« Cholécystite aiguë » : différence entre les versions

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| description_image = Cholécystite aiguë avec une cholélithiase visibles au TDM
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La cholécystite aiguë est l'inflammation de la vésicule biliaire.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Greta|nom1=Burmeister|prénom2=Sebastian|nom2=Hinz|prénom3=Clemens|nom3=Schafmayer|titre=[Acute Cholecystitis]|périodique=Zentralblatt Fur Chirurgie|volume=143|numéro=4|date=2018-08|issn=1438-9592|pmid=30134498|doi=10.1055/a-0631-9463|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30134498/|consulté le=2020-10-15|pages=392–399}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Karl|nom1=Walsh|prénom2=Ioannis|nom2=Goutos|prénom3=Baljit|nom3=Dheansa|titre=Acute Acalculous Cholecystitis in Burns: A Review|périodique=Journal of Burn Care & Research: Official Publication of the American Burn Association|volume=39|numéro=5|date=08 17, 2018|issn=1559-0488|pmid=29931066|doi=10.1093/jbcr/irx055|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29931066/|consulté le=2020-10-15|pages=724–728}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Atsushi|nom1=Kohga|prénom2=Kenji|nom2=Suzuki|prénom3=Takuya|nom3=Okumura|prénom4=Kimihiro|nom4=Yamashita|titre=Is postponed laparoscopic cholecystectomy justified for acute cholecystitis appearing early after onset?|périodique=Asian Journal of Endoscopic Surgery|volume=12|numéro=1|date=2019-01|issn=1758-5910|pmid=29577610|doi=10.1111/ases.12482|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29577610/|consulté le=2020-10-15|pages=69–73}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Mark W.|nom1=Jones|prénom2=Rafaella|nom2=Genova|prénom3=Maria C.|nom3=O'Rourke|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29083809|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK459171/|consulté le=2020-10-15}}</ref>  
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}}La '''cholécystite aiguë''' est l'inflammation de la [[Vésicule biliaire|vésicule biliaire]]<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Mark W.|nom1=Jones|prénom2=Rafaella|nom2=Genova|prénom3=Maria C.|nom3=O'Rourke|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29083809|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK459171/|consulté le=2020-10-15}}</ref>.


== Épidémiologie ==
== Épidémiologie ==
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}
La cholécystite aiguë survient aussi bien chez les hommes que chez les femmes et certaines populations y sont plus sujettes. Le risque de cholécystite aiguë est plus important chez les femmes, les patients obèses, les femmes enceintes et les patients dans la quarantaine. Une perte de poids drastique ou des maladies aiguës peuvent également augmenter le risque. La formation de calculs biliaires ([[cholélithiases]]) peut être associée à une prédisposition familiale. D'autres conditions qui provoquent la dégradation des cellules sanguines, comme la [[drépanocytose]], augmentent également l'incidence des calculs biliaires<ref name=":0" />.


== Étiologies ==
== Étiologies ==
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}
La cholécystite aiguë est causée par un {{Étiologie|nom=blocage du canal cystique}}. Cette obstruction peut être causée par une {{Étiologie|nom=cholélithiase}} : on parle alors de cholécystique aiguë calculeuse (95 % des cas<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Valerie|nom1=Halpin|titre=Acute cholecystitis|périodique=BMJ clinical evidence|volume=2014|date=2014-08-20|issn=1752-8526|pmid=25144428|pmcid=4140413|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25144428/|consulté le=2020-10-15}}</ref>). La maladie peut se manifester d'abord sous forme de coliques biliaires, soit des épisodes de douleur provoqués par le blocage transitoire du canal par les lithiases biliaires. Pour être considérée comme une cholécystite aiguë, la douleur doit durer plus de 6 h. Si aucune lithiase biliaire n'est identifiée, on peut conclure que c'est une [[Cholécystite aiguë acalculeuse|cholécystite aiguë acalculeuse]]<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Sung Pil|nom1=Yun|prénom2=Hyung-Il|nom2=Seo|titre=Clinical aspects of bile culture in patients undergoing laparoscopic cholecystectomy|périodique=Medicine|volume=97|numéro=26|date=2018-06|issn=1536-5964|pmid=29952986|pmcid=6039604|doi=10.1097/MD.0000000000011234|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29952986/|consulté le=2020-10-15|pages=e11234}}</ref><ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Thad|nom1=Wilkins|prénom2=Edward|nom2=Agabin|prénom3=Jason|nom3=Varghese|prénom4=Asif|nom4=Talukder|titre=Gallbladder Dysfunction: Cholecystitis, Choledocholithiasis, Cholangitis, and Biliary Dyskinesia|périodique=Primary Care|volume=44|numéro=4|date=2017-12|issn=1558-299X|pmid=29132521|doi=10.1016/j.pop.2017.07.002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29132521/|consulté le=2020-10-15|pages=575–597}}</ref><ref name=":0" />.
 
La cholécystite aigüe est causée par un blocage du canal cystique. Cette obstruction peut être causée par une lithiase; on parle alors de cholécystique aigüe calculeuse (95% des cas<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Valerie|nom1=Halpin|titre=Acute cholecystitis|périodique=BMJ clinical evidence|volume=2014|date=2014-08-20|issn=1752-8526|pmid=25144428|pmcid=4140413|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25144428/|consulté le=2020-10-15}}</ref>). La maladie peut s'annoncer avec des coliques biliaires dans les mois précédents, soit des douleurs provoquées par le blocage transitoire du canal par les lithiases biliaires. Pour que l'épisode soit considéré comme une cholécystite aigüe, la douleur doit durer > 6h. Si aucune lithiase biliaire n'est identifiée, c'est une cholécystite aiguë acalculeuse.<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Sung Pil|nom1=Yun|prénom2=Hyung-Il|nom2=Seo|titre=Clinical aspects of bile culture in patients undergoing laparoscopic cholecystectomy|périodique=Medicine|volume=97|numéro=26|date=2018-06|issn=1536-5964|pmid=29952986|pmcid=6039604|doi=10.1097/MD.0000000000011234|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29952986/|consulté le=2020-10-15|pages=e11234}}</ref><ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Thad|nom1=Wilkins|prénom2=Edward|nom2=Agabin|prénom3=Jason|nom3=Varghese|prénom4=Asif|nom4=Talukder|titre=Gallbladder Dysfunction: Cholecystitis, Choledocholithiasis, Cholangitis, and Biliary Dyskinesia|périodique=Primary Care|volume=44|numéro=4|date=2017-12|issn=1558-299X|pmid=29132521|doi=10.1016/j.pop.2017.07.002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29132521/|consulté le=2020-10-15|pages=575–597}}</ref><ref name=":0" />


Si les cholécystites aigües sont répétées, on parle alors de cholécystite chronique. Les causes sont la fibrose et le dysfonctionnement de la vésicule biliaire. <ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Application Chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR3Mnl1pTrDi5X__qhyZg7NX_01LkJ0jkgq-jDK45xNUPflIrbU7ZzjGfPw|site=|date=|consulté le=16 octobre 2020}}</ref>
Si les cholécystites aiguës sont récurrentes, on parle alors de cholécystite chronique. Cette dernière cause de la fibrose et un dysfonctionnement de la vésicule biliaire<ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Application Chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR3Mnl1pTrDi5X__qhyZg7NX_01LkJ0jkgq-jDK45xNUPflIrbU7ZzjGfPw|site=|date=|consulté le=16 octobre 2020}}</ref>.


== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Physiopathologie}}
La physiopathologie de la cholécystite aiguë repose sur l'occlusion du canal cystique ou sur un dysfonctionnement de la mécanique de vidange de la vésicule biliaire. Les calculs biliaires se forment à partir de divers composés tels que le bilirubinate ou le cholestérol. Ces composés augmentent la probabilité de cholécystite et de cholélithiase dans des conditions particulières telles que la [[drépanocytose]], où les globules rouges sont décomposés et forment un excès de bilirubine, provoquant ainsi des calculs pigmentés. Les patients présentant un surplus de calcium, comme dans le cas de l'[[hyperparathyroïdie]], sont susceptibles de développer des calculs calciques. De même, les patients présentant un taux de cholestérol trop élevé sont sujets à la formation de calculs de cholestérol. L'occlusion de la voie biliaire commune, comme dans le cas de néoplasies (ex. : [[cholangiocarcinome]]) ou de sténoses (ex. : [[Cholangite sclérosante|cholangite sclérosante]]) peut également entraîner une stase du flux biliaire et donc la formation de calculs biliaires<ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Erik Xavier|nom1=Apolo Romero|prénom2=Patricio Fernando|nom2=Gálvez Salazar|prénom3=Jorge Abdón|nom3=Estrada Chandi|prénom4=Fabricio|nom4=González Andrade|titre=Gallbladder duplication and cholecystitis|périodique=Journal of Surgical Case Reports|volume=2018|numéro=7|date=2018-07|issn=2042-8812|pmid=29992010|pmcid=6030904|doi=10.1093/jscr/rjy158|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29992010/|consulté le=2020-10-15|pages=rjy158}}</ref><ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Binit|nom1=Sureka|prénom2=Archana|nom2=Rastogi|prénom3=Amar|nom3=Mukund|prénom4=Shalini|nom4=Thapar|titre=Gangrenous cholecystitis: Analysis of imaging findings in histopathologically confirmed cases|périodique=The Indian Journal of Radiology & Imaging|volume=28|numéro=1|date=2018-01|issn=0971-3026|pmid=29692527|pmcid=5894319|doi=10.4103/ijri.IJRI_421_16|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29692527/|consulté le=2020-10-15|pages=49–54}}</ref><ref name=":0" />.
La physiopathologie de la cholécystite aigüe repose sur l'occlusion du canal cystique ou un dysfonctionnement de la mécanique de la vidange de la vésicule biliaire. Les calculs biliaires se forment à partir de divers matériaux tels que le bilirubinate ou le cholestérol. Ces matériaux augmentent la probabilité de cholécystite et de cholélithiase dans des conditions telles que la drépanocytose où les globules rouges sont décomposés formant un excès de bilirubine et formant des calculs pigmentés. Les patients présentant un calcium excessif, comme dans l'hyperparathyroïdie, peuvent former des calculs calciques. Les patients ayant un taux de cholestérol excessif peuvent former des calculs de cholestérol. L'occlusion de la voie biliaire commune telle que dans les néoplasmes ou les sténoses peut également conduire à une stase du flux biliaire provoquant la formation de calculs biliaires.<ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Erik Xavier|nom1=Apolo Romero|prénom2=Patricio Fernando|nom2=Gálvez Salazar|prénom3=Jorge Abdón|nom3=Estrada Chandi|prénom4=Fabricio|nom4=González Andrade|titre=Gallbladder duplication and cholecystitis|périodique=Journal of Surgical Case Reports|volume=2018|numéro=7|date=2018-07|issn=2042-8812|pmid=29992010|pmcid=6030904|doi=10.1093/jscr/rjy158|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29992010/|consulté le=2020-10-15|pages=rjy158}}</ref><ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Binit|nom1=Sureka|prénom2=Archana|nom2=Rastogi|prénom3=Amar|nom3=Mukund|prénom4=Shalini|nom4=Thapar|titre=Gangrenous cholecystitis: Analysis of imaging findings in histopathologically confirmed cases|périodique=The Indian Journal of Radiology & Imaging|volume=28|numéro=1|date=2018-01|issn=0971-3026|pmid=29692527|pmcid=5894319|doi=10.4103/ijri.IJRI_421_16|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29692527/|consulté le=2020-10-15|pages=49–54}}</ref><ref name=":0" />


Normalement, la bile est produite dans le foie et se déplace dans le canal biliaire pour être stockée dans la vésicule biliaire. Après avoir mangé certains aliments, en particulier les aliments épicés ou gras, la vésicule biliaire est stimulée pour vider la bile de la vésicule biliaire, à travers le canal cystique, le long du canal biliaire dans le duodénum. Ce processus facilite la digestion des aliments.<ref name=":0" />
Normalement, la bile est produite dans le foie et circule dans le canal biliaire pour être stockée dans la vésicule biliaire. Après avoir mangé certains aliments, en particulier provenant de repas copieux ou gras, la [[cholécystokinine]] stimule la vésicule biliaire pour qu'elle libère la bile par le canal cystique, et ensuite le long du canal biliaire jusqu'au duodénum. Ce processus facilite la digestion des aliments en augmentant les quantités d'enzymes digestives et de sels biliaires<ref name=":0" />.


La vésicule biliaire stocke non seulement la bile, mais elle peut également la concentrer. La bile concentrée est sensible aux précipitations formant des calculs lorsque l'homéostasie est perturbée, ce qui peut survenir en raison de la stase biliaire, de la sursaturation du foie en cholestérol et en lipides, de la perturbation du processus de concentration et de la nucléation des cristaux de cholestérol. <ref name=":0" />
La vésicule biliaire peut non seulement stocker la bile, mais aussi la concentrer. La bile concentrée est sensible aux précipitations formant des [[Cholélithiase|calculs]] lorsque l'homéostasie est perturbée, ce qui peut survenir en raison de la stase biliaire, de la sursaturation du foie en cholestérol et en lipides, de la perturbation du processus de concentration et de la nucléation des cristaux de cholestérol<ref name=":0" />.


Quelle que soit la cause du blocage, l'œdème de la paroi de la vésicule biliaire finira par provoquer une ischémie de la paroi et deviendra gangréneux. La vésicule biliaire gangréneuse peut être infectée par des organismes gazeux, provoquant une cholécystite emphysémateuse aiguë; toutes ces conditions peuvent rapidement mettre la vie en danger et la rupture a un taux de mortalité élevé. <ref name=":0" />
Quelle que soit la cause de ce blocage, l'œdème de la paroi de la vésicule biliaire finira par provoquer une ischémie de la paroi, laquelle entrera en nécrose pour éventuellement se perforer si la paroi est trop mince. La vésicule biliaire gangréneuse possiblement infectée par des organismes aérobes, peut engendrer une cholécystite emphysémateuse aiguë. Finalement, toutes ces conditions peuvent rapidement mettre la vie des patients en danger et mener à un taux de mortalité élevé lorsqu'il y a rupture de la paroi<ref name=":0" />.


== Présentation clinique ==
== Présentation clinique ==
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}
=== Facteurs de risque ===
=== Facteurs de risque ===
Les facteurs de risque de la cholécystite aigüe sont :<ref name=":0" />
Les facteurs de risque de la cholécystite aiguë sont<ref name=":0" /> :
* Femme
* être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=}}
* Grossesse
* la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=}}
* Être dans la quarantaine
* l'{{Facteur de risque|nom=âgé de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=}}
* Perte de poids importante
* une {{Facteur de risque|nom=Perte de poids (signe clinique)|RR=|quantité=importante|affichage=perte de poids importante}}
* Condition qui favorise la formation de calculs biliaires (ex: drépanocytose, hyperparathyroïdie, hypercholestérolémie)
* avoir des {{Facteur de risque|nom=cholélithiase|RR=|référence_RR=|affichage=cholélithiases}}
Pour la cholécystite acalculeuse, les facteurs de risques sont : <ref name=":12" />
* conditions qui favorisent la formation de calculs biliaires (ex. : {{Facteur de risque|nom=drépanocytose|RR=|référence_RR=}}, {{Facteur de risque|nom=hyperparathyroïdie|RR=|référence_RR=}}, {{Facteur de risque|nom=hypercholestérolémie|RR=|référence_RR=}}).
* Sepsis
Pour la cholécystite acalculeuse, les facteurs de risque sont<ref name=":12" /> :
* Être aux soins intensifs
* le {{Facteur de risque|nom=sepsis|RR=|référence_RR=}}
* Immunosuppression
* une {{Facteur de risque|nom=hospitalisation|autre=aux soins intensifs|affichage=hospitalisation aux soins intensifs}}
* Diabète
* l'{{Facteur de risque|nom=immunosuppression|RR=|référence_RR=}}
* Alimentation parentérale totale
* le {{Facteur de risque|nom=diabète sucré|RR=|référence_RR=}}
* Post-partum
* l'{{Facteur de risque|nom=alimentation parentérale|autre=exclusive|affichage=alimentation parentérale exclusive}}
* Stéroïdes
* la {{Facteur de risque|nom=période post-partum}}
* la {{Facteur de risque|nom=Corticostéroïdes systémiques|RR=|référence_RR=|affichage=prise de corticostéroïdes}}.


=== Questionnaire ===
=== Questionnaire ===
Voici les éléments à rechercher au questionnaire si suspicion d'une cholécystite aigüe : <ref name=":0" /><ref name=":12" />
Voici les éléments à rechercher au questionnaire en cas de suspicion d'une cholécystite aiguë<ref name=":0" /><ref name=":12" /> :
* Douleur abdominale progressive dans le quadrant supérieur droit
* une {{Symptôme|nom=douleur abdominale (symptôme)|localisation=quadrant supérieur droit|affichage=douleur abdominale au quadrant supérieur droit}} et/ou {{Symptôme|nom=douleur abdominale (symptôme)|localisation=épigastrique|affichage=épigastrique}}
* Douleur persistante plus de 24h
* une {{Symptôme|nom=Douleur dorsale (symptôme)|affichage=douleur référée au milieu du dos}} ou {{Symptôme|nom=Douleur à l'épaule (symptôme)|référence_Se=|référence_Sp=|référence_VPP=|référence_VPN=|référence_PLR=|affichage=à l'épaule}}
* Fièvre
* une {{Symptôme|nom=douleur abdominale (symptôme)|temps=> 6h|affichage=douleur persistante > 6h}}
* Ballonnement
* de la {{Symptôme|nom=fièvre|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* Augmentation des gaz
* un {{Symptôme|nom=ballonnement|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* Nausées et vomissements
* une {{Symptôme|nom=augmentation des gaz intestinaux|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* Douleur référée au milieu du dos ou à l'épaule
* des {{Symptôme|nom=nausée|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissement|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=vomissements}}
* Intolérance alimentaire, en particulier les aliments gras et épicés
* une {{Symptôme|nom=intolérance alimentaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}, en particulier les aliments gras et épicés (il peut y avoir un évènement alimentaire spécifique menant à la crise aiguë)
** Il peut y avoir un évènement alimentaire spécifique menant à la crise aigüe.  
* des {{Élément d'histoire|nom=antécédents d'épisodes semblables}}.


=== Examen clinique ===
=== Examen clinique ===
Voici des éléments qu'on peut retrouver à l'examen physique :<ref name=":0" />
Voici quelques éléments que l'on peut trouver à l'examen physique<ref name=":0" /> :
* Signe de Murphy (douleur abdominale supérieure droite avec palpation profonde)
* à l'{{Examen clinique|nom=examen de l'abdomen|indication=}}
* Fièvre.
** le {{Signe clinique|nom=signe de Murphy|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} (arrêt de l'inspiration lors de la palpation du rebord costal droit)
** une {{Signe clinique|nom=défense volontaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
** du {{Signe clinique|nom=ballonnement|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
** un {{Signe clinique|nom=empâtement au quadrant supérieur droit|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* de la {{Signe clinique|nom=fièvre|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* l'ictère est à rechercher (indice de complication de la cholécystite).
**  
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== Examens paracliniques ==
== Examens paracliniques ==
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}
=== Laboratoire ===
Les '''analyses sanguines''' suivantes sont utiles pour le diagnostic de la cholécystite aiguë<ref name=":12" />.
* la {{Examen paraclinique|nom=FSC|indication=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} (une {{Signe paraclinique|nom=leucocytose}} peut être présente, mais elle est parfois normale)
* les {{Examen paraclinique|nom=électrolytes|indication=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} et la créatininémie (pour l'état d'hydratation)
* le {{Examen paraclinique|nom=bilan hépatique}} (la {{Signe paraclinique|nom=bilirubine directe|autre=normale|affichage=bilirubine directe doit être normale}}, mais une légère {{Signe paraclinique|nom=enzymes hépatiques|affichage=augmentation des enzymes hépatiques|quantité=légère|augmentation=1}} est possible)
* l'{{Examen paraclinique|nom=amylase pancréatique|affichage=amylase}} ou la {{Examen paraclinique|nom=lipase pancréatique|affichage=lipase pancréatique}} (permet d'exclure une pancréatite si les enzymes sont normales)
En vue de l'intervention chirurgicale, certains examens paracliniques pourraient être nécessaires selon l'âge et les comorbidités du patient ({{Examen paraclinique|nom=INR}}, {{Examen paraclinique|nom=TCA}}, {{Examen paraclinique|nom=radiographie pulmonaire}}, {{Examen paraclinique|nom=ECG}}). Ils sont habituellement réalisés après que le diagnostic de cholécystite aiguë est établi.


Les '''examens sanguins''' suivants sont utiles pour le diagnostic de la cholécystite aigüe : <ref name=":12" />
=== Imagerie ===
* Bilan de base : formule sanguine complète, électrolytes
{| class="wikitable"
** Le décompte des globules blancs peut être normal.
|+Imageries de la cholécystite aiguë<ref name=":12" /><ref name=":10">{{Citation d'un article|prénom1=Javad|nom1=Tootian Tourghabe|prénom2=Hamid Reza|nom2=Arabikhan|prénom3=Ali|nom3=Alamdaran|prénom4=Hamid|nom4=Zamani Moghadam|titre=Emergency Medicine Resident versus Radiologist in Detecting the Ultrasonographic Signs of Acute Cholecystitis; a Diagnostic Accuracy Study|périodique=Emergency (Tehran, Iran)|volume=6|numéro=1|date=2018|issn=2345-4563|pmid=30009221|pmcid=6036519|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30009221/|consulté le=2020-10-15|pages=e19}}</ref><ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Gayatri|nom1=Joshi|prénom2=Kevin A.|nom2=Crawford|prénom3=Tarek N.|nom3=Hanna|prénom4=Keith D.|nom4=Herr|titre=US of Right Upper Quadrant Pain in the Emergency Department: Diagnosing beyond Gallbladder and Biliary Disease|périodique=Radiographics: A Review Publication of the Radiological Society of North America, Inc|volume=38|numéro=3|date=2018-05|issn=1527-1323|pmid=29757718|doi=10.1148/rg.2018170149|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29757718/|consulté le=2020-10-15|pages=766–793}}</ref><ref name=":0" />
* Bilan hépatique
!Imagerie
** Élévation des enzymes hépatiques
!Explications
** Il n'y a pas de signes de cholestase.
|-
* Bilan pancréatique : amylase et lipase pancréatiques
!{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|référence_Se=|référence_Sp=|référence_VPP=|référence_VPN=|référence_PLR=}}
** Permet d'exclure une pancréatite si les enzymes sont normales
|
* INR
* '''Meilleure technique pour l'évaluation initiale'''
* Ratio urée/créatinine
* Signes de cholécystite
** {{Signe paraclinique|nom=Paroi vésiculaire|quantité=> 4 mm|affichage=Paroi vésiculaire > 4 mm}}
** {{Signe paraclinique|nom=Liquide libre|affichage=Liquide libre périvésiculaire|localisation=périvésiculaire}}
** {{Signe paraclinique|nom=Infiltration de la graisse|affichage=Infiltration de la graisse périvésiculaire|localisation=périvésiculaire}}
** {{Signe paraclinique|nom=Calcul vésiculaire|affichage=Cholélithiase enclavée|localisation=enclavé}}
** Vésicule biliaire distendue ({{Signe paraclinique|nom=Vésicule biliaire distendue|affichage=> 8 cm longueur|quantité=> 8 cm longueur}}, {{Signe paraclinique|nom=Vésicule biliaire distendue|affichage=> 4 cm largeur|quantité=> 4 cm largeur}})
** {{Signe paraclinique|nom=Signe de Murphy radiologique|affichage=Signe de Murphy radiologique}}
|-
!{{Examen paraclinique|nom=Tomodensitométrie abdominopelvienne avec contraste|référence_Se=|référence_Sp=|référence_VPP=|référence_VPN=|référence_PLR=}}
|
* Beaucoup moins sensible pour les cholélithiases. Seulement 50 % des {{Signe paraclinique|nom=cholélithiase|affichage=lithiases sont calcifiées|qualité=calcifiée}} et donc visibles.


Les '''imageries''' suivantes peuvent être demandées en cas de suspicion de cholécystite aigüe : <ref name=":12" /><ref name=":10">{{Citation d'un article|prénom1=Javad|nom1=Tootian Tourghabe|prénom2=Hamid Reza|nom2=Arabikhan|prénom3=Ali|nom3=Alamdaran|prénom4=Hamid|nom4=Zamani Moghadam|titre=Emergency Medicine Resident versus Radiologist in Detecting the Ultrasonographic Signs of Acute Cholecystitis; a Diagnostic Accuracy Study|périodique=Emergency (Tehran, Iran)|volume=6|numéro=1|date=2018|issn=2345-4563|pmid=30009221|pmcid=6036519|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30009221/|consulté le=2020-10-15|pages=e19}}</ref><ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Gayatri|nom1=Joshi|prénom2=Kevin A.|nom2=Crawford|prénom3=Tarek N.|nom3=Hanna|prénom4=Keith D.|nom4=Herr|titre=US of Right Upper Quadrant Pain in the Emergency Department: Diagnosing beyond Gallbladder and Biliary Disease|périodique=Radiographics: A Review Publication of the Radiological Society of North America, Inc|volume=38|numéro=3|date=2018-05|issn=1527-1323|pmid=29757718|doi=10.1148/rg.2018170149|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29757718/|consulté le=2020-10-15|pages=766–793}}</ref><ref name=":0" />
* Utilité
* Radiographie de l'abdomen
** Suspicion de complication de la cholécystite (ex. : perforation, fistule)
** 15% des cholélithiases sont radio-opaques.
** Si le diagnostic est incertain, cette technique d'imagerie permet d'éliminer une autre pathologie
* '''Échographie :''' '''meilleur test pour l'évaluation initiale'''
|-
** Signes de cholécystite
!{{Examen paraclinique|nom=Scintigraphie hépatobiliaire|indication=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
*** Parois > 4mm
 
*** Liquide libre pourtour
(HIDA)
*** Infiltration graisse
|
*** Calcul enclavé
* Évaluation de la fonction de la vésicule biliaire et de l'obstruction du canal cystique
*** Vésicule biliaire distendue (> 8cm, > 4cm largeur)
* Indication : doute diagnostique à l'échographie ou au questionnaire
*** Murphy radiologique
* Permet d'exclure le diagnostic si la vésicule biliaire est normale après 4 h
* Tomodensitométrie 
* Avec l'utilisation de cholécystokinine (CCK), il est possible de calculer la fraction d'éjection (FE) de la vésicule biliaire. En l'absence de calculs biliaires, il est possible de diagnostiquer une cholécystite acalculeuse.
** Beaucoup moins sensible pour cholélithiases. Seulement 50% lithiases calcifiées sont visualisées.
** Dysmotilité si FE < 35 %
** Utilité :
* Le risque de faux positif s'élève à 40 % après 5 jours de jeûne.
*** Suspicion de complication de la cholécystite (perforation, fistule)
|-
*** Diagnostic incertain et éliminer autre pathologie
!{{Examen paraclinique|nom=Résonnance magnétique cholangiopancréatographique|indication=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* Scintigraphie hépatibiliaire (HIDA) : évaluation de la fonction de la vésicule biliaire et de l'obstruction du canal cystique
 
** Indication : doute diagnostic à l'échographie ou à l'histoire
(MRCP)
** Permet d'exclure le diagnostic si la vésicule biliaire est normale après 4h
|
** Avec l'utilisation de cholécystokinine (CCK), il est possible de calculer la fraction d'éjection (FE) de la vésicule biliaire. En l'absence de calculs biliaires, il est possible de diagnostiquer une cholécystite acalculeuse.
* Elle n'est pas utile pour le diagnostic de cholécystite. Cet examen est réservé en cas de suspicion de cholédocolithiase associée. Toutefois, les calculs dans la vésicule biliaire sont bien visibles.
*** Dysmotilité si FE < 35%
|-
** Le risque de faux positif s'élève à 40% après 5 jours de jeûne.  
!{{Examen paraclinique|nom=Radiographie de l'abdomen|indication=|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}}
* Résonnance magnétique cholangiopancréatographique (MRCP)
|
** N'est pas utile pour le diagnostic de cholécystite. Cet examen est réservé si suspicion de cholédocolithiase associée.  
* Utilité très limitée.
* 15 % des cholélithiases sont radio-opaques.
|}
<gallery>
Fichier:Echocholecystite.jpg|Échographie : cholécystite avec cholélithiase enclavée dans le col
Fichier:Acute cholecystitis CT 1.jpg|Tomodensitométrie démontrant une cholécystite (épaississement de la paroi, infiltration liquidienne)
Fichier:HIDA.jpg|HIDA scan démontrant une opacification de la vésicule biliaire ce qui exclus une cholécystite
</gallery>


== Approche clinique ==
== Approche clinique ==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Approche clinique}}
Lorsqu’un patient se présente pour une douleur à l’hypocondre droit et qu’une cholécystite aiguë est suspectée, il est important de rechercher des éléments clés au questionnaire. Des antécédents de colique biliaire et une douleur qui persiste pendant plusieurs heures mènent vers un diagnostic de cholécystite. Lors de l'examen physique, la présence du signe de Murphy nous renvoie aussi à ce diagnostic, car il s'agit d'un signe clinique spécifique à la cholécystite. La présence d’ictère indique une obstruction des voies biliaires due soit à une complication de la maladie, soit à un autre diagnostic des voies biliaires tel qu'une cholédocholithiase obstructive, une cholangite ou une pancréatite. De plus, le bilan hépatocellulaire doit être analysé puisqu'une hépatite pourrait également entraîner une hépatalgie. 


== Diagnostic ==
Afin de confirmer la suspicion clinique, la technique d’imagerie privilégiée est l’échographie. Une scintigraphie hépatobiliaire est rarement effectuée de nos jours, mais si celle-ci est réalisée et démontre une opacification de la vésicule biliaire, le diagnostic de cholécystite sera exclu. Si le diagnostic est incertain ou la suspicion clinique faible, d’autres pathologies peuvent être écartées à l'aide d'une tomodensitométrie. Cela permettrait aussi d’identifier des complications associées à l’inflammation de la vésicule biliaire, tels une fistule, un abcès ou une perforation.


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic}}On utilise les '''critères diagnostiques''' de Tokyo :<ref name=":7">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Masamichi|nom1=Yokoe|prénom2=Tadahiro|nom2=Takada|prénom3=Steven M.|nom3=Strasberg|prénom4=Joseph S.|nom4=Solomkin|titre=TG13 diagnostic criteria and severity grading of acute cholecystitis (with videos)|périodique=Journal of Hepato-Biliary-Pancreatic Sciences|volume=20|numéro=1|date=2013-01|doi=10.1007/s00534-012-0568-9|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1007/s00534-012-0568-9|consulté le=2020-10-18|pages=35–46}}</ref>
Des analyses sanguines sont aussi nécessaires pour évaluer les signes d’infection systémique, l’atteinte de certains organes, la sévérité de la cholécystite et pour préparer une éventuelle intervention chirurgicale.  
# Signe d'inflammation locale (ex : signe de Murphy, masse/sensibilité/douleur à l'hypocondre droit)
# Signe d'inflammation systémique (ex: fièvre, CRP augmentée, leucocytose)
# Image radiologique caractéristique
S'il y a un item dans le critère 1 et un item dans le critère 2, on parle alors de cholécystite suspectée.  


Si les 3 critères sont remplis, c'est une cholécystite confirmée.   
== Diagnostic ==
On utilise les '''critères diagnostiques''' de Tokyo<ref name=":7">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Masamichi|nom1=Yokoe|prénom2=Tadahiro|nom2=Takada|prénom3=Steven M.|nom3=Strasberg|prénom4=Joseph S.|nom4=Solomkin|titre=TG13 diagnostic criteria and severity grading of acute cholecystitis (with videos)|périodique=Journal of Hepato-Biliary-Pancreatic Sciences|volume=20|numéro=1|date=2013-01|doi=10.1007/s00534-012-0568-9|lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1007/s00534-012-0568-9|consulté le=2020-10-18|pages=35–46}}</ref> :
# des signes d'inflammation locale sont présents (ex. signe de Murphy, masse/sensibilité/douleur à l'hypocondre droit)
# des signes d'inflammation systémique sont présents (ex. fièvre, CRP augmentée, leucocytose)
# une image radiologique caractéristique.
En présence d'un élément du critère 1 et d'un élément du critère 2, il est alors question de cholécystite suspectée. Si les 3 critères sont réunis, il s'agit d'une cholécystite confirmée.   


La '''sévérité''' de la cholécystite est déterminée par la classification de Tokyo : <ref name=":7" />
La '''sévérité''' de la cholécystite est déterminée par la classification de Tokyo<ref name=":7" />.
* '''Grade 3''' : cholécystite aigüe sévère
{| class="wikitable"
** Associée à la dysfonction d'un ou plusieurs des organes ou systèmes suivants :  
|+Classification de Tokyo pour la sévérité de la cholécystite
*** Dysfonction cardiovasculaire : hypotension qui requière un traitement avec dobutamine ≥ 5 µg/kg/min ou avec norépinéphrine
! colspan="2" |Grade
*** Dysfonction neurologique : altération de l'état de conscience  
!Critères
*** Dysfonction respiratoire : ratio PaO<sub>2</sub>/FiO<sub>2</sub> < 300  
|-
*** Dysfonction rénale : oligurie, créatinine > 2,0 mg/dL
!Grade 1
*** Dysfonction hépatique: PT-INR > 1,5
!Légère
*** Dysfonction hématologique : plaquettes < 100 000/mm<sup>3</sup>
|
* '''Grade 2''' : cholécystite aigüe modérée
* Ne réponds pas aux critères de sévérité de grade 2 ni de grade 3
** Associée avec une des conditions suivantes
* Cholécystite aiguë chez un patient sans insuffisance organique et présentant des changements inflammatoires légers, dont le risque opératoire de cholécystectomie est faible.
*** Leucocytose (GB > 18 000/mm<sup>3</sup>)
|-
*** Masse abdominale palpable sensible dans le quadrant supérieur droit
!Grade 2
*** Durée des symptômes > 72h
!Modérée
*** Inflammation locale marqueée (cholécystite gangréneuse, abcès péricholécystique, abcès hépatique, péritonite biliaire, cholécystite emphysémateuse)
|Associée avec une des conditions suivantes :
* '''Grade 1''' : cholécystite aigüe légère
* Leucocytose (GB > 18 000/mm3)
** Ne répond pas aux critères de sévérité de grade 2 ni 3
* Masse abdominale palpable, sensible dans le quadrant supérieur droit
** Cholécystite aigüe chez un patient dans dysfonction organique et changements inflammatoires légers, dont le risque opératoire de cholécystectomie est faible.
* Durée des symptômes > 72h
* Inflammation locale marquée (cholécystite gangréneuse, abcès péricholécystique, abcès hépatique, péritonite biliaire, cholécystite emphysémateuse)
|-
!Grade 3
!Sévère
|Associée à l'insuffisance d'un ou plusieurs des organes ou systèmes suivants :
* Insuffisance cardiovasculaire : hypotension qui requière un traitement avec dobutamine ≥ 5 µg/kg/min ou avec norépinéphrine
* Insuffisance neurologique : altération de l'état de conscience
* Insuffisance respiratoire : ratio PaO2/FiO2 < 300
* Insuffisance rénale : oligurie, créatinine > 176 µmol/L
* Insuffisance hépatique: PT-INR > 1,5
* Insuffisance hématologique : plaquettes < 100 000/mm3
|}


== Diagnostic différentiel ==
== Diagnostic différentiel ==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic différentiel}}
Le diagnostic différentiel de la cholécystite aiguë est<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Greta|nom1=Burmeister|prénom2=Sebastian|nom2=Hinz|prénom3=Clemens|nom3=Schafmayer|titre=[Acute Cholecystitis]|périodique=Zentralblatt Fur Chirurgie|volume=143|numéro=4|date=2018-08|issn=1438-9592|pmid=30134498|doi=10.1055/a-0631-9463|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30134498/|consulté le=2020-10-15|pages=392–399}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Karl|nom1=Walsh|prénom2=Ioannis|nom2=Goutos|prénom3=Baljit|nom3=Dheansa|titre=Acute Acalculous Cholecystitis in Burns: A Review|périodique=Journal of Burn Care & Research: Official Publication of the American Burn Association|volume=39|numéro=5|date=08 17, 2018|issn=1559-0488|pmid=29931066|doi=10.1093/jbcr/irx055|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29931066/|consulté le=2020-10-15|pages=724–728}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Atsushi|nom1=Kohga|prénom2=Kenji|nom2=Suzuki|prénom3=Takuya|nom3=Okumura|prénom4=Kimihiro|nom4=Yamashita|titre=Is postponed laparoscopic cholecystectomy justified for acute cholecystitis appearing early after onset?|périodique=Asian Journal of Endoscopic Surgery|volume=12|numéro=1|date=2019-01|issn=1758-5910|pmid=29577610|doi=10.1111/ases.12482|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29577610/|consulté le=2020-10-15|pages=69–73}}</ref><ref name=":0" /> :  
 
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=appendicite}}
Le diagnostic différentiel de la cholécystite aiguë est<ref name=":1" /><ref name=":2" /><ref name=":3" /><ref name=":0" />:  
* la {{Diagnostic différentiel|nom=coliques biliaires}}
* Appendicite
* la {{Diagnostic différentiel|nom=cholangite}}
* Coliques biliaires
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=ischémie mésentérique}}
* Cholangite
* la {{Diagnostic différentiel|nom=gastrite}}
* Ischémie mésentérique
* la {{Diagnostic différentiel|nom=pancréatite}}
* Gastrite
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=ulcère peptique gastroduodénal}}
* Ulcère peptique gastroduodénal
* le {{Diagnostic différentiel|nom=syndrome du côlon irritable}}
* Syndrome du côlon irritable  
* le {{Diagnostic différentiel|nom=syndrome coronarien aigu}}
* Syndrome coronarien aigu
* la {{Diagnostic différentiel|nom=pneumonie de la base droite}}
* Pancréatite aigüe et chronique
* le {{Diagnostic différentiel|nom=syndrome de Mirizzi}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=néoplasie de vésicule biliaire}}
* le {{Diagnostic différentiel|nom=cholangiocarcinome}}
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=abcès sous-phrénique}}.


== Traitement ==
== Traitement ==
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}La prise en charge la plus appropriée de la cholécystite est la cholécystectomie laparoscopique. Les taux de morbidité et de mortalité sont faibles avec un rétablissement rapide. Cela peut également être fait avec une technique ouverte dans les cas où le patient n'est pas un bon candidat laparoscopique. Dans les situations où le patient est gravement malade et considéré comme un mauvais candidat chirurgical, il peut être traité avec un drainage percutané temporisant de la vésicule biliaire. Les cas plus légers de cholécystite chronique chez les patients considérés comme de mauvais candidats à la chirurgie pourraient être traités avec des régimes faibles en gras et en épices. Les résultats de ce traitement varient. Le traitement médical des calculs biliaires avec de l'ursodiol a également été signalé comme ayant eu un succès occasionnel.
=== Chirurgical ===
{| class="wikitable"
|+Traitements chirurgicaux recommandés
!Procédure
!Explications
|-
!{{Traitement|nom=Cholécystectomie|autre=laparoscopique|affichage=Cholécystectomie laparoscopique}}
|
* La prise en charge la plus appropriée de la cholécystite est la cholécystectomie dans l'objectif d'éviter la récurrence de cholécystite.


'''TRAITEMENT<ref name=":12" />'''
* Indications :  
* Prise en charge (Tokyo 2007)
** Cholécystite légère à modérée avec un début des symptômes < 72 h
IMAGE
** Complications suspectées (emphysème, gangrène, perforation), mais sans instabilité hémodynamique ou contre-indication chirurgicale (ex. : risque chirurgical élevé)
* MÉDICAL:
** Échec au traitement médical
** Indications :
** Cholécystite acalculeuse
*** > 72h de symptômes
*** Chirurgie rarement effectuée en aigu, car le risque chirurgical est souvent prohibitif chez ces patients. Une cholécystite aiguë acalculeuse n'est pas non plus une indication de cholécystectomie élective.
*** Risque chirurgical trop élevé
**[[Colique biliaire]] à répétition ou crescendo
** Tx de support liquidien + NPO
* Traitement antibiotique préopératoire à cesser après la chirurgie
** Antibiotiques
* Il est possible de faire la chirurgie de manière précoce (< 72h de symptômes) ou retardée (6 à 12 semaines plus tard) si l'épisode index a une contre-indication à la chirurgie (ex. : délai de consultation, anticoagulation, non-disponibilité du plateau technique).
*** Donnés la majorité du temps, malgré que ce soit un processus inflammatoire (40-50% de surinfection)
|-
*** Clairement indiqué si Sx de sepsis (cholécystite modérée à sévère), ischémie, gangrène, pt âgé, diabétique, immunosupprimé
!{{Traitement|nom=Cholécystostomie|affichage=Cholécystostomie}}
**** +/- clair pour cholécystite légère sans FR ci-haut
|
*** Choix (recommandation INESS 2012)
* La {{Traitement|nom=cholécystostomie}}, soit le drainage de la vésicule biliaire, est aussi une option de traitement possible dans certaines situations'''<ref name=":12" />'''. L'objectif est de retirer le liquide infecté à l'intérieur de la vésicule biliaire.
**** Couverture des entérobactéries recommandée
**** Couverture de l’entérocoque non nécessaire
**** Couverture des anaérobies recommandée en présence d’anastomose entre les voies biliaires et le tube digestif
**** Exemples :
***** Simple : Ancef, Mefoxin, Ertapenem ou Céphalo+Flagy ou Cipro + Flagyl
***** Sévère : Tazo, Méro ou Imipenem
**** Durée : 4-7 jours (selon INESS)
***** Arrêt si pas T, GB N, HD stable x 48h
***** Pas nécessaire relais PO, mais peut être fait
** Cholécystostomie
*** Indications
**** Echec au tx médical (atb seul)
**** Maladie sévère (complications, organ failure donne risque chx prohibitif)
**** Cholécystite acalculeuse (modalité de choix, car risque chx souvent prohibitif)
***** Tx atb seul souvent insuffisant pour prévenir complications
**** Temporiser lorsque risque chx très élevé
*** Voie d’approche
**** Percutanée = de choix
**** Endoscopique
***** Décrite si C-I à percutané (position, coagulopathie, etc)
*** Management
**** Cholangio à 3 semaines
***** Retrait si : flot duodénal, ø lithiase
***** Sinon :
****** Laisser en place et refaire cholangio à 3 semaines
**** Lithiasique = chx élective
***** (surtout si le pt ne peut subir le stress physiologique d’une autre crise)
**** Acalculeuse = ø chirurgie


* CHIRURGICAL
* Indications :
** Indications :
** Échec au traitement médical (antibiotique seul)
*** Légère à modérée
** Maladie sévère (complications, défaillance organique)
*** Complications suspectées (emphysèeme, gangrène, perforation) * mais sans instabilité HD ou C-I chx (ex. risque chx élevé)
** Cholécystite acalculeuse (modalité de choix, car risque chirurgical souvent prohibitif de cholécystectomie)a
*** Échec au tx médical
*** Traitement antibiotique seul souvent insuffisant pour prévenir des complications
*** ''Cholécystite acalculeuse (rare, car risque chx est souvent prohibitif chez ces patients)''
** Temporiser lorsque le risque chirurgical est très élevé
** Tx antibiotique pré-op (cesser après chirurgie)
* La voie d'approche privilégiée est celle percutanée transhépatique (plutôt que transpéritonéal). Si elle est contre-indiquée (coagulopathie, position), l'endoscopie est possible, mais cette approche est très peu utilisée car elle requiert les services d'endoscopistes hyperspécialisés. Il est possible de pratiquer une cholécystostomie chirurgicale par laparoscopie ou laparotomie s'il est trop dangereux de procéder à la cholécystectomie complète (risques de traumatisme des voies biliaires ou risque hémorragique élevé).
** Timing
* Suivi :
*** '''<72h de Sx, sinon = tx médical'''
** Faire une [[cholangiographie]] 3 semaines après l'intervention.
**** Diminue les complications, conversion et difficultés techniques
** Selon le résultat :
*** Précoce (<72h) vs retardée (6-12sem)  équivalent
*** Retirer le drain s'il y a un flot duodénal et l'absence de lithiase.
**** Aug conversion avec chx précoce ont été suggérées
*** Si les conditions ne sont pas remplies pour le retrait du drain, refaire une cholangiographie 3 semaines plus tard.
**** M/A (n=375) et 2RS : ø changement M&M, aug durée séjour avec chx retardée, ø diff conversion significative
*** On procède ensuite à la cholécystectomie élective avec ou sans le drain.
*** '''Donc, si risque chx ok et présentation précoce, cholécystectomie LSC = tx de choix'''
|}
** Technique (cf. Cholélithiase) faire hyperlien
[[File:X-ray with contrast of a percutaneous gallbladder drain.jpg|thumb|[[Cholangiographie]] antégrade par drain de cholécystostomie (flèche jaune) : vésicule biliaire (rouge), cholélithiases (bleu), cholédoque (vert), ampoule (blanc), duodénum (jaune)]]
=== Médical ===
À l'occasion, un '''traitement médical''' est préconisé'''<ref name=":12" />'''.
* Le traitement médical est indiqué si la durée des symptômes est de > 72 h ou que le risque chirurgical est trop élevé.
* Le patient est gardé {{Traitement|nom=NPO}}, un {{Traitement pharmacologique|nom=soluté|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|route=IV|duration=}} est administré pour les besoins d'entretien et des antibiotiques IV sont débutés dans le but de traiter la surinfection.
** Les antibiotiques IV sont données la majorité du temps, malgré que ce soit un processus inflammatoire (40-50 % de surinfection). Le rôle des antibiotiques est plus ou moins claire pour la cholécystite légère sans facteur de risque.
** Les antibiotiques sont clairement indiqués en cas de symptômes de sepsis (cholécystite modérée à sévère), d'ischémie, de gangrène, de diabète, d'immunodéficience ou pour les patients âgés.
** Les antibiotiques à large spectre sont recommandés.
*** La couverture des entérobactéries est recommandée. La couverture de l’entérocoque n'est pas nécessaire. La couverture des anaérobes est recommandée en présence d’anastomoses entre les voies biliaires et le tube digestif.
*** Plusieurs régimes antibiotiques peuvent être raisonnables.
**** Cholécystite légère
***** [{{Traitement pharmacologique|nom=Céfazoline|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|duration=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=Céfoxitin|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|duration=|route=}}, {{Traitement pharmacologique|nom=Ertapénème|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|duration=|route=}} ou {{Traitement pharmacologique|nom=Céphalosporine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|duration=|route=}}] + {{Traitement pharmacologique|nom=Métronidazole|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|duration=|route=}}
***** {{Traitement pharmacologique|nom=Ciprofloxacine|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|duration=|route=}} + Métronidazole (si suspicion d'atteinte anaérobes)
**** Cholécystite sévère
***** {{Traitement pharmacologique|nom=Pipéraciline-tazobactam|dose=|commercial_name1=|units=|frequency=|duration=|route=}}
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*** La durée du traitement est de 4 à 7 jours. Les antibiotiques IV peuvent être arrêtés lorsqu'il n'y a plus de fièvre, que les globules blancs sont normaux et que le patient est hémodynamiquement stable depuis > 48 h. Le relais per os est alors optionnel.


== Suivi ==
== Suivi ==
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}Une fois la vésicule biliaire retirée, la plupart des patients peuvent recevoir leur congé le même jour.<ref name=":0" />
Une fois la vésicule biliaire retirée, la plupart des patients peuvent recevoir leur congé le jour même lorsque ceux-ci sont opérés en électif<ref name=":0" />. Le patient est autorisé à sortir le lendemain s'il a subi une opération d'urgence et que la situation clinique était légère ou modérée.


La douleur est minime et peut être gérée par des analgésiques en vente libre. Le patient peut se plaindre d'une douleur à l'épaule sévère due à la rétention de CO2 résultant d'une insufflation laparoscopique et doit être expliqué que cette douleur se dissipera à mesure que le patient bouge et que le gaz est lentement absorbé, ce qui peut prendre jusqu'à trois jours.
La douleur est minime et peut être soulagée par des analgésiques en vente libre ou par des narcotiques faibles. Le patient peut se plaindre d'une douleur sévère à l'épaule due à la rétention de CO<sub>2</sub> résultant d'une insufflation laparoscopique ; il convient alors de lui expliquer que cette douleur se dissipera au fur et à mesure que le patient bougera et que le gaz sera lentement absorbé, ce qui peut prendre jusqu'à trois jours.


Avant de quitter l'hôpital, le patient doit être informé d'une éventuelle intolérance aux aliments gras, qui peut provoquer des ballonnements ou de la diarrhée. Cela peut être temporaire ou, à un certain degré, permanent, en raison de la diminution de la vitesse d'émulsification des graisses par la perte de la bile stockée dans la vésicule biliaire. La plupart des patients auront une régulation à la hausse de la production de bile par le foie et verront une amélioration des symptômes avec le temps. <ref name=":0" />
Avant de quitter l'hôpital, le patient doit être informé d'une possibilité d'intolérance aux aliments gras pouvant provoquer des ballonnements ou de la [[Diarrhée biliaire|diarrhée]]. Cela peut être temporaire ou, dans une certaine mesure, permanent, en raison de la diminution du taux d'émulsification des graisses par la perte de la bile stockée dans la vésicule biliaire. La plupart des patients verront la production de la bile par le foie augmenter et leurs symptômes s'améliorer avec le temps<ref name=":0" />. Le patient doit également être avisé qu'il doit consulter rapidement à nouveau s'il développe un ictère, de la fièvre ou une récidive de la douleur au quadrant supérieur droit.


Le temps de suivi est de 3 à 4 semaines après l'opération. <ref name=":0" />
Le suivi s'effectue de 3 à 4 semaines après l'opération<ref name=":0" />. Lors du suivi, il faut veiller à consulter le rapport de pathologie pour exclure un cancer de la [[Vésicule biliaire|vésicule biliaire]].


== Complications ==
== Complications ==
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Les complications de la cholécystite aiguë comprennent (à distinguer des complications opératoires)<ref name=":0" />'''<ref name=":12" />''' :
* Biliome, soit une collection de bile dans la cavité abdominale
* l'{{Complication|nom=abcès intra-abdominal}}
* Abcès intra-abdominal
* la {{Complication|nom=perforation de la vésicule biliaire}}
* Perforation de la vésicule biliaire
* le {{Complication|nom=syndrome de Mirizzi}}
* Lésion des voies biliaires
* l'{{Complication|nom=abcès hépatique}}
* Lésion hépatique
* la {{Complication|nom=fistule bilio-digestive}} et l'{{Complication|nom=iléus biliaire}}
* Blessure à l'intestin grêle
* le {{Complication|nom=sepsis}}
* Sepsis
* la {{Complication|nom=cholangite}}
* Calculs retenus dans le canal biliaire
*l'{{Complication|nom=empyème}}
* Saignement
*la {{Complication|nom=cholécystite emphysémateuse}}.
* Gangrène
*Empyème


== Évolution ==
== Évolution ==
 
Le patient opéré évolue habituellement bien et les complications chirurgicales sont peu fréquentes. La cholécystite ne peut pas récidiver avec une cholécystectomie. Si le patient est sous traitement médical uniquement, la résorption des symptômes est attendue dans les 48 à 72 h. Le patient pourra s'alimenter et la douleur devrait diminuer. Dans le cas contraire, il peut être nécessaire de faire drainer la vésicule biliaire par une cholécystostomie.
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== Prévention ==
== Prévention ==
 
Afin de réduire les risques de cholécystite, il faut agir sur les facteurs de risque modifiables de la formation de lithiases biliaires. La réduction de l'obésité et le maintien d'un poids santé sont des actions possibles. En cas de perte de poids, celle-ci doit se faire graduellement, soit 0,5 à 1 kg par semaine. Une alimentation faible en gras et riche en fibres permet aussi de réduire le risque de formation de lithiases<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Cholecystitis|url=https://www.mayoclinic.o20/10/2020rg/diseases-conditions/cholecystitis/symptoms-causes/syc-20364867|site=Mayo Clinic|date=28/08/2020|consulté le=20/10/2020}}</ref>.
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== Concepts clés ==
 
La cholécystite peut survenir chez les très jeunes et les très vieux, mais l'incidence la plus élevée se situe dans la quatrième décennie. Le mantra classique de «gras, quarante, fertile et flatulent» s'applique souvent. Les intolérances alimentaires sont généralement le facteur déclenchant des nausées, des vomissements et des ballonnements, mais à mesure que cette affection évolue, des symptômes persistants peuvent apparaître même lorsque le patient n'a pas mangé. Le traitement recommandé préféré est l'ablation de la vésicule biliaire. Dans le passé, cela se faisait par une incision de laparotomie ouverte. La cholécystectomie laparoscopique est maintenant la procédure de choix. Cette procédure a une faible mortalité et morbidité, un temps de récupération rapide (généralement une semaine) et de bons résultats. Parfois, les patients se présentent au praticien de soins primaires avec des symptômes bénins de cholécystite et de calculs biliaires. Cela peut présenter un défi pour le médecin de savoir quel est le traitement approprié. Une prise en charge médicale souvent conservatrice est recommandée. Cela inclurait une modification du régime alimentaire faible en gras et une éventuelle perte de poids. Malheureusement, pour les chirurgiens, ces patients se présentent souvent au service des urgences avec des symptômes de cholécystite aiguë et subissent une intervention chirurgicale urgente. Cette situation augmente également les taux de morbidité opératoire. Par conséquent, les chirurgiens généraux recommandent généralement aux patients de subir une cholécystectomie laparoscopique élective plus tôt que plus tard au cours de la maladie. D'autres considérations seraient le passage de calculs biliaires dans la voie biliaire, provoquant une obstruction biliaire et une possible pancréatite.<ref name=":0" />


== Références ==
== Références ==
{{Article de l'application de chirurgie générale|date=2020/10/14}}
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<references />
<references />

Version du 17 mai 2023 à 08:34

Cholécystite aiguë
Maladie

Cholécystite aiguë avec une cholélithiase visibles au TDM
Caractéristiques
Signes Signe de Murphy, Ballonnement, Défense volontaire, Empâtement au quadrant supérieur droit, Température corporelle élevée
Symptômes
Ballonnement, Nausée, Intolérance alimentaire, Augmentation des gaz intestinaux, Douleur abdominale , Vomissement , Douleur à l'épaule , Dorsalgie , Antécédents d'épisodes semblables, Température corporelle élevée
Diagnostic différentiel
Syndrome du côlon irritable, Appendicite, Gastrite, Abcès sous-phrénique, Syndrome coronarien aigu, Pneumonie de la base droite, Coliques biliaires, Ulcère peptique gastroduodénal, Syndrome de Mirizzi, Néoplasie de vésicule biliaire, ... [+]
Informations
Terme anglais Acute cholecystitis
Wikidata ID Q3682563
Spécialités Chirurgie générale, Gastro-entérologie, Médecine d'urgence, Médecine familiale

La cholécystite aiguë est l'inflammation de la vésicule biliaire[1].

Épidémiologie

La cholécystite aiguë survient aussi bien chez les hommes que chez les femmes et certaines populations y sont plus sujettes. Le risque de cholécystite aiguë est plus important chez les femmes, les patients obèses, les femmes enceintes et les patients dans la quarantaine. Une perte de poids drastique ou des maladies aiguës peuvent également augmenter le risque. La formation de calculs biliaires (cholélithiases) peut être associée à une prédisposition familiale. D'autres conditions qui provoquent la dégradation des cellules sanguines, comme la drépanocytose, augmentent également l'incidence des calculs biliaires[1].

Étiologies

La cholécystite aiguë est causée par un blocage du canal cystique. Cette obstruction peut être causée par une cholélithiase : on parle alors de cholécystique aiguë calculeuse (95 % des cas[2]). La maladie peut se manifester d'abord sous forme de coliques biliaires, soit des épisodes de douleur provoqués par le blocage transitoire du canal par les lithiases biliaires. Pour être considérée comme une cholécystite aiguë, la douleur doit durer plus de 6 h. Si aucune lithiase biliaire n'est identifiée, on peut conclure que c'est une cholécystite aiguë acalculeuse[3][4][1].

Si les cholécystites aiguës sont récurrentes, on parle alors de cholécystite chronique. Cette dernière cause de la fibrose et un dysfonctionnement de la vésicule biliaire[5].

Physiopathologie

La physiopathologie de la cholécystite aiguë repose sur l'occlusion du canal cystique ou sur un dysfonctionnement de la mécanique de vidange de la vésicule biliaire. Les calculs biliaires se forment à partir de divers composés tels que le bilirubinate ou le cholestérol. Ces composés augmentent la probabilité de cholécystite et de cholélithiase dans des conditions particulières telles que la drépanocytose, où les globules rouges sont décomposés et forment un excès de bilirubine, provoquant ainsi des calculs pigmentés. Les patients présentant un surplus de calcium, comme dans le cas de l'hyperparathyroïdie, sont susceptibles de développer des calculs calciques. De même, les patients présentant un taux de cholestérol trop élevé sont sujets à la formation de calculs de cholestérol. L'occlusion de la voie biliaire commune, comme dans le cas de néoplasies (ex. : cholangiocarcinome) ou de sténoses (ex. : cholangite sclérosante) peut également entraîner une stase du flux biliaire et donc la formation de calculs biliaires[6][7][1].

Normalement, la bile est produite dans le foie et circule dans le canal biliaire pour être stockée dans la vésicule biliaire. Après avoir mangé certains aliments, en particulier provenant de repas copieux ou gras, la cholécystokinine stimule la vésicule biliaire pour qu'elle libère la bile par le canal cystique, et ensuite le long du canal biliaire jusqu'au duodénum. Ce processus facilite la digestion des aliments en augmentant les quantités d'enzymes digestives et de sels biliaires[1].

La vésicule biliaire peut non seulement stocker la bile, mais aussi la concentrer. La bile concentrée est sensible aux précipitations formant des calculs lorsque l'homéostasie est perturbée, ce qui peut survenir en raison de la stase biliaire, de la sursaturation du foie en cholestérol et en lipides, de la perturbation du processus de concentration et de la nucléation des cristaux de cholestérol[1].

Quelle que soit la cause de ce blocage, l'œdème de la paroi de la vésicule biliaire finira par provoquer une ischémie de la paroi, laquelle entrera en nécrose pour éventuellement se perforer si la paroi est trop mince. La vésicule biliaire gangréneuse possiblement infectée par des organismes aérobes, peut engendrer une cholécystite emphysémateuse aiguë. Finalement, toutes ces conditions peuvent rapidement mettre la vie des patients en danger et mener à un taux de mortalité élevé lorsqu'il y a rupture de la paroi[1].

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque de la cholécystite aiguë sont[1] :

Pour la cholécystite acalculeuse, les facteurs de risque sont[5] :

Questionnaire

Voici les éléments à rechercher au questionnaire en cas de suspicion d'une cholécystite aiguë[1][5] :

Examen clinique

Voici quelques éléments que l'on peut trouver à l'examen physique[1] :

Examens paracliniques

Laboratoire

Les analyses sanguines suivantes sont utiles pour le diagnostic de la cholécystite aiguë[5].

En vue de l'intervention chirurgicale, certains examens paracliniques pourraient être nécessaires selon l'âge et les comorbidités du patient (INR, TCA, radiographie pulmonaire, ECG). Ils sont habituellement réalisés après que le diagnostic de cholécystite aiguë est établi.

Imagerie

Imageries de la cholécystite aiguë[5][8][9][1]
Imagerie Explications
Échographie abdominale
Tomodensitométrie abdominopelvienne avec contraste
  • Utilité
    • Suspicion de complication de la cholécystite (ex. : perforation, fistule)
    • Si le diagnostic est incertain, cette technique d'imagerie permet d'éliminer une autre pathologie
Scintigraphie hépatobiliaire

(HIDA)

  • Évaluation de la fonction de la vésicule biliaire et de l'obstruction du canal cystique
  • Indication : doute diagnostique à l'échographie ou au questionnaire
  • Permet d'exclure le diagnostic si la vésicule biliaire est normale après 4 h
  • Avec l'utilisation de cholécystokinine (CCK), il est possible de calculer la fraction d'éjection (FE) de la vésicule biliaire. En l'absence de calculs biliaires, il est possible de diagnostiquer une cholécystite acalculeuse.
    • Dysmotilité si FE < 35 %
  • Le risque de faux positif s'élève à 40 % après 5 jours de jeûne.
Résonnance magnétique cholangiopancréatographique

(MRCP)

  • Elle n'est pas utile pour le diagnostic de cholécystite. Cet examen est réservé en cas de suspicion de cholédocolithiase associée. Toutefois, les calculs dans la vésicule biliaire sont bien visibles.
Radiographie de l'abdomen
  • Utilité très limitée.
  • 15 % des cholélithiases sont radio-opaques.

Approche clinique

Lorsqu’un patient se présente pour une douleur à l’hypocondre droit et qu’une cholécystite aiguë est suspectée, il est important de rechercher des éléments clés au questionnaire. Des antécédents de colique biliaire et une douleur qui persiste pendant plusieurs heures mènent vers un diagnostic de cholécystite. Lors de l'examen physique, la présence du signe de Murphy nous renvoie aussi à ce diagnostic, car il s'agit d'un signe clinique spécifique à la cholécystite. La présence d’ictère indique une obstruction des voies biliaires due soit à une complication de la maladie, soit à un autre diagnostic des voies biliaires tel qu'une cholédocholithiase obstructive, une cholangite ou une pancréatite. De plus, le bilan hépatocellulaire doit être analysé puisqu'une hépatite pourrait également entraîner une hépatalgie.

Afin de confirmer la suspicion clinique, la technique d’imagerie privilégiée est l’échographie. Une scintigraphie hépatobiliaire est rarement effectuée de nos jours, mais si celle-ci est réalisée et démontre une opacification de la vésicule biliaire, le diagnostic de cholécystite sera exclu. Si le diagnostic est incertain ou la suspicion clinique faible, d’autres pathologies peuvent être écartées à l'aide d'une tomodensitométrie. Cela permettrait aussi d’identifier des complications associées à l’inflammation de la vésicule biliaire, tels une fistule, un abcès ou une perforation.

Des analyses sanguines sont aussi nécessaires pour évaluer les signes d’infection systémique, l’atteinte de certains organes, la sévérité de la cholécystite et pour préparer une éventuelle intervention chirurgicale.

Diagnostic

On utilise les critères diagnostiques de Tokyo[10] :

  1. des signes d'inflammation locale sont présents (ex. signe de Murphy, masse/sensibilité/douleur à l'hypocondre droit)
  2. des signes d'inflammation systémique sont présents (ex. fièvre, CRP augmentée, leucocytose)
  3. une image radiologique caractéristique.

En présence d'un élément du critère 1 et d'un élément du critère 2, il est alors question de cholécystite suspectée. Si les 3 critères sont réunis, il s'agit d'une cholécystite confirmée.

La sévérité de la cholécystite est déterminée par la classification de Tokyo[10].

Classification de Tokyo pour la sévérité de la cholécystite
Grade Critères
Grade 1 Légère
  • Ne réponds pas aux critères de sévérité de grade 2 ni de grade 3
  • Cholécystite aiguë chez un patient sans insuffisance organique et présentant des changements inflammatoires légers, dont le risque opératoire de cholécystectomie est faible.
Grade 2 Modérée Associée avec une des conditions suivantes :
  • Leucocytose (GB > 18 000/mm3)
  • Masse abdominale palpable, sensible dans le quadrant supérieur droit
  • Durée des symptômes > 72h
  • Inflammation locale marquée (cholécystite gangréneuse, abcès péricholécystique, abcès hépatique, péritonite biliaire, cholécystite emphysémateuse)
Grade 3 Sévère Associée à l'insuffisance d'un ou plusieurs des organes ou systèmes suivants :
  • Insuffisance cardiovasculaire : hypotension qui requière un traitement avec dobutamine ≥ 5 µg/kg/min ou avec norépinéphrine
  • Insuffisance neurologique : altération de l'état de conscience
  • Insuffisance respiratoire : ratio PaO2/FiO2 < 300
  • Insuffisance rénale : oligurie, créatinine > 176 µmol/L
  • Insuffisance hépatique: PT-INR > 1,5
  • Insuffisance hématologique : plaquettes < 100 000/mm3

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel de la cholécystite aiguë est[11][12][13][1] :

Traitement

Chirurgical

Traitements chirurgicaux recommandés
Procédure Explications
Cholécystectomie laparoscopique
  • La prise en charge la plus appropriée de la cholécystite est la cholécystectomie dans l'objectif d'éviter la récurrence de cholécystite.
  • Indications :
    • Cholécystite légère à modérée avec un début des symptômes < 72 h
    • Complications suspectées (emphysème, gangrène, perforation), mais sans instabilité hémodynamique ou contre-indication chirurgicale (ex. : risque chirurgical élevé)
    • Échec au traitement médical
    • Cholécystite acalculeuse
      • Chirurgie rarement effectuée en aigu, car le risque chirurgical est souvent prohibitif chez ces patients. Une cholécystite aiguë acalculeuse n'est pas non plus une indication de cholécystectomie élective.
    • Colique biliaire à répétition ou crescendo
  • Traitement antibiotique préopératoire à cesser après la chirurgie
  • Il est possible de faire la chirurgie de manière précoce (< 72h de symptômes) ou retardée (6 à 12 semaines plus tard) si l'épisode index a une contre-indication à la chirurgie (ex. : délai de consultation, anticoagulation, non-disponibilité du plateau technique).
Cholécystostomie
  • La cholécystostomie, soit le drainage de la vésicule biliaire, est aussi une option de traitement possible dans certaines situations[5]. L'objectif est de retirer le liquide infecté à l'intérieur de la vésicule biliaire.
  • Indications :
    • Échec au traitement médical (antibiotique seul)
    • Maladie sévère (complications, défaillance organique)
    • Cholécystite acalculeuse (modalité de choix, car risque chirurgical souvent prohibitif de cholécystectomie)a
      • Traitement antibiotique seul souvent insuffisant pour prévenir des complications
    • Temporiser lorsque le risque chirurgical est très élevé
  • La voie d'approche privilégiée est celle percutanée transhépatique (plutôt que transpéritonéal). Si elle est contre-indiquée (coagulopathie, position), l'endoscopie est possible, mais cette approche est très peu utilisée car elle requiert les services d'endoscopistes hyperspécialisés. Il est possible de pratiquer une cholécystostomie chirurgicale par laparoscopie ou laparotomie s'il est trop dangereux de procéder à la cholécystectomie complète (risques de traumatisme des voies biliaires ou risque hémorragique élevé).
  • Suivi :
    • Faire une cholangiographie 3 semaines après l'intervention.
    • Selon le résultat :
      • Retirer le drain s'il y a un flot duodénal et l'absence de lithiase.
      • Si les conditions ne sont pas remplies pour le retrait du drain, refaire une cholangiographie 3 semaines plus tard.
      • On procède ensuite à la cholécystectomie élective avec ou sans le drain.
Cholangiographie antégrade par drain de cholécystostomie (flèche jaune) : vésicule biliaire (rouge), cholélithiases (bleu), cholédoque (vert), ampoule (blanc), duodénum (jaune)

Médical

À l'occasion, un traitement médical est préconisé[5].

  • Le traitement médical est indiqué si la durée des symptômes est de > 72 h ou que le risque chirurgical est trop élevé.
  • Le patient est gardé NPO, un soluté IV est administré pour les besoins d'entretien et des antibiotiques IV sont débutés dans le but de traiter la surinfection.
    • Les antibiotiques IV sont données la majorité du temps, malgré que ce soit un processus inflammatoire (40-50 % de surinfection). Le rôle des antibiotiques est plus ou moins claire pour la cholécystite légère sans facteur de risque.
    • Les antibiotiques sont clairement indiqués en cas de symptômes de sepsis (cholécystite modérée à sévère), d'ischémie, de gangrène, de diabète, d'immunodéficience ou pour les patients âgés.
    • Les antibiotiques à large spectre sont recommandés.
      • La couverture des entérobactéries est recommandée. La couverture de l’entérocoque n'est pas nécessaire. La couverture des anaérobes est recommandée en présence d’anastomoses entre les voies biliaires et le tube digestif.
      • Plusieurs régimes antibiotiques peuvent être raisonnables.
      • La durée du traitement est de 4 à 7 jours. Les antibiotiques IV peuvent être arrêtés lorsqu'il n'y a plus de fièvre, que les globules blancs sont normaux et que le patient est hémodynamiquement stable depuis > 48 h. Le relais per os est alors optionnel.

Suivi

Une fois la vésicule biliaire retirée, la plupart des patients peuvent recevoir leur congé le jour même lorsque ceux-ci sont opérés en électif[1]. Le patient est autorisé à sortir le lendemain s'il a subi une opération d'urgence et que la situation clinique était légère ou modérée.

La douleur est minime et peut être soulagée par des analgésiques en vente libre ou par des narcotiques faibles. Le patient peut se plaindre d'une douleur sévère à l'épaule due à la rétention de CO2 résultant d'une insufflation laparoscopique ; il convient alors de lui expliquer que cette douleur se dissipera au fur et à mesure que le patient bougera et que le gaz sera lentement absorbé, ce qui peut prendre jusqu'à trois jours.

Avant de quitter l'hôpital, le patient doit être informé d'une possibilité d'intolérance aux aliments gras pouvant provoquer des ballonnements ou de la diarrhée. Cela peut être temporaire ou, dans une certaine mesure, permanent, en raison de la diminution du taux d'émulsification des graisses par la perte de la bile stockée dans la vésicule biliaire. La plupart des patients verront la production de la bile par le foie augmenter et leurs symptômes s'améliorer avec le temps[1]. Le patient doit également être avisé qu'il doit consulter rapidement à nouveau s'il développe un ictère, de la fièvre ou une récidive de la douleur au quadrant supérieur droit.

Le suivi s'effectue de 3 à 4 semaines après l'opération[1]. Lors du suivi, il faut veiller à consulter le rapport de pathologie pour exclure un cancer de la vésicule biliaire.

Complications

Les complications de la cholécystite aiguë comprennent (à distinguer des complications opératoires)[1][5] :

Évolution

Le patient opéré évolue habituellement bien et les complications chirurgicales sont peu fréquentes. La cholécystite ne peut pas récidiver avec une cholécystectomie. Si le patient est sous traitement médical uniquement, la résorption des symptômes est attendue dans les 48 à 72 h. Le patient pourra s'alimenter et la douleur devrait diminuer. Dans le cas contraire, il peut être nécessaire de faire drainer la vésicule biliaire par une cholécystostomie.

Prévention

Afin de réduire les risques de cholécystite, il faut agir sur les facteurs de risque modifiables de la formation de lithiases biliaires. La réduction de l'obésité et le maintien d'un poids santé sont des actions possibles. En cas de perte de poids, celle-ci doit se faire graduellement, soit 0,5 à 1 kg par semaine. Une alimentation faible en gras et riche en fibres permet aussi de réduire le risque de formation de lithiases[14].

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 1,14 et 1,15 Mark W. Jones, Rafaella Genova et Maria C. O'Rourke, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29083809, lire en ligne)
  2. Valerie Halpin, « Acute cholecystitis », BMJ clinical evidence, vol. 2014,‎ (ISSN 1752-8526, PMID 25144428, Central PMCID 4140413, lire en ligne)
  3. Sung Pil Yun et Hyung-Il Seo, « Clinical aspects of bile culture in patients undergoing laparoscopic cholecystectomy », Medicine, vol. 97, no 26,‎ , e11234 (ISSN 1536-5964, PMID 29952986, Central PMCID 6039604, DOI 10.1097/MD.0000000000011234, lire en ligne)
  4. Thad Wilkins, Edward Agabin, Jason Varghese et Asif Talukder, « Gallbladder Dysfunction: Cholecystitis, Choledocholithiasis, Cholangitis, and Biliary Dyskinesia », Primary Care, vol. 44, no 4,‎ , p. 575–597 (ISSN 1558-299X, PMID 29132521, DOI 10.1016/j.pop.2017.07.002, lire en ligne)
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 5,5 5,6 et 5,7 « Application Chirurgie » (consulté le 16 octobre 2020)
  6. Erik Xavier Apolo Romero, Patricio Fernando Gálvez Salazar, Jorge Abdón Estrada Chandi et Fabricio González Andrade, « Gallbladder duplication and cholecystitis », Journal of Surgical Case Reports, vol. 2018, no 7,‎ , rjy158 (ISSN 2042-8812, PMID 29992010, Central PMCID 6030904, DOI 10.1093/jscr/rjy158, lire en ligne)
  7. Binit Sureka, Archana Rastogi, Amar Mukund et Shalini Thapar, « Gangrenous cholecystitis: Analysis of imaging findings in histopathologically confirmed cases », The Indian Journal of Radiology & Imaging, vol. 28, no 1,‎ , p. 49–54 (ISSN 0971-3026, PMID 29692527, Central PMCID 5894319, DOI 10.4103/ijri.IJRI_421_16, lire en ligne)
  8. Javad Tootian Tourghabe, Hamid Reza Arabikhan, Ali Alamdaran et Hamid Zamani Moghadam, « Emergency Medicine Resident versus Radiologist in Detecting the Ultrasonographic Signs of Acute Cholecystitis; a Diagnostic Accuracy Study », Emergency (Tehran, Iran), vol. 6, no 1,‎ , e19 (ISSN 2345-4563, PMID 30009221, Central PMCID 6036519, lire en ligne)
  9. Gayatri Joshi, Kevin A. Crawford, Tarek N. Hanna et Keith D. Herr, « US of Right Upper Quadrant Pain in the Emergency Department: Diagnosing beyond Gallbladder and Biliary Disease », Radiographics: A Review Publication of the Radiological Society of North America, Inc, vol. 38, no 3,‎ , p. 766–793 (ISSN 1527-1323, PMID 29757718, DOI 10.1148/rg.2018170149, lire en ligne)
  10. 10,0 et 10,1 (en) Masamichi Yokoe, Tadahiro Takada, Steven M. Strasberg et Joseph S. Solomkin, « TG13 diagnostic criteria and severity grading of acute cholecystitis (with videos) », Journal of Hepato-Biliary-Pancreatic Sciences, vol. 20, no 1,‎ , p. 35–46 (DOI 10.1007/s00534-012-0568-9, lire en ligne)
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  12. Karl Walsh, Ioannis Goutos et Baljit Dheansa, « Acute Acalculous Cholecystitis in Burns: A Review », Journal of Burn Care & Research: Official Publication of the American Burn Association, vol. 39, no 5,‎ 08 17, 2018, p. 724–728 (ISSN 1559-0488, PMID 29931066, DOI 10.1093/jbcr/irx055, lire en ligne)
  13. Atsushi Kohga, Kenji Suzuki, Takuya Okumura et Kimihiro Yamashita, « Is postponed laparoscopic cholecystectomy justified for acute cholecystitis appearing early after onset? », Asian Journal of Endoscopic Surgery, vol. 12, no 1,‎ , p. 69–73 (ISSN 1758-5910, PMID 29577610, DOI 10.1111/ases.12482, lire en ligne)
  14. « Cholecystitis », sur Mayo Clinic, (consulté le 20 octobre 2020)
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