Prurit (approche clinique)

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Prurit
Approche clinique

Caractéristiques
Symptômes discriminants Symptômes B
Signes cliniques discriminants
Lésion cutanée primaire, Lésion cutanée secondaire
Examens paracliniques
Urée, Créatinine, TSH, Bilan hépatique, Radiographie pulmonaire, Recherche de parasites dans les selles, Biopsie de peau, Grattage de peau, Culture de peau, Formule sanguine complète avec différentiel, ... [+]
Drapeaux rouges
Symptômes B, Ictère (signe clinique), Polyurie, polydipsie (approche clinique), Symptômes neurologiques focaux (symptôme), Douleur abdominale aiguë (approche clinique), Comportements sexuels à haut risque
Informations
Terme anglais Pruritus (approach to the patient)
Autres noms Démangeaison
Spécialités Dermatologie, gastro-entérologie, obstétrique

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Objectif du CMC
Prurit (85)

Le prurit est défini comme une sensation de démangeaison de la peau. Il peut être associé à une maladie d'ordre dermatologique ou être relié à une condition systémique sous-jacente. Le prurit se présente parfois de manière plus localisée, mais peut aussi être généralisé. On considère que le prurit est chronique s'il est présent depuis plus de 6 semaines.[1]

Cette page concerne le prurit cutané. Pour l'approche clinique des autres prurits, voir :

Étiologies

Les étiologies de prurit énumérées ci-dessous sont divisées en causes avec ou sans lésions cutanées [2]:

Étiologies du prurit
Avec lésions cutanées Sans lésions cutanées
Causes dermatologiques Causes dermatologiques xérose
Causes autoimmunes
Causes hématologiques
Causes hépatobiliaires
Causes infectieuses
Causes néoplasiques
Causes métaboliques et endocriniennes
Causes neurologiques
Autres causes

Physiopathologie

Le prurit origine des terminaisons nerveuses libres de la peau, particulièrement concentrées dans la région des poignets et des chevilles. La sensation de démangeaison est transmise par les fibres C de la corne dorsale de la moelle épinière par le moyen de la voie spinothalamique. Le prurit est exacerbé par l'inflammation de la peau, la température chaude ou sèche, la vasodilatation de la peau ainsi que les stresseurs psychologiques.

Plusieurs médiateurs chimiques peuvent être reliés au prurit. L'histamine relâchée par les mastocytes est une cause classique de démangeaison associée à des réactions allergiques. La sérotonine, quant à elle, est souvent associée au prurit accompagnant la polycythémie vraie, l'urticaire, la cholestase et le lymphome.[3]

Évaluation clinique

L'approche initiale pour l'évaluation d'un prurit devrait inclure une anamnèse complète accompagnée d'un examen physique afin de déterminer si la cause du prurit est d'origine dermatologique ou systémique. Dans le cas d'une lésion cutanée primaire, il est important d'effectuer un questionnaire dermatologique complet.

Facteurs de risque

Il est important d'évaluer les facteurs de risques suivants:

  • contact avec de nouveaux produits de peau: dermatite de contact
  • exposition à des solvants ou des produits nettoyants: dermatite de contact
  • prise de nouvelles médications
  • voyages récents

Questionnaire

Un des premiers éléments à questionner lorsqu'un patient se présente avec du prurit est la présence d'une lésion cutanée primaire; cette trouvaille oriente davantage le diagnostic vers une cause dermatologique. La distribution ainsi que la localisation de la démangeaison peuvent aussi aider à limiter le diagnostic différentiel.

En l'absence de lésion cutanée primaire, il devient important de questionner les éléments suivants:

Examen clinique

L'examen physique d'un prurit doit inclure un examen tégumentaire complet.

  • évaluer la présence de lésion cutanée primaire, ainsi que la forme et la localisation des lésions, indices importantes pour cibler une étiologie plus spécifique
  • évaluer la présence de lésions cutanées secondaires, soit des complications potentielles du prurit dû à l'action de grattage
    • des excoriations
    • des lésions nodulaires
    • une lichenification.

En l'absence de lésions cutanées, un examen physique général complet devient important pour chercher une cause systémique:

Examens paracliniques

Dans le cas d'une lésion cutanée primaire, l'évaluation de la lésion est souvent suffisante pour arriver à un diagnostic d'ordre dermatologique. Au besoin, des investigations dermatologiques supplémentaires peuvent aider à orienter le diagnostic:

Dans le cas d'une démangeaison en absence de lésion cutanée primaire, des investigations plus larges peuvent être effectuées pour dénicher une cause systémique, en fonction des trouvailles à l'examen physique:

Drapeaux rouges

Les drapeaux rouges sont[7]:

Traitement

Traitement symptomatique

Le consensus global est qu'avant de poursuivre avec des investigations plus poussées, un essai thérapeutique non-spécifique de deux semaines devrait être mis en place, puisque la cause la plus fréquente de prurit est la xérose. La prise en charge du prurit non-spécifique implique les éléments suivants:

  • mesures non-pharmacologiques
    • lubrifier fréquemment la peau: gelée de pétrole, crèmes lubrifiantes
    • diminuer l'utilisation de savons, d'irritants cutanées
      • se limiter au savon doux, sans parfum et hypoallergénique, deux à trois fois par semaine
      • limiter l’utilisation quotidienne du savon à l’aine et aux aisselles, donc éviter les jambes, les bras et le tronc
    • diminuer la fréquence de bains, et se limiter à des bains courtes à l'eau tiède
    • diminuer l'utilisation de vasodilatateurs: caféine, alcool, épices, eau chaude
    • éviter les environnements secs
  • traitements topiques antiprurigineux standards
  • traitements antiprurigineux pour le prurit réfractaire (p.ex., dermatite atopique sévère) : solution de Burow (pansements humides), botte d'Unna, émulsion de goudron
  • agents antiprurigineux systémiques

Traitement des étiologies

Après une anamnèse et un examen physique, en présence d'une lésion dermatologique primaire, il est souvent possible d'arriver à un diagnostic avec l'aide d'investigations dermatologiques plus poussées au besoin, comme mentionnées ci-haut. La cause sous-jacente doit donc être traitée.

En absence de lésion cutanée primaire, une fois la xérose éliminée, la cause la plus probable est systémique. En cas d'échec de l'essai thérapeutique, les investigations mentionnées ci-haut sont à entreprendre. Le traitement du prurit dû à une cause systémique est de traiter la cause systémique sous-jacente.[5]

Complications

Les complications associées au prurit sont surtout reliées à l'action de grattage qui s'en suit[5]:

Références

  1. « Pruritus », sur www.clevelandclinicmeded.com (consulté le 5 mai 2020)
  2. (en) « A Diagnostic Approach to Pruritus », sur aafp.org, (consulté le 9 mai 2020)
  3. (en) « Pruritus », sur aafp.org, (consulté le 9 mai 2020)
  4. 4,0 4,1 et 4,2 (en) « Diagnosis and treatment of pruritus », sur cfpc.ca (consulté le 14 juin 2020)
  5. 5,0 5,1 5,2 et 5,3 (en) « Pruritus », sur aafp.org (consulté le 14 juin 2020)
  6. (en) « Approach to Pruritus », sur British Medical Journal, (consulté le 30 décembre 2020)
  7. (en) « Itching », sur merckmanuals.com (consulté le 14 juin 2020)
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