« Exacerbation aiguë de la maladie pulmonaire obstructive chronique » : différence entre les versions

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| description_image = EAMPOC à ''H. influenza''
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| autres_noms = Exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive ({{Abréviation|EABPCO|Exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive}})
| autres_noms = Exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive ({{Abréviation
| EABPCO|Exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive}})
| terme_anglais = Acute exacerbation of chronic obstructive pulmonary disease (AECOPD)
| terme_anglais = Acute exacerbation of chronic obstructive pulmonary disease (AECOPD)
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| révision_par_le_comité_éditorial = Sujet:Wvpn2a09sy4x78qp
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Une '''exacerbation aiguë de maladie pulmonaire obstructive chronique (EAMPOC)''' ou exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive (EABPCO) est définie comme<ref name=":2">{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=GUO Exacerbation aiguë de la MPOC|url=https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/CDM/UsageOptimal/Guides-serieI/INESSS_GUO_EAMPOC.pdf|site=inesss.qc.ca|date=juin 2017|consulté le=2022-05-17}}</ref>:
Une '''exacerbation aiguë de maladie pulmonaire obstructive chronique (EAMPOC)''' ou exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive (EABPCO) est définie comme<ref name=":2">{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=GUO Exacerbation aiguë de la MPOC|url=https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/CDM/UsageOptimal/Guides-serieI/INESSS_GUO_EAMPOC.pdf|site=inesss.qc.ca|date=juin 2017|consulté le=2022-05-17}}</ref> :


* une augmentation des symptômes respiratoires (dyspnée, expectorations) par rapport à la base quotidienne de la MPOC
* une augmentation des symptômes respiratoires (dyspnée, expectorations) par rapport à la base quotidienne de la MPOC
* pour > 48h.
* pour > 48 h.


== Catégorisation ==
== Catégorisation ==
Elle peut être sous-divisée en<ref name=":2" />:
L"exacerbation aigüe peut être sous-divisée en<ref name=":2" /> :


* exacerbation aigüe bactérienne (si expectorations purulentes avec une augmentation de la dyspnée et/ou de la quantité d'expectorations)  
* bactérienne (si les expectorations sont purulentes avec une augmentation de la dyspnée et/ou de la quantité d'expectorations)
* non-bactérienne.
* non bactérienne.


L'EAMPOC peut être catégorisée en une exacerbation simple (si sujet sans facteur de risque) ou compliquée si le sujet a l'un des facteurs de risque suivants<ref name=":2" />:
L'EAMPOC peut être qualifiée de simple si le sujet ne présente aucun facteur de risque ou de compliquée si le sujet présente l'un des facteurs de risque suivants<ref name=":2" /> :


* VEMS < 50 %
* VEMS < 50 %
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==Épidémiologie==
==Épidémiologie==
L'incidence varie selon la définition utilisée, mais selon les définitions de ''Anthonisen et al.''<ref>{{Citation d'un article |auteurs=Anthonisen NR, Manfreda J, Warren CP, Hershfield ES, Harding GK, Nelson NA |title=Antibiotic therapy in exacerbations of chronic obstructive pulmonary disease |journal=Ann. Intern. Med. |volume=106 |issue=2 |pages=196–204 |date=February 1987 |pmid=3492164 |doi=10.7326/0003-4819-106-2-196}}</ref>, le patient type atteint de MPOC connaît en moyenne deux à trois épisodes d'EAMPOC par an.<ref>Page 249 in: {{Citation d'un article |auteurs=Balter MS, La Forge J, Low DE, Mandell L, Grossman RF |title=Canadian guidelines for the management of acute exacerbations of chronic bronchitis |journal=Can. Respir. J. |volume=10 Suppl B |pages=3B–32B |year=2003 |pmid=12944998 |doi=10.1155/2003/486285 |doi-access=free }}<br />{{Citation d'un lien web|url=http://www.lung.ca/cts-sct/pdf/Acute-Exacerbations-of-Chronic-Bronchitis-Executive-Summary.pdf |title=Archived copy |access-date=2013-10-18 |url-status=dead |archive-url=https://web.archive.org/web/20131019124323/http://www.lung.ca/cts-sct/pdf/Acute-Exacerbations-of-Chronic-Bronchitis-Executive-Summary.pdf |archive-date=2013-10-19 }}</ref> Avec une prévalence de MPOC de plus de 12 millions (probablement 24 millions, y compris celles non diagnostiquées) aux États-Unis, <ref>{{Citation d'un lien web |url=http://www.nhlbi.nih.gov/resources/docs/2009_ChartBook.pdf |title=MORBIDITY & MORTALITY: 2009 CHART BOOK ON CARDIOVASCULAR, LUNG, AND BLOOD DISEASES |archive-url=https://web.archive.org/web/20131019184529/http://www.nhlbi.nih.gov/resources/docs/2009_ChartBook.pdf |archive-date=October 19, 2013 |publisher=National Heart, Lung, and Blood Institute}}</ref> il y a au moins 30 millions d'incidences d'EAMPOC chaque année aux États-Unis.
L'incidence varie selon la définition utilisée. Selon les définitions de ''Anthonisen et al.''<ref>{{Citation d'un article |auteurs=Anthonisen NR, Manfreda J, Warren CP, Hershfield ES, Harding GK, Nelson NA |title=Antibiotic therapy in exacerbations of chronic obstructive pulmonary disease |journal=Ann. Intern. Med. |volume=106 |issue=2 |pages=196–204 |date=February 1987 |pmid=3492164 |doi=10.7326/0003-4819-106-2-196}}</ref>, le patient type atteint de MPOC connaît en moyenne deux à trois épisodes d'EAMPOC par an<ref>Page 249 in: {{Citation d'un article |auteurs=Balter MS, La Forge J, Low DE, Mandell L, Grossman RF |title=Canadian guidelines for the management of acute exacerbations of chronic bronchitis |journal=Can. Respir. J. |volume=10 Suppl B |pages=3B–32B |year=2003 |pmid=12944998 |doi=10.1155/2003/486285 |doi-access=free }}<br />{{Citation d'un lien web|url=http://www.lung.ca/cts-sct/pdf/Acute-Exacerbations-of-Chronic-Bronchitis-Executive-Summary.pdf |title=Archived copy |access-date=2013-10-18 |url-status=dead |archive-url=https://web.archive.org/web/20131019124323/http://www.lung.ca/cts-sct/pdf/Acute-Exacerbations-of-Chronic-Bronchitis-Executive-Summary.pdf |archive-date=2013-10-19 }}</ref>. Avec une prévalence de MPOC de plus de 12 millions (probablement 24 millions en comptant celles non diagnostiquées) aux États-Unis<ref>{{Citation d'un lien web |url=http://www.nhlbi.nih.gov/resources/docs/2009_ChartBook.pdf |title=MORBIDITY & MORTALITY: 2009 CHART BOOK ON CARDIOVASCULAR, LUNG, AND BLOOD DISEASES |archive-url=https://web.archive.org/web/20131019184529/http://www.nhlbi.nih.gov/resources/docs/2009_ChartBook.pdf |archive-date=October 19, 2013 |publisher=National Heart, Lung, and Blood Institute}}</ref>, il y a au moins 30 millions de cas d'EAMPOC annuellement aux États-Unis.


Parmi près de 100 000 patients atteints de MPOC, le nombre d'exacerbations au cours d'une année d'observation de base prédisait le taux au cours des 10 années suivantes<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Kieran J.|nom1=Rothnie|prénom2=Hana|nom2=Müllerová|prénom3=Liam|nom3=Smeeth|prénom4=Jennifer K.|nom4=Quint|titre=Natural History of Chronic Obstructive Pulmonary Disease Exacerbations in a General Practice-based Population with Chronic Obstructive Pulmonary Disease|périodique=American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine|volume=198|numéro=4|date=2018-08-15|issn=1535-4970|pmid=29474094|pmcid=6118021|doi=10.1164/rccm.201710-2029OC|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29474094/|consulté le=2022-05-21|pages=464–471}}</ref>. Environ 25 % n'ont pas eu d'exacerbation ; ceux avec une exacerbation de base étaient susceptibles d'en avoir une autre et ceux avec ≥ 5 événements étaient encore plus susceptibles d'avoir des événements futurs.
Parmi près de 100 000 patients atteints de MPOC, le nombre d'exacerbations au cours d'une année d'observation de base prédisait le taux au cours des 10 années suivantes<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Kieran J.|nom1=Rothnie|prénom2=Hana|nom2=Müllerová|prénom3=Liam|nom3=Smeeth|prénom4=Jennifer K.|nom4=Quint|titre=Natural History of Chronic Obstructive Pulmonary Disease Exacerbations in a General Practice-based Population with Chronic Obstructive Pulmonary Disease|périodique=American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine|volume=198|numéro=4|date=2018-08-15|issn=1535-4970|pmid=29474094|pmcid=6118021|doi=10.1164/rccm.201710-2029OC|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29474094/|consulté le=2022-05-21|pages=464–471}}</ref>. Environ 25 % n'ont pas eu d'exacerbation ; ceux avec une exacerbation de base étaient susceptibles d'en avoir une autre et ceux avec ≥ 5 événements étaient encore plus susceptibles d'avoir des événements futurs.


==Étiologies==
==Étiologies==
Les étiologies sont les suivantes<ref group="note">Comme les poumons ont tendance à être des organes vulnérables en raison de leur exposition aux particules nocives dans l'air, plusieurs facteurs peuvent provoquer une exacerbation aiguë de la MPOC. </ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Fanny W.|nom1=Ko|prénom2=Ka Pang|nom2=Chan|prénom3=David S.|nom3=Hui|prénom4=John R.|nom4=Goddard|titre=Acute exacerbation of COPD: Hot topics on acute exacerbation of COPD|périodique=Respirology|volume=21|numéro=7|date=2016-10|pmid=27028990|pmcid=PMC7169165|doi=10.1111/resp.12780|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.12780|consulté le=2022-08-06|pages=1152–1165}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=fr|auteur1=Luc Lanthier|titre=Exacerbation aiguë d’une MPOC|url=https://lanthiermed.com/page/main/pneumologie/fr_mpoc.html|site=lanthiermed.com|date=|consulté le=2022-06-15}}</ref>:
Les étiologies sont les suivantes<ref group="note">Comme les poumons ont tendance à être des organes vulnérables en raison de leur exposition aux particules nocives dans l'air, plusieurs facteurs peuvent provoquer une exacerbation aiguë de la MPOC. </ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Fanny W.|nom1=Ko|prénom2=Ka Pang|nom2=Chan|prénom3=David S.|nom3=Hui|prénom4=John R.|nom4=Goddard|titre=Acute exacerbation of COPD: Hot topics on acute exacerbation of COPD|périodique=Respirology|volume=21|numéro=7|date=2016-10|pmid=27028990|pmcid=PMC7169165|doi=10.1111/resp.12780|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.12780|consulté le=2022-08-06|pages=1152–1165}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=fr|auteur1=Luc Lanthier|titre=Exacerbation aiguë d’une MPOC|url=https://lanthiermed.com/page/main/pneumologie/fr_mpoc.html|site=lanthiermed.com|date=|consulté le=2022-06-15}}</ref> :
*infection des voies respiratoires (50%): {{Étiologie|nom=IVRS|principale=0}}, {{Étiologie|nom=bronchite aiguë|principale=0}}, {{Étiologie|nom=pneumonie|principale=0}}
*infection des voies respiratoires (50 %): {{Étiologie|nom=IVRS|principale=0}}, {{Étiologie|nom=bronchite aiguë|principale=0}}, {{Étiologie|nom=pneumonie|principale=0}}
**50% infections virales et 50% infections bactériennes
**50 % infections virales et 50 % infections bactériennes
**Les virus les plus fréquemment rencontrés sont le {{Étiologie|nom=rhinovirus|principale=0}}, l'{{Étiologie|nom=influenza|principale=0}}, l'{{Étiologie|nom=adénovirus|principale=0}} ou le {{Étiologie|nom=coronavirus|principale=0}}.<ref name="bsac">{{Citation d'un lien web |publisher=The British Society for Antimicrobial Chemotherapy |title=Acute exacerbations of chronic bronchitis (AECB) |url=https://web.archive.org/web/20060406154131/http://www.bsac.org.uk/pyxis/RTI/Chronic%20bronchitis/Chronic%20bronchitis.htm |archive-date=2006-04-06 }}</ref>
**Les virus les plus fréquemment rencontrés sont le {{Étiologie|nom=rhinovirus|principale=0}}, l'{{Étiologie|nom=influenza|principale=0}}, l'{{Étiologie|nom=adénovirus|principale=0}} ou le {{Étiologie|nom=coronavirus|principale=0}}<ref name="bsac">{{Citation d'un lien web |publisher=The British Society for Antimicrobial Chemotherapy |title=Acute exacerbations of chronic bronchitis (AECB) |url=https://web.archive.org/web/20060406154131/http://www.bsac.org.uk/pyxis/RTI/Chronic%20bronchitis/Chronic%20bronchitis.htm |archive-date=2006-04-06 }}</ref>.
**Les agents pathogènes observés plus fréquemment dans les patients présentant une altération de la fonction pulmonaire (VEMS < 35 %) incluent ''{{Étiologie|nom=Haemophilus parainfluenzae}}'' (après utilisation répétée d'antibiotiques), ''{{Étiologie|nom=Mycoplasma pneumoniae}}'' et des pathogènes opportunistes Gram- comme ''{{Étiologie|nom=Pseudomonas aeruginosa}}'' et ''{{Étiologie|nom=Klebsiella pneumoniae}}''.<ref name="bsac" />
**Les agents pathogènes observés plus fréquemment chez les patients présentant une altération de la fonction pulmonaire (VEMS < 35 %) incluent ''{{Étiologie|nom=Haemophilus parainfluenzae}}'' (après utilisation répétée d'antibiotiques), ''{{Étiologie|nom=Mycoplasma pneumoniae}}'' et des pathogènes opportunistes Gram- comme ''{{Étiologie|nom=Pseudomonas aeruginosa}}'' et ''{{Étiologie|nom=Klebsiella pneumoniae}}''<ref name="bsac" />.
**Les agents pathogènes bactériens moins courants incluent ''{{Étiologie|nom=Chlamydia pneumoniae}}'' et le ''{{Étiologie|nom=SARM}}''.<ref name="bsac" />
**Les agents pathogènes bactériens moins courants incluent ''{{Étiologie|nom=Chlamydia pneumoniae}}'' et le ''{{Étiologie|nom=SARM}}''<ref name="bsac" />.
*{{Étiologie|nom=Cause idiopathique|principale=0|affichage=idiopathique|fraction_étiologique=30}}
*{{Étiologie|nom=Cause idiopathique|principale=0|affichage=idiopathique|fraction_étiologique=30}}
*l'{{Étiologie|nom=embolie pulmonaire|principale=0}}
*l'{{Étiologie|nom=embolie pulmonaire|principale=0}}
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*les {{Étiologie|nom=sédatifs|principale=0|affichage=agents sédatifs/hypnotiques}}
*les {{Étiologie|nom=sédatifs|principale=0|affichage=agents sédatifs/hypnotiques}}
*un {{Étiologie|nom=pneumothorax|principale=0}}
*un {{Étiologie|nom=pneumothorax|principale=0}}
*un {{Étiologie|nom=insuffisance cardiaque congestive|principale=0}}
*une {{Étiologie|nom=insuffisance cardiaque congestive|principale=0}}
*une {{Étiologie|nom=arrythmie|principale=0}}
*une {{Étiologie|nom=arythmie|principale=0}}
*un trauma thoracique ({{Étiologie|nom=fracture costale|principale=0}}, {{Étiologie|nom=contusion pulmonaire|principale=0}})
*un trauma thoracique ({{Étiologie|nom=fracture costale|principale=0}}, {{Étiologie|nom=contusion pulmonaire|principale=0}})
*les {{Étiologie|nom=bronchiectasies|principale=0}}
*les {{Étiologie|nom=bronchiectasies|principale=0}}
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*la {{Étiologie|nom=non-compliance|principale=0}} au traitement.
*la {{Étiologie|nom=non-compliance|principale=0}} au traitement.
== Présentation clinique==
== Présentation clinique==
{{Contenu TopMédecine|formation1_nom=Un outil pour l’exacerbation aigu de MPOC (BPCO)|url1=https://topmu.ca/courses/ta03-04-un-outil-pour-lexacerbation-aigu-de-mpoc-bpco/}}
Les 3 symptômes cardinaux d'une exacerbation aiguë de la MPOC sont :
Les 3 symptômes cardinaux d'une exacerbation aiguë de la MPOC sont :


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* une augmentation et un changement dans la viscosité des expectorations.  
* une augmentation et un changement dans la viscosité des expectorations.  


Une exacerbation est considérée légère si présence d'un des trois symptômes cardinaux, elle est considérée modérée s'il y a présence de 2 symptômes ou plus et sévère lorsque l'hospitalisation et un traitement d'urgence sont nécessaires et qu'il y a présence des 3 symptômes cardinaux.
Une exacerbation est considérée comme légère si un des 3 symptômes cardinaux est présent. Elle est considérée comme modérée en présence de 2 symptômes ou plus, et comme sévère lorsque l'hospitalisation ainsi qu'un traitement d'urgence s'avèrent nécessaires et que 3 symptômes cardinaux sont présents.


===Facteurs de risque===
===Facteurs de risque===
Les facteurs de risque sont<ref>{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/copd-exacerbations-clinical-manifestations-and-evaluation?search=exacerbation%20of%20copd&source=search_result&selectedTitle=8~150&usage_type=default&display_rank=4|site=www.uptodate.com|consulté le=2022-05-21}}</ref> :
Les facteurs de risque sont<ref>{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/copd-exacerbations-clinical-manifestations-and-evaluation?search=exacerbation%20of%20copd&source=search_result&selectedTitle=8~150&usage_type=default&display_rank=4|site=www.uptodate.com|consulté le=2022-05-21}}</ref> :
*l'{{Facteur de risque|nom=âge avancé}}
*un {{Facteur de risque|nom=âge avancé}}
*une {{Facteur de risque|nom=hospitalisation}}à la MPOC dans la dernière année
*une {{Facteur de risque|nom=hospitalisation}}à la MPOC dans la dernière année
*un traitement à la {{Facteur de risque|nom=théophylline}}
*un traitement à la {{Facteur de risque|nom=théophylline}}
*la présence d'une ou plusieurs co-morbidités ({{Facteur de risque|nom=MCAS}}, {{Facteur de risque|nom=insuffisance cardiaque}}, {{Facteur de risque|nom=diabète de type 2}})
*la présence d'une ou plusieurs comorbidités ({{Facteur de risque|nom=MCAS}}, {{Facteur de risque|nom=insuffisance cardiaque}}, {{Facteur de risque|nom=diabète de type 2}})
*une {{Facteur de risque|nom=MPOC}} de longue date
*une {{Facteur de risque|nom=MPOC}} de longue date
*un historique d'{{Facteur de risque|nom=antibiotiques|affichage=antibiothérapie}} récente
*un historique d'{{Facteur de risque|nom=antibiotiques|affichage=antibiothérapie}} récente
*du {{Facteur de risque|nom=RGO}}
*un {{Facteur de risque|nom=RGO}}
*une {{Facteur de risque|nom=HTP}}.
*une {{Facteur de risque|nom=HTP}}.


==== Facteurs de risque de ''Pseudomonas'' ====
==== ''Facteurs de risque de'' Pseudomonas ====
Les facteurs de risques de ''Pseudomonas'' sont<ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=COPD exacerbation|url=https://wikem.org/w/index.php?title=COPD_exacerbation|site=WikEM|date=|consulté le=2022-05-17}}</ref>:
Les facteurs de risques de ''Pseudomonas'' sont<ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=COPD exacerbation|url=https://wikem.org/w/index.php?title=COPD_exacerbation|site=WikEM|date=|consulté le=2022-05-17}}</ref> :
*hospitalisation récente (> 2 jours au cours des 3 mois précédents)
*hospitalisation récente (> 2 jours au cours des 3 mois précédents)
*traitement antibiotique fréquent (> 4 cours au cours de la dernière année)
*traitement antibiotique fréquent (> 4 cours au cours de la dernière année)
*MPOC sous-jacente sévère (VEMS < 50%)
*MPOC sous-jacente sévère (VEMS < 50 %)
* cultures antérieures positives à ''Pseudomonas''.
* cultures antérieures positives à ''Pseudomonas''.
===Questionnaire===
===Questionnaire===
Les symptômes sont<ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un lien web|titre=Exacerbation aiguë de la maladie
Les symptômes sont<ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un lien web|titre=Exacerbation aiguë de la maladie
pulmonaire obstructive chronique|url=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2960144|site=|date=2017|consulté le=le 21 août 2022}}</ref>:
pulmonaire obstructive chronique|url=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2960144|site=|date=2017|consulté le=le 21 août 2022}}</ref> :
* l'augmentation de {{Symptôme|nom=Toux (symptôme)|affichage=toux}} et de la {{Symptôme|nom=Dyspnée (symptôme)|affichage=dyspnée}} au-delà de la variation quotidienne normale
* l'augmentation de la {{Symptôme|nom=Toux (symptôme)|affichage=toux}} et de la {{Symptôme|nom=Dyspnée (symptôme)|affichage=dyspnée}} au-delà de la variation quotidienne normale
*un changement dans la couleur des {{Symptôme|nom=expectorations}}
*un changement dans la couleur des {{Symptôme|nom=expectorations}}
*une augmentation de la quantité des {{Symptôme|nom=expectorations}}
*une augmentation de la quantité des {{Symptôme|nom=expectorations}}
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*une {{Symptôme|nom=confusion}}
*une {{Symptôme|nom=confusion}}
*un {{Symptôme|nom=Douleur thoracique (symptôme)|affichage=inconfort thoracique}}.
*un {{Symptôme|nom=Douleur thoracique (symptôme)|affichage=inconfort thoracique}}.
D'autres éléments à rechercher à l'histoire sont:
D'autres éléments à rechercher à l'histoire sont :


* l'adhésion aux traitements d'entretien
* l'adhésion aux traitements d'entretien
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*l'utilisation de glucocorticoïdes systémiques
*l'utilisation de glucocorticoïdes systémiques
*nombre d'hospitalisations reliées aux exacerbations, et la réponse à la thérapie lors de ces exacerbations.
*nombre d'hospitalisations reliées aux exacerbations, et la réponse à la thérapie lors de ces exacerbations.
Des éléments à l'histoire qui pourraient suggérer un autre diagnostic sont:
Des éléments signalés à l'histoire qui pourraient suggérer un autre diagnostic sont :


*la présence de symptômes constitutionnels (fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids)
*la présence de symptômes constitutionnels (fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids)
*la présence de douleur thoracique
*la présence de douleur thoracique
* la présence d'oedème des membres inférieurs
* la présence d’œdème des membres inférieurs
*la présence de palpitations
*la présence de palpitations
*facteurs de risque de maladie thromboembolique.
*facteurs de risque de maladie thromboembolique.
=== Examen clinique===
=== Examen clinique===
L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants<ref name=":0" />:
L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants<ref name=":0" /> :
*à l'{{Examen clinique|nom=apparence générale}} :
*à l'{{Examen clinique|nom=apparence générale}} :
**{{Signe clinique|nom=thorax en tonneau}}
**{{Signe clinique|nom=expiration avec lèvres pincées}}
**{{Signe clinique|nom=expiration avec lèvres pincées}}
**si insuffisance respiratoire:
**si insuffisance respiratoire:
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{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Examens paracliniques<ref name=":1" /><ref name=":0" />
|+Examens paracliniques<ref name=":1" /><ref name=":0" />
! rowspan="2" |{{Examen paraclinique|nom=Laboratoires}}
!Catégorie
!Examen paraclinique
|-
! rowspan="2" |Laboratoires
|
|
*{{Examen paraclinique|nom=FSC}}: {{Signe paraclinique|nom=leucocytose}}, {{Signe paraclinique|nom=anémie}}, {{Signe paraclinique|nom=polycythémie}}<ref name=":1" />
*{{Examen paraclinique|nom=FSC}} : {{Signe paraclinique|nom=leucocytose}}, {{Signe paraclinique|nom=anémie}}, {{Signe paraclinique|nom=polycythémie}}<ref name=":1" />
*{{Examen paraclinique|nom=créatinine}}, {{Examen paraclinique|nom=ions}}
*{{Examen paraclinique|nom=créatinine}}, {{Examen paraclinique|nom=ions}}
*{{Examen paraclinique|nom=glycémie}}
*{{Examen paraclinique|nom=glycémie}}
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*{{Examen paraclinique|nom=test COVID-19}}
*{{Examen paraclinique|nom=test COVID-19}}
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|En cas de non réponse au traitement<ref name=":1" />:
|En cas de non-réponse au traitement<ref name=":1" /> :


*{{Examen paraclinique|nom=troponines}} si suspicion d'un syndrome coronaire aigu
*{{Examen paraclinique|nom=troponines}} si suspicion d'un syndrome coronaire aigu
*{{Examen paraclinique|nom=NT-proBNP}} ou {{Examen paraclinique|nom=BNP}} si suspicion d'une insuffisance cardiaque décompensée<ref group="note">33% des cas de dyspnée chez les patients EAMPOC seraient secondaire à de l'insuffisance cardiaque.</ref><ref name=":1" />
*{{Examen paraclinique|nom=NT-proBNP}} ou {{Examen paraclinique|nom=BNP}} si suspicion d'une insuffisance cardiaque décompensée<ref group="note">33 % des cas de dyspnée chez les patients EAMPOC seraient secondaire à de l'insuffisance cardiaque.</ref><ref name=":1" />
* {{Examen paraclinique|nom=D-dimères sériques|affichage=D-dimères}} si suspicion d'une maladie thromboembolique
* {{Examen paraclinique|nom=D-dimères sériques|affichage=D-dimères}} si suspicion d'une maladie thromboembolique
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!{{Examen paraclinique|nom=Gaz artériel}}
!{{Examen paraclinique|nom=Gaz artériel}}
|Au gaz:
|Au gaz :
*à effectuer si SpO<sub>2</sub> < 90 %, si suspicion d'hypercapnie aigue sur hypercapnie chronique ou si un support ventilatoire est anticipé, mais son utilisation systématique n'est pas recommandée
*à effectuer si SpO<sub>2</sub> < 90 %, si suspicion d'hypercapnie aiguë sur hypercapnie chronique ou si un support ventilatoire est anticipé, mais son utilisation systématique n'est pas recommandée
*le gaz montrera une {{Signe paraclinique|nom=acidose respiratoire}} compensée ou non
*le gaz montrera une {{Signe paraclinique|nom=acidose respiratoire}} compensée ou non
*pour chaque augmentation de P<sub>a</sub>CO<sub>2</sub> de 10 mmHg, le pH devrait diminuer de 0,08
*pour chaque augmentation de P<sub>a</sub>CO<sub>2</sub> de 10 mmHg, le pH devrait diminuer de 0,08
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!{{Examen paraclinique|nom=Radiographie pulmonaire}}
!{{Examen paraclinique|nom=Radiographie pulmonaire}}
|
|
* La radiographie ne permet pas de diagnostiquer une EAMPOC, mais permet d'exclure des diagnostics alternatifs / supplémentaires<ref group="note">Par exemple: pneumonie, insuffisance cardiaque, pneumothorax, épanchement pleural.</ref>.
* La radiographie ne permet pas de diagnostiquer une EAMPOC, mais permet d'exclure des diagnostics alternatifs / supplémentaires<ref group="note">Par exemple : pneumonie, insuffisance cardiaque, pneumothorax, épanchement pleural.</ref>.
|-
|-
!{{Examen paraclinique|nom=Culture d'expectorations}}
!{{Examen paraclinique|nom=Culture d'expectorations}}
|
|
* Habituellement non indiqué sauf pour les patients ayant récemment échoué aux antibiotiques, ceux hospitalisés avec une insuffisance respiratoire aigue ou ceux ayant des facteurs de risque de ''P. aeruginosa.'' La culture d'expectorations se fait le matin.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=français|titre=Exacerbation aiguë de la maladie
* Habituellement non indiquée sauf pour les patients ayant récemment échoué aux antibiotiques, ceux hospitalisés avec une insuffisance respiratoire aiguë ou ceux ayant des facteurs de risque de ''P. aeruginosa.'' La culture d'expectorations se fait le matin.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=français|titre=Exacerbation aiguë de la maladie
pulmonaire obstructive chronique|url=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2960144|site=|date=2017|consulté le=le 21 août 2022}}</ref>
pulmonaire obstructive chronique|url=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2960144|site=|date=2017|consulté le=le 21 août 2022}}</ref>
|-
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==Diagnostic différentiel==
==Diagnostic différentiel==
Le diagnostic différentiel est<ref>{{Citation d'un article|langue=fr|prénom1=François|nom1=Chabot|prénom2=Emmanuel|nom2=Gomez|prénom3=Anne|nom3=Guillaumot|prénom4=Ayman|nom4=Kheir|titre=Exacerbations de bronchopneumopathie chronique obstructive|périodique=La Presse Médicale|série=Bronchopneumopathie chronique obstructive|volume=38|numéro=3|date=2009-03-01|issn=0755-4982|doi=10.1016/j.lpm.2008.12.014|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0755498208007422|consulté le=2022-07-13|pages=485–495}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Salvador J.|nom1=Suau|prénom2=Peter M. C.|nom2=DeBlieux|titre=Management of Acute Exacerbation of Asthma and Chronic Obstructive Pulmonary Disease in the Emergency Department|périodique=Emergency Medicine Clinics of North America|série=Respiratory Emergencies|volume=34|numéro=1|date=2016-02-01|issn=0733-8627|doi=10.1016/j.emc.2015.08.002|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0733862715000681|consulté le=2022-07-13|pages=15–37}}</ref>:
Le diagnostic différentiel est<ref>{{Citation d'un article|langue=fr|prénom1=François|nom1=Chabot|prénom2=Emmanuel|nom2=Gomez|prénom3=Anne|nom3=Guillaumot|prénom4=Ayman|nom4=Kheir|titre=Exacerbations de bronchopneumopathie chronique obstructive|périodique=La Presse Médicale|série=Bronchopneumopathie chronique obstructive|volume=38|numéro=3|date=2009-03-01|issn=0755-4982|doi=10.1016/j.lpm.2008.12.014|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0755498208007422|consulté le=2022-07-13|pages=485–495}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Salvador J.|nom1=Suau|prénom2=Peter M. C.|nom2=DeBlieux|titre=Management of Acute Exacerbation of Asthma and Chronic Obstructive Pulmonary Disease in the Emergency Department|périodique=Emergency Medicine Clinics of North America|série=Respiratory Emergencies|volume=34|numéro=1|date=2016-02-01|issn=0733-8627|doi=10.1016/j.emc.2015.08.002|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0733862715000681|consulté le=2022-07-13|pages=15–37}}</ref> :
*un {{Diagnostic différentiel|nom=insuffisance cardiaque décompensée}} et notamment un {{Diagnostic différentiel|nom=oedème aigu du poumon}}
*une {{Diagnostic différentiel|nom=insuffisance cardiaque décompensée}}, notamment un {{Diagnostic différentiel|nom=œdème aigu du poumon}}
*une {{Diagnostic différentiel|nom=exacerbation aigue d'asthme}}
*une {{Diagnostic différentiel|nom=exacerbation aigüe d'asthme}}
*un {{Diagnostic différentiel|nom=syndrome coronarien aigu}}
*un {{Diagnostic différentiel|nom=syndrome coronarien aigu}}
*une {{Diagnostic différentiel|nom=arythmie cardiaque}}
*une {{Diagnostic différentiel|nom=arythmie cardiaque}}
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==Traitement==
==Traitement==
Les exacerbations légères sont traitées avec des bronchodilatateurs à courte durée d'action (BACA). Les exacerbations modérées sont traitées avec des BACA et des antibiotiques et/ou des corticostéroïdes oraux. Les exacerbations sévères nécessitent un traitement hospitalier et le pronostic est sombre.<ref name="Gold">{{Citation d'un ouvrage |url=https://goldcopd.org/wp-content/uploads/2018/11/GOLD-2019-v1.7-FINAL-14Nov2018-WMS.pdf |title=Global Strategy for the Diagnosis, Management, and Prevention of Chronic Obstructive Pulmonary Disease |date=2019 |publisher=Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease |chapter=2 Diagnosis and Initial Assessment § Assessment of exacerbation risk|pages=32–33|access-date=22 September 2019}}</ref> Le traitement consiste en l'utilisation de BACA, d'antibiotiques, et de glucocorticoides oraux ou intraveineux.
{{Contenu TopMédecine|formation1_nom=Une approche EBM à la EAMPOC: ça pourrait changer votre pratique!|url1=https://topmu.ca/courses/une-approche-ebm-a-la-eampoc-ca-pourrait-changer-votre-pratique-2/}}
Les exacerbations légères sont traitées avec des bronchodilatateurs à courte durée d'action (BACA). Les exacerbations modérées sont traitées avec des BACA et des antibiotiques et/ou des corticostéroïdes oraux. Les exacerbations sévères nécessitent un traitement hospitalier et le pronostic est sombre.<ref name="Gold">{{Citation d'un ouvrage |url=https://goldcopd.org/wp-content/uploads/2018/11/GOLD-2019-v1.7-FINAL-14Nov2018-WMS.pdf |title=Global Strategy for the Diagnosis, Management, and Prevention of Chronic Obstructive Pulmonary Disease |date=2019 |publisher=Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease |chapter=2 Diagnosis and Initial Assessment § Assessment of exacerbation risk|pages=32–33|access-date=22 September 2019}}</ref> Le traitement consiste en l'utilisation de BACA, d'antibiotiques, et de glucocorticoïdes oraux ou intraveineux.
{| class="wikitable"
|+Classification de l'exacerbation de MPOC selon l'INESSS<ref name=":5">{{Citation d'un lien web|auteur institutionnel=INESSS|titre=Guide d'usage optimal - Exacerbation aigüe de la maladie pulmonaire obstructive chronique (EAMPOC)|url=https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/CDM/UsageOptimal/Guides-serieI/INESSS_GUO_EAMPOC.pdf|site=inesss.qc.ca|date=Juin 2023|consulté le=27 février 2024}}</ref>
!Gravité
!
|-
!Légère
|
* Dyspnée accentuée légèrement comparativement à l’état habituel
* Rythme respiratoire < 24 respirations/minute
* Rythme cardiaque augmenté de < 5 bpm
* Saturation de ≥ 92% ET variation de ≤ 3%
|-
!Modérée
|
* Dyspnée accentuée de modérément à fortement comparativement à l’état habituel
* Rythme respiratoire ≥24 respirations/minute
* Rythme cardiaque ≥95 bpm
* Saturation de <92% ET/OU variation de >3%
|-
!Sévère
|
* Augmentation de la dyspnée, rythme respiratoire et rythme cardiaque, puis diminution de la saturation comme pour l’exacerbation de gravité modérée ET
** hypercapnie (PaCO2 > 45 mm Hg) avec acidose (pH <7,35) OU
** hospitalisation nécessaire
|}
 
===Médicaments===
===Médicaments===
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
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!Commentaires
!Commentaires
|-
|-
|'''Légère'''
!'''Légère'''
|[[BACA]]
![[BACA]]
| rowspan="2" |
| rowspan="2" |
* {{Traitement|nom=Salbutamol}}
* {{Traitement|nom=Salbutamol}}
* {{Traitement|nom=Terbutaline}}
* {{Traitement|nom=Terbutaline}}
| rowspan="2" |
| rowspan="2" |
* Administrés via un inhalateur ou un nébuliseur.<ref group="note">Il n'y a aucune preuve de préférer un nébuliseur à un inhalateur.</ref><ref name="pmid27569680">{{Citation d'un article | vauthors = van Geffen WH, Douma WR, Slebos DJ, Kerstjens HA | title = Bronchodilators delivered by nebuliser versus pMDI with spacer or DPI for exacerbations of COPD | journal = The Cochrane Database of Systematic Reviews | issue = 8 | pages = CD011826 | date = August 2016 | pmid = 27569680 | doi = 10.1002/14651858.CD011826.pub2 |pmc=8487315 }}</ref>
* Ils sont administrés avec un inhalateur ou un nébuliseur<ref group="note">Aucune preuve n'atteste qu'un nébuliseur est préférable à un inhalateur.</ref><ref name="pmid27569680">{{Citation d'un article | vauthors = van Geffen WH, Douma WR, Slebos DJ, Kerstjens HA | title = Bronchodilators delivered by nebuliser versus pMDI with spacer or DPI for exacerbations of COPD | journal = The Cochrane Database of Systematic Reviews | issue = 8 | pages = CD011826 | date = August 2016 | pmid = 27569680 | doi = 10.1002/14651858.CD011826.pub2 |pmc=8487315 }}</ref>.
* Augmenter la dose ou la fréquence d'utilisation.
* Augmenter la dose ou la fréquence d'utilisation.
|-
|-
| rowspan="2" |'''Modérée - sévère'''
! rowspan="2" |'''Modérée - sévère'''
|BACA
!BACA
|-
|-
|[[Corticostéroïdes systémiques|Corticostéroïdes]]
![[Corticostéroïdes systémiques|Corticostéroïdes]]
|
|
* {{Traitement|nom=Prednisone}} 25-50 mg PO DIE x 5-10j<ref name=":2" />
* {{Traitement|nom=Prednisone}} 25-50 mg PO DIE x 5-10j<ref name=":2" />
* {{Traitement|nom=Méthylprednisolone}} 40mg IV die puis prednisone<ref name=":3" />
* {{Traitement|nom=Méthylprednisolone}} 40 mg IV DIE puis prednisone<ref name=":3" />
|
|
* Réduisent l'inflammation des voies respiratoires, améliorent la fonction pulmonaire et réduisent la durée de l'exacerbation et l'hospitalisation.  
* Ils réduisent l'inflammation des voies respiratoires, améliorent la fonction pulmonaire et diminuent la durée de l'exacerbation et de l'hospitalisation.
|}
|}


=== Antibiotiques ===
=== Antibiotiques ===
Les [[antibiotiques]] sont indiqués si une infection bactérienne (crachats purulents) est la cause suspectée.<ref name=":4" /> Il est important de '''changer de classe entre les exacerbations'''<ref name=":2" />.
Les [[antibiotiques]] sont indiqués dans les exacerbations modérées à sévères si une infection bactérienne (crachats purulents) est la cause suspectée<ref name=":4" /><ref name=":5" />. Il est important de '''changer de classe entre les exacerbations'''<ref name=":2" />.
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Traitement antibiotique<ref name=":2" />
|+
!EAMPOC
!Ligne de traitement
!Dosage
!Simple ou complexe
!Commentaire
!Recommendations
|-
|-
| colspan="3" |'''1<sup>ère</sup> intention'''
! rowspan="2" |Première intention
!EAMPOC simple
|
*Chez les patients atteints de MPOC « simple », le traitement doit être ciblé sur ''Haemophilus influenzae'', ''Moraxella catarrhalis'', ''Streptococcus pneumoniae'', et éventuellement les agents pathogènes de la [[pneumonie atypique]]<ref name="bsac" />.
* Traitements recommandés
** {{Traitement|nom=Amoxicilline}} 500 mg PO TID x 7j
** {{Traitement|nom=Céfuroxime axétil}} 500 mg PO BID x 5j
** {{Traitement|nom=Cefprozil}} 500 mg PO BID x 5j
** {{Traitement|nom=Clarithromycine}} 500 mg PO BID x 7j
** {{Traitement|nom=Clarithromycine XL}} 1000 mg PO DIE x 7j
** {{Traitement|nom=Doxycycline}} 100 mg PO BID x 7j
** {{Traitement|nom=TMP/SMX}} 160/800 mg PO BID
** {{Traitement|nom=Azithromycine}} 500 mg PO DIE x 1j puis 250 mg PO DIE x 4j
|-
|-
| rowspan="8" |Simple
!EAMPOC complexe
|{{Traitement|nom=Amoxicilline}} 500mg PO TID x 7j
|
| rowspan="8" |
* Le traitement doit viser les [[bactéries Gram-négatives]] et la possibilité d'une [[résistance aux antibiotiques]] élevée doit être envisagée<ref name=":6" />.
* Chez les patients atteints de MPOC « simple », le traitement doit être ciblé sur ''Haemophilus influenzae'', ''Moraxella catarrhalis'', ''Streptococcus pneumoniae'', et éventuellement les agents pathogènes de la [[pneumonie atypique]].<ref name="bsac" />
* Traitements recommandés
** {{Traitement|nom=Amoxicilline-Clavulanate}} 875/125 mg PO BID x 7j
** {{Traitement|nom=Levofloxacine}} 500 mg PO DIE x 7j
** {{Traitement|nom=Moxifloxacine}} 400 mg PO DIE x 5j
|-
|-
|{{Traitement|nom=Céfuroxime axétil}} 500 mg PO BID x 5j
! rowspan="2" |Deuxième intention
|-
!EAMPOC simple
|{{Traitement|nom=Cefprozil}} 500 mg PO BID x 5j
|
|-
* {{Traitement|nom=Amoxicilline-Clavulanate}} 875/125 mg PO BID x 7j
|{{Traitement|nom=Clarithromycine}} 500 mg PO BID x 7j
* {{Traitement|nom=Levofloxacine}} 500 mg PO DIE x 7j
|-
* {{Traitement|nom=Moxifloxacine}} 400mg PO DIE x 5j
|{{Traitement|nom=Clarithromycine XL}} 1000 mg PO DIE x 7j
|-
|{{Traitement|nom=Doxycycline}} 100mg PO BID x 7j
|-
|{{Traitement|nom=TMP/SMX}} 160/800 mg PO BID
|-
|{{Traitement|nom=Azithromycine}} 500 mg PO DIE x 1j puis 250 mg PO DIE x 4j
|-
|-
| rowspan="3" |Complexe
!EAMPOC complexe
|{{Traitement|nom=Amoxicilline-Clavulanate}} 875/125 mg PO BID x 7j
| rowspan="3" |
* Le traitement doit viser les [[bactéries Gram-négatives]] et la possibilité d'une [[résistance aux antibiotiques]] élevée doit être envisagée.<ref name="bsac" />
|-
|{{Traitement|nom=Levofloxacine}} 500 mg PO DIE x 7j
|-
|{{Traitement|nom=Moxifloxacine}} 400mg PO DIE x 5j
|-
| colspan="3" |'''2<sup>e</sup> intention'''
|-
| rowspan="3" |Simple
|{{Traitement|nom=Amoxicilline-Clavulanate}} 875/125 mg PO BID x 7j
| rowspan="3" |
|-
|{{Traitement|nom=Levofloxacine}} 500 mg PO DIE x 7j
|-
|{{Traitement|nom=Moxifloxacine}} 400mg PO DIE x 5j
|-
|Complexe
|{{Traitement|nom=Ciprofloxacine}} 750 mg PO BID x 7-10j si P''. aeruginosa'' est suspecté
|
|
* {{Traitement|nom=Ciprofloxacine}} 750 mg PO BID x 7-10j si P''. aeruginosa'' est suspecté
* Réévaluer le patient.
* Réévaluer le patient.
* Consulter un spécialiste.
* Consulter un spécialiste.
|}
|}
Il devrait également y avoir un "plan de soins" en cas d'exacerbations futures. Les patients peuvent surveiller les symptômes, tels que l'essoufflement, le changement de caractère ou la quantité de mucus, et commencer l'auto-traitement avant d'être vus.<ref name=":4" />
Il devrait également y avoir un « plan de soins » en cas d'exacerbations futures. Les patients peuvent surveiller les symptômes, tels que l'essoufflement, le changement de caractère ou la quantité de mucus, et commencer l'autotraitement avant d'être vus.<ref name=":4" />


De plus, lors des EAMPOC fréquentes, les doses de BALA/ACLA/CSI peuvent être augmentées afin d'optimiser le traitement<ref name=":4" />.
De plus, lors des EAMPOC fréquentes, les doses de BALA/ACLA/CSI peuvent être augmentées afin d'optimiser le traitement<ref name=":4" />.
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!Commentaires
!Commentaires
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|'''{{Traitement|nom=Oxygène}}'''
!{{Traitement|nom=Oxygène}}
|Maintenir une PaO<sub>2</sub> au-dessus de 60 mmHg ou une SpO<sub>2</sub> 88-92 %<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mairi|nom1=MacLeod|prénom2=Alberto|nom2=Papi|prénom3=Marco|nom3=Contoli|prénom4=Bianca|nom4=Beghé|titre=Chronic obstructive pulmonary disease exacerbation fundamentals: Diagnosis, treatment, prevention and disease impact|périodique=Respirology|volume=26|numéro=6|date=2021-06|issn=1323-7799|issn2=1440-1843|doi=10.1111/resp.14041|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.14041|consulté le=2022-07-30|pages=532–551}}</ref>
|Maintenir une PaO<sub>2</sub> au-dessus de 60 mmHg ou une SpO<sub>2</sub> 88-92 %<ref name=":6">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mairi|nom1=MacLeod|prénom2=Alberto|nom2=Papi|prénom3=Marco|nom3=Contoli|prénom4=Bianca|nom4=Beghé|titre=Chronic obstructive pulmonary disease exacerbation fundamentals: Diagnosis, treatment, prevention and disease impact|périodique=Respirology|volume=26|numéro=6|date=2021-06|issn=1323-7799|issn2=1440-1843|doi=10.1111/resp.14041|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.14041|consulté le=2022-07-30|pages=532–551}}</ref>
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* Une SpO<sub>2</sub> > 93 % est associée à une mortalité hospitalière plus élevée<ref group="note">L'oxygène administré chez les patients souffrant de MPOC peut résulter en l’élévation de leur P<sub>a</sub>CO<sub>2</sub>. En effet, certains patients atteints de MPOC sont habitués à une hypoxie relative, donc lorsque des niveaux d'oxygène plus élevés leur sont donnés, il peut y avoir une perte de la vasoconstriction hypoxique, ce qui contribue à la création de zones d’espace-mort physiologique. Il y a également une suppression de la commande respiratoire lorsque de haut niveaux d'oxygène leur sont donnés. Finalement, l'effet Haldane fait en sorte qu'au fur et à mesure que la quantité d’O<sub>2</sub> associée à l’hémoglobine augmente, la capacité de l’hémoglobine à transporter le CO<sub>2</sub> diminue. Le CO<sub>2</sub> est alors relargué dans le plasma sous forme libre, ce qui contribue à l'hypercapnie.</ref>.
* Une SpO<sub>2</sub> > 93 % est associée à une mortalité hospitalière plus élevée<ref group="note">L'oxygène administré chez les patients souffrant de MPOC peut élever leur P<sub>a</sub>CO<sub>2</sub>. En effet, certains patients atteints de MPOC sont habitués à une hypoxie relative, donc lorsqu'ils reçoivent des niveaux d'oxygène plus élevés, une perte de la vasoconstriction hypoxique se produire, ce qui contribue à la création de zones d’espace mort physiologique. Il y a également une suppression de la commande respiratoire lorsque de hauts niveaux d'oxygène leur sont donnés. Finalement, l'effet Haldane fait en sorte qu'au fur et à mesure que la quantité d’O<sub>2</sub> associée à l’hémoglobine augmente, la capacité de l’hémoglobine à transporter le CO<sub>2</sub> diminue. Le CO<sub>2</sub> est alors relargué dans le plasma sous forme libre, ce qui contribue à l'hypercapnie.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Wilson F.|nom1=Abdo|prénom2=Leo M. A.|nom2=Heunks|titre=Oxygen-induced hypercapnia in COPD: myths and facts|périodique=Critical Care (London, England)|volume=16|numéro=5|date=2012-10-29|issn=1466-609X|pmid=23106947|pmcid=3682248|doi=10.1186/cc11475|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23106947|consulté le=2023-02-24|pages=323}}</ref>.
* Si l'hypoxémie ne se corrige pas avec une faible FiO<sub>2</sub>, envisagez un autre diagnostic.
* Si l'hypoxémie ne se corrige pas avec une faible FiO<sub>2</sub>, envisager un autre diagnostic.
*Une oxygénation adéquate est essentielle, même si elle entraîne une hypercapnie.
*Une oxygénation adéquate est essentielle, même si elle entraîne une hypercapnie.
*Si l'hypercapnie entraîne une altération de l'état mental, des troubles du rythme ou une acidémie, envisager l'[[Intubation|intubation.]]
*Si l'hypercapnie entraîne une altération de l'état mental, des troubles du rythme ou une acidémie, envisager l'[[Intubation|intubation.]]
|-
|-
|'''{{Traitement|nom=VNI}} ([[CPAP]] ou [[BiPAP]])'''<ref name=":0" />
!{{Traitement|nom=VNI}} ([[CPAP]] ou [[BiPAP]])<ref name=":0" />
|Indiquée chez:
|Indiquée chez :


* les patients avec dyspnée et utilisation des muscles accessoires
* les patients avec dyspnée et utilisation des muscles accessoires
Ligne 311 : Ligne 333 :
* CPAP : démarrer à un niveau bas et titrer jusqu'à 15 max.
* CPAP : démarrer à un niveau bas et titrer jusqu'à 15 max.
*BiPAP : démarrer IPAP 8 (max 20), EPAP 4 (max 15).
*BiPAP : démarrer IPAP 8 (max 20), EPAP 4 (max 15).
*'''Un suivi avec gaz capillaire doit être fait 1-2 heures plus tard.'''
*'''Faire un suivi avec gaz capillaire 1-2 heures plus tard.'''
|-
|-
|'''{{Traitement|nom=Ventilation mécanique}}'''<ref name=":0" />
!{{Traitement|nom=Ventilation mécanique}}<ref name=":0" />
|Indiquée dans les situations suivantes:
|Indiquée dans les situations suivantes :
*dyspnée sévère avec sollicitation des muscles accessoires et respiration paradoxale
*dyspnée sévère avec sollicitation des muscles accessoires et respiration paradoxale
*tachypnée > 35 avec évolution clinique anticipée de l'insuffisance respiratoire
*tachypnée > 35 avec évolution clinique anticipée de l'insuffisance respiratoire
Ligne 324 : Ligne 346 :
*échec de la VNI.
*échec de la VNI.
|
|
* Envisager la [[kétamine]] pour la sédation pour l'intubation (en combinaison avec paralytique) car elle a un effet bronchodilatateur
* Envisager la [[kétamine]] pour la sédation lors de l'intubation (en combinaison avec paralytique), car elle a un effet bronchodilatateur
* Principes généraux pour les réglages du ventilateur
* Principes généraux pour les réglages du ventilateur
**envisager un contrôle de la pression pour éviter des pics nettement élevés
**envisager un contrôle de la pression pour éviter des pics nettement élevés
Ligne 330 : Ligne 352 :
**si le patient présente une aggravation de l'hypercapnie, il peut bénéficier d'une diminution paradoxale de la fréquence respiratoire pour améliorer le temps expiratoire et améliorer les échanges gazeux.
**si le patient présente une aggravation de l'hypercapnie, il peut bénéficier d'une diminution paradoxale de la fréquence respiratoire pour améliorer le temps expiratoire et améliorer les échanges gazeux.
|}
|}
*
 
==Suivi==
==Suivi==
Envisager une hospitalisation pour <ref name=":0" />:
Envisager une hospitalisation pour ces raisons<ref name=":0" /> :


*augmentation marquée de l'intensité des symptômes (par exemple, développement soudain d'une dyspnée de repos)
*augmentation marquée de l'intensité des symptômes (par exemple, le développement soudain d'une dyspnée de repos)
*antécédents de MPOC sévère
*antécédents de MPOC sévère
*aggravation de l'hypoxie ou de l'hypercapnie (par rapport au départ)
*aggravation de l'hypoxie ou de l'hypercapnie (par rapport au départ)
*apparition de nouveaux signes physiques (par exemple, cyanose, œdème périphérique)
*apparition de nouveaux signes physiques (par exemple, une cyanose, un œdème périphérique)
*échec de l'exacerbation à répondre à la prise en charge médicale initiale
*échec de l'exacerbation à répondre à la prise en charge médicale initiale
*comorbidités importantes
*comorbidités importantes
Ligne 346 : Ligne 368 :


== Complications==
== Complications==
Les complications reliées à une EAMPOC sont les suivantes<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Georgios|nom1=Hillas|prénom2=Fotis|nom2=Perlikos|prénom3=Nikolaos|nom3=Tzanakis|titre=Acute exacerbation of COPD: is it the "stroke of the lungs"?|périodique=International Journal of Chronic Obstructive Pulmonary Disease|volume=11|date=2016|issn=1178-2005|pmid=27471380|pmcid=4948693|doi=10.2147/COPD.S106160|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27471380/|consulté le=2022-07-31|pages=1579–1586}}</ref>:
Les complications reliées à une EAMPOC sont les suivantes<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Georgios|nom1=Hillas|prénom2=Fotis|nom2=Perlikos|prénom3=Nikolaos|nom3=Tzanakis|titre=Acute exacerbation of COPD: is it the "stroke of the lungs"?|périodique=International Journal of Chronic Obstructive Pulmonary Disease|volume=11|date=2016|issn=1178-2005|pmid=27471380|pmcid=4948693|doi=10.2147/COPD.S106160|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27471380/|consulté le=2022-07-31|pages=1579–1586}}</ref> :


* une {{Complication|nom=hospitalisation}}
* une {{Complication|nom=hospitalisation}}
* la {{Complication|nom=résistance aux antibiotiques}} (non-réponse au traitement)
* la {{Complication|nom=résistance aux antibiotiques}} (non-réponse au traitement)
* la {{Complication|nom=détresse respiratoire}}
* la {{Complication|nom=détresse respiratoire}}
* une {{Complication|nom=insuffisance cardiaque}} (suite à un ''cor pulmonae'')
* une {{Complication|nom=insuffisance cardiaque}} (à la suite d'un ''cor pulmonae'')
* une {{Complication|nom=FA}} ou une {{Complication|nom=TAM}}
* une {{Complication|nom=FA}} ou une {{Complication|nom=TAM}}
* le {{Complication|nom=décès}}.
* le {{Complication|nom=décès}}.


==Évolution==
==Évolution==
Le pronostic à long terme suivant une hospitalisation pour une EAMPOC est mauvais, surtout chez les patients ayant des facteurs de risque, tels qu'un âge avancé (>65 ans),un faible IMC (<18), des co-morbidités (telles l'insuffisance cardiaque ou la cardiomyopathie ischémique), une MPOC avec VEMs <50 %, ≥ 2 exacerbations par année et une hospitalisation pour une exacerbation dans les trois derniers mois. Les patients hospitalisés pour une EAMPOC ont un risque de mortalité de 43 à 46 % dans l'année suivant l'hospitalisation. Le risque de mortalité d'une exacerbation augmente avec le développement de l'acidose respiratoire, avec la présence de multiples co-morbidités et avec le besoin de support ventilatoire.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ann|nom1=Evensen|titre=Management of COPD Exacerbations|périodique=American Family Physician|volume=81|numéro=5|date=2010-03-01|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2010/0301/p607.html|consulté le=2022-05-24|pages=607–613}}</ref> Certains patients avec une MPOC sont particulièrement plus susceptibles d'avoir des exacerbations fréquentes, et cela est associé à une hausse de morbidité et mortalité comparativement ceux qui ont moins d'exacerbations<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Claus F.|nom1=Vogelmeier|prénom2=Miguel|nom2=Román-Rodríguez|prénom3=Dave|nom3=Singh|prénom4=MeiLan K.|nom4=Han|titre=Goals of COPD treatment: Focus on symptoms and exacerbations|périodique=Respiratory Medicine|volume=166|date=2020-05-01|issn=0954-6111|doi=10.1016/j.rmed.2020.105938|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0954611120300780|consulté le=2022-07-30|pages=105938}}</ref>
Le pronostic à long terme suivant une hospitalisation pour une EAMPOC est mauvais, surtout chez les patients ayant des facteurs de risque comme un âge avancé (> 65 ans), un faible IMC (< 18), des comorbidités (telles l'insuffisance cardiaque ou la cardiomyopathie ischémique), une MPOC avec VEMs < 50 %, ≥ 2 exacerbations par année et une hospitalisation pour une exacerbation dans les trois derniers mois. Les patients hospitalisés pour une EAMPOC ont un risque de mortalité de 43 à 46 % dans l'année suivant l'hospitalisation. Le risque de mortalité d'une exacerbation augmente avec le développement de l'acidose respiratoire, la présence de multiples comorbidités et le besoin de support ventilatoire.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ann|nom1=Evensen|titre=Management of COPD Exacerbations|périodique=American Family Physician|volume=81|numéro=5|date=2010-03-01|issn=0002-838X|issn2=1532-0650|lire en ligne=https://www.aafp.org/afp/2010/0301/p607.html|consulté le=2022-05-24|pages=607–613}}</ref> Certains patients avec une MPOC sont particulièrement plus susceptibles d'avoir des exacerbations fréquentes, et cela est associé à une hausse de morbidité et mortalité comparativement ceux qui ont moins d'exacerbations<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Claus F.|nom1=Vogelmeier|prénom2=Miguel|nom2=Román-Rodríguez|prénom3=Dave|nom3=Singh|prénom4=MeiLan K.|nom4=Han|titre=Goals of COPD treatment: Focus on symptoms and exacerbations|périodique=Respiratory Medicine|volume=166|date=2020-05-01|issn=0954-6111|doi=10.1016/j.rmed.2020.105938|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0954611120300780|consulté le=2022-07-30|pages=105938}}</ref>.


De plus, les EAMPOC contribuent à un déclin de la fonction pulmonaire (baisse du VEMs jusqu'à 25% après une EAMPOC),à une augmentation du risque d'événements cardiovasculaires, à une mauvaise qualité de vie, au déconditionnement et au décès.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mairi|nom1=MacLeod|prénom2=Alberto|nom2=Papi|prénom3=Marco|nom3=Contoli|prénom4=Bianca|nom4=Beghé|titre=Chronic obstructive pulmonary disease exacerbation fundamentals: Diagnosis, treatment, prevention and disease impact|périodique=Respirology|volume=26|numéro=6|date=2021-06|issn=1323-7799|issn2=1440-1843|doi=10.1111/resp.14041|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.14041|consulté le=2022-07-30|pages=532–551}}</ref>
De plus, les EAMPOC contribuent à un déclin de la fonction pulmonaire (baisse du VEMs jusqu'à 25 % après une EAMPOC), à une augmentation du risque d'événements cardiovasculaires, à une mauvaise qualité de vie, au déconditionnement et au décès<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mairi|nom1=MacLeod|prénom2=Alberto|nom2=Papi|prénom3=Marco|nom3=Contoli|prénom4=Bianca|nom4=Beghé|titre=Chronic obstructive pulmonary disease exacerbation fundamentals: Diagnosis, treatment, prevention and disease impact|périodique=Respirology|volume=26|numéro=6|date=2021-06|issn=1323-7799|issn2=1440-1843|doi=10.1111/resp.14041|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.14041|consulté le=2022-07-30|pages=532–551}}</ref>.


À mesure que la MPOC progresse, les exacerbations ont tendance à devenir plus fréquentes, la moyenne étant d'environ 3 épisodes par an.<ref name="merck">{{Citation d'un lien web|title=Chronic Obstructive Pulmonary Disease (COPD)|url=http://www.merckmanuals.com/professional/pulmonary_disorders/chronic_obstructive_pulmonary_disease_and_related_disorders/chronic_obstructive_pulmonary_disease_copd.html?qt=&sc=&alt=|publisher=Merck Sharp & Dohme Corp|access-date=19 May 2014}}</ref>
À mesure que la MPOC progresse, les exacerbations ont tendance à devenir plus fréquentes, la moyenne étant d'environ 3 épisodes par an<ref name="merck">{{Citation d'un lien web|title=Chronic Obstructive Pulmonary Disease (COPD)|url=http://www.merckmanuals.com/professional/pulmonary_disorders/chronic_obstructive_pulmonary_disease_and_related_disorders/chronic_obstructive_pulmonary_disease_copd.html?qt=&sc=&alt=|publisher=Merck Sharp & Dohme Corp|access-date=19 May 2014}}</ref>.


==Prévention==
==Prévention==
Ligne 366 : Ligne 388 :
| contenu = '''[https://cts-sct.ca/wp-content/uploads/2019/10/4915_THOR_COPDActionPlanUpdate_Print_Fre_v006_part2.pdf Plan d'action MPOC de la Société canadienne de thoracologie]'''
| contenu = '''[https://cts-sct.ca/wp-content/uploads/2019/10/4915_THOR_COPDActionPlanUpdate_Print_Fre_v006_part2.pdf Plan d'action MPOC de la Société canadienne de thoracologie]'''
}}
}}
Les exacerbations aiguës peuvent être partiellement prévenues:  
Les exacerbations aigües peuvent être partiellement prévenues grâce<ref name=":02">{{Citation d'un lien web|langue=|auteur institutionnel=Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease|titre=Pocket Guide to COPD Diagnosis, Management and Prevention|url=https://goldcopd.org/wp-content/uploads/2020/03/GOLD-2020-POCKET-GUIDE-ver1.0_FINAL-WMV.pdf|site=goldcopd.org|date=2020|consulté le=29 octobre 2023}}</ref> :  
*l'utilisation de BALA, ACLA, de CSI et la théophyline à faible dose<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mairi|nom1=MacLeod|prénom2=Alberto|nom2=Papi|prénom3=Marco|nom3=Contoli|prénom4=Bianca|nom4=Beghé|titre=Chronic obstructive pulmonary disease exacerbation fundamentals: Diagnosis, treatment, prevention and disease impact|périodique=Respirology|volume=26|numéro=6|date=2021-06|issn=1323-7799|issn2=1440-1843|doi=10.1111/resp.14041|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.14041|consulté le=2022-07-30|pages=532–551}}</ref>
*à l'utilisation de BALA, d'ACLA, de CSI et de théophylline à faible dose<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Mairi|nom1=MacLeod|prénom2=Alberto|nom2=Papi|prénom3=Marco|nom3=Contoli|prénom4=Bianca|nom4=Beghé|titre=Chronic obstructive pulmonary disease exacerbation fundamentals: Diagnosis, treatment, prevention and disease impact|périodique=Respirology|volume=26|numéro=6|date=2021-06|issn=1323-7799|issn2=1440-1843|doi=10.1111/resp.14041|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/resp.14041|consulté le=2022-07-30|pages=532–551}}</ref>
*[[Tabagisme|arrêter de fumer]] et éviter la poussière, le tabagisme passif et autres irritants inhalés<ref name=":4" />
*les inhibiteurs de la PDE4 (roflumilast) chez les patients avec une bronchite chronique, une MPOC sévère et un historique d'exacerbations
* vaccin contre l'[[vaccin antigrippal|influenza]] annuel et le pneumocoque<ref name=":4" />
*à l'[[Tabagisme|arrêt de la cigarette]] et à l'évitement de la poussière, du tabagisme passif et d'autres irritants inhalés<ref name=":4" />
*l'exercice régulier, repos approprié et alimentation saine<ref name=":4" />
* au vaccin annuel contre l'[[vaccin antigrippal|influenza]] et celui contre le pneumocoque<ref name=":4" />
*éviter les contacts infectieux
* aux glucocorticoïdes oraux durant le l'exacerbation aigüe afin de retarder l'apparition de la prochaine exacerbation
*joindre une clinique de MPOC ou un programme de réadaptation pulmonaire, si les services sont disponibles dans le milieu
* à la vaccination contre la COVID-19
*dans certains cas, une antibioprohylaxie<ref name=":4" />
* l'éducation concernant la maladie et l'utilisation des inhalateurs
*supplémenter la vitamine D s'il y a déficit<ref name=":3" />
l'exercice régulier, le repos approprié et l'alimentation saine<ref name=":4" />
*avoir un plan d'action (voir encart), qui enseigne aux patients comment reconnaitre les signes avant-coureurs d’une EAMPOC.
*à l'évitement de contacts infectieux
*à l'aide d'une clinique de MPOC ou à la participation à un programme de réadaptation pulmonaire, si les services sont disponibles dans le milieu
*à une antibioprophylaxie, dans certains cas<ref name=":4" />
*au supplément de vitamine D s'il y a déficit<ref name=":3" />
*à un plan d'action (voir encart) qui enseigne aux patients comment reconnaitre les signes avant-coureurs d’une EAMPOC.


== Notes==
== Notes==

Dernière version du 18 avril 2024 à 08:14

Exacerbation aiguë de la maladie pulmonaire obstructive chronique (EAMPOC)
Maladie

EAMPOC à H. influenza
Caractéristiques
Signes Confusion, Hypoxémie, Tachycardie , Tirage , Tachypnée , Diminution du murmure vésiculaire, Altération de l'état de conscience , Cyanose , Respiration abdominale , Wheezing, ... [+]
Symptômes
Confusion, Dyspnée , Expectorations, Fatigue , Douleur thoracique , Toux
Diagnostic différentiel
Embolie pulmonaire, Pneumothorax, Syndrome coronarien aigu, Arythmie cardiaque, Tamponnade cardiaque, Pneumonie, Anaphylaxie, Insuffisance cardiaque décompensée, Corps étranger inhalé, Exacerbation aigüe d'asthme, ... [+]
Informations
Terme anglais Acute exacerbation of chronic obstructive pulmonary disease (AECOPD)
Autres noms Exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive ( EABPCO)
Wikidata ID Q4677923
SNOMED CT ID 195951007
Spécialités Pneumologie, médecine d'urgence, médecine de famille

Une exacerbation aiguë de maladie pulmonaire obstructive chronique (EAMPOC) ou exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive (EABPCO) est définie comme[1] :

  • une augmentation des symptômes respiratoires (dyspnée, expectorations) par rapport à la base quotidienne de la MPOC
  • pour > 48 h.

Catégorisation

L"exacerbation aigüe peut être sous-divisée en[1] :

  • bactérienne (si les expectorations sont purulentes avec une augmentation de la dyspnée et/ou de la quantité d'expectorations)
  • non bactérienne.

L'EAMPOC peut être qualifiée de simple si le sujet ne présente aucun facteur de risque ou de compliquée si le sujet présente l'un des facteurs de risque suivants[1] :

  • VEMS < 50 %
  • ≥ 4 exacerbations/an
  • comorbidité importante (maladie cardiaque ischémique, néoplasie pulmonaire)
  • oxygénothérapie chronique
  • corticothérapie orale chronique
  • utilisation d’antibiotique < 1 mois.

Épidémiologie

L'incidence varie selon la définition utilisée. Selon les définitions de Anthonisen et al.[2], le patient type atteint de MPOC connaît en moyenne deux à trois épisodes d'EAMPOC par an[3]. Avec une prévalence de MPOC de plus de 12 millions (probablement 24 millions en comptant celles non diagnostiquées) aux États-Unis[4], il y a au moins 30 millions de cas d'EAMPOC annuellement aux États-Unis.

Parmi près de 100 000 patients atteints de MPOC, le nombre d'exacerbations au cours d'une année d'observation de base prédisait le taux au cours des 10 années suivantes[5]. Environ 25 % n'ont pas eu d'exacerbation ; ceux avec une exacerbation de base étaient susceptibles d'en avoir une autre et ceux avec ≥ 5 événements étaient encore plus susceptibles d'avoir des événements futurs.

Étiologies

Les étiologies sont les suivantes[note 1][6][7] :

Présentation clinique

Les 3 symptômes cardinaux d'une exacerbation aiguë de la MPOC sont :

  • une augmentation de la dyspnée
  • de la toux
  • une augmentation et un changement dans la viscosité des expectorations.

Une exacerbation est considérée comme légère si un des 3 symptômes cardinaux est présent. Elle est considérée comme modérée en présence de 2 symptômes ou plus, et comme sévère lorsque l'hospitalisation ainsi qu'un traitement d'urgence s'avèrent nécessaires et que 3 symptômes cardinaux sont présents.

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont[10] :

Facteurs de risque de Pseudomonas

Les facteurs de risques de Pseudomonas sont[11] :

  • hospitalisation récente (> 2 jours au cours des 3 mois précédents)
  • traitement antibiotique fréquent (> 4 cours au cours de la dernière année)
  • MPOC sous-jacente sévère (VEMS < 50 %)
  • cultures antérieures positives à Pseudomonas.

Questionnaire

Les symptômes sont[11][12] :

D'autres éléments à rechercher à l'histoire sont :

  • l'adhésion aux traitements d'entretien
  • l'utilisation adéquate des dispositifs d'inhalation
  • l'usage de tabac ou de vapoteuse
  • l'utilisation d'oxygène à la maison présentement ou dans le passé
  • le nombre d'exacerbations passées
  • l'utilisation de glucocorticoïdes systémiques
  • nombre d'hospitalisations reliées aux exacerbations, et la réponse à la thérapie lors de ces exacerbations.

Des éléments signalés à l'histoire qui pourraient suggérer un autre diagnostic sont :

  • la présence de symptômes constitutionnels (fièvre, sueurs nocturnes, perte de poids)
  • la présence de douleur thoracique
  • la présence d’œdème des membres inférieurs
  • la présence de palpitations
  • facteurs de risque de maladie thromboembolique.

Examen clinique

L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants[11] :

Examens paracliniques

Les examens paracliniques sont recommandés chez les patients qui seront hospitalisés. Les exacerbations simples peuvent être traitées sans examens.[13][11]

Examens paracliniques[13][11]
Catégorie Examen paraclinique
Laboratoires
En cas de non-réponse au traitement[13] :
Gaz artériel Au gaz :
  • à effectuer si SpO2 < 90 %, si suspicion d'hypercapnie aiguë sur hypercapnie chronique ou si un support ventilatoire est anticipé, mais son utilisation systématique n'est pas recommandée
  • le gaz montrera une acidose respiratoire compensée ou non
  • pour chaque augmentation de PaCO2 de 10 mmHg, le pH devrait diminuer de 0,08
  • la surveillance de l'état clinique du patient et l'oxymétrie de pouls sont souvent suffisants
  • la décision de commencer une ventilation non invasive ou d'intuber doit être guidée par l'état clinique du patient, la présence de fatigue et la réponse au traitement
Radiographie pulmonaire
  • La radiographie ne permet pas de diagnostiquer une EAMPOC, mais permet d'exclure des diagnostics alternatifs / supplémentaires[note 3].
Culture d'expectorations
  • Habituellement non indiquée sauf pour les patients ayant récemment échoué aux antibiotiques, ceux hospitalisés avec une insuffisance respiratoire aiguë ou ceux ayant des facteurs de risque de P. aeruginosa. La culture d'expectorations se fait le matin.[14]
ECG

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel est[15][16] :

Traitement

Les exacerbations légères sont traitées avec des bronchodilatateurs à courte durée d'action (BACA). Les exacerbations modérées sont traitées avec des BACA et des antibiotiques et/ou des corticostéroïdes oraux. Les exacerbations sévères nécessitent un traitement hospitalier et le pronostic est sombre.[17] Le traitement consiste en l'utilisation de BACA, d'antibiotiques, et de glucocorticoïdes oraux ou intraveineux.

Classification de l'exacerbation de MPOC selon l'INESSS[18]
Gravité
Légère
  • Dyspnée accentuée légèrement comparativement à l’état habituel
  • Rythme respiratoire < 24 respirations/minute
  • Rythme cardiaque augmenté de < 5 bpm
  • Saturation de ≥ 92% ET variation de ≤ 3%
Modérée
  • Dyspnée accentuée de modérément à fortement comparativement à l’état habituel
  • Rythme respiratoire ≥24 respirations/minute
  • Rythme cardiaque ≥95 bpm
  • Saturation de <92% ET/OU variation de >3%
Sévère
  • Augmentation de la dyspnée, rythme respiratoire et rythme cardiaque, puis diminution de la saturation comme pour l’exacerbation de gravité modérée ET
    • hypercapnie (PaCO2 > 45 mm Hg) avec acidose (pH <7,35) OU
    • hospitalisation nécessaire

Médicaments

Gravité Classe Dosages Commentaires
Légère BACA
  • Ils sont administrés avec un inhalateur ou un nébuliseur[note 4][19].
  • Augmenter la dose ou la fréquence d'utilisation.
Modérée - sévère BACA
Corticostéroïdes
  • Ils réduisent l'inflammation des voies respiratoires, améliorent la fonction pulmonaire et diminuent la durée de l'exacerbation et de l'hospitalisation.

Antibiotiques

Les antibiotiques sont indiqués dans les exacerbations modérées à sévères si une infection bactérienne (crachats purulents) est la cause suspectée[9][18]. Il est important de changer de classe entre les exacerbations[1].

Ligne de traitement Simple ou complexe Recommendations
Première intention EAMPOC simple
EAMPOC complexe
Deuxième intention EAMPOC simple
EAMPOC complexe
  • ciprofloxacine 750 mg PO BID x 7-10j si P. aeruginosa est suspecté
  • Réévaluer le patient.
  • Consulter un spécialiste.

Il devrait également y avoir un « plan de soins » en cas d'exacerbations futures. Les patients peuvent surveiller les symptômes, tels que l'essoufflement, le changement de caractère ou la quantité de mucus, et commencer l'autotraitement avant d'être vus.[9]

De plus, lors des EAMPOC fréquentes, les doses de BALA/ACLA/CSI peuvent être augmentées afin d'optimiser le traitement[9].

Oxygène et ventilation

Indications Commentaires
oxygène Maintenir une PaO2 au-dessus de 60 mmHg ou une SpO2 88-92 %[20]
  • Une SpO2 > 93 % est associée à une mortalité hospitalière plus élevée[note 5][21].
  • Si l'hypoxémie ne se corrige pas avec une faible FiO2, envisager un autre diagnostic.
  • Une oxygénation adéquate est essentielle, même si elle entraîne une hypercapnie.
  • Si l'hypercapnie entraîne une altération de l'état mental, des troubles du rythme ou une acidémie, envisager l'intubation.
VNI (CPAP ou BiPAP)[11] Indiquée chez :
  • les patients avec dyspnée et utilisation des muscles accessoires
  • avec une acidose respiratoire légère
  • sans altération de l’état de conscience
  • sans insuffisance respiratoire imminente ou instabilité hémodynamique.
  • CPAP : démarrer à un niveau bas et titrer jusqu'à 15 max.
  • BiPAP : démarrer IPAP 8 (max 20), EPAP 4 (max 15).
  • Faire un suivi avec gaz capillaire 1-2 heures plus tard.
ventilation mécanique[11] Indiquée dans les situations suivantes :
  • Envisager la kétamine pour la sédation lors de l'intubation (en combinaison avec paralytique), car elle a un effet bronchodilatateur
  • Principes généraux pour les réglages du ventilateur
    • envisager un contrôle de la pression pour éviter des pics nettement élevés
    • maximiser le temps expiratoire en modifiant le rapport I:E
    • si le patient présente une aggravation de l'hypercapnie, il peut bénéficier d'une diminution paradoxale de la fréquence respiratoire pour améliorer le temps expiratoire et améliorer les échanges gazeux.

Suivi

Envisager une hospitalisation pour ces raisons[11] :

  • augmentation marquée de l'intensité des symptômes (par exemple, le développement soudain d'une dyspnée de repos)
  • antécédents de MPOC sévère
  • aggravation de l'hypoxie ou de l'hypercapnie (par rapport au départ)
  • apparition de nouveaux signes physiques (par exemple, une cyanose, un œdème périphérique)
  • échec de l'exacerbation à répondre à la prise en charge médicale initiale
  • comorbidités importantes
  • arythmies d'apparition récente
  • incertitude diagnostique
  • âge avancé
  • soutien à domicile insuffisant.

Complications

Les complications reliées à une EAMPOC sont les suivantes[22] :

Évolution

Le pronostic à long terme suivant une hospitalisation pour une EAMPOC est mauvais, surtout chez les patients ayant des facteurs de risque comme un âge avancé (> 65 ans), un faible IMC (< 18), des comorbidités (telles l'insuffisance cardiaque ou la cardiomyopathie ischémique), une MPOC avec VEMs < 50 %, ≥ 2 exacerbations par année et une hospitalisation pour une exacerbation dans les trois derniers mois. Les patients hospitalisés pour une EAMPOC ont un risque de mortalité de 43 à 46 % dans l'année suivant l'hospitalisation. Le risque de mortalité d'une exacerbation augmente avec le développement de l'acidose respiratoire, la présence de multiples comorbidités et le besoin de support ventilatoire.[23] Certains patients avec une MPOC sont particulièrement plus susceptibles d'avoir des exacerbations fréquentes, et cela est associé à une hausse de morbidité et mortalité comparativement ceux qui ont moins d'exacerbations[24].

De plus, les EAMPOC contribuent à un déclin de la fonction pulmonaire (baisse du VEMs jusqu'à 25 % après une EAMPOC), à une augmentation du risque d'événements cardiovasculaires, à une mauvaise qualité de vie, au déconditionnement et au décès[25].

À mesure que la MPOC progresse, les exacerbations ont tendance à devenir plus fréquentes, la moyenne étant d'environ 3 épisodes par an[26].

Prévention

Les exacerbations aigües peuvent être partiellement prévenues grâce[27] :

  • à l'utilisation de BALA, d'ACLA, de CSI et de théophylline à faible dose[28]
  • les inhibiteurs de la PDE4 (roflumilast) chez les patients avec une bronchite chronique, une MPOC sévère et un historique d'exacerbations
  • à l'arrêt de la cigarette et à l'évitement de la poussière, du tabagisme passif et d'autres irritants inhalés[9]
  • au vaccin annuel contre l'influenza et celui contre le pneumocoque[9]
  • aux glucocorticoïdes oraux durant le l'exacerbation aigüe afin de retarder l'apparition de la prochaine exacerbation
  • à la vaccination contre la COVID-19
  • l'éducation concernant la maladie et l'utilisation des inhalateurs
  • à l'exercice régulier, le repos approprié et l'alimentation saine[9]
  • à l'évitement de contacts infectieux
  • à l'aide d'une clinique de MPOC ou à la participation à un programme de réadaptation pulmonaire, si les services sont disponibles dans le milieu
  • à une antibioprophylaxie, dans certains cas[9]
  • au supplément de vitamine D s'il y a déficit[7]
  • à un plan d'action (voir encart) qui enseigne aux patients comment reconnaitre les signes avant-coureurs d’une EAMPOC.

Notes

  1. Comme les poumons ont tendance à être des organes vulnérables en raison de leur exposition aux particules nocives dans l'air, plusieurs facteurs peuvent provoquer une exacerbation aiguë de la MPOC.
  2. 33 % des cas de dyspnée chez les patients EAMPOC seraient secondaire à de l'insuffisance cardiaque.
  3. Par exemple : pneumonie, insuffisance cardiaque, pneumothorax, épanchement pleural.
  4. Aucune preuve n'atteste qu'un nébuliseur est préférable à un inhalateur.
  5. L'oxygène administré chez les patients souffrant de MPOC peut élever leur PaCO2. En effet, certains patients atteints de MPOC sont habitués à une hypoxie relative, donc lorsqu'ils reçoivent des niveaux d'oxygène plus élevés, une perte de la vasoconstriction hypoxique se produire, ce qui contribue à la création de zones d’espace mort physiologique. Il y a également une suppression de la commande respiratoire lorsque de hauts niveaux d'oxygène leur sont donnés. Finalement, l'effet Haldane fait en sorte qu'au fur et à mesure que la quantité d’O2 associée à l’hémoglobine augmente, la capacité de l’hémoglobine à transporter le CO2 diminue. Le CO2 est alors relargué dans le plasma sous forme libre, ce qui contribue à l'hypercapnie.

Références

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