« Accident de décompression » : différence entre les versions

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{{Information maladie
{{Information maladie
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| acronyme = ADD
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| image = Divers decompressing on decompression trapeze at 12 Mile Bank P4090397.jpg
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| description_image = Plongeurs effectuant un pallier de décompression ou un pallier de sécurité avant la remontée pour prévenir les accidents de décompression
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| autres_noms = Maladie des caissons, Mal de décompression, Maladie de décompression
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| terme_anglais = Decompression sickness, Decompression illness
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{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Définition}}
L'accident de décompression (ADD) se produit lorsque des gaz dissous (généralement de l'azote ou de l'hélium, des gaz utilisés dans une bouteille de plongée) sortent de leur état soluble et forment des bulles gazeuses à l'intérieur du corps lors de la dépressurisation. L'ADD est divisé en deux types : Le type I avec des symptômes impliquant uniquement la peau, le système musculo-squelettique ou le système lymphatique et le type II avec des symptômes impliquant le système nerveux central.<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jeffrey S.|nom1=Cooper|prénom2=Kenneth C.|nom2=Hanson|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=30725949|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK537264/|consulté le=2021-02-06}}</ref>


== Épidémiologie ==
L'accident de décompression (ADD) se produit lorsque des gaz dissous (généralement de l'azote ou de l'hélium, des gaz utilisés dans une bouteille de plongée) quittent leur état soluble et forment des bulles gazeuses à l'intérieur du corps lors de la dépressurisation. L'ADD est divisé en deux types. Le type I implique uniquement la peau, le système musculo-squelettique ou le système lymphatique, alors que le type II implique le système nerveux central, le système cardio-pulmonaire ou l'oreille interne.<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jeffrey S.|nom1=Cooper|prénom2=Kenneth C.|nom2=Hanson|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=30725949|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK537264/|consulté le=2021-02-06}}</ref><ref name=":16">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Neal W.|nom1=Pollock|prénom2=Dominique|nom2=Buteau|titre=Updates in Decompression Illness|périodique=Emergency Medicine Clinics of North America|série=Wilderness and Environmental Medicine|volume=35|numéro=2|date=2017-05-01|issn=0733-8627|doi=10.1016/j.emc.2016.12.002|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S073386271630116X|consulté le=2021-02-25|pages=301–319}}</ref>


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Épidémiologie}}
==Épidémiologie==
L'incidence de l'accident de décompression est faible. Pour la plongée sportive, elle est estimé à 3 cas pour 10 000 plongées. Chez les plongeurs commerciaux, elle peut être plus élevée, allant de 1,5 à 10 pour 10 000 plongées. L'incidence dépend de la durée et de la profondeur de la plongée. <ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Neal W.|nom1=Pollock|prénom2=Dominique|nom2=Buteau|titre=Updates in Decompression Illness|périodique=Emergency Medicine Clinics of North America|volume=35|numéro=2|date=2017-05|issn=1558-0539|pmid=28411929|doi=10.1016/j.emc.2016.12.002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28411929/|consulté le=2021-02-06|pages=301–319}}</ref> Le risque d'ADD est 2,5 fois plus élevé chez les hommes. <ref name=":0" />
L'incidence de l'accident de décompression est faible. Pour la plongée sportive, elle est estimée à 3 cas pour 10 000 plongées. Chez les plongeurs commerciaux, elle peut être plus élevée, allant de 1,5 à 10 pour 10 000 plongées. L'incidence dépend de la durée et de la profondeur de la plongée<ref name=":16" />. Le risque d'ADD est 2,5 fois plus élevé chez les hommes.<ref name=":0" />


== Étiologies ==
==Étiologies==
L'ADD se produit dans des situations causant une diminution trop rapide de la pression ambiante comme<ref name=":0" /> :


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Étiologies}}L'ADD se produit dans des situations causant une diminution de la pression ambiante comme <ref name=":0" /> :
*l'{{Étiologie|nom=ascension en plongée sous-marine|principale=0}} (se produit à partir d'une profondeur entre 20 et 25 pieds)<ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Grippi, Michael A., editor. Elias, Jack A., editor. Fishman, Jay, editor. Kotloff, Robert Mark, editor. Pack, Allan I., 1943- editor. Senior, Robert M., editor. Siegel, Mark D.,|nom1=editor.|titre=Fishman's pulmonary diseases and disorders|oclc=904408460|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/904408460|consulté le=2021-02-27}}</ref>.
* la décompression (ascension) en plongée sous-marine
*le {{Étiologie|nom=travail dans un caisson à air comprimé|principale=0}}, où les travailleurs sont sous haute pression pour éviter que l'eau s'introduise à l'intérieur.
** Se produisant lors d'une remontée trop rapide ou sans faire de paliers
*le {{Étiologie|nom=vol d'avion|principale=0}} sans cabine pressurisée à une haute altitude<ref group="note">S'applique pour des passagers clandestins ou des pilotes dans un poste de pilotage ouvert.</ref><ref name=":10">{{Citation d'un article|langue=fr|titre=Accident de décompression|périodique=Wikipédia|date=2021-01-14|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Accident_de_d%C3%A9compression&oldid=178791215|consulté le=2021-02-13}}</ref> (à partir d'une altitude de minimum 5 500 mètres<ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Alfred A.|nom1=Bove|prénom2=Jefferson C.|nom2=Davis|titre=Bove and Davis' diving medicine|éditeur=W.B. Saunders|date=2004|isbn=0-7216-9424-1|isbn2=978-0-7216-9424-5|oclc=51336859|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/51336859|consulté le=2021-02-27}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=James T.|nom1=Webb|prénom2=Nandini|nom2=Kannan|prénom3=Andrew A.|nom3=Pilmanis|titre=Gender not a factor for altitude decompression sickness risk|périodique=Aviation, Space, and Environmental Medicine|volume=74|numéro=1|date=2003-01|issn=0095-6562|pmid=12546293|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12546293|consulté le=2021-02-27|pages=2–10}}</ref>).
* le travail dans un caisson à air comprimé, où les travailleurs sont à haute pression pour éviter que l'eau s'introduise à l'intérieur.
*l'{{Étiologie|nom=activité extra-véhiculaire d'un vaisseau spatial|principale=0}}.
* le vol dans un avion non pressurisé à haute altitude
** Comme dans le cas de passagers clandestins, de voyageur dans une cabine ayant subi une dépressurisation brutale ou des pilotes dans un poste de pilotage ouvert.<ref name=":10">{{Citation d'un article|langue=fr|titre=Accident de décompression|périodique=Wikipédia|date=2021-01-14|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Accident_de_d%C3%A9compression&oldid=178791215|consulté le=2021-02-13}}</ref>  
* l'activité extra-véhiculaire d'un vaisseau spatial


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== Physiopathologie ==
==Physiopathologie==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Physiopathologie}}
L'ADD est causé par la formation de bulles gazeuses intravasculaires et extravasculaires secondaire à une vitesse de dépressurisation trop rapide qui excède la vitesse de désaturation d'un tissu. L'ADD peut être secondaire à une exposition à une haute pression, comme dans la plongée sous-marine, ou à une basse pression, comme pour les pilotes et les astronautes. En plongée, les bulles sont principalement constituées d'azote (N<sub>2</sub>) et parfois d'hélium (He).<ref name=":9">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Katharine L.|nom1=Boyd|prénom2=Anton A.|nom2=Wray|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=32491626|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK557694/|consulté le=2021-02-13}}</ref><ref name=":0" /><ref name=":11">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=James|nom1=Adams|titre=Emergency medicine : clinical essentials|éditeur=Elsevier/ Saunders|date=2013|isbn=978-1-4377-3548-2|isbn2=1-4377-3548-7|isbn3=978-1-4557-3394-1|oclc=820203833|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/820203833|consulté le=2021-02-13}}</ref><ref name=":4" />


L'ADD est causé par la formation de bulles gazeuses dans les vaisseaux et les tissus des organes secondaire à une dépressurisation rapide. La loi d'Henry énonce que: « À température constante et à saturation, la quantité de gaz dissout dans un liquide est proportionnelle à la pression partielle qu'exerce ce gaz sur le liquide.» Ainsi, un changement de pression ambiante provoque des changements directement proportionnelle pour la quantité de gaz dissous dans le corps.<ref>{{Citation d'un article|langue=fr|titre=Accident de décompression|périodique=Wikipédia|date=2021-01-14|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Accident_de_d%C3%A9compression&oldid=178791215|consulté le=2021-02-13}}</ref>
===Physiologie de la plongée===
Dans l'optique de mieux comprendre l'accident de décompression, quelques principes physiologiques en plongée sont importants à aborder.<ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=en|nom1=Yumpu.com|titre=Download - Diving Medicine for SCUBA Divers|url=https://www.yumpu.com/en/document/read/34728100/download-diving-medicine-for-scuba-divers|site=yumpu.com|consulté le=2021-12-14}}</ref><ref name=":8">{{Citation d'un ouvrage|nom1=United States. Department of the Navy|titre=U.S. Navy diving manual.|date=2017|isbn=978-1-905492-38-1|isbn2=1-905492-38-3|oclc=1106084511|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1106084511|consulté le=2021-12-14}}</ref><ref name=":16" />


L'ADD est le plus souvent secondaire à l'exposition d'un environnement à pression élevée, causant alors une augmentation de la quantité de gaz dissous dans les fluides du corps. Dans le cas de la plongée sous-marine, les bulles gazeuses proviennent d'un excès de gaz dissous (principalement l'azote) dans les fluides du corps secondaire à la respiration de gaz comprimée soumis à des pressions élevées. Lors du passage vers un environnement à pression plus basse (à la remontée à la surface après la plongée), la solubilité des gaz diminuent, ce qui les force à retourner à leur état gazeux. Lors d'une décompression appropriée, c'est-à-dire une remontée progressive avec des paliers de décompressions, ces gaz dissous sont évacués par les poumons sans qu'il y ait formation significative de bulles. Dans l'ADD, l'excès de gaz dissous est soumis à des pressions suffisamment basses pour précipiter la formation des bulles se logeant dans le sang et les tissus du corps au lieu d'être filtré par les poumons.<ref name=":9">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Katharine L.|nom1=Boyd|prénom2=Anton A.|nom2=Wray|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=32491626|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK557694/|consulté le=2021-02-13}}</ref><ref name=":0" /><ref name=":11">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=James|nom1=Adams|titre=Emergency medicine : clinical essentials|éditeur=Elsevier/ Saunders|date=2013|isbn=978-1-4377-3548-2|isbn2=1-4377-3548-7|isbn3=978-1-4557-3394-1|oclc=820203833|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/820203833|consulté le=2021-02-13}}</ref>
*Lorsqu’un gradient de pression est créé, les gaz se déplacent de la zone avec la plus grande concentration (la plus grande pression partielle) à la plus basse jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli.
*Au niveau de la mer, la pression ambiante est de 1 ATA et la pression partielle de l’azote est d’environ 0,79 ATA. Tous les tissus sont saturés d’azote à une pression partielle égale à celle dans les alvéoles, soit environ 0,79 ATA. Si la pression partielle d'azote change, la pression de l’azote dissous dans le corps s'ajuste en conséquence. Des échanges de différentes quantités de gaz seront effectués afin d'atteindre un état d'équilibre où la pression du gaz dans les poumons et dans les tissus est égale.
*En plongée, la pression augmente de 1 ATA à chaque 10 mètres. La pression partielle d’azote respiré est donc augmentée proportionnellement, ce qui est transmis dans les alvéoles. Un nouveau gradient de pression se crée, poussant la diffusion de l’azote des alvéoles aux capillaires (où la pression est plus basse). La circulation sanguine possède alors une pression partielle d’azote plus élevée que le reste des tissus, poussant à son tour la diffusion vers les tissus. Le processus d’accumulation de gaz inertes dans le corps se nomme « absorption » ou « saturation ». Les tissus accumulent graduellement des gaz inertes jusqu’à ce qu’ils soient saturés.
*La vitesse de saturation dépend du type des tissus. Les tissus les plus perfusés, comme le cerveau, les reins, le foie et le cœur, ont une absorption rapide et atteignent un état d'équilibre plus rapidement. D’autres tissus ont une absorption plus lente soit parce qu’ils sont peu perfusés (ligaments, cartilage), soit parce qu’ils ont une grande capacité de stockage (gras). L'absorption de gaz inerte par un tissu se fait selon le concept de « demi-temps ». À chaque demi-temps, suffisamment de gaz est absorbé pour diminuer de la moitié le gradient de pression. Si, par exemple, un tissu a un demi-temps de 10 minutes, 50 % du gradient de pression sera éliminé à 10 minutes, puis 25 % à 20 minutes, puis 12,5 % à 30 minutes, et ainsi de suite. Un tissu atteint un état d'équilibre autour de 6 demi-temps.
*Lors de la remontée, le processus inverse se produit, ce qu’on appelle le processus de « désaturation » ou d’« élimination ». La pression partielle de l'azote dans les poumons diminue, ce qui provoque la diffusion d’azote dans le sens contraire, passant des tissus au sang, puis du sang aux poumons. Le gaz est alors évacué avec l'expiration. La vitesse de désaturation s’explique de la même manière que la vitesse de saturation : les tissus avec une absorption plus rapide se vident plus rapidement que ceux plus lents.


L'ADD peut aussi être secondaire à l'exposition d'un environnement à basse pression, comme dans le cas des pilotes et des astronautes, provoque la formation de bulles gazeuses par un mécanisme similaire à celui expliqué ci-haut. Les ADD causés par des expositions à de basses pressions sont cependant bien moins courantes. <ref name=":11" />
===Formation des bulles===
Lors de la remontée, la pression ambiante diminue. La pression des gaz inertes dans les tissus devient alors plus grande que la pression environnementale. Les tissus sont alors dits « sursaturés ». Si le degré de sursaturation est modeste, le processus de désaturation se fait de manière ordonnée. Si le processus se fait au-delà d’un niveau critique, soit au-delà de la sursaturation permise, les gaz inertes dissous peuvent quitter la solution et former des bulles. La sursaturation permise dépend du tissu et du gaz.<ref name=":3" /><ref name=":8" />


La croissance des bulles se fait à des sites spécifiques du corps. Dans le type I, elles se forment dans les espaces articulaires, les gaines tendineuses et les tissus péri-articulaires dont les nerfs périphériques<ref>{{Citation d'un lien web|titre=Service central d'authentification – Université de Sherbrooke|url=https://cas.usherbrooke.ca/login?service=https%3a%2f%2flogin.ezproxy.usherbrooke.ca%2flogin%3fqurl%3dezp.2aHR0cHM6Ly9hY2Nlc3NtZWRpY2luZS5taG1lZGljYWwuY29tL2NvbnRlbnQuYXNweD9zZWN0aW9uaWQ9ODAwMjkxMjUmYm9va2lkPTEzNDA-|site=cas.usherbrooke.ca|consulté le=2021-02-13}}</ref>. Au niveau de leur site, les bulles peuvent causer des lésions tissulaires par un blocage du flux sanguin ou un spasme vasculaire.<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Ming|nom1=Geng|prénom2=Luting|nom2=Zhou|prénom3=Xiaohong|nom3=Liu|prénom4=Peifeng|nom4=Li|titre=Hyperbaric oxygen treatment reduced the lung injury of type II decompression sickness|périodique=International Journal of Clinical and Experimental Pathology|volume=8|numéro=2|date=2015|issn=1936-2625|pmid=25973070|pmcid=4396314|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25973070/|consulté le=2021-02-06|pages=1797–1803}}</ref> Elles causent aussi des lésions endothéliales qui active la cascade de coagulation intrinsèque et les plaquettes. Les lésions endothéliales provoquent aussi la libération de médiateurs inflammatoires qui, avec l'augmentation de la perméabilité endothéliale, cause le développement d'un œdème, ce qui conduit à une ischémie tissulaire.<ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Jennifer|nom1=Hall|titre=The risks of scuba diving: a focus on Decompression Illness|périodique=Hawai'i Journal of Medicine & Public Health: A Journal of Asia Pacific Medicine & Public Health|volume=73|numéro=11 Suppl 2|date=2014-11|issn=2165-8242|pmid=25478296|pmcid=4244896|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25478296/|consulté le=2021-02-06|pages=13–16}}</ref> <ref name=":0" />
===Effets des bulles===
Les bulles peuvent avoir des effets directs. Tout d'abord, elles peuvent se former dans les tissus, ce qu'on appelle des « bulles autochtones ». À leur site, elles peuvent provoquer une hémorragie par une distorsion mécanique des tissus. Elles peuvent aussi toucher les terminaisons nerveuses ou augmenter la pression intra-tissulaire, ce qui peut réduire le flot sanguin. Les bulles peuvent aussi se former au niveau des veines, ce qu'on appelle des « bulles circulantes ». Elles peuvent créer une obstruction veineuse et ainsi réduire le flux sanguin par congestion. Elles peuvent aussi s'emboliser dans les poumons et causer un oedème pulmonaire avec une diminution des échanges gazeux. S'il existe un shunt cardiaque de droite à gauche (par exemple, un foramen ovale persistant ou une malformation artério-veineuse), des bulles veineuses pourraient potentiellement pénétrer dans la circulation artérielle, entraînant une embolie gazeuse artérielle.<ref name=":4">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Richard D|nom1=Vann|prénom2=Frank K|nom2=Butler|prénom3=Simon J|nom3=Mitchell|prénom4=Richard E|nom4=Moon|titre=Decompression illness|périodique=The Lancet|volume=377|numéro=9760|date=2011-01|doi=10.1016/S0140-6736(10)61085-9|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0140673610610859|consulté le=2021-02-27|pages=153–164}}</ref><ref name=":0" /><ref name=":2">{{Citation d'un ouvrage|nom1=NAVAL SEA SYSTEMS COMMAND|titre=U.S. NAVY DIVING MANUAL.|éditeur=AQUAPRESS|date=2016|isbn=1-905492-17-0|isbn2=978-1-905492-17-6|oclc=1015867369|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1015867369|consulté le=2021-02-27}}</ref>


Des bulles dans la peau ou les articulations entraînent des symptômes bénins. Un plus grand nombre de bulles dans le sang veineux peut causer des lésions pulmonaires. Des bulles impliquant la fonction de la moelle épinière peuvent entraîner une paralysie, un dysfonctionnement sensoriel ou la mort. S'il existe un shunt cardiaque de droite à gauche (par exemple, un foramen ovale persistant ou une malformation artério-veineuses), des bulles veineuses pourraient potentiellement pénétrer dans la circulation artérielle, entraînant une embolie gazeuse artérielle.<ref name=":11" /><ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=J. R.|nom1=Clarke|prénom2=R. E.|nom2=Moon|prénom3=J. M.|nom3=Chimiak|prénom4=R.|nom4=Stinton|titre=Don't dive cold when you don't have to|périodique=Diving and Hyperbaric Medicine|volume=45|numéro=1|date=2015-03|issn=1833-3516|pmid=25964043|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25964043/|consulté le=2021-02-06|pages=62}}</ref>
Les bulles peuvent aussi avoir des effets indirects. La présence de bulles intravasculaires engendre des lésions endothéliales. Ces lésions augmentent la perméabilité endothéliale, ce qui mène à une hémoconcentration. L'augmentation de la perméabilité endothéliale, combinée avec la libération de médiateurs inflammatoires, peut causer la formation d'un oedème avec une ischémie tissulaire secondaire. Les lésions endothéliales activent aussi la cascade de coagulation intrinsèque et les plaquettes, ce qui mène à la formation d'un caillot sanguin autour de la bulle.<ref name=":2" /><ref name=":0" />


<nowiki>**</nowiki>type II(symptômes neurologiques) se produit lors de la dérivation de droite à gauche des bulles veineuses, phénomène possible avec un foramen perméable ou une malformation artério-veineuse***.
Les symptômes sont donc reliés à l'effet des bulles au niveau de la peau, des espaces articulaires, des gaines tendineuses, des tissus périarticulaires (dont les nerfs périphériques), des poumons, de la moelle épinière, du cerveau et du système audiovestibulaire.<ref name=":4" /><ref name=":6">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Hall, Jesse B., editor. Schmidt, Gregory A., editor. Kress, John P.,|nom1=editor.|titre=Principles of critical care|oclc=906700899|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/906700899|consulté le=2021-02-27}}</ref>


== Présentation clinique ==
==Présentation clinique==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Présentation clinique}}
===Facteurs de risque===
L'évaluation initiale d'un patient suspecté de DCS doit inclure une anamnèse détaillée et un examen physique. Pour un patient conscient, obtenez les détails de l'exposition, y compris l'apparition, la durée et la progression des symptômes. Pour un plongeur avec DCS, il est essentiel de déterminer le profil de plongée du patient et le mélange de gaz.<ref name=":3" /> L'examen de l'oreille doit rechercher des signes de barotraumatisme. Le patient doit subir un examen neurologique détaillé. <ref name=":0" />
Il existe des facteurs individuels identifiés comme pouvant contribuer à un risque accru d'ADD<ref name=":0" /><ref name=":11" /><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=L’accident de décompression|url=https://www.cisssca.com/fr/cmpq/medecine-de-plongee/les-urgences-medicales-secondaires/laccident-de-decompression/|site=www.cisssca.com|consulté le=2021-12-18}}</ref> :


Le DCS survient le plus souvent dans les épaules, les coudes, les genoux et les chevilles. Les douleurs articulaires («les plis») représentent la plupart des cas, l'épaule étant le site le plus fréquent. Symptômes neurologiques présents dans 10% à 15% des cas de DCS avec un mal de tête et des troubles visuels étant les symptômes les plus courants. Les manifestations cutanées sont une caractéristique dans environ 10% à 15% des cas de DCS. Le DCS pulmonaire («les étranglements») est assez rare chez les plongeurs et beaucoup moins fréquemment observé chez les aviateurs en raison des protocoles de pré-respiration à l'oxygène. Des bulles dans la peau ou les articulations entraînent des symptômes bénins, un plus grand nombre de bulles dans le sang veineux peut causer des lésions pulmonaires et des bulles impliquant la fonction de la moelle épinière peuvent entraîner une paralysie, un dysfonctionnement sensoriel ou la mort. S'il existe un shunt cardiaque de droite à gauche (par exemple, un foramen ovale persistant), des bulles veineuses pourraient potentiellement pénétrer dans la circulation artérielle, entraînant une embolie gazeuse artérielle.
*la {{Facteur de risque | nom = déshydratation|RR=|référence_RR=|RC=}}
*le {{Facteur de risque | nom = Foramen ovale perméable|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=foramen ovale perméable}}<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Devon M.|nom1=Livingstone|prénom2=Kristine A.|nom2=Smith|prénom3=Beth|nom3=Lange|titre=Scuba diving and otology: a systematic review with recommendations on diagnosis, treatment and post-operative care|périodique=Diving and Hyperbaric Medicine|volume=47|numéro=2|date=2017-06|issn=1833-3516|pmid=28641322|pmcid=6147252|doi=10.28920/dhm47.2.97-109|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28641322/|consulté le=2021-02-06|pages=97–109}}</ref>
*les {{Facteur de risque | nom = blessures antérieures|RR=|référence_RR=|RC=}}
*la {{Facteur de risque|nom=température ambiante froide|RR=|référence_RR=|RC=}}
*la {{Facteur de risque|nom=consommation d'alcool|RR=|référence_RR=|RC=}}
*l'{{Facteur de risque|nom=exercice physique rigoureux|RR=|référence_RR=|RC=}} (avant, pendant et après)
*la {{Facteur de risque|nom=mauvaise condition physique|RR=|référence_RR=|RC=}}
*le {{Facteur de risque|nom=froid|RR=|référence_RR=|RC=}}
*le {{Facteur de risque|nom=stress|RR=|référence_RR=|RC=}} (anxiété et inexpérience en plongée)
*l'{{Facteur de risque|nom=obésité|RR=|référence_RR=|RC=}}
*le {{Facteur de risque|nom=Tabagisme|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=tabagisme}}
*l'{{Facteur de risque|nom=Âge avancé|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=âge avancé}}.


Un DCS doit être suspecté si des symptômes associés apparaissent suite à une chute de pression dans les 24 heures suivant la plongée. La confirmation du diagnostic est si les symptômes sont soulagés par la recompression. L'IRM ou la tomodensitométrie peuvent parfois identifier des bulles dans le DCS, mais elles ne sont pas efficaces pour déterminer le diagnostic et ne peuvent certainement pas être utilisées pour exclure le DCS.<ref name=":0" />
Pour les plongeurs, le risque de souffrir d'ADD augmente aussi avec<ref name=":11" /> :


=== Facteurs de risque ===
*l'{{Facteur de risque|nom=Inexpérience en plongée|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=inexpérience en plongée}}
*le {{Facteur de risque|nom=Non-respect des tables de décompression|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=non-respect des tables de décompression}}
*le {{Facteur de risque|nom=Vol en avion|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=vol en avion}} après la plongée
*la {{Facteur de risque|nom=Plongée à profil inversé|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=plongée à profil inversé}}
*de {{Facteur de risque|nom=multiples plongées}} par jour.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Facteurs de risque}}Il existe des facteurs individuels identifiés comme pouvant contribuer à un risque accru d'ADD:<ref name=":0" />
===Questionnaire===
* la {{Facteur de risque | nom = déshydratation|RR=|référence_RR=|RC=}}
Les détails importants à rechercher au questionnaire sont<ref name=":0" /><ref name=":16" /> :
* le {{Facteur de risque | nom = foramen oval perméable|RR=|référence_RR=|RC=}}<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Devon M.|nom1=Livingstone|prénom2=Kristine A.|nom2=Smith|prénom3=Beth|nom3=Lange|titre=Scuba diving and otology: a systematic review with recommendations on diagnosis, treatment and post-operative care|périodique=Diving and Hyperbaric Medicine|volume=47|numéro=2|date=2017-06|issn=1833-3516|pmid=28641322|pmcid=6147252|doi=10.28920/dhm47.2.97-109|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28641322/|consulté le=2021-02-06|pages=97–109}}</ref>
* les {{Facteur de risque | nom = blessures antérieures|RR=|référence_RR=|RC=}}
* la {{Facteur de risque|nom=température ambiante froide|RR=|référence_RR=|RC=}}
* la {{Facteur de risque|nom=consommation d'alcool|RR=|référence_RR=|RC=}}
* la {{Facteur de risque|nom=teneur élevée en graisse corporelle|RR=|référence_RR=|RC=}}.
Pour les plongeurs, le risque de souffrir de d'ADD augmente lors du passage vers un environnement à basse pression peut de temps après la plongée comme *** <ref name=":10" /> :
* le vol en avion
* la montée en altitude


*  
*l'apparition, la durée et la progression des symptômes
=== Questionnaire ===
*le profil des plongées (dans le cas d'un plongeur)
*le mélange de gaz utilisé (dans le cas d'un plongeur)
*la montée en altitude suivant l'exposition, comme un voyage d'avion (dans le cas d'un plongeur).


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Questionnaire}}Les détails importants à rechercher au questionnaire sont <ref name=":0" />:
Les symptômes apparaissent après 1 heure pour 40-42 % des cas, après 3 heures pour 60 %, après 6-8 heures pour 83-95 % et après 24 heures pour 98-99 %<ref name=":5">{{Citation d'un ouvrage|nom1=NAVAL SEA SYSTEMS COMMAND|titre=U.S. NAVY DIVING MANUAL.|éditeur=AQUAPRESS|date=2016|isbn=1-905492-17-0|isbn2=978-1-905492-17-6|oclc=1015867369|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1015867369|consulté le=2021-02-27}}</ref><ref name=":12" />.  
* les détails de l'exposition, y compris l'apparition, la durée et la progression des symptômes
* le profil de plongée (dans le cas d'un plongeur)
* le mélange de gaz (dans le cas d'un plongeur).  


Parmi les symptômes du  '''type 1,''' on retrouve :  
Les symptômes suivants doivent être recherchés<ref name=":16" /><ref name=":11" /><ref name=":6" /><ref name=":12" /> :
* des {{Symptôme|nom=Arthralgie (symptôme)|affichage=arthralgies|prévalence=}} :
** Au niveau des épaules (site le plus fréquent), des coudes, des genoux et des chevilles
* des manifestations cutanées dans environ 10% à 15% des cas
** le prurit (souvent au niveau du torse)
** le cutis marmorata
** la peau d'orange
** les «puces» (sentiment d'insectes sur la peau)
**
*des manifestations lymphatiques :
**des lymphadénopathies
**l'oedème des tissus mous
Parmi les symptômes du '''type 2''', on retrouve :
*des symptômes neurologiques dans 10% à 15% des cas<ref name=":0" /> :
** la {{Symptôme|nom=Céphalée (symptôme)|affichage=céphalée|prévalence=}}
** les {{Symptôme|nom=Troubles visuels|affichage=troubles visuels|prévalence=}}
* L'ADD cardio-pulmonaire («les étranglements»)
** une toux sèche, persistante et non-productive
** une douleur thoracique sous-sternal et pleurétique
** Sore throat
** Respiration courte
*L'ADD neurologique :
**Picotements au niveau du torse
**Engourdissements et paresthésies progressifs
**Faiblesse motrice ascendante
**Incontinence fécale ou urinaire
**Paralysie
**Altération de la mémoire, aphasie, troubles visuelles, changements de personnalité
*ADD vestibulaire
**Étourdissement
**Nausée et vomissement
**Nystagmus
**Perte auditive
**Tinnitus
=== Examen clinique ===


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Examen clinique}}L'examen de l'oreille doit rechercher des signes de barotraumatisme. Le patient doit subir un examen neurologique détaillé. <ref name=":0" />
*des symptômes non spécifiques, tels que la {{Symptôme|nom=fatigue|affichage=fatigue}} ou un {{Symptôme|nom=malaise|affichage=malaise}} vague (la fatigue est hors de proportion et est très fréquente)
* Examen musculosquelettique:
*une {{Symptôme|nom=douleur abdominale|affichage=douleur abdominale}} en ceinture (ceci peut également être un signe d'atteinte de la moelle)
** Articulations normales malgré une douleur
*des {{Symptôme|nom=nausées|affichage=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements|affichage=vomissements}}
** Diminution de l'amplitude du mouvement
*au niveau musculo-squelettique : 
* {{Examen clinique | nom = Examen clinique 1}}: {{Signe | nom = Signe 1}}, {{Signe | nom = Signe 2}}
**des {{Symptôme|nom=douleurs péri-articulaires|affichage=douleurs péri-articulaires}} et des {{Symptôme|nom=arthralgie|prévalence=39|référence_prévalence=10.1016/S0140-6736(10)61085-9|affichage=arthralgies}}, souvent asymétriques et au niveau des épaules (site le plus fréquent), des coudes, des genoux et des chevilles
* {{Examen clinique | nom = Examen clinique 2}}: {{Signe | nom = Signe 3}}
**des {{Symptôme|nom=myalgies|prévalence=24|référence_prévalence=10.1016/S0140-6736(10)61085-9}}
* ...
**une {{Symptôme|nom=lombalgie}}
*au niveau cutané :
**du {{Symptôme|nom=prurit}} (souvent au niveau du torse)
**une sensation de {{Symptôme|nom=formication}}<ref group="note">Sensation d'insectes sur la peau</ref>
**une {{Symptôme|nom=douleur au niveau des noeuds lymphatiques}}
**une {{Symptôme|nom=éruption cutanée}} (avec ou sans douleur)
*au niveau cardio-pulmonaire :
**une {{Symptôme|nom=toux|affichage=toux}} sèche persistante non productive
**de la {{Symptôme|nom=dyspnée|affichage=dyspnée}} et une {{Symptôme|nom=détresse respiratoire|affichage=détresse respiratoire}} (< 3 % des cas)<ref name=":12" />
**une {{Symptôme|nom=douleur thoracique|affichage=douleur thoracique}} et/ou une {{Symptôme|nom=douleur pleurétique|affichage=douleur pleurétique}}
*au niveau neurologique (40 % des patients)<ref name=":12" /> :
**une {{Symptôme|nom=céphalée}}
**un {{Symptôme|nom=étourdissement|prévalence=12|référence_prévalence=}}<ref name=":12" />, des {{Symptôme|nom=vertiges|affichage=vertiges}}, un {{Symptôme|nom=trouble d'équilibre|affichage=trouble d'équilibre}} et une {{Symptôme|nom=incoordination motrice|affichage=incoordination motrice}}
**des {{Symptôme|nom=engourdissement|affichage=engourdissements}} ou des {{Symptôme|nom=paresthésie|affichage=paresthésies}}
**une {{Symptôme|nom=parésie|affichage=parésie}} ou une {{Symptôme|nom=paralysie|affichage=paralysie}} des membres
**une {{Symptôme|nom=aphasie}}
**des {{Symptôme|nom=troubles visuels}}
**une {{Symptôme|nom=perte de conscience}}
**des {{Symptôme|nom=convulsion|affichage=convulsions}}
**des changements cognitifs (une {{Symptôme|nom=altération de la mémoire|affichage=altération de la mémoire}}, un {{Symptôme|nom=changement de comportement|affichage=changement de comportement}}, de l'{{Symptôme|nom=agitation|affichage=agitation}}, de l'{{Symptôme|nom=impatience|affichage=impatience}})
**une {{Symptôme|nom=dysfonction urinaire|affichage=dysfonction urinaire}} ou {{Symptôme|nom=dysfonction fécale|affichage=fécale}}
*au niveau ORL : de l'{{Symptôme|nom=hypoacousie|affichage=hypoacousie}}, de la {{Symptôme|nom=surdité|affichage=surdité}}, un {{Symptôme|nom=acouphène|affichage=acouphène}} ou une {{Symptôme|nom=odynophagie|affichage=odynophagie}}.


== Examens paracliniques ==
===Examen clinique===
Les signes suivants peuvent être présents à l'examen physique<ref name=":6" /><ref name=":11" /><ref name=":0" /><ref name=":16" /> :


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Examens paracliniques}}
*aux {{Examen clinique|nom=signes vitaux|indication=}} :
* {{Investigation | nom = Investigation 1 | indication = Indication}}: {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 1}}, {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 2}}, ...
**de la {{Signe clinique|nom=Tachypnée (signe clinique)|affichage=tachypnée}}
* {{Investigation | nom = Investigation 2 | indication = Indication}}: {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 3}}, {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 4}}, ...
**de la {{Signe clinique|nom=Tachycardie (signe clinique)|affichage=tachycardie}}
* ...
**de l'{{Signe clinique|nom=hypotension artérielle}}
L'objectif du traitement chez tous les patients atteints d'ADD symptomatique est l'oxygène hyperbare (HBO). L'accent est mis sur la recompression. Il ne devrait y avoir aucun délai de traitement pour un examen diagnostique plus poussé. La seule exception est une radiographie thoracique, car les pneumothorax non-traités sont une contre-indication absolue pour HBO.<ref name=":3" />  L'IRM ou la tomodensitométrie peuvent parfois identifier des bulles dans l'ADD, mais elles ne sont pas efficaces pour déterminer le diagnostic et ne peuvent certainement pas être utilisées pour exclure l'ADD.<ref name=":0" />
*à l'{{Examen clinique|nom=examen musculo-squelettique|indication=}} :
**un {{Signe clinique|nom=examen articulaire normal|affichage=examen articulaire normal}} malgré la douleur
**une {{Signe clinique|nom=arthralgie non modifiée par les mouvements articulaires}}<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Nadan M|nom1=Petri|prénom2=Dejan|nom2=Andri|titre=Differential Diagnostic Problems of Decompression Sickness—Examples from Specialist Physicians' Practices in Diving Medicine|périodique=Archives of Medical Research|volume=34|numéro=1|date=2003-01-01|issn=0188-4409|doi=10.1016/S0188-4409(02)00458-7|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0188440902004587|consulté le=2021-02-26|pages=26–30}}</ref>
*à l'{{Examen clinique|nom=examen cutané|indication=}} :  
**le {{Signe clinique|nom=lymphoedème}}
**le {{Signe clinique|nom=cutis marmorata}}
**la {{Signe clinique|nom=peau d'orange}}
**l'{{Signe clinique|nom=éruption}}non spécifique ou {{Signe clinique|nom=urticaire|affichage=urticarien}}
*à l'{{Examen clinique|nom=examen cardiaque|indication=|affichage=examen cardio-}}{{Examen clinique|nom=Examen pulmonaire|indication=|affichage=pulmonaire}} :
**des {{Signe clinique|nom=crépitants pulmonaires}}
**de la {{Signe clinique|nom=cyanose}}
**de la {{Signe clinique|nom=tirage|affichage=tirage}} (dans les cas sévères)
*à l'{{Examen clinique|nom=examen neurologique|indication=}}, les trouvailles varieront selon qu'il s'agit d'une atteinte centrale ou périphérique, mais pourront comporter les éléments suivants :
**une {{Signe clinique|nom=altération de l'état de conscience}}
**un {{Signe clinique|nom=déficit des champs visuels|affichage=déficit des champs visuels}} ou une {{Signe clinique|nom=diplopie|affichage=diplopie}}
**une {{Signe clinique|nom=hypoesthésie|affichage=hypoesthésie}} ou une {{Signe clinique|nom=anesthésie|affichage=anesthésie}} d'un membre ou de plusieurs membres
**une {{Signe clinique|nom=parésie|affichage=parésie}} ou une {{Signe clinique|nom=paralysie|affichage=paralysie}} d'un membre ou de plusieurs membres
**une {{Signe clinique|nom=ataxie|affichage=ataxie}} ({{Signe clinique|nom=Romberg positif|affichage=Romberg positif}}, {{Signe clinique|nom=dysmétrie|affichage=dysmétrie}}, {{Signe clinique|nom=adiadococinésie|affichage=adiadococinésie}})
**un {{Signe clinique|nom=nystagmus}}
**une {{Signe clinique|nom=hypoacousie}}
**des signes de {{Signe clinique|nom=paraplégie|affichage=paraplégie}} ou de {{Signe clinique|nom=quadraplégie|affichage=quadraplégie}} (incluant une {{Signe clinique|nom=faiblesse du sphincter anal|affichage=faiblesse du sphincter anal}})
**une {{Signe clinique|nom=hyporéflexie|affichage=hyporéflexie}} ou une {{Signe clinique|nom=hyperréflexie|affichage=hyperréflexie}}.


== Approche clinique ==
*


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Approche clinique}}Un ADD doit être suspecté si des symptômes associés apparaissent suite à une réduction de pression dans les 24 heures suivant la plongée.  
==Examens paracliniques==
La priorité chez tous les patients atteints d'ADD symptomatique est l'[[Oxygénothérapie hyperbare|oxygénothérapie hyperbare]] (OHB). Il ne devrait y avoir '''aucun délai''' de traitement pour des examens diagnostiques plus poussés. La seule exception est une {{Examen paraclinique|nom=radiographie pulmonaire}}, car les pneumothorax non traités sont une contre-indication absolue pour OHB. La radiographie doit être réalisée lors d'une suspicion d'un barotrauma pulmonaire<ref name=":16" />.<ref name=":0" />


== Diagnostic ==
Les examens de laboratoires peuvent démontrer<ref name=":4" /> :


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic}}Un soulagement des symptômes à la recompression confirme le diagnostic.
*une {{Examen paraclinique|nom=FSC}} qui démontre une {{Signe paraclinique|nom=Hémoconcentration|affichage=hémoconcentration}} (dans le cas d'un ADD sévère)
*la {{Examen paraclinique|nom=Glycémie|affichage=glycémie}} est {{Signe paraclinique|nom=glycémie normale|affichage=normale}} (afin d'exclure une hypoglycémie en présence d'une altération de conscience ou de symptômes neurologiques)<ref name=":16" /><ref name=":0" />.


== Diagnostic différentiel ==
Les imageries ne sont pas utiles pour déterminer le diagnostic et ne peuvent pas être utilisées pour exclure l'ADD. 


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic différentiel}}Le vertige peut être un symptôme de l'ADD. Cependant, dans le cas de la plongée, d'autres causes sont à considérer, comme :  
*Les {{Examen paraclinique|nom=Radiographie des membres|affichage=radiographies des membres}} révèlent occasionnellement la présence de {{Signe paraclinique|nom=Gaz dans les tissus mous|affichage=gaz dans les tissus mous}} {{Signe paraclinique|nom=Gaz dans les espaces péri-articulaires|affichage=et les espaces péri-articulaires}}<ref name=":16" />.
* le {{Diagnostic différentiel | nom = Barotrauma|texte=barotrauma}} de l'oreille interne
*L'{{Examen paraclinique|nom=résonance magnétique cérébrale|affichage=IRM cérébrale}} et de la {{Examen paraclinique|nom=IRM de la moelle épinière|affichage=moelle épinière}} est la méthode d'imagerie la plus fiable pour la détection de changements au niveau du SNC<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Lp|nom1=Warren|prénom2=Wt|nom2=Djang|prénom3=Re|nom3=Moon|prénom4=Em|nom4=Camporesi|titre=Neuroimaging of scuba diving injuries to the CNS|périodique=American Journal of Roentgenology|volume=151|numéro=5|date=1988-11|issn=0361-803X|issn2=1546-3141|doi=10.2214/ajr.151.5.1003|lire en ligne=http://www.ajronline.org/doi/10.2214/ajr.151.5.1003|consulté le=2021-07-04|pages=1003–1008}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=J.|nom1=Kamtchum Tatuene|prénom2=R.|nom2=Pignel|prénom3=P.|nom3=Pollak|prénom4=K. O.|nom4=Lovblad|titre=Neuroimaging of diving-related decompression illness: current knowledge and perspectives|périodique=AJNR. American journal of neuroradiology|volume=35|numéro=11|date=2014-11|issn=1936-959X|pmid=24924550|pmcid=7965165|doi=10.3174/ajnr.A4005|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24924550|consulté le=2021-07-04|pages=2039–2044}}</ref>.
** Il s'agit une contre-indication à la compression car du gaz à haute pression peut être forcé dans la cochlée, provoquant un traumatisme supplémentaire lors de la décompression.
*Les {{Examen paraclinique|nom=Échographie cardiaque|affichage=échographies cardiaques}} et les {{Examen paraclinique|nom=Échographie Doppler|affichage=échographies Doppler}} peuvent être utilisées pour la recherche d'{{Signe paraclinique|nom=Embolie veineuse gazeuse|affichage=embolies veineuses gazeuses}}<ref name=":4" />.
* le {{Diagnostic différentiel|nom=Vertige alternobare|texte=vertige alternobare}}
**L'échographie cardiaque peut être utilisée pour le dépistage d'un foramen oval perméable. Sa recherche est indiquée après des ADD (habituellement plus d'un) avec un profil de remontée sécuritaire ou avec des symptômes neurologiques ou cutanés sévères<ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Klaus D.|nom1=Torp|prénom2=Heather M.|nom2=Murphy-Lavoie|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=29763198|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK500022/|consulté le=2021-12-15}}</ref>.
* le {{Diagnostic différentiel|nom=Vertige calorique|texte=vertige calorique}}
*L'{{Examen paraclinique|nom=Audiométrie|affichage=audiométrie}} et l'{{Examen paraclinique|nom=Électronystagmographie|affichage=électronystagmographie}} doivent habituellement être reportés après l'OHB<ref name=":4" />.
Le diagnostic différentiel pour les plongeurs doit également considérer que le stress de la plongée peut exacerber les problèmes médicaux chroniques. Envisager une maladie cardiaque chez les patients souffrant de douleurs thoraciques et d'exacerbation d'une maladie pulmonaire intrinsèque due à un essoufflement. D'autres considérations comprennent la douleur causée par une blessure musculo-squelettique antérieure et un accident vasculaire cérébral et une hypoglycémie pour altération de l'état mental. Les autres préoccupations incluent la noyade ou la quasi-noyade et le stress thermique.<ref name=":3" /><ref name=":0" />


___
==Diagnostic==
L'ADD est un diagnostic basé sur les manifestations cliniques et un contexte clinique (après une plongée). Un soulagement des symptômes avec l'oxygénothérapie hyperbare confirme le diagnostic.<ref name=":4" /><ref name=":0" />


Le vertige peut indiquer l'ADD de l'oreille interne ou vestibulaire dans lequel des bulles se forment dans le liquide périlymphatique de la cochlée.<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Simon J.|nom1=Mitchell|prénom2=David J.|nom2=Doolette|titre=Pathophysiology of inner ear decompression sickness: potential role of the persistent foramen ovale|périodique=Diving and Hyperbaric Medicine|volume=45|numéro=2|date=2015-06|issn=1833-3516|pmid=26165533|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26165533/|consulté le=2021-02-06|pages=105–110}}</ref> Cependant, d'autres causes liées à la plongée méritent d'être prises en considération, car la recompression et l'oxygène hyperbare peuvent provoquer une aggravation de certaines de ces conditions. Un barotraumatisme de l'oreille interne, en particulier, serait une contre-indication à la compression car du gaz à haute pression peut être forcé dans la cochlée, provoquant un traumatisme supplémentaire lors de la décompression.
==Diagnostic différentiel==
Le diagnostic différentiel comprend<ref name=":16" /> :


Les vertiges alternobares et caloriques doivent être différenciés du mal de décompression par les antécédents. L'embolie gazeuse artérielle cérébrale affectant le mésencéphale ou le cervelet peut également se présenter sous la forme d'un mal de décompression de l'oreille interne, mais elle fait l'objet d'un traitement similaire.
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=Embolie gazeuse artérielle|affichage=embolie gazeuse artérielle}} (à différencier de l'accident de décompression)<ref group="note">Il s'agit d'une entité difficile à différentier de l'ADD. Elle se produit dans les 15 minutes suivant la remontée en plongée.
Lors d'une remontée, il arrive que l'expansion des gaz cause une rupture alvéolaire, permettant alors l'entrée et l'embolisation de bulles de gaz dans la circulation artérielle.
Le traitement pour cette entité est aussi l'OHB.</ref><ref name=":11" />
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=Hyperinflation du sinus maxillaire|affichage=hyperinflation du sinus maxillaire}} ou {{Diagnostic différentiel|nom=Hyperinflation de l'oreille moyenne|affichage=de l'oreille moyenne}}
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=Intoxication au monoxyde de carbone|affichage=intoxication au monoxyde de carbone}} (contamination du gaz respiratoire en plongée)
*la {{Diagnostic différentiel|nom=Toxicité de l'oxygène|affichage=toxicité de l'oxygène}}
*les blessures musculo-squelettiques antérieures
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=Ingestion de toxines de fruits de mer|affichage=ingestion de toxines de fruits de mer}}
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=oedème pulmonaire|affichage=oedème pulmonaire}} par immersion
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=Quasi-noyade|affichage=aspiration d'eau}}
*un {{Diagnostic différentiel|nom=Accident vasculaire cérébral|affichage=AVC}} qui apparait pendant la décompression
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=Hypoglycémie|affichage=hypoglycémie}}
*le {{Diagnostic différentiel|nom=Stress thermique|affichage=stress thermique}}
*la {{Diagnostic différentiel|nom=noyade}}.


Le diagnostic différentiel pour les plongeurs doit également considérer que le stress de la plongée peut exacerber les problèmes médicaux chroniques. Envisager une maladie cardiaque chez les patients souffrant de douleurs thoraciques et d'exacerbation d'une maladie pulmonaire intrinsèque due à un essoufflement. D'autres considérations comprennent la douleur causée par une blessure musculo-squelettique antérieure et un accident vasculaire cérébral et une hypoglycémie pour altération de l'état mental. Les autres préoccupations incluent la noyade ou la quasi-noyade et le stress thermique.<ref name=":3" /><ref name=":0" />
Le diagnostic différentiel de l'ADD de l'oreille interne ou vestibulaire comprend<ref name=":0" /> :  


== Traitement ==
*le {{Diagnostic différentiel|nom=Barotrauma de l'oreille interne|affichage=barotrauma de l'oreille interne}}<ref group="note">Il s'agit une contre-indication à la compression car du gaz à haute pression peut être forcé dans la cochlée, provoquant un traumatisme supplémentaire lors de la décompression.</ref>
*le {{Diagnostic différentiel|nom=Vertige alternobare|affichage=vertige alternobare}}<ref group="note">Un vertige transitoire durant la compression ou la décompression secondaire à une équilibration de l'oreille moyenne asymétrique.</ref>
*le {{Diagnostic différentiel|nom=Vertige calorique|affichage=vertige calorique}}
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=Embolie gazeuse artérielle|affichage=embolie gazeuse artérielle}} cérébrale affectant le mésencéphale ou le cervelet<ref group="note">Elle fait l'objet d'un traitement similaire</ref>.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Traitement}}Tous les cas de maladie de décompression doivent recevoir un traitement initial avec 100% d'oxygène jusqu'à ce que la thérapie HBO soit disponible. Les lésions cutanées marbrées, neurologiques, pulmonaires doivent être traitées avec un traitement par HBO même si elles sont observées plusieurs jours après le développement. L'administration de liquide est indiquée, car elle permet de minimiser la déshydratation.
==Traitement==
{| class="wikitable"
|+Traitements pour l'ADD<ref name=":0" />
!Traitement
!Commentaires
|-
!Réanimation
|
*Si le patient présente un état mental altéré ou est inconscient, la prise en charge initiale doit se concentrer sur le traitement et la stabilisation des ABC (voies respiratoires, respiration et circulation). Ces patients doivent recevoir l'OHB le plus tôt possible.<ref name=":0" />
|-
!{{Traitement|nom=Oxygénothérapie hyperbare|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}
|
*Tous les patients atteints d'ADD symptomatique doivent le recevoir le plus rapidement possible.
*Il est nécessaire, même si les manifestations sont présentes après plusieurs jours.
*Les patients peuvent en bénéficier de manière répétée en cas de symptômes persistants ou récurrents<ref name=":6" />.
*Il existe une variété de protocoles de traitement en chambre hyperbare pour l'ADD. Le protocole de traitement américain habituel est le ''US Navy Treatment Table 6'', réalisé avec de l'oxygène à une pression de 2,8 atmosphères absolues (ATA).<ref name=":0" />
|-
!{{Traitement|nom=Oxygène 100 %|indication=Traitement initial jusqu'à ce que la thérapie HBO soit disponible|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}
|
*Il s'agit du traitement initial pour tous les cas d'ADD.
*Il est à administrer jusqu'à ce que la thérapie OHB soit disponible.
*Il doit être maintenu, même s'il y a une résolution des symptômes<ref name=":4" />. La décision de poursuivre après 12 heures, en raison de la toxicité pulmonaire de l'oxygène, dépend de la situation.<ref name=":5" />
*Si le patient présente uniquement un simple rash cutané ou une fatigue légère, il peut recevoir de l'oxygène 100 % durant 30 minutes et être gardé en observation pour surveiller l'apparition de nouveaux symptômes. Si les symptômes disparaissent, le patient est gardé en observation.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=Documentation et publications|url=https://www.cisssca.com/cmpq/documentation-et-publications/|site=www.cisssca.com|consulté le=2021-02-27}}</ref>
|-
!Hydratation
|
*Par voie orale (si alerte et capable de le tolérer) ou par voie IV (soluté cristalloïde isotonique sans glucose).
*On vise une diurèse de 1-2 mL/kg/h s'il y a un cathéter urinaire ou une urine claire si le patient urine naturellement<ref name=":16" />.
|-
!Aspirine
|
*Non recommandée, car les analgésiques peuvent masquer les symptômes.
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!Positionnement
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*Le patient doit être en position couchée ou, en cas de vomissement, en position de récupération.
*La position de Trendelenburg et la position de décubitus latéral gauche (manœuvre de Durant) sont potentiellement bénéfiques en cas de suspicion d'embolie gazeuse, mais ces positions ne sont plus recommandées pendant de longues périodes, en raison de préoccupations concernant l'œdème cérébral.<ref name=":0" />
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*{{Encart
| contenu = Pour tous les patients suspectés d'accident de décompression, contactez le Centre de médecine de plongée du Québec au 1-888-835-7121.
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}}Si les patients doivent être évacués vers un centre de traitement définitif par transport aéromédical, ils doivent voler dans un avion pressurisé. Si les aéronefs non pressurisés, tels que les hélicoptères, sont le seul moyen de transport, l'altitude de vol doit être limitée à 300 m ou 1000 pieds si possible.<ref name=":16" /><ref name=":0" />
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==Suivi==


La recommandation d'administrer de l'aspirine n'est plus valable, car les analgésiques peuvent masquer les symptômes. Le placement du patient est en position couchée ou en position de récupération en cas de vomissement. La position de Trendelenburg et la position de décubitus latéral gauche (manœuvre de Durant) sont potentiellement bénéfiques en cas de suspicion d'embolie gazeuse, mais ces positions ne sont plus recommandées pendant de longues périodes, en raison de préoccupations concernant l'œdème cérébral. Si le patient présente un état mental altéré ou est inconscient, la prise en charge initiale doit se concentrer sur le traitement et la stabilisation des ABC (voies respiratoires, respiration et circulation). Les patients doivent recevoir un traitement HBO le plus tôt possible.<ref name=":0" />
Après l'OHB, il est suggéré d'observer le patient 2 heures s'il avait des symptômes légers et 6 heures s'il avait des symptômes sévères. Les vols d'avion doivent ensuite être évités pour un minimum de 72 heures. La reprise de la plongée récréative est permise 4 semaines après une résolution complète des symptômes.<ref name=":4" />


Les traitements pour l'ADD sont :
Pour l'ADD de l'oreille interne, une audiométrie formelle et des tests vestibulaires (électronystagmographie avec chaise rotatoire et stimulation calorique) sont recommandés à 4-6 semaines.<ref name=":4" />
* l'{{Traitement|nom=oxygène 100%|indication=Traitement initial jusqu'à ce que la thérapie HBO soit disponible|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} : Il s'agit du traitement initial pour tous les cas d'ADD. Il est à administrer jusqu'à ce que la thérapie HBO soit disponible.
* l'administration de liquide : Elle permet de minimiser la déshydratation.
* {{Traitement | nom = Traitement 1}}
* {{Traitement | nom = Traitement 2}}
* {{Traitement | nom = Traitement 3}}
* ...


Les patients qui doivent être évacués vers un centre de traitement définitif par transport aéromédical doivent voler dans un avion sous pression. Si les aéronefs non pressurisés, tels que les hélicoptères, sont le seul moyen de transport, l'altitude de vol doit être limitée à 300 m ou 1000 pieds si possible. <ref name=":3" /><ref name=":0" />
Il n'y a pas d'études diagnostiques de suivi pour les patients avec des symptômes initialement légers et une résolution complète. Les patients avec des symptômes initialement sévères ou une résolution incomplète sont souvent revus dans les semaines suivant leur congé.<ref name=":4" />


== Suivi ==
Une investigation radiologique et des tests de fonction respiratoire sont entrepris s'il y avait suspicion d'embolie artérielle gazeuse afin d'identifier une condition prédisposante.<ref name=":4" />


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Une évaluation pour un foramen perméable est souvent recommandée pour des ADD neurologiques récurrents ou sévères.<ref name=":4" />


== Complications ==
==Complications==
Un accident de décompression peut causer des dommages à long terme. Par exemple, pour l'ADD de la moelle épinière, différents symptômes à long terme peuvent être présents, comme<ref name=":4" /> :


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Complications}}
*des {{Complication|nom=déficits neurologiques persistants|RR=|référence_RR=|RC=}} (incluant des {{Complication|nom=Dysfonction sexuelle|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=dysfonctions sexuelles}}, les {{Complication|nom=Difficulté à la marche|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=difficultés à la marche}}, les {{Complication|nom=Trouble de miction|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=troubles de miction}} ou {{Complication|nom=Trouble de défécation|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=de défécation}}, la {{Complication|nom=paraplégie|RR=|référence_RR=|RC=}} et la {{Complication|nom=quadraplégie|RR=|référence_RR=|RC=}})
* {{Complication | nom = Complication 1}}
*un {{Complication|nom=arrêt cardiaque|RR=|référence_RR=|RC=}}
* {{Complication | nom = Complication 2}}
*des {{Complication|nom=arthralgie chronique|RR=|référence_RR=|RC=|affichage=arthralgies chroniques}}.
* {{Complication | nom = Complication 3}}
* ...
Le mal de décompression peut causer des dommages à long terme. Des lésions du système nerveux central de la colonne vertébrale et du cerveau peuvent survenir. <ref name=":0" />


== Évolution ==
*


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Évolution}}
==Évolution==
Avoir eu un accident de décompression peut augmenter le risque d'événements similaires futurs. Le pronostic dépend de la gravité et dépend également de facteurs tels que le temps de recompression, la disponibilité et le temps à l'oxygène de surface et les soins de soutien. <ref name=":0" />
Avoir eu un accident de décompression peut augmenter le risque d'événements similaires futurs. Le pronostic dépend de la gravité et dépend également de facteurs tels que le temps avant l'oxygénothérapie hyperbare, l'utilisation d'oxygène et les soins de soutien<ref name=":0" />. Près de 75 % des cas d'ADD de type II ont une résolution complète des symptômes, alors qu'environ 16 % ont des symptômes résiduels jusqu'à 3 mois. Cependant, lorsque le traitement est retardé, les effets positifs diminuent.<ref>{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/complications-of-scuba-diving?search=decompression%20sickness&source=search_result&selectedTitle=1~70&usage_type=default&display_rank=1#H19|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-02-20}}</ref>


== Prévention ==
==Prévention==
 
Le risque d'accident de décompression est réduit de plusieurs manières. Pour éviter la formation excessive de bulles conduisant à l'ADD, les plongeurs doivent ralentir leur vitesse de remontée. La vitesse de remontée recommandée est d'environ 10 mètres (33 pieds) par minute. Les plongeurs doivent éviter les vols d'avion dans les 24 heures suivant leur dernière plongée. Cette période peut être plus longue selon le profil de plongée et déterminée avec des tables de décompression ou des ordinateurs. La décompression isobare, soit respirer de l'oxygène en profondeur, peut également réduire la charge de gaz inerte et réduire le risque d'accident de décompression.<ref name=":0" />  
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Prévention}}
Le risque d'accident de décompression est réduit de plusieurs manières. Les plongeurs doivent éviter de voler dans les 24 heures suivant leur dernière plongée. Des périodes d'interdiction plus longues peuvent être nécessaires en fonction du profil de plongée et guidées par des tables de décompression ou des ordinateurs. L'utilisation de gaz enrichi en oxygène peut également réduire le risque s'il est utilisé sur des «tables à air». L'utilisation d'une table de plongée plus conservatrice ou d'un réglage d'ordinateur de plongée réduira également les risques. La décompression isobare, respirer de l'oxygène en profondeur, peut également réduire la charge de gaz inerte et réduire le risque d'accident de décompression. <ref name=":0" />


L'exposition au froid, l'exercice intense, la consommation récente d'alcool et la déshydratation augmentent les risques et doivent donc être évités. Des recherches préliminaires montrent également que l'exercice plusieurs heures avant la plongée peut être protecteur, tandis que l'exercice après la plongée peut augmenter le risque d'ADD.<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Dennis|nom1=Madden|prénom2=Stephen R.|nom2=Thom|prénom3=Zeljko|nom3=Dujic|titre=Exercise before and after SCUBA diving and the role of cellular microparticles in decompression stress|périodique=Medical Hypotheses|volume=86|date=2016-01|issn=1532-2777|pmid=26804603|doi=10.1016/j.mehy.2015.12.006|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26804603/|consulté le=2021-02-06|pages=80–84}}</ref> <ref name=":0" />
L'exposition au froid, l'exercice intense, la consommation récente d'alcool et la déshydratation augmentent les risques et doivent donc être évités. Des recherches préliminaires montrent également que l'exercice plusieurs heures avant la plongée peut être protecteur, tandis que l'exercice après la plongée peut augmenter le risque d'ADD.<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Dennis|nom1=Madden|prénom2=Stephen R.|nom2=Thom|prénom3=Zeljko|nom3=Dujic|titre=Exercise before and after SCUBA diving and the role of cellular microparticles in decompression stress|périodique=Medical Hypotheses|volume=86|date=2016-01|issn=1532-2777|pmid=26804603|doi=10.1016/j.mehy.2015.12.006|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26804603/|consulté le=2021-02-06|pages=80–84}}</ref> <ref name=":0" />


== Concepts clés ==
==Notes==
 
<references group="note" />
Le traitement est à 100% d'oxygène, suivi d'une recompression dans une chambre hyperbare.<ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Walter|nom1=Chin|prénom2=Ellie|nom2=Joo|prénom3=Scott|nom3=Ninokawa|prénom4=Daniel A.|nom4=Popa|titre=Efficacy of the U.S. Navy Treatment Tables in treating DCS in 103 recreational scuba divers|périodique=Undersea & Hyperbaric Medicine: Journal of the Undersea and Hyperbaric Medical Society, Inc|volume=44|numéro=5|date=2017 Sept-Oct|issn=1066-2936|pmid=29116694|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29116694/|consulté le=2021-02-06|pages=399–405}}</ref> Dans la plupart des cas, cela évitera des effets à long terme. Cependant, des blessures permanentes du DCS sont possibles. Pour éviter la formation excessive de bulles conduisant au mal de décompression, les plongeurs limitent leur vitesse de remontée. La vitesse de remontée recommandée utilisée par les modèles de décompression les plus courants est d'environ 10 mètres (33 pieds) par minute.<ref name=":0" />
==Références==
 
== Planification du traitement ==
 
Il existe une variété de protocoles de traitement en chambre hyperbare pour l'ADD. Ces différences sont basées sur des éléments tels que la gravité de l'insulte et la disponibilité d'oxygène. Il existe également des protocoles de recompression de l'eau. Le protocole de traitement américain habituel est ''US Navy Treatment Table 6'' réalisée avec de l'oxygène à une pression de 2,8 atmosphères absolues (ATA). Dans l'eau, la recompression est un risque relativement élevé, mais elle doit être prise en considération s'il y aurait autrement des retards importants dans le traitement, des difficultés logistiques ou d'autres problèmes. Cela nécessite une formation, un équipement et une planification préalables appropriés. Un traitement immédiat à la surface avec de l'oxygène est bénéfique pour améliorer les résultats et réduire les traitements de recompression. <ref name=":0" />
 
Le traitement des ADD utilisant la ''US Navy Treatment Table 6'' avec de l'oxygène à 18 m est la norme de soins. Un retard important du traitement, des difficultés de transport et des installations avec une expérience limitée peuvent conduire à envisager un traitement sur place. Il a été démontré que l'oxygène de surface pour les premiers soins améliore l'efficacité de la recompression et diminue le nombre de traitements de recompression nécessaires lorsqu'il est administré moins de quatre heures après la plongée. En recompression dans l'eau (IWR) à 9 m, respirer de l'oxygène est une option qui a fait ses preuves au fil des ans. IWR n'est pas sans risque et nécessite certaines précautions. IWR ne conviendrait qu'à un groupe de plongeurs organisé et discipliné avec un équipement approprié et une formation pratique à la procédure.
 
== Références ==
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<references />
<references />

Dernière version du 17 avril 2024 à 18:52

Accident de décompression (ADD)
Maladie

Plongeurs effectuant un pallier de décompression ou un pallier de sécurité avant la remontée pour prévenir les accidents de décompression
Caractéristiques
Signes Paralysie, Anesthésiologie, Ataxie , Hyporéflexie, Nystagmus , Hyperréflexie, Crépitants pulmonaires, Diplopie , Tachycardie , Tirage , ... [+]
Symptômes
Impatience, Paralysie, Agitation, Myalgies, Paresthésie, Nausées, Dyspnée , Détresse respiratoire, Vertige , Altération de la mémoire, ... [+]
Diagnostic différentiel
Hypoglycémie, Oedème pulmonaire, Accident vasculaire cérébral, Noyade et quasi-noyade, Vertige alternobare, Vertige calorique, Embolie gazeuse artérielle, Hyperinflation du sinus maxillaire, Hyperinflation de l'oreille moyenne, Ingestion de toxines de fruits de mer, ... [+]
Informations
Terme anglais Decompression sickness, Decompression illness
Autres noms Maladie des caissons, Mal de décompression, Maladie de décompression
Wikidata ID Q460591
SNOMED CT ID 217623006
Spécialités Médecine d'urgence, Médecine hyperbare, Médecine du travail


L'accident de décompression (ADD) se produit lorsque des gaz dissous (généralement de l'azote ou de l'hélium, des gaz utilisés dans une bouteille de plongée) quittent leur état soluble et forment des bulles gazeuses à l'intérieur du corps lors de la dépressurisation. L'ADD est divisé en deux types. Le type I implique uniquement la peau, le système musculo-squelettique ou le système lymphatique, alors que le type II implique le système nerveux central, le système cardio-pulmonaire ou l'oreille interne.[1][2]

Épidémiologie

L'incidence de l'accident de décompression est faible. Pour la plongée sportive, elle est estimée à 3 cas pour 10 000 plongées. Chez les plongeurs commerciaux, elle peut être plus élevée, allant de 1,5 à 10 pour 10 000 plongées. L'incidence dépend de la durée et de la profondeur de la plongée[2]. Le risque d'ADD est 2,5 fois plus élevé chez les hommes.[1]

Étiologies

L'ADD se produit dans des situations causant une diminution trop rapide de la pression ambiante comme[1] :

Physiopathologie

L'ADD est causé par la formation de bulles gazeuses intravasculaires et extravasculaires secondaire à une vitesse de dépressurisation trop rapide qui excède la vitesse de désaturation d'un tissu. L'ADD peut être secondaire à une exposition à une haute pression, comme dans la plongée sous-marine, ou à une basse pression, comme pour les pilotes et les astronautes. En plongée, les bulles sont principalement constituées d'azote (N2) et parfois d'hélium (He).[7][1][8][9]

Physiologie de la plongée

Dans l'optique de mieux comprendre l'accident de décompression, quelques principes physiologiques en plongée sont importants à aborder.[10][11][2]

  • Lorsqu’un gradient de pression est créé, les gaz se déplacent de la zone avec la plus grande concentration (la plus grande pression partielle) à la plus basse jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli.
  • Au niveau de la mer, la pression ambiante est de 1 ATA et la pression partielle de l’azote est d’environ 0,79 ATA. Tous les tissus sont saturés d’azote à une pression partielle égale à celle dans les alvéoles, soit environ 0,79 ATA. Si la pression partielle d'azote change, la pression de l’azote dissous dans le corps s'ajuste en conséquence. Des échanges de différentes quantités de gaz seront effectués afin d'atteindre un état d'équilibre où la pression du gaz dans les poumons et dans les tissus est égale.
  • En plongée, la pression augmente de 1 ATA à chaque 10 mètres. La pression partielle d’azote respiré est donc augmentée proportionnellement, ce qui est transmis dans les alvéoles. Un nouveau gradient de pression se crée, poussant la diffusion de l’azote des alvéoles aux capillaires (où la pression est plus basse). La circulation sanguine possède alors une pression partielle d’azote plus élevée que le reste des tissus, poussant à son tour la diffusion vers les tissus. Le processus d’accumulation de gaz inertes dans le corps se nomme « absorption » ou « saturation ». Les tissus accumulent graduellement des gaz inertes jusqu’à ce qu’ils soient saturés.
  • La vitesse de saturation dépend du type des tissus. Les tissus les plus perfusés, comme le cerveau, les reins, le foie et le cœur, ont une absorption rapide et atteignent un état d'équilibre plus rapidement. D’autres tissus ont une absorption plus lente soit parce qu’ils sont peu perfusés (ligaments, cartilage), soit parce qu’ils ont une grande capacité de stockage (gras). L'absorption de gaz inerte par un tissu se fait selon le concept de « demi-temps ». À chaque demi-temps, suffisamment de gaz est absorbé pour diminuer de la moitié le gradient de pression. Si, par exemple, un tissu a un demi-temps de 10 minutes, 50 % du gradient de pression sera éliminé à 10 minutes, puis 25 % à 20 minutes, puis 12,5 % à 30 minutes, et ainsi de suite. Un tissu atteint un état d'équilibre autour de 6 demi-temps.
  • Lors de la remontée, le processus inverse se produit, ce qu’on appelle le processus de « désaturation » ou d’« élimination ». La pression partielle de l'azote dans les poumons diminue, ce qui provoque la diffusion d’azote dans le sens contraire, passant des tissus au sang, puis du sang aux poumons. Le gaz est alors évacué avec l'expiration. La vitesse de désaturation s’explique de la même manière que la vitesse de saturation : les tissus avec une absorption plus rapide se vident plus rapidement que ceux plus lents.

Formation des bulles

Lors de la remontée, la pression ambiante diminue. La pression des gaz inertes dans les tissus devient alors plus grande que la pression environnementale. Les tissus sont alors dits « sursaturés ». Si le degré de sursaturation est modeste, le processus de désaturation se fait de manière ordonnée. Si le processus se fait au-delà d’un niveau critique, soit au-delà de la sursaturation permise, les gaz inertes dissous peuvent quitter la solution et former des bulles. La sursaturation permise dépend du tissu et du gaz.[10][11]

Effets des bulles

Les bulles peuvent avoir des effets directs. Tout d'abord, elles peuvent se former dans les tissus, ce qu'on appelle des « bulles autochtones ». À leur site, elles peuvent provoquer une hémorragie par une distorsion mécanique des tissus. Elles peuvent aussi toucher les terminaisons nerveuses ou augmenter la pression intra-tissulaire, ce qui peut réduire le flot sanguin. Les bulles peuvent aussi se former au niveau des veines, ce qu'on appelle des « bulles circulantes ». Elles peuvent créer une obstruction veineuse et ainsi réduire le flux sanguin par congestion. Elles peuvent aussi s'emboliser dans les poumons et causer un oedème pulmonaire avec une diminution des échanges gazeux. S'il existe un shunt cardiaque de droite à gauche (par exemple, un foramen ovale persistant ou une malformation artério-veineuse), des bulles veineuses pourraient potentiellement pénétrer dans la circulation artérielle, entraînant une embolie gazeuse artérielle.[9][1][12]

Les bulles peuvent aussi avoir des effets indirects. La présence de bulles intravasculaires engendre des lésions endothéliales. Ces lésions augmentent la perméabilité endothéliale, ce qui mène à une hémoconcentration. L'augmentation de la perméabilité endothéliale, combinée avec la libération de médiateurs inflammatoires, peut causer la formation d'un oedème avec une ischémie tissulaire secondaire. Les lésions endothéliales activent aussi la cascade de coagulation intrinsèque et les plaquettes, ce qui mène à la formation d'un caillot sanguin autour de la bulle.[12][1]

Les symptômes sont donc reliés à l'effet des bulles au niveau de la peau, des espaces articulaires, des gaines tendineuses, des tissus périarticulaires (dont les nerfs périphériques), des poumons, de la moelle épinière, du cerveau et du système audiovestibulaire.[9][13]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Il existe des facteurs individuels identifiés comme pouvant contribuer à un risque accru d'ADD[1][8][14] :

Pour les plongeurs, le risque de souffrir d'ADD augmente aussi avec[8] :

Questionnaire

Les détails importants à rechercher au questionnaire sont[1][2] :

  • l'apparition, la durée et la progression des symptômes
  • le profil des plongées (dans le cas d'un plongeur)
  • le mélange de gaz utilisé (dans le cas d'un plongeur)
  • la montée en altitude suivant l'exposition, comme un voyage d'avion (dans le cas d'un plongeur).

Les symptômes apparaissent après 1 heure pour 40-42 % des cas, après 3 heures pour 60 %, après 6-8 heures pour 83-95 % et après 24 heures pour 98-99 %[16][14].

Les symptômes suivants doivent être recherchés[2][8][13][14] :

Examen clinique

Les signes suivants peuvent être présents à l'examen physique[13][8][1][2] :

Examens paracliniques

La priorité chez tous les patients atteints d'ADD symptomatique est l'oxygénothérapie hyperbare (OHB). Il ne devrait y avoir aucun délai de traitement pour des examens diagnostiques plus poussés. La seule exception est une radiographie pulmonaire, car les pneumothorax non traités sont une contre-indication absolue pour OHB. La radiographie doit être réalisée lors d'une suspicion d'un barotrauma pulmonaire[2].[1]

Les examens de laboratoires peuvent démontrer[9] :

  • une FSC qui démontre une hémoconcentration (dans le cas d'un ADD sévère)
  • la glycémie est normale (afin d'exclure une hypoglycémie en présence d'une altération de conscience ou de symptômes neurologiques)[2][1].

Les imageries ne sont pas utiles pour déterminer le diagnostic et ne peuvent pas être utilisées pour exclure l'ADD.

Diagnostic

L'ADD est un diagnostic basé sur les manifestations cliniques et un contexte clinique (après une plongée). Un soulagement des symptômes avec l'oxygénothérapie hyperbare confirme le diagnostic.[9][1]

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel comprend[2] :

Le diagnostic différentiel de l'ADD de l'oreille interne ou vestibulaire comprend[1] :

Traitement

Traitements pour l'ADD[1]
Traitement Commentaires
Réanimation
  • Si le patient présente un état mental altéré ou est inconscient, la prise en charge initiale doit se concentrer sur le traitement et la stabilisation des ABC (voies respiratoires, respiration et circulation). Ces patients doivent recevoir l'OHB le plus tôt possible.[1]
oxygénothérapie hyperbare
  • Tous les patients atteints d'ADD symptomatique doivent le recevoir le plus rapidement possible.
  • Il est nécessaire, même si les manifestations sont présentes après plusieurs jours.
  • Les patients peuvent en bénéficier de manière répétée en cas de symptômes persistants ou récurrents[13].
  • Il existe une variété de protocoles de traitement en chambre hyperbare pour l'ADD. Le protocole de traitement américain habituel est le US Navy Treatment Table 6, réalisé avec de l'oxygène à une pression de 2,8 atmosphères absolues (ATA).[1]
oxygène 100 % (Traitement initial jusqu'à ce que la thérapie HBO soit disponible)
  • Il s'agit du traitement initial pour tous les cas d'ADD.
  • Il est à administrer jusqu'à ce que la thérapie OHB soit disponible.
  • Il doit être maintenu, même s'il y a une résolution des symptômes[9]. La décision de poursuivre après 12 heures, en raison de la toxicité pulmonaire de l'oxygène, dépend de la situation.[16]
  • Si le patient présente uniquement un simple rash cutané ou une fatigue légère, il peut recevoir de l'oxygène 100 % durant 30 minutes et être gardé en observation pour surveiller l'apparition de nouveaux symptômes. Si les symptômes disparaissent, le patient est gardé en observation.[23]
Hydratation
  • Par voie orale (si alerte et capable de le tolérer) ou par voie IV (soluté cristalloïde isotonique sans glucose).
  • On vise une diurèse de 1-2 mL/kg/h s'il y a un cathéter urinaire ou une urine claire si le patient urine naturellement[2].
Aspirine
  • Non recommandée, car les analgésiques peuvent masquer les symptômes.
Positionnement
  • Le patient doit être en position couchée ou, en cas de vomissement, en position de récupération.
  • La position de Trendelenburg et la position de décubitus latéral gauche (manœuvre de Durant) sont potentiellement bénéfiques en cas de suspicion d'embolie gazeuse, mais ces positions ne sont plus recommandées pendant de longues périodes, en raison de préoccupations concernant l'œdème cérébral.[1]
Évacuation
  • Pour tous les patients suspectés d'accident de décompression, contactez le Centre de médecine de plongée du Québec au 1-888-835-7121.
    Si les patients doivent être évacués vers un centre de traitement définitif par transport aéromédical, ils doivent voler dans un avion pressurisé. Si les aéronefs non pressurisés, tels que les hélicoptères, sont le seul moyen de transport, l'altitude de vol doit être limitée à 300 m ou 1000 pieds si possible.[2][1]

Suivi

Après l'OHB, il est suggéré d'observer le patient 2 heures s'il avait des symptômes légers et 6 heures s'il avait des symptômes sévères. Les vols d'avion doivent ensuite être évités pour un minimum de 72 heures. La reprise de la plongée récréative est permise 4 semaines après une résolution complète des symptômes.[9]

Pour l'ADD de l'oreille interne, une audiométrie formelle et des tests vestibulaires (électronystagmographie avec chaise rotatoire et stimulation calorique) sont recommandés à 4-6 semaines.[9]

Il n'y a pas d'études diagnostiques de suivi pour les patients avec des symptômes initialement légers et une résolution complète. Les patients avec des symptômes initialement sévères ou une résolution incomplète sont souvent revus dans les semaines suivant leur congé.[9]

Une investigation radiologique et des tests de fonction respiratoire sont entrepris s'il y avait suspicion d'embolie artérielle gazeuse afin d'identifier une condition prédisposante.[9]

Une évaluation pour un foramen perméable est souvent recommandée pour des ADD neurologiques récurrents ou sévères.[9]

Complications

Un accident de décompression peut causer des dommages à long terme. Par exemple, pour l'ADD de la moelle épinière, différents symptômes à long terme peuvent être présents, comme[9] :

Évolution

Avoir eu un accident de décompression peut augmenter le risque d'événements similaires futurs. Le pronostic dépend de la gravité et dépend également de facteurs tels que le temps avant l'oxygénothérapie hyperbare, l'utilisation d'oxygène et les soins de soutien[1]. Près de 75 % des cas d'ADD de type II ont une résolution complète des symptômes, alors qu'environ 16 % ont des symptômes résiduels jusqu'à 3 mois. Cependant, lorsque le traitement est retardé, les effets positifs diminuent.[24]

Prévention

Le risque d'accident de décompression est réduit de plusieurs manières. Pour éviter la formation excessive de bulles conduisant à l'ADD, les plongeurs doivent ralentir leur vitesse de remontée. La vitesse de remontée recommandée est d'environ 10 mètres (33 pieds) par minute. Les plongeurs doivent éviter les vols d'avion dans les 24 heures suivant leur dernière plongée. Cette période peut être plus longue selon le profil de plongée et déterminée avec des tables de décompression ou des ordinateurs. La décompression isobare, soit respirer de l'oxygène en profondeur, peut également réduire la charge de gaz inerte et réduire le risque d'accident de décompression.[1]

L'exposition au froid, l'exercice intense, la consommation récente d'alcool et la déshydratation augmentent les risques et doivent donc être évités. Des recherches préliminaires montrent également que l'exercice plusieurs heures avant la plongée peut être protecteur, tandis que l'exercice après la plongée peut augmenter le risque d'ADD.[25] [1]

Notes

  1. S'applique pour des passagers clandestins ou des pilotes dans un poste de pilotage ouvert.
  2. Sensation d'insectes sur la peau
  3. Il s'agit d'une entité difficile à différentier de l'ADD. Elle se produit dans les 15 minutes suivant la remontée en plongée. Lors d'une remontée, il arrive que l'expansion des gaz cause une rupture alvéolaire, permettant alors l'entrée et l'embolisation de bulles de gaz dans la circulation artérielle. Le traitement pour cette entité est aussi l'OHB.
  4. Il s'agit une contre-indication à la compression car du gaz à haute pression peut être forcé dans la cochlée, provoquant un traumatisme supplémentaire lors de la décompression.
  5. Un vertige transitoire durant la compression ou la décompression secondaire à une équilibration de l'oreille moyenne asymétrique.
  6. Elle fait l'objet d'un traitement similaire

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 1,14 1,15 1,16 1,17 1,18 1,19 et 1,20 Jeffrey S. Cooper et Kenneth C. Hanson, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 30725949, lire en ligne)
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