« Cellulite bactérienne » : différence entre les versions

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{{Information maladie
{{Information maladie
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| description_image = Cellulite de la jambe gauche
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| terme_anglais = Cellulitis
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| spécialités = Médecine familiale, Médecine interne, Infectiologie, Dermatologie
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{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Définition}}
La cellulite est une infection cutanée bactérienne courante. Cette infection se présente généralement comme une zone érythémateuse mal délimitée, chaude et associée à un œdème et une sensibilité à la palpation. Il s'agit d'une infection bactérienne aiguë provoquant une inflammation du derme profond et du tissu sous-cutané environnant. L'infection est sans abcès ni écoulement purulent.
La cellulite est une infection cutanée bactérienne courante. Cette infection se présente généralement comme une zone érythémateuse mal délimitée, chaude et associée à un œdème et une sensibilité à la palpation. Il s'agit d'une infection bactérienne aiguë provoquant une inflammation du derme profond et du tissu sous-cutané environnant. L'infection est sans abcès ni écoulement purulent.  


== Épidémiologie ==
== Épidémiologie ==
 
La cellulite est relativement courante et survient le plus souvent chez les adultes d'âge moyen et plus âgés. Lorsque l'on compare les hommes et les femmes, il n'y a pas de différence statistiquement significative dans l'incidence de la cellulite. Il y a environ 50 cas pour 1000 patients-années. <ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=David R.|nom1=McNamara|prénom2=Imad M.|nom2=Tleyjeh|prénom3=Elie F.|nom3=Berbari|prénom4=Brian D.|nom4=Lahr|titre=Incidence of lower-extremity cellulitis: a population-based study in Olmsted county, Minnesota|périodique=Mayo Clinic Proceedings|volume=82|numéro=7|date=2007-07|issn=0025-6196|pmid=17605961|doi=10.4065/82.7.817|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17605961/|consulté le=2021-02-07|pages=817–821}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Brandon D.|nom1=Brown|prénom2=Kristen L.|nom2=Hood Watson|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=31747177|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK549770/|consulté le=2021-02-07}}</ref>
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Épidémiologie}}
La cellulite est relativement courante et survient le plus souvent chez les adultes d'âge moyen et plus âgés. Lorsque l'on compare les hommes et les femmes, il n'y a pas de différence statistiquement significative dans l'incidence de la cellulite. Il y a environ 50 cas pour 1000 patients-années. <ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=David R.|nom1=McNamara|prénom2=Imad M.|nom2=Tleyjeh|prénom3=Elie F.|nom3=Berbari|prénom4=Brian D.|nom4=Lahr|titre=Incidence of lower-extremity cellulitis: a population-based study in Olmsted county, Minnesota|périodique=Mayo Clinic Proceedings|volume=82|numéro=7|date=2007-07|issn=0025-6196|pmid=17605961|doi=10.4065/82.7.817|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17605961/|consulté le=2021-02-07|pages=817–821}}</ref> <ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Brandon D.|nom1=Brown|prénom2=Kristen L.|nom2=Hood Watson|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=31747177|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK549770/|consulté le=2021-02-07}}</ref>


== Étiologies ==
== Étiologies ==
 
La peau sert de barrière protectrice empêchant la flore cutanée normale et d'autres agents pathogènes microbiens d'atteindre le tissu sous-cutané et le système lymphatique. Lorsqu'une rupture cutanée se produit, elle permet à la flore cutanée normale et à d'autres bactéries de pénétrer dans le derme et les tissus sous-cutanés. <ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Catherine|nom1=Liu|prénom2=Arnold|nom2=Bayer|prénom3=Sara E.|nom3=Cosgrove|prénom4=Robert S.|nom4=Daum|titre=Clinical practice guidelines by the infectious diseases society of america for the treatment of methicillin-resistant Staphylococcus aureus infections in adults and children|périodique=Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America|volume=52|numéro=3|date=2011-02-01|issn=1537-6591|pmid=21208910|doi=10.1093/cid/ciq146|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21208910/|consulté le=2021-02-07|pages=e18–55}}</ref><ref name=":0" />
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Étiologies}}La peau sert de barrière protectrice empêchant la flore cutanée normale et d'autres agents pathogènes microbiens d'atteindre le tissu sous-cutané et le système lymphatique. Lorsqu'une '''rupture cutanée''' se produit, elle permet à la flore cutanée normale et à d'autres bactéries de pénétrer dans le derme et les tissus sous-cutanés. <ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Catherine|nom1=Liu|prénom2=Arnold|nom2=Bayer|prénom3=Sara E.|nom3=Cosgrove|prénom4=Robert S.|nom4=Daum|titre=Clinical practice guidelines by the infectious diseases society of america for the treatment of methicillin-resistant Staphylococcus aureus infections in adults and children|périodique=Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America|volume=52|numéro=3|date=2011-02-01|issn=1537-6591|pmid=21208910|doi=10.1093/cid/ciq146|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21208910/|consulté le=2021-02-07|pages=e18–55}}</ref><ref name=":0" />


Les pathogènes les plus fréquemment impliqués sont<ref name=":3" /><ref name=":0" /> :
Les pathogènes les plus fréquemment impliqués sont<ref name=":3" /><ref name=":0" /> :
* {{Étiologie | nom = Streptocoque bêta-hémolytique du groupe A|principale=0|affichage=Streptocoque bêta-hémolytique du groupe A}} (Streptococcus pyogènes)
* ''{{Étiologie | nom = Streptocoque bêta-hémolytique du groupe A|principale=0|affichage=Streptocoque bêta-hémolytique du groupe A}}'' (Streptococcus pyogènes)
* {{Étiologie | nom = Staphylococcus aureus sensible à la méthicilline|principale=0}}
* ''{{Étiologie | nom = Staphylococcus aureus|principale=0}}'' sensible à la méthicilline
Les patients immunodéprimés, colonisés par Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, mordus par des animaux ou présentant des comorbidités telles que le diabète sucré peuvent être infectés par d'autres bactéries. <ref name=":0" />
En fonction des facteurs de risque, les pathogènes suivants peuvent être impliqués<ref name=":0" /> :
 
* ''{{Étiologie | nom = Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline|principale=0}}''
Les streptocoques bêta-hémolytiques provoquent généralement une cellulite, généralement un streptocoque du groupe A (c'est-à-dire, Streptococcus pyogenes)
* ''{{Étiologie | nom = Pasteurella multocida|principale=0}}''
* ''{{Étiologie | nom = Vibrio vulnificus|principale=0}}''
* ''{{Étiologie | nom = Pseudomonas aeruginosa|principale=0}}''
* ''{{Étiologie | nom = Cryptococcus|principale=0}}''.


== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
 
La cellulite est caractérisée par un érythème, une chaleur, un œdème et une sensibilité à la palpation résultant de la réponse des cytokines et des neutrophiles des bactéries pénétrant dans l'épiderme. Les cytokines et les neutrophiles sont recrutés dans la zone touchée après que les bactéries ont pénétré dans la peau, entraînant une réponse épidermique. Cette réponse comprend la production de peptides antimicrobiens et la prolifération des kératinocytes et est supposée produire les résultats d'examen caractéristiques de la cellulite.<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Jillian M.|nom1=Richmond|prénom2=John E.|nom2=Harris|titre=Immunology and skin in health and disease|périodique=Cold Spring Harbor Perspectives in Medicine|volume=4|numéro=12|date=2014-12-01|issn=2157-1422|pmid=25452424|pmcid=4292093|doi=10.1101/cshperspect.a015339|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25452424/|consulté le=2021-02-07|pages=a015339}}</ref> Les streptocoques du groupe A, les bactéries les plus courantes à l'origine de la cellulite, peuvent également produire des facteurs de virulence tels que les exotoxines pyrogènes (A, B, C et F) et le superantigène streptococcique qui peut conduire à une maladie plus prononcée et invasive.<ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=M. W.|nom1=Cunningham|titre=Pathogenesis of group A streptococcal infections|périodique=Clinical Microbiology Reviews|volume=13|numéro=3|date=2000-07|issn=0893-8512|pmid=10885988|doi=10.1128/cmr.13.3.470-511.2000|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10885988/|consulté le=2021-02-07|pages=470–511}}</ref><ref name=":0" /> La cellulite peut se présenter sur n'importe quelle zone du corps, mais affecte le plus souvent les membres inférieurs. C'est rarement, (voir jamais) bilatéral.
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Physiopathologie}}
La cellulite est caractérisée par un érythème, une chaleur, un œdème et une sensibilité à la palpation résultant de la réponse des cytokines et des neutrophiles des bactéries pénétrant dans l'épiderme. Les cytokines et les neutrophiles sont recrutés dans la zone touchée après que les bactéries ont pénétré dans la peau, entraînant une réponse épidermique. Cette réponse comprend la production de peptides antimicrobiens et la prolifération des kératinocytes et est supposée produire les résultats d'examen caractéristiques de la cellulite.<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Jillian M.|nom1=Richmond|prénom2=John E.|nom2=Harris|titre=Immunology and skin in health and disease|périodique=Cold Spring Harbor Perspectives in Medicine|volume=4|numéro=12|date=2014-12-01|issn=2157-1422|pmid=25452424|pmcid=4292093|doi=10.1101/cshperspect.a015339|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25452424/|consulté le=2021-02-07|pages=a015339}}</ref> Les streptocoques du groupe A, les bactéries les plus courantes à l'origine de la cellulite, peuvent également produire des facteurs de virulence tels que les exotoxines pyrogènes (A, B, C et F) et le superantigène streptococcique qui peut conduire à une maladie plus prononcée et invasive.<ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=M. W.|nom1=Cunningham|titre=Pathogenesis of group A streptococcal infections|périodique=Clinical Microbiology Reviews|volume=13|numéro=3|date=2000-07|issn=0893-8512|pmid=10885988|doi=10.1128/cmr.13.3.470-511.2000|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10885988/|consulté le=2021-02-07|pages=470–511}}</ref><ref name=":0" /> La cellulite peut se présenter sur n'importe quelle zone du corps, mais affecte le plus souvent les membres inférieurs. C'est rarement bilatéral.


== Présentation clinique ==
== Présentation clinique ==
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Présentation clinique}}
=== Facteurs de risque ===
=== Facteurs de risque ===
 
Plusieurs facteurs de risque peuvent augmenter les risques de développer une cellulite. Ces facteurs de risque sont divisés en deux catégories : tout ce qui pourrait provoquer une rupture de la barrière cutanée et les comorbidités.
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Facteurs de risque}}Plusieurs facteurs de risque peuvent augmenter les risques de développer une cellulite. Ces facteurs de risque sont divisés en deux catégories : tout ce qui pourrait provoquer une rupture de la barrière cutanée et les comorbidités.


Les causes de ruptures cutanées sont <ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=M.|nom1=Quirke|prénom2=F.|nom2=Ayoub|prénom3=A.|nom3=McCabe|prénom4=F.|nom4=Boland|titre=Risk factors for nonpurulent leg cellulitis: a systematic review and meta-analysis|périodique=The British Journal of Dermatology|volume=177|numéro=2|date=2017-08|issn=1365-2133|pmid=27864837|doi=10.1111/bjd.15186|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27864837/|consulté le=2021-02-07|pages=382–394}}</ref> :
Les causes de ruptures cutanées sont <ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=M.|nom1=Quirke|prénom2=F.|nom2=Ayoub|prénom3=A.|nom3=McCabe|prénom4=F.|nom4=Boland|titre=Risk factors for nonpurulent leg cellulitis: a systematic review and meta-analysis|périodique=The British Journal of Dermatology|volume=177|numéro=2|date=2017-08|issn=1365-2133|pmid=27864837|doi=10.1111/bjd.15186|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27864837/|consulté le=2021-02-07|pages=382–394}}</ref> :
* les {{Facteur de risque | nom = Blessures cutanées|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=blessures cutanées}}
* les {{Facteur de risque | nom = blessures cutanées}}
* les {{Facteur de risque | nom = Incisions chirurgicales|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=incisions chirurgicales}}
* les {{Facteur de risque | nom = incisions chirurgicales}}
* les {{Facteur de risque | nom = Piqûres intraveineuses|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=piqûres intraveineuses}}
* les {{Facteur de risque | nom = piqûres intraveineuses}} (incluant les {{Facteur de risque | nom = utilisateurs de drogues intraveineuses|RR=|référence_RR=|RC=}})
* les {{Facteur de risque | nom = Fissures entre les orteils|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=fissures entre les orteils}}
* les {{Facteur de risque | nom = fissures entre les orteils}}
* les {{Facteur de risque | nom = Piqûres d'insectes|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=piqûres d'insectes}}
* les {{Facteur de risque | nom = piqûres d'insectes}}
* les {{Facteur de risque | nom = Morsures d'animaux|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=morsures d'animaux}}
* les {{Facteur de risque | nom = morsures de chien}} ou {{Facteur de risque | nom = morsures de chat|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=de chat}} (Pasteurella multocida, '''''Capnocytophaga cannimorsus''''')
* les {{Facteur de risque | nom = Infections cutanées|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=infections cutanées}}.
* les {{Facteur de risque|nom=morsure humaine|affichage=morsures humaines}} ('''''Streptocoque, Staphylocoque aerus, Eikenella''''')
Les comorbiditées sont <ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Keith S.|nom1=Kaye|prénom2=Lindsay A.|nom2=Petty|prénom3=Andrew F.|nom3=Shorr|prénom4=Marya D.|nom4=Zilberberg|titre=Current Epidemiology, Etiology, and Burden of Acute Skin Infections in the United States|périodique=Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America|volume=68|numéro=Suppl 3|date=04 08, 2019|issn=1537-6591|pmid=30957165|pmcid=6452002|doi=10.1093/cid/ciz002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30957165/|consulté le=2021-02-07|pages=S193–S199}}</ref><ref name=":0" /> :
* les blessures associées à l'eau, tel que coupure avec coquille d'huitre (Vibrio vulnificus)
* le {{Facteur de risque | nom = Diabète sucré|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=diabète sucré}}
* les {{Facteur de risque | nom = infections cutanées}}.
* l'{{Facteur de risque | nom = Insuffisance veineuse|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=insuffisance veineuse}}
Les comorbidités sont <ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Keith S.|nom1=Kaye|prénom2=Lindsay A.|nom2=Petty|prénom3=Andrew F.|nom3=Shorr|prénom4=Marya D.|nom4=Zilberberg|titre=Current Epidemiology, Etiology, and Burden of Acute Skin Infections in the United States|périodique=Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America|volume=68|numéro=Suppl 3|date=04 08, 2019|issn=1537-6591|pmid=30957165|pmcid=6452002|doi=10.1093/cid/ciz002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30957165/|consulté le=2021-02-07|pages=S193–S199}}</ref><ref name=":0" /> :
* la {{Facteur de risque|nom=Tinea pedis chronique|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=tinea pedis chronique}}
* le {{Facteur de risque | nom = diabète sucré}} (Pseudomonas aerginosa)
* la {{Facteur de risque | nom = Maladie artérielle périphérique|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=maladie artérielle périphérique}}
* l'{{Facteur de risque | nom = insuffisance veineuse}}
* le {{Facteur de risque | nom = Lymphœdème|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=lymphœdème}}.
* la {{Facteur de risque|nom=tinea pedis}} chronique
* la {{Facteur de risque | nom = maladie artérielle périphérique}}
* le {{Facteur de risque | nom = lymphœdème}}
* l'{{Facteur de risque | nom = immunosuppression}} (Pseudomonas aerginosa, Cryptococcus).
Les facteurs de risques d'une infection à Staphylocoque aureus résistant à la méthiciline (SARM) sont <ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Dennis L.|nom1=Stevens|prénom2=Alan L.|nom2=Bisno|prénom3=Henry F.|nom3=Chambers|prénom4=E. Patchen|nom4=Dellinger|titre=Practice Guidelines for the Diagnosis and Management of Skin and Soft Tissue Infections: 2014 Update by the Infectious Diseases Society of America|périodique=Clinical Infectious Diseases|volume=59|numéro=2|date=2014-07-15|issn=1058-4838|doi=10.1093/cid/ciu296|lire en ligne=https://doi.org/10.1093/cid/ciu296|consulté le=2021-07-16|pages=e10–e52}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Cellulite infectieuse chez l'adulte|url=https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Outils/GUO/Cellulite/INESSS-GUO_Cellulite_Adulte1.pdf|site=iness.qc.ca|date=octobre 2017|consulté le=juillet 2021}}</ref> :
* un {{Facteur de risque | nom = trauma pénétrant|RR=|référence_RR=|RC=}}
* les patients présentant une cellulite purulente, une {{Facteur de risque | nom = colonisation à SARM|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=colonisation}} ou une infection SARM à un autre site
* l'usage de drogue intraveineuse
* un syndrome de réponse inflammatoire systémique
* les furonculoses ou des abcès à répétition
* l'{{Facteur de risque | nom = appartenance à une communauté autochtone|RR=|référence_RR=|RC=}}  
* une infection/colonisation antérieure (chez le patient ou sa famille)
* un voyage récent en zone de forte prévalence.


=== Questionnaire ===
=== Questionnaire ===
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Questionnaire}}Lors du questionnaires des patients présentant une cellulite, les cliniciens doivent demander un historique complet de la maladie qui se présente, en se concentrant sur le contexte dans lequel le patient a remarqué les changements cutanés ou comment la cellulite a commencé à se produire.
Il est essentiel de demander aux patients s'ils:
* ont récemment voyagé,
* ont subi des traumatismes ou des blessures,
* ont des antécédents de consommation de drogues par voie intraveineuse
* ont eu des piqûres d'insectes dans la zone touchée
* ont eu des morsures d'animaux dans la zone touchée.
Des antécédents médicaux complets et approfondis doivent également être effectués pour évaluer d'éventuelles conditions médicales chroniques qui prédisposent les patients à la cellulite<ref group="note">Les conditions médicales ont été énoncées dans la section facteur de risque.</ref><ref name=":0" />
Au questionnaire, le patient pourrait rapporter<ref name=":0" /> :
Au questionnaire, le patient pourrait rapporter<ref name=":0" /> :
* de l'{{Symptôme | nom = érythème cutané|prévalence=}} mal défini
* une sensation de {{Symptôme | nom = chaleur cutanée|prévalence=}}
* une {{Symptôme | nom = douleur cutanée|prévalence=}} localisée à la zone d'érythème (habituellement légère à modérée)<ref group="note">Si la douleur dépasse la zone d'érythème, il faut considérer d'autres diagnostics, telle que la fasciite nécrosante.</ref>
* de l'{{Symptôme | nom = oedème cutané|affichage=oedème cutané|prévalence=}}
* un {{Symptôme | nom = Malaise généralisé|affichage=malaise généralisé|prévalence=}}
* un {{Symptôme | nom = Malaise généralisé|affichage=malaise généralisé|prévalence=}}
* de la {{Symptôme | nom = Fatigue (symptôme)|affichage=fatigue|prévalence=}}
* de la {{Symptôme | nom = Fatigue (symptôme)|affichage=fatigue|prévalence=}}
* de la {{Symptôme | nom = fièvre|affichage=fièvre|prévalence=}}.
* de la {{Symptôme | nom = fièvre|affichage=fièvre|prévalence=}}.
Il est important de mettre en relief la vitesse d'apparition de la maladie, car ceci pourrait avoir une incidence sur la prise en charge<ref group="note">Une cellulite à progression rapide doit faire suspecter une fasciite nécrosante.</ref>.


=== Examen clinique ===
=== Examen clinique ===
L'examen clinique démontre les éléments suivants :
* aux {{Examen clinique | nom = signes vitaux}} :
** de la {{Signe clinique| nom = fièvre}}
** des signes de {{Signe clinique| nom = choc septique}} sont à rechercher.
* à l'{{Examen clinique | nom = examen cutané}} on pourra remarquer :
** de la {{Signe clinique| nom = chaleur cutanée au toucher}}
** un {{Signe clinique| nom = oedème cutané}}
** une {{Signe clinique| nom = douleur à la palpation cutanée}}
** un {{Signe clinique| nom = érythème mal délimité}}
** il faut aussi rechercher la présence d'abcès, ce qui se manifeste par des masses sous-cutanées et une fluctuation à la palpation.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Examen clinique}}À la {{Examen clinique | nom = Palpation de la zone érythémateuse|indication=|affichage=palpation de la zone érythémateuse}} on pourra remarquer :
À l'examen physique, il est essentiel :
* de la {{Signe | nom = Chaleur au toucher|affichage=chaleur au toucher|prévalence=}}
* de rechercher tout signe de fasciite nécrosante (douleur dysproportionnée, choc septique, zone de nécrose, etc.)
* un {{Signe | nom = Gonflement|affichage=gonflement|prévalence=}}
* de rechercher des fluctuations à la palpation qui pourrait être signe de formation d'un abcès
* une {{Signe | nom = Sensibilité|affichage=sensibilité|prévalence=}}
* d'évaluer la peau pour trouver la source potentielle de la cellulite en recherchant des microabrasions cutanées consécutives à des blessures, des piqûres d'insectes, des escarres, des sites d'injection ou du tinea pedis <ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Dennis L.|nom1=Stevens|prénom2=Alan L.|nom2=Bisno|prénom3=Henry F.|nom3=Chambers|prénom4=E. Patchen|nom4=Dellinger|titre=Practice guidelines for the diagnosis and management of skin and soft tissue infections: 2014 update by the infectious diseases society of America|périodique=Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America|volume=59|numéro=2|date=2014-07-15|issn=1537-6591|pmid=24947530|doi=10.1093/cid/ciu296|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24947530/|consulté le=2021-02-07|pages=147–159}}</ref>
 
* noter le développement de vésicules, de bulles, de la présence de peau d'orange et de lymphadénopathie.<ref name=":0" />
À l'{{Examen clinique | nom = Observation|indication=|affichage=observation}} de la zone on pourra remarquer : une {{Signe | nom = Rougeur mal délimitée|affichage=rougeur mal délimitée|prévalence=}}.
 
Il est essentiel de :
* rechercher toute zone de dégradation cutané
* rechercher des fluctuation à la palpation qui pourrait être signe de formation d'un abcès
* délimité la zone pour surveiller la propagation continue
* faire un examen attentifs des espaces entre les orteils si un membre inférieur est touché <ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Dennis L.|nom1=Stevens|prénom2=Alan L.|nom2=Bisno|prénom3=Henry F.|nom3=Chambers|prénom4=E. Patchen|nom4=Dellinger|titre=Practice guidelines for the diagnosis and management of skin and soft tissue infections: 2014 update by the infectious diseases society of America|périodique=Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America|volume=59|numéro=2|date=2014-07-15|issn=1537-6591|pmid=24947530|doi=10.1093/cid/ciu296|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24947530/|consulté le=2021-02-07|pages=147–159}}</ref>
* si des extrémités sont touchées, vérifier la bonne sensation et vérifier que les pouls sont intacts pour surveiller de près le syndrome des loges
* noter le développement de vésicules, de bulles ou de la présence de peau d'orange et de lymphadénopathie.<ref name=":0" />


== Examens paracliniques ==
== Examens paracliniques ==
Les patients afébriles et ne présentant pas de facteurs de risque particuliers n'ont pas besoin d'examens paracliniques.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Examens paracliniques}}
Autrement, les examens paracliniques recommandés sont <ref name=":1" />{{Référence nécessaire||date=31 juillet 2021}}:
* {{Investigation | nom = Investigation 1 | indication = Indication}}: {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 1}}, {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 2}}, ...
* une {{Examen paraclinique|nom=FSC}} :
* {{Investigation | nom = Investigation 2 | indication = Indication}}: {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 3}}, {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 4}}, ...
** une {{Signe paraclinique|nom=leucocytose}} peut être présente, mais les GB sont fréquemment normaux
Les directives de pratique de l'Infectious Disease Society of America recommande de ne pas imager la zone infectée, sauf chez les patients atteints de neutropénie fébrile. Envisager des hémocultures uniquement chez les patients immunodéprimés, ayant subi une blessure par immersion ou une morsure d'animal.<ref name=":9" /> Les hémocultures sont également nécessaires lorsqu'un patient présente des signes d'infection systémique.<ref name=":8" /><ref name=":0" />
** cela peut servir de marqueur de réponse aux antibiotiques IV et contribuer à la prise de décision quant au relais aux antibiotiques PO
 
* les {{Examen paraclinique|nom=ions}} (si le patient doit recevoir des solutés IV)
Le clinicien doit effectuer des hémocultures si un patient présente des signes de toxicité systémique, a une cellulite persistante malgré un traitement adéquat, a des expositions uniques telles que des morsures d'animaux ou des blessures associées à l'eau.
* la {{Examen paraclinique|nom=créatininémie}} (permet d'ajuster les médicaments selon la fonction rénale des patients)
 
* une {{Examen paraclinique|nom=CRP}} :  
== Approche clinique ==
** elle est fréquemment {{Signe paraclinique|nom=CRP augmentée|affichage=augmentée}}
** tout comme les GB, ceci peut contribuer à la prise de décision quant au relais aux antibiotiques PO
* un {{Examen paraclinique|nom=gaz veineux}} et des {{Examen paraclinique|nom=lactates}} si le patient présentent :
** des facteurs de risque de choc septique
** des caractéristiques cliniques ou biochimiques de sepsis
* des {{Examen paraclinique|nom=hémocultures}} (pour les patients en sepsis)
* une {{Examen paraclinique|nom=biopsie cutanée}} (rare).  
Lorsqu'il existe un doute diagnostic par rapport à la présence ou pas d'abcès cutané, une {{Examen paraclinique|nom=échographie de surface}} peut être effectuée.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Approche clinique}}
S'il y a un doute quant à la présence d'une fasciite nécrosante, une {{Examen paraclinique|nom=tomodensitométrie}} est recommandée.


== Diagnostic ==
== Diagnostic ==
 
La cellulite est diagnostiquée cliniquement sur la base de la présence d'une inflammation érythémateuse étendue du derme profond et du tissu sous-cutané. Il se présente de manière caractéristique avec une aggravation de l'érythème, de l'œdème, de la chaleur et de la sensibilité. Deux des quatre critères (chaleur, érythème, œdème ou sensibilité) sont nécessaires pour poser le diagnostic.  
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic}}La cellulite est diagnostiquée cliniquement sur la base de la présence d'une inflammation érythémateuse étendue du derme profond et du tissu sous-cutané. Il se présente de manière caractéristique avec une aggravation de l'érythème, de l'œdème, de la chaleur et de la sensibilité. Deux des quatre critères (chaleur, érythème, œdème ou sensibilité) sont nécessaires pour poser le diagnostic. Sa présentation la plus courante est sur les membres inférieurs mais peut affecter n'importe quelle zone du corps. Elle est le plus souvent unilatérale et rarement (voire jamais) bilatérale. La peau du patient doit être soigneusement évaluée pour trouver la source potentielle de la cellulite en recherchant des microabrasions cutanées consécutives à des blessures, des piqûres d'insectes, des escarres ou des sites d'injection. Si la cellulite affecte les membres inférieurs du patient, une évaluation minutieuse doit être effectuée pour rechercher entre les orteils du patient une fissure ou un tinea pedis. De plus, il peut affecter le système lymphatique et provoquer une lymphadénopathie sous-jacente. L'œdème associé à la cellulite peut entraîner la formation de vésicules, de bulles et d'œdèmes autour des follicules pileux conduisant à une peau d'orange. <ref name=":0" />


== Diagnostic différentiel ==
== Diagnostic différentiel ==
 
La cellulite est une infection fréquemment rencontrée du derme profond et du tissu sous-cutané mais elle peut avoir de nombreux mimickers qui comprennent <ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Bolognia|prénom2=Joseph L.|nom2=Jorizzo|prénom3=Julie V.|nom3=Schaffer|titre=Dermatology|éditeur=Elsevier Saunders|date=2012|isbn=978-0-7020-5182-1|isbn2=0-7020-5182-9|oclc=802040381|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/802040381|consulté le=2021-07-31}}</ref> :  
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic différentiel}}La cellulite est une infection fréquemment rencontrée du derme profond et du tissu sous-cutané mais elle peut avoir de nombreux mimickers qui comprennent <ref name=":0" /> :  
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = Érysipèle|affichage=érysipèle}}  
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = Érysipèle|affichage=érysipèle}}  
* la {{Diagnostic différentiel | nom = Dermatite de stase veineuse chronique|affichage=dermatite de stase veineuse chronique}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = impétigo}}
* la {{Diagnostic différentiel | nom = folliculite}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = ecthyma}}
* la {{Diagnostic différentiel | nom = dermatite de stase}}  
* la {{Diagnostic différentiel | nom = Fasciite nécrosante|affichage=fasciite nécrosante}}  
* la {{Diagnostic différentiel | nom = Fasciite nécrosante|affichage=fasciite nécrosante}}  
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = Arthrite septique|affichage=arthrite septique}},
* la {{Diagnostic différentiel | nom = cellulite de Wells}}
* une {{Diagnostic différentiel | nom = Articulation infectée|affichage=articulation infectée}}
* la {{Diagnostic différentiel | nom = piqûre d'insecte}}
* la {{Diagnostic différentiel | nom = Thrombose veineuse profonde|affichage=thrombose veineuse profonde}} (TVP).
* le {{Diagnostic différentiel | nom = syndrome de choc toxique}}
* le {{Diagnostic différentiel | nom = syndrome d'épidermolyse staphylococcique}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = intertrigo}}
* une {{Diagnostic différentiel | nom = éruption médicamenteuse}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = érythème migrans}}
* le {{Diagnostic différentiel | nom = zona}}
* la {{Diagnostic différentiel | nom = scarlatine}}
* le {{Diagnostic différentiel | nom = syndrome de Sweet}}
* la {{Diagnostic différentiel | nom = dermatite de contact}}
* les {{Diagnostic différentiel | nom = métastases cutanées}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = angioedème}}
* les {{Diagnostic différentiel | nom = panniculites}}  
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = Arthrite septique|affichage=arthrite septique}}  
* la {{Diagnostic différentiel | nom = Thrombose veineuse profonde|affichage=thrombose veineuse profonde}}.


== Traitement ==
== Traitement ==
=== Principes de traitement ===
{{Encart
| contenu = L'élévation du membre est essentielle à la guérison. Ceci explique une bonne part des échecs thérapeutiques. Conséquemment, il est justifié de proposer un arrêt de travail/scolaire pour une cellulite simple s'il est impossible de répondre à cette condition dans le milieu.
| type = confirmation
}}
La durée de traitement est le plus souvent et minimalement de 5 jours. S'il n'y a pas d'amélioration clinique ou une amélioration lente, il faut prolonger la durée du traitement. <ref name=":1" /> Une durée plus longue du traitement antibiotique peut être envisagée chez les patients qui présentent une amélioration minime avec une antibiothérapie dans les 48 heures. <ref name=":0" />


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Traitement}}
Une élévation de l'endroit touché ainsi qu'un traitement des facteurs prédisposants sont recommandés, tel que l'oedème ou une maladie cutanée.<ref name=":1" /> Si les patients ont un œdème important avec une cause connue d'œdème, la condition sous-jacente doit recevoir un traitement approprié pour réduire la quantité d'œdème et prévenir de futurs épisodes de cellulite. Les patients doivent être informés de la nécessité de maintenir la zone touchée surélevée.<ref name=":9" /><ref name=":0" />


* {{Traitement | nom = Traitement 1}}
=== Traitement ambulatoire ===
* {{Traitement | nom = Traitement 2}}
La majorité des patients sont traités selon une stratégie ambulatoire. Un traitement ambulatoire est préférable pour les patients qui :
* {{Traitement | nom = Traitement 3}}
* n'ont pas de syndrome de réponse inflammatoire systémique
* ...
* n'ont pas de déficience intellectuelle ou un état cognitif altéré
<nowiki>*</nowiki>Classer par situations
* ne sont pas instables hémodynamiquement.
En cas d'indication de traitement intraveineux sans indication d'hospitalisation, la céfazoline q 24h est une bonne option de traitement. Il faut ajouter 1-2g de probénécide 30 à 60 minutes avant la céfazoline pour une période de 24 à 72h. Ce traitement peut être considéré pour les patients en bonne santé sans atteinte rénale. <ref name=":2" />


Les patients présentant une '''cellulite légère''' et ne présentant aucun signe systémique d'infection doivent être couverts '''d'antibiotiques ciblant le traitement des espèces streptococciques'''. Bien que considéré comme une cause moins courante, envisagez la couverture de la MSSA. La durée de l'antibiothérapie orale doit être d'une durée minimale de 5 jours. Dans la cellulite non purulente, les patients doivent recevoir 500 mg de céphalexine toutes les 6 heures. S'ils ont une réaction allergique sévère aux inhibiteurs de la bêta-lactamase, traiter avec de la clindamycine de 300 mg à 450 mg toutes les 6 heures.<ref name=":0" />
=== Traitement intraveineux ===
Les indications de traitement intraveineux sont <ref name=":9" /><ref name=":0" />:
* la présence de signes systémiques d'infection<ref group="note" name=":0">Au moins deux de ces critères de réponse inflammatoire systémique: fièvre (> 38 °C), tachycardie (> 90 battements/min), tachypnée (> 20 resp/min), leucocytose (GB > 12000/mm3) leucopénie (GB < 4000/mm3) ou stabs > 10%.</ref>
* le patient est incapable de tolérer les médicaments PO.
Lors d’un traitement intraveineux, il faudrait substituer par un traitement oral lorsque <ref name=":2" />:
* le patient ne fait plus de fièvre pour une période de 24h{{Référence nécessaire||date=31 juillet 2021}}
* la zone infectée régresse
* le diagnostic est clair et le patient peut tolérer un traitement oral.


Chez les patients présentant une '''cellulite purulente''', une colonisation par un staphylocoque doré résistant à la méthicilline, une cellulite associée à un abcès ou des plaies perforantes étendues, ou des antécédents d'utilisation de médicaments par voie intraveineuse, les patients doivent également recevoir des  . La cellulite avec facteurs de risque de SARM doit être traitée avec 800 mg / 160 mg de triméthoprime-sulfaméthoxazole deux fois par jour pendant 5 jours en plus de la céphalexine 500 mg toutes les 6 heures. Si un patient a une allergie au triméthoprime-sulfaméthoxazole, traiter avec de la clindamycine 300 mg à 450 mg toutes les 6 heures. Une durée plus longue du traitement antibiotique peut être envisagée chez les patients qui présentent une amélioration minime avec une antibiothérapie dans les 48 heures. <ref name=":0" />
=== Hospitalisation ===
Les indications d'{{Traitement|nom=hospitalisation}} sont<ref name=":1" /><ref name=":0" />:
* une possibilité d'infection plus profonde ou nécrotique
* une mauvaise observance
* un patient sévèrement immunodéprimé
* un échec au traitement ambulatoire
* présentent un érythème à progression rapide
* une cellulite recouvrant ou à proximité d'un dispositif médical.


Une hospitalisation avec induction d'antibiotiques systémiques peut être nécessaire pour les patients qui: présentent des '''signes systémiques d'infection''' *, ont échoué au traitement ambulatoire, sont immunodéprimés, présentent un érythème à progression rapide, sont incapables de tolérer les médicaments oraux, ou ont une cellulite recouvrant ou à proximité d'une demeure dispositif médical. <ref name=":0" />
=== Antibiotiques suggérés ===
{| class="wikitable"
|+
Antibiotiques suggérés en fonction du contexte<ref name=":0" /><ref name=":2" /><ref name=":1" /><ref group="note">Si le patient présente une insuffisance rénale, certains médicaments nécessitent un ajustement de la dose.</ref>
!Contexte
!Antibiotique
|-
!Cellulite non compliquée


Des antibiotiques intraveineux doivent être initiés pour couvrir le streptocoque du groupe A. Absence de facteurs de risque pour le patient de SARM, traiter par céfazoline intraveineuse et, si possible, passer à la céphalexine pour un total de 5 jours de traitement. Si des facteurs de risque de SARM sont présents, amorcez le traitement par la vancomycine avec une désescalade subséquente en triméthoprime / sulfaméthoxazole.<ref name=":0" />
Patient sans facteur de risque
|
* {{Traitement|nom=Céphadroxil}} 500-1000 mg PO BID X 5-10 jours
* {{Traitement|nom=Céphalexine}} 500-1000 mg PO QID X 5-10 jours
* {{Traitement|nom=Cloxacilline}} 500 mg PO QID X 5-10 jours
* {{Traitement|nom=Amoxicilline/clavulanate}} 875/125 mg PO BID (en deuxième intention) X 5-10 jours
* En cas d'allergie sévères aux pénicillines : {{Traitement|nom=clindamycine}} 300 mg QID X 5-10 jours
|-
!Cellulite compliquée
|
* {{Traitement|nom=Céfazoline}} 2 g IV q 8h
* {{Traitement|nom=Ceftriaxone}} 2 g IV q 24h
* Cloxacilline 2000 mg IV q 6h
* Céfazoline 2 g IV q 24h + {{Traitement|nom=Probénécid}} 2 g PO die 30 min avant la céfazoline
* En cas d'allergie sévères aux pénicillines : clindamycine 600 mg q 8h X 5-10 jours


Chez les '''patients immunodéprimés''' nécessitant une hospitalisation pour antibiotiques parentéraux, une couverture antimicrobienne à large spectre peut être nécessaire avec la vancomycine plus pipéracilline-tazobactam ou un carbapénème. <ref name=":0" />
|-
! colspan="2" |Cas particuliers
|-
!Morsure animale
|
* Amoxicilline/clavulanate 875/125mg PO BID X 7-10 jours
* En cas d'allergie sévères aux pénicillines :
** {{Traitement|nom=Doxycycline}} 100 mg BID X 7-10 jours
** {{Traitement|nom=Moxifloxacine}} 400 mg die X 7-10 jours
|-
!Morsure humaine
|
* Amoxicilline/clavulanate 875/125mg PO BID X 7-10 jours
* En cas d'allergie sévères aux pénicillines : doxycycline ou moxifloxacine X 7-10 jours
|-
!Suspicion de SARM acquis en communauté
|
* Doxycycline 100 mg PO BID X 7-10 jours
* Minocycline 100 mg PO BID X 7-10 jours
* TMP/SMX D.S. 1-2 CO PO BID X 7-10 jours
* {{Traitement|nom=Vancomycine}} 15-20 mg/kg IV q 8-12h X 7-10 jours
|-
!Immunosupprimés en intrahospitalier
|
* Vancomycine + {{Traitement|nom=pipéracilline-tazobactam}}
* {{Traitement|nom=Imipenem}}/{{Traitement|nom=meropenem}}
|-
!Cellulite péri-orbitraire
|
* Amoxicilline/clavulanate 875/125mg PO BID X 7-10 jours
|-
!Cellulite d'origine dentaire
|
* {{Traitement|nom=Amoxicilline}} 500 mg PO TID X 5-10 jours
* Amoxicilline/clavulanate 875/125mg PO BID X 5-10 jours
|}


Le clinicien doit effectuer des hémocultures si un patient présente des signes de toxicité systémique, a une cellulite persistante malgré un traitement adéquat, a des expositions uniques telles que des morsures d'animaux ou des blessures associées à l'eau.
== Suivi ==
 
Les patients traités par antibiotiques PO ne nécessitent généralement pas de suivi en externe. Dans le premier 24h de traitement, il est fréquent de voir une légère augmentation de l'érythème. Par la suite, une certaine stabilité de l'érythème peut être observée, puis la diminution de l'érythème s'amorce généralement à l'intérieur de 48 à 72h. Conséquemment, le patient doit être revu après 48-72h si l'amélioration tarde à survenir.{{Référence nécessaire||date=31 juillet 2021}}
Les organismes atypiques peuvent provoquer une cellulite dans des situations particulières. S'ils sont exposés à une morsure de chien ou de chat, les patients risquent de développer une cellulite secondaire à Pasteurella multocida. Si elle est secondaire à une blessure impliquant une exposition à l'eau, comme une coupure d'une coquille d'huître, la cellulite peut être causée par Vibrio vulnificus. Les patients diabétiques et les patients souffrant d'ulcères diabétiques du pied sont à risque de Pseudomonas aeruginosa. Les patients immunodéprimés sont à risque de Pseudomonas aeruginosa et Cryptococcus. <ref name=":0" />
 
Si les patients ont un '''œdème important avec une cause connue d'œdème''', la condition sous-jacente doit recevoir un traitement approprié pour réduire la quantité d'œdème et prévenir de futurs épisodes de cellulite. Les patients doivent être informés de la nécessité de maintenir la zone touchée surélevée.<ref name=":9" /><ref name=":0" />
 
* Au moins deux de ces critères de réponse inflammatoire systémique: fièvre (plus de 38 degrés C), tachycardie (fréquence cardiaque supérieure à 90 battements / min), tachypnée (fréquence respiratoire supérieure à 20 respirations / min), leucocytose (globules blancs supérieurs à 12000 / mm) leucopénie (globules blancs inférieurs à 4000 / mm) ou bandémie supérieure ou égale à 10% .<ref name=":9" /><ref name=":0" />


== Suivi ==
Pour faciliter le suivi, il est important de tracer le contour de la peau cellulitique. Ceci permet d'objectiver toute détérioration.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Suivi}}
Les patients doivent revenir <ref name=":9" /><ref name=":0" />:
* s'ils remarquent que l'érythème commence à se propager
* s'ils présentent de la fièvre persistante
* s'ils développent des bulles
* s'ils sentent que la douleur s'aggrave.
Les patients traités par antibiotiques IV en ambulatoire doivent être revus à tous les 24-48h avec une FSC, une CRP et des signes vitaux complets (incluant une température rectale). La décision de passer d'un antibiotique IV à PO est multifactorielle (âge, antécédents, immunosuppression, préférence du patient, absence de fièvre X 24h, bon état général, CRP et globules blancs en diminution).


== Complications ==
== Complications ==
 
Les complications possibles sont :
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Complications}}Les complications possibles sont :
* une {{Complication | nom = Bactériémie|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=bactériémie}}
* une {{Complication | nom = Bactériémie|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=bactériémie}}
* une {{Complication | nom = Endocardite|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=endocardite}}
* une {{Complication | nom = Endocardite|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=endocardite}}
* une {{Complication | nom = ostéomyélite|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=ostéomyélite}}
* une {{Complication | nom = ostéomyélite|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=ostéomyélite}}
* une {{Complication | nom = Septicémie|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=septicémie}}.
* un {{Complication | nom = choc septique|RR=|référence_RR=|RC=}}.
== Évolution ==
== Évolution ==
 
La cellulite devrait commencer à se résorber dans les 24 à 48 heures suivant l'initiation des antibiotiques. La récidive annuelle de la cellulite survient chez environ 8 à 20 % des patients, avec des taux de récidive globaux atteignant jusqu'à 49 %. Il y a un taux d'échec d'environ 18 % avec le traitement antibiotique initial. Dans l'ensemble, la cellulite a un bon pronostic. <ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Itegbemie|nom1=Obaitan|prénom2=Richard|nom2=Dwyer|prénom3=Adam D.|nom3=Lipworth|prénom4=Thomas S.|nom4=Kupper|titre=Failure of antibiotics in cellulitis trials: a systematic review and meta-analysis|périodique=The American Journal of Emergency Medicine|volume=34|numéro=8|date=2016-08|issn=1532-8171|pmid=27344098|doi=10.1016/j.ajem.2016.05.064|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27344098/|consulté le=2021-02-07|pages=1645–1652}}</ref><ref name=":0" />
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Évolution}}
Si le clinicien identifie rapidement la cellulite et initie un traitement avec l'antibiotique approprié, les patients peuvent s'attendre à remarquer une amélioration des signes et des symptômes dans les 48 heures. La récidive annuelle de la cellulite survient chez environ 8 à 20% des patients, avec des taux de récidive globaux atteignant jusqu'à 49%. Il y a un taux d'échec d'environ 18% avec le traitement antibiotique initial. Dans l'ensemble, la cellulite a un bon pronostic. <ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Itegbemie|nom1=Obaitan|prénom2=Richard|nom2=Dwyer|prénom3=Adam D.|nom3=Lipworth|prénom4=Thomas S.|nom4=Kupper|titre=Failure of antibiotics in cellulitis trials: a systematic review and meta-analysis|périodique=The American Journal of Emergency Medicine|volume=34|numéro=8|date=2016-08|issn=1532-8171|pmid=27344098|doi=10.1016/j.ajem.2016.05.064|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27344098/|consulté le=2021-02-07|pages=1645–1652}}</ref><ref name=":0" />


== Prévention ==
== Prévention ==
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Prévention}}
Les patients doivent être informés de prendre les antibiotiques prescrits comme indiqué. Gardez la zone propre et sèche. Lorsque cela est possible, ils doivent élever la zone au-dessus du niveau de leur cœur pour réduire l'œdème.<ref name=":0" />
Les patients doivent être informés de prendre les antibiotiques prescrits comme indiqué. Gardez la zone propre et sèche. Lorsque cela est possible, ils doivent élever la zone au-dessus du niveau de leur cœur pour réduire l'œdème.<ref name=":0" />


La cellulite devrait commencer à se résorber dans les 24 à 48 heures suivant l'initiation des antibiotiques. Leur fournisseur de soins de santé peut marquer la zone de l'érythème et les patients doivent revenir s'ils: remarquent que l'érythème commence à se propager ou ne répondent pas aux antibiotiques, développent des fièvres persistantes, commencent à développer des bulles importantes ou sentent que la douleur s'aggrave.<ref name=":9" /><ref name=":0" />
Les patients doivent en outre maintenir une bonne hygiène des mains et nettoyer adéquatement toute future abrasion de leur peau.


Les patients doivent en outre maintenir une bonne hygiène des mains et nettoyer adéquatement toute future abrasion de leur peau.
Le contrôle des facteurs de risque comme le diabète est un facteur clé dans la prévention.


== Notes ==
== Notes ==
 
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== Références ==
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<references />
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Version du 20 juillet 2023 à 15:33

Cellulite bactérienne
Maladie

Cellulite de la jambe gauche
Caractéristiques
Signes Choc septique, Douleur à la palpation cutanée, Oedème cutané, Chaleur cutanée au toucher, Érythème mal délimité, Température corporelle élevée
Symptômes
Fatigue , Malaise généralisé, Oedème cutané, Douleur cutanée, Chaleur cutanée, Érythème cutané , Température corporelle élevée
Diagnostic différentiel
Érysipèle, Fasciite nécrosante, Impétigo, Syndrome d'épidermolyse staphylococcique, Dermatite de contact, Arthrite septique, Syndrome de choc toxique, Angio-œdème, Syndrome de Sweet, Piqûre d'insecte, ... [+]
Informations
Terme anglais Cellulitis
Wikidata ID Q876887
Spécialités Médecine familiale, Médecine interne, Infectiologie, Dermatologie

La cellulite est une infection cutanée bactérienne courante. Cette infection se présente généralement comme une zone érythémateuse mal délimitée, chaude et associée à un œdème et une sensibilité à la palpation. Il s'agit d'une infection bactérienne aiguë provoquant une inflammation du derme profond et du tissu sous-cutané environnant. L'infection est sans abcès ni écoulement purulent.

Épidémiologie

La cellulite est relativement courante et survient le plus souvent chez les adultes d'âge moyen et plus âgés. Lorsque l'on compare les hommes et les femmes, il n'y a pas de différence statistiquement significative dans l'incidence de la cellulite. Il y a environ 50 cas pour 1000 patients-années. [1][2]

Étiologies

La peau sert de barrière protectrice empêchant la flore cutanée normale et d'autres agents pathogènes microbiens d'atteindre le tissu sous-cutané et le système lymphatique. Lorsqu'une rupture cutanée se produit, elle permet à la flore cutanée normale et à d'autres bactéries de pénétrer dans le derme et les tissus sous-cutanés. [3][2]

Les pathogènes les plus fréquemment impliqués sont[3][2] :

En fonction des facteurs de risque, les pathogènes suivants peuvent être impliqués[2] :

Physiopathologie

La cellulite est caractérisée par un érythème, une chaleur, un œdème et une sensibilité à la palpation résultant de la réponse des cytokines et des neutrophiles des bactéries pénétrant dans l'épiderme. Les cytokines et les neutrophiles sont recrutés dans la zone touchée après que les bactéries ont pénétré dans la peau, entraînant une réponse épidermique. Cette réponse comprend la production de peptides antimicrobiens et la prolifération des kératinocytes et est supposée produire les résultats d'examen caractéristiques de la cellulite.[4] Les streptocoques du groupe A, les bactéries les plus courantes à l'origine de la cellulite, peuvent également produire des facteurs de virulence tels que les exotoxines pyrogènes (A, B, C et F) et le superantigène streptococcique qui peut conduire à une maladie plus prononcée et invasive.[5][2] La cellulite peut se présenter sur n'importe quelle zone du corps, mais affecte le plus souvent les membres inférieurs. C'est rarement, (voir jamais) bilatéral.

Présentation clinique

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs de risque peuvent augmenter les risques de développer une cellulite. Ces facteurs de risque sont divisés en deux catégories : tout ce qui pourrait provoquer une rupture de la barrière cutanée et les comorbidités.

Les causes de ruptures cutanées sont [6] :

Les comorbidités sont [7][2] :

Les facteurs de risques d'une infection à Staphylocoque aureus résistant à la méthiciline (SARM) sont [8][9] :

  • un trauma pénétrant
  • les patients présentant une cellulite purulente, une colonisation ou une infection SARM à un autre site
  • l'usage de drogue intraveineuse
  • un syndrome de réponse inflammatoire systémique
  • les furonculoses ou des abcès à répétition
  • l'appartenance à une communauté autochtone
  • une infection/colonisation antérieure (chez le patient ou sa famille)
  • un voyage récent en zone de forte prévalence.

Questionnaire

Au questionnaire, le patient pourrait rapporter[2] :

Il est important de mettre en relief la vitesse d'apparition de la maladie, car ceci pourrait avoir une incidence sur la prise en charge[note 2].

Examen clinique

L'examen clinique démontre les éléments suivants :

À l'examen physique, il est essentiel :

  • de rechercher tout signe de fasciite nécrosante (douleur dysproportionnée, choc septique, zone de nécrose, etc.)
  • de rechercher des fluctuations à la palpation qui pourrait être signe de formation d'un abcès
  • d'évaluer la peau pour trouver la source potentielle de la cellulite en recherchant des microabrasions cutanées consécutives à des blessures, des piqûres d'insectes, des escarres, des sites d'injection ou du tinea pedis [10]
  • noter le développement de vésicules, de bulles, de la présence de peau d'orange et de lymphadénopathie.[2]

Examens paracliniques

Les patients afébriles et ne présentant pas de facteurs de risque particuliers n'ont pas besoin d'examens paracliniques.

Autrement, les examens paracliniques recommandés sont [8][Référence nécessaire]:

  • une FSC :
    • une leucocytose peut être présente, mais les GB sont fréquemment normaux
    • cela peut servir de marqueur de réponse aux antibiotiques IV et contribuer à la prise de décision quant au relais aux antibiotiques PO
  • les ions (si le patient doit recevoir des solutés IV)
  • la créatininémie (permet d'ajuster les médicaments selon la fonction rénale des patients)
  • une CRP :
    • elle est fréquemment augmentée
    • tout comme les GB, ceci peut contribuer à la prise de décision quant au relais aux antibiotiques PO
  • un gaz veineux et des lactates si le patient présentent :
    • des facteurs de risque de choc septique
    • des caractéristiques cliniques ou biochimiques de sepsis
  • des hémocultures (pour les patients en sepsis)
  • une biopsie cutanée (rare).

Lorsqu'il existe un doute diagnostic par rapport à la présence ou pas d'abcès cutané, une échographie de surface peut être effectuée.

S'il y a un doute quant à la présence d'une fasciite nécrosante, une tomodensitométrie est recommandée.

Diagnostic

La cellulite est diagnostiquée cliniquement sur la base de la présence d'une inflammation érythémateuse étendue du derme profond et du tissu sous-cutané. Il se présente de manière caractéristique avec une aggravation de l'érythème, de l'œdème, de la chaleur et de la sensibilité. Deux des quatre critères (chaleur, érythème, œdème ou sensibilité) sont nécessaires pour poser le diagnostic.

Diagnostic différentiel

La cellulite est une infection fréquemment rencontrée du derme profond et du tissu sous-cutané mais elle peut avoir de nombreux mimickers qui comprennent [2][11] :

Traitement

Principes de traitement

L'élévation du membre est essentielle à la guérison. Ceci explique une bonne part des échecs thérapeutiques. Conséquemment, il est justifié de proposer un arrêt de travail/scolaire pour une cellulite simple s'il est impossible de répondre à cette condition dans le milieu.

La durée de traitement est le plus souvent et minimalement de 5 jours. S'il n'y a pas d'amélioration clinique ou une amélioration lente, il faut prolonger la durée du traitement. [8] Une durée plus longue du traitement antibiotique peut être envisagée chez les patients qui présentent une amélioration minime avec une antibiothérapie dans les 48 heures. [2]

Une élévation de l'endroit touché ainsi qu'un traitement des facteurs prédisposants sont recommandés, tel que l'oedème ou une maladie cutanée.[8] Si les patients ont un œdème important avec une cause connue d'œdème, la condition sous-jacente doit recevoir un traitement approprié pour réduire la quantité d'œdème et prévenir de futurs épisodes de cellulite. Les patients doivent être informés de la nécessité de maintenir la zone touchée surélevée.[10][2]

Traitement ambulatoire

La majorité des patients sont traités selon une stratégie ambulatoire. Un traitement ambulatoire est préférable pour les patients qui :

  • n'ont pas de syndrome de réponse inflammatoire systémique
  • n'ont pas de déficience intellectuelle ou un état cognitif altéré
  • ne sont pas instables hémodynamiquement.

En cas d'indication de traitement intraveineux sans indication d'hospitalisation, la céfazoline q 24h est une bonne option de traitement. Il faut ajouter 1-2g de probénécide 30 à 60 minutes avant la céfazoline pour une période de 24 à 72h. Ce traitement peut être considéré pour les patients en bonne santé sans atteinte rénale. [9]

Traitement intraveineux

Les indications de traitement intraveineux sont [10][2]:

  • la présence de signes systémiques d'infection[note 3]
  • le patient est incapable de tolérer les médicaments PO.

Lors d’un traitement intraveineux, il faudrait substituer par un traitement oral lorsque [9]:

  • le patient ne fait plus de fièvre pour une période de 24h[Référence nécessaire]
  • la zone infectée régresse
  • le diagnostic est clair et le patient peut tolérer un traitement oral.

Hospitalisation

Les indications d'hospitalisation sont[8][2]:

  • une possibilité d'infection plus profonde ou nécrotique
  • une mauvaise observance
  • un patient sévèrement immunodéprimé
  • un échec au traitement ambulatoire
  • présentent un érythème à progression rapide
  • une cellulite recouvrant ou à proximité d'un dispositif médical.

Antibiotiques suggérés

Antibiotiques suggérés en fonction du contexte[2][9][8][note 4]
Contexte Antibiotique
Cellulite non compliquée

Patient sans facteur de risque

Cellulite compliquée
  • céfazoline 2 g IV q 8h
  • ceftriaxone 2 g IV q 24h
  • Cloxacilline 2000 mg IV q 6h
  • Céfazoline 2 g IV q 24h + probénécid 2 g PO die 30 min avant la céfazoline
  • En cas d'allergie sévères aux pénicillines : clindamycine 600 mg q 8h X 5-10 jours
Cas particuliers
Morsure animale
  • Amoxicilline/clavulanate 875/125mg PO BID X 7-10 jours
  • En cas d'allergie sévères aux pénicillines :
Morsure humaine
  • Amoxicilline/clavulanate 875/125mg PO BID X 7-10 jours
  • En cas d'allergie sévères aux pénicillines : doxycycline ou moxifloxacine X 7-10 jours
Suspicion de SARM acquis en communauté
  • Doxycycline 100 mg PO BID X 7-10 jours
  • Minocycline 100 mg PO BID X 7-10 jours
  • TMP/SMX D.S. 1-2 CO PO BID X 7-10 jours
  • vancomycine 15-20 mg/kg IV q 8-12h X 7-10 jours
Immunosupprimés en intrahospitalier
Cellulite péri-orbitraire
  • Amoxicilline/clavulanate 875/125mg PO BID X 7-10 jours
Cellulite d'origine dentaire
  • amoxicilline 500 mg PO TID X 5-10 jours
  • Amoxicilline/clavulanate 875/125mg PO BID X 5-10 jours

Suivi

Les patients traités par antibiotiques PO ne nécessitent généralement pas de suivi en externe. Dans le premier 24h de traitement, il est fréquent de voir une légère augmentation de l'érythème. Par la suite, une certaine stabilité de l'érythème peut être observée, puis la diminution de l'érythème s'amorce généralement à l'intérieur de 48 à 72h. Conséquemment, le patient doit être revu après 48-72h si l'amélioration tarde à survenir.[Référence nécessaire]

Pour faciliter le suivi, il est important de tracer le contour de la peau cellulitique. Ceci permet d'objectiver toute détérioration.

Les patients doivent revenir [10][2]:

  • s'ils remarquent que l'érythème commence à se propager
  • s'ils présentent de la fièvre persistante
  • s'ils développent des bulles
  • s'ils sentent que la douleur s'aggrave.

Les patients traités par antibiotiques IV en ambulatoire doivent être revus à tous les 24-48h avec une FSC, une CRP et des signes vitaux complets (incluant une température rectale). La décision de passer d'un antibiotique IV à PO est multifactorielle (âge, antécédents, immunosuppression, préférence du patient, absence de fièvre X 24h, bon état général, CRP et globules blancs en diminution).

Complications

Les complications possibles sont :

Évolution

La cellulite devrait commencer à se résorber dans les 24 à 48 heures suivant l'initiation des antibiotiques. La récidive annuelle de la cellulite survient chez environ 8 à 20 % des patients, avec des taux de récidive globaux atteignant jusqu'à 49 %. Il y a un taux d'échec d'environ 18 % avec le traitement antibiotique initial. Dans l'ensemble, la cellulite a un bon pronostic. [12][2]

Prévention

Les patients doivent être informés de prendre les antibiotiques prescrits comme indiqué. Gardez la zone propre et sèche. Lorsque cela est possible, ils doivent élever la zone au-dessus du niveau de leur cœur pour réduire l'œdème.[2]

Les patients doivent en outre maintenir une bonne hygiène des mains et nettoyer adéquatement toute future abrasion de leur peau.

Le contrôle des facteurs de risque comme le diabète est un facteur clé dans la prévention.

Notes

  1. Si la douleur dépasse la zone d'érythème, il faut considérer d'autres diagnostics, telle que la fasciite nécrosante.
  2. Une cellulite à progression rapide doit faire suspecter une fasciite nécrosante.
  3. Au moins deux de ces critères de réponse inflammatoire systémique: fièvre (> 38 °C), tachycardie (> 90 battements/min), tachypnée (> 20 resp/min), leucocytose (GB > 12000/mm3) leucopénie (GB < 4000/mm3) ou stabs > 10%.
  4. Si le patient présente une insuffisance rénale, certains médicaments nécessitent un ajustement de la dose.

Références

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  1. David R. McNamara, Imad M. Tleyjeh, Elie F. Berbari et Brian D. Lahr, « Incidence of lower-extremity cellulitis: a population-based study in Olmsted county, Minnesota », Mayo Clinic Proceedings, vol. 82, no 7,‎ , p. 817–821 (ISSN 0025-6196, PMID 17605961, DOI 10.4065/82.7.817, lire en ligne)
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 et 2,16 Brandon D. Brown et Kristen L. Hood Watson, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31747177, lire en ligne)
  3. 3,0 et 3,1 Catherine Liu, Arnold Bayer, Sara E. Cosgrove et Robert S. Daum, « Clinical practice guidelines by the infectious diseases society of america for the treatment of methicillin-resistant Staphylococcus aureus infections in adults and children », Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America, vol. 52, no 3,‎ , e18–55 (ISSN 1537-6591, PMID 21208910, DOI 10.1093/cid/ciq146, lire en ligne)
  4. Jillian M. Richmond et John E. Harris, « Immunology and skin in health and disease », Cold Spring Harbor Perspectives in Medicine, vol. 4, no 12,‎ , a015339 (ISSN 2157-1422, PMID 25452424, Central PMCID 4292093, DOI 10.1101/cshperspect.a015339, lire en ligne)
  5. M. W. Cunningham, « Pathogenesis of group A streptococcal infections », Clinical Microbiology Reviews, vol. 13, no 3,‎ , p. 470–511 (ISSN 0893-8512, PMID 10885988, DOI 10.1128/cmr.13.3.470-511.2000, lire en ligne)
  6. M. Quirke, F. Ayoub, A. McCabe et F. Boland, « Risk factors for nonpurulent leg cellulitis: a systematic review and meta-analysis », The British Journal of Dermatology, vol. 177, no 2,‎ , p. 382–394 (ISSN 1365-2133, PMID 27864837, DOI 10.1111/bjd.15186, lire en ligne)
  7. Keith S. Kaye, Lindsay A. Petty, Andrew F. Shorr et Marya D. Zilberberg, « Current Epidemiology, Etiology, and Burden of Acute Skin Infections in the United States », Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America, vol. 68, no Suppl 3,‎ 04 08, 2019, S193–S199 (ISSN 1537-6591, PMID 30957165, Central PMCID 6452002, DOI 10.1093/cid/ciz002, lire en ligne)
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  9. 9,0 9,1 9,2 et 9,3 « Cellulite infectieuse chez l'adulte », sur iness.qc.ca, (consulté en juillet 2021)
  10. 10,0 10,1 10,2 et 10,3 Dennis L. Stevens, Alan L. Bisno, Henry F. Chambers et E. Patchen Dellinger, « Practice guidelines for the diagnosis and management of skin and soft tissue infections: 2014 update by the infectious diseases society of America », Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America, vol. 59, no 2,‎ , p. 147–159 (ISSN 1537-6591, PMID 24947530, DOI 10.1093/cid/ciu296, lire en ligne)
  11. Jean Bolognia, Joseph L. Jorizzo et Julie V. Schaffer, Dermatology, Elsevier Saunders, (ISBN 978-0-7020-5182-1 et 0-7020-5182-9, OCLC 802040381, lire en ligne)
  12. Itegbemie Obaitan, Richard Dwyer, Adam D. Lipworth et Thomas S. Kupper, « Failure of antibiotics in cellulitis trials: a systematic review and meta-analysis », The American Journal of Emergency Medicine, vol. 34, no 8,‎ , p. 1645–1652 (ISSN 1532-8171, PMID 27344098, DOI 10.1016/j.ajem.2016.05.064, lire en ligne)
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