« Pancréatite aiguë » : différence entre les versions

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| terme_anglais = Pancréatite aiguë
| terme_anglais = Acute pancreatitis
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{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Définition}}
La pancréatite aiguë est une condition inflammatoire du pancréas.
La pancréatite aiguë est courante et est la principale cause d'hospitalisation parmi les troubles gastro-intestinaux aux États-Unis. La gravité de la maladie varie considérablement, d'une maladie bénigne nécessitant un traitement conservateur à une maladie grave et compliquée avec une morbidité et une mortalité élevées. Le diagnostic de la présentation aiguë est facile, mais le défi majeur est de prédire l'évolution de la maladie et son issue. Ceci est important pour déterminer le niveau de soins. <ref name=":1">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30149943</ref><ref name=":2">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30118464</ref><ref name=":3">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30061072</ref><ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29494075</ref>


== Épidémiologie ==
== Épidémiologie ==
 
Dans l'ensemble, la fréquence des pancréatites aiguës est en augmentation aux États-Unis et dans le reste du monde. C’est notamment la cause principale des hospitalisations dues aux troubles gastrointestinaux aux États-Unis. La pancréatite aigüe compte pour environ 275 000 admissions hospitalières annuellement<ref>Mohy-ud-din N, Morrissey S. Pancreatitis. [Updated 2020 Jul 10]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2020 Jan-. Available from: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK538337/</ref>. Il est difficile de déterminer si cette tendance est liée à une augmentation réelle de l'incidence ou simplement à une détection accrue. Malgré l'augmentation de l'incidence, la mortalité a diminué aux États-Unis ; les études les plus récentes citant une mortalité d'environ 2%<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Nicolò|nom1=de Pretis|prénom2=Antonio|nom2=Amodio|prénom3=Luca|nom3=Frulloni|titre=Hypertriglyceridemic pancreatitis: Epidemiology, pathophysiology and clinical management|périodique=United European Gastroenterology Journal|volume=6|numéro=5|date=2018-06|issn=2050-6406|pmid=30083325|pmcid=6068776|doi=10.1177/2050640618755002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30083325/|consulté le=2020-12-15|pages=649–655}}</ref>. Le pic d'incidence de la pancréatite aiguë survient dans les cinquième et sixième décennies ; cependant, la mortalité augmente avec l'âge. Aux États-Unis, l'incidence de la pancréatite aiguë dans la population est de 13 à 45 sur 100 000 personnes par an. <ref>{{Citation d'un article|langue=English|prénom1=Dhiraj|nom1=Yadav|prénom2=Albert B.|nom2=Lowenfels|titre=The Epidemiology of Pancreatitis and Pancreatic Cancer|périodique=Gastroenterology|volume=144|numéro=6|date=2013-05-01|issn=0016-5085|issn2=1528-0012|doi=10.1053/j.gastro.2013.01.068|lire en ligne=https://www.gastrojournal.org/article/S0016-5085(13)00168-6/abstract|consulté le=2021-01-07|pages=1252–1261}}</ref><ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Jakob|nom1=Kirkegård|prénom2=Deirdre|nom2=Cronin-Fenton|prénom3=Uffe|nom3=Heide-Jørgensen|prénom4=Frank Viborg|nom4=Mortensen|titre=Acute Pancreatitis and Pancreatic Cancer Risk: A Nationwide Matched-Cohort Study in Denmark|périodique=Gastroenterology|volume=154|numéro=6|date=05 2018|issn=1528-0012|pmid=29432727|doi=10.1053/j.gastro.2018.02.011|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29432727/|consulté le=2020-12-15|pages=1729–1736}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jonathan|nom1=Gapp|prénom2=Subhash|nom2=Chandra|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29494075|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK482468/|consulté le=2020-12-15}}</ref>
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Épidémiologie}}
Dans l'ensemble, la fréquence des pancréatites aiguës est en augmentation aux États-Unis et dans le reste du monde. Il est difficile de déterminer si cette tendance est liée à une augmentation réelle de l'incidence ou simplement à une détection accrue. L'augmentation de l'incidence est considérée, en partie, en raison d'une augmentation de l'hypertriglycéridémie et du syndrome métabolique avec de multiples rapports montrant une augmentation de la pancréatite aiguë secondaire à l'hypertriglycéridémie. Malgré l'augmentation de l'incidence, la mortalité a diminué aux États-Unis, les études les plus récentes citant une mortalité d'environ 2%. L'âge maximal de l'incidence de la pancréatite aiguë survient dans les cinquième et sixième décennies; cependant, la mortalité augmente avec l'âge. On pense que l'incidence diffère selon les régions géographiques et les régions socio-économiques et est probablement liée à des différences dans la consommation d'alcool et la survenue de calculs biliaires, les deux principales causes de pancréatite aiguë. Aux États-Unis, l'incidence de la population a été récemment citée comme étant de 600 à 700 pour 100 000 personnes, avec 200 000 à 250 000 sorties par an pour une pancréatite aiguë. <ref name=":6">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30083325</ref><ref name=":7">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29432727</ref><ref name=":0" />


== Étiologies ==
== Étiologies ==
 
Dans la majorité des cas de pancréatite aiguë, la consommation d'alcool, les calculs biliaires ou l'hypertriglycéridémie sont en cause. Le taux d'apparition selon l'étiologie varie selon les régions géographiques et les strates socio-économiques.
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Étiologies}}
{| class="wikitable"
 
|+Étiologies courantes de la pancréatite aiguë<ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Fateh|nom1=Bazerbachi|prénom2=Samir|nom2=Haffar|prénom3=Mohammad Tahir|nom3=Hussain|prénom4=Eric J.|nom4=Vargas|titre=Systematic review of acute pancreatitis associated with interferon-α or pegylated interferon-α: Possible or definitive causation?|périodique=Pancreatology: official journal of the International Association of Pancreatology (IAP) ... [et al.]|volume=18|numéro=7|date=2018-10|issn=1424-3911|pmid=30061072|doi=10.1016/j.pan.2017.08.012|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30061072/|consulté le=2020-12-15|pages=691–699}}</ref><ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Eileen Viviana|nom1=Fonseca Sepúlveda|prénom2=Rafael|nom2=Guerrero-Lozano|titre=Acute pancreatitis and recurrent acute pancreatitis: an exploration of clinical and etiologic factors and outcomes|périodique=Jornal De Pediatria|volume=95|numéro=6|date=2019-11|issn=1678-4782|pmid=30075118|doi=10.1016/j.jped.2018.06.011|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30075118/|consulté le=2020-12-15|pages=713–719}}</ref><ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Mary|nom1=Barbara|prénom2=Adrianne|nom2=Tsen|prénom3=Laura|nom3=Rosenkranz|titre=Acute Pancreatitis in Chronic Dialysis Patients|périodique=Pancreas|volume=47|numéro=8|date=09 2018|issn=1536-4828|pmid=30113429|doi=10.1097/MPA.0000000000001119|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30113429/|consulté le=2020-12-15|pages=946–951}}</ref><ref name=":0" />
* {{Étiologie | nom = Étiologie 1}}
!Étiologie
* {{Étiologie | nom = Étiologie 2}}
!Commentaire
* {{Étiologie | nom = Étiologie 3}}
|-
* ...
!{{Étiologie | nom = Calculs biliaires|principale=1|fraction_étiologique=50}}
Dans la majorité des cas, la consommation d'alcool, les calculs biliaires et l'hypertriglycéridémie provoquent une pancréatite aiguë. Le taux d'apparition de chaque étiologie de la pancréatite aiguë varie selon les régions géographiques et les strates socio-économiques. Les étiologies courantes de la pancréatite aiguë sont énumérées ci-dessous. <ref name=":3" /><ref name=":4">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30075118</ref><ref name=":5">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30113429</ref><ref name=":0" />
|
 
* Les calculs biliaires sont la cause la plus fréquente des pancréatites aigues bien que seulement un petit pourcentage des patients avec des calculs biliaires développent des pancréatites. Le blocage des conduits biliaires au niveau de l’ampoule causerait un refoulement du liquide et du matériel pancréatique et causerait une réaction inflammatoire aiguë.
 
|-
* Consommation d'alcool
!{{Étiologie | nom = Consommation d'alcool|principale=1|fraction_étiologique=20}}
* Calculs biliaires
|
* Hypertriglycéridémie
* L’alcool augmente la capacité des cellules acineuses de synthétiser des enzymes lysosomales et digestives ce qui mène à des dommages au pancréas.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=M. V.|nom1=Apte|prénom2=J. S.|nom2=Wilson|prénom3=G. W.|nom3=McCaughan|prénom4=M. A.|nom4=Korsten|titre=Ethanol-induced alterations in messenger RNA levels correlate with glandular content of pancreatic enzymes|périodique=The Journal of Laboratory and Clinical Medicine|volume=125|numéro=5|date=1995-05|issn=0022-2143|pmid=7738427|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7738427/|consulté le=2020-12-15|pages=634–640}}</ref>
* Idiopathique
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* Pancréatite médicamenteuse
!{{Étiologie | nom = Hypertriglycéridémie}}
* Post-opératoire (CPRE ou chirurgie abdominale)
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* La sténose ampullaire est anciennement connue sous le nom de dysfonctionnement du sphincter d'Oddi de type I
* Lorsque les triglycérides sont > 10 mmol/L, les chylomicrons vont causer de l’ischémie en bloquant les capillaires pancréatiques. Cela altère les cellules acineuses et entraine la sécrétion de lipase. L’action de la lipase sur les triglycérides va augmenter la concentration d’acide gras libre et entrainer une production de médiateurs inflammatoires et de radicaux libres.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Sunil K.|nom1=Kota|prénom2=Siva K.|nom2=Kota|prénom3=Sruti|nom3=Jammula|prénom4=S. V. S.|nom4=Krishna|titre=Hypertriglyceridemia-induced recurrent acute pancreatitis: A case-based review|périodique=Indian Journal of Endocrinology and Metabolism|volume=16|numéro=1|date=2012|issn=2230-8210|pmid=22276267|pmcid=3263185|doi=10.4103/2230-8210.91211|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3263185/|consulté le=2020-12-15|pages=141–143}}</ref>
* Pancréatite auto-immune, type I (liée à la maladie systémique IgG4) et type II
|-
* Infection virale (Coxsackie, Cytomégalovirus, Echovirus, Virus Epstein-Barr, Hépatite A / B / C, VIH, Oreillons, Rubéole, Varicelle)
!{{Étiologie|nom=Idiopathique|principale=1|fraction_étiologique=20}}
* Infection bactérienne (Campylobacter jejuni, Legionella, Leptospirose, Mycobacterium avium, Mycobacterium tuberculosis, Mycoplasma)
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* Traumatisme
* Dans 20% des cas
* Fumer
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* Anomalies congénitales (pancréas annulaire)
!Médicaments
* Troubles génétiques (pancréatite héréditaire, fibrose kystique, déficit en alpha 1-antitrypsine)
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* Hypercalcémie
* Certains médicaments, tels que les {{Étiologie|nom=diurétiques}}, les {{Étiologie|nom=statines}}, les {{Étiologie|nom=hypoglycémiants oraux}}, certains {{Étiologie|nom=antibiotiques}}, etc., mènent à une pancréatite aigüe soit par réaction immunologique, par thrombose intravasculaire, par effet toxique direct, par accumulation de métabolites toxiques, par ischémie ou par augmentation de la viscosité des sécrétions pancréatiques.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mark R.|nom1=Jones|prénom2=Oliver Morgan|nom2=Hall|prénom3=Adam M.|nom3=Kaye|prénom4=Alan David|nom4=Kaye|titre=Drug-Induced Acute Pancreatitis: A Review|périodique=The Ochsner Journal|volume=15|numéro=1|date=2015|issn=1524-5012|pmid=25829880|pmcid=4365846|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4365846/|consulté le=2020-12-15|pages=45–51}}</ref>
* Infections parasitaires (Ascaris lumbricoides, Cryptosporidium, Clonorchis sinensis, Microsporidia)
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* Maladie rénale (hémodialyse)
!Post-opératoire
* Toxines (morsures de scorpion, empoisonnement aux organophosphorés)
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* Vascularite (polyartérite noueuse, lupus érythémateux disséminé) <ref name=":0" />
* Les {{Étiologie|nom=chirurgie abdominale|affichage=chirurgies abdominales}} et les {{Étiologie|nom=cholangiopancréatographies rétrogrades endoscopiques}} (CPRE) peuvent induire une pancréatite, bien que rare, par lésion mécanique au niveau du canal pancréatique ou par lésion hydrostatique avec les injections de contraste.<ref>Tringali, A., Loperfido, S., & Costamagna, G. (2019). ''Post-endoscopic retrograde cholangiopancreatography (ERCP) pancreatitis''. UpToDate. <nowiki>https://www.uptodate.com/contents/post-endoscopic-retrograde-cholangiopancreatography-ercp-pancreatitis?sectionName=Risk+factors</nowiki>.</ref>
 
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!Anomalies anatomiques ou physiologique<ref>Catalano, M. F., & Thosani, N. C. (2019). ''Clinical manifestations and diagnosis of sphincter of Oddi dysfunction''. UpToDate. <nowiki>https://www.uptodate.com/contents/clinical-manifestations-and-diagnosis-of-sphincter-of-oddi-dysfunction?search=pancreatitis</nowiki>.</ref>
|
* Des anomalies anatomiques ou physiologique comme la {{Étiologie|nom=sténose ampullaire}}, anciennement connue sous le nom de dysfonctionnement du sphincter d'Oddi de type I, et le {{Étiologie|nom=pancréas divisum}} ont été identifiés comme étant des causes de pancréatite, mais cela reste controversé.
* Le {{Étiologie|nom=pancréas annulaire}} peut également mener à une pancréatite par obstruction mécanique au niveau de l’ampoule.
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!{{Étiologie|nom=Pancréatite auto-immune}}
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* Type I (liée à la maladie systémique IgG4) et type II (qui n’est pas liée à la maladie systémique IgG4 et qui ne présente pas de manifestations systémiques)
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!Infections
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* Virales : {{Étiologie|nom=Coxsackie}}, {{Étiologie|nom=Cytomégalovirus}}, {{Étiologie|nom=Echovirus}}, {{Étiologie|nom=Virus Epstein-Barr}}, {{Étiologie|nom=HAV}}, {{Étiologie|nom=HBV}}, {{Étiologie|nom=HCV}}, {{Étiologie|nom=VIH}}, {{Étiologie|nom=Oreillons}}, {{Étiologie|nom=Rubéole}}, {{Étiologie|nom=Varicelle}}
* Bactériennes : {{Étiologie|nom=Campylobacter jejuni}}, {{Étiologie|nom=Legionella}}, {{Étiologie|nom=Leptospirose}}, {{Étiologie|nom=Mycobacterium avium}}, {{Étiologie|nom=Mycobacterium tuberculosis}}, {{Étiologie|nom=Mycoplasma}}
* Parasitaires : {{Étiologie|nom=Ascaris lumbricoides}}, {{Étiologie|nom=Cryptosporidium}}, {{Étiologie|nom=Clonorchis Sinensis}}, {{Étiologie|nom=Microsporidia}}
* Elles sont associés avec la pancréatite aigüe, mais le mécanisme de pathophysiologie reste incertain.
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!{{Étiologie|nom=Traumatisme}}
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* Les traumatismes bien que peu commun à cause de la localisation rétropéritonéale du pancréas peuvent causer la rupture du canal pancréatique et créer des cicatrices qui vont rétrécir la lumière du canal et l’obstruer.
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!{{Étiologie|nom=Tabac}}
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* Le tabac peut induire des dommages au niveau du pancréas en augmentant la relâche de calcium intracellulaire et en perturbant la perfusion pancréatique. Il affecte aussi le ratio entre le trypsinogène et son inhibiteur endogène.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Xiaohua|nom1=Ye|prénom2=Guangrong|nom2=Lu|prénom3=Jiaping|nom3=Huai|prénom4=Jin|nom4=Ding|titre=Impact of Smoking on the Risk of Pancreatitis: A Systematic Review and Meta-Analysis|périodique=PLoS ONE|volume=10|numéro=4|date=2015-04-16|issn=1932-6203|pmid=25879541|pmcid=4399880|doi=10.1371/journal.pone.0124075|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4399880/|consulté le=2020-12-15}}</ref>
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!Troubles génétiques
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* Certaines mutations qui touchent le gène trypsinogène cationique (PRSS1), le gène du régulateur de conductance transmembranaire de la fibrose kystique (CFTR) impliqué dans la sécrétion de bicarbonate dans les canalicules pancréatiques, le gène de l'enzyme de dégradation de la trypsine appelé la chymotrypsine C (CTRC), le gène inhibiteur de la trypsine sécrétoire pancréatique (SPINK1) et le gène SERPINA1 (dans le déficit en alpha 1-antitrypsine) peuvent prédisposer certains individus à développer une pancréatite aigüe récurrente et qui pourrait progresser vers une pancréatite chronique.<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Michel|nom1=Kahaleh|titre=Management of pancreatitis and pancreatic: fluid collections|périodique=Revista De Gastroenterologia Del Peru: Organo Oficial De La Sociedad De Gastroenterologia Del Peru|volume=38|numéro=2|date=2018-04|issn=1609-722X|pmid=30118464|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30118464/|consulté le=2020-12-15|pages=169–182}}</ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Carolyn|nom1=Johnstone|titre=Pathophysiology and nursing management of acute pancreatitis|périodique=Nursing Standard (Royal College of Nursing (Great Britain): 1987)|date=2018-06-28|issn=2047-9018|pmid=29952150|doi=10.7748/ns.2018.e11179|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29952150/|consulté le=2020-12-15}}</ref><ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Silviu|nom1=Constantinoiu|prénom2=Daniel|nom2=Cochior|titre=Severe Acute Pancreatitis - Determinant Factors and Current Therapeutic Conduct|périodique=Chirurgia (Bucharest, Romania: 1990)|volume=113|numéro=3|date=2018-05|issn=1221-9118|pmid=29981669|doi=10.21614/chirurgia.113.3.385|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29981669/|consulté le=2020-12-15|pages=385–390}}</ref><ref name=":0" /><ref name=":1" />
|-
!{{Étiologie|nom=Hypercalcémie}}
|
* L’hypercalcémie pourrait mener à l’obstruction du conduit pancréatique par dépôt de calcium et à des dommages par activation de trypsinogènes dans le parenchyme pancréatique.<ref name=":1" />
|-
!Maladie rénale<ref>Tomonori Kishino, Kazuhisa Nakamura, Hideaki Mori, Yoshikazu Yamaguchi, Shin'ichi Takahashi, Hitoshi Ishida, Shozo Saito, Takashi Watanabe, Acute pancreatitis during haemodialysis, ''Nephrology Dialysis Transplantation'', Volume 20, Issue 9, September 2005, Pages 2012–2013, https://doi.org/10.1093/ndt/gfh949
</ref>
|
* L’{{Étiologie|nom=insuffisance rénale chronique}} augmente les risques de développer une pancréatite aigüe par l’hypercalcémie induite et par la médication associée comme les {{Étiologie|nom=inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine}}.
* L’{{Étiologie|nom=hémodialyse}} peut causer des évènements ischémiques qui contribuerait au développement d'une pancréatite aigüe.
|-
!Toxines
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* Les {{Étiologie|nom=morsure de scorpion|affichage=morsures de scorpion}} et l'{{Étiologie|nom=intoxication aux organophosphates}} peuvent causer des pancréatites aigües par stimulation cholinergique des cellules acineuses.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Isaac|nom1=Samuel|prénom2=Ashok|nom2=Chaudhary|prénom3=Rory A.|nom3=Fisher|prénom4=Raymond J.|nom4=Joehl|titre=Exacerbation of acute pancreatitis by combined cholinergic stimulation and duct obstruction|périodique=The American Journal of Surgery|volume=190|numéro=5|date=2005-11-01|issn=0002-9610|doi=10.1016/j.amjsurg.2005.07.010|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0002961005006379|consulté le=2020-12-15|pages=721–724}}</ref>
|-
!Maladies vasculaires
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* Les {{Étiologie|nom=vascularites}} ({{Étiologie|nom=polyartérite noueuse}}, {{Étiologie|nom=lupus érythémateux disséminé}}) ou d'autres maladies vasculaires comme les {{Étiologie|nom=athéroembolie|affichage=athéroembolies}}, l’{{Étiologie|nom=hypotension peropératoire}} ou les {{Étiologie|nom=choc hémorragique|affichage=chocs hémorragiques}} peuvent causer une pancréatite aigüe par phénomène ischémique.<ref name=":1" />
|}
{| class="wikitable"
|+Mécanismes des pancréatites médicamenteuses<ref name=":1">Swaroop Vege, S. (2019). ''Etiology of acute pancreatitis''. UpToDate. <nowiki>https://www.uptodate.com/contents/etiology-of-acute-pancreatitis?search=Etiology+of+acute+pancreatitis</nowiki>.</ref>
!Mécanismes
!Exemples
|-
!Réaction immunologique
|{{Étiologie|nom=Mercaptopurine}}, {{Étiologie|nom=aminosalicylate}}, {{Étiologie|nom=sulfonamides}}
|-
!Thrombose intravasculaire
|{{Étiologie|nom=Estrogène}}
|-
!Ischémie
|{{Étiologie|nom=Diurétiques}}, {{Étiologie|nom=azathioprine}}
|-
!Accumulation de métabolites toxiques
|{{Étiologie|nom=Acide valproïque}}, {{Étiologie|nom=didanosine}}, {{Étiologie|nom=pentamidine}}, {{Étiologie|nom=tétracycline}}
|-
!Effet toxique direct
|Diurétiques, sulfonamide
|-
!Augmentation de la viscosité des sécrétions pancréatiques
|Diurétiques, {{Étiologie|nom=stéroïdes}}
|}
== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
 
La physiopathologie de la pancréatite inclut à la fois la destruction localisée du pancréas et la réponse inflammatoire systémique. La pancréatite est, dans 85% des cas, interstitielle et, le reste du temps, nécrosante. L'élément déclencheur est l'activation prématurée du trypsinogène en trypsine dans la cellule acineuse plutôt que dans la lumière du canal. Il est postulé que cela peut être causé par des pressions canalaires élevées (telles que l'obstruction des canaux) ainsi que par des problèmes d'homéostasie calcique et de pH. Comme le transport du calcium est un processus dirigé par l'ATP, en particulier pour la séquestration dans le réticulum endoplasmique lisse, on soupçonne que de nombreuses toxines responsables de la pancréatite (y compris l'alcool) induisent une déplétion d'ATP qui entraine des concentrations élevées de calcium intra-acineux stimulant l'activation précoce du trypsinogène en trypsine, ce qui active des enzymes telles que l'élastase et les phospholipases. L'activation précoce de ces zymogènes mène à des dommages tissulaires localisées comparable à une ‘’autodigestion’’ du pancréas et à la libération de modèles moléculaires associés aux dommages (DAMP). La libération de DAMP provoque le recrutement de neutrophiles et l'initiation de la cascade inflammatoire. Cette dernière est responsable des manifestations systémiques de la pancréatite aiguë et peut, ultimement, mener à une augmentation de la perméabilité capillaire et à des lésions de l'endothélium avec thrombose microvasculaire qui provoqueraient un syndrome de défaillance multiviscérale (SDMV). Le SDMV est la cause principale de morbidité et de mortalité dans la pancréatite aiguë.<ref name=":0" /><ref name=":2" /><ref name=":8" /><ref name=":9" />
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Physiopathologie}}
La physiopathologie de la pancréatite intègre à la fois la destruction localisée du pancréas et la réponse inflammatoire systémique. L'événement incitant est l'activation prématurée du trypsinogène en trypsine dans la cellule acineuse plutôt que dans la lumière du conduit. Il est postulé que cela peut être causé par des pressions canalaires élevées (telles que l'obstruction des canaux) ainsi que par des problèmes d'homéostasie calcique et de pH. Parce que le transport du calcium est un processus piloté par l'ATP, en particulier pour la séquestration dans le réticulum endoplasmique lisse, on soupçonne que de nombreuses toxines responsables de la pancréatite (y compris l'alcool) impliquent une déplétion d'ATP entraînant des concentrations élevées de calcium intra-acineux qui stimulent l'activation précoce du trypsinogène en trypsine , qui active des enzymes telles que l'élastase et les phospholipases. L'activation précoce de ces zymogènes conduit à des lésions tissulaires localisées et à la libération de modèles moléculaires associés aux dommages (DAMP). La libération de DAMP provoque le recrutement de neutrophiles et l'initiation de la cascade inflammatoire. Cette cascade inflammatoire est responsable des manifestations systémiques de la pancréatite aiguë et peut à terme conduire à une augmentation de la perméabilité capillaire et des dommages de l'endothélium avec une thrombose microvasculaire qui provoque le syndrome de dysfonctionnement multiorganes (MODS), principale cause de morbidité et de mortalité dans la pancréatite aiguë.<ref name=":0" />
 
Plus récemment, il est devenu évident qu'il existe également une prédisposition génétique à la pancréatite chez certains individus. Ces patients souffrent souvent d'une pancréatite aiguë récurrente et d'une progression vers une pancréatite chronique. Sans surprise, les gènes associés sont impliqués dans l'activation de la trypsine. Le gène du régulateur de conductance transmembranaire de la fibrose kystique (CFTR) impliqué dans la sécrétion de bicarbonate dans les ductules pancréatiques, le gain de mutations fonctionnelles du gène trypsinogène cationique (PRSS1), des mutations dans l'inhibiteur de la trypsine sécrétoire pancréatique (SPINK1) et l'enzyme de dégradation de la trypsine, la chymotrypsine C (CTRC), jouent tous un rôle dans la pancréatite récurrente. En outre, ils sont impliqués dans le spectre de plus en plus reconnu de la maladie, de la pancréatite aiguë à la pancréatite chronique.<ref name=":2" /><ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29952150</ref><ref name=":9">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29981669</ref><ref name=":0" />


== Présentation clinique ==
== Présentation clinique ==
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Présentation clinique}}
Le patient décrira généralement des douleurs abdominales modérées à sévères situées dans l'épigastre avec nausées et anorexie. La nature de la douleur peut varier, souvent selon que l'étiologie est une obstruction biliaire ou une cause métabolique / toxicologique. L'étiologie biliaire est plus souvent décrite comme une douleur plus vive, qui irradie vers le dos avec un début plus aigu; tandis que les causes métaboliques et toxicologiques, comme l'alcool, ont souvent un début plus indolent avec une douleur plus sourde et généralisée. Un historique complet de la consommation d'alcool et des médicaments doit être recueilli, en gardant à l'esprit que plus de cinq ans de consommation excessive d'alcool sont souvent nécessaires pour provoquer une pancréatite liée à l'alcool. Les antécédents de tabagisme sont également importants en tant que facteur de risque de pancréatite aiguë. Les antécédents familiaux doivent être revus, en particulier lorsque les étiologies les plus courantes semblent moins probables, car il existe de rares cas génétiquement liés de pancréatite familiale. Un examen physique est souvent important pour une température élevée, une tachycardie et dans les cas graves, une hypotension. L'examen abdominal révèle généralement une sensibilité épigastrique avec une protection et une rigidité possibles et une diminution des bruits intestinaux. Dans les cas graves de saignements rétropéritonéaux, le signe de Gray-Turners peut être présent, comme une ecchymose au niveau des flancs tandis que le signe de Cullen apparaît comme une ecchymose péri-bilicale secondaire à une hémorragie péritonéale.


=== Facteurs de risque ===
=== Facteurs de risque ===
Les facteurs de risque sont les suivants :<ref>Mayo Foundation for Medical Education and Research. (2020, March 5). ''Pancreatitis''. Mayo Clinic. https://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/pancreatitis/symptoms-causes/syc-20360227.</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Eugenia|nom1=Lauret|prénom2=María|nom2=Rodríguez-Peláez|prénom3=Luis Rodrigo|nom3=Sáez|titre=Etiology of Pancreatitis and Risk Factors|périodique=Acute and Chronic Pancreatitis|date=2015-03-04|doi=10.5772/58941|lire en ligne=https://www.intechopen.com/books/acute-and-chronic-pancreatitis/etiology-of-pancreatitis-and-risk-factors|consulté le=2020-12-15}}</ref>
* la {{Facteur de risque | nom = consommation d’alcool|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}<ref group="note">Plus de cinq ans de consommation excessive d'alcool sont souvent nécessaires pour provoquer une pancréatite liée à l'alcool.</ref>
* le {{Facteur de risque | nom = tabac|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}
* une {{Facteur de risque | nom = histoire familiale de pancréatite|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}<ref group="note">Les antécédents familiaux doivent être revus, en particulier lorsque les étiologies les plus courantes semblent moins probables, car il existe de rares cas génétiquement liés de pancréatite familiale.</ref>
* l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}
* les {{Facteur de risque | nom = diètes riches en aliments à indice glycémique élevé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}
* le {{Facteur de risque | nom = diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}
* l'{{Facteur de risque | nom = âge|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}} (le risque augmente avec l’âge)
* le sexe :
** les homme sont plus à risque pour les pancréatites secondaires à une consommation excessive d’alcool
** les femmes sont plus à risque pour les pancréatites idiopathiques ou celles secondaires aux calculs biliaires, aux procédures instrumentales et aux maladies auto-immunes


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Facteurs de risque}}
* l'âge origine ethnique :
* {{Facteur de risque | nom = Facteur de risque 1}}
** le risque est 2 à 3 fois plus grand chez la population {{Facteur de risque | nom = noir|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|affichage=noire}} que chez les blancs.
* {{Facteur de risque | nom = Facteur de risque 2}}
* {{Facteur de risque | nom = Facteur de risque 3}}
* ...
 
=== Questionnaire ===
=== Questionnaire ===
La pancréatite se manifeste par :
* des {{Symptôme|nom=douleur épigastrique|affichage=douleurs épigastriques|prévalence=}} ou {{Symptôme|nom=douleur à l’hypochondre droit|affichage=à l’hypochondre droit|prévalence=}} modérées à sévères<ref group="note">L'étiologie biliaire est plus souvent décrite comme une douleur plus vive, qui irradie vers le dos avec un début plus aigu; tandis que les causes métaboliques et toxicologiques, comme l'alcool, ont souvent un début plus indolent avec une douleur plus sourde et généralisée.</ref>, qui {{Symptôme|nom=douleur dorsale|affichage=irradie dans le dos|prévalence=}}, soulagée par la position assise et légèrement penchée vers l’avant, pire après les repas et dure de quelques heures à des jours


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Questionnaire}}
* des {{Symptôme|nom=nausée|affichage=nausées|prévalence=}} et {{Symptôme|nom=vomissement|affichage=vomissements|prévalence=}}
* {{Symptôme | nom = Symptôme 1}}
* de l'{{Symptôme|nom=anorexie|affichage=|prévalence=}}
* {{Symptôme | nom = Symptôme 2}}
* de la {{Symptôme|nom=fièvre|affichage=|prévalence=}}.  
* {{Symptôme | nom = Symptôme 3}}
* ...


=== Examen clinique ===
=== Examen clinique ===
À l'examen physique, la pancréatite se manifeste comme suit :
* aux {{Examen clinique | nom = signes vitaux|indication=}} :
** les signes vitaux sont le plus souvent normaux ou suggestifs d'un processus douloureux (légère tachycardie et {{Signe | nom = hypertension artérielle|affichage=|prévalence=}})
** les patients sont parfois {{Signe | nom = subfébrile|affichage=subfébriles|prévalence=}}
** dans les cas sévères, il peut y avoir de la {{Signe | nom = fièvre|affichage=|prévalence=}}, une {{Signe | nom = tachypnée|affichage=|prévalence=}}, une {{Signe | nom = tachycardie|affichage=|prévalence=}}, une {{Signe | nom = hypoxémie|affichage=|prévalence=}} et une {{Signe | nom = hypotension artérielle|affichage=|prévalence=}}
* à l'{{Examen clinique | nom = examen abdominal|indication=}} :
** rechercher une {{Signe | nom = sensibilité épigastrique|affichage=|prévalence=}} avec présence d’une {{Signe | nom = rigidité abdominale|affichage=|prévalence=}} et de {{Signe | nom = défense abdominale involontaire|affichage=|prévalence=}}
** rechercher la présence d’une pancréatite nécrosante sévère comme le {{Signe | nom = signe de Grey Turner|affichage=|prévalence=}}<ref group="note">Ecchymose au niveau des flancs qui témoigne de saignements rétropéritonéaux</ref> et le {{Signe | nom = signe de Cullen|affichage=|prévalence=}}<ref group="note">Ecchymose péri-ombilicale secondaire à une hémorragie péritonéale</ref>
** en cas de distension abdominale et et d'absence de péristaltisme, il faut envisager un iléus paralytique
* à l'{{Examen clinique | nom = examen pulmonaire|indication=}} :
** rechercher des signes de complications, tels que des râles au niveau des bases<ref group="note">Par irritation au niveau du diaphragme</ref>, un épanchement pleural ou une détresse respiratoire aigüe
* à l'{{Examen clinique | nom = examen cutané|indication=}} :
** de l'{{Signe | nom = ictère|affichage=|prévalence=}}<ref group="note">S'il y a de la cholestase secondaire à une cholédocholithiase ou à un oedème de la tête du pancréas</ref>
** des {{Signe | nom = nodules érythémateux|affichage=|prévalence=}} de moins de 1 cm au niveau des extenseurs (nécrose focale du gras sous-cutanée).
== Examens paracliniques ==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Examen clinique}}
=== Laboratoires ===
* {{Examen clinique | nom = Examen clinique 1}}: {{Signe | nom = Signe 1}}, {{Signe | nom = Signe 2}}
Les trouvailles aux examens de laboratoire sont :
* {{Examen clinique | nom = Examen clinique 2}}: {{Signe | nom = Signe 3}}
* à la {{Examen paraclinique|nom=formule sanguine complète|indication=}} :
* ...
** une {{Signe paraclinique | nom = leucocytose|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} 
** une {{Signe paraclinique | nom = hématocrite élevée|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}<ref group="note">Il y a une augmentation du risque de nécrose lorsque l'hématocrite est à 44% ou plus à l’admission ou si l’hématocrite ne diminue pas après 24h de traitements appropriés.</ref>
* une {{Examen paraclinique|nom=amylase pancréatique|indication=}} {{Signe paraclinique | nom = amylasémie pancréatique élevée|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=élevée}} ou une {{Examen paraclinique|nom=lipase pancréatique|indication=|affichage=lipase}} {{Signe paraclinique | nom = lipase pancréatique élevée|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=élevée}} (la lipase est plus sensible)
* les {{Examen paraclinique|nom=électrolytes sanguins|indication=}} et la {{Examen paraclinique|nom=calcémie|indication=}} :  
** la déshydratation et les vomissements peuvent s'accompagner d'hypo/hypernatrémie et d'hypokaliémie
** l'{{Signe paraclinique | nom = hypercalcémie|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} peut être l'étiologie de la pancréatite
* une {{Signe paraclinique|nom=hypertriglycéridémie|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} au {{Examen paraclinique|nom=bilan lipidique|indication=}}
* l'{{Examen paraclinique|nom=urée plasmatique|indication=}} et la {{Examen paraclinique|nom=créatininémie|indication=}}, à la recherche d'une IRA et d'une urémie
* la {{Examen paraclinique|nom=glycémie|indication=}} ({{Signe paraclinique|nom=hypoglycémie|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} ou {{Signe paraclinique|nom=hyperglycémie|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}})
* un bilan hépatique ({{Examen paraclinique|nom=ALT|indication=}}, {{Examen paraclinique|nom=AST|indication=}} {{Examen paraclinique|nom=phosphatase alcaline|indication=}}, {{Examen paraclinique|nom=bilirubinémie|indication=}}, {{Examen paraclinique|nom=lactate déshydrogénase|indication=}}) :  
** un {{Signe paraclinique|nom=choléstase|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=tableau choléstatique}} signale une cholélithiase ou une cause obstructive à la pancréatite
* une {{Examen paraclinique|nom=protéine C réactive|indication=}} à 72h pour les cas graves (risque élevé si c’est plus de 150 mg/L)<ref name=":18">Lanthier, Luc, Baillargeon, Jean-Daniel et Beaudoin, Annie. (2018) ''Pancréatite aiguë'', Lanthier (version 3.8) (application mobile). </ref>
* un {{Examen paraclinique|nom=gaz veineux|indication=}} si les vomissements sont significatifs ou s'il y a une atteinte respiratoire.


== Examens paracliniques ==
=== Imageries ===
{| class="wikitable"
|+
!Modalité d'imagerie
!Commentaires
|-
!{{Examen paraclinique|nom=Tomodensitométrie abdominale avec contraste intraveineux|indication=|affichage=TDM abdominale C+}}<ref name=":19">Romero-Urquhart, G. L. (2019, November 9). ''Acute Pancreatitis Imaging''. Medscape. https://emedicine.medscape.com/article/371613-overview.</ref>
|
* La '''tomodensitométrie avec contraste''' a deux indications (si détérioration ou stagnation dans la première semaine d’évolution):
# évaluer les {{Signe paraclinique|nom=collection péri-pancréatique|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=collections péri-pancréatiques}}
# évaluer la {{Signe paraclinique|nom=présence d'air dans les collections péri-pancréatiques|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} (signe pathognomonique de nécrose pancréatique).
* Elle permet également de faire une aspiration à fine aiguille de la région nécrotique.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Examens paracliniques}}
* ''L'American Gastroenterological Association'' et ''American College of Gastroenterology'' recommandent la TDM à 72h si sévère ou si la condition s'aggrave malgré une réanimation liquidienne appropriée pendant 48 heures ou si le score de Ranson ≥ 3 ou d’APACHE II ≥ 8 pour déterminer la présence d'une nécrose ou complication.  
* {{Investigation | nom = Investigation 1 | indication = Indication}}: {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 1}}, {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 2}}, ...
* {{Investigation | nom = Investigation 2 | indication = Indication}}: {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 3}}, {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 4}}, ...
* ...
Le diagnostic de pancréatite aiguë a été défini par la classification révisée d'Atlanta et nécessite au moins 2 des 3 critères remplis: 1) un taux de lipase ou d'amylase qui est trois fois la limite supérieure de la normale 2) une douleur abdominale compatible avec une pancréatite 3 ) imagerie abdominale compatible avec une pancréatite aiguë. L'évaluation initiale d'une pancréatite aiguë suspectée implique des anomalies biologiques suggérant qu'une cholestase biliaire, une hypercalcémie ou une hyperlipidémie sévère aideront à déterminer l'étiologie de la pancréatite. Une échographie abdominale est recommandée chez tous les patients pour évaluer la cholédocholithiase et la dilatation des voies biliaires. Une radiographie thoracique est également souvent obtenue dans les cas modérés à sévères pour évaluer les épanchements pleuraux, ce qui est une indication de la gravité plus élevée de la maladie avec une mortalité élevée. Dans les cas où le diagnostic est équivoque, mais une pancréatite est toujours suspectée, une tomodensitométrie (TDM) avec contraste intraveineux est obtenue pour établir ou écarter le diagnostic. La tomodensitométrie est également recommandée dans les cas où le patient n'a pas réussi à s'améliorer ou à s'aggraver malgré une réanimation liquidienne appropriée pendant 48 heures pour déterminer la présence d'une nécrose. <ref name=":0" />


Lorsqu'aucune cause de pancréatite n'est à venir avec l'évaluation mentionnée ci-dessus, la consultation d'un spécialiste en gastro-entérologie est souvent nécessaire pour une évaluation plus poussée par cholangiopancréatographie par résonance magnétique (MRCP) ou échographie endoscopique (EUS). Le MRCP étant non invasif, il n'y a pas de risque périopératoire. La MRCP est non invasive, ne nécessite pas de contraste mais manque de sensibilité pour la détection des calculs biliaires de moins de 3 mm et la pancréatite chronique et l'EUS est préférée. La CPRE diagnostique est réservée aux épisodes récurrents de pancréatite aiguë. <ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30160978</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30026919</ref><ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29894416</ref><ref name=":0" />
* Dans les cas où le diagnostic est équivoque, mais qu'une pancréatite est toujours suspectée, elle peut aussi être demandée pour établir ou écarter le diagnostic.


* La '''tomodensitométrie sans contraste''' permet d’établir le diagnostic et de démontrer les collections de fluide, mais ne permet pas d’évaluer la présence de nécrose ou de complications vasculaires.
|-
!{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|indication=}}
|
* Recommandée chez tous les patients pour évaluer la présence de {{Signe paraclinique|nom=cholédocholithiase|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} ou de {{Signe paraclinique|nom=dilatation des voies biliaires|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} (> 8 mm si moins de 75 ans et > 10 mm si plus de 75 ans).
* Permet d'évaluer de manière optimale la vésicule biliaire et les voies biliaires.
|-
!{{Examen paraclinique|nom=Cholangiopancréatographie par résonance magnétique|indication=}} (MRCP)
et {{Examen paraclinique|nom=échographie endoscopique|indication=}}
|
* Peuvent être demandées s’il y a un doute de cholédocholithiases résiduelles.
* Lorsqu'aucune cause de pancréatite n'est identifiée avec l'évaluation mentionnée ci-dessus, la consultation d'un spécialiste en gastro-entérologie est souvent nécessaire pour une évaluation plus poussée par MRCP ou EUS.
* Comme la première n’est pas invasive et ne nécessite pas de contraste, il n'y a pas de risque peropératoire, mais elle manque de sensibilité pour la détection des calculs biliaires de moins de 3 mm et de la pancréatite chronique. C’est pourquoi l'EUS est préférable. <ref name=":0" /><ref name=":10">{{Citation d'un article|prénom1=Hye Won|nom1=Choi|prénom2=Hyun Jeong|nom2=Park|prénom3=Seo-Youn|nom3=Choi|prénom4=Jae Hyuk|nom4=Do|titre=Early Prediction of the Severity of Acute Pancreatitis Using Radiologic and Clinical Scoring Systems With Classification Tree Analysis|périodique=AJR. American journal of roentgenology|volume=211|numéro=5|date=11 2018|issn=1546-3141|pmid=30160978|doi=10.2214/AJR.18.19545|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30160978/|consulté le=2020-12-15|pages=1035–1043}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un article|prénom1=Xavier J. N. M.|nom1=Smeets|prénom2=Geke|nom2=Litjens|prénom3=Kim|nom3=Gijsbers|prénom4=Mathias|nom4=Prokop|titre=The Accuracy of Pancreatic Perfusion Computed Tomography and Angiography in Predicting Necrotizing Pancreatitis: A Systematic Review|périodique=Pancreas|volume=47|numéro=6|date=07 2018|issn=1536-4828|pmid=29894416|doi=10.1097/MPA.0000000000001067|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29894416/|consulté le=2020-12-15|pages=667–674}}</ref><ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Amar|nom1=Mandalia|prénom2=Erik-Jan|nom2=Wamsteker|prénom3=Matthew J.|nom3=DiMagno|titre=Recent advances in understanding and managing acute pancreatitis|périodique=F1000Research|volume=7|date=2018|issn=2046-1402|pmid=30026919|pmcid=6039949|doi=10.12688/f1000research.14244.2|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30026919/|consulté le=2020-12-15}}</ref>
|-
!{{Examen paraclinique|nom=Plaque simple de l'abdomen|indication=}}
|
* Permet de démontrer la présence d’un iléus secondaire.
|-
!{{Examen paraclinique|nom=Radiographie pulmonaire|indication=}}
|
* Dans les cas modérés à sévères pour évaluer les {{Signe paraclinique|nom=épanchement pleural|prévalence=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=épanchements pleuraux}}, ce qui est une indication de la gravité plus élevée de la maladie avec une mortalité élevée.
|}
== Approche clinique ==
== Approche clinique ==
L'évaluation initiale d'une pancréatite aiguë suspectée permet de trouver des anomalies biologiques suggérant une cholestase biliaire, une hypercalcémie ou une hyperlipidémie sévère qui aideront à déterminer l'étiologie de la pancréatite et de déterminer la prise en charge appropriée.  


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Approche clinique}}
L'étape la plus importante de la prise en charge de la pancréatite aiguë est les 12 à 24 premières heures d'admission. C'est pendant cette période qu'une réanimation liquidienne appropriée peut réduire considérablement les complications et la mortalité. Une observation étroite des signes vitaux et des laboratoires de base pour assurer une réanimation liquidienne adéquate est essentielle.


== Diagnostic ==
Par rapport à la nutrition, la pratique courante est de ne rien permettre par voie orale jusqu'à ce que les douleurs abdominales, les nausées, les vomissements, l'appétit et l'iléus secondaire s'améliorent. De plus, les antibiotiques prophylactiques ne sont pas nécessaires.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic}}
Une fois, le patient que le patient est stabilisé à l’urgence, il faudra le référer au chirurgien général ou au gastro-entérologue pour la suite de la prise en charge.


== Diagnostic différentiel ==
Chez les patients à haut risque, la source cardiaque doit être simultanément exclue car la douleur peut se présenter de manière atypique au niveau de l’épigastre.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic différentiel}}
Une dissection aortique progressive doit être envisagée en raison de sa nature particulièrement urgente, bien que la douleur soit souvent plus sévère et déchirante que chez les personnes atteintes de pancréatite aiguë.<ref name=":0" />
* {{Diagnostic différentiel | nom = Diagnostic différentiel 1}}
* {{Diagnostic différentiel | nom = Diagnostic différentiel 2}}
* {{Diagnostic différentiel | nom = Diagnostic différentiel 3}}
* ...
Les différentiels pour la pancréatite aiguë incluent le différentiel global pour les douleurs abdominales et peuvent souvent être considérablement réduits avec une bonne histoire et physique comme décrit ci-dessus. Les diagnostics différentiels incluent, mais sans s'y limiter: <ref name=":0" />


== Diagnostic ==
Le diagnostic de pancréatite aiguë a été défini par la classification révisée d'Atlanta et nécessite '''au moins 2 des 3 critères''' remplis <ref name=":0" />:
# un taux de lipase ou d'amylase qui est trois fois la limite supérieure de la normale
# une douleur abdominale compatible avec une pancréatite
# une imagerie abdominale compatible avec une pancréatite aiguë.


* Ulcère gastroduodénal
== Diagnostic différentiel ==
* Cholangite
Les diagnostics différentiels pour la pancréatite aiguë incluent le différentiel global pour les douleurs abdominales et peuvent souvent être éliminés avec une bonne histoire et examen physique comme décrit ci-dessus. Voici une liste non exhaustive des diagnostic différentiels<ref name=":0" /> :
* Cholécystite
* Perforation intestinale
* Une occlusion intestinale
* Ischémie mésentérique
* Hépatite aiguë
* Acidocétose diabétique
* Pneumonie basilaire
* Infarctus du myocarde
* Colique rénale
* Dissection aortique <ref name=":0" />


Dans beaucoup de ces cas, un taux de lipase élevé 3 fois la limite supérieure de la normale permettra de déterminer la pancréatite comme source de douleur abdominale en raison de sa spécificité élevée. L'échographie abdominale aidera à différencier la cholécystite tandis que l'angiographie CT peut être utilisée lorsque l'ischémie mésentérique est élevée sur le différentiel. Chez les patients à haut risque, la source cardiaque doit être simultanément exclue car la douleur peut se présenter atypiquement comme épigastrique. Une dissection aortique progressive doit être envisagée en raison de sa nature particulièrement urgente, bien que la douleur soit souvent plus sévère et déchirante que chez les personnes atteintes de pancréatite aiguë.<ref name=":0" />
* la {{Diagnostic différentiel|nom=néoplasie pancréatique}}, le {{Diagnostic différentiel|nom=pseudokyste pancréatique}}, la {{Diagnostic différentiel|nom=pancréatite chronique}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=perforation intestinale}}, la {{Diagnostic différentiel|nom=maladie de Crohn}}, l'{{Diagnostic différentiel|nom=occlusion intestinale}}
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=ulcère gastro-duodénal}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=rupture de l'oesophage}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=cholécystite aiguë}}, la {{Diagnostic différentiel|nom=cholédocholithiase}} et la {{Diagnostic différentiel|nom=cholangite aiguë}}
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=hépatite aiguë}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=pneumonie}} de la base
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = infarctus du myocarde}}
* la {{Diagnostic différentiel | nom = dissection aortique}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = ischémie mésentérique}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = acidocétose diabétique}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=colique néphrétique}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=pyélonéphrite}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=salpingite}}, l'{{Diagnostic différentiel|nom=abcès tubo-ovarien}}, la {{Diagnostic différentiel|nom=grossesse ectopique}}, la {{Diagnostic différentiel|nom=rupture de kyste ovarien}}, l'{{Diagnostic différentiel|nom=endométriose}}, la {{Diagnostic différentiel|nom=torsion ovarienne}}
* le {{Diagnostic différentiel|nom=spasme du sphincter d'Oddi}}
* la {{Diagnostic différentiel | nom = douleur abominale pariétale}}.


== Traitement ==
== Traitement ==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Traitement}}
=== Traitement de support ===
{| class="wikitable"
!Modalité thérapeutique
!Commentaires
|-
!Hydratation<ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Jenifer|nom1=Barrie|prénom2=Saurabh|nom2=Jamdar|prénom3=Neil|nom3=Smith|prénom4=Simon J.|nom4=McPherson|titre=Mis-use of antibiotics in acute pancreatitis: Insights from the United Kingdom's National Confidential Enquiry into patient outcome and death (NCEPOD) survey of acute pancreatitis|périodique=Pancreatology: official journal of the International Association of Pancreatology (IAP) ... [et al.]|volume=18|numéro=7|date=2018-10|issn=1424-3911|pmid=30075909|doi=10.1016/j.pan.2018.05.485|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30075909/|consulté le=2020-12-15|pages=721–726}}</ref><ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=Paul T.|nom1=Reynolds|prénom2=Evan K.|nom2=Brady|prénom3=Saurabh|nom3=Chawla|titre=The utility of early cross-sectional imaging to evaluate suspected acute mild pancreatitis|périodique=Annals of Gastroenterology|volume=31|numéro=5|date=2018-09|issn=1108-7471|pmid=30174401|pmcid=6102458|doi=10.20524/aog.2018.0291|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30174401/|consulté le=2020-12-15|pages=628–632}}</ref><ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Zachary M.|nom1=Sellers|prénom2=Maisam|nom2=Abu-El-Haija|prénom3=Sohail Z.|nom3=Husain|prénom4=Veronique|nom4=Morinville|titre=New Management Guidelines for Both Children and Adults With Acute Pancreatitis|périodique=Gastroenterology|volume=155|numéro=1|date=07 2018|issn=1528-0012|pmid=29890113|doi=10.1053/j.gastro.2018.03.068|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29890113/|consulté le=2020-12-15|pages=234–235}}</ref><ref name=":0" />
|
* La solution de Lactate Ringer est le liquide recommandé avec un bolus initial de 15 à 20 ml/kg et des maintiens à 3 mL/kg par heure (généralement environ 250 à 500 ml par heure) pendant les 24 premières heures si aucune autre contre-indication n'est présente.
* La {{Traitement|nom=réanimation liquidienne|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} est surveillée par des prises de sang sériées qui comprennent l'urée, l'hématocrite et le débit urinaire (1cc/kg/h minimum), toutes les 4 à 6 heures au cours des 24 premières heures de réanimation pour ajuster le débit liquidien. Une absence de réponse à la réanimation liquidienne indique une forte probabilité de syndrome de défaillance multiviscérale.
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!Nutrition
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* En pratique courante, on opte pour du {{Traitement|nom=nil per os|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} (NPO) jusqu’à résolution des symptômes gastro-intestinaux. Par contre, un régime mou, à faible teneur en résidus et faible en gras peut être recommandé pour l'alimentation initiale. Par la suite, progresser tranquillement vers une consistance régulière selon la tolérance.
* En cas de '''pancréatite modérée''', on peut débuter une {{Traitement|nom=nutrition entérale|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} dans les premières 24 heures.


* {{Traitement | nom = Traitement 1}}
* En cas de '''pancréatite sévère''' ou lorsque l'apport oral n'est pas toléré, une nutrition via tube naso-jéjunal dans les premiers 3 jours est suggérée.
* {{Traitement | nom = Traitement 2}}
* {{Traitement | nom = Traitement 3}}
* ...
Le fondement de la prise en charge de la pancréatite aiguë reste la réanimation liquidienne agressive précoce. La solution de Lactated Ringer est le liquide recommandé avec un bolus initial de 15 à 20 ml / kg et des taux suivants de 3 ml / kg par heure (généralement environ 250 à 500 ml par heure) pendant les 24 premières heures si aucune autre contre-indication n'est présente . La réanimation liquidienne est surveillée avec une combinaison d'azote uréique sanguin, d'hématocrite et de débit urinaire, surveillée toutes les 4 à 6 heures au cours des 24 premières heures de réanimation pour ajuster le débit liquidien. La non-réponse continue indique une forte probabilité de MODS qui s'ensuit et est un motif pour améliorer le niveau de soins. <ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30075909</ref><ref name=":14">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30174401</ref><ref name=":15">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29890113</ref><ref name=":0" />


Un autre problème important est la nutrition. La pratique courante est de ne rien garder par voie orale jusqu'à ce que les douleurs abdominales, les nausées, les vomissements, l'appétit et l'iléus s'améliorent. Une alimentation précoce en cas de pancréatite légère est sûre et n’exacerbe pas les symptômes. Un régime doux, faible en résidus et faible en gras est recommandé pour l'alimentation initiale et avancé à une consistance régulière selon la tolérance. En cas de pancréatite sévère ou lorsque l'apport peroral n'est pas toléré, l'alimentation nésojéjunale est supérieure à la nutrition parentérale car elle aide à minimiser la translocation bactérienne en maintenant la barrière intestinale.
* La nutrition entérale est supérieure à la {{Traitement|nom=nutrition parentérale|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, car elle diminue le risque de translocation bactérienne en maintenant la barrière intestinale fonctionnelle. La translocation bactérienne survient dans les premiers 24 heures et augmente de 38 à 65% le risque de nécrose infectée avec une bactériémie concomitante.


Les antibiotiques prophylactiques ne sont pas nécessaires. Si une infection est suspectée, des antibiotiques empiriques sont appropriés jusqu'à ce que les résultats des cultures soient de retour. L'indication de l'antibiotique est limitée à la présence d'une nécrose infectée.<ref name=":0" />
* Cela dit, s’il y a de la douleur à la reprise de l’alimentation par la bouche, il est d’opter pour l’hyper-alimentation intraveineuse.
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!Analgésie
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* En termes d’{{Traitement|nom=analgésie|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, les narcotiques sont sécuritaires.
* Dans les dysfonctions du sphincter d’Oddi, ils peuvent augmenter la douleur (controversé).
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!Prévenir le sevrage ROH
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* Il est primordial d'être à l'affût des {{Complication|nom=sevrage alcoolique|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=sevrages alcooliques}} chez les consommateurs chroniques d'alcool et de les traiter à l'aide de benzodiazépine en utilisant le score du [[Clinical Institute Withdrawal Assessment for Alcohol, Revised]]. (CIWA-Ar) Il faut également donner de la thiamine à ces patients pour prévenir l'[[encéphalopathie de Wernicke]] ainsi que de l'acide folique dans les cas plus grave ou si dénutrition.<ref>''Sevrage alcoolique'', Lanthier (version 3.8) (application mobile).</ref>
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!Si hypertriglycéridémie
|L'objectif d'un traitement spécifique est de faire baisser et de maintenir le taux de triglycérides à moins de 500 mg/dL. Les options pour atteindre cet objectif comprennent l'aphérèse et l’insuline en perfusion avec ou sans glucose.<ref name=":0" />
|-
!Si infection suspectée
|
* Lorsqu'une infection n'est pas suspectée, les antibiotiques ne sont pas nécessaires.
* Les antibiotiques sont indiqués seulement lorsqu'il y a présence d'une nécrose infectée. Si une infection est suspectée, des antibiotiques empiriques sont de mise jusqu'à ce que les résultats des cultures soient de retour.
** Un tiers des collections nécrotiques s'infectent et l'infection entraîne une détérioration clinique, un ralentissement la récupération, une hausse de la mortalité. C’est pourquoi les antibiotiques sont initiés dès que l'on le soupçonne. Le régime antibiotique préférentiel comprend alors un {{Traitement|nom=carbapénème|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} seul ({{Traitement|nom=imipénem|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}), ou une combinaison d'une {{Traitement|nom=quinolone|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}, de {{Traitement|nom=ceftazidime|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} ou de {{Traitement|nom=céfépime|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} avec de la {{Traitement|nom=métronidazole|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}.
** Une {{Traitement|nom=nécrosectomie|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} chirurgicale est nécessaire chez les patients qui continuent à se détériorer cliniquement malgré les antibiotiques. Chez les patients stables, les antibiotiques sont poursuivis pendant 4 à 6 semaines et une nécrosectomie est réalisée après la maturation de la paroi. L'approche initiale comprend des modalités moins invasives qui incluent le {{Traitement|nom=drainage|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} endoscopique et percutané alors que le débridement chirurgical est réalisé en cas d'échec. <ref name=":16">{{Citation d'un article|prénom1=Marianna|nom1=Arvanitakis|prénom2=Jean-Marc|nom2=Dumonceau|prénom3=Jörg|nom3=Albert|prénom4=Abdenor|nom4=Badaoui|titre=Endoscopic management of acute necrotizing pancreatitis: European Society of Gastrointestinal Endoscopy (ESGE) evidence-based multidisciplinary guidelines|périodique=Endoscopy|volume=50|numéro=5|date=05 2018|issn=1438-8812|pmid=29631305|doi=10.1055/a-0588-5365|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29631305/|consulté le=2020-12-15|pages=524–546}}</ref><ref name=":17">{{Citation d'un article|prénom1=Maisam|nom1=Abu-El-Haija|prénom2=Soma|nom2=Kumar|prénom3=Jose Antonio|nom3=Quiros|prénom4=Keshawadhana|nom4=Balakrishnan|titre=Management of Acute Pancreatitis in the Pediatric Population: A Clinical Report From the North American Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition Pancreas Committee|périodique=Journal of Pediatric Gastroenterology and Nutrition|volume=66|numéro=1|date=01 2018|issn=1536-4801|pmid=29280782|pmcid=5755713|doi=10.1097/MPG.0000000000001715|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29280782/|consulté le=2020-12-15|pages=159–176}}</ref><ref name=":0" />
|-
!Si collection stérile
|Il ne faut jamais drainer les collections stériles. Le prélèvement stérile n’est indiqué que s'il a des symptômes tels qu'une douleur abdominale persistante, des nausées, des vomissements, une obstruction de la sortie gastrique, une occlusion intestinale et une perturbation du canal pancréatique.
|}


La prise en charge ultérieure dépend de l'étiologie de la pancréatite. Dans la pancréatite biliaire, une cholécystectomie précoce est fortement recommandée. Une CPRE précoce (dans les 24 heures suivant la présentation) est bénéfique en cas de cholangite concomitante et d'obstruction biliaire évidente. En cas de pancréatite biliaire légère ou spontanément résolutive, la CPRE est réservée au défaut de remplissage biliaire distal lors de la cholangiographie peropératoire lors de la cholécystectomie. Dans le cadre de l'hypertriglycéridémie, l'objectif d'un traitement spécifique est de faire baisser et de maintenir le taux de triglycérides à moins de 500 mg / dL. Les options pour atteindre cet objectif comprennent l'aphérèse et le goutte-à-goutte d'insuline avec ou sans glucose.<ref name=":0" />
=== Traitement chirurgical ===
{| class="wikitable"
!
!Modalité thérapeutique
!Commentaires
|-
! rowspan="3" |Traitement chirurgical
!{{Traitement|nom=Cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}
|
* La CPRE n’est pas conseillée de façon routinière en cas de pancréatite spontanément résolutive ou légère sans évidence de cholédocholithiase.
* La CPRE est indiquée si :
** une cholédocholithiase distale est vue soit à l'échographie, la tomodensitométrie ou la MRCP
** on note un défaut de remplissage biliaire distal sur la cholangiographie peropératoire lors de la cholécystectomie
** il y a une cholangite et une obstruction biliaire évidente (dans les 24 heures suivant la présentation)
** il n’y a pas de signe de cholangite, mais qu'il y a une pancréatite lithiasique sévère avec des signes d’obstruction biliaire ou de dilatation des voies biliaires (48-72 heures suivant la présentation).
|-
!{{Traitement|nom=Cholécystectomie|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}
|
* Dans la '''pancréatite biliaire''', une cholécystectomie précoce est fortement recommandée.
* Pour une '''pancréatite légère''', la chirurgie est suggérée durant l’hospitalisation initiale ou 6 semaines suite à la présentation initiale.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Seth D.|nom1=Crockett|prénom2=Sachin|nom2=Wani|prénom3=Timothy B.|nom3=Gardner|prénom4=Yngve|nom4=Falck-Ytter|titre=American Gastroenterological Association Institute Guideline on Initial Management of Acute Pancreatitis|périodique=Gastroenterology|volume=154|numéro=4|date=2018-03|issn=0016-5085|doi=10.1053/j.gastro.2018.01.032|lire en ligne=https://doi.org/10.1053/j.gastro.2018.01.032|consulté le=2020-12-16|pages=1096–1101}}</ref>
* Dans le cas d’une '''pancréatite sévère''', il est préférable d’attendre 6 semaines pour diminuer les risques de complications.
* Quant aux patients de '''plus de 70 ans avec des comorbidités sévères''', la sphinctérotomie seule est préférable.
|-
!Autres traitements chirurgicaux
|Indications chirurgicales en aigu
# compartiment abdominal
# ischémie intestinale
# perforation intestinale
# saignement réfractaire post angiographie
|}


Les complications locales de la pancréatite sont précoces (moins de 4 semaines, collecte de liquide péripancréatique et nécrose pancréatique / péripancréatique) et tardive (plus de 4 semaines, pseudokyste pancréatique et nécrose cloisonnée). La collecte aiguë de liquide péripancréatique se résout spontanément dans la plupart des cas, et moins de 10% entraînent un pseudokyste pancréatique. La plupart de ces pseudokystes disparaissent avec l'observation seule avec un suivi périodique par tomodensitométrie ou IRM. Le drainage n'est recommandé que dans les pseudokystes symptomatiques, infectés ou à croissance rapide. Les modalités de drainage sont endoscopiques (transmurales ou transpapillaires) ou percutanées, l'approche endoscopique étant la modalité privilégiée.<ref name=":0" />
== Suivi ==
Il n’est pas pertinent de suivre la lipase ou l’amylase durant le séjour hospitalier.


La gestion des collections nécrotiques reste difficile. Le prélèvement stérile est intervenu s'il a provoqué des symptômes tels qu'une douleur abdominale persistante, des nausées, des vomissements, une obstruction de la sortie gastrique, une occlusion intestinale et une perturbation du canal pancréatique. Un tiers de cette nécrose s'infecte. L'infection entraîne une détérioration clinique, prolonge la récupération, a une mortalité élevée. Les antibiotiques sont initiés dès que l'on soupçonne le plus tôt. Le régime antibiotique préféré comprend un carbapénème seul, ou une combinaison d'une quinolone, de la ceftazidime ou du céfépime avec du métronidazole. Le diagnostic de nécrose infectée est établi en présence de bulles de gaz dans celle-ci sur l'imagerie et la culture par aspiration percutanée guidée par CT. Une nécrosectomie chirurgicale est nécessaire chez les patients qui continuent à se détériorer cliniquement malgré les antibiotiques. Chez les patients stables, les antibiotiques sont poursuivis pendant 4 à 6 semaines et une nécrosectomie est réalisée après la maturation de la paroi. L'approche initiale comprend des modalités moins invasives qui incluent le drainage endoscopique et percutané et le débridement chirurgical est réservé en cas d'échec. <ref name=":16">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29631305</ref><ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29280782</ref><ref name=":0" />
Au congé, il faudra prévoir un suivi dans environ 7 à 10 jours en externe avec son médecin de famille pour s’assurer qu’il n’y a pas de complications. Il faut s’assurer de se pencher sur les causes de la pancréatite et de les éliminer afin de prévenir une récurrence. Ainsi, il faut éduquer, donner des conseils et supporter le patient dans l’arrêt de la consommation d’alcool et de tabac et le référer au besoin à des groupes de support dans la communauté. Il faut éviter les médicaments qui ont précipité la pancréatite, formuler un traitement contre l’hypertriglycéridémie et demander des bilans lipidiques sériques au besoin ou même prévoir une cholécystectomie. Dans les cas plus graves, un suivi avec l’équipe de gastroentérologie, de chirurgie, d’infectiologie, d’endocrinologie ou même de rhumatologie pour les cas auto-immunes peut être nécessaire.  


== Suivi ==
Il n’est pas nécessaire de demander des bilans ou des imageries dans la plupart des cas, mais pour une pancréatite biliaire, cela peut être pertinent de suivre le bilan hépatique incluant l’alcaline phosphatase et la bilirubine totale. Des imageries de contrôles sont indiquées dans le cas où la pancréatite était sévère et accompagnée de collections péri-pancréatiques pour éliminer la formation d’un pseudokyste.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Suivi}}
Les patients devraient également reçevoir le vaccin annuel contre l’influenza et selon leur comorbidités, le vaccin contre le pneumocoque. <ref>Tang, Jeffrey C F. ''Acute Pancreatitis Treatment & Management: Approach Considerations, Initial Supportive Care, Antibiotic Therapy''. 27 Mar. 2020, [https://Emedicine.medscape.com/article/181364-treatment#d13 emedicine.medscape.com/article/181364-treatment#d13].</ref><ref>Dues, Thomas C. “Acute Pancreatitis.” ''Cancer Therapy Advisor'', Cancer Therapy Advisor, 11 Feb. 2019, [https://www.cancertherapyadvisor.com/home/decision-support-in-medicine/hospital-medicine/acute-pancreatitis-4/ www.cancertherapyadvisor.com/home/decision-support-in-medicine/hospital-medicine/acute-pancreatitis-4/].</ref>


== Complications ==
== Complications ==
 
Les complications de la pancréatite sont <ref name=":0" />:
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Complications}}
* le {{Complication | nom = sepsis|RR=|référence_RR=|RC=}}
* {{Complication | nom = Complication 1}}
* la {{Complication | nom = nécrose pancréatique|RR=|référence_RR=|RC=}}
* {{Complication | nom = Complication 2}}
* la {{Complication | nom = nécrose pancréatique infectée|RR=|référence_RR=|RC=}}
* {{Complication | nom = Complication 3}}
* la {{Complication | nom = pancréatite hémorragique|RR=|référence_RR=|RC=}}
* ...
* le {{Complication | nom = syndrome de détresse respiratoire aiguë|RR=|référence_RR=|RC=}}
* Sepsis
* l'{{Complication | nom = insuffisance rénale aiguë|RR=|référence_RR=|RC=}}
* Pancréas nécrotique
* la perturbation du canal pancréatique
* Pancréatite hémorragique
* l'{{Complication | nom = abcès pancréatique|RR=|référence_RR=|RC=}}
* SDRA
* la {{Complication | nom = collection péri-pancréatique|RR=|référence_RR=|RC=}}<ref group="note">Elle se résout spontanément dans la plupart des cas, et moins de 10% des cas mènent à un pseudokyste pancréatique.</ref>
* Insuffisance rénale
* le {{Complication | nom = pseudokyste pancréatique|RR=|référence_RR=|RC=}}<ref group="note">La plupart de ces pseudokystes se résolvent spontanément tout en observant et en optant pour un suivi périodique par tomodensitométrie ou imagerie par résonance magnétique (IRM). Le drainage n'est recommandé que dans les pseudokystes symptomatiques, infectés ou à croissance rapide. Les modalités de drainage incluent l’approche endoscopique (transmurales ou transpapillaires) ou percutanée, l'approche endoscopique étant la modalité privilégiée.</ref>.
* Perturbation du canal pancréatique
* Pseudokystes
* Nécrose pancréatique infectée
* Abcès pancréatique <ref name=":0" />


== Évolution ==
== Évolution ==
La mortalité globale de la pancréatite aiguë est d'environ 1% à 2%; cependant, la pancréatite aiguë sévère entraîne un taux de mortalité beaucoup plus élevé mais indéterminé.<ref name=":0" />


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Évolution}}
Cette dernière se développe chez 25% des patients<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Hans G|nom1=Beger|prénom2=Bettina M|nom2=Rau|titre=Severe acute pancreatitis: Clinical course and management|périodique=World Journal of Gastroenterology : WJG|volume=13|numéro=38|date=2007-10-14|issn=1007-9327|pmid=17876868|pmcid=4434632|doi=10.3748/wjg.v13.i38.5043|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4434632/|consulté le=2020-12-16|pages=5043–5051}}</ref> et sa morbidité présente une évolution biphasique. La première phase est marquée par un syndrome de réponse inflammatoire systémique qui peut durer jusqu’à 2 semaines. La défaillance d’organe associé se présente environ 2 jours après l’admission et touche principalement les systèmes cardiovasculaire et pulmonaire. S’il y a présence de défaillance d’organe, la mortalité monte à environ 30%. La deuxième phase est marquée par un état d’immunosuppression relative avec de la nécrose tissulaire. Cette nécrose peut s’infecter et induire un choc septique.
La mortalité globale de la pancréatite aiguë est d'environ 1% à 2%; cependant, la pancréatite aiguë sévère entraîne un taux de mortalité beaucoup plus élevé mais indéterminé. <ref name=":0" />


L'évaluation de la gravité et le pronostic sont importants pour déterminer le niveau de soins. Plusieurs échelles de prédiction clinique ont été développées et validées. La plupart sont difficiles à calculer et nécessitent des données de 48 heures. L'indice de gravité au chevet de la pancréatite aiguë (BISAP) est un ajout relativement récent à cette liste. Cet indice a de bonnes performances prédictives à la fois pour la pancréatite aiguë sévère et la mortalité et a été validé de manière prospective, est simple et facile à calculer à partir des données de présentation initiales. L'utilisation de l'indice de gravité CT (CTSI) peut également aider à prédire la mortalité, la détection de toute nécrose sur l'imagerie CT étant un prédicteur de mortalité élevée.
L'évaluation de la gravité et le pronostic sont importants pour déterminer le niveau de soins. Plusieurs échelles de prédiction clinique ont été développées et validées. La plupart sont difficiles à calculer et nécessitent des données de 48 heures. L'indice de gravité au chevet de la pancréatite aiguë (BISAP) est un ajout relativement récent à cette liste. Cet indice, qui a de bonnes performances prédictives à la fois pour la pancréatite aiguë sévère et la mortalité et a été validé de manière prospective, est simple et facile à calculer à partir des données de présentation initiale. Son utilisation pourra donc aider à trier les patients en fonction du niveau de soins. Il est considéré au score de Ranson qui par ailleurs est plus connu. D'autres scores utilisés sont [[L'indice de gravité CT (CTSI)|l'indice de gravité CT (CTSI)]] qui inclue le score de Balthazar, et le [[APACHE II (score)|APACHE II]] (pour les soins intensifs, non spécifique à la pancréatite aiguë)


== Prévention ==
La sévérité de la pancréatite peut donc être évaluée ou prédite à partir des classifications ci-dessous.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Prévention}}
=== Définition d’Atlanta ===
* Pancréatite aiguë légère : pas d’insuffisance organique ou de complication locale ou systémique.
* Pancréatite aiguë modérément grave : Insuffisance organique transitoire (moins de 48h) ou complication locale (abcès, nécrose, pseudokyste, collection liquidienne péri-pancréatique) ou systémique (coagulopathie intravasculaire disséminée CIVD) sans insuffisance organique.
* Pancréatite aiguë grave : Insuffisance organique (choc, syndrome de détresse respiratoire aigüe, insuffisance rénale aigüe, Hémorragie digestive)<ref>Diagnosis and management of acute pancreatitis and its complications - Scientific Figure on ResearchGate. Available from: https://www.researchgate.net/figure/Revised-Atlanta-Classification-4_tbl1_262017420</ref><ref name=":18" />


== Concepts clés ==
=== Bedside Index for Severity in Acute Pancreatitis (BISAP) score ===
* Urée >8.92 mmol/L
* Altération de l’état de conscience
* Présence de deux critères ou plus du syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS)
* Plus de 60 ans
* Épanchement pleural
Un score de 3 ou plus présente un plus haut risque de mortalité.<ref>Wu, B. ''BISAP Score for Pancreatitis Mortality''. MDCalc. https://www.mdcalc.com/bisap-score-pancreatitis-mortality.</ref>


* La physiopathologie de la pancréatite aiguë est basée sur l'activation prématurée du zymogène, trypsinogène, avec une destruction pancréatique locale résultante conduisant à l'activation de la cascade inflammatoire qui provoque le syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS) souvent associé à la pancréatite aiguë. L'inflammation systémique peut conduire au syndrome de dysfonctionnement multiorganique (MODS).
=== Critères de Ranson (sévère si >3 critères) ===
* Le diagnostic de pancréatite aiguë est défini par les Critères d'Atlanta révisés qui stipulent que la pancréatite aiguë nécessite au moins 2 des 3 critères suivants: 1) taux de lipase ou d'amylase 3 fois la limite supérieure de la normale, 2) examen physique compatible avec une pancréatite, et 3) résultats d'imagerie (TDM, IRM, échographie) compatibles avec une pancréatite aiguë.
{| class="wikitable"
* L'utilisation du score Bedside Index Severity in Acute Pancreatitis (BISAP) peut aider à trier les patients en fonction du niveau de soins. Cet indice a de bonnes performances prédictives à la fois pour la pancréatite aiguë sévère et la mortalité et a été validé de manière prospective, il est simple et facile à calculer à partir des données de présentation initiales.
|+Critères de Ranson<ref name=":18" /><ref>Wikimedia Foundation. (2020, December 6). ''Ranson criteria''. Wikipedia. https://en.wikipedia.org/wiki/Ranson_criteria.</ref>
* L'étape la plus importante de la prise en charge de la pancréatite aiguë est les 12 à 24 premières heures d'admission. C'est pendant cette période qu'une réanimation liquidienne appropriée peut réduire considérablement les complications et la mortalité. Une observation étroite des signes vitaux et des laboratoires de base pour assurer une réanimation liquidienne adéquate est essentielle.
!Pancréatite non lithiasique
* L'incidence de la pancréatite idiopathique reste aussi élevée que 10% à 20% des cas de pancréatite aiguë et entraîne un dilemme de diagnostic et de prise en charge particulier. Des études récentes continuent à aborder la meilleure utilisation de l'EUS et de la CPRE dans l'évaluation de ces cas avec une approche plus modérée de la CPRE en raison de son taux relativement élevé d'induction de pancréatite post-procédurale.
|-
|'''À l’admission :'''
* Plus de 55 ans
* GB >16x10<sup>9</sup>
* Glycémie >11 mmol/L
* LDH >350 IU/L
* AST >250 IU/L
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|'''Durant les premiers 48h :'''
* Hct diminuée >10%
* Urée augmenté >1,8 mmol/L
* PO2 artériel <60 mmHg
* Déficit en base >4 mEql/L
* Ca < 2mmol/L
* Séquestration de liquid (3<sup>e</sup> espace estimé) > 6 L
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!Pancréatite lithiasique
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|'''À l’admission :'''
* Plus de 70 ans
* GB >18x10<sup>9</sup>
* Glycémie >12,2 mmol/L
* LDH >400 IU/L
* AST >250 IU/L
|-
|'''Durant les premiers 48h :'''
* Hct diminuée >10%
* Urée augmenté >0.7 mmol/L
* Déficit en base >5 mEql/L
* Ca < 2mmol/L
* Séquestration de liquid (3<sup>e</sup> espace estimé) > 4L
|}


== Consultations ==
=== Harmless Acute Pancreatic score ===
* Hématocrite normale
* Créatinine normale
* Absence de ressaut à l’examen physique
La présence des trois critères permet de conclure à une pancréatite légère (probabilité de 98%).<ref name=":18" />


Chirurgien général<ref name=":0" />
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Il faut agir sur les facteurs de risque modifiables :
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Spécialiste des soins intensifs <ref name=":0" />
* Prévenir la récidive de cholédocholithiases avec une cholécystectomie. <ref>Allard, J., & Bergeron, E. (2013, September 26). ''Prévention et traitements médicaux de la pancréatite''. Passeport Santé. https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=pancreatite-facteurs-de-risque.</ref>
 
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== Notes ==
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== Références ==
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Dernière version du 21 juin 2022 à 20:35

Pancréatite aiguë
Maladie

Caractéristiques
Signes Hypoxémie, Ictère , Tachycardie , Tachypnée , Rigidité abdominale, Nodules érythémateux, Signe de Cullen, Subfébrile, Sensibilité épigastrique, Signe de Grey Turner, ... [+]
Symptômes
Douleur dorsale, Anorexie , Nausée, Douleur épigastrique, Douleur à l’hypochondre droit, Vomissement , Température corporelle élevée
Diagnostic différentiel
Acidocétose diabétique, Salpingite, Ulcère gastro-duodénal, Rupture de kyste ovarien, Perforation intestinale, Endométriose, Syndrome coronarien aigu, Abcès tubo-ovarien, Grossesse ectopique, Torsion ovarienne, ... [+]
Informations
Terme anglais Acute pancreatitis
Wikidata ID Q854573
Spécialités Gastro-entérologie, Chirurgie générale, Médecine familiale, Médecine d'urgence, Soins intensifs, Médecine interne

La pancréatite aiguë est une condition inflammatoire du pancréas.

Épidémiologie

Dans l'ensemble, la fréquence des pancréatites aiguës est en augmentation aux États-Unis et dans le reste du monde. C’est notamment la cause principale des hospitalisations dues aux troubles gastrointestinaux aux États-Unis. La pancréatite aigüe compte pour environ 275 000 admissions hospitalières annuellement[1]. Il est difficile de déterminer si cette tendance est liée à une augmentation réelle de l'incidence ou simplement à une détection accrue. Malgré l'augmentation de l'incidence, la mortalité a diminué aux États-Unis ; les études les plus récentes citant une mortalité d'environ 2%[2]. Le pic d'incidence de la pancréatite aiguë survient dans les cinquième et sixième décennies ; cependant, la mortalité augmente avec l'âge. Aux États-Unis, l'incidence de la pancréatite aiguë dans la population est de 13 à 45 sur 100 000 personnes par an. [3][4][5]

Étiologies

Dans la majorité des cas de pancréatite aiguë, la consommation d'alcool, les calculs biliaires ou l'hypertriglycéridémie sont en cause. Le taux d'apparition selon l'étiologie varie selon les régions géographiques et les strates socio-économiques.

Étiologies courantes de la pancréatite aiguë[6][7][8][5]
Étiologie Commentaire
calculs biliaires (50 %)
  • Les calculs biliaires sont la cause la plus fréquente des pancréatites aigues bien que seulement un petit pourcentage des patients avec des calculs biliaires développent des pancréatites. Le blocage des conduits biliaires au niveau de l’ampoule causerait un refoulement du liquide et du matériel pancréatique et causerait une réaction inflammatoire aiguë.
consommation d'alcool (20 %)
  • L’alcool augmente la capacité des cellules acineuses de synthétiser des enzymes lysosomales et digestives ce qui mène à des dommages au pancréas.[9]
hypertriglycéridémie
  • Lorsque les triglycérides sont > 10 mmol/L, les chylomicrons vont causer de l’ischémie en bloquant les capillaires pancréatiques. Cela altère les cellules acineuses et entraine la sécrétion de lipase. L’action de la lipase sur les triglycérides va augmenter la concentration d’acide gras libre et entrainer une production de médiateurs inflammatoires et de radicaux libres.[10]
idiopathique (20 %)
  • Dans 20% des cas
Médicaments
  • Certains médicaments, tels que les diurétiques, les statines, les hypoglycémiants oraux, certains antibiotiques, etc., mènent à une pancréatite aigüe soit par réaction immunologique, par thrombose intravasculaire, par effet toxique direct, par accumulation de métabolites toxiques, par ischémie ou par augmentation de la viscosité des sécrétions pancréatiques.[11]
Post-opératoire
Anomalies anatomiques ou physiologique[13]
  • Des anomalies anatomiques ou physiologique comme la sténose ampullaire, anciennement connue sous le nom de dysfonctionnement du sphincter d'Oddi de type I, et le pancréas divisum ont été identifiés comme étant des causes de pancréatite, mais cela reste controversé.
  • Le pancréas annulaire peut également mener à une pancréatite par obstruction mécanique au niveau de l’ampoule.
pancréatite auto-immune
  • Type I (liée à la maladie systémique IgG4) et type II (qui n’est pas liée à la maladie systémique IgG4 et qui ne présente pas de manifestations systémiques)
Infections
traumatisme
  • Les traumatismes bien que peu commun à cause de la localisation rétropéritonéale du pancréas peuvent causer la rupture du canal pancréatique et créer des cicatrices qui vont rétrécir la lumière du canal et l’obstruer.
tabac
  • Le tabac peut induire des dommages au niveau du pancréas en augmentant la relâche de calcium intracellulaire et en perturbant la perfusion pancréatique. Il affecte aussi le ratio entre le trypsinogène et son inhibiteur endogène.[14]
Troubles génétiques
  • Certaines mutations qui touchent le gène trypsinogène cationique (PRSS1), le gène du régulateur de conductance transmembranaire de la fibrose kystique (CFTR) impliqué dans la sécrétion de bicarbonate dans les canalicules pancréatiques, le gène de l'enzyme de dégradation de la trypsine appelé la chymotrypsine C (CTRC), le gène inhibiteur de la trypsine sécrétoire pancréatique (SPINK1) et le gène SERPINA1 (dans le déficit en alpha 1-antitrypsine) peuvent prédisposer certains individus à développer une pancréatite aigüe récurrente et qui pourrait progresser vers une pancréatite chronique.[15][16][17][5][18]
hypercalcémie
  • L’hypercalcémie pourrait mener à l’obstruction du conduit pancréatique par dépôt de calcium et à des dommages par activation de trypsinogènes dans le parenchyme pancréatique.[18]
Maladie rénale[19]
Toxines
Maladies vasculaires
Mécanismes des pancréatites médicamenteuses[18]
Mécanismes Exemples
Réaction immunologique mercaptopurine, aminosalicylate, sulfonamides
Thrombose intravasculaire estrogène
Ischémie diurétiques, azathioprine
Accumulation de métabolites toxiques acide valproïque, didanosine, pentamidine, tétracycline
Effet toxique direct Diurétiques, sulfonamide
Augmentation de la viscosité des sécrétions pancréatiques Diurétiques, stéroïdes

Physiopathologie

La physiopathologie de la pancréatite inclut à la fois la destruction localisée du pancréas et la réponse inflammatoire systémique. La pancréatite est, dans 85% des cas, interstitielle et, le reste du temps, nécrosante. L'élément déclencheur est l'activation prématurée du trypsinogène en trypsine dans la cellule acineuse plutôt que dans la lumière du canal. Il est postulé que cela peut être causé par des pressions canalaires élevées (telles que l'obstruction des canaux) ainsi que par des problèmes d'homéostasie calcique et de pH. Comme le transport du calcium est un processus dirigé par l'ATP, en particulier pour la séquestration dans le réticulum endoplasmique lisse, on soupçonne que de nombreuses toxines responsables de la pancréatite (y compris l'alcool) induisent une déplétion d'ATP qui entraine des concentrations élevées de calcium intra-acineux stimulant l'activation précoce du trypsinogène en trypsine, ce qui active des enzymes telles que l'élastase et les phospholipases. L'activation précoce de ces zymogènes mène à des dommages tissulaires localisées comparable à une ‘’autodigestion’’ du pancréas et à la libération de modèles moléculaires associés aux dommages (DAMP). La libération de DAMP provoque le recrutement de neutrophiles et l'initiation de la cascade inflammatoire. Cette dernière est responsable des manifestations systémiques de la pancréatite aiguë et peut, ultimement, mener à une augmentation de la perméabilité capillaire et à des lésions de l'endothélium avec thrombose microvasculaire qui provoqueraient un syndrome de défaillance multiviscérale (SDMV). Le SDMV est la cause principale de morbidité et de mortalité dans la pancréatite aiguë.[5][15][16][17]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont les suivants :[21][22]

  • l'âge origine ethnique :
    • le risque est 2 à 3 fois plus grand chez la population noire que chez les blancs.

Questionnaire

La pancréatite se manifeste par :

Examen clinique

À l'examen physique, la pancréatite se manifeste comme suit :

Examens paracliniques

Laboratoires

Les trouvailles aux examens de laboratoire sont :

Imageries

Modalité d'imagerie Commentaires
TDM abdominale C+[24]
  • La tomodensitométrie avec contraste a deux indications (si détérioration ou stagnation dans la première semaine d’évolution):
  1. évaluer les collections péri-pancréatiques
  2. évaluer la présence d'air dans les collections péri-pancréatiques (signe pathognomonique de nécrose pancréatique).
  • Elle permet également de faire une aspiration à fine aiguille de la région nécrotique.
  • L'American Gastroenterological Association et American College of Gastroenterology recommandent la TDM à 72h si sévère ou si la condition s'aggrave malgré une réanimation liquidienne appropriée pendant 48 heures ou si le score de Ranson ≥ 3 ou d’APACHE II ≥ 8 pour déterminer la présence d'une nécrose ou complication.
  • Dans les cas où le diagnostic est équivoque, mais qu'une pancréatite est toujours suspectée, elle peut aussi être demandée pour établir ou écarter le diagnostic.
  • La tomodensitométrie sans contraste permet d’établir le diagnostic et de démontrer les collections de fluide, mais ne permet pas d’évaluer la présence de nécrose ou de complications vasculaires.
Échographie abdominale
  • Recommandée chez tous les patients pour évaluer la présence de cholédocholithiase ou de dilatation des voies biliaires (> 8 mm si moins de 75 ans et > 10 mm si plus de 75 ans).
  • Permet d'évaluer de manière optimale la vésicule biliaire et les voies biliaires.
Cholangiopancréatographie par résonance magnétique (MRCP)

et échographie endoscopique

  • Peuvent être demandées s’il y a un doute de cholédocholithiases résiduelles.
  • Lorsqu'aucune cause de pancréatite n'est identifiée avec l'évaluation mentionnée ci-dessus, la consultation d'un spécialiste en gastro-entérologie est souvent nécessaire pour une évaluation plus poussée par MRCP ou EUS.
  • Comme la première n’est pas invasive et ne nécessite pas de contraste, il n'y a pas de risque peropératoire, mais elle manque de sensibilité pour la détection des calculs biliaires de moins de 3 mm et de la pancréatite chronique. C’est pourquoi l'EUS est préférable. [5][25][26][27]
Plaque simple de l'abdomen
  • Permet de démontrer la présence d’un iléus secondaire.
Radiographie pulmonaire
  • Dans les cas modérés à sévères pour évaluer les épanchements pleuraux, ce qui est une indication de la gravité plus élevée de la maladie avec une mortalité élevée.

Approche clinique

L'évaluation initiale d'une pancréatite aiguë suspectée permet de trouver des anomalies biologiques suggérant une cholestase biliaire, une hypercalcémie ou une hyperlipidémie sévère qui aideront à déterminer l'étiologie de la pancréatite et de déterminer la prise en charge appropriée.  

L'étape la plus importante de la prise en charge de la pancréatite aiguë est les 12 à 24 premières heures d'admission. C'est pendant cette période qu'une réanimation liquidienne appropriée peut réduire considérablement les complications et la mortalité. Une observation étroite des signes vitaux et des laboratoires de base pour assurer une réanimation liquidienne adéquate est essentielle.

Par rapport à la nutrition, la pratique courante est de ne rien permettre par voie orale jusqu'à ce que les douleurs abdominales, les nausées, les vomissements, l'appétit et l'iléus secondaire s'améliorent. De plus, les antibiotiques prophylactiques ne sont pas nécessaires.

Une fois, le patient que le patient est stabilisé à l’urgence, il faudra le référer au chirurgien général ou au gastro-entérologue pour la suite de la prise en charge.

Chez les patients à haut risque, la source cardiaque doit être simultanément exclue car la douleur peut se présenter de manière atypique au niveau de l’épigastre.

Une dissection aortique progressive doit être envisagée en raison de sa nature particulièrement urgente, bien que la douleur soit souvent plus sévère et déchirante que chez les personnes atteintes de pancréatite aiguë.[5]

Diagnostic

Le diagnostic de pancréatite aiguë a été défini par la classification révisée d'Atlanta et nécessite au moins 2 des 3 critères remplis [5]:

  1. un taux de lipase ou d'amylase qui est trois fois la limite supérieure de la normale
  2. une douleur abdominale compatible avec une pancréatite
  3. une imagerie abdominale compatible avec une pancréatite aiguë.

Diagnostic différentiel

Les diagnostics différentiels pour la pancréatite aiguë incluent le différentiel global pour les douleurs abdominales et peuvent souvent être éliminés avec une bonne histoire et examen physique comme décrit ci-dessus. Voici une liste non exhaustive des diagnostic différentiels[5] :

Traitement

Traitement de support

Modalité thérapeutique Commentaires
Hydratation[28][29][30][5]
  • La solution de Lactate Ringer est le liquide recommandé avec un bolus initial de 15 à 20 ml/kg et des maintiens à 3 mL/kg par heure (généralement environ 250 à 500 ml par heure) pendant les 24 premières heures si aucune autre contre-indication n'est présente.
  • La réanimation liquidienne est surveillée par des prises de sang sériées qui comprennent l'urée, l'hématocrite et le débit urinaire (1cc/kg/h minimum), toutes les 4 à 6 heures au cours des 24 premières heures de réanimation pour ajuster le débit liquidien. Une absence de réponse à la réanimation liquidienne indique une forte probabilité de syndrome de défaillance multiviscérale.
Nutrition
  • En pratique courante, on opte pour du nil per os (NPO) jusqu’à résolution des symptômes gastro-intestinaux. Par contre, un régime mou, à faible teneur en résidus et faible en gras peut être recommandé pour l'alimentation initiale. Par la suite, progresser tranquillement vers une consistance régulière selon la tolérance.
  • En cas de pancréatite modérée, on peut débuter une nutrition entérale dans les premières 24 heures.
  • En cas de pancréatite sévère ou lorsque l'apport oral n'est pas toléré, une nutrition via tube naso-jéjunal dans les premiers 3 jours est suggérée.
  • La nutrition entérale est supérieure à la nutrition parentérale, car elle diminue le risque de translocation bactérienne en maintenant la barrière intestinale fonctionnelle. La translocation bactérienne survient dans les premiers 24 heures et augmente de 38 à 65% le risque de nécrose infectée avec une bactériémie concomitante.
  • Cela dit, s’il y a de la douleur à la reprise de l’alimentation par la bouche, il est d’opter pour l’hyper-alimentation intraveineuse.
Analgésie
  • En termes d’analgésie, les narcotiques sont sécuritaires.
  • Dans les dysfonctions du sphincter d’Oddi, ils peuvent augmenter la douleur (controversé).
Prévenir le sevrage ROH
Si hypertriglycéridémie L'objectif d'un traitement spécifique est de faire baisser et de maintenir le taux de triglycérides à moins de 500 mg/dL. Les options pour atteindre cet objectif comprennent l'aphérèse et l’insuline en perfusion avec ou sans glucose.[5]
Si infection suspectée
  • Lorsqu'une infection n'est pas suspectée, les antibiotiques ne sont pas nécessaires.
  • Les antibiotiques sont indiqués seulement lorsqu'il y a présence d'une nécrose infectée. Si une infection est suspectée, des antibiotiques empiriques sont de mise jusqu'à ce que les résultats des cultures soient de retour.
    • Un tiers des collections nécrotiques s'infectent et l'infection entraîne une détérioration clinique, un ralentissement la récupération, une hausse de la mortalité. C’est pourquoi les antibiotiques sont initiés dès que l'on le soupçonne. Le régime antibiotique préférentiel comprend alors un carbapénème seul (imipénem), ou une combinaison d'une quinolone, de ceftazidime ou de céfépime avec de la métronidazole.
    • Une nécrosectomie chirurgicale est nécessaire chez les patients qui continuent à se détériorer cliniquement malgré les antibiotiques. Chez les patients stables, les antibiotiques sont poursuivis pendant 4 à 6 semaines et une nécrosectomie est réalisée après la maturation de la paroi. L'approche initiale comprend des modalités moins invasives qui incluent le drainage endoscopique et percutané alors que le débridement chirurgical est réalisé en cas d'échec. [32][33][5]
Si collection stérile Il ne faut jamais drainer les collections stériles. Le prélèvement stérile n’est indiqué que s'il a des symptômes tels qu'une douleur abdominale persistante, des nausées, des vomissements, une obstruction de la sortie gastrique, une occlusion intestinale et une perturbation du canal pancréatique.

Traitement chirurgical

Modalité thérapeutique Commentaires
Traitement chirurgical cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique
  • La CPRE n’est pas conseillée de façon routinière en cas de pancréatite spontanément résolutive ou légère sans évidence de cholédocholithiase.
  • La CPRE est indiquée si :
    • une cholédocholithiase distale est vue soit à l'échographie, la tomodensitométrie ou la MRCP
    • on note un défaut de remplissage biliaire distal sur la cholangiographie peropératoire lors de la cholécystectomie
    • il y a une cholangite et une obstruction biliaire évidente (dans les 24 heures suivant la présentation)
    • il n’y a pas de signe de cholangite, mais qu'il y a une pancréatite lithiasique sévère avec des signes d’obstruction biliaire ou de dilatation des voies biliaires (48-72 heures suivant la présentation).
cholécystectomie
  • Dans la pancréatite biliaire, une cholécystectomie précoce est fortement recommandée.
  • Pour une pancréatite légère, la chirurgie est suggérée durant l’hospitalisation initiale ou 6 semaines suite à la présentation initiale.[34]
  • Dans le cas d’une pancréatite sévère, il est préférable d’attendre 6 semaines pour diminuer les risques de complications.
  • Quant aux patients de plus de 70 ans avec des comorbidités sévères, la sphinctérotomie seule est préférable.
Autres traitements chirurgicaux Indications chirurgicales en aigu
  1. compartiment abdominal
  2. ischémie intestinale
  3. perforation intestinale
  4. saignement réfractaire post angiographie

Suivi

Il n’est pas pertinent de suivre la lipase ou l’amylase durant le séjour hospitalier.

Au congé, il faudra prévoir un suivi dans environ 7 à 10 jours en externe avec son médecin de famille pour s’assurer qu’il n’y a pas de complications. Il faut s’assurer de se pencher sur les causes de la pancréatite et de les éliminer afin de prévenir une récurrence. Ainsi, il faut éduquer, donner des conseils et supporter le patient dans l’arrêt de la consommation d’alcool et de tabac et le référer au besoin à des groupes de support dans la communauté. Il faut éviter les médicaments qui ont précipité la pancréatite, formuler un traitement contre l’hypertriglycéridémie et demander des bilans lipidiques sériques au besoin ou même prévoir une cholécystectomie. Dans les cas plus graves, un suivi avec l’équipe de gastroentérologie, de chirurgie, d’infectiologie, d’endocrinologie ou même de rhumatologie pour les cas auto-immunes peut être nécessaire.

Il n’est pas nécessaire de demander des bilans ou des imageries dans la plupart des cas, mais pour une pancréatite biliaire, cela peut être pertinent de suivre le bilan hépatique incluant l’alcaline phosphatase et la bilirubine totale. Des imageries de contrôles sont indiquées dans le cas où la pancréatite était sévère et accompagnée de collections péri-pancréatiques pour éliminer la formation d’un pseudokyste.

Les patients devraient également reçevoir le vaccin annuel contre l’influenza et selon leur comorbidités, le vaccin contre le pneumocoque. [35][36]

Complications

Les complications de la pancréatite sont [5]:

Évolution

La mortalité globale de la pancréatite aiguë est d'environ 1% à 2%; cependant, la pancréatite aiguë sévère entraîne un taux de mortalité beaucoup plus élevé mais indéterminé.[5]

Cette dernière se développe chez 25% des patients[37] et sa morbidité présente une évolution biphasique. La première phase est marquée par un syndrome de réponse inflammatoire systémique qui peut durer jusqu’à 2 semaines. La défaillance d’organe associé se présente environ 2 jours après l’admission et touche principalement les systèmes cardiovasculaire et pulmonaire. S’il y a présence de défaillance d’organe, la mortalité monte à environ 30%. La deuxième phase est marquée par un état d’immunosuppression relative avec de la nécrose tissulaire. Cette nécrose peut s’infecter et induire un choc septique.

L'évaluation de la gravité et le pronostic sont importants pour déterminer le niveau de soins. Plusieurs échelles de prédiction clinique ont été développées et validées. La plupart sont difficiles à calculer et nécessitent des données de 48 heures. L'indice de gravité au chevet de la pancréatite aiguë (BISAP) est un ajout relativement récent à cette liste. Cet indice, qui a de bonnes performances prédictives à la fois pour la pancréatite aiguë sévère et la mortalité et a été validé de manière prospective, est simple et facile à calculer à partir des données de présentation initiale. Son utilisation pourra donc aider à trier les patients en fonction du niveau de soins. Il est considéré au score de Ranson qui par ailleurs est plus connu. D'autres scores utilisés sont l'indice de gravité CT (CTSI) qui inclue le score de Balthazar, et le APACHE II (pour les soins intensifs, non spécifique à la pancréatite aiguë)

La sévérité de la pancréatite peut donc être évaluée ou prédite à partir des classifications ci-dessous.

Définition d’Atlanta

  • Pancréatite aiguë légère : pas d’insuffisance organique ou de complication locale ou systémique.
  • Pancréatite aiguë modérément grave : Insuffisance organique transitoire (moins de 48h) ou complication locale (abcès, nécrose, pseudokyste, collection liquidienne péri-pancréatique) ou systémique (coagulopathie intravasculaire disséminée CIVD) sans insuffisance organique.
  • Pancréatite aiguë grave : Insuffisance organique (choc, syndrome de détresse respiratoire aigüe, insuffisance rénale aigüe, Hémorragie digestive)[38][23]

Bedside Index for Severity in Acute Pancreatitis (BISAP) score

  • Urée >8.92 mmol/L
  • Altération de l’état de conscience
  • Présence de deux critères ou plus du syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS)
  • Plus de 60 ans
  • Épanchement pleural

Un score de 3 ou plus présente un plus haut risque de mortalité.[39]

Critères de Ranson (sévère si >3 critères)

Critères de Ranson[23][40]
Pancréatite non lithiasique
À l’admission :
  • Plus de 55 ans
  • GB >16x109
  • Glycémie >11 mmol/L
  • LDH >350 IU/L
  • AST >250 IU/L
Durant les premiers 48h :
  • Hct diminuée >10%
  • Urée augmenté >1,8 mmol/L
  • PO2 artériel <60 mmHg
  • Déficit en base >4 mEql/L
  • Ca < 2mmol/L
  • Séquestration de liquid (3e espace estimé) > 6 L
Pancréatite lithiasique
À l’admission :
  • Plus de 70 ans
  • GB >18x109
  • Glycémie >12,2 mmol/L
  • LDH >400 IU/L
  • AST >250 IU/L
Durant les premiers 48h :
  • Hct diminuée >10%
  • Urée augmenté >0.7 mmol/L
  • Déficit en base >5 mEql/L
  • Ca < 2mmol/L
  • Séquestration de liquid (3e espace estimé) > 4L

Harmless Acute Pancreatic score

  • Hématocrite normale
  • Créatinine normale
  • Absence de ressaut à l’examen physique

La présence des trois critères permet de conclure à une pancréatite légère (probabilité de 98%).[23]

Prévention

Il faut agir sur les facteurs de risque modifiables :

  • Garder un poids santé et perdre du poids.
  • Cesser le tabac
  • Cesser l’alcool
  • Régime faible en gras et riche en fruits, en légumes et grains entiers.
  • Prévenir la récidive de cholédocholithiases avec une cholécystectomie. [41]

Notes

  1. Plus de cinq ans de consommation excessive d'alcool sont souvent nécessaires pour provoquer une pancréatite liée à l'alcool.
  2. Les antécédents familiaux doivent être revus, en particulier lorsque les étiologies les plus courantes semblent moins probables, car il existe de rares cas génétiquement liés de pancréatite familiale.
  3. L'étiologie biliaire est plus souvent décrite comme une douleur plus vive, qui irradie vers le dos avec un début plus aigu; tandis que les causes métaboliques et toxicologiques, comme l'alcool, ont souvent un début plus indolent avec une douleur plus sourde et généralisée.
  4. Ecchymose au niveau des flancs qui témoigne de saignements rétropéritonéaux
  5. Ecchymose péri-ombilicale secondaire à une hémorragie péritonéale
  6. Par irritation au niveau du diaphragme
  7. S'il y a de la cholestase secondaire à une cholédocholithiase ou à un oedème de la tête du pancréas
  8. Il y a une augmentation du risque de nécrose lorsque l'hématocrite est à 44% ou plus à l’admission ou si l’hématocrite ne diminue pas après 24h de traitements appropriés.
  9. Elle se résout spontanément dans la plupart des cas, et moins de 10% des cas mènent à un pseudokyste pancréatique.
  10. La plupart de ces pseudokystes se résolvent spontanément tout en observant et en optant pour un suivi périodique par tomodensitométrie ou imagerie par résonance magnétique (IRM). Le drainage n'est recommandé que dans les pseudokystes symptomatiques, infectés ou à croissance rapide. Les modalités de drainage incluent l’approche endoscopique (transmurales ou transpapillaires) ou percutanée, l'approche endoscopique étant la modalité privilégiée.

Références

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