Traumatisme craniocérébral léger
Le traumatisme craniocérébral (TCC) est une lésion cérébrale d'origine traumatique. Les symptômes qui en découlent peuvent être d'ordre physique, cognitif et psychoaffectif[1].
Les termes traumatisme craniocérébral léger (TCCL) et commotion cérébrale sont des synonymes.
1 Épidémiologie[modifier | w]
Le TCCL est une cause fréquente d'invalidité, souvent temporaire, dans la population générale. Le TCCL affecte entre 500 et 1000 sur 100 000 personnes par année. Il est deux à trois fois plus fréquent chez l'homme que chez la femme. Par contre, les femmes ont plus de risque d'avoir une période de rétablissement plus longue. Environ la moitié des TCCL se produisent chez les personnes âgées de 15 à 34 ans. Jusqu'à 20% des athlètes de sports de contact (ex: les joueurs de hockey, de football, etc.) auront un TCCL durant leur saison sportive.[2][3]
2 Étiologies[modifier | w]
Les étiologies les plus communes sont[4] :
- les accidents de véhicule motorisé (20-45 %)
- les chutes (30-38 %)
- les accidents liés au travail (10 %)
- les accidents liés aux loisirs et aux sports (10 %)
- les agressions (5-17 %).
3 Physiopathologie[modifier | w]
Le TCCL résulte d'un mouvement d’accélération et de décélération du cerveau frappant la boite crânienne, sans qu'il n'y ait nécessairement un trauma direct de la boite crânienne sur un objet. Les conséquences du trauma craniocérébral sont davantage de nature fonctionnelles que structurelles.
Plusieurs théories sont considérées pour expliquer les symptômes du TCCL. Il y aurait d'abord des micro-déchirures au niveau des axones, ce qui entrainerait un défaut de transport axonal des neurotransmetteurs, de l’inflammation et de l’œdème. Par la suite, il y aurait la relâche de substances excitatrices (acétylcholine, glutamate, aspartate) qui vont entrainer l'hyperexcitation des cellules, contribuant à leur dysfonctionnement et favorisant l'inflammation. Il y aurait aussi une entrée massive de calcium dans les cellules provoquant des problèmes de polarisation et de dépolarisation des membranes cellulaires essentielles à la transmission de l’influx nerveux, entrainant un déséquilibre métabolique entre l’utilisation d’oxygène et de glucose acheminés au cerveau. [5][6]
4 Présentation clinique[modifier | w]
4.1 Facteurs de risque[modifier | w]
Les facteurs de risque sont [4][7] :
- les sports de contact
- un statut socio-économique bas
- des antécédents de trouble d'usage de substance
- une consommation d'alcool ou de drogue.
4.2 Questionnaire[modifier | w]
L'évaluation initiale a pour but de poser le diagnostic de TCCL en plus d'éliminer une forme plus grave de TCC, une pathologie cervicale ou une autre maladie s'apparentant aux symptômes de TCCL. Il est important de garder en tête que les symptômes peuvent se présenter 24 à 48h après l'événement [2][3].
Si un TCCL est soupçonné chez un patient, le questionnaire devrait débuter par :
- la description complète du mécanisme de blessure (ex: accélération-décélération, impact sur la tête ou le cou, vitesse, projection ou éjection, etc.)
- l'aperçu des soins ou des actions posées après le trauma (retour au jeu, évaluation médicale sur place, immobilisation, etc.)
- les antécédents médicaux, dont les antécédents de TCCL
- la prise de médicament, dont les anticoagulants et les antiplaquettaires
- l'heure du dernier repas
- les habitudes de vie, principalement la consommation d'alcool ou de drogue.
Les symptômes les plus fréquents sont [2][8][9][10]:
- au niveau neurocognitif :
- la céphalée ou une sensation de pression dans le crâne
- des nausées et des vomissements
- la diplopie ou la vision trouble
- un trouble d'équilibreet des étourdissements
- la photophobie, la sonophobie et des acouphènes
- la perte de connaissance, une convulsion et de la confusion
- un ralentissement cognitif ou l'impression d'être dans un brouillard
- la diminution de l'attention ou de la concentration, l'amnésie et des troubles de mémoire
- au niveau des symptômes comportementaux et affectifs :
- la fatigue et de la tristesse
- l'irritabilité, l'anxiété, une labilité émotionnelle et une émotivité accrue.
- l'insomnie, l'hypersomnie ou la somnolence.
4.3 Examen clinique[modifier | w]
L'évaluation initiale a pour but de poser le diagnostic de TCCL en plus d'éliminer une forme plus grave de TCC, une pathologie cervicale ou une autre maladie s'apparentant aux symptômes de TCCL [7][11][12][13] :
- l'examen primaire et secondaire de l'ATLS, dont un examen cardiaque, pulmonaire, abdominal ainsi qu'un examen du bassin afin d'éliminer un traumatisme plus grave
- un examen de la colonne cervicale à la recherche de signes de fracture vertébrale ou d'entorse cervicale
- l'examen neurologique :
- l'examen neurologique peut être complètement normal, mais un examen neurologique normal n'exclue pas le diagnostic de TCCL
- il est important de rechercher des signes de fracture du crâne[note 1], une fracture du visage[note 2] et une fracture de la base du crâne[note 3]
- il faut systématiquement rechercher des symptômes d'hémorragie intracrânienne (Brudzinski, Kernig, Jolt, pupilles anormales, Serment anormal, Mingazzini anormal, forces segmentaires anormales, asymétrie du visage, etc.)
- une altération de l'état de conscience est fréquente
- le patient peut être totalement inconscient initialement (GCS 3)
- à l'urgence ou 30 minutes après le traumatisme, le GCS doit être de 13, 14 ou 15 pour répondre au critère de TCCL
- l'échelle de Glasgow en série ou répété doit être effectué pour identifier les changements dans la fonction neurologique après une blessure traumatique
- l'examen cognitif :
- à l'examen cérébelleux :
- l'adiadococinésie aux mouvements alternés rapides
- un tremblement d'intention, un ralentissement ou une dysmétrie à l'épreuve doigt-nez
- un balancement des bras anormal à l'épreuve du funambule
- l'évaluation de l'équilibre[note 4][note 4] :
- un déséquilibre en station bipodale
- un déséquilibre en station unipodale (souvent exacerbé avec les yeux fermés)
- un test du funambule anormal
- à l'examen vestibulo-oculomoteur (VOMS)[note 5] [11]: Le VOMS a été validé seulement pour les 9-40 ans.
- une poursuite visuelle anormale
- des saccades anormales (horizontales et verticales)
- une anomalie de la convergence oculaire
- un réflexe oculo-vestibulaire anormal (horizontales et verticales)
- une sensibilité visuelle aux mouvements.
5 Examens paracliniques[modifier | w]
5.1 Études de laboratoire[modifier | w]
Les bilans sanguins ne sont pas nécessaires pour poser le diagnostic de TCCL. Des études de laboratoire peuvent être envisagées, s'il y a présence d'un polytraumatisme concomitant ou si une sévérité plus grave qu'un TCCL est suspecté afin d'exclure d'autres diagnostics [14][15]. Dans cette éventualité, un bilan comprenant au minimum les éléments suivants devrait être demandé :
D'autres examens de laboratoire peuvent être demandés en fonction du contexte.
5.2 Imagerie[modifier | w]
La TDM cérébrale C- et l’IRM cérébrale classique sont strictement normales en cas de TCCL. À ce jour, les études n’ont pas démontrées de résultats uniformes dans les changements structuraux du cerveau pour diagnostiquer une commotion cérébrale.[3] La TDM de la tête et de la colonne cervicale si pertinent sont les modalités diagnostiques de choix lors de l'évaluation initiale des patients souffrant d'un TCC, car elle est souvent facilement et rapidement disponible.
5.2.1 Indication d'imagerie chez l'adulte[modifier | w]
La Canadian CT Head rule a été développé pour sélectionner les patients chez qui une imagerie cérébrale est recommandée.[16]
S'il y a la présence de l'un des éléments suivants, la règle de décision clinique ne peut s'appliquer (critère d'exclusion)[17][16] :
- un GCS < 13
- un patient de moins de 16 ans (le PECARN s'applique alors)
- l'absence de perte de conscience, d'amnésie ou de désorientation
- l'absence d'histoire de traumatisme
- un déficit neurologique focalisé (une TDM est recommandée d'emblée)
- une instabilité hémodynamique (une TDM est recommandée d'emblée)
- une fracture crânienne ouverte ou enfoncée (une TDM est recommandée d'emblée)
- la prise d'anticoagulants ou une coagulopathie (une TDM est recommandée d'emblée)
- un patient ayant eu une crise convulsive après le trauma (une TDM est recommandée d'emblée).
En présence d'un seul des critères suivants, une TDM est recommandée.
Critère | |
---|---|
Risque élevé | Vomissements ≥ 2 épisodes |
Âge > 65 ans | |
Glasgow < 15 (2 heures après la blessure) | |
Tout signe de fracture de la base du crâne | |
Fracture crânienne ouverte ou déprimée soupçonnée | |
Risque modéré | Mécanisme dangereux
|
Amnésie rétrograde jusqu'à 30 minutes ou plus |
En l'absence de critère d'exclusion, si le patient n'a pas de critères de risque élevé ou moyen, la TDM de la tête n'est pas recommandée.
5.2.2 Indication d'imagerie chez l'enfant[modifier | w]
Pour les patients pédiatriques, le meilleur outil de décision pour déterminer le besoin de la TDM est la règle de décision du PECARN[18]. La radiographie simple du crâne n'est pas recommandée. [8]
< 2 ans | 2 ans ou plus | Intervention | |
---|---|---|---|
Risque élevé | Glasgow < 15 | TDM recommandée | |
Altération de l'état mental
| |||
Tout signe de fracture de la base du crâne ou de la boîte crânienne | |||
Risque modéré | Perte de conscience de plus de 5 secondes | Perte de conscience | Observation ou TDM |
Hématome non frontal | Vomissements récurrents | ||
Comportement anormal selon les parents | Céphalées sévères | ||
Mécanisme grave de blessure
|
Mécanisme grave de blessure
|
Si le patient ne répond à aucun des critères mentionnés ci-dessus, alors le clinicien peut libérer l'enfant en toute sécurité sans réaliser d'imagerie cérébrale.
6 Approche clinique[modifier | w]
6.1 Outils d'évaluation des TCCL[modifier | w]
- SCAT5[19]
- Pour les TCCL en lien avec le sport, il existe le SCAT5, un outil d'évaluation standardisé des TCCL. Cet outil permet d'évaluer rapidement les athlètes de 13 ans et plus.
- Pour les athlètes de 12 ans et moins, il existe le SCAT5 pour enfants.
- Si un TCCL est suspecté, le joueur doit être retiré du jeu afin d'effectuer l'évaluation du SCAT5 hors terrain pour déterminer s'il y a présence d'un TCCL. Par contre, à noter que toute personne chez qui un TCCL est suspecté ne devrait pas retourner au jeu la journée même, et ce, même si le SCAT5 s'avère normal. L'utilité de cet outil clinique devient significativement moins fiable trois à cinq jours après la blessure, où il peut alors servir comme outil de suivi des symptômes.
- L'AQMSE propose un outil de suivi des symptômes post-traumatisme craniocérébrale. Il est utile de demander aux patients de remplir ce document initialement (peu après le traumatisme initial), puis de le remplir juste avant chaque visite avec un professionnel de la santé. Ceci permet de faire un suivi objectif de l'amélioration des symptômes post-commotionnels.
6.2 Différencier la sévérité des TCC[modifier | w]
En résumé, selon la gravité du TCC, on peut s'attendre à retrouver les caractéristiques suivantes.
Gravité | Durée de la perte ou de l’altération de la conscience | GCS obtenu à l’urgence ou 30 minutes après le TCC | Lésions à l'imagerie
(fracture ou lésion intracrânienne) |
Examen neurologique (signes focaux) | Amnésie post-traumatique |
---|---|---|---|---|---|
Léger | Entre 0 et 30 minutes | 13-15 | Peut être positive ou négative | Peut être positif | Variable, mais ≤ 24 heures |
Modéré | Généralement entre 30 minutes et 6 heures, mais < 24 heures | 9-12 | Généralement positive | Positif | Variable, mais généralement entre 1 et 14 jours |
Grave | Souvent > 24 heures à plusieurs jours, mais obligatoirement > 6 heures | 3-8 | Positive | Positif | Plusieurs semaines |
7 Diagnostic[modifier | w]
Selon l'INESSS, les trois critères suivants doivent être présents pour diagnostiquer un TCCL[20] :
- un mécanisme lésionnel compatible (accélération-décélération, impact sur le crâne, vélocité, protection, éjection, etc.)
- à l'évaluation clinique, l'objectivation d'au moins un des éléments suivants :
- une période d'altération de l'état de conscience (confusion ou désorientation)
- une perte de conscience de 30 minutes ou moins
- l'amnésie post-traumatique de 24 heures ou moins
- des signes neurologiques transitoires ou localisés, une convulsion ou une lésion intracrânienne ne nécessitant pas une intervention chirurgicale
- lors de l'évaluation à l'urgence, 30 minutes ou plus après l'accident, un Glasgow entre 13 et 15.
8 Diagnostic différentiel[modifier | w]
Le diagnostic différentiel d'un TCC peut comprendre plusieurs entités cliniques, certaines pouvant avoir des symptômes similaires au TCCL et d'autres à rechercher lors de présentations plus atypiques (soit en l'absence de trauma crânien initial ou lorsque le patient n'évolue pas tel qu'attendu) [7] :
- l'épilepsie (ex: post-ictal) et le status epilepticus aconvulsif
- la migraine
- l'encéphalopathie hépatique
- l'hypoperfusion cérébrale (choc)
- le trouble d'adaptation ou un trouble anxio-dépressif
- des maladies systémiques :
- les désordres métaboliques
- le délirium
- l'intoxication ou le sevrage à une substance
- l'hypertension maligne
- l'acidocétose diabétique ou l'hypoglycémie
- des processus intracrâniens :
9 Traitement[modifier | w]
Il est sécuritaire de retourner toute personne avec un TCCL à son domicile après une évaluation à l'hôpital ou à la clinique si ces critères sont remplis [8]:
- une absence de facteur de risque nécessitant une imagerie ou un résultat d'imagerie normal
- un état mental normal ou une amélioration clinique des symptômes
- une absence de signaux suggérant une observation prolongée :
- une intoxication à l'alcool ou aux drogues
- un polytraumatisme associé au TCCL
- un Glasgow anormal persistant ou un déficit neuro-focal
- des vomissements et/ou une céphalée sévère
- une coagulopathie connue
- un âge supérieur à 65 ans.
Il est recommandé de suivre les étapes suivantes pour prendre en charge un TCCL, soit[21][22][9] :
- la période de repos initial
- la reprise des activités intellectuelles (la reprise des activités intellectuelles doit être complète avant de retourner aux activités sportives)
- la reprise des activités sportives.
Comme principe général, il est important de souligner qu'ill est recommandé d'attendre au moins 24 heures entre chaque étape : si les symptômes reviennent ou s'empirent, il vaut mieux retourner à l'étape précédente.
9.1 Période de repos initial[modifier | w]
À la suite d'un TCCL, il est important d'avoir une période de repos de 24-48 h dans lequel on applique les conseils suivants :
- rester dans un milieu calme
- éviter l'exposition aux écrans
- éviter le repos au lit complet, car cela semble nuire à la récupération
- limiter les activités qui demandent de la concentration ou de la réflexion
- limiter l'activité physique aux activités de la vie quotidienne (ex : cuisiner, s'habiller, etc.)
- une activité physique de faible intensité sous le seuil symptomatique peut être effectuée selon tolérance (ex: marche d'une durée de dix minutes)
- répondre aux besoins physiologiques du corps en matière d'alimentation et hydratation
- éviter l'alcool, les drogues, les boissons stimulantes et les médicaments favorisant le sommeil
- ne pas conduire pour un minimum de 24 heures.
Une fois la période initiale de repos complétée, la reprise graduelle des activités physiques et intellectuelles peut se faire simultanément, en autant que les symptômes ne s'empirent pas. La présence de symptômes légers est normale pendant l'activité. Par contre, si les symptômes s'empirent, il est important de prendre une journée de repos avant de poursuivre avec la reprise graduelle des activités.
9.2 Reprise des activités intellectuelles[modifier | w]
Étape | Niveau d'activité intellectuelle | Description |
---|---|---|
Étape 1 | Début d'activité intellectuelle à domicile | Début d'activité intellectuelle à domicile
|
Étape 2 | Reprise graduelle des activités structurées (école, travail, loisir) à temps partiel | Reprise graduelle des activités structurées (école, travail, loisir) à temps partiel
|
Étape 3 | Reprise des activités à temps plein (avec des mesures d'adaptation au besoin) | Reprise des activités à temps plein (avec des mesures d'adaptation au besoin)
|
Étape 4 | Retour complet | Retour complet aux activités intellectuelles sans mesures d'adaptation |
9.3 Reprise des activités sportives[modifier | w]
Étape | Niveau d'activité physique | Description |
---|---|---|
Étape 1 | Activités très légères |
|
Étape 2 | Activités aérobiques individuelles légères |
|
Étape 3 | Exercices individuelles spécifiques |
|
Étape 4 | Exercices ou entrainements plus exigeant avec ou sans coéquipiers |
|
Étape 5 | Entrainement sans restriction |
|
Étape 6 | Retour complet à la compétition |
|
9.4 Approches pharmacologiques[modifier | w]
Il existe peu de données probantes en lien avec l'utilisation d'une médication pour diminuer les symptômes liés à la commotion. L'utilisation d'une pharmacothérapie dans les premières étapes de rétablissement peut masquer l'exacerbation des symptômes. Il faut alors être vigilant avant d'accorder le retour au jeu complet si une médication est prise. [8][19]
10 Suivi[modifier | w]
- l'ensemble des milieux de références pour les TCC dans les différentes régions du Québec
- un formulaire d'évaluation et de suivi des symptômes standardisé (Rivermead post-concussion symptoms questionnaire)
- un protocole de retour aux activités physiques et intellectuelles.
Toute l'information par rapport à la reprise des activités intellectuelles et des activités physiques et sportives devrait être donné au patient tant de vive voix que par écrit. Le site internet de l'INESSS section TCCL contient d'ailleurs de nombreuses ressources pour les patients (pamphlet, vidéo). L'application québécoise gouvernementale TCCL-MTBI offre également différents outils pour les professionnels et les patients, dont la possibilité d'envoyer par courriel la documentation. La période informative vise à expliquer la pathologie, guider et rassurer le patient par rapport au processus normal de rétablissement et de symptômes ainsi qu'à bien rappeler l'importance de la reprise graduelle des activités [2][8].
L'outil SCAT5 ou Rivermead post-concussion symptoms questionnaire peuvent être administrés avant chaque visite médicale pour être en mesure de faire un suivi systématique des symptômes. Ceci facilite les rencontres médicales.
Un suivi auprès d'un professionnel de la santé est nécessaire chez les athlètes avant que ceux-ci reprennent les activités à risque de contact, de collision ou de chute.[9]
10.1 Symptômes persistants[modifier | w]
Ce serait au moins 15 % des personnes ayant subi une commotion cérébrale qui présenterait des symptômes persistants après le délai habituel de trois mois. Certains facteurs peuvent prédisposer à une période de récupération plus lente [2][8][3]:
- des commotions cérébrales antérieures multiples
- un profil migraineux pré-existant
- la présence d'un trouble anxieux ou d'un trouble dépressif caractérisé avant la blessure
- le sexe féminin
- la quantité et l'intensité des symptômes post-commotionnels.
Un suivi à plus long terme devrait être effectué chez les patients qui présentent des signes ou symptômes persistants de TCCL. Cela peut être lié à des éléments confondants ou coexistants tels qu'une atteinte au niveau de la biomécanique cervicale, une atteinte vestibulaire, des facteurs psychosociaux, un diagnostic de trouble de l'humeur associé ou un processus de douleur chronique. Une référence à d'autres professionnels peuvent alors être recommandée. Il peut être judicieux de référer ces patients en phase subaiguë, soit dès quatre semaines après le traumatisme, aux professionnels suivants :
- une évaluation en physiothérapie pour évaluer la région cervicale et éliminer une atteinte vestibulaire périphérique
- une évaluation en kinésiologie pour établir un programme d'exercice aérobique
- une évaluation en psychologie pour l'utilisation d'une thérapie cognitivo-comportementale
- une référence dans une clinique spécialisée en neurotraumatologie (se référer à la section « milieux de références » dans l'application gouvernementale TCCL-MTBI pour la liste complète).
11 Complications[modifier | w]
Rarement, un TCCL peut mener à certaines complications, notamment [23]:
- le syndrome de second impact[note 6]
- le syndrome post-commotionnel
- les troubles neurocognitifs aussi appelé l'encéphalopathie traumatique chronique (dans les cas de TCCL répétés)
- les déficits neurologiques
- la convulsion.
Certaines personnes resteront avec des séquelles à long terme suite à leur TCCL :
- la difficulté d'attention ou de concentration
- la fatigue chronique
- la céphalée post-traumatique
- l'acouphène.
12 Évolution[modifier | w]
La majorité des patients ayant subi un TCCL remarquent une diminution des symptômes dans les premiers 10 à 14 jours suite au traumatisme et une disparition complète des symptômes après un mois. Par contre, certaines personnes ont des séquelles à plus long terme. Celles-ci peuvent durer plusieurs mois, voir des années. Quant à eux, les symptômes de TCCL chez les enfants s'estompent généralement après quatre semaines. [9]
13 Prévention[modifier | w]
La prévention est essentielle aux traumatismes cérébraux. Les collisions de véhicules à moteur, la cause la plus fréquente de traumatisme crânien, ne sont pas toujours évitables. Cependant, certaines mesures peuvent être prises pour réduire les risques, notamment le port de la ceinture de sécurité, la non-conduite sous l'influence de drogues ou d'alcool et l'utilisation de sièges d'appoint appropriés pour les enfants. Les cyclistes et les motocyclistes devraient être encouragés à porter un casque.[7]
Chez un patient ayant déjà subi un traumatisme crânien, il est important de ne pas reprendre ses activités tant qu'il ne s'est pas amélioré. Une personne qui retourne de façon prématurée s'expose à une prolongation de sa récupération et à risque d'un nouveau traumatisme. Des traumatismes craniocérébraux récurrents peuvent exposer les patients à des symptômes à vie, et il peut y avoir des effets cumulatifs et permanents. [2][8]
Il est suggéré de recommander l'arrêt d'un sport si une personne a :
- subi plus de trois TCCL
- des symptômes persistants
- une incapacité à retourner à temps complet aux études ou au travail.
Chez les patients qui ont déjà subi une blessure, la récupération post-traumatique est un processus difficile de récupération physique, mentale et émotionnelle. Les complications neurologiques et psychiatriques sont courantes. La prévention du suicide chez les patients qui ont subi un traumatisme crânien est également importante et les patients doivent toujours être encouragé à demander de l'aide. [7]
14 Notes[modifier | w]
- ↑ Hématome, lacération du cuir chevelu, une dépression du crâne
- ↑ Par la palpation de l'ensemble des bords osseux du visage, y compris l'orbite, le maxillaire, le nez et la mâchoire
- ↑ Le signe de Battle (ecchymoses derrière les oreilles), les yeux de raton laveur (ecchymoses sous les yeux), l'hémotympan et l'écoulement du LCR par le nez (rhinorrhée) ou l'oreille (otorrhée) sont les signes de fracture de la base du crâne.
- ↑ 4,0 et 4,1 Tous les types d'erreurs suivants sont considérés comme positifs pour les tests d'équilibre :
- mains écartés de la crête iliaque
- ouverture des yeux
- pas, trébuchement ou chute
- déplacement des hanches en abduction > 30 degrés
- soulèvement de l'avant-pied ou du talon
- abandon de la position pendant plus de 5 secondes.
- ↑ Toute provocation des symptômes (céphalée, étourdissement, nausées, sensation d'être dans le brouillard) est considéré comme étant positif.
- ↑ Survient lorsque le cerveau subit un 2e impact dans la période ou il est vulnérable suite au TCCL initial
15 Références[modifier | w]
- ↑ H. Audrit et E. de Guise, « Le traumatisme cranio-cérébral léger : les symptômes et la prise en charge », Journal de Réadaptation Médicale : Pratique et Formation en Médecine Physique et de Réadaptation, vol. 34, no 3, , p. 109–113 (ISSN 0242-648X, DOI 10.1016/j.jrm.2014.06.006, lire en ligne)
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 « Prise en charge des commotions cérébrales », sur lemédecinduquébec.org, (consulté le 17 février 2022)
- ↑ 3,0 3,1 3,2 et 3,3 « Lignes directrices sur les commotions cérébrales / traumatismes craniocérébraux légers et les symptômes prolongés », sur https://braininjuryguidelines.org/, 3e édition
- ↑ 4,0 et 4,1 « Acute milt traumatic brain injury (concussion) in adults », sur uptodate.com, (consulté le 17 février 2022)
- ↑ « Acute mild traumatic brain injury (concussion) in adults », sur Uptodate, fév. 2018.
- ↑ (en) Mayumi Prins, Tiffany Greco, Daya Alexander et Christopher C. Giza, « The pathophysiology of traumatic brain injury at a glance », Disease Models & Mechanisms, , dmm.011585 (ISSN 1754-8411 et 1754-8403, PMID 24046353, Central PMCID PMC3820255, DOI 10.1242/dmm.011585, lire en ligne)
- ↑ 7,0 7,1 7,2 7,3 et 7,4 Jenna M. Lizzo et Muhammad Waseem, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31751082, lire en ligne)
- ↑ 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 et 8,6 Marshall S, Bayley M, McCullagh S et coll. Guideline for concussion/mild traumatic brain injury and prolonged symptoms. 3e éd. Toronto : Ontario Neurotrauma Foundation ; 2018. 250 pages.
- ↑ 9,0 9,1 9,2 et 9,3 « Traumatisme craniocérébral léger », sur inesss.qc.ca (consulté le 17 février 2022)
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- ↑ 11,0 et 11,1 « Dépistage vestibulo-oculomoteur (VOMS) » (consulté le 30 avril 2022)
- ↑ (en) Anton Helman, « Pediatric Minor Head Injury and Concussion », sur Emergency Medicine Cases, (consulté le 30 avril 2022)
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- ↑ « Une lésion cérébrale méconnue associé à la pratique sportive », Forum Med Suisse,