troubles anxieux comorbides à une autre affection psychiatrique | ||
|Maladie | | | ||
Maladie | * {{Étiologie|nom=Troubles bipolaires|principale=0|affichage=Troubles bipolaires}} | ||
* {{Étiologie|nom=Troubles dépressifs|principale=0|affichage=Troubles dépressifs}} | |||
* {{Étiologie|nom=Troubles de la personnalité|principale=0|affichage=Troubles de la personnalité}} | |||
* {{Étiologie|nom=Troubles à symptomatologie somatique|principale=0|affichage=Troubles à symptomatologie somatique}} (p. ex.: crainte excessive d'avoir une maladie/hypocondrie) | |||
* {{Étiologie|nom=Schizophrénie|principale=0|affichage=Schizophrénie}} | |||
|- | |||
!Troubles anxieux secondaires à une affection médicale | |||
| | |||
*{{Étiologie|nom=Délirium|principale=0|affichage=Délirium}}<ref group="note">Étiologies multiples</ref> | |||
* Maladie cardiovasculaire (30 %) | |||
**{{Étiologie|nom=Arythmie cardiaque|principale=0|affichage=Arythmie cardiaque}} (p. ex.: '''fibrillation auriculaire''') | |||
** {{Étiologie|nom=Infarctus du myocarde|principale=0|affichage=Infarctus du myocarde}} | |||
** {{Étiologie|nom=Insuffisance cardiaque|principale=0|affichage=Insuffisance cardiaque}} | |||
* Maladies respiratoires | |||
**{{Étiologie|nom=Anaphylaxie|principale=0|affichage=Anaphylaxie}} | |||
**'''{{Étiologie|nom=Asthme|principale=0|affichage=Asthme}}''' | |||
** {{Étiologie|nom=Embolie pulmonaire|principale=0|affichage=Embolie pulmonaire}} | |||
** {{Étiologie|nom=Insuffisance respiratoire hypoxémique|principale=0|affichage=Insuffisance respiratoire hypoxémique}} | |||
** '''{{Étiologie|nom=MPOC|principale=0|affichage=MPOC}}''' (11 %) | |||
** {{Étiologie|nom=Pneumothorax|principale=0|affichage=Pneumothorax}} | |||
* Maladies métabo-endocriniennes | |||
**{{Étiologie|nom=Anémie|principale=0|affichage=Anémie}} | |||
** {{Étiologie|nom=Dyselectrolytémie|principale=0|affichage=Dyselectrolytémie}} | |||
** {{Étiologie|nom=Hypoglycémie|principale=0|affichage=Hypoglycémie}} ou {{Étiologie|nom=hyperglycémie|principale=0|affichage=hyperglycémie}} (p. ex.: '''{{Étiologie|nom=Diabète sucré|principale=0|affichage=diabète sucré}} ('''47,0 %), '''{{Étiologie|nom=acidocétose diabétique|principale=0|affichage=acidocétose diabétique}}''') | |||
** {{Étiologie|nom=Hypercorticisme|principale=0|affichage=Hypercorticisme}} | |||
** '''{{Étiologie|nom=Hyperthyroïdie|principale=0|affichage=Hyperthyroïdie}}''' ou {{Étiologie|nom=hypothyroïdie|principale=0|affichage=hypothyroïdie}} | |||
** {{Étiologie|nom=Ménopause|principale=0|affichage=Ménopause}} | |||
** '''{{Étiologie|nom=Phéochromocytome|principale=0|affichage=Phéochromocytome}}'''<ref group="note">HTA persistante ou paroxystique</ref> | |||
** '''{{Étiologie|nom=Syndrome carcinoïde|principale=0|affichage=Syndrome carcinoïde}}'''<ref group="note">Bouffées de chaleur/flush, crampes abdominales et diarrhées</ref> | |||
** {{Étiologie|nom=Syndrome prémenstruel|principale=0|affichage=Syndrome prémenstruel}} | |||
** {{Étiologie|nom=Urémie|principale=0|affichage=Urémie}} | |||
* Maladie neurologique | |||
**{{Étiologie|nom=Dysfonction vestibulaire|principale=0|affichage=Dysfonction vestibulaire}} | |||
** {{Étiologie|nom=Encéphalite|principale=0|affichage=Encéphalite}} | |||
** {{Étiologie|nom=Épilepsie|principale=0|affichage=Épilepsie}} (28,7 %) | |||
** '''{{Étiologie|nom=Fibromyalgie|principale=0|affichage=Fibromyalgie}}/{{Étiologie|nom=douleur chronique|principale=0|affichage=douleur chronique}}''' | |||
** {{Étiologie|nom=Maladie de Parkinson|principale=0|affichage=Maladie de Parkinson}} (30,1 %) | |||
** {{Étiologie|nom=Masse intracrânienne|principale=0|affichage=Masse intracrânienne}} | |||
** {{Étiologie|nom=Méningite|principale=0|affichage=Méningite}} | |||
** {{Étiologie|nom=Paralysie cérébrale|principale=0|affichage=Paralysie cérébrale}} | |||
** {{Étiologie|nom=Sclérose en plaques|principale=0|affichage=Sclérose en plaques}} (48,9 %) | |||
** '''{{Étiologie|nom=Trouble neurocognitif|principale=0|affichage=Trouble neurocognitif}}''' (p. ex.: démence) | |||
* Maladie gastro-intestinale | |||
** {{Étiologie|nom=Reflux gastro-œsophagien|principale=0|affichage=Reflux gastro-œsophagien}} | |||
** {{Étiologie|nom=Syndrome de l'intestin irritable|principale=0|affichage=Syndrome de l'intestin irritable}} | |||
|- | |||
!Troubles anxieux induits par une substance/un médicament (intoxication ou sevrage) | |||
| | |||
* '''Intoxication :''' | |||
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux amphétamines|principale=0|affichage=amphétamines}} (ou autre {{Étiologie|nom=Intoxication à des stimulants|principale=0|affichage=stimulant}}) | |||
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux anticholinergique|principale=0|affichage=anticholinergiques}} | |||
** à l'{{Étiologie|nom=Intoxication à l'aspirine|principale=0|affichage=aspirine}} | |||
** à la {{Étiologie|nom=Intoxication à la caféine|principale=0|affichage=caféine}} | |||
** au {{Étiologie|nom=Intoxication au cannabis|principale=0|affichage=cannabis}} | |||
** à la {{Étiologie|nom=Intoxication à la cocaïne|principale=0|affichage=cocaïne}} | |||
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux hallucinogènes|principale=0|affichage=hallucinogènes}} | |||
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux métaux lourds|principale=0|affichage=métaux lourds}} | |||
** à la {{Étiologie|nom=Intoxication à la nicotine|principale=0|affichage=nicotine}} | |||
** au {{Étiologie|nom=Intoxication au nitrite d'amyle|principale=0|affichage=nitrite d'amyle}} | |||
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux stéroïdes|principale=0|affichage=stéroïdes}} | |||
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux sympathomimétiques|principale=0|affichage=sympathomimétiques}} | |||
** à la {{Étiologie|nom=Intoxication à la théophylline|principale=0|affichage=théophylline}}. | |||
* '''Sevrage :''' | |||
** '''à l'{{Étiologie|nom=Sevrage alcoolique|principale=0|affichage=alcool}}''' | |||
** aux {{Étiologie|nom=Sevrage aux antihypertenseurs|principale=0|affichage=antihypertenseurs}} | |||
** aux {{Étiologie|nom=Sevrage aux opiacés|principale=0|affichage=opiacés}} | |||
** aux {{Étiologie|nom=Sevrage aux sédatifs|principale=0|affichage=sédatifs}} | |||
** aux {{Étiologie|nom=Sevrage aux hypnotiques|principale=0|affichage=hypnotiques}} | |||
** aux '''{{Étiologie|nom=Sevrage aux anxiolytiques|principale=0|affichage=anxiolytiques}}''' (p. ex.: '''benzodiazépine'''). | |||
|} | |||
==Physiopathologie== | |||
=== Anxiété normale et anxiété pathologique === | |||
L'anxiété normale (ou adaptative) est une réaction directe mais temporaire, proportionnée et appropriée aux changements, aux menaces ou aux dangers potentiels dans l'environnement. Elle vise à assurer la survie et l'adaptation de l'individu. Au contraire, les troubles anxieux sont des maladies (et non des réactions) qui surviennent sans lien réaliste avec les circonstances extérieures et qui génèrent une détresse subjective persistante. Les caractéristiques distinctives de l'anxiété pathologique (ou maladaptative) par rapport à l'anxiété normale sont<ref name=":0" /> : | |||
* l'intensité et la durée de l'anxiété pathologique sont beaucoup plus importantes qu'attendu, compte tenu des circonstances déclenchantes et du contexte familial, social ou culturel | |||
* l'anxiété pathologique entraine une incapacité ou devient invalidante pour le fonctionnement psychosocial ou professionnel | |||
* le fonctionnement est perturbé par l'évitement de certaines situations ou d'objets en particulier, dans le but de réduire l'anxiété | |||
* l'anxiété pathologique se manifeste par des symptômes physiques significatifs sur le plan clinique (état d'excitation physiologique), bien que des symptômes physiques inexpliqués puissent aussi être courants chez les personnes non atteintes de troubles anxieux. | |||
=== Physiologie === | |||
Le système limbique constitue le substrat cérébral servant au traitement des réponses émotionnelles incluant l'anxiété. Plus précisément, l'amygdale joue un rôle particulièrement important dans le traitement des informations pertinentes pour la survie de l'individu et l'initiation des comportements défensifs associés à la peur ou à l'agressivité, par l'intermédiaire du « circuit de la peur et de l'anxiété ». En effet, elle stimule l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et le système nerveux sympathique. L' hippocampe, quant à lui, est impliqué dans la mémoire émotionnelle des événements. | |||
Les principaux neurotransmetteurs impliqués dans l'anxiété sont la sérotonine (5-HT), la noradrénaline (NA) et l'acide gamma-aminobutyrique (GABA), ce dernier étant le principal neurotransmetteur inhibiteur du SNC chez les mammifères. Les troubles anxieux, comme tous les troubles mentaux, sont considérés comme multifactoriels et impliquent une interaction complexe entre des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.<ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|langue=Anglais|titre=Toronto Notes 2017 (33rd edition)|passage=Psychiatry (chapter 28)|lieu=Toronto|date=2017|pages totales=|isbn=978-1-927363-31-7|éditeur=Jieun Kim and Ilya Mukovozov (Editors-in-Chief)|lire en ligne=}}</ref> | |||
|- | |||
| | Le système nerveux autonome, en particulier le système nerveux sympathique, est à l'origine de la plupart des symptômes de l'anxiété<ref name=":05">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29262212</ref>. L'amygdale joue un rôle important dans la modération de la peur et de l'anxiété. On a constaté que les patients souffrant de troubles anxieux montraient une réponse accrue de l'amygdale aux signaux d'anxiété. Les structures de l'amygdale et du système limbique sont connectées aux régions du cortex préfrontal<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Margaux M.|nom1=Kenwood|prénom2=Ned H.|nom2=Kalin|prénom3=Helen|nom3=Barbas|titre=The prefrontal cortex, pathological anxiety, and anxiety disorders|périodique=Neuropsychopharmacology|volume=47|numéro=1|date=2022-01|issn=0893-133X|issn2=1740-634X|pmid=34400783|pmcid=PMC8617307|doi=10.1038/s41386-021-01109-z|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41386-021-01109-z|consulté le=2023-03-02|pages=260–275}}</ref>, et les anomalies d'activation préfrontales et limbiques peuvent être inversées par des interventions psychologiques ou pharmacologiques.<ref name=":05" /> | ||
| | ==Évaluation clinique== | ||
|- | === Facteurs de risque === | ||
| | |||
| | Les principaux facteurs de risque de développer un trouble anxieux sont<ref name=":0" /><ref name=":2">{{Citation d'un ouvrage|langue=Français|auteur1=Groupe de perfectionnement des habiletés cliniques (GPHC)|titre=Petite guide de l'entrevue médicale|passage=|lieu=Québec|éditeur=David Bergeron (Éditeur)|date=2016|isbn=978-0-9918857-1-8}}</ref><ref>{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Anxiety disorders - Symptoms and causes|url=https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/anxiety/symptoms-causes/syc-20350961|site=Mayo Clinic|consulté le=2023-03-01}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Ned H.|nom1=Kalin|titre=Novel Insights Into Pathological Anxiety and Anxiety-Related Disorders|périodique=American Journal of Psychiatry|volume=177|numéro=3|date=2020-03-01|issn=0002-953X|issn2=1535-7228|doi=10.1176/appi.ajp.2020.20010057|lire en ligne=http://ajp.psychiatryonline.org/doi/10.1176/appi.ajp.2020.20010057|consulté le=2023-03-02|pages=187–189}}</ref> : | ||
| | |||
* des {{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents familiaux de trouble anxieux|affichage=antécédents familiaux de trouble anxieux}} ou d'{{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents familiaux de troubles mentaux|affichage=autres troubles mentaux}}<ref group="note">La propension à développer des troubles anxieux serait héritable dans une proportion de 30 à 50 %.</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mihoko|nom1=Shimada-Sugimoto|prénom2=Takeshi|nom2=Otowa|prénom3=John M.|nom3=Hettema|titre=Genetics of anxiety disorders: Genetic epidemiological and molecular studies in humans: Genetics of anxiety disorders|périodique=Psychiatry and Clinical Neurosciences|volume=69|numéro=7|date=2015-07|doi=10.1111/pcn.12291|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/pcn.12291|consulté le=2023-03-02|pages=388–401}}</ref> | |||
| | * des expériences précoces comme le {{Facteur de risque discriminant|nom=style parental|affichage=style parental}}, l'{{Facteur de risque discriminant|nom=apprentissage social durant l'enfance|affichage=apprentissage social}} et l'{{Facteur de risque discriminant|nom=adversité durant l'enfance|affichage=adversité durant l'enfance}}<ref group="note">Ex. l'exposition au stress, un niveau socioéconomique inférieur.</ref> | ||
| | * des {{Facteur de risque discriminant|nom=abus de l'enfant|affichage=abus}} et des {{Facteur de risque discriminant|nom=traumatismes durant l'enfance|affichage=traumatismes durant l'enfance}}<ref group="note">Les enfants qui ont vécu ou ont été exposés à un abus, à de la maltraitance ou à un événement traumatique sont plus à risque de développer un trouble anxieux à un moment de leur vie. Il en va de même pour les adultes.</ref> | ||
| | * les {{Facteur de risque discriminant|nom=troubles anxieux}} ou d'autres troubles mentaux comme la {{Facteur de risque discriminant|nom=dépression}} | ||
* des maladies physiques ({{Facteur de risque discriminant|nom=MCAS}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=dysthyroïdie}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=insuffisance cardiaque}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=arythmie}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=traumatisme craniocérébral}}) et le stress qu'elles occasionnent | |||
* le {{Facteur de risque discriminant|nom=sexe féminin}} | |||
* le {{Facteur de risque discriminant|nom=tabagisme}} | |||
* la {{Facteur de risque discriminant|nom=consommation d'alcool}} ou de {{Facteur de risque discriminant|nom=consommation de drogues|affichage=drogues}} (utilisation ou sevrage) peut causer ou empirer l'anxiété | |||
* une {{Facteur de risque discriminant|nom=accumulation de stresseurs}}<ref group=" note">Ex. une mortalité dans la famille, du stress au travail ou des préoccupations financières continues.</ref> | |||
* certains types de {{Facteur de risque discriminant|nom=personnalité}} sont davantage prédisposés aux troubles anxieux<ref group="note">Ex. réactivité accrue au stress, humeur négative.</ref>. | |||
=== Questionnaire === | |||
Les éléments d'histoire à rechercher à l'anamnèse sont<ref name=":06">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-12}}</ref> : | |||
* une {{Élément d'histoire discriminant|nom=consommation de drogue|temps=récente|affichage=consommation de drogue récente}} | |||
* une {{Élément d'histoire discriminant|nom=consommation d'alcool|affichage=consommation}}/{{Élément d'histoire discriminant|nom=sevrage alcoolique|affichage=sevrage d'alcool}} | |||
* une {{Élément d'histoire discriminant|nom=consommation de boisson énergisante|affichage=consommation de boisson énergisante}}, {{Élément d'histoire discriminant|nom=consommation de thé|affichage=de thé}} ou {{Élément d'histoire discriminant|nom=consommation de café|affichage=de café}} | |||
* une {{Élément d'histoire discriminant|nom=intoxication médicamenteuse|affichage=intoxication médicamenteuse}} | |||
* des {{Élément d'histoire discriminant|nom=stresseur|affichage=stresseurs récents|temps=récent}}. | |||
En fonction du contexte, une revue des systèmes peut être indiquée<ref name=":06" /> : | |||
* des symptômes pulmonaires ({{Symptôme discriminant|nom=crachats|affichage=crachats}}, {{Symptôme discriminant|nom=toux|affichage=toux}}, {{Symptôme discriminant|nom=dyspnée|affichage=dyspnée}}, {{Symptôme discriminant|nom=douleur pleurétique|affichage=douleur pleurétique}}, etc.) | |||
* des symptômes cardiaques ({{Symptôme discriminant|nom=Palpitations (symptôme)|affichage=palpitations}}, {{Symptôme discriminant|nom=Douleur thoracique (symptôme)|affichage=douleur thoracique}}, {{Symptôme discriminant|nom=lipothymie|affichage=lipothymie}}, {{Symptôme discriminant|nom=syncope|affichage=syncope}}, {{Symptôme discriminant|nom=œdème des membres inférieurs|affichage=œdème des membres inférieurs}}, {{Symptôme discriminant|nom=orthopnée|affichage=orthopnée}}, {{Symptôme discriminant|nom=dyspnée paroxystique nocturne|affichage=dyspnée paroxystique nocturne}}, etc.) | |||
* des symptômes neurologiques ({{Symptôme discriminant|nom=confusion|affichage=confusion}}, {{Symptôme discriminant|nom=Céphalée (symptôme)|affichage=céphalée}}, {{Symptôme discriminant|nom=Cervicalgie (symptôme)|affichage=cervicalgie}}, {{Symptôme discriminant|nom=Convulsions (signe clinique)|affichage=convulsion}}, {{Symptôme discriminant|nom=Tremblements (signe clinique)|affichage=tremblements}}, {{Symptôme discriminant|nom=hypoesthésie|affichage=hypo}}/{{Symptôme discriminant|nom=hyperesthésie|affichage=hyperesthésie}}, {{Symptôme discriminant|nom=parésie|affichage=parésie}}, {{Symptôme discriminant|nom=photophobie|affichage=photophobie}}, {{Symptôme discriminant|nom=phonophobie|affichage=phonophobie}}, etc.) | |||
* des symptômes digestifs ({{Symptôme discriminant|nom=Diarrhée (signe clinique)|affichage=diarrhée}}, {{Symptôme discriminant|nom=Vomissement (signe clinique)|affichage=vomissements}}, {{Symptôme discriminant|nom=douleur abdominale (symptôme)|affichage=douleur abdominale}}, etc.) | |||
* des symptômes généraux ({{Symptôme discriminant|nom=sudation|affichage=sudation}}, {{Symptôme discriminant|nom=Fièvre (signe clinique)|affichage=fièvre}}, {{Symptôme discriminant|nom=Perte de poids (signe clinique)|affichage=perte}}/{{Symptôme discriminant|nom=prise de poids|affichage=prise de poids}}, {{Symptôme discriminant|nom=Fatigue (symptôme)|affichage=fatigue}}). | |||
Les symptômes psychologiques d'{{Symptôme discriminant|nom=Anxiété (symptôme)|affichage=anxiété}} à rechercher sont<ref name=":06" /> : | |||
* la {{Symptôme discriminant|nom=Fatigue (symptôme)|affichage=fatigue}} | |||
* les symptômes d'{{Symptôme discriminant|nom=attaque de panique|affichage=attaques de panique}}, de {{Symptôme discriminant|nom=phobie spécifique|affichage=phobies spécifiques}}<ref group="note">À propos d'une situation, d'événements, d'animaux, d'objets spécifiques, etc.</ref>, d'{{Symptôme discriminant|nom=agoraphobie|affichage=agoraphobie}}<ref group="note">La personne atteinte de ce trouble est craintive et anxieuse dans au moins deux des circonstances suivantes : les transports en commun, les espaces ouverts, les espaces clos comme des magasins et des théâtres, dans une queue ou une foule, ou seule à l'extérieur de la maison. Elle les craint et les évite parce qu'elle redoute que l'évacuation de ces lieux soit difficile ou qu'aucune aide ne soit disponible en cas de symptômes de type panique ou d'autres symptômes incapacitants ou embarrassants (ex. chute ou incontinence).</ref> et de {{Symptôme discriminant|nom=phobie sociale|affichage=phobie sociale}}<ref group="note">Ce trouble se caractérise par une peur ou une anxiété marquée ou intense des situations sociales, qui pourraient faire l'objet d'un examen minutieux. L'individu craint d'être évalué négativement dans ces situations. Il craint également d'offenser les autres ou d'être gêné, rejeté ou humilié. Ces situations provoquent toujours de la peur ou de l'anxiété et sont évitées ou vécues avec une peur et une anxiété intenses.</ref> | |||
* les symptômes de {{Symptôme discriminant|nom=dépression|affichage=dépression}}, de {{Symptôme discriminant|nom=manie|affichage=manie}} et de {{Symptôme discriminant|nom=psychose|affichage=psychose}}. | |||
Au questionnaire, lorsque la cause de l'anxiété est considérée comme psychologique/psychiatrique, il faut en cibler plus précisément la cause. | |||
=== Examen clinique === | |||
* | |||
* | |||
Il est important de rechercher la présence d'une affection médicale pouvant se manifester par des symptômes anxieux et, en particulier, d'éliminer des affections physiques potentiellement fatales. Ainsi, un '''examen physique complet''' doit être effectué. | |||
À l'{{Examen clinique|nom=examen mental}}, certains éléments d'un trouble anxieux peuvent être observés<ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-03-01}}</ref> : | |||
|} | * l'attitude peut être {{Signe clinique discriminant|nom=attitude|qualité=tendue|affichage=tendue}}, {{Signe clinique discriminant|nom=attitude|qualité=méfiante|affichage=méfiante}}, {{Signe clinique discriminant|nom=attitude|qualité=irritable|affichage=irritable}}, voire {{Signe clinique discriminant|nom=attitude|qualité=agressive|affichage=agressive}} | ||
{| | * | ||
| | * les symptômes comportementaux incluent : | ||
** un {{Signe clinique discriminant|nom=besoin de réassurance}} | |||
| | ** une {{Signe clinique discriminant|nom=activité psychomotrice|affichage=activité psychomotrice accrue|augmentation=1}} | ||
| | ** de l'{{Signe clinique discriminant|nom=agitation}} | ||
| | ** de l'{{Signe clinique discriminant|nom=hypervigilance}} | ||
** des {{Signe clinique discriminant|nom=réactions de sursauts|augmentation=1|affichage=réactions de sursauts exagérés}} | |||
| | ** des {{Signe clinique discriminant|nom=tensions musculaires}} | ||
| | ** la {{Signe clinique discriminant|nom=fermeture des poings}} | ||
| | ** l'{{Signe clinique discriminant|nom=hyperréactivité}} (tape du pied, ne tient pas en place, fait les 100 pas, s'impatiente) | ||
| | ** l'{{Signe clinique discriminant|nom=hyperventilation}} | ||
** les {{Signe clinique discriminant|nom=tremblements}} | |||
| | ** les {{Signe clinique discriminant|nom=jambes molles}} | ||
| | ** l'{{Signe clinique discriminant|nom=évitement|affichage=évitement d'endroits|localisation=de lieu}} ou {{Signe clinique discriminant|nom=évitement|affichage=de situations|autre=de situations}} | ||
| | ** une {{Signe clinique discriminant|nom=réaction de fuite}} | ||
| | * | ||
| | * les symptômes affectifs incluent un {{Signe clinique discriminant|nom=affect|affichage=affect|qualité=anxieux}} et une {{Signe clinique discriminant|nom=humeur|affichage=humeur anxieuse|qualité=anxieuse}}<ref group="note">Beaucoup de qualificatifs descriptifs peuvent être utilisés comme nerveux, tendu, préoccupé, inquiet, craintif, timoré, effarouché, angoissé, apeuré, effrayé, terrifié, à fleur de peau, impatient, irritable, frustré, agité, effaré, perplexe.</ref> | ||
| | * | ||
* la pensée peut être affectée (symptômes cognitifs) : | |||
** le {{Signe clinique discriminant|nom=langage|augmentation=1|affichage=langage accéléré}} et abondant | |||
** le {{Signe clinique discriminant|nom=cours de la pensée|augmentation=1|affichage=cours de la pensée peut être accéléré}} | |||
** la forme peut en être affectée, le patient pouvant avoir de la {{Signe clinique discriminant|nom=difficulté à s'exprimer|affichage=difficulté à s'exprimer}} | |||
** une {{Signe clinique discriminant|nom=concentration|affichage=diminution de la concentration|diminution=1}} | |||
** des {{Signe clinique discriminant|nom=troubles de mémoire|affichage=troubles de mémoire}} et de la {{Signe clinique discriminant|nom=confusion|affichage=confusion}} | |||
** le contenu anxieux est vaste : | |||
*** des {{Signe clinique discriminant|nom=phobies|affichage=phobies}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=craintes|affichage=craintes}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=inquiétudes|affichage=inquiétudes}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=angoisses|affichage=angoisses}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=peurs|affichage=peurs}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=appréhensions|affichage=appréhensions}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=préoccupations excessives|affichage=préoccupations excessives}} concernant divers aspects du quotidien | |||
*** une {{Signe clinique discriminant|nom=peur de perdre le contrôle|affichage=peur de perdre le contrôle}}, {{Signe clinique discriminant|nom=peur de devenir fou|affichage=de devenir fou}}, {{Signe clinique discriminant|nom=peur d'être blessé|affichage=d'être blessé}}, {{Signe clinique discriminant|nom=peur de mourir|affichage=de mourir}} | |||
*** une {{Signe clinique discriminant|nom=crainte du jugement des autres|affichage=crainte du jugement des autres}}, {{Signe clinique discriminant|nom=crainte des pensées|affichage=des pensées}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=crainte des images mentales|affichage=images mentales}} ou de {{Signe clinique discriminant|nom=crainte des souvenirs effrayants|affichage=souvenirs effrayants}} | |||
*** une {{Signe clinique discriminant|nom=anticipation de scénarios catastrophes|affichage=anticipation de scénarios catastrophes}} | |||
*** la {{Signe clinique discriminant|nom=surestimation d'une menace|affichage=surestimation d'une menace}} ou {{Signe clinique discriminant|nom=surestimation d'un danger|affichage=d'un danger}} | |||
*** le {{Signe clinique discriminant|nom=sentiment d'irréalité|affichage=sentiment d'irréalité}} ou de {{Signe clinique discriminant|nom=sentiment de détachement|affichage=détachement}} | |||
*** des {{Signe clinique discriminant|nom=idées intrusives égodystones|affichage=idées intrusives égodystones}} (obsessions, ruminations, phobies d'impulsion) | |||
*** des {{Signe clinique discriminant|nom=idées suicidaires|affichage=idées suicidaires}} et des {{Signe clinique discriminant|nom=idées hétéroagressives|affichage=idées hétéroagressives}} | |||
** le {{Signe clinique discriminant|nom=jugement|affichage=jugement peut être altéré|diminution=1}} ou dysfonctionnel selon le niveau d'anxiété | |||
** l'autocritique et l'introspection peuvent être adéquats. | |||
* | |||
==Examens paracliniques== | |||
Pour les patients connus pour un trouble anxieux de longue date, la prescription d'examens paracliniques n'est pas nécessaire, à moins d'une décompensation subite ou d'un changement inexplicable de l'état. | |||
Pour les patients qui ne sont pas connus pour des troubles anxieux, les examens paracliniques de dépistage sont : | |||
* une {{Examen paraclinique|nom=FSC}} | |||
* une {{Examen paraclinique|nom=glycémie}} | |||
* les {{Examen paraclinique|nom=électrolytes}} | |||
* la {{Examen paraclinique|nom=créatininémie}} | |||
* la {{Examen paraclinique|nom=TSH}}. | |||
Plusieurs autres examens paracliniques peuvent être demandés, si l'on suspecte des maladies médicales spécifiques<ref name=":1" /><ref name=":0" /> : | |||
* un {{Examen paraclinique|nom=ECG}} (si infarctus ou arythmie suspectés) | |||
| | * un {{Examen paraclinique|nom=EEG}} (si épilepsie suspectée) | ||
| | * un {{Examen paraclinique|nom=dosage des catécholamines urinaires de 24 heures}} pour éliminer un phéochromocytome | ||
| | * l'{{Examen paraclinique|nom=urémie}} | ||
| | * un {{Examen paraclinique|nom=bilan hépatique}} | ||
| | * un {{Examen paraclinique|nom=gaz sanguin}} | ||
| | * un {{Examen paraclinique|nom=dépistage urinaire des drogues de rue}} | ||
* une {{Examen paraclinique|nom=radiographie pulmonaire}} | |||
* une {{Examen paraclinique|nom=TDM cérébrale}} | |||
* la {{Examen paraclinique|nom=calcémie}}, la {{Examen paraclinique|nom=phosphorémie}} et la {{Examen paraclinique|nom=magnésémie}} | |||
* et plusieurs autres tests, si l'on suspecte des maladies médicales spécifiques. | |||
== Drapeaux rouges == | |||
Chez les patients qui se présentent pour des symptômes d'anxiété, les drapeaux rouges sont<ref name=":0" /> : | |||
< | * des {{Drapeau rouge|nom=idées suicidaires}}<ref group="note">Le taux de suicide des personnes atteintes de troubles anxieux est semblable (environ 10%) à celui de celles atteintes de dépression majeure ou de schizophrénie. Le risque suicidaire est particulièrement à surveiller dans le trouble panique.</ref> | ||
| | * des {{Drapeau rouge|nom=idées homicidaires}} | ||
* une {{Drapeau rouge|nom=hypoxie}} | |||
* une {{Drapeau rouge|nom=détresse respiratoire}} | |||
* une {{Drapeau rouge|nom=convulsion}} | |||
* une {{Drapeau rouge|nom=altération de l'état de conscience}}/{{Drapeau rouge|nom=confusion}} | |||
* de la {{Drapeau rouge|nom=fièvre}}. | |||
== Approche clinique == | |||
* | |||
* | |||
| | {| class="wikitable" | ||
|+Différenciation des troubles anxieux <ref name=":2" /> | |||
|< | !Trouble | ||
!Provoqué | |||
!Pallié | |||
!Symptômes | |||
!Durée | |||
|- | |- | ||
!Trouble de l'adaptation | |||
| | | | ||
* Événement récent (non traumatique). Les stresseurs ne sont pas exceptionnels, ils font partie de la vie quotidienne d'un grand nombre de personnes. | |||
| | | | ||
* Retrait du stresseur | |||
| | | | ||
* Symptômes émotionnels, comportementaux démesurés en réponse à un stress identifiable, altérant le fonctionnement, mais ne répondant pas aux critères d'un trouble anxieux. | |||
| | | | ||
* Les symptômes apparaissent dans les 3 mois suivant l'événement et disparaissent en moins de 6 mois après le retrait du stresseur. | |||
|- | |- | ||
| | !Trouble de stress post-traumatique | ||
| | |||
| | * Événement récent traumatique (exposition à une menace de mort, à la mort effective, à une blessure grave ou à des violences sexuelles). | ||
| | | | ||
* Évitement | |||
| | |||
* Flashbacks, cauchemars répétitifs, reviviscence (souvenirs répétitifs et envahissants de l'événement), sentiment de détachement. | |||
| | |||
* Les symptômes durent plus d'un mois après l'événement. | |||
|- | |- | ||
!Trouble d'anxiété généralisée | |||
| | | | ||
| | * Soucis constants et disproportionnés au sujet des éléments de la vie quotidienne. | ||
| | | | ||
| | |||
* Soucis excessifs avec appréhension, voit le pire dans toutes les situations, tensions musculaires, sommeil affecté, irritabilité, fatigue, sensation d'être à bout de tout, concentration et mémoire affectées. | |||
| | |||
* Les symptômes surviennent la plupart du temps durant au moins 6 mois. | |||
|- | |- | ||
| | !Anxiété de séparation | ||
| | | | ||
* Séparation de la figure d'attachement. | |||
| | |||
| | |||
| | * Croit qu'un malheur peut arriver à la figure d'attachement : accident, enlèvement, se retrouver perdu, appréhension à rester seul ou sans la figure d'attachement, refus de dormir en dehors de la maison ou sans être à proximité de la figure d'attachement. | ||
| | |||
* Les symptômes persistent au moins 4 semaines chez les enfants/adolescents et au moins 6 mois chez l'adulte. | |||
|- | |- | ||
| | !Phobies | ||
| | | | ||
* Objets ou situations particulières : animaux, environnement naturel (hauteur, eau, tempêtes), médical (sang, chirurgie, hypocondrie), situationnel (transports publics, ponts, ascenseurs, avions, espaces clos), situation sociale. | |||
| | |||
* Évitement des objets ou situations anxiogènes | |||
| | |||
* Agoraphobie : peur des situations où il serait difficile d'obtenir de l'aide, difficulté à sortir de chez soi | |||
* Phobie spécifique : peur intense d'un objet, d'une situation | |||
* Phobie sociale : peur de parler en public, d'être le centre de l'attention | |||
| | |||
|- | |- | ||
| | !Trouble panique | ||
| | | | ||
* Rien de particulier | |||
* Attaques spontanées qui surviennent « dans un ciel bleu », la nuit | |||
| | |||
| | |||
* Tachycardie, palpitations, dyspnée, diaphorèse, paresthésies, tremblements, douleur thoracique, nausées, confusion, dépersonnalisation, déréalisation, difficulté à parler, peur de mourir, peur d'étouffer, etc. | |||
| | |||
* Montée brusque de craintes intenses qui atteint son acmé en quelques minutes. | |||
|- | |- | ||
!Trouble obsessionnel-compulsif | |||
| | | | ||
* Obsessions | |||
| | |||
* Compulsions (rituels) | |||
| | | | ||
* Obsessions (idées, impulsions ou représentations récurrentes, intrusives et inappropriées que l'on veut réprimer) | |||
* Compulsions (comportements, actes mentaux répétitifs exécutés dans le but de soulager temporairement l'anxiété) | |||
| | |||
* Les obsessions ou les compulsions sont à l'origine d'une perte de temps considérable (plus d'une heure par jour). | |||
| | |||
|} | |} | ||
== Traitement == | |||
Le traitement de l'anxiété dépend de la maladie sous-jacente. | |||
* Si le patient présente une maladie physique qui provoque de l'anxiété secondairement, le traitement est celui de la maladie physique sous-jacente. | |||
* S'il n'y a pas de maladie sous-jacente, le traitement de l'anxiété est celui des troubles anxieux. | |||
* | |||
== | === Maladie physique === | ||
S'il s'agit d'une maladie physique, le traitement est celui de la cause sous-jacente et pourrait inclure selon le cas : | |||
=== | * une {{Traitement|nom=réhydratation}} | ||
* un traitement {{Traitement pharmacologique|nom=antiarythmique|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} | |||
* une {{Traitement pharmacologique|nom=antibiothérapie|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} | |||
* une {{Traitement|nom=oxygénothérapie}} | |||
* une {{Traitement|nom=intubation endotrachéale}} | |||
* etc. | |||
{{Encart | |||
| contenu = Chez les enfants et les adolescents, la paroxetine et la venlafaxine sont à éviter en raison de l'augmentation des idéations suicidaires. | |||
| type = erreur | |||
}} | |||
=== | === Traitements non pharmacologiques de l'anxiété primaire === | ||
{{Encart | |||
| contenu = Généralement, l'approche combinée de la psychothérapie, de la pharmacothérapie et du changement des habitudes de vie donne les meilleurs résultats. | |||
| type = confirmation | |||
}} | |||
S'il s'agit d'un trouble anxieux, le traitement pourrait inclure plusieurs des éléments suivants<ref name=":1" /><ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Theresa|nom1=Lahousen|prénom2=Hans-Peter|nom2=Kapfhammer|titre=[Anxiety disorders - clinical and neurobiological aspects]|périodique=Psychiatria Danubina|volume=30|numéro=4|date=2018-12|issn=0353-5053|pmid=30439809|doi=10.24869/psyd.2018.479|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30439809/|consulté le=2023-02-13|pages=479–490}}</ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Chapdelaine|prénom2=Jean-Daniel|nom2=Carrier|prénom3=Louise|nom3=Fournier|prénom4=Arnaud|nom4=Duhoux|titre=Treatment adequacy for social anxiety disorder in primary care patients|périodique=PloS One|volume=13|numéro=11|date=2018|issn=1932-6203|pmid=30395608|pmcid=6218038|doi=10.1371/journal.pone.0206357|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30395608/|consulté le=2023-02-13|pages=e0206357}}</ref><ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Karl|nom1=Rickels|prénom2=Hans Juergen|nom2=Moeller|titre=Benzodiazepines in anxiety disorders: Reassessment of usefulness and safety|périodique=The World Journal of Biological Psychiatry: The Official Journal of the World Federation of Societies of Biological Psychiatry|volume=20|numéro=7|date=2019-09|issn=1814-1412|pmid=30252578|doi=10.1080/15622975.2018.1500031|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30252578/|consulté le=2023-02-13|pages=514–518}}</ref><ref name=":08">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-13}}</ref>. | |||
* | * La {{Traitement|nom=psychothérapie}} est indiquée chez la plupart des patients : la {{Traitement|nom=thérapie cognitivo-comportementale}}, la {{Traitement|nom=thérapie cognitive basée sur la pleine conscience}}<ref group="note">''Mindfulness-based cognitive therapy'' en anglais</ref> et la {{Traitement|nom=thérapie d'acceptation et d'engagement}}<ref group="note">''Acceptance commitment therapy'' en anglais</ref> sont recommandées<ref>{{Citation d'un ouvrage|langue=en|prénom1=Jennifer|nom1=Apolinário-Hagen|prénom2=Marie|nom2=Drüge|prénom3=Lara|nom3=Fritsche|titre=Anxiety Disorders|volume=1191|passage=291–329|éditeur=Springer Singapore|date=2020|isbn=978-981-329-704-3|isbn2=978-981-329-705-0|doi=10.1007/978-981-32-9705-0_17|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/978-981-32-9705-0_17|consulté le=2023-03-03}}</ref>. | ||
* Si les patients sont anxieux, il est judicieux de {{Traitement|nom=cesser tout stimulant}} (café, thé, boissons énergisantes, etc.) et de {{Traitement|nom=cesser la consommation d'alcool}} qui prédispose au sevrage et à la fragmentation du sommeil récupérateur. | |||
* L'{{Traitement|nom=activité physique régulière}} ainsi que la {{Traitement|nom=méditation de pleine conscience}} sont des traitements adjuvants recommandés.{{Encart | |||
| contenu = Concernant la médication, l'adage « Start low, go slow » est de mise. | |||
| type = confirmation | |||
}} | |||
=== | === Pharmacothérapie de l'anxiété primaire === | ||
Voici quelques raisons qui justifient l'initiation d'un traitement pour un trouble anxieux : | |||
* | * une souffrance marquée | ||
* | * une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants | ||
* | * un diagnostic clair et une anxiété objectivable | ||
* la présence d'un risque suicidaire. | |||
* | {| class="wikitable" | ||
|+Différentes classes de médicaments recommandés pour les troubles anxieux | |||
!Classe de médicaments | |||
!Commentaires | |||
==== | |- | ||
* | !Antidépresseurs | ||
* | | | ||
* Les '''inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine''' ({{Traitement pharmacologique|nom=fluoxétine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=sertraline|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=paroxétine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=escitalopram|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} et {{Traitement pharmacologique|nom=citalopram|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}) et les '''inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline''' ({{Traitement pharmacologique|nom=venlafaxine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} et {{Traitement pharmacologique|nom=duloxétine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}) sont des traitements de première ligne des troubles anxieux. | |||
* Les '''antidépresseurs tricycliques''' ({{Traitement pharmacologique|nom=amitriptyline|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=imipramine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} et {{Traitement pharmacologique|nom=nortriptyline|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}) sont utiles dans le traitement des troubles anxieux, mais provoquent des effets indésirables importants en raison de leurs effets anticholinergiques. | |||
* | * Il est important d'être vigilant, particulièrement dans les 2 premières semaines de traitement avec un antidépresseur, en raison de l'augmentation du risque de suicide<ref name=":1" />. | ||
* | * Généralement, un '''délai de 2 à 4 semaines est nécessaire avant de voir une amélioration des symptômes,''' alors que la réponse optimale peut prendre 12 semaines ou plus. De plus, il est possible que l’atteinte de la dose efficace soit limitée par l’intolérance du patient à la médication et que l’augmentation des doses doive se faire plus lentement.<ref name=":1" /> | ||
* Il est à noter que la dose efficace d'antidépresseurs pour le traitement d'un trouble anxieux est '''plus élevée''' que celle utilisée pour le traitement de la dépression. La durée de traitement est également '''plus longue'''.<ref name=":1" /> | |||
==== | * On recommande de poursuivre le traitement '''jusqu'à un an à la suite de la résolution des symptômes''' afin d'éviter le risque de rechute. | ||
|- | |||
!Benzodiazépines | |||
| | |||
==== | * Les benzodiazépines ({{Traitement pharmacologique|nom=lorazépam|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=clonazépam|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=diazépam|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}) sont utilisées pour la gestion à court terme de l'anxiété. Ils agissent rapidement et soulagent en 30 minutes à une heure. Ils sont efficaces pour favoriser la relaxation et réduire les tensions musculaires et autres symptômes d'anxiété. Parce qu'ils agissent rapidement, ils sont efficaces pour les crises de panique ou les épisodes accablants. L'utilisation à long terme peut nécessiter des doses plus élevées pour obtenir le même effet, ce qui peut entrainer des problèmes de tolérance et de dépendance. | ||
* Les benzodiazépines doivent être employées avec prudence, car leur principal inconvénient consiste en un risque accru de dépendance. Selon la situation, il faut opter pour une molécule conformément à son début d'action (rapide ou intermédiaire) et à sa demi-vie d'élimination (courte, intermédiaire ou longue)<ref name=":0" />. | |||
** Dans les crises d'anxiété aiguës et '''sévères''' (ex. attaques de panique violentes ou autres troubles anxieux aigus envahissants), les benzodiazépines à début d'action rapide sont à privilégier. | |||
** Dans certains cas, en l'absence de réponse aux antidépresseurs, un traitement efficace avec des benzodiazépines durant plusieurs mois peut être justifié. Dans ce contexte, les benzodiazépines à longue demi-vie d'élimination sont privilégiées, car elles sont moins susceptibles d'entrainer une dépendance que les molécules à demi-vies d'élimination courte ou intermédiaire. | |||
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!Antipsychotiques | |||
| | |||
* Les {{Traitement pharmacologique|nom=antipsychotiques atypiques|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} à faible dose sont utilisés lorsque l'effet des benzodiazépines est insuffisant. | |||
|- | |||
!Bêta-bloquants | |||
| | |||
* Les {{Traitement pharmacologique|nom=bêta-bloquants|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} (propranolol et aténolol) contrôlent les symptômes physiques de l'anxiété tels que le rythme cardiaque rapide, la voix tremblante, la transpiration, les étourdissements et le tremblement des mains. Ils sont les plus utiles pour les phobies, en particulier la phobie sociale.<ref name=":08" /> | |||
|} | |||
== | == Suivi == | ||
En ce qui a trait à l'anxiété primaire, le suivi est préférablement multidisciplinaire et composé : | |||
* | * d'une infirmière en santé mentale | ||
** | * d'un psychiatre | ||
* | * d'un psychologue | ||
* | * d'un travailleur social | ||
* | * du médecin de famille | ||
* d'un pharmacien. | |||
Les membres de la famille doivent être informés sur le trouble, aider à surveiller les symptômes et fournir un soutien. | |||
Bien qu'il existe des traitements psychothérapeutiques et pharmacologiques efficaces, plusieurs patients nécessiteront une intervention à long terme. L'anxiété est souvent banalisée, malgré son début dès l'enfance et une évolution le plus souvent chronique. | |||
== | == Complications == | ||
Les complications de l'anxiété comprennent<ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un lien web|titre=Anxiety disorders - Diagnosis and treatment - Mayo Clinic|url=https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/anxiety/diagnosis-treatment/drc-20350967|site=www.mayoclinic.org|consulté le=2023-03-01}}</ref> : | |||
* une | * une diminution des {{Complication|nom=Activités de la vie domestique|affichage=AVD|diminution=1}}/{{Complication|nom=Activités de la vie quotidienne|diminution=1|affichage=AVQ}} | ||
* une diminution de la {{Complication|nom=qualité de vie}} | |||
* | * une augmentation du risque de {{Complication|nom=maladie cardiovasculaire}} | ||
== | * la {{Complication|nom=dépression}} et les {{Complication|nom=troubles neurocognitifs}}<ref group="note">L'anxiété pathologique et le stress chronique conduiraient à une dégénérescence structurale et altèreraient le fonctionnement de l'hippocampe et du cortex préfrontal. Ceci expliquerait un risque accru de développer des troubles neuropsychiatriques, comme la dépression et la démence.</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Linda|nom1=Mah|prénom2=Claudia|nom2=Szabuniewicz|prénom3=Alexandra J.|nom3=Fiocco|titre=Can anxiety damage the brain?:|périodique=Current Opinion in Psychiatry|volume=29|numéro=1|date=2016-01|issn=0951-7367|doi=10.1097/YCO.0000000000000223|lire en ligne=http://journals.lww.com/00001504-201601000-00010|consulté le=2023-03-03|pages=56–63}}</ref> | ||
* un {{Complication|nom=trouble d'utilisation de substances}} | |||
* de l'{{Complication|nom=insomnie}} | |||
* des {{Complication|nom=problèmes gastro-intestinaux}} | |||
* des {{Complication|nom=Céphalée (symptôme)|affichage=céphalées}} et de la {{Complication|nom=douleur chronique}} | |||
* de l'{{Complication|nom=isolement social}} | |||
* une {{Complication|nom=détresse psychologique|affichage=détresse psychologique importante|quantité=importante}} et un {{Complication|nom=fonctionnement psychosocial|affichage=effet invalidant sur le fonctionnement psychosocial|qualité=altéré}} des personnes atteintes | |||
* des {{Complication|nom=dysfonctionnement scolaire|affichage=dysfonctions à l'école}} ou {{Complication|nom=dysfonctionnement profesionnel|affichage=au travail}} | |||
* une {{Complication|nom=estime de soi|affichage=perte importante de l'estime de soi|diminution=1}} | |||
* une {{Complication|nom=qualité de vie|diminution=1|affichage=diminution de la qualité de vie}} | |||
* un {{Complication|nom=suicide}} <ref group="note">10 fois plus élevé que celui de la population générale.</ref>. | |||
Les troubles anxieux ont une morbidité très élevée s'il y a présence de toxicomanie, d'alcoolisme et de dépression majeure. | |||
== | == Notes == | ||
<references group="note" /> | |||
== Références == | == Références == | ||
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Dernière version du 17 avril 2024 à 19:13
L'anxiété est liée à la peur[note 1] et se manifeste comme un état d'humeur orienté vers l'avenir et la survie. Elle consiste en un système complexe de réponses physiologiques, affectives, cognitives et comportementales associées à la préparation aux événements anticipés ou aux circonstances perçues comme menaçantes. L'anxiété pathologique est déclenchée lorsqu'il y a une surestimation de la menace perçue ou une appréciation erronée du danger d'une situation qui conduit à des réponses excessives et inappropriées.[1]
Des auteurs ont fait valoir que l'anxiété touche à tous les aspects de l'existence humaine :
- les aspects physiologiques, psychologiques et comportementaux
- la vie sociale, la culture et la religion
- l'enfance, la famille et la grossesse
- la santé physique.
Anxiété (69)
Épidémiologie
L'anxiété est l'un des troubles psychiatriques les plus fréquents dans la population générale. Aux États-Unis, les troubles anxieux sont les plus répandus parmi toutes les classes de troubles mentaux avec une prévalence à vie de 28,8 % et une prévalence annuelle de 18,1 %. Parmi les troubles anxieux, la phobie spécifique est la plus fréquente avec une prévalence annuelle de 12,1 %. Elle est suivie par l'anxiété sociale (phobie sociale) avec une prévalence annuelle de 7,4 %. L'agoraphobie serait le trouble anxieux le moins fréquent avec une prévalence annuelle de 2,5 %. Les troubles anxieux surviennent plus souvent chez les femmes que chez les hommes avec un ratio d'environ 2:1.[2][3][4]
Les troubles anxieux surviennent habituellement durant l'enfance et entrainent une souffrance et un handicap importants. Ils connaissent une évolution chronique et récurrente la vie durant.
L'inhibition comportementale en réponse aux étrangers (peur de l'étranger) ou à des situations nouvelles est fréquemment observée lors du développement normal des enfants. Elle débute vers 8 ou 9 mois et cesse généralement vers 2 ans. Ce trait, lorsqu'il est extrême, confère un risque 3 à 4 fois plus élevé de développer un trouble d'anxiété sociale (phobie sociale). C'est aussi un facteur de risque de développer d'autres troubles anxieux, une dépression et un abus de substance comorbide.[5]
L'âge médian d'apparition des troubles anxieux est le suivant[6] :
- < 5 ans pour le mutisme sélectif
- l'anxiété de séparation vers 6 ans
- la phobie spécifique vers 8 ans
- l'anxiété sociale vers 13 ans
- l'agoraphobie vers 20 ans
- le trouble panique vers 25 ans
- le trouble d'anxiété généralisée vers 30 ans.
Dans leur ensemble, les troubles anxieux sont marqués par un début précoce et un âge médian d'apparition à 11 ans. Chez les enfants et les adolescents, la prévalence à vie des troubles anxieux est estimée entre 15 et 20 %.[7]
Jusqu'à 75 % des sujets présentent d'autres comorbidités psychiatriques : un autre trouble anxieux, une dépression, un abus d'alcool ou d'autres substances, un trouble de la personnalité ou un trouble bipolaire.[2]
Étiologies
L'anxiété, en tant que symptôme, se retrouve dans de nombreuses affections psychiatriques. L'anxiété peut être causée par ou accompagner une des principales affections suivantes[8][9], cette liste n'étant pas exhaustive.
Catégories | Étiologies |
---|---|
Troubles anxieux primaires | |
Troubles anxieux comorbides à une autre affection psychiatrique |
|
Troubles anxieux secondaires à une affection médicale |
|
Troubles anxieux induits par une substance/un médicament (intoxication ou sevrage) |
|
Physiopathologie
Anxiété normale et anxiété pathologique
L'anxiété normale (ou adaptative) est une réaction directe mais temporaire, proportionnée et appropriée aux changements, aux menaces ou aux dangers potentiels dans l'environnement. Elle vise à assurer la survie et l'adaptation de l'individu. Au contraire, les troubles anxieux sont des maladies (et non des réactions) qui surviennent sans lien réaliste avec les circonstances extérieures et qui génèrent une détresse subjective persistante. Les caractéristiques distinctives de l'anxiété pathologique (ou maladaptative) par rapport à l'anxiété normale sont[2] :
- l'intensité et la durée de l'anxiété pathologique sont beaucoup plus importantes qu'attendu, compte tenu des circonstances déclenchantes et du contexte familial, social ou culturel
- l'anxiété pathologique entraine une incapacité ou devient invalidante pour le fonctionnement psychosocial ou professionnel
- le fonctionnement est perturbé par l'évitement de certaines situations ou d'objets en particulier, dans le but de réduire l'anxiété
- l'anxiété pathologique se manifeste par des symptômes physiques significatifs sur le plan clinique (état d'excitation physiologique), bien que des symptômes physiques inexpliqués puissent aussi être courants chez les personnes non atteintes de troubles anxieux.
Physiologie
Le système limbique constitue le substrat cérébral servant au traitement des réponses émotionnelles incluant l'anxiété. Plus précisément, l'amygdale joue un rôle particulièrement important dans le traitement des informations pertinentes pour la survie de l'individu et l'initiation des comportements défensifs associés à la peur ou à l'agressivité, par l'intermédiaire du « circuit de la peur et de l'anxiété ». En effet, elle stimule l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et le système nerveux sympathique. L' hippocampe, quant à lui, est impliqué dans la mémoire émotionnelle des événements.
Les principaux neurotransmetteurs impliqués dans l'anxiété sont la sérotonine (5-HT), la noradrénaline (NA) et l'acide gamma-aminobutyrique (GABA), ce dernier étant le principal neurotransmetteur inhibiteur du SNC chez les mammifères. Les troubles anxieux, comme tous les troubles mentaux, sont considérés comme multifactoriels et impliquent une interaction complexe entre des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.[12]
Le système nerveux autonome, en particulier le système nerveux sympathique, est à l'origine de la plupart des symptômes de l'anxiété[13]. L'amygdale joue un rôle important dans la modération de la peur et de l'anxiété. On a constaté que les patients souffrant de troubles anxieux montraient une réponse accrue de l'amygdale aux signaux d'anxiété. Les structures de l'amygdale et du système limbique sont connectées aux régions du cortex préfrontal[14], et les anomalies d'activation préfrontales et limbiques peuvent être inversées par des interventions psychologiques ou pharmacologiques.[13]
Évaluation clinique
Facteurs de risque
Les principaux facteurs de risque de développer un trouble anxieux sont[2][15][16][17] :
- des antécédents familiaux de trouble anxieux ou d'autres troubles mentaux[note 5][18]
- des expériences précoces comme le style parental, l'apprentissage social et l'adversité durant l'enfance[note 6]
- des abus et des traumatismes durant l'enfance[note 7]
- les troubles anxieux ou d'autres troubles mentaux comme la dépression
- des maladies physiques (MCAS, dysthyroïdie, insuffisance cardiaque, arythmie, traumatisme craniocérébral) et le stress qu'elles occasionnent
- le sexe féminin
- le tabagisme
- la consommation d'alcool ou de drogues (utilisation ou sevrage) peut causer ou empirer l'anxiété
- une accumulation de stresseurs[note 8]
- certains types de personnalité sont davantage prédisposés aux troubles anxieux[note 9].
Questionnaire
Les éléments d'histoire à rechercher à l'anamnèse sont[19] :
- une consommation de drogue récente
- une consommation/sevrage d'alcool
- une consommation de boisson énergisante, de thé ou de café
- une intoxication médicamenteuse
- des stresseurs récents.
En fonction du contexte, une revue des systèmes peut être indiquée[19] :
- des symptômes pulmonaires (crachats, toux, dyspnée, douleur pleurétique, etc.)
- des symptômes cardiaques (palpitations, douleur thoracique, lipothymie, syncope, œdème des membres inférieurs, orthopnée, dyspnée paroxystique nocturne, etc.)
- des symptômes neurologiques (confusion , céphalée, cervicalgie, convulsion, tremblements, hypo/hyperesthésie, parésie, photophobie, phonophobie, etc.)
- des symptômes digestifs (diarrhée, vomissements, douleur abdominale, etc.)
- des symptômes généraux (sudation, fièvre , perte/prise de poids, fatigue).
Les symptômes psychologiques d'anxiété à rechercher sont[19] :
- la fatigue
- les symptômes d'attaques de panique, de phobies spécifiques[note 10], d'agoraphobie[note 11] et de phobie sociale[note 12]
- les symptômes de dépression, de manie et de psychose.
Au questionnaire, lorsque la cause de l'anxiété est considérée comme psychologique/psychiatrique, il faut en cibler plus précisément la cause.
Examen clinique
Il est important de rechercher la présence d'une affection médicale pouvant se manifester par des symptômes anxieux et, en particulier, d'éliminer des affections physiques potentiellement fatales. Ainsi, un examen physique complet doit être effectué.
À l'examen mental, certains éléments d'un trouble anxieux peuvent être observés[20] :
- l'attitude peut être tendue, méfiante, irritable, voire agressive
- les symptômes comportementaux incluent :
- un besoin de réassurance
- une activité psychomotrice accrue
- de l'agitation
- de l'hypervigilance
- des réactions de sursauts exagérés
- des tensions musculaires
- la fermeture des poings
- l'hyperréactivité (tape du pied, ne tient pas en place, fait les 100 pas, s'impatiente)
- l'hyperventilation
- les tremblements
- les jambes molles
- l'évitement d'endroits ou de situations
- une réaction de fuite
- les symptômes affectifs incluent un affect et une humeur anxieuse[note 13]
- la pensée peut être affectée (symptômes cognitifs) :
- le langage accéléré et abondant
- le cours de la pensée peut être accéléré
- la forme peut en être affectée, le patient pouvant avoir de la difficulté à s'exprimer
- une diminution de la concentration
- des troubles de mémoire et de la confusion
- le contenu anxieux est vaste :
- des phobies, des craintes, des inquiétudes, des angoisses, des peurs, des appréhensions, des préoccupations excessives concernant divers aspects du quotidien
- une peur de perdre le contrôle, de devenir fou, d'être blessé, de mourir
- une crainte du jugement des autres, des pensées, des images mentales ou de souvenirs effrayants
- une anticipation de scénarios catastrophes
- la surestimation d'une menace ou d'un danger
- le sentiment d'irréalité ou de détachement
- des idées intrusives égodystones (obsessions, ruminations, phobies d'impulsion)
- des idées suicidaires et des idées hétéroagressives
- le jugement peut être altéré ou dysfonctionnel selon le niveau d'anxiété
- l'autocritique et l'introspection peuvent être adéquats.
Examens paracliniques
Pour les patients connus pour un trouble anxieux de longue date, la prescription d'examens paracliniques n'est pas nécessaire, à moins d'une décompensation subite ou d'un changement inexplicable de l'état.
Pour les patients qui ne sont pas connus pour des troubles anxieux, les examens paracliniques de dépistage sont :
- une FSC
- une glycémie
- les électrolytes
- la créatininémie
- la TSH.
Plusieurs autres examens paracliniques peuvent être demandés, si l'on suspecte des maladies médicales spécifiques[12][2] :
- un ECG (si infarctus ou arythmie suspectés)
- un EEG (si épilepsie suspectée)
- un dosage des catécholamines urinaires de 24 heures pour éliminer un phéochromocytome
- l'urémie
- un bilan hépatique
- un gaz sanguin
- un dépistage urinaire des drogues de rue
- une radiographie pulmonaire
- une TDM cérébrale
- la calcémie, la phosphorémie et la magnésémie
- et plusieurs autres tests, si l'on suspecte des maladies médicales spécifiques.
Drapeaux rouges
Chez les patients qui se présentent pour des symptômes d'anxiété, les drapeaux rouges sont[2] :
- des idées suicidaires[note 14]
- des idées homicidaires
- une hypoxie
- une détresse respiratoire
- une convulsion
- une altération de l'état de conscience/confusion
- de la fièvre.
Approche clinique
Trouble | Provoqué | Pallié | Symptômes | Durée |
---|---|---|---|---|
Trouble de l'adaptation |
|
|
|
|
Trouble de stress post-traumatique |
|
|
|
|
Trouble d'anxiété généralisée |
|
|
| |
Anxiété de séparation |
|
|
| |
Phobies |
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|
|
|
Trouble panique |
|
|
| |
Trouble obsessionnel-compulsif |
|
|
|
|
Traitement
Le traitement de l'anxiété dépend de la maladie sous-jacente.
- Si le patient présente une maladie physique qui provoque de l'anxiété secondairement, le traitement est celui de la maladie physique sous-jacente.
- S'il n'y a pas de maladie sous-jacente, le traitement de l'anxiété est celui des troubles anxieux.
Maladie physique
S'il s'agit d'une maladie physique, le traitement est celui de la cause sous-jacente et pourrait inclure selon le cas :
- une réhydratation
- un traitement antiarythmique
- une antibiothérapie
- une oxygénothérapie
- une intubation endotrachéale
- etc.
Traitements non pharmacologiques de l'anxiété primaire
S'il s'agit d'un trouble anxieux, le traitement pourrait inclure plusieurs des éléments suivants[12][21][22][23][24].
- La psychothérapie est indiquée chez la plupart des patients : la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience[note 15] et la thérapie d'acceptation et d'engagement[note 16] sont recommandées[25].
- Si les patients sont anxieux, il est judicieux de cesser tout stimulant (café, thé, boissons énergisantes, etc.) et de cesser la consommation d'alcool qui prédispose au sevrage et à la fragmentation du sommeil récupérateur.
- L'activité physique régulière ainsi que la méditation de pleine conscience sont des traitements adjuvants recommandés.Concernant la médication, l'adage « Start low, go slow » est de mise.
Pharmacothérapie de l'anxiété primaire
Voici quelques raisons qui justifient l'initiation d'un traitement pour un trouble anxieux :
- une souffrance marquée
- une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants
- un diagnostic clair et une anxiété objectivable
- la présence d'un risque suicidaire.
Classe de médicaments | Commentaires |
---|---|
Antidépresseurs |
|
Benzodiazépines |
|
Antipsychotiques |
|
Bêta-bloquants |
|
Suivi
En ce qui a trait à l'anxiété primaire, le suivi est préférablement multidisciplinaire et composé :
- d'une infirmière en santé mentale
- d'un psychiatre
- d'un psychologue
- d'un travailleur social
- du médecin de famille
- d'un pharmacien.
Les membres de la famille doivent être informés sur le trouble, aider à surveiller les symptômes et fournir un soutien.
Bien qu'il existe des traitements psychothérapeutiques et pharmacologiques efficaces, plusieurs patients nécessiteront une intervention à long terme. L'anxiété est souvent banalisée, malgré son début dès l'enfance et une évolution le plus souvent chronique.
Complications
Les complications de l'anxiété comprennent[2][26] :
- une diminution des AVD/AVQ
- une diminution de la qualité de vie
- une augmentation du risque de maladie cardiovasculaire
- la dépression et les troubles neurocognitifs[note 17][27]
- un trouble d'utilisation de substances
- de l'insomnie
- des problèmes gastro-intestinaux
- des céphalées et de la douleur chronique
- de l'isolement social
- une détresse psychologique importante et un effet invalidant sur le fonctionnement psychosocial des personnes atteintes
- des dysfonctions à l'école ou au travail
- une perte importante de l'estime de soi
- une diminution de la qualité de vie
- un suicide [note 18].
Les troubles anxieux ont une morbidité très élevée s'il y a présence de toxicomanie, d'alcoolisme et de dépression majeure.
Notes
- ↑ La peur est un état d'alerte neurophysiologique automatique, caractérisé par une réponse de combat ou de fuite à l'appréciation cognitive d'un danger présent ou imminent (réel ou perçu).
- ↑ Étiologies multiples
- ↑ HTA persistante ou paroxystique
- ↑ Bouffées de chaleur/flush, crampes abdominales et diarrhées
- ↑ La propension à développer des troubles anxieux serait héritable dans une proportion de 30 à 50 %.
- ↑ Ex. l'exposition au stress, un niveau socioéconomique inférieur.
- ↑ Les enfants qui ont vécu ou ont été exposés à un abus, à de la maltraitance ou à un événement traumatique sont plus à risque de développer un trouble anxieux à un moment de leur vie. Il en va de même pour les adultes.
- ↑ Ex. une mortalité dans la famille, du stress au travail ou des préoccupations financières continues.
- ↑ Ex. réactivité accrue au stress, humeur négative.
- ↑ À propos d'une situation, d'événements, d'animaux, d'objets spécifiques, etc.
- ↑ La personne atteinte de ce trouble est craintive et anxieuse dans au moins deux des circonstances suivantes : les transports en commun, les espaces ouverts, les espaces clos comme des magasins et des théâtres, dans une queue ou une foule, ou seule à l'extérieur de la maison. Elle les craint et les évite parce qu'elle redoute que l'évacuation de ces lieux soit difficile ou qu'aucune aide ne soit disponible en cas de symptômes de type panique ou d'autres symptômes incapacitants ou embarrassants (ex. chute ou incontinence).
- ↑ Ce trouble se caractérise par une peur ou une anxiété marquée ou intense des situations sociales, qui pourraient faire l'objet d'un examen minutieux. L'individu craint d'être évalué négativement dans ces situations. Il craint également d'offenser les autres ou d'être gêné, rejeté ou humilié. Ces situations provoquent toujours de la peur ou de l'anxiété et sont évitées ou vécues avec une peur et une anxiété intenses.
- ↑ Beaucoup de qualificatifs descriptifs peuvent être utilisés comme nerveux, tendu, préoccupé, inquiet, craintif, timoré, effarouché, angoissé, apeuré, effrayé, terrifié, à fleur de peau, impatient, irritable, frustré, agité, effaré, perplexe.
- ↑ Le taux de suicide des personnes atteintes de troubles anxieux est semblable (environ 10%) à celui de celles atteintes de dépression majeure ou de schizophrénie. Le risque suicidaire est particulièrement à surveiller dans le trouble panique.
- ↑ Mindfulness-based cognitive therapy en anglais
- ↑ Acceptance commitment therapy en anglais
- ↑ L'anxiété pathologique et le stress chronique conduiraient à une dégénérescence structurale et altèreraient le fonctionnement de l'hippocampe et du cortex préfrontal. Ceci expliquerait un risque accru de développer des troubles neuropsychiatriques, comme la dépression et la démence.
- ↑ 10 fois plus élevé que celui de la population générale.
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2023/02/11 à partir de Anxiety (StatPearls / Anxiety (2022/05/08)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29262212 (livre).
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