Contusion pulmonaire
Maladie | |||
Contusion pulmonaire à la TDM (les flèches pointent la lésion) | |||
Caractéristiques | |||
---|---|---|---|
Signes | Crépitants, Tachypnée , Diminution des murmures vésiculaires, Hypoxémie (signe paraclinique) | ||
Symptômes |
Dyspnée , Douleur thoracique , Toux , Asymptomatique , Hémoptysies | ||
Diagnostic différentiel |
Pneumothorax, Oedème pulmonaire, Fracture costale, Lésion pulmonaire aiguë associée à la transfusion, Volet thoracique, Hémothorax, Pneumonie | ||
Informations | |||
Terme anglais | Pulmonary contusion | ||
Wikidata ID | Q1682965 | ||
SNOMED CT ID | 262784001 | ||
Spécialités | Pneumologie, Anesthésie, Soins intensifs, Médecine d'urgence | ||
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Une contusion pulmonaire est une lésion du parenchyme pulmonaire en l'absence de lacération du tissu pulmonaire ou de toute structure vasculaire. Il résulte généralement d'un traumatisme thoracique contondant, d'ondes de choc associées à une blessure pénétrante à la poitrine ou à une explosion. [1][2][3]
Épidémiologie
La contusion pulmonaire est la lésion pulmonaire la plus fréquemment identifiée (30% à 75%) dans les traumatismes thoraciques contondants avec un taux de mortalité de 10 à 25%[4][4]. La contusion pulmonaire est la blessure la plus fréquemment rencontré chez les enfants lors d'un traumatisme thoracique contondant.[5]
Étiologies
Les causes de contusions pulmonaires sont les suivantes[1][2][3][6]:
- les traumatisme thoracique contondant
- les ondes de choc associée à un traumatisme thoracique pénétrant
- les explosions
- les chutes de grande hauteur
- les blessures sportives.
Les gens les plus à risque de contusion pulmonaire sont :
- les victimes des accidents de la route avec décélération soudaine
- les soldats exposés à des explosions.
Physiopathologie
Une contusion pulmonaire provoque une lésion du parenchyme pulmonaire, entraînant une perturbation des alvéoles et des capillaires, pouvant entraîner une fuite de sang et d'autres liquides interstitiels (eau et sérum) à travers la membrane alvéolaire-capillaire dans le tissu pulmonaire et l'espace alvéolaire. Le liquide dans l'espace alvéolaire conduit à un œdème alvéolaire et à une diminution de la quantité de surfactant, menant à un collapsus alvéolaire et à l'atélectasie. Une diminution de la compliance pulmonaire, une discordance ventilation-perfusion et un shunt intra-pulmonaire résultent de la contusion.[7] La ventilation de la partie pulmonaire affectée est altérée, car l'air oxygéné ne peut pénétrer dans les alvéoles remplies de liquide pendant l'inspiration, entraînant une vasoconstriction hypoxique réflexe et une diminution de la perfusion, entraînant une hypoxémie et une hypercapnie dues à l'impossibilité des échanges gazeux. [8][9][3]
Une lésion pulmonaire due à une contusion pulmonaire entraîne une activation du système immunitaire, via une activation des macrophages tissulaires, une accumulation de leucocytes sanguins et une production accrue de cytokines, de chimiokines, de métabolites d'acide arachidonique, de radicaux libres, des facteurs du complément et de la cascade de coagulation. La réponse inflammatoire entraîne une altération de l'apoptose neutrophilique et une augmentation de l'apoptose épithéliale alvéolaire. Une inflammation sévère peut causer un syndrome de détresse respiratoire aiguë de l'adulte (ARDS) .[10] La poitrine intacte controlatérale peut être impliquée, entraînant un œdème et une inflammation globale. [4][3]
Bien que la physiopathologie des contusions pulmonaires demeure mal connue[1][2], trois mécanismes possibles sont suggérés pour expliquer la contusion pulmonaire[3][5] :
- l'effet d'écaillage, qui conduit à une augmentation de la perméabilité de la membrane cellulaire en raison de l'interruption de la couche lipidique lorsque l'onde de pression rencontre une interface liquide-gaz, telle que la paroi alvéolaire
- l'effet inertiel, lorsque l'onde de pression rencontre des tissus de densité différente, conduit à un taux d'accélération et de décélération différent, ce qui entraîne des alvéoles plus légères qui se détachent des tissus bronchiques plus denses
- l'effet d'implosion, lorsque l'onde de pression rencontre des tissus avec des bulles d'air, elle comprime le gaz dans les tissus, un rebond entraîne un étirement et une déchirure des tissus en raison d'une surexpansion.
Présentation clinique
Questionnaire
En fonction de la gravité de la contusion pulmonaire et d'autres blessures concomitantes, la présentation clinique peut varier. Les cas bénins peuvent être asymptomatiques[11][3]. Les symptômes apparaissent instantanément dans les cas les plus sévères, mais peuvent s'empirer dans les 24 à 48 heures après le traumatisme[9][3].
La symptomatologie comprend :
- la dyspnée
- la douleur thoracique
- la toux
- les hémoptysies (cas graves).
Examen clinique
L'examen physique est peu discriminant.
Les signes vitaux peuvent inclure une tachypnée et une désaturation.
À l'examen pulmonaire il est possible de noter une douleur à la palpation du thorax (si fracture costale associée), une diminution des murmures vésiculaires et des crépitants.
Examens paraclinique
Laboratoires
Spécifiquement pour la contusion pulmonaire, le gaz sanguin est nécessaire (capillaire, artériel ou veineux).
- S'il y a une anomalie du gaz sanguin, on répète le test à intervalle régulier (q 2-6 h, dépendamment de la sévérité).
- Si le gaz est normal, il peut tout de même être répété plus tard, en fonction de la sévérité de l'état du patient et du tableau radiologique.
Plus tard dans l'évolution, on peut noter une diminution du ratio PO2/FiO2 ainsi qu'une acidose respiratoire.
Les laboratoires ne sont pas utiles pour diagnostiquer la contusion pulmonaire. Cependant, les examens paracliniques standards en cas de traumatisme sont requis.
Imageries
Modalité d'imagerie | Commentaires |
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Tomodensitométrie thoracique |
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Échographie pulmonaire |
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Radiographie du thorax |
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-
Contusion pulmonaire à la TDM (avec pseudokyste)
-
Contusion pulmonaire à la radiographie (encerclé)
-
Contusion pulmonaire à la TDM
Diagnostic
Le diagnostic est posé par les différentes modalités d'imagerie proposés ci-haut dans un contexte de traumatisme. S'il n'y a pas de contexte de traumatisme, des diagnostics alternatifs doivent être considérés.
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel comprend [note 2]:
- la pneumonie
- l'hémothorax
- le pneumothorax
- la fracture costale
- le volet thoracique
- l'oedème pulmonaire
- la lésion pulmonaire aiguë associée à la transfusion.
Traitement
La plupart des contusions pulmonaires nécessitent un traitement de soutien jusqu'à ce que la contusion guérisse. Étant donné que les contusions peuvent évoluer progressivement au cours des 24 à 48 premières heures suivant le traumatisme, une surveillance étroite est nécessaire. Le but de la thérapie est de prévenir l'insuffisance respiratoire et les complications. [15]
Type de traitement | Explications |
---|---|
Soins de soutien |
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Analgésie |
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Correction de la volémie |
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Ventilation et oxygénation |
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Cas réfractaires |
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Complications
Les complications possibles sont :
- l'ARDS
- la pneumonie
- l'insuffisance respiratoire
- la fibrose pulmonaire.
Les patients polytraumatisés (78%) sont plus susceptibles de développer un ARDS que ceux présentant uniquement des contusions pulmonaires (17%). [15][3]
Évolution
La plupart des contusions pulmonaires guérissent avec des soins de soutien dans les 5 à 7 jours. Le score de Murray peut être utilisé pour évaluer la gravité des lésions pulmonaires. Une contusion sévère peut évoluer vers une maladie pulmonaire chronique. Quelques années plus tard, la capacité résiduelle fonctionnelle peut être diminuée et une fibrose pulmonaire peut se développer.[16][3]
Le score de Murray permet d'évaluer la gravité des lésions pulmonaires aiguës et peut être utilisé pour sélectionner des patients pour l'ECMO. Il comprend quatre paramètres: le score d'hypoxémie (PaO2 / FiO2), la consolidation à la radiographie pulmonaire, la compliance pulmonaire et le PEEP. [17]
Paramètres | 0 | 1 | 2 | 3 | 4 |
---|---|---|---|---|---|
PaO2/FiO2 | ≥ 300 | 225-299 | 175-224 | 100-174 | < 100 |
Consolidation à la RXP (quadrants) | 0 | 1 | 2 | 3 | 4 |
Compliance pulmonaire (ml/cmH2O) | ≥ 80 | 60-79 | 40-59 | 20-39 | ≤ 19 |
PEEP (cm H2O) | ≤ 5 | 6-8 | 9-11 | 12-14 | ≥ 15 |
Le score est calculé en ajoutant les paramètres examinés et en divisant par le nombre de paramètres examinés.[18]
Score | Classification |
---|---|
0 | Pas de lésion |
0,1-2,5 | Lésion légère ou moyenne |
>2.5 | Lésion pulmonaire avec ARDS |
Prévention
L'utilisation de la ceinture de sécurité, la présence des coussins gonflables dans les véhicules et de sièges d'auto adaptés à l'âge offrent une protection en cas d'accidents de la route et minimisent le risque ou l'étendue des contusions pulmonaires.[4][3]
Notes
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2020/11/07 à partir de Pulmonary Contusion (StatPearls / Pulmonary Contusion (2020/10/01)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/32644340 (livre).
- Cet article a été créé en partie ou en totalité le 2021/02/01 à partir de Chirurgie (application), créée par Dre Hélène Milot, Dr Olivier Mailloux et collaborateurs et partagé sous la licence CC-BY-SA 4.0 international
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