« Anxiété (approche clinique) » : différence entre les versions

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<noinclude>{{Information situation clinique
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== Introduction ==
L''''anxiété''' est liée à la peur<ref group="note">La peur est un état d'alerte neurophysiologique automatique, caractérisé par une réponse de combat ou de fuite à l'appréciation cognitive d'un danger présent ou imminent (réel ou perçu). </ref> et se manifeste comme un état d'humeur orienté vers l'avenir et la survie. Elle consiste en un système complexe de réponses physiologiques, affectives, cognitives et comportementales associées à la préparation aux événements anticipés ou aux circonstances perçues comme menaçantes. L'anxiété pathologique est déclenchée lorsqu'il y a une surestimation de la menace perçue ou une appréciation erronée du danger d'une situation qui conduit à des réponses excessives et inappropriées.<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-12}}</ref>
Les troubles anxieux sont parmi les troubles mentaux les plus répandus. En effet, une anxiété excessive est un problème fréquent, tant dans les hôpitaux que dans un contexte de soins primaires. Ce problème se présente souvent en comorbidité avec d'autres problèmes médicaux et peut être le signe d'une affection médicale sous-jacente.


Étant non psychotiques, les troubles anxieux sont souvent banalisés, malgré une évolution le plus souvent chronique dès l'enfance, associée à une détresse subjective  importante et un effet invalidant sur le fonctionnement psychosocial des personnes atteintes. Dans les cas les plus graves, l'anxiété excessive peut entraîner des complications potentiellement mortelles. En effet, le taux de suicide des personnes atteintes de trouble anxieux est 10 fois plus élevé que celui de la population générale. Leur qualité de vie serait beaucoup plus affectée que celle des patients atteints de schizophrénie, de trouble schizoaffectif ou de trouble bipolaire.
Des auteurs ont fait valoir que l'anxiété touche à tous les aspects de l'existence humaine :
 
* les aspects physiologiques, psychologiques et comportementaux
* la vie sociale, la culture et la religion
* l'enfance, la famille et la grossesse
* la santé physique.
{{Page objectif du CMC|nom=Anxiété|identificateur=69}}


==Épidémiologie==
==Épidémiologie==
La plus récente étude épidémiologique représentative menée aux États-Unis indique que les troubles anxieux sont les plus répandus parmi toutes les classes de troubles mentaux avec une prévalence à vie de 28,8% et une prévalence annuelle de 18,1%. Selon leur prévalence à vie, la phobie spécifique occupe la 3<sup>e</sup> place (12,5%) et la phobie sociale, la 4<sup>e</sup> place (12,1%) parmi tous les troubles mentaux, après la dépression caractérisée (16,6%) et l'abus d'alcool (13,2%).  
L'anxiété est l'un des troubles psychiatriques les plus fréquents dans la population générale. Aux États-Unis, les troubles anxieux sont les plus répandus parmi toutes les classes de troubles mentaux avec une prévalence à vie de 28,8 % et une prévalence annuelle de 18,1 %. Parmi les troubles anxieux, la phobie spécifique est la plus fréquente avec une prévalence annuelle de 12,1 %. Elle est suivie par l'anxiété sociale (phobie sociale) avec une prévalence annuelle de 7,4 %. L'agoraphobie serait le trouble anxieux le moins fréquent avec une prévalence annuelle de 2,5 %. Les troubles anxieux surviennent plus souvent chez les femmes que chez les hommes avec un ratio d'environ 2:1.<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierre Lalonde, Georges-F Pinard et coll.|titre=Psychiatrie clinique : approche bio-psycho-sociale (4e édition)|lieu=Montréal|éditeur=Chenelière éducation|date=2016|isbn=978-2-7650-4770-4|passage=Troubles anxieux, panique, phobies (chapitre 20)|pages totales=|lire en ligne=}}</ref><ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Olivia|nom1=Remes|prénom2=Nicholas|nom2=Wainwright|prénom3=Paul|nom3=Surtees|prénom4=Louise|nom4=Lafortune|titre=Generalised anxiety disorder and hospital admissions: findings from a large, population cohort study|périodique=BMJ open|volume=8|numéro=10|date=2018-10-27|issn=2044-6055|pmid=30368445|pmcid=6224748|doi=10.1136/bmjopen-2017-018539|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30368445/|consulté le=2023-02-12|pages=e018539}}</ref><ref name=":03">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-12}}</ref>
 
Dans leur ensemble, les troubles anxieux sont marqués par un début précoce, avec un âge médian d'apparition à 11 ans. Puisque le début de la plupart des troubles anxieux remonte à l'enfance ou à l'adolescence, l'apparition de symptômes d'allure anxieuse après l'âge de 45 ans évoque la possibilité d'une cause organique sous-jacente. Les troubles anxieux sont deux fois plus répandus chez les femmes que chez les hommes, à l'exception du trouble obsessionnel-compulsif, qui atteint les hommes autant que les femmes. Une minorité de patients souffrent d'un seul trouble anxieux, mais jusqu'à 75% présentent une importante comorbidité avec d'autres troubles anxieux, avec les troubles dépressifs, avec l'abus d'alcool ou d'autres substances, les troubles de la personnalité ou les troubles bipolaires.  
 
Les principaux facteurs épidémiologiques de risque de troubles anxieux sont :
* les antécédents familiaux d'anxiété ou d'autres troubles mentaux;
* les antécédents personnels d'anxiété durant l'enfance ou l'adolescence, y compris la timidité marquée;
* les événements stressants ou traumatisants;
* le sexe féminin;
* la présence d'autres troubles psychiatriques (surtout la dépression).
Les patients anxieux surutilisent les services de santé de santé. Ainsi, 10% à 20% des patients consultant en première ligne présentent des symptômes de troubles anxieux. Le fardeau personnel, familial et socioéconomique des troubles anxieux est considérable. Cependant, ces troubles sont souvent sous-diagnostiqués ou mal traités, bien qu'il existe des interventions thérapeutiques efficaces.
==Étiologies et physiopathologie==


=== Physiopathologie ===
{{Encart
'''Anxiété normale et anxiété pathologique'''
| contenu = L'apparition de symptômes d'anxiété après l'âge de 45 ans évoque la possibilité d'une cause organique sous-jacente.
| type = avertissement
}}


L'anxiété normale est une réaction directe mais temporaire, proportionnée et appropriée aux changements ou aux dangers de l'environnement, qui vise à assurer la survie et l'adaptation de l'individu. Au contraire, les troubles anxieux sont des maladies (et non des réactions) qui surviennent sans lien réaliste avec les circonstances extérieures et qui génèrent une détresse subjective persistante. Les caractéristiques distinctives de l'anxiété pathologique par rapport à l'anxiété normale sont :
Les troubles anxieux surviennent habituellement durant l'enfance et entrainent une souffrance et un handicap importants. Ils connaissent une évolution chronique et récurrente la vie durant.
* l'intensité et la durée de l'anxiété pathologique sont beaucoup plus importantes qu'attendu compte tenu des circonstances déclenchantes et du contexte familial, social ou culturel;
* l'anxiété pathologique entraîne une incapacité ou devient invalidante pour le fonctionnement psychosocial ou professionnel;
* le fonctionnement est perturbé par l'évitement de certaines situations ou d'objets particulier dans le but de réduire l'anxiété;
* l'anxiété pathologique génère des symptômes physiques significatifs sur le plan clinique, bien que des symptômes physiques inexpliqués puissent aussi être courants parmi les personnes non atteintes de troubles anxieux.
'''Physiologie'''


Le système limbique constitue le substrat cérébral dédié au traitement des réponses émotionnelles incluant l'anxiété. Plus précisément, l'amygdale joue un rôle particulièrement important dans le traitement des informations pertinentes pour la survie de l'individu et l'initiation des comportements défensifs associés à la peur ou à l'agressivité via le "circuit de la peur et de l'anxiété". Les principaux neurotransmetteurs impliqués sont la sérotonine (5-HT), la dopamine (DA), la noradrénaline (NA), l'adrénaline (A) et la cholécystokinine (CCK). Les troubles anxieux, comme tous les troubles mentaux, sont  considérés comme multifactoriels et impliquent une interaction complexe entre des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.
L'inhibition comportementale en réponse aux étrangers (peur de l'étranger) ou à des situations nouvelles est fréquemment observée lors du développement normal des enfants. Elle débute vers 8 ou 9 mois et cesse généralement vers 2 ans. Ce trait, lorsqu'il est extrême, confère un risque 3 à 4 fois plus élevé de développer un trouble d'anxiété sociale (phobie sociale). C'est aussi un facteur de risque de développer d'autres troubles anxieux, une dépression et un abus de substance comorbide.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Ned H.|nom1=Kalin|titre=Novel Insights Into Pathological Anxiety and Anxiety-Related Disorders|périodique=American Journal of Psychiatry|volume=177|numéro=3|date=2020-03-01|issn=0002-953X|issn2=1535-7228|doi=10.1176/appi.ajp.2020.20010057|lire en ligne=http://ajp.psychiatryonline.org/doi/10.1176/appi.ajp.2020.20010057|consulté le=2023-03-02|pages=187–189}}</ref>


=== Étiologies ===
L'âge médian d'apparition des troubles anxieux est le suivant<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Brenda WJH|nom1=Penninx|prénom2=Daniel S|nom2=Pine|prénom3=Emily A|nom3=Holmes|prénom4=Andreas|nom4=Reif|titre=Anxiety disorders|périodique=The Lancet|volume=397|numéro=10277|date=2021-03|pmid=33581801|pmcid=PMC9248771|doi=10.1016/S0140-6736(21)00359-7|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0140673621003597|consulté le=2023-03-03|pages=914–927}}</ref> :


==== Anxiété primaire ====
* < 5 ans pour le mutisme sélectif
# [[Anxiété (situation clinique)#Trouble de l.27adaptation|Trouble de l'adaptation]]
* l'anxiété de séparation vers 6 ans
# [[Anxiété (situation clinique)#.C3.89tat de stress post-traumatique|État de stress post-traumatique]]
* la phobie spécifique vers 8 ans
# [[Anxiété (situation clinique)#Trouble anxieux g.C3.A9n.C3.A9ralis.C3.A9|Trouble anxieux généralisé]] (TAG)
* l'anxiété sociale vers 13 ans
# [[Anxiété (situation clinique)#Angoisse de s.C3.A9paration|Angoisse de séparation]]
* l'agoraphobie vers 20 ans
# [[Anxiété (situation clinique)#Phobies|Phobies]]
* le trouble panique vers 25 ans
## Agoraphobie
* le trouble d'anxiété généralisée vers 30 ans.
## Anxiété sociale (phobie sociale)
## Phobie spécifique
# [[Anxiété (situation clinique)#Trouble panique|Trouble panique]]
# [[Trouble obsessionnel compulsif (TOC)]]


==== Anxiété secondaire à une affection médicale générale ou induite par l'usage de substances ====
Dans leur ensemble, les troubles anxieux sont marqués par un début précoce et un âge médian d'apparition à 11 ans. Chez les enfants et les adolescents, la prévalence à vie des troubles anxieux est estimée entre 15 et 20 %.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Katja|nom1=Beesdo|prénom2=Susanne|nom2=Knappe|prénom3=Daniel S.|nom3=Pine|titre=Anxiety and Anxiety Disorders in Children and Adolescents: Developmental Issues and Implications for DSM-V|périodique=Psychiatric Clinics of North America|volume=32|numéro=3|date=2009-09|pmid=19716988|pmcid=PMC3018839|doi=10.1016/j.psc.2009.06.002|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0193953X09000562|consulté le=2023-03-02|pages=483–524}}</ref> 
# Intoxication : amphétamine, anticholinergique, aspirine, caféine, cocaïne, hallucinogènes, marijuana, métaux lourds, nicotine, nitrite d'amyle, stéroïdes, sympathomimétiques, théophylline
# Sevrage : alcool, antihypertenseurs, hypnotiques, opiacés ou opioïdes, sédatifs
# Maladies cardiovasculaires : hypertension, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, insuffisance coronarienne, prolapsus mitral, trouble du rythme cardiaque
# Maladies endocriniennes : syndrome carcinoïde, diabète ou hypoglycémie, hyperthyroïdie ou hypothyroïdie, hyperparathyroïdie, Maladie d'Addison ou syndrome de Cushing, ménopause ou syndrome prémenstruel, phéochromocytome
# Maladies neurologiques : délirium, démence, dysfonction vestibulaire, épilepsie, infections (méningite, encéphalite, etc.), ischémie cérébrale transitoire, Maladie de Huntington, Maladie de Ménière, Maladie de Wilson, migraines, sclérose en plaques, tumeur
# Maladies pulmonaires : asthme, embolie pulmonaire, hyperventilation, infections, MPOC
# Autres affectations : anaphylaxie, anémie, carence en vitamine B12, infection systémique, lupus érythémateux, porphyrie aigue, troubles électrolytiques, urémie


==== Anxiété comorbide à une autre affection psychiatrique ====
Jusqu'à 75 % des sujets présentent d'autres comorbidités psychiatriques : un autre trouble anxieux, une dépression, un abus d'alcool ou d'autres substances, un trouble de la personnalité ou un trouble bipolaire.<ref name=":0" />
# Autres troubles anxieux
==Étiologies==
# Troubles dépressifs
L'anxiété, en tant que symptôme, se retrouve dans de nombreuses affections psychiatriques. L'anxiété peut être causée par ou accompagner une des principales affections suivantes<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Milan|nom1=Latas|prénom2=Dusanka|nom2=Vučinić Latas|prénom3=Marija|nom3=Spasić Stojaković|titre=Anxiety disorders and medical illness comorbidity and treatment implications|périodique=Current Opinion in Psychiatry|volume=32|numéro=5|date=2019-09|issn=0951-7367|doi=10.1097/YCO.0000000000000527|lire en ligne=https://journals.lww.com/10.1097/YCO.0000000000000527|consulté le=2023-03-03|pages=429–434}}</ref><ref>{{Citation d'un ouvrage|langue=en|prénom1=Alicia E.|nom1=Meuret|prénom2=Natalie|nom2=Tunnell|prénom3=Andres|nom3=Roque|titre=Anxiety Disorders|volume=1191|passage=237–261|éditeur=Springer Singapore|date=2020|isbn=978-981-329-704-3|isbn2=978-981-329-705-0|doi=10.1007/978-981-32-9705-0_15|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/978-981-32-9705-0_15|consulté le=2023-03-03}}</ref>, cette liste n'étant pas exhaustive.
# Troubles bipolaires
# Abus d'alcool ou autres substances
# Troubles de la personnalité  
# Troubles à symptomatologie somatique
# Schizophrénie
==Histoire==
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Antécédents personnels et familiaux
|+Étiologies de l'anxiété<ref name=":07">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-12}}</ref><ref name=":04">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-12}}</ref><ref name=":0" />
!Catégories
!Étiologies
|-
!Troubles anxieux primaires
|
* {{Étiologie|nom=Agoraphobie|principale=0|affichage=Agoraphobie}}
* {{Étiologie|nom=Trouble d'anxiété généralisée|principale=0|affichage=Trouble d'anxiété généralisée}}
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* {{Étiologie|nom=Mutisme sélectif|principale=0|affichage=Mutisme sélectif}}
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|-
!Troubles anxieux comorbides à une autre affection psychiatrique
|
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* {{Étiologie|nom=Troubles dépressifs|principale=0|affichage=Troubles dépressifs}}
* {{Étiologie|nom=Troubles de la personnalité|principale=0|affichage=Troubles de la personnalité}}
* {{Étiologie|nom=Troubles à symptomatologie somatique|principale=0|affichage=Troubles à symptomatologie somatique}} (p. ex.: crainte excessive d'avoir une maladie/hypocondrie)
* {{Étiologie|nom=Schizophrénie|principale=0|affichage=Schizophrénie}}
|-
|-
! colspan="2" |'''Antécédents personnels'''
!Troubles anxieux secondaires à une affection médicale
|
*{{Étiologie|nom=Délirium|principale=0|affichage=Délirium}}<ref group="note">Étiologies multiples</ref>
* Maladie cardiovasculaire (30 %)
**{{Étiologie|nom=Arythmie cardiaque|principale=0|affichage=Arythmie cardiaque}} (p. ex.: '''fibrillation auriculaire''')
** {{Étiologie|nom=Infarctus du myocarde|principale=0|affichage=Infarctus du myocarde}}
** {{Étiologie|nom=Insuffisance cardiaque|principale=0|affichage=Insuffisance cardiaque}}
* Maladies respiratoires
**{{Étiologie|nom=Anaphylaxie|principale=0|affichage=Anaphylaxie}}
**'''{{Étiologie|nom=Asthme|principale=0|affichage=Asthme}}'''
** {{Étiologie|nom=Embolie pulmonaire|principale=0|affichage=Embolie pulmonaire}}
** {{Étiologie|nom=Insuffisance respiratoire hypoxémique|principale=0|affichage=Insuffisance respiratoire hypoxémique}}
** '''{{Étiologie|nom=MPOC|principale=0|affichage=MPOC}}''' (11 %)
** {{Étiologie|nom=Pneumothorax|principale=0|affichage=Pneumothorax}}
* Maladies métabo-endocriniennes
**{{Étiologie|nom=Anémie|principale=0|affichage=Anémie}}
** {{Étiologie|nom=Dyselectrolytémie|principale=0|affichage=Dyselectrolytémie}}
** {{Étiologie|nom=Hypoglycémie|principale=0|affichage=Hypoglycémie}} ou {{Étiologie|nom=hyperglycémie|principale=0|affichage=hyperglycémie}} (p. ex.: '''{{Étiologie|nom=Diabète sucré|principale=0|affichage=diabète sucré}} ('''47,0 %), '''{{Étiologie|nom=acidocétose diabétique|principale=0|affichage=acidocétose diabétique}}''')
** {{Étiologie|nom=Hypercorticisme|principale=0|affichage=Hypercorticisme}}
** '''{{Étiologie|nom=Hyperthyroïdie|principale=0|affichage=Hyperthyroïdie}}''' ou {{Étiologie|nom=hypothyroïdie|principale=0|affichage=hypothyroïdie}}
** {{Étiologie|nom=Ménopause|principale=0|affichage=Ménopause}}
** '''{{Étiologie|nom=Phéochromocytome|principale=0|affichage=Phéochromocytome}}'''<ref group="note">HTA persistante ou paroxystique</ref>
** '''{{Étiologie|nom=Syndrome carcinoïde|principale=0|affichage=Syndrome carcinoïde}}'''<ref group="note">Bouffées de chaleur/flush, crampes abdominales et diarrhées</ref>
** {{Étiologie|nom=Syndrome prémenstruel|principale=0|affichage=Syndrome prémenstruel}}
** {{Étiologie|nom=Urémie|principale=0|affichage=Urémie}}
* Maladie neurologique
**{{Étiologie|nom=Dysfonction vestibulaire|principale=0|affichage=Dysfonction vestibulaire}}
** {{Étiologie|nom=Encéphalite|principale=0|affichage=Encéphalite}}
** {{Étiologie|nom=Épilepsie|principale=0|affichage=Épilepsie}} (28,7 %)
** '''{{Étiologie|nom=Fibromyalgie|principale=0|affichage=Fibromyalgie}}/{{Étiologie|nom=douleur chronique|principale=0|affichage=douleur chronique}}'''
** {{Étiologie|nom=Maladie de Parkinson|principale=0|affichage=Maladie de Parkinson}} (30,1 %)
** {{Étiologie|nom=Masse intracrânienne|principale=0|affichage=Masse intracrânienne}}
** {{Étiologie|nom=Méningite|principale=0|affichage=Méningite}}
** {{Étiologie|nom=Paralysie cérébrale|principale=0|affichage=Paralysie cérébrale}}
** {{Étiologie|nom=Sclérose en plaques|principale=0|affichage=Sclérose en plaques}} (48,9 %)
** '''{{Étiologie|nom=Trouble neurocognitif|principale=0|affichage=Trouble neurocognitif}}''' (p. ex.: démence)
* Maladie gastro-intestinale
** {{Étiologie|nom=Reflux gastro-œsophagien|principale=0|affichage=Reflux gastro-œsophagien}}
** {{Étiologie|nom=Syndrome de l'intestin irritable|principale=0|affichage=Syndrome de l'intestin irritable}}
|-
|-
|Médicaux
!Troubles anxieux induits par une substance/un médicament (intoxication ou sevrage)
|Maladie endocrinienne (dysthyroïdie, hypoparathyroïdie, etc.)
|
Maladie neurologique (SEP, migraine, maladie neurologique, etc.)
* '''Intoxication :'''
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux amphétamines|principale=0|affichage=amphétamines}} (ou autre {{Étiologie|nom=Intoxication à des stimulants|principale=0|affichage=stimulant}})
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux anticholinergique|principale=0|affichage=anticholinergiques}}
** à l'{{Étiologie|nom=Intoxication à l'aspirine|principale=0|affichage=aspirine}}
** à la {{Étiologie|nom=Intoxication à la caféine|principale=0|affichage=caféine}}
** au {{Étiologie|nom=Intoxication au cannabis|principale=0|affichage=cannabis}}
** à la {{Étiologie|nom=Intoxication à la cocaïne|principale=0|affichage=cocaïne}}
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux hallucinogènes|principale=0|affichage=hallucinogènes}}
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux métaux lourds|principale=0|affichage=métaux lourds}}
** à la {{Étiologie|nom=Intoxication à la nicotine|principale=0|affichage=nicotine}}
** au {{Étiologie|nom=Intoxication au nitrite d'amyle|principale=0|affichage=nitrite d'amyle}}
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux stéroïdes|principale=0|affichage=stéroïdes}}
** aux {{Étiologie|nom=Intoxication aux sympathomimétiques|principale=0|affichage=sympathomimétiques}}
** à la {{Étiologie|nom=Intoxication à la théophylline|principale=0|affichage=théophylline}}.
* '''Sevrage :'''
** '''à l'{{Étiologie|nom=Sevrage alcoolique|principale=0|affichage=alcool}}'''
** aux {{Étiologie|nom=Sevrage aux antihypertenseurs|principale=0|affichage=antihypertenseurs}}
** aux {{Étiologie|nom=Sevrage aux opiacés|principale=0|affichage=opiacés}}
** aux {{Étiologie|nom=Sevrage aux sédatifs|principale=0|affichage=sédatifs}}
** aux {{Étiologie|nom=Sevrage aux hypnotiques|principale=0|affichage=hypnotiques}}
** aux '''{{Étiologie|nom=Sevrage aux anxiolytiques|principale=0|affichage=anxiolytiques}}''' (p. ex.: '''benzodiazépine''').
|}


Maladie cardiaque (insuffisance cardiaque, arythmie, angine)
==Physiopathologie==
=== Anxiété normale et anxiété pathologique ===
L'anxiété normale (ou adaptative) est une réaction directe mais temporaire, proportionnée et appropriée aux changements, aux menaces ou aux dangers potentiels dans l'environnement. Elle vise à assurer la survie et l'adaptation de l'individu. Au contraire, les troubles anxieux sont des maladies (et non des réactions) qui surviennent sans lien réaliste avec les circonstances extérieures et qui génèrent une détresse subjective persistante. Les caractéristiques distinctives de l'anxiété pathologique (ou maladaptative) par rapport à l'anxiété normale sont<ref name=":0" /> :
* l'intensité et la durée de l'anxiété pathologique sont beaucoup plus importantes qu'attendu, compte tenu des circonstances déclenchantes et du contexte familial, social ou culturel
* l'anxiété pathologique entraine une incapacité ou devient invalidante pour le fonctionnement psychosocial ou professionnel
* le fonctionnement est perturbé par l'évitement de certaines situations ou d'objets en particulier, dans le but de réduire l'anxiété
* l'anxiété pathologique se manifeste par des symptômes physiques significatifs sur le plan clinique (état d'excitation physiologique), bien que des symptômes physiques inexpliqués puissent aussi être courants chez les personnes non atteintes de troubles anxieux.


Maladie inflammatoire (lupus, polyarthrite rhumatoïde, artérite temporale, etc.)
=== Physiologie ===
|-
Le système limbique constitue le substrat cérébral servant au traitement des réponses émotionnelles incluant l'anxiété. Plus précisément, l'amygdale joue un rôle particulièrement important dans le traitement des informations pertinentes pour la survie de l'individu et l'initiation des comportements défensifs associés à la peur ou à l'agressivité, par l'intermédiaire du « circuit de la peur et de l'anxiété ». En effet, elle stimule l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et le système nerveux sympathique. L' hippocampe, quant à lui, est impliqué dans la mémoire émotionnelle des événements.
|Psychiatriques
 
|Qualifier les ATCD de maladie mentale (description, durée, hospitalisation)
Les principaux neurotransmetteurs impliqués dans l'anxiété sont la sérotonine (5-HT), la noradrénaline (NA) et l'acide gamma-aminobutyrique (GABA), ce dernier étant le principal neurotransmetteur inhibiteur du SNC chez les mammifères. Les troubles anxieux, comme tous les troubles mentaux, sont considérés comme multifactoriels et impliquent une interaction complexe entre des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.<ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|langue=Anglais|titre=Toronto Notes 2017 (33rd edition)|passage=Psychiatry (chapter 28)|lieu=Toronto|date=2017|pages totales=|isbn=978-1-927363-31-7|éditeur=Jieun Kim and Ilya Mukovozov (Editors-in-Chief)|lire en ligne=}}</ref>
Documenter les traitements reçus et leur efficacité
 
|-
Le système nerveux autonome, en particulier le système nerveux sympathique, est à l'origine de la plupart des symptômes de l'anxiété<ref name=":05">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29262212</ref>. L'amygdale joue un rôle important dans la modération de la peur et de l'anxiété. On a constaté que les patients souffrant de troubles anxieux montraient une réponse accrue de l'amygdale aux signaux d'anxiété. Les structures de l'amygdale et du système limbique sont connectées aux régions du cortex préfrontal<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Margaux M.|nom1=Kenwood|prénom2=Ned H.|nom2=Kalin|prénom3=Helen|nom3=Barbas|titre=The prefrontal cortex, pathological anxiety, and anxiety disorders|périodique=Neuropsychopharmacology|volume=47|numéro=1|date=2022-01|issn=0893-133X|issn2=1740-634X|pmid=34400783|pmcid=PMC8617307|doi=10.1038/s41386-021-01109-z|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41386-021-01109-z|consulté le=2023-03-02|pages=260–275}}</ref>, et les anomalies d'activation préfrontales et limbiques peuvent être inversées par des interventions psychologiques ou pharmacologiques.<ref name=":05" />
|Traumatismes
==Évaluation clinique==
|TCC
 
|-
=== Facteurs de risque ===
! colspan="2" |Antécédents familiaux
 
|-
Les principaux facteurs de risque de développer un trouble anxieux sont<ref name=":0" /><ref name=":2">{{Citation d'un ouvrage|langue=Français|auteur1=Groupe de perfectionnement des habiletés cliniques (GPHC)|titre=Petite guide de l'entrevue médicale|passage=|lieu=Québec|éditeur=David Bergeron (Éditeur)|date=2016|isbn=978-0-9918857-1-8}}</ref><ref>{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Anxiety disorders - Symptoms and causes|url=https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/anxiety/symptoms-causes/syc-20350961|site=Mayo Clinic|consulté le=2023-03-01}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Ned H.|nom1=Kalin|titre=Novel Insights Into Pathological Anxiety and Anxiety-Related Disorders|périodique=American Journal of Psychiatry|volume=177|numéro=3|date=2020-03-01|issn=0002-953X|issn2=1535-7228|doi=10.1176/appi.ajp.2020.20010057|lire en ligne=http://ajp.psychiatryonline.org/doi/10.1176/appi.ajp.2020.20010057|consulté le=2023-03-02|pages=187–189}}</ref> :
|Médicaux
 
|Troubles anxieux, autres troubles psychiatriques, maladies endocriniennes, cardiaques et inflammatoires
* des {{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents familiaux de trouble anxieux|affichage=antécédents familiaux de trouble anxieux}} ou d'{{Facteur de risque discriminant|nom=antécédents familiaux de troubles mentaux|affichage=autres troubles mentaux}}<ref group="note">La propension à développer des troubles anxieux serait héritable dans une proportion de 30 à 50 %.</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mihoko|nom1=Shimada-Sugimoto|prénom2=Takeshi|nom2=Otowa|prénom3=John M.|nom3=Hettema|titre=Genetics of anxiety disorders: Genetic epidemiological and molecular studies in humans: Genetics of anxiety disorders|périodique=Psychiatry and Clinical Neurosciences|volume=69|numéro=7|date=2015-07|doi=10.1111/pcn.12291|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/pcn.12291|consulté le=2023-03-02|pages=388–401}}</ref>
Qualifier les ATCD de maladies
* des expériences précoces comme le {{Facteur de risque discriminant|nom=style parental|affichage=style parental}}, l'{{Facteur de risque discriminant|nom=apprentissage social durant l'enfance|affichage=apprentissage social}} et l'{{Facteur de risque discriminant|nom=adversité durant l'enfance|affichage=adversité durant l'enfance}}<ref group="note">Ex. l'exposition au stress, un niveau socioéconomique inférieur.</ref>
* des {{Facteur de risque discriminant|nom=abus de l'enfant|affichage=abus}} et des {{Facteur de risque discriminant|nom=traumatismes durant l'enfance|affichage=traumatismes durant l'enfance}}<ref group="note">Les enfants qui ont vécu ou ont été exposés à un abus, à de la maltraitance ou à un événement traumatique sont plus à risque de développer un trouble anxieux à un moment de leur vie. Il en va de même pour les adultes.</ref>
* les {{Facteur de risque discriminant|nom=troubles anxieux}} ou d'autres troubles mentaux comme la {{Facteur de risque discriminant|nom=dépression}}
* des maladies physiques ({{Facteur de risque discriminant|nom=MCAS}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=dysthyroïdie}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=insuffisance cardiaque}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=arythmie}}, {{Facteur de risque discriminant|nom=traumatisme craniocérébral}}) et le stress qu'elles occasionnent
* le {{Facteur de risque discriminant|nom=sexe féminin}}
* le {{Facteur de risque discriminant|nom=tabagisme}}
* la {{Facteur de risque discriminant|nom=consommation d'alcool}} ou de {{Facteur de risque discriminant|nom=consommation de drogues|affichage=drogues}} (utilisation ou sevrage) peut causer ou empirer l'anxiété
* une {{Facteur de risque discriminant|nom=accumulation de stresseurs}}<ref group=" note">Ex. une mortalité dans la famille, du stress au travail ou des préoccupations financières continues.</ref>
* certains types de {{Facteur de risque discriminant|nom=personnalité}} sont davantage prédisposés aux troubles anxieux<ref group="note">Ex. réactivité accrue au stress, humeur négative.</ref>.
=== Questionnaire ===
 
Les éléments d'histoire à rechercher à l'anamnèse sont<ref name=":06">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-12}}</ref> :
 
* une {{Élément d'histoire discriminant|nom=consommation de drogue|temps=récente|affichage=consommation de drogue récente}}
* une {{Élément d'histoire discriminant|nom=consommation d'alcool|affichage=consommation}}/{{Élément d'histoire discriminant|nom=sevrage alcoolique|affichage=sevrage d'alcool}}
* une {{Élément d'histoire discriminant|nom=consommation de boisson énergisante|affichage=consommation de boisson énergisante}}, {{Élément d'histoire discriminant|nom=consommation de thé|affichage=de thé}} ou {{Élément d'histoire discriminant|nom=consommation de café|affichage=de café}}
* une {{Élément d'histoire discriminant|nom=intoxication médicamenteuse|affichage=intoxication médicamenteuse}}
* des {{Élément d'histoire discriminant|nom=stresseur|affichage=stresseurs récents|temps=récent}}.
En fonction du contexte, une revue des systèmes peut être indiquée<ref name=":06" /> :
* des symptômes pulmonaires ({{Symptôme discriminant|nom=crachats|affichage=crachats}}, {{Symptôme discriminant|nom=toux|affichage=toux}}, {{Symptôme discriminant|nom=dyspnée|affichage=dyspnée}}, {{Symptôme discriminant|nom=douleur pleurétique|affichage=douleur pleurétique}}, etc.)
* des symptômes cardiaques ({{Symptôme discriminant|nom=Palpitations (symptôme)|affichage=palpitations}}, {{Symptôme discriminant|nom=Douleur thoracique (symptôme)|affichage=douleur thoracique}}, {{Symptôme discriminant|nom=lipothymie|affichage=lipothymie}}, {{Symptôme discriminant|nom=syncope|affichage=syncope}}, {{Symptôme discriminant|nom=œdème des membres inférieurs|affichage=œdème des membres inférieurs}}, {{Symptôme discriminant|nom=orthopnée|affichage=orthopnée}}, {{Symptôme discriminant|nom=dyspnée paroxystique nocturne|affichage=dyspnée paroxystique nocturne}}, etc.)
* des symptômes neurologiques ({{Symptôme discriminant|nom=confusion|affichage=confusion}}, {{Symptôme discriminant|nom=Céphalée (symptôme)|affichage=céphalée}}, {{Symptôme discriminant|nom=Cervicalgie (symptôme)|affichage=cervicalgie}}, {{Symptôme discriminant|nom=Convulsions (signe clinique)|affichage=convulsion}}, {{Symptôme discriminant|nom=Tremblements (signe clinique)|affichage=tremblements}}, {{Symptôme discriminant|nom=hypoesthésie|affichage=hypo}}/{{Symptôme discriminant|nom=hyperesthésie|affichage=hyperesthésie}}, {{Symptôme discriminant|nom=parésie|affichage=parésie}}, {{Symptôme discriminant|nom=photophobie|affichage=photophobie}}, {{Symptôme discriminant|nom=phonophobie|affichage=phonophobie}}, etc.)
* des symptômes digestifs ({{Symptôme discriminant|nom=Diarrhée (signe clinique)|affichage=diarrhée}}, {{Symptôme discriminant|nom=Vomissement (signe clinique)|affichage=vomissements}}, {{Symptôme discriminant|nom=douleur abdominale (symptôme)|affichage=douleur abdominale}}, etc.)
* des symptômes généraux ({{Symptôme discriminant|nom=sudation|affichage=sudation}}, {{Symptôme discriminant|nom=Fièvre (signe clinique)|affichage=fièvre}}, {{Symptôme discriminant|nom=Perte de poids (signe clinique)|affichage=perte}}/{{Symptôme discriminant|nom=prise de poids|affichage=prise de poids}}, {{Symptôme discriminant|nom=Fatigue (symptôme)|affichage=fatigue}}).
Les symptômes psychologiques d'{{Symptôme discriminant|nom=Anxiété (symptôme)|affichage=anxiété}} à rechercher sont<ref name=":06" /> :
* la {{Symptôme discriminant|nom=Fatigue (symptôme)|affichage=fatigue}}
* les symptômes d'{{Symptôme discriminant|nom=attaque de panique|affichage=attaques de panique}}, de {{Symptôme discriminant|nom=phobie spécifique|affichage=phobies spécifiques}}<ref group="note">À propos d'une situation, d'événements, d'animaux, d'objets spécifiques, etc.</ref>, d'{{Symptôme discriminant|nom=agoraphobie|affichage=agoraphobie}}<ref group="note">La personne atteinte de ce trouble est craintive et anxieuse dans au moins deux des circonstances suivantes : les transports en commun, les espaces ouverts, les espaces clos comme des magasins et des théâtres, dans une queue ou une foule, ou seule à l'extérieur de la maison. Elle les craint et les évite parce qu'elle redoute que l'évacuation de ces lieux soit difficile ou qu'aucune aide ne soit disponible en cas de symptômes de type panique ou d'autres symptômes incapacitants ou embarrassants (ex. chute ou incontinence).</ref> et de {{Symptôme discriminant|nom=phobie sociale|affichage=phobie sociale}}<ref group="note">Ce trouble se caractérise par une peur ou une anxiété marquée ou intense des situations sociales, qui pourraient faire l'objet d'un examen minutieux. L'individu craint d'être évalué négativement dans ces situations. Il craint également d'offenser les autres ou d'être gêné, rejeté ou humilié. Ces situations provoquent toujours de la peur ou de l'anxiété et sont évitées ou vécues avec une peur et une anxiété intenses.</ref>
* les symptômes de {{Symptôme discriminant|nom=dépression|affichage=dépression}}, de {{Symptôme discriminant|nom=manie|affichage=manie}} et de {{Symptôme discriminant|nom=psychose|affichage=psychose}}.
Au questionnaire, lorsque la cause de l'anxiété est considérée comme psychologique/psychiatrique, il faut en cibler plus précisément la cause.
 
=== Examen clinique ===
*
*
Il est important de rechercher la présence d'une affection médicale pouvant se manifester par des symptômes anxieux et, en particulier, d'éliminer des affections physiques potentiellement fatales. Ainsi, un '''examen physique complet''' doit être effectué.


Documenter les traitements reçus et leur efficacité
À l'{{Examen clinique|nom=examen mental}}, certains éléments d'un trouble anxieux peuvent être observés<ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-03-01}}</ref> :
|}
* l'attitude peut être {{Signe clinique discriminant|nom=attitude|qualité=tendue|affichage=tendue}}, {{Signe clinique discriminant|nom=attitude|qualité=méfiante|affichage=méfiante}}, {{Signe clinique discriminant|nom=attitude|qualité=irritable|affichage=irritable}}, voire {{Signe clinique discriminant|nom=attitude|qualité=agressive|affichage=agressive}}
{| class="wikitable"
*
|+Contexte psychosocial et habitudes de vie
* les symptômes comportementaux incluent :
! colspan="2" |Contexte psychosocial
** un {{Signe clinique discriminant|nom=besoin de réassurance}}
|-
** une {{Signe clinique discriminant|nom=activité psychomotrice|affichage=activité psychomotrice accrue|augmentation=1}}
|Contexte
** de l'{{Signe clinique discriminant|nom=agitation}}
|Type d'emploi ou d'occupation
** de l'{{Signe clinique discriminant|nom=hypervigilance}}
Milieu de vie, partenaires, enfants
** des {{Signe clinique discriminant|nom=réactions de sursauts|augmentation=1|affichage=réactions de sursauts exagérés}}
|-
** des {{Signe clinique discriminant|nom=tensions musculaires}}
|Stresseurs
** la {{Signe clinique discriminant|nom=fermeture des poings}}
|Stresseurs du quotidien : problèmes de couple, familiaux, financiers, pression au travail, décès d'un proche, etc.
** l'{{Signe clinique discriminant|nom=hyperréactivité}} (tape du pied, ne tient pas en place, fait les 100 pas, s'impatiente)
|-
** l'{{Signe clinique discriminant|nom=hyperventilation}}
! colspan="2" |Habitudes de vie
** les {{Signe clinique discriminant|nom=tremblements}}
|-
** les {{Signe clinique discriminant|nom=jambes molles}}
|Tabac
** l'{{Signe clinique discriminant|nom=évitement|affichage=évitement d'endroits|localisation=de lieu}} ou {{Signe clinique discriminant|nom=évitement|affichage=de situations|autre=de situations}}
|Quantifier nombre de cigarettes/jour, nombre de paquets-années
** une {{Signe clinique discriminant|nom=réaction de fuite}}
|-
*
|Alcool
* les symptômes affectifs incluent un {{Signe clinique discriminant|nom=affect|affichage=affect|qualité=anxieux}} et une {{Signe clinique discriminant|nom=humeur|affichage=humeur anxieuse|qualité=anxieuse}}<ref group="note">Beaucoup de qualificatifs descriptifs peuvent être utilisés comme nerveux, tendu, préoccupé, inquiet, craintif, timoré, effarouché, angoissé, apeuré, effrayé, terrifié, à fleur de peau, impatient, irritable, frustré, agité, effaré, perplexe.</ref>
|Consommation quotidienne
*
Consommation récente (intoxication)
* la pensée peut être affectée (symptômes cognitifs) :
** le {{Signe clinique discriminant|nom=langage|augmentation=1|affichage=langage accéléré}} et abondant
** le {{Signe clinique discriminant|nom=cours de la pensée|augmentation=1|affichage=cours de la pensée peut être accéléré}}
** la forme peut en être affectée, le patient pouvant avoir de la {{Signe clinique discriminant|nom=difficulté à s'exprimer|affichage=difficulté à s'exprimer}}
** une {{Signe clinique discriminant|nom=concentration|affichage=diminution de la concentration|diminution=1}}
** des {{Signe clinique discriminant|nom=troubles de mémoire|affichage=troubles de mémoire}} et de la {{Signe clinique discriminant|nom=confusion|affichage=confusion}}
** le contenu anxieux est vaste :
*** des {{Signe clinique discriminant|nom=phobies|affichage=phobies}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=craintes|affichage=craintes}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=inquiétudes|affichage=inquiétudes}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=angoisses|affichage=angoisses}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=peurs|affichage=peurs}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=appréhensions|affichage=appréhensions}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=préoccupations excessives|affichage=préoccupations excessives}} concernant divers aspects du quotidien
*** une {{Signe clinique discriminant|nom=peur de perdre le contrôle|affichage=peur de perdre le contrôle}}, {{Signe clinique discriminant|nom=peur de devenir fou|affichage=de devenir fou}}, {{Signe clinique discriminant|nom=peur d'être blessé|affichage=d'être blessé}}, {{Signe clinique discriminant|nom=peur de mourir|affichage=de mourir}}
*** une {{Signe clinique discriminant|nom=crainte du jugement des autres|affichage=crainte du jugement des autres}}, {{Signe clinique discriminant|nom=crainte des pensées|affichage=des pensées}}, des {{Signe clinique discriminant|nom=crainte des images mentales|affichage=images mentales}} ou de {{Signe clinique discriminant|nom=crainte des souvenirs effrayants|affichage=souvenirs effrayants}}
*** une {{Signe clinique discriminant|nom=anticipation de scénarios catastrophes|affichage=anticipation de scénarios catastrophes}}
*** la {{Signe clinique discriminant|nom=surestimation d'une menace|affichage=surestimation d'une menace}} ou {{Signe clinique discriminant|nom=surestimation d'un danger|affichage=d'un danger}}
*** le {{Signe clinique discriminant|nom=sentiment d'irréalité|affichage=sentiment d'irréalité}} ou de {{Signe clinique discriminant|nom=sentiment de détachement|affichage=détachement}}
*** des {{Signe clinique discriminant|nom=idées intrusives égodystones|affichage=idées intrusives égodystones}} (obsessions, ruminations, phobies d'impulsion)
*** des {{Signe clinique discriminant|nom=idées suicidaires|affichage=idées suicidaires}} et des {{Signe clinique discriminant|nom=idées hétéroagressives|affichage=idées hétéroagressives}}
** le {{Signe clinique discriminant|nom=jugement|affichage=jugement peut être altéré|diminution=1}} ou dysfonctionnel selon le niveau d'anxiété
** l'autocritique et l'introspection peuvent être adéquats.
*


Arrêt récent (sevrage)
==Examens paracliniques==
Pour les patients connus pour un trouble anxieux de longue date, la prescription d'examens paracliniques n'est pas nécessaire, à moins d'une décompensation subite ou d'un changement inexplicable de l'état.


CAGE au besoin
Pour les patients qui ne sont pas connus pour des troubles anxieux, les examens paracliniques de dépistage sont :
|-
|Drogue
|Type de drogue
Temps passé à consommer, à rechercher de la drogue, la place que la drogue prend dans la vie


Consommation quotidienne
* une {{Examen paraclinique|nom=FSC}}
* une {{Examen paraclinique|nom=glycémie}}
* les {{Examen paraclinique|nom=électrolytes}}
* la {{Examen paraclinique|nom=créatininémie}}
* la {{Examen paraclinique|nom=TSH}}.


Consommation récente (intoxication)
Plusieurs autres examens paracliniques peuvent être demandés, si l'on suspecte des maladies médicales spécifiques<ref name=":1" /><ref name=":0" /> :


Arrêt récent (sevrage)
* un {{Examen paraclinique|nom=ECG}} (si infarctus ou arythmie suspectés)
|-
* un {{Examen paraclinique|nom=EEG}} (si épilepsie suspectée)
|Activité physique
* un {{Examen paraclinique|nom=dosage des catécholamines urinaires de 24 heures}} pour éliminer un phéochromocytome
|Quantité/intensité, sédentarité
* l'{{Examen paraclinique|nom=urémie}}
|-
* un {{Examen paraclinique|nom=bilan hépatique}}
|Café et stimulants
* un {{Examen paraclinique|nom=gaz sanguin}}
|Consommation quotidienne
* un {{Examen paraclinique|nom=dépistage urinaire des drogues de rue}}
Consommation récente (intoxication)
* une {{Examen paraclinique|nom=radiographie pulmonaire}}
* une {{Examen paraclinique|nom=TDM cérébrale}}
* la {{Examen paraclinique|nom=calcémie}}, la {{Examen paraclinique|nom=phosphorémie}} et la {{Examen paraclinique|nom=magnésémie}}
* et plusieurs autres tests, si l'on suspecte des maladies médicales spécifiques.


Arrêt récent (sevrage)
== Drapeaux rouges ==
|-
Chez les patients qui se présentent pour des symptômes d'anxiété, les drapeaux rouges sont<ref name=":0" /> :
|Sommeil
|Insomnie (difficulté d'endormissement, à maintenir le sommeil, réveil tôt)
|}
{| class="wikitable"
|+PQRST
!Trouvaille
!Trouble de
l'adaptation
!SSPT
!TAG
!Anxiété de
séparation
!Phobies
!Trouble panique
!TOC
|-
|Provoqué
|<small>Évènement récent</small>
<small>(non traumatique)</small>


<small>Les stresseurs ne sont pas exceptionnels, il font partie de la vie quotidienne d'un grand nombre de personnes</small>
* des {{Drapeau rouge|nom=idées suicidaires}}<ref group="note">Le taux de suicide des personnes atteintes de troubles anxieux est semblable (environ 10%) à celui de celles atteintes de dépression majeure ou de schizophrénie. Le risque suicidaire est particulièrement à surveiller dans le trouble panique.</ref>
|<small>Évènement récent</small>
* des {{Drapeau rouge|nom=idées homicidaires}}
<small>traumatique</small>
* une {{Drapeau rouge|nom=hypoxie}}
* une {{Drapeau rouge|nom=détresse respiratoire}}
* une {{Drapeau rouge|nom=convulsion}}
* une {{Drapeau rouge|nom=altération de l'état de conscience}}/{{Drapeau rouge|nom=confusion}}
* de la {{Drapeau rouge|nom=fièvre}}.


<small>(exposition à une menace de mort, à la mort effective, à une blessure grave ou à des violences sexuelles)</small>
== Approche clinique ==
|<small>Soucis constants et disproportionnés</small>
*
<small>sur éléments de la vie quotidienne</small>
*
|<small>Séparation de la figure</small>
{| class="wikitable"
<small>d'attachement</small>
|+Différenciation des troubles anxieux <ref name=":2" />
|<small>Objets ou situations particulières :</small> <small>animaux, environnement naturel (hauteur, eau, tempêtes), médical (sang, chirurgie, hypochondrie), situationnel (transports public, ponts, ascenseurs, avion, ponts, espaces clos), situation sociale</small>
!Trouble
|<small>RIEN DE PARITCULIER</small>
!Provoqué
<small>*Attaques spontanées qui surviennent "dans un ciel bleu", la nuit</small>
!Pallié
|<small>Obsessions</small>
!Symptômes
!Durée
|-
|-
|Pallié
!Trouble de l'adaptation
|R<small>etrait du stresseur</small>
|<small>Évitement</small>
|
|
* Événement récent (non traumatique). Les stresseurs ne sont pas exceptionnels, ils font partie de la vie quotidienne d'un grand nombre de personnes.
|
|
|<small>Évitement des objets ou situations anxiogènes</small>
* Retrait du stresseur
|
|
|<small>Compulsion (rituels)</small>
* Symptômes émotionnels, comportementaux démesurés en réponse à un stress identifiable, altérant le fonctionnement, mais ne répondant pas aux critères d'un trouble anxieux.
|
* Les symptômes apparaissent dans les 3 mois suivant l'événement et disparaissent en moins de 6 mois après le retrait du stresseur.
|-
|-
|Symptômes
!Trouble de stress post-traumatique
|<small>Symptômes émotionnels comportementaux démesurés en réponse à un stress identifiable, altérant le fonctionnement, mais ne répondant pas aux critères d'un trouble anxieux</small>
|
|<small>Flashbacks, cauchemars répétitifs, reviviscence (souvenirs répétitifs et envahissants de l'événement), sentiment de détachement</small>
* Événement récent traumatique (exposition à une menace de mort, à la mort effective, à une blessure grave ou à des violences sexuelles).
|<small>Soucis excessifs avec appréhension, voit le pire dans toutes les situations, tensions musculaires, sommeil affecté, irritabilité, fatigue, sensation d'être à bout de tout, concentration et mémoire affectées</small>
|
|<small>Croit qu'un malheur peut arriver à la figure d'attachement : accident, kidnapping, a se retrouver perdu), appréhension à rester seul ou sans la figure d'attachement, refus de dormir en dehors de la maison ou sans être à proximité de la figure d'attachement</small>
* Évitement
|<small>Agoraphobie : peur des situations où il serait difficile d'obtenir de l'aide, difficulté à sortir de chez soi</small>
|
<small>Phobie spécifique/phobie sociale : peur intense d'un objet ou d'une situation, peur de parler en public</small>
* Flashbacks, cauchemars répétitifs, reviviscence (souvenirs répétitifs et envahissants de l'événement), sentiment de détachement.
|<small>Tachycardie, palpitations, dyspnée, diaphorèse, paresthésies, tremblements, douleur thoracique,  nausées, confusion, dépersonnalisation, déréalisation, difficulté à parler, peur de mourir, peur d'étouffer, etc.</small>
|
|<small>Obsessions (idées, impulsions ou représentations récurrentes, intrusives et inappropriées que l'on veut réprimer)</small>
* Les symptômes durent plus d'un mois après l'événement.
<small>Compulsions (comportements, actes mentaux répétitifs exécutés dans le but de soulager temporairement l'anxiété)</small>
|-
|-
|Temps
!Trouble d'anxiété généralisée
|<small>Sx apparaissent dans les 3 mois suivant l'évènement et disparaissent en moins de 6 mois après le retrait du stresseur</small>
|
|<small>Sx durent plus d'un mois après l'évènement</small>
* Soucis constants et disproportionnés au sujet des éléments de la vie quotidienne.
|<small>Sx surviennent la plupart du temps durant au moins 6 mois</small>
|
|<small>Sx persistent au moins 4 semaines chez enfants/adolescents et au moins 6 mois chez l'adulte</small>
|
* Soucis excessifs avec appréhension, voit le pire dans toutes les situations, tensions musculaires, sommeil affecté, irritabilité, fatigue, sensation d'être à bout de tout, concentration et mémoire affectées.
|
|
|<small>Montée brusque de craintes intenses qui atteint son acmé en quelques minutes</small>
* Les symptômes surviennent la plupart du temps durant au moins 6 mois.
|<small>Les obsessions ou compulsions sont à l'origine d'une perte de temps considérable (plus d'une heure par jour)</small>
|-
|-
|Quantité/qualité
!Anxiété de séparation
| colspan="7" |Impact sur les activités du quotidien, dysfonctionnement significatif dans le travail, la vie de couple, la vie sociale
|
Niveau de souffrance
* Séparation de la figure d'attachement.
 
|
Spécificateurs spécifiques à chaque cause d'anxiété primaire
|
|}
* Croit qu'un malheur peut arriver à la figure d'attachement : accident, enlèvement, se retrouver perdu, appréhension à rester seul ou sans la figure d'attachement, refus de dormir en dehors de la maison ou sans être à proximité de la figure d'attachement.
 
|
{| class="wikitable"
* Les symptômes persistent au moins 4 semaines chez les enfants/adolescents et au moins 6 mois chez l'adulte.
|+Revue des systèmes (à rechercher pour le diagnostic différentiel)
| colspan="2" |'''Neurologique'''
|-
|SEP
|troubles sensitifs, moteurs, visuels
|-
|Migraine
|Céphalée localisée, pulsatile, no/vo, photophobie, phonophobie
|-
|HSA
|pire céphalée connue, signes méningés
|-
| colspan="2" |'''Endocrinien'''
|-
|HypoT4
|frilosité, peau sèche, cheveux cassants, constipation, prise de poids, méno-métrorragies
|-
|HyperT4
|palpitations, bouffées de chaleur, nervosité, perte de poids, diarrhée, mains moites, polyphagie
|-
|Diabète
|polyurie, polyphagie, polydipsie, perte de poids
|-
| colspan="2" |'''Cardio-pulmonaire'''
|-
| colspan="2" |dyspnée, douleur thoracique, nausées, diaphorèse, orthopnée, dyspnée paroxystique nocturne, OMI, palpitations
syncope/lipothymie, toux, hémoptysie
|}
==Examen physique et examen mental==
Il est important de rechercher la présence d'une affection médicale pouvant se manifester par des symptômes anxieux. Ainsi, un '''examen physique complet''' doit être effectué.
 
À l''''examen menta'''l, certains éléments non spécifiques à un trouble anxieux peuvent être observés.
{| class="wikitable"
| colspan="2" |'''Activité psychomotrice'''
|-
|-
!Phobies
|
|
* Objets ou situations particulières : animaux, environnement naturel (hauteur, eau, tempêtes), médical (sang, chirurgie, hypocondrie), situationnel (transports publics, ponts, ascenseurs, avions, espaces clos), situation sociale.
|
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|-
* Évitement des objets ou situations anxiogènes
|
|
* Agoraphobie : peur des situations où il serait difficile d'obtenir de l'aide, difficulté à sortir de chez soi
* Phobie spécifique : peur intense d'un objet, d'une situation
* Phobie sociale :  peur de parler en public, d'être le centre de l'attention
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|
|-
|-
!Trouble panique
|
|
* Rien de particulier
* Attaques spontanées qui surviennent « dans un ciel bleu », la nuit
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|-
| colspan="2" |'''Endocrinien'''
|-
|
|
* Tachycardie, palpitations, dyspnée, diaphorèse, paresthésies, tremblements, douleur thoracique,  nausées, confusion, dépersonnalisation, déréalisation, difficulté à parler, peur de mourir, peur d'étouffer, etc.
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* Montée brusque de craintes intenses qui atteint son acmé en quelques minutes.
|-
|-
!Trouble obsessionnel-compulsif
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* Obsessions
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|-
* Compulsions (rituels)
|
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* Obsessions (idées, impulsions ou représentations récurrentes, intrusives et inappropriées que l'on veut réprimer)
* Compulsions (comportements, actes mentaux répétitifs exécutés dans le but de soulager temporairement l'anxiété)
|
|
* Les obsessions ou les compulsions sont à l'origine d'une perte de temps considérable (plus d'une heure par jour).
|}
|}


==Investigation==
== Traitement ==
Rappelons qu'il est important de rechercher la présence d'une affection médicale pouvant se manifester par des symptômes anxieux. Un bilan physique de base est de rigueur et des examens doivent additionnels peuvent être effectués en fonction de la présentation clinique (p. ex. : un ECG pour éliminer un problème cardiaque, un EEG pour éliminer une épilepsie temporale, un dosage de catécholamines urinaires de 24 heures pour éliminer un phéochromocytome se manifestant par des attaques de panique).


Bilan physique de base :
Le traitement de l'anxiété dépend de la maladie sous-jacente. 
* Formule sanguine complète
* Fonction rénale : urée et créatinine
* Analyse d'urine (SMU/DCA)
* Glycémie
* Fonction hépatique : ALT, GGT, phosphatase alcaline
* Électrolytes (sodium, potassium, chlore)
* Calcium, phosphore, magnésium
* Bilan thyroïdien (TSH, T4)
* Dosage vitamine B12
* Bilan toxicologique
Examens additionnels selon la présentation clinique : ECG, radiographie pulmonaires, TDM cérébral, consultation en neurologie


== Prise en charge des troubles anxieux ==
* Si le patient présente une maladie physique qui provoque de l'anxiété secondairement, le traitement est celui de la maladie physique sous-jacente.
Le trouble panique et le trouble d’anxiété généralisée répondent bien à la pharmacothérapie, surtout si couplée à une psychothérapie d’approche cognitivo-comportementale. Voici quelques raisons de commencer un traitement:
* S'il n'y a pas de maladie sous-jacente, le traitement de l'anxiété est celui des troubles anxieux.
* souffrance marquée
* degré de handicap ou dysfonctionnement significatif: anxiété d’anticipation, patient moins fonctionnel, ou évitement, perte d’emploi…
* diagnostic clair: présence d’une ou plusieurs attaques de panique bien documentées, anxiété objectivable ;
* risque de suicide condition compliquée par de la comorbidité: ex.: dépression majeure, toxicomanie, autre maladie physique.
<nowiki>*</nowiki>On désigne de plus en plus les psychotropes par leur mécanisme d’action. S’il ne s’agit pas d’une erreur de qualifier les ISRS d’antidépresseurs, il peut être utile dans le cas présent d’insister sur le traitement «anti-anxieux».


<nowiki>*</nowiki>Aussi, de façon générale, les doses visées seront plus élevées dans les troubles anxieux que dans les troubles de l’humeur.
=== Maladie physique ===
# [[Anxiété (situation clinique)#Trouble de l.27adaptation|Trouble de l'adaptation]]
S'il s'agit d'une maladie physique, le traitement est celui de la cause sous-jacente et pourrait inclure selon le cas :
# [[Anxiété (situation clinique)#.C3.89tat de stress post-traumatique|État de stress post-traumatique]]
# [[Anxiété (situation clinique)#Trouble anxieux g.C3.A9n.C3.A9ralis.C3.A9|Trouble anxieux généralisé]] (TAG)
# [[Anxiété (situation clinique)#Angoisse de s.C3.A9paration|Angoisse de séparation]]
# [[Anxiété (situation clinique)#Phobies|Phobies]]
## Agoraphobie
## Anxiété sociale (phobie sociale)
## Phobie spécifique
# [[Anxiété (situation clinique)#Trouble panique|Trouble panique]]
# Trouble obsessionnel compulsif (TOC)


=== Trouble de l'adaptation ===
* une {{Traitement|nom=réhydratation}}
* un traitement {{Traitement pharmacologique|nom=antiarythmique|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}
* une {{Traitement pharmacologique|nom=antibiothérapie|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}
* une {{Traitement|nom=oxygénothérapie}}
* une {{Traitement|nom=intubation endotrachéale}}
* etc.
{{Encart
| contenu = Chez les enfants et les adolescents, la paroxetine et la venlafaxine sont à éviter en raison de l'augmentation des idéations suicidaires.
| type = erreur
}}


=== État de stress post-traumatique ===
=== Traitements non pharmacologiques de l'anxiété primaire ===
{{Encart
| contenu = Généralement, l'approche combinée de la psychothérapie, de la pharmacothérapie et du changement des habitudes de vie donne les meilleurs résultats.
| type = confirmation
}}
S'il s'agit d'un trouble anxieux, le traitement pourrait inclure plusieurs des éléments suivants<ref name=":1" /><ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Theresa|nom1=Lahousen|prénom2=Hans-Peter|nom2=Kapfhammer|titre=[Anxiety disorders - clinical and neurobiological aspects]|périodique=Psychiatria Danubina|volume=30|numéro=4|date=2018-12|issn=0353-5053|pmid=30439809|doi=10.24869/psyd.2018.479|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30439809/|consulté le=2023-02-13|pages=479–490}}</ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Chapdelaine|prénom2=Jean-Daniel|nom2=Carrier|prénom3=Louise|nom3=Fournier|prénom4=Arnaud|nom4=Duhoux|titre=Treatment adequacy for social anxiety disorder in primary care patients|périodique=PloS One|volume=13|numéro=11|date=2018|issn=1932-6203|pmid=30395608|pmcid=6218038|doi=10.1371/journal.pone.0206357|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30395608/|consulté le=2023-02-13|pages=e0206357}}</ref><ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Karl|nom1=Rickels|prénom2=Hans Juergen|nom2=Moeller|titre=Benzodiazepines in anxiety disorders: Reassessment of usefulness and safety|périodique=The World Journal of Biological Psychiatry: The Official Journal of the World Federation of Societies of Biological Psychiatry|volume=20|numéro=7|date=2019-09|issn=1814-1412|pmid=30252578|doi=10.1080/15622975.2018.1500031|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30252578/|consulté le=2023-02-13|pages=514–518}}</ref><ref name=":08">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Suma P.|nom1=Chand|prénom2=Raman|nom2=Marwaha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262212|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470361/|consulté le=2023-02-13}}</ref>.


=== Trouble d’anxiété généralisée (TAG) ===
* La {{Traitement|nom=psychothérapie}} est indiquée chez la plupart des patients : la {{Traitement|nom=thérapie cognitivo-comportementale}}, la {{Traitement|nom=thérapie cognitive basée sur la pleine conscience}}<ref group="note">''Mindfulness-based cognitive therapy'' en anglais</ref> et la {{Traitement|nom=thérapie d'acceptation et d'engagement}}<ref group="note">''Acceptance commitment therapy'' en anglais</ref> sont recommandées<ref>{{Citation d'un ouvrage|langue=en|prénom1=Jennifer|nom1=Apolinário-Hagen|prénom2=Marie|nom2=Drüge|prénom3=Lara|nom3=Fritsche|titre=Anxiety Disorders|volume=1191|passage=291–329|éditeur=Springer Singapore|date=2020|isbn=978-981-329-704-3|isbn2=978-981-329-705-0|doi=10.1007/978-981-32-9705-0_17|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/978-981-32-9705-0_17|consulté le=2023-03-03}}</ref>.
<u>Première ligne : ISRS et ISRSN</u>
* Si les patients sont anxieux, il est judicieux de {{Traitement|nom=cesser tout stimulant}} (café, thé, boissons énergisantes, etc.) et de {{Traitement|nom=cesser la consommation d'alcool}} qui prédispose au sevrage et à la fragmentation du sommeil récupérateur.
* L'{{Traitement|nom=activité physique régulière}} ainsi que la {{Traitement|nom=méditation de pleine conscience}} sont des traitements adjuvants recommandés.{{Encart
| contenu = Concernant la médication, l'adage « Start low, go slow » est de mise.
| type = confirmation
}}


o  Peuvent augmenter l’anxiété dans les 2-3 premières semaines de tx, donc on combine avec une benzo les premiers temps pour favoriser l’observance
=== Pharmacothérapie de l'anxiété primaire ===
 
Voici quelques raisons qui justifient l'initiation d'un traitement pour un trouble anxieux :
o  Prozac reconnu pour être le plus anxiogène à l’opposé de Zoloft, Cipralex et Paxil
* une souffrance marquée
 
* une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants
<u>Deuxième ligne : TCA</u>
* un diagnostic clair et une anxiété objectivable
 
* la présence d'un risque suicidaire.
o  Efficaces mais comportent létalité importante en cas de surdose et présente plusieurs effets secondaires (xérostomie, hypotension)
{| class="wikitable"
 
|+Différentes classes de médicaments recommandés pour les troubles anxieux
=== Angoisse de séparation ===
!Classe de médicaments
 
!Commentaires
=== Phobies ===
|-
 
!Antidépresseurs
=== Trouble panique ===
|
<u>Première ligne : ISRS et ISRSN</u>
* Les '''inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine''' ({{Traitement pharmacologique|nom=fluoxétine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=sertraline|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=paroxétine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=escitalopram|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} et {{Traitement pharmacologique|nom=citalopram|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}) et les '''inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline''' ({{Traitement pharmacologique|nom=venlafaxine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} et {{Traitement pharmacologique|nom=duloxétine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}) sont des traitements de première ligne des troubles anxieux.
 
* Les '''antidépresseurs tricycliques''' ({{Traitement pharmacologique|nom=amitriptyline|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=imipramine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} et {{Traitement pharmacologique|nom=nortriptyline|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}) sont utiles dans le traitement des troubles anxieux, mais provoquent des effets indésirables importants en raison de leurs effets anticholinergiques.
<u>Deuxième ligne : TCA et Réméron</u>
* Il est important d'être vigilant, particulièrement dans les 2 premières semaines de traitement avec un antidépresseur, en raison de l'augmentation du risque de suicide<ref name=":1" />.
 
* Généralement, un '''délai de 2 à 4 semaines est nécessaire avant de voir une amélioration des symptômes,''' alors que la réponse optimale peut prendre 12 semaines ou plus. De plus, il est possible que l’atteinte de la dose efficace soit limitée par l’intolérance du patient à la médication et que l’augmentation des doses doive se faire plus lentement.<ref name=":1" />
Il faut un délai de 2-4 semaines avant de voir une amélioration des sx avec les ISRS alors que la réponse complète peut prendre 12 semaines ou plus. De plus, il est possible que l’atteinte de la dose efficace soit limitée par l’intolérance du patient au Rx et que l’augmentation doit donc se faire plus lentement. Il est à noter aussi que la dose efficace des ISRS en anxiété est '''plus haute''' que celle en dépression.
* Il est à noter que la dose efficace d'antidépresseurs pour le traitement d'un trouble anxieux est '''plus élevée''' que celle utilisée pour le traitement de la dépression. La durée de traitement est également '''plus longue'''.<ref name=":1" />
 
* On recommande de poursuivre le traitement '''jusqu'à un an à la suite de la résolution des symptômes''' afin d'éviter le risque de rechute.
Qu'en est-il des benzodiazépines? Elles ont un délai d’action rapide et sont efficaces en situation de stress aigu intense, mais présentent de nombreux désavantages en utilisation chronique. Donc;
|-
!Benzodiazépines
|
* Les benzodiazépines ({{Traitement pharmacologique|nom=lorazépam|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=clonazépam|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=diazépam|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}}) sont utilisées pour la gestion à court terme de l'anxiété. Ils agissent rapidement et soulagent en 30 minutes à une heure. Ils sont efficaces pour favoriser la relaxation et réduire les tensions musculaires et autres symptômes d'anxiété. Parce qu'ils agissent rapidement, ils sont efficaces pour les crises de panique ou les épisodes accablants. L'utilisation à long terme peut nécessiter des doses plus élevées pour obtenir le même effet, ce qui peut entrainer des problèmes de tolérance et de dépendance.
* Les benzodiazépines doivent être employées avec prudence, car leur principal inconvénient consiste en un risque accru de dépendance. Selon la situation, il faut opter pour une molécule conformément à son début d'action (rapide ou intermédiaire) et à sa demi-vie d'élimination (courte, intermédiaire ou longue)<ref name=":0" />.
** Dans les crises d'anxiété aiguës et '''sévères''' (ex. attaques de panique violentes ou autres troubles anxieux aigus envahissants), les benzodiazépines à début d'action rapide sont à privilégier.
** Dans certains cas, en l'absence de réponse aux antidépresseurs, un traitement efficace avec des benzodiazépines durant plusieurs mois peut être justifié. Dans ce contexte, les benzodiazépines à longue demi-vie d'élimination sont privilégiées, car elles sont moins susceptibles d'entrainer une dépendance que les molécules à demi-vies d'élimination courte ou intermédiaire.
|-
!Antipsychotiques
|
* Les {{Traitement pharmacologique|nom=antipsychotiques atypiques|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} à faible dose sont utilisés lorsque l'effet des benzodiazépines est insuffisant.
|-
!Bêta-bloquants
|
* Les {{Traitement pharmacologique|nom=bêta-bloquants|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=|duration=}} (propranolol et aténolol) contrôlent les symptômes physiques de l'anxiété tels que le rythme cardiaque rapide, la voix tremblante, la transpiration, les étourdissements et le tremblement des mains. Ils sont les plus utiles pour les phobies, en particulier la phobie sociale.<ref name=":08" />
|}


Ø Tx de fond = ISRS/ISRSN
== Suivi ==
En ce qui a trait à l'anxiété primaire, le suivi est préférablement multidisciplinaire et composé :


Ø Tx de support en aigu = benzodiazépines
* d'une infirmière en santé mentale
* d'un psychiatre
* d'un psychologue
* d'un travailleur social
* du médecin de famille
* d'un pharmacien.


=== Trouble obsessionnel-compulsif ===
Les membres de la famille doivent être informés sur le trouble, aider à surveiller les symptômes et fournir un soutien.


==Suivi==
Bien qu'il existe des traitements psychothérapeutiques et pharmacologiques efficaces, plusieurs patients nécessiteront une intervention à long terme. L'anxiété est souvent banalisée, malgré son début dès l'enfance et une évolution le plus souvent chronique.
Il est important d'être vigilant dans les 2 premières semaines de traitement avec un antidépresseur en raison de l'augmentation du risque de suicide.


==Drapeaux rouges==
== Complications ==
Il est incontournable d'évaluer la présence d'idées suicidaires et de tendances automutilatrices car :
Les complications de l'anxiété comprennent<ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un lien web|titre=Anxiety disorders - Diagnosis and treatment - Mayo Clinic|url=https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/anxiety/diagnosis-treatment/drc-20350967|site=www.mayoclinic.org|consulté le=2023-03-01}}</ref> :
* une attaque de panique ou un épisode d'exacerbation des symptômes anxieux pout pousser le patient vers un geste suicidaire  comme étant une "solution immédiate et radicale";
* une diminution des {{Complication|nom=Activités de la vie domestique|affichage=AVD|diminution=1}}/{{Complication|nom=Activités de la vie quotidienne|diminution=1|affichage=AVQ}}
* le taux de suicide chez les personnes atteintes de troubles anxieux est du même ordre (environ 10%) que dans la dépression majeure et la schizophrénie. Le risque suicidaire est particulièrement à surveiller dans le trouble panique;
* une diminution de la {{Complication|nom=qualité de vie}}
* rappelons qu'il faut demeurer vigilant dans les 2 premières semaines de traitement avec un antidépresseur en raison de l'augmentation du risque de suicide.
* une augmentation du risque de {{Complication|nom=maladie cardiovasculaire}}
==Population particulière==
* la {{Complication|nom=dépression}} et les {{Complication|nom=troubles neurocognitifs}}<ref group="note">L'anxiété pathologique et le stress chronique conduiraient à une dégénérescence structurale et altèreraient le fonctionnement de l'hippocampe et du cortex préfrontal. Ceci expliquerait un risque accru de développer des troubles neuropsychiatriques, comme la dépression et la démence.</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Linda|nom1=Mah|prénom2=Claudia|nom2=Szabuniewicz|prénom3=Alexandra J.|nom3=Fiocco|titre=Can anxiety damage the brain?:|périodique=Current Opinion in Psychiatry|volume=29|numéro=1|date=2016-01|issn=0951-7367|doi=10.1097/YCO.0000000000000223|lire en ligne=http://journals.lww.com/00001504-201601000-00010|consulté le=2023-03-03|pages=56–63}}</ref>
* un {{Complication|nom=trouble d'utilisation de substances}}
* de l'{{Complication|nom=insomnie}}
* des {{Complication|nom=problèmes gastro-intestinaux}}
* des {{Complication|nom=Céphalée (symptôme)|affichage=céphalées}} et de la {{Complication|nom=douleur chronique}}
* de l'{{Complication|nom=isolement social}}
* une {{Complication|nom=détresse psychologique|affichage=détresse psychologique importante|quantité=importante}} et un {{Complication|nom=fonctionnement psychosocial|affichage=effet invalidant sur le fonctionnement psychosocial|qualité=altéré}} des personnes atteintes
* des {{Complication|nom=dysfonctionnement scolaire|affichage=dysfonctions à l'école}} ou {{Complication|nom=dysfonctionnement profesionnel|affichage=au travail}}
* une {{Complication|nom=estime de soi|affichage=perte importante de l'estime de soi|diminution=1}}
* une {{Complication|nom=qualité de vie|diminution=1|affichage=diminution de la qualité de vie}}
* un {{Complication|nom=suicide}} <ref group="note">10 fois plus élevé que celui de la population générale.</ref>.
Les troubles anxieux ont une morbidité très élevée s'il y a présence de toxicomanie, d'alcoolisme et de dépression majeure.


=== Pédiatrie ===
== Notes ==
Chez les enfants et les adolescents, la paroxetine et la venlafaxine sont à éviter en raison de l'augmentation des idéations suicidaires.<references group="note" />
<references group="note" />


== Références ==
== Références ==
<references />
{{Article importé d'une source
| accès = 2023/02/11
| source = StatPearls
| version_outil_d'importation = 0.2a
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| révision = 2022/05/08
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| nom = Anxiety
}}<references />

Dernière version du 17 avril 2024 à 19:13

Anxiété
Approche clinique
Caractéristiques
Symptômes discriminants Confusion, Orthopnée, Prise de poids, Phobie sociale, Attaque de panique, Manie, Dyspnée (symptôme), Dyspnée paroxystique nocturne, Photophobie, Céphalée (symptôme), ... [+]
Signes cliniques discriminants
Confusion, Agitation, Hyperventilation, Troubles de mémoire, Inquiétudes, Tremblements (signe clinique), Attitude, Besoin de réassurance, Activité psychomotrice, Hypervigilance, ... [+]
Examens paracliniques
Urémie, Calcémie, Glycémie, Électrolytes, TSH, Bilan hépatique, Radiographie pulmonaire, Magnésémie, ECG, Gaz sanguin, ... [+]
Drapeaux rouges
Confusion, Détresse respiratoire, Convulsion, Altération de l'état de conscience (signe clinique), Hypoxie, Température corporelle élevée (signe clinique), Idées homicidaires, Idéations suicidaires (signe clinique)
Informations
Terme anglais Anxiety
Wikidata ID Q154430
SNOMED CT ID 20150731
Spécialités Psychiatrie, Médecine familiale, Médecine d'urgence


L'anxiété est liée à la peur[note 1] et se manifeste comme un état d'humeur orienté vers l'avenir et la survie. Elle consiste en un système complexe de réponses physiologiques, affectives, cognitives et comportementales associées à la préparation aux événements anticipés ou aux circonstances perçues comme menaçantes. L'anxiété pathologique est déclenchée lorsqu'il y a une surestimation de la menace perçue ou une appréciation erronée du danger d'une situation qui conduit à des réponses excessives et inappropriées.[1]

Des auteurs ont fait valoir que l'anxiété touche à tous les aspects de l'existence humaine :

  • les aspects physiologiques, psychologiques et comportementaux
  • la vie sociale, la culture et la religion
  • l'enfance, la famille et la grossesse
  • la santé physique.
__NOVEDELETE__
Objectif du CMC
Anxiété (69)

Épidémiologie

L'anxiété est l'un des troubles psychiatriques les plus fréquents dans la population générale. Aux États-Unis, les troubles anxieux sont les plus répandus parmi toutes les classes de troubles mentaux avec une prévalence à vie de 28,8 % et une prévalence annuelle de 18,1 %. Parmi les troubles anxieux, la phobie spécifique est la plus fréquente avec une prévalence annuelle de 12,1 %. Elle est suivie par l'anxiété sociale (phobie sociale) avec une prévalence annuelle de 7,4 %. L'agoraphobie serait le trouble anxieux le moins fréquent avec une prévalence annuelle de 2,5 %. Les troubles anxieux surviennent plus souvent chez les femmes que chez les hommes avec un ratio d'environ 2:1.[2][3][4]

L'apparition de symptômes d'anxiété après l'âge de 45 ans évoque la possibilité d'une cause organique sous-jacente.

Les troubles anxieux surviennent habituellement durant l'enfance et entrainent une souffrance et un handicap importants. Ils connaissent une évolution chronique et récurrente la vie durant.

L'inhibition comportementale en réponse aux étrangers (peur de l'étranger) ou à des situations nouvelles est fréquemment observée lors du développement normal des enfants. Elle débute vers 8 ou 9 mois et cesse généralement vers 2 ans. Ce trait, lorsqu'il est extrême, confère un risque 3 à 4 fois plus élevé de développer un trouble d'anxiété sociale (phobie sociale). C'est aussi un facteur de risque de développer d'autres troubles anxieux, une dépression et un abus de substance comorbide.[5]

L'âge médian d'apparition des troubles anxieux est le suivant[6] :

  • < 5 ans pour le mutisme sélectif
  • l'anxiété de séparation vers 6 ans
  • la phobie spécifique vers 8 ans
  • l'anxiété sociale vers 13 ans
  • l'agoraphobie vers 20 ans
  • le trouble panique vers 25 ans
  • le trouble d'anxiété généralisée vers 30 ans.

Dans leur ensemble, les troubles anxieux sont marqués par un début précoce et un âge médian d'apparition à 11 ans. Chez les enfants et les adolescents, la prévalence à vie des troubles anxieux est estimée entre 15 et 20 %.[7]

Jusqu'à 75 % des sujets présentent d'autres comorbidités psychiatriques : un autre trouble anxieux, une dépression, un abus d'alcool ou d'autres substances, un trouble de la personnalité ou un trouble bipolaire.[2]

Étiologies

L'anxiété, en tant que symptôme, se retrouve dans de nombreuses affections psychiatriques. L'anxiété peut être causée par ou accompagner une des principales affections suivantes[8][9], cette liste n'étant pas exhaustive.

Étiologies de l'anxiété[10][11][2]
Catégories Étiologies
Troubles anxieux primaires
Troubles anxieux comorbides à une autre affection psychiatrique
Troubles anxieux secondaires à une affection médicale
Troubles anxieux induits par une substance/un médicament (intoxication ou sevrage)

Physiopathologie

Anxiété normale et anxiété pathologique

L'anxiété normale (ou adaptative) est une réaction directe mais temporaire, proportionnée et appropriée aux changements, aux menaces ou aux dangers potentiels dans l'environnement. Elle vise à assurer la survie et l'adaptation de l'individu. Au contraire, les troubles anxieux sont des maladies (et non des réactions) qui surviennent sans lien réaliste avec les circonstances extérieures et qui génèrent une détresse subjective persistante. Les caractéristiques distinctives de l'anxiété pathologique (ou maladaptative) par rapport à l'anxiété normale sont[2] :

  • l'intensité et la durée de l'anxiété pathologique sont beaucoup plus importantes qu'attendu, compte tenu des circonstances déclenchantes et du contexte familial, social ou culturel
  • l'anxiété pathologique entraine une incapacité ou devient invalidante pour le fonctionnement psychosocial ou professionnel
  • le fonctionnement est perturbé par l'évitement de certaines situations ou d'objets en particulier, dans le but de réduire l'anxiété
  • l'anxiété pathologique se manifeste par des symptômes physiques significatifs sur le plan clinique (état d'excitation physiologique), bien que des symptômes physiques inexpliqués puissent aussi être courants chez les personnes non atteintes de troubles anxieux.

Physiologie

Le système limbique constitue le substrat cérébral servant au traitement des réponses émotionnelles incluant l'anxiété. Plus précisément, l'amygdale joue un rôle particulièrement important dans le traitement des informations pertinentes pour la survie de l'individu et l'initiation des comportements défensifs associés à la peur ou à l'agressivité, par l'intermédiaire du « circuit de la peur et de l'anxiété ». En effet, elle stimule l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et le système nerveux sympathique. L' hippocampe, quant à lui, est impliqué dans la mémoire émotionnelle des événements.

Les principaux neurotransmetteurs impliqués dans l'anxiété sont la sérotonine (5-HT), la noradrénaline (NA) et l'acide gamma-aminobutyrique (GABA), ce dernier étant le principal neurotransmetteur inhibiteur du SNC chez les mammifères. Les troubles anxieux, comme tous les troubles mentaux, sont considérés comme multifactoriels et impliquent une interaction complexe entre des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.[12]

Le système nerveux autonome, en particulier le système nerveux sympathique, est à l'origine de la plupart des symptômes de l'anxiété[13]. L'amygdale joue un rôle important dans la modération de la peur et de l'anxiété. On a constaté que les patients souffrant de troubles anxieux montraient une réponse accrue de l'amygdale aux signaux d'anxiété. Les structures de l'amygdale et du système limbique sont connectées aux régions du cortex préfrontal[14], et les anomalies d'activation préfrontales et limbiques peuvent être inversées par des interventions psychologiques ou pharmacologiques.[13]

Évaluation clinique

Facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque de développer un trouble anxieux sont[2][15][16][17] :

Questionnaire

Les éléments d'histoire à rechercher à l'anamnèse sont[19] :

En fonction du contexte, une revue des systèmes peut être indiquée[19] :

Les symptômes psychologiques d'anxiété à rechercher sont[19] :

Au questionnaire, lorsque la cause de l'anxiété est considérée comme psychologique/psychiatrique, il faut en cibler plus précisément la cause.

Examen clinique

Il est important de rechercher la présence d'une affection médicale pouvant se manifester par des symptômes anxieux et, en particulier, d'éliminer des affections physiques potentiellement fatales. Ainsi, un examen physique complet doit être effectué.

À l'examen mental, certains éléments d'un trouble anxieux peuvent être observés[20] :

Examens paracliniques

Pour les patients connus pour un trouble anxieux de longue date, la prescription d'examens paracliniques n'est pas nécessaire, à moins d'une décompensation subite ou d'un changement inexplicable de l'état.

Pour les patients qui ne sont pas connus pour des troubles anxieux, les examens paracliniques de dépistage sont :

Plusieurs autres examens paracliniques peuvent être demandés, si l'on suspecte des maladies médicales spécifiques[12][2] :

Drapeaux rouges

Chez les patients qui se présentent pour des symptômes d'anxiété, les drapeaux rouges sont[2] :

Approche clinique

Différenciation des troubles anxieux [15]
Trouble Provoqué Pallié Symptômes Durée
Trouble de l'adaptation
  • Événement récent (non traumatique). Les stresseurs ne sont pas exceptionnels, ils font partie de la vie quotidienne d'un grand nombre de personnes.
  • Retrait du stresseur
  • Symptômes émotionnels, comportementaux démesurés en réponse à un stress identifiable, altérant le fonctionnement, mais ne répondant pas aux critères d'un trouble anxieux.
  • Les symptômes apparaissent dans les 3 mois suivant l'événement et disparaissent en moins de 6 mois après le retrait du stresseur.
Trouble de stress post-traumatique
  • Événement récent traumatique (exposition à une menace de mort, à la mort effective, à une blessure grave ou à des violences sexuelles).
  • Évitement
  • Flashbacks, cauchemars répétitifs, reviviscence (souvenirs répétitifs et envahissants de l'événement), sentiment de détachement.
  • Les symptômes durent plus d'un mois après l'événement.
Trouble d'anxiété généralisée
  • Soucis constants et disproportionnés au sujet des éléments de la vie quotidienne.
  • Soucis excessifs avec appréhension, voit le pire dans toutes les situations, tensions musculaires, sommeil affecté, irritabilité, fatigue, sensation d'être à bout de tout, concentration et mémoire affectées.
  • Les symptômes surviennent la plupart du temps durant au moins 6 mois.
Anxiété de séparation
  • Séparation de la figure d'attachement.
  • Croit qu'un malheur peut arriver à la figure d'attachement : accident, enlèvement, se retrouver perdu, appréhension à rester seul ou sans la figure d'attachement, refus de dormir en dehors de la maison ou sans être à proximité de la figure d'attachement.
  • Les symptômes persistent au moins 4 semaines chez les enfants/adolescents et au moins 6 mois chez l'adulte.
Phobies
  • Objets ou situations particulières : animaux, environnement naturel (hauteur, eau, tempêtes), médical (sang, chirurgie, hypocondrie), situationnel (transports publics, ponts, ascenseurs, avions, espaces clos), situation sociale.
  • Évitement des objets ou situations anxiogènes
  • Agoraphobie : peur des situations où il serait difficile d'obtenir de l'aide, difficulté à sortir de chez soi
  • Phobie spécifique : peur intense d'un objet, d'une situation
  • Phobie sociale : peur de parler en public, d'être le centre de l'attention
Trouble panique
  • Rien de particulier
  • Attaques spontanées qui surviennent « dans un ciel bleu », la nuit
  • Tachycardie, palpitations, dyspnée, diaphorèse, paresthésies, tremblements, douleur thoracique, nausées, confusion, dépersonnalisation, déréalisation, difficulté à parler, peur de mourir, peur d'étouffer, etc.
  • Montée brusque de craintes intenses qui atteint son acmé en quelques minutes.
Trouble obsessionnel-compulsif
  • Obsessions
  • Compulsions (rituels)
  • Obsessions (idées, impulsions ou représentations récurrentes, intrusives et inappropriées que l'on veut réprimer)
  • Compulsions (comportements, actes mentaux répétitifs exécutés dans le but de soulager temporairement l'anxiété)
  • Les obsessions ou les compulsions sont à l'origine d'une perte de temps considérable (plus d'une heure par jour).

Traitement

Le traitement de l'anxiété dépend de la maladie sous-jacente.

  • Si le patient présente une maladie physique qui provoque de l'anxiété secondairement, le traitement est celui de la maladie physique sous-jacente.
  • S'il n'y a pas de maladie sous-jacente, le traitement de l'anxiété est celui des troubles anxieux.

Maladie physique

S'il s'agit d'une maladie physique, le traitement est celui de la cause sous-jacente et pourrait inclure selon le cas :

Chez les enfants et les adolescents, la paroxetine et la venlafaxine sont à éviter en raison de l'augmentation des idéations suicidaires.

Traitements non pharmacologiques de l'anxiété primaire

Généralement, l'approche combinée de la psychothérapie, de la pharmacothérapie et du changement des habitudes de vie donne les meilleurs résultats.

S'il s'agit d'un trouble anxieux, le traitement pourrait inclure plusieurs des éléments suivants[12][21][22][23][24].

Pharmacothérapie de l'anxiété primaire

Voici quelques raisons qui justifient l'initiation d'un traitement pour un trouble anxieux :

  • une souffrance marquée
  • une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants
  • un diagnostic clair et une anxiété objectivable
  • la présence d'un risque suicidaire.
Différentes classes de médicaments recommandés pour les troubles anxieux
Classe de médicaments Commentaires
Antidépresseurs
  • Les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (fluoxétine, sertraline, paroxétine, escitalopram et citalopram) et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (venlafaxine et duloxétine) sont des traitements de première ligne des troubles anxieux.
  • Les antidépresseurs tricycliques (amitriptyline, imipramine et nortriptyline) sont utiles dans le traitement des troubles anxieux, mais provoquent des effets indésirables importants en raison de leurs effets anticholinergiques.
  • Il est important d'être vigilant, particulièrement dans les 2 premières semaines de traitement avec un antidépresseur, en raison de l'augmentation du risque de suicide[12].
  • Généralement, un délai de 2 à 4 semaines est nécessaire avant de voir une amélioration des symptômes, alors que la réponse optimale peut prendre 12 semaines ou plus. De plus, il est possible que l’atteinte de la dose efficace soit limitée par l’intolérance du patient à la médication et que l’augmentation des doses doive se faire plus lentement.[12]
  • Il est à noter que la dose efficace d'antidépresseurs pour le traitement d'un trouble anxieux est plus élevée que celle utilisée pour le traitement de la dépression. La durée de traitement est également plus longue.[12]
  • On recommande de poursuivre le traitement jusqu'à un an à la suite de la résolution des symptômes afin d'éviter le risque de rechute.
Benzodiazépines
  • Les benzodiazépines (lorazépam, clonazépam, diazépam) sont utilisées pour la gestion à court terme de l'anxiété. Ils agissent rapidement et soulagent en 30 minutes à une heure. Ils sont efficaces pour favoriser la relaxation et réduire les tensions musculaires et autres symptômes d'anxiété. Parce qu'ils agissent rapidement, ils sont efficaces pour les crises de panique ou les épisodes accablants. L'utilisation à long terme peut nécessiter des doses plus élevées pour obtenir le même effet, ce qui peut entrainer des problèmes de tolérance et de dépendance.
  • Les benzodiazépines doivent être employées avec prudence, car leur principal inconvénient consiste en un risque accru de dépendance. Selon la situation, il faut opter pour une molécule conformément à son début d'action (rapide ou intermédiaire) et à sa demi-vie d'élimination (courte, intermédiaire ou longue)[2].
    • Dans les crises d'anxiété aiguës et sévères (ex. attaques de panique violentes ou autres troubles anxieux aigus envahissants), les benzodiazépines à début d'action rapide sont à privilégier.
    • Dans certains cas, en l'absence de réponse aux antidépresseurs, un traitement efficace avec des benzodiazépines durant plusieurs mois peut être justifié. Dans ce contexte, les benzodiazépines à longue demi-vie d'élimination sont privilégiées, car elles sont moins susceptibles d'entrainer une dépendance que les molécules à demi-vies d'élimination courte ou intermédiaire.
Antipsychotiques
Bêta-bloquants
  • Les bêta-bloquants (propranolol et aténolol) contrôlent les symptômes physiques de l'anxiété tels que le rythme cardiaque rapide, la voix tremblante, la transpiration, les étourdissements et le tremblement des mains. Ils sont les plus utiles pour les phobies, en particulier la phobie sociale.[24]

Suivi

En ce qui a trait à l'anxiété primaire, le suivi est préférablement multidisciplinaire et composé :

  • d'une infirmière en santé mentale
  • d'un psychiatre
  • d'un psychologue
  • d'un travailleur social
  • du médecin de famille
  • d'un pharmacien.

Les membres de la famille doivent être informés sur le trouble, aider à surveiller les symptômes et fournir un soutien.

Bien qu'il existe des traitements psychothérapeutiques et pharmacologiques efficaces, plusieurs patients nécessiteront une intervention à long terme. L'anxiété est souvent banalisée, malgré son début dès l'enfance et une évolution le plus souvent chronique.

Complications

Les complications de l'anxiété comprennent[2][26] :

Les troubles anxieux ont une morbidité très élevée s'il y a présence de toxicomanie, d'alcoolisme et de dépression majeure.

Notes

  1. La peur est un état d'alerte neurophysiologique automatique, caractérisé par une réponse de combat ou de fuite à l'appréciation cognitive d'un danger présent ou imminent (réel ou perçu).
  2. Étiologies multiples
  3. HTA persistante ou paroxystique
  4. Bouffées de chaleur/flush, crampes abdominales et diarrhées
  5. La propension à développer des troubles anxieux serait héritable dans une proportion de 30 à 50 %.
  6. Ex. l'exposition au stress, un niveau socioéconomique inférieur.
  7. Les enfants qui ont vécu ou ont été exposés à un abus, à de la maltraitance ou à un événement traumatique sont plus à risque de développer un trouble anxieux à un moment de leur vie. Il en va de même pour les adultes.
  8. Ex. une mortalité dans la famille, du stress au travail ou des préoccupations financières continues.
  9. Ex. réactivité accrue au stress, humeur négative.
  10. À propos d'une situation, d'événements, d'animaux, d'objets spécifiques, etc.
  11. La personne atteinte de ce trouble est craintive et anxieuse dans au moins deux des circonstances suivantes : les transports en commun, les espaces ouverts, les espaces clos comme des magasins et des théâtres, dans une queue ou une foule, ou seule à l'extérieur de la maison. Elle les craint et les évite parce qu'elle redoute que l'évacuation de ces lieux soit difficile ou qu'aucune aide ne soit disponible en cas de symptômes de type panique ou d'autres symptômes incapacitants ou embarrassants (ex. chute ou incontinence).
  12. Ce trouble se caractérise par une peur ou une anxiété marquée ou intense des situations sociales, qui pourraient faire l'objet d'un examen minutieux. L'individu craint d'être évalué négativement dans ces situations. Il craint également d'offenser les autres ou d'être gêné, rejeté ou humilié. Ces situations provoquent toujours de la peur ou de l'anxiété et sont évitées ou vécues avec une peur et une anxiété intenses.
  13. Beaucoup de qualificatifs descriptifs peuvent être utilisés comme nerveux, tendu, préoccupé, inquiet, craintif, timoré, effarouché, angoissé, apeuré, effrayé, terrifié, à fleur de peau, impatient, irritable, frustré, agité, effaré, perplexe.
  14. Le taux de suicide des personnes atteintes de troubles anxieux est semblable (environ 10%) à celui de celles atteintes de dépression majeure ou de schizophrénie. Le risque suicidaire est particulièrement à surveiller dans le trouble panique.
  15. Mindfulness-based cognitive therapy en anglais
  16. Acceptance commitment therapy en anglais
  17. L'anxiété pathologique et le stress chronique conduiraient à une dégénérescence structurale et altèreraient le fonctionnement de l'hippocampe et du cortex préfrontal. Ceci expliquerait un risque accru de développer des troubles neuropsychiatriques, comme la dépression et la démence.
  18. 10 fois plus élevé que celui de la population générale.

Références

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