« Convulsions (approche clinique) » : différence entre les versions

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== Introduction ==
{{Information approche clinique
{{Information situation clinique
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}} {{Page objectif du CMC | identificateur = 92 | nom = Convulsions / épilepsie}}Les troubles convulsifs représentent une des premières causes de maladies neurologiques chez l'enfant<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=W. Allen|nom1=Hauser|titre=The Prevalence and Incidence of Convulsive Disorders in Children|périodique=Epilepsia|volume=35|numéro=s2|date=1994|issn=1528-1167|doi=10.1111/j.1528-1157.1994.tb05932.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.1528-1157.1994.tb05932.x|consulté le=2020-12-09|pages=S1–S6}}</ref>. Une convulsion est définie par la contraction et le relâchement rapide, répété et involontaire des muscles du corps<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Seizures: MedlinePlus Medical Encyclopedia|url=https://medlineplus.gov/ency/article/003200.htm|site=medlineplus.gov|consulté le=2020-11-05}}</ref>. Elle survient de manière transitoire et est due à une hyper-synchronisation anormale neuronale. Elle peut survenir une seule fois dans une vie ou de façon sporadique.
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L'épilepsie, quant à elle, est une entité à part. Elle est définie par un trouble du cerveau caractérisé par une prédisposition durable à générer des crises d'épilepsies et par les conséquences neurobiologiques, cognitives, psychologiques et sociales. Chez la population pédiatrique, l'épilepsie est différente de celle des adultes et ce, non seulement par leurs manifestations cliniques, mais aussi par la présence de tracés électroencéphalographiques (EEG), d'étiologies et de différentes réponses aux molécules anticonvulsivantes<ref name=":2">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Crises et épilepsie chez les enfants: classification, étiologie et caractéristiques cliniques|url=https://www.uptodate.com/contents/seizures-and-epilepsy-in-children-classification-etiology-and-clinical-features?search=convulsions%20pediatric&source=search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=1|site=uptodate|date=17 novembre 2020|consulté le=9 décembre 2020}}</ref>.
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Le cerveau immature, en particulier chez le nouveau-né et le nourrisson, diffère du cerveau adulte par les mécanismes de base de la crise convulsive et de sa propagation. L'enfant est plus sujet aux crises, mais elles sont plus susceptibles de disparaître à mesure qu'il grandit.
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}} {{Page objectif du CMC | identificateur = 92 | nom = Convulsions / épilepsie}}
Une '''convulsion''' est définie cliniquement par la contraction et le relâchement rapide, répété et involontaire des muscles du corps<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Seizures: MedlinePlus Medical Encyclopedia|url=https://medlineplus.gov/ency/article/003200.htm|site=medlineplus.gov|consulté le=2020-11-05}}</ref>. Elle survient de manière transitoire et est due à une hyper-synchronisation anormale neuronale. Elle peut survenir une seule fois dans une vie ou de façon sporadique.  


== Épidémiologie ==
== Épidémiologie ==
En Amérique du Nord, l'incidence de l'épilepsie ajustée selon l'âge varie entre 16 sur 100 000 et 51 sur 100 000 personnes-années. La prévalence ajustée selon l'âge varie de 2,2 sur 1000 à 41 sur 1000, selon le pays. L'épilepsie partielle pourrait constituer jusqu'à deux tiers des épilepsies incidentes. L'incidence augmente chez les populations socio-économiques défavorisées. <ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Poonam Nina|nom1=Banerjee|prénom2=David|nom2=Filippi|prénom3=W.|nom3=Allen Hauser|titre=The descriptive epidemiology of epilepsy-a review|périodique=Epilepsy Research|volume=85|numéro=1|date=2009-07|issn=1872-6844|pmid=19369037|pmcid=2696575|doi=10.1016/j.eplepsyres.2009.03.003|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19369037/|consulté le=2020-12-13|pages=31–45}}</ref> <ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=J. Stephen|nom1=Huff|prénom2=Najib|nom2=Murr|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=28613516|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430765/|consulté le=2020-12-13}}</ref>
En Amérique du Nord, l'incidence de l'épilepsie ajustée selon l'âge varie entre 16 sur 100 000 et 51 sur 100 000 personnes-années. La prévalence ajustée selon l'âge varie de 2,2 sur 1000 à 41 sur 1000, selon le pays. L'épilepsie partielle représente jusqu'à deux tiers des nouveaux cas.  


On pense que 25% à 30% des nouvelles crises convulsives sont provoquées ou secondaires à une autre cause. <ref name=":0" />
De plus, seulement 25% à 30% des nouvelles crises convulsives sont provoquées ou secondaires à une autre cause.<ref name=":0" />


L'incidence de l'épilepsie est la plus élevée chez les groupes d'âge plus jeunes et plus âgés, puis elle augmente de façon constante après l'âge de 50 ans. La cause la plus fréquente de convulsions et d'épilepsie chez les personnes âgées est la maladie cérébrovasculaire.<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Arjune|nom1=Sen|prénom2=Nathalie|nom2=Jette|prénom3=Masud|nom3=Husain|prénom4=Josemir W.|nom4=Sander|titre=Epilepsy in older people|périodique=Lancet (London, England)|volume=395|numéro=10225|date=02 29, 2020|issn=1474-547X|pmid=32113502|doi=10.1016/S0140-6736(19)33064-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32113502/|consulté le=2020-12-13|pages=735–748}}</ref><ref name=":0" />
L'incidence augmente chez les populations socio-économiques défavorisées. <ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Poonam Nina|nom1=Banerjee|prénom2=David|nom2=Filippi|prénom3=W.|nom3=Allen Hauser|titre=The descriptive epidemiology of epilepsy-a review|périodique=Epilepsy Research|volume=85|numéro=1|date=2009-07|issn=1872-6844|pmid=19369037|pmcid=2696575|doi=10.1016/j.eplepsyres.2009.03.003|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19369037/|consulté le=2020-12-13|pages=31–45}}</ref> <ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=J. Stephen|nom1=Huff|prénom2=Najib|nom2=Murr|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=28613516|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430765/|consulté le=2020-12-13}}</ref> Elle est également la plus élevée dans les populations pédiatrique et gériatrique, augmentant de façon constante après l'âge de 50 ans.


Dans la population pédiatrique, 3 à 5 % auront une convulsion fébrile isolée au cours des cinq premières années de vie et environ 30%-40% auront des crises fébriles récurrentes. Les enfants ayant eu des convulsions fébriles serait également plus à risque de développer un trouble épileptique que la population générale, bien que le risque demeure faible. Les études suggèrent que 3% des enfants ayant souffert de convulsions fébriles développeront une épilepsie<ref name=":2" /><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Peter|nom1=Camfield|prénom2=Carol|nom2=Camfield|titre=Febrile seizures and genetic epilepsy with febrile seizures plus (GEFS+)|périodique=Epileptic Disorders|volume=17|numéro=2|date=2015-06|issn=1294-9361|issn2=1950-6945|doi=10.1684/epd.2015.0737|lire en ligne=http://www.john-libbey-eurotext.fr/medline.md?doi=10.1684/epd.2015.0737|consulté le=2020-12-13|pages=124–133}}</ref> face à 1% dans la population générale.
== Étiologies ==
Une convulsion peut être provoquée ou non provoquée. Les crises convulsives provoquées peuvent résulter de nombreux problèmes médicaux ou complications de presque tous les processus pathologiques.  


== Étiologies ==
=== Causes provoquées ===
Une convulsion peut être provoquée ou non provoquée. Les crises convulsives provoquées peuvent résulter de nombreux problèmes médicaux ou complications de presque tous les processus pathologiques. La liste de causes provoquées est longue, les causes courantes sont énumérées ci-dessous: <ref name=":0" />
La liste de '''causes provoquées''' est longue, les plus courantes sont énumérées ci-dessous.<ref name=":0" />
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!Catégorie de l'étiologie
!Catégorie de l'étiologie
!Exemples<ref name=":2" /><ref name=":0" />
!Pathologies<ref name=":2">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Crises et épilepsie chez les enfants: classification, étiologie et caractéristiques cliniques|url=https://www.uptodate.com/contents/seizures-and-epilepsy-in-children-classification-etiology-and-clinical-features?search=convulsions%20pediatric&source=search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=1|site=uptodate|date=17 novembre 2020|consulté le=9 décembre 2020}}</ref><ref name=":0" />
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|Structurelle
!'''Structurelle'''
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* Lésions neurodéveloppementales (malformation du développement cortical)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=R. J.|nom1=Leventer|prénom2=E. M.|nom2=Phelan|prénom3=L. T.|nom3=Coleman|prénom4=M. J.|nom4=Kean|titre=Clinical and imaging features of cortical malformations in childhood|périodique=Neurology|volume=53|numéro=4|date=1999-09-01|issn=0028-3878|issn2=1526-632X|pmid=10489031|doi=10.1212/WNL.53.4.715|lire en ligne=https://n.neurology.org/content/53/4/715|consulté le=2020-12-09|pages=715–715}}</ref>
*{{Étiologie|nom=Malformation congénitale du cortex cérébral|principale=0}} <ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=R. J.|nom1=Leventer|prénom2=E. M.|nom2=Phelan|prénom3=L. T.|nom3=Coleman|prénom4=M. J.|nom4=Kean|titre=Clinical and imaging features of cortical malformations in childhood|périodique=Neurology|volume=53|numéro=4|date=1999-09-01|issn=0028-3878|issn2=1526-632X|pmid=10489031|doi=10.1212/WNL.53.4.715|lire en ligne=https://n.neurology.org/content/53/4/715|consulté le=2020-12-09|pages=715–715}}</ref>
* Sclérose hypocampique <ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Jerome|nom1=Engel|titre=Surgery for Seizures|périodique=New England Journal of Medicine|volume=334|numéro=10|date=1996-03-07|issn=0028-4793|issn2=1533-4406|doi=10.1056/NEJM199603073341008|lire en ligne=http://www.nejm.org/doi/abs/10.1056/NEJM199603073341008|consulté le=2020-12-09|pages=647–653}}</ref>
*{{Étiologie|nom=Accident vasculaire cérébral|principale=0}} ([[Accident vasculaire cérébral|AVC]]) hémorragique ou ischémique
* Néoplasie intracérébrale
*{{Étiologie|nom=Tumeur cérébrale|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Sclérose hyppocampique|principale=0}} <ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Jerome|nom1=Engel|titre=Surgery for Seizures|périodique=New England Journal of Medicine|volume=334|numéro=10|date=1996-03-07|issn=0028-4793|issn2=1533-4406|doi=10.1056/NEJM199603073341008|lire en ligne=http://www.nejm.org/doi/abs/10.1056/NEJM199603073341008|consulté le=2020-12-09|pages=647–653}}</ref>
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|Métabolique
!'''Métabolique'''
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* Carence en transporteur de glucose
* {{Étiologie|nom=Syndrome du déficit en transporteur de glucose de type 1|principale=0}}
* Syndromes de carence en créatine et les cytopathies mitochondriales
* {{Étiologie|nom=Désordres électrolytiques|principale=0}} (Hypoglycémie, hyponatrémie, hypernatrémie, hypocalcémie, etc.)
* [[Hypocalcémie]]
* {{Étiologie|nom=Hypoxie cérebrale|principale=0}}
* [[Hyponatrémie]]
* {{Étiologie|nom=Convulsions fébriles|principale=0}}
* [[Hypernatrémie]]
* {{Étiologie|nom=Syndrome de sevrage|principale=0}} (Éthanol, benzodiazépine)
* [[Hypoglycémie]]
* {{Étiologie|nom=Intoxication médicamenteuse|principale=0}} (Antidépresseurs, sympaticomimétique)   
* [[Hypoxie|Hypoxie cérebrale]]
* {{Étiologie|nom=Fièvre}}
* [[Syndrome de sevrage]] (éthanol, benzodiazépines)
* {{Étiologie|nom=Intoxication médicamenteuse}} (antidépresseurs, sympaticomimétiques)   
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|Inflammatoire
!'''Inflammatoire'''
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* Encéphalite anti récepteurs N-méthyl-D-aspartate (NMDA)  
* {{Étiologie|nom=Encéphalite anti récepteurs N-méthyl-D-aspartate|principale=0}} (NMDA)  
* Cérébrite lupique
* {{Étiologie|nom=Cérébrite lupique|principale=0}}
* Encéphalite focale de Rasmussen (maladie auto-immune dégénérative)
* {{Étiologie|nom=Encéphalite focale de Rasmussen|principale=0}} (maladie auto-immune dégénérative)
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|Infectieuse
!'''Infectieuse'''
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* {{Étiologie|nom=Sepsis}}
* {{Étiologie|nom=Sepsis}}
* Infection du système nerveux central ([[méningite]], [[encéphalite]])
* {{Étiologie|nom=Infection du système nerveux central|principale=0}} ([[méningite]], [[encéphalite]])
* {{Étiologie|nom=Virus de l'immunodéficience humaine}} (VIH)
* {{Étiologie|nom=Virus de l'immunodéficience humaine}} (VIH)
* Neurocysticercose (infection parasitaire de Tænia solium)
* {{Étiologie|nom=Neurocysticercose|principale=0}} (infection parasitaire de Tænia solium)
* [[Paludisme]]
* {{Étiologie|nom=Paludisme|principale=0}}
* [[Tuberculose]]
* {{Étiologie|nom=Tuberculose|principale=0}}
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|Autres
!'''Autres'''
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* Non-compliance à la prise des médicaments anticonvulsivant
* {{Étiologie|nom=Traumatisme crânien|principale=0}}
* [[Accident vasculaire cérébral|Accident vasculaire cérébral]] ({{Étiologie|nom=AVC}}) hémorragique ou ischémique
* {{Étiologie|nom=Prise irrégulière de médicaments anticonvulsivants|principale=0}}
* Manque de sommeil
* {{Étiologie|nom=Manque de sommeil|principale=0}}
* {{Étiologie|nom=Éclampsie|principale=0}}
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Les crises non provoquées, par définition, surviennent en l'absence de cause provocatrice ou plus de sept jours après une affection aiguë comme un AVC ou une hémorragie cérébrale. Les crises récurrentes non provoquées définissent l'épilepsie. <ref name=":0" />Les principales cause d'épilepsie sont la prédisposition génétique et un processus pathologique chronique. 


Aux États-Unis, parmis les patients se présentant en [[Utilisateur:Soukaina Alouah/Brouillons/État de mal épileptique|état de mal épileptique]] convulsif généralisé, environ un quart sont des patients épileptiques avec crises convulsives, un manque de compliance à la médication ou une nouvelle épilepsie; un quart sont des patients souffrant de convulsions liées à l'usage d'alcool, et la moitié présentent des convulsions provoquées par diverses conditions médicales.<ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=D. H.|nom1=Lowenstein|prénom2=B. K.|nom2=Alldredge|titre=Status epilepticus at an urban public hospital in the 1980s|périodique=Neurology|volume=43|numéro=3 Pt 1|date=1993-03|issn=0028-3878|pmid=8450988|doi=10.1212/wnl.43.3_part_1.483|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8450988/|consulté le=2020-12-13|pages=483–488}}</ref><ref name=":0" />
=== Crises non-provoquées ===
Les '''crises non provoquées''' surviennent en l'absence de cause provocatrice ou plus de sept jours après une affection aiguë comme un AVC. L'{{Étiologie|nom=épilepsie|principale=1}} est par définition trouble du cerveau qui génère des crises convulsives récurrentes non provoquées<ref name=":0" />


== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
Tout être humain a un certain risque de faire des convulsions. Le concept d'un seuil convulsif signifie que chaque individu existe sur un continuum de susceptibilité aux crises convulsives avec de nombreux facteurs influençant cette susceptibilité. Les causes mentionnées précédemment peuvent donc amener un individu à franchir ce seuil, provoquant ainsi une crise convulsive.<ref name=":0" />
Tout être humain a un certain risque de faire des convulsions. Le concept d'un '''seuil convulsif''' signifie que chaque individu existe sur un continuum de susceptibilité aux crises convulsives avec de nombreux facteurs influençant cette susceptibilité. Les causes mentionnées précédemment peuvent donc amener un individu à franchir ce seuil, résultant en crise convulsive.<ref name=":0" />


Au niveau cellulaire, une convulsion début par l'excitation de neurones cérébraux susceptibles, ce qui conduit à des décharges synchrones de groupes de neurones plus en plus grands via la libération de divers neurotransmetteurs. Le glutamate est le neurotransmetteur excitateur le plus courant et l'acide gamma-aminobutyrique (GABA) est un neurotransmetteur inhibiteur important. Un déséquilibre d'excitation excessive et une inhibition diminuée déclenche une activité électrique anormale. Ce sont ces changements de dépolarisation électrique paroxystique qui semblent déclencher une activité épileptiforme. Une activation accrue ou une inhibition réduite de ces dépolarisations peut entraîner des convulsions. La partie du cerveau affectée se reflète souvent dans les signes cliniques ou les symptômes pendant la convulsion. <ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=J. Stephen|nom1=Huff|prénom2=Nathan B.|nom2=Fountain|titre=Pathophysiology and definitions of seizures and status epilepticus|périodique=Emergency Medicine Clinics of North America|volume=29|numéro=1|date=2011-02|issn=1558-0539|pmid=21109098|doi=10.1016/j.emc.2010.08.001|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21109098/|consulté le=2020-12-13|pages=1–13}}</ref><ref name=":0" />
Au niveau cellulaire, une convulsion commence par l'excitation de neurones cérébraux susceptibles, qui activent de façon synchrone, des groupes de neurones de plus en plus grands via la libération de neurotransmetteurs. Le '''glutamate''' est le neurotransmetteur excitateur le plus courant et l'''<nowiki/>'acide gamma-aminobutyrique (GABA)''' est un neurotransmetteur inhibiteur important. Un '''déséquilibre d'excitation excessive et une inhibition diminuée''' déclenche une activité électrique anormale. Ces changements de dépolarisation électrique paroxystique déclenchent ainsi une activité épileptiforme. Une activation accrue ou une inhibition réduite de potentiels de dépolarisation peuvent donc entraîner des convulsions. La zone du cerveau affectée se reflète souvent cliniquement. <ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=J. Stephen|nom1=Huff|prénom2=Nathan B.|nom2=Fountain|titre=Pathophysiology and definitions of seizures and status epilepticus|périodique=Emergency Medicine Clinics of North America|volume=29|numéro=1|date=2011-02|issn=1558-0539|pmid=21109098|doi=10.1016/j.emc.2010.08.001|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21109098/|consulté le=2020-12-13|pages=1–13}}</ref><ref name=":0" />


L'état de mal épileptique convulsif généralisé s'accompagne de d'effets systémiques : une acidose lactique, une augmentation des taux de catécholamines, une hyperthermie, une altération respiratoire et autres. C'est une évolution de l'état de mal épileptique convulsif généralisé, passant de crises continues ou discrètes à un état d'activité motrice minimale ou nulle. L'activité électrique cérébrale reflétée par l'EEG évolue également.<ref name=":12">{{Citation d'un article|prénom1=D. M.|nom1=Treiman|prénom2=N. Y.|nom2=Walton|prénom3=C.|nom3=Kendrick|titre=A progressive sequence of electroencephalographic changes during generalized convulsive status epilepticus|périodique=Epilepsy Research|volume=5|numéro=1|date=1990-01|issn=0920-1211|pmid=2303022|doi=10.1016/0920-1211(90)90065-4|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2303022/|consulté le=2020-12-13|pages=49–60}}</ref> Le résultat peut être un type d'état de mal épileptique généralisé non convulsif.<ref name=":0" />
Notons que cette activité électrique excessive endommage le cerveau plus elle dure longtemps, notamment dans le [[Status epilepticus|status epilepticus]] (ou état de mal épileptique).<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Nathan B.|nom1=Fountain|prénom2=Eric W.|nom2=Lothman|titre=Pathophysiology of Status Epilepticus|périodique=Journal of Clinical Neurophysiology|volume=12|numéro=4|date=1995-07|issn=0736-0258|doi=10.1097/00004691-199507000-00004|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1097/00004691-199507000-00004|consulté le=2021-03-29|pages=326–342}}</ref> C'est pourquoi il est important de traiter ces convulsions si elles persistent.


== Approche clinique ==
== Approche clinique ==


=== Anamnèse ===
=== Questionnaire ===
Les principaux points historiques comprennent les antécédents avec une attention particulière aux antécédents de convulsions, de consommation de médicaments, d'antécédents médicaux et d'antécédents sociaux, en particulier les antécédents de consommation d'alcool ou de drogues illicites. Toute histoire d'immunosuppression ou de malignité est essentielle à découvrir. Il y aura souvent des antécédents de sorts insensibles qui, rétrospectivement, pourraient être des crises. Les événements menant à la saisie sont assez importants et les amis, la famille ou les collègues peuvent détenir des informations historiques cruciales. Pour le patient atteint d'épilepsie connue, une question évidente serait de se demander s'il y a eu une quelconque irrégularité dans l'utilisation des médicaments.<ref name=":0" />Comme pour de nombreuses conditions médicales, les antécédents sont essentiels à l'évaluation et guideront les évaluations ultérieures. Il est important de décimer l'interrogatoire en trois parties distinctes soit: pré/per/post-critique.
Il est important de questionner le patient sur<ref name=":0" /> :
* l'histoire neurodéveloppementale dans l'enfance<ref name=":2" />
* les antécédents personnels (histoire de convulsions, immunosuppression, malignité)
* les antécédents familiaux
* les habitudes de vie (consommation d'alcool ou de drogues illicites)
* la prise récente de médicaments
* Pour le patient connu épileptique, il faut explorer l'irrégularité dans la prise des anticonvulsivants ou un changement récent de doses
* Si une grossesse est en cours, questionner son histoire et recherches les symptômes de la [[pré-éclampsie]]
L'histoire collatérale de témoin peut détenir des informations cruciales sur les événements menant à la convulsion. La plupart des crises généralisées se terminent en moins de cinq minutes (une durée plus longue pourrait laisser suspecter un status epilepticus).


Pré-ictale: 
On peut diviser l'interrogatoire de l'épisode en trois parties : pré-ictale, per-ictale et post-ictale.<ref name=":12">{{Citation d'un article|prénom1=D. M.|nom1=Treiman|prénom2=N. Y.|nom2=Walton|prénom3=C.|nom3=Kendrick|titre=A progressive sequence of electroencephalographic changes during generalized convulsive status epilepticus|périodique=Epilepsy Research|volume=5|numéro=1|date=1990-01|issn=0920-1211|pmid=2303022|doi=10.1016/0920-1211(90)90065-4|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2303022/|consulté le=2020-12-13|pages=49–60}}</ref><ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Eugen|nom1=Trinka|prénom2=Hannah|nom2=Cock|prénom3=Dale|nom3=Hesdorffer|prénom4=Andrea O.|nom4=Rossetti|titre=A definition and classification of status epilepticus--Report of the ILAE Task Force on Classification of Status Epilepticus|périodique=Epilepsia|volume=56|numéro=10|date=2015-10|issn=1528-1167|pmid=26336950|doi=10.1111/epi.13121|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26336950/|consulté le=2020-12-13|pages=1515–1523}}</ref><ref name=":0" />
* Rechercher le cadre dans lequel la crise apparaît (activités, exposition à la chaleur...)
{| class="wikitable"
* Savoir si l'événement était une crise ou un autre type d'événement transitoire
!Statut
* Prise médicamenteuse ou arrêt de certains médicaments
!Éléments à questionner
* Le patient est-il connu pour une maladie métabolique
|-
* Les crises apparaissent elles lors de crises de pleurs
!Pré-ictale
* Y avait il des symptômes digestifs associés (nausées, vomissements, perte d'appétit)
|
* Y avait il présence d'une aura: contractions du visage ou des extrémités, l'illusion d'une mauvaise odeur ou d'un mauvais goût et une expérience de déjà-vu.
* Contexte du début de la crise (activité, exposition à la chaleur, sommeil)
Per-ictale:  
* Présence d'un '''aura''' ou '''prodrome''' (ex: contractions du visage ou des extrémités, illusion d'une mauvaise odeur ou d'un mauvais goût, une expérience de déjà-vu)
* Description de la couleur du patient pendant l'événement et déterminer si quelqu'un a vérifié la fréquence cardiaque ou le pouls de l'enfant. Les crises anoxiques non épileptiques peuvent être secondaires à une arythmie cardiaque. Si un enfant a un changement de couleur pendant une crise, en particulier une crise motrice généralisée, il deviendra généralement cyanosé. Une cause cardiaque de l'événement doit être envisagée si l'enfant est décrit comme pâle. Une description d'une déviation forcée de l'œil ou de la tête d'un côté peut être une fonction de localisation utile. Une altération soudaine de la conscience avec des mouvements moteurs associés est la description courante d'une crise convulsive. Pour les crises généralisées avec des mouvements moteurs associés, la convulsion a généralement une phase de raidissement ou tonique suivie de mouvements cloniques - mouvements moteurs rythmiques en phase. Il peut y avoir un bruit ou un cri au début de la crise. Certains patients décriront un prodrome ou une aura avant l'événement. L'incontinence urinaire peut être présente ou non. La morsure de la langue, si elle est présente, est le plus souvent latérale. Suite à une crise tonico-clonique généralisée, les patients auront une certaine altération transitoire de la conscience appelée état post-critique. Il existe de nombreux types de crises autres que les convulsions généralisées, et toute altération transitoire de la conscience ou un comportement inhabituel ou une perception individualisée pourrait vraisemblablement représenter un type de crise.<ref name=":0" />
|-
Post-critique:
!Per-ictale
* Quel a été le comportement du patient après l'événement
|
* L'enfant a récupéré immédiatement, ou y avait-il confusion ou somnolence?
* Changement de couleur de la peau (cyanose)
* L'enfant était-il capable de communiquer verbalement immédiatement après l'événement (orienté)
* Mouvements généralisés ou focaux
* Observations spéciales de type hémiparésie (paralysie de Todd)
* Mouvements des extrémités (raideur, tonique, clonique) ou absence de mouvement 
* Aphasie postictale.
* Mouvements oculaires (nystagmus)
Pour les patients avec une crise suspectée et une altération persistante de la conscience, la possibilité d'un état de mal épileptique transformé doit être prise en considération. Parfois appelés état de mal épileptique subtil, les mouvements moteurs de ce type de mal épileptique non convulsif ne peuvent être que des mouvements oculaires nystagmiques, des contractions faciales, des contractions des extrémités ou, dans certains cas, aucun mouvement moteur du tout.<ref name=":12" /><ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Eugen|nom1=Trinka|prénom2=Hannah|nom2=Cock|prénom3=Dale|nom3=Hesdorffer|prénom4=Andrea O.|nom4=Rossetti|titre=A definition and classification of status epilepticus--Report of the ILAE Task Force on Classification of Status Epilepticus|périodique=Epilepsia|volume=56|numéro=10|date=2015-10|issn=1528-1167|pmid=26336950|doi=10.1111/epi.13121|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26336950/|consulté le=2020-12-13|pages=1515–1523}}</ref><ref name=":0" />
* Incontinence urinaire ou fécale
 
* Morsures de langue
L'histoire du développement est essentielle. Chez les enfants plus âgés, une histoire des performances scolaires et des interactions sociales sont également des éléments essentiels de l'histoire. Il est important de rechercher l'histoire familiale en veillant à rechercher la consanguinité (penser aux troubles héréditaires, erreur innée du métabolisme héritée). Ou encore un usage de drogues chez les adolescents<ref name=":2" />.
|-
!Post-ictal
|
* Amnésie
* Confusion, somnolence
* Séquelles neurologiques, p. ex hémiparésie (paralysie de Todd)
* Aphasie postictale
|}
Pour les patients avec une crise suspectée et une altération de la conscience persistante, la possibilité d'un '''[[État de mal épileptique|état de mal épileptique]]''' '''convulsif''' subtil doit être considéré. Les seuls mouvements moteurs peuvent être un nystagmus, des contractions faciales, ou aucun mouvement.  


=== Examen clinique ===
=== Examen clinique ===
L'examen physique devrait inclure un examen physique général complet ainsi qu'une concentration sur l'examen neurologique avec une attention à la détection de tout déficit focal. Durant la convulsion, il est probable d'observer un patient avec les yeux ouverts, aucune réponse à une stimulation verbale ou douloureuse et les mouvements moteurs rythmiques en phase sont cohérents avec une crise tonico-clonique généralisée.<ref name=":0" />
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Examen physique
|+
!Examen physique
!Examen
!Trouvailles
!Trouvailles
!Diagnostic possible
|-
! rowspan="3" |{{Examen clinique|nom=Signes vitaux|indication=}}
|Fièvre
|
* Méningite
* Encéphalite
* Sepsis
* Convulsions fébriles
|-
|Hypoglycémie
|
* Hypoglycémie
|-
|-
|Neurologique
|HTA
|Déviation soutenue de la tête et des yeux
|
Héminégligence
* AVC ischémique
 
* Éclampsie (chez la femme enceinte)
Myoclonie faciale
|-
 
!{{Examen clinique|nom=Examen pulmonaire|indication=}}
Automatismes (mouvements stéréotypés répétitifs)
| rowspan="2" |Anomalie
| rowspan="2" |Syncope d'origine cardiaque ou pulmonaire
|-
|-
|Cardiaque
!{{Examen clinique|nom=Examen cardiaque|indication=}}
|ECG (recherché un QT long) qui pourrait causer un dysfonctionnement neurologique d'origine cardiaque.
Rechercher les stigmates d'hypertension pulmonaire
|-
|-
|Abdominal
! rowspan="2" |{{Examen clinique|nom=Examen neurologique|indication=}}
|Hépatomégalie fait penser à une maladie de stockage.
|Déficit neurologique focal (en post-ictal, il est possible d'observer des défitcits)
|
* Lésion occupant de l'espace
* AVC
* Status epilepticus aconvulsif
|-
|-
|Cutané
|
|Troubles neurocutanés : 
* [[Kernig (signe clinique)|Kernig]] et [[Brudzinski (signe clinique)|brudzinski]]
* Sclérose tubéreuse de Bourneville: angiofibromes
* [[Raideur nuchale]]
* Syndrome de Sturge-weber: angiome facial
|
* Neurofibromatose: tâches café au lait
* Méningite
|-
|-
|Troubles génétiques
!{{Examen clinique|nom=Examen ORL|indication=}}
|Dysmorphies faisant penser à des anomalies congénitales.
|Morsure de la langue
|
* Épilepsie
|-
!{{Examen clinique|nom=Examen musculosquelettique|indication=}} et {{Examen clinique|nom=Examen cutané|indication=|affichage=cutané}}
|détecter toutes lésions causées par les convulsions
|
|}
|}
 
Durant la convulsion, il est possible d'observer: les yeux ouverts, l'absence de réponse à une stimulation verbale ou douloureuse, des mouvements moteurs rythmiques en phase (signes d'une crise tonico-clonique généralisée).<ref name=":0" />
== Drapeaux rouges ==
== Drapeaux rouges ==
Les drapeaux rouges:
* {{Drapeau rouge | nom = Status epilepticus}}: risque de dommage cérébral à long terme, condition potentiellement mortelle<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Syndi|nom1=Seinfeld|prénom2=Howard P.|nom2=Goodkin|prénom3=Shlomo|nom3=Shinnar|titre=Status Epilepticus|périodique=Cold Spring Harbor Perspectives in Medicine|volume=6|numéro=3|date=2016-03|issn=2157-1422|pmid=26931807|pmcid=PMC4772080|doi=10.1101/cshperspect.a022830|lire en ligne=http://perspectivesinmedicine.cshlp.org/lookup/doi/10.1101/cshperspect.a022830|consulté le=2021-03-20|pages=a022830}}</ref>
* {{Drapeau rouge | nom = Fièvre}}: risque d'infection du SNC nécessitant une antibiothérapie urgente
* {{Drapeau rouge|nom=Extrêmes d'âge}} (enfants ou âge de plus de 60 ans): risque élevé d'AVC sous-jacent chez l'adulte de plus de 60 ans<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en|nom1=Davis|prénom1=Jeanie Lerche|titre=Epileptic Seizure: Red Flag for Stroke|url=https://www.webmd.com/epilepsy/news/20040409/epileptic-seizure-red-flag-for-stroke|site=WebMD|consulté le=2021-03-20}}</ref>
* {{Drapeau rouge|nom=Trouble d'usage de l'alcool}}: risque de [[Delirium tremens|delirium tremens]], condition potentiellement mortelle<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Sandeep|nom1=Grover|prénom2=Abhishek|nom2=Ghosh|titre=Delirium Tremens: Assessment and Management|périodique=Journal of Clinical and Experimental Hepatology|volume=8|numéro=4|date=2018-12|pmid=30564004|pmcid=PMC6286444|doi=10.1016/j.jceh.2018.04.012|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0973688318300562|consulté le=2021-03-20|pages=460–470}}</ref>


{{Section ontologique | classe = Situation clinique | nom = Drapeaux rouges}}
== Examens paracliniques ==
* {{Drapeau rouge | nom = Drapeau rouge 1}}
L'objectif des investigations est de déterminer si la cause est provoquée ou non et d'en établir l'origine.
* {{Drapeau rouge | nom = Drapeau rouge 2}}
* ...


== Investigation ==
=== Laboratoires ===
* {{Investigation | nom = Ions | indication = Indication}} (Na, K, Cl) et {{Investigation | nom = Ions étendus | indication = Indication|affichage=ions étendus}} (Ca, Mg, P)
* {{Examen paraclinique|nom=Glycémie|indication=}}
* {{Investigation | nom = Formule sanguine complète | indication = Indication}}
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan rénal|indication=}}
* {{Examen paraclinique|nom=Gaz artériel|indication=}}
* {{Examen paraclinique|nom=Dosage anticonvulsivant|indication=}} peut être bénéfique
* {{Examen paraclinique|nom=B-HCG|indication=}}, {{Examen paraclinique|nom=bilan hépatique|indication=}}, {{Examen paraclinique|nom=SMU|indication=}} dans l'investigation de l'éclampsie chez la femme enceinte<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=J. Stephen|nom1=Huff|prénom2=Edward R.|nom2=Melnick|prénom3=Christian A.|nom3=Tomaszewski|prénom4=Molly E. W.|nom4=Thiessen|titre=Clinical policy: critical issues in the evaluation and management of adult patients presenting to the emergency department with seizures|périodique=Annals of Emergency Medicine|volume=63|numéro=4|date=2014-04|issn=1097-6760|pmid=24655445|doi=10.1016/j.annemergmed.2014.01.018|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24655445/|consulté le=2020-12-13|pages=437–447.e15}}</ref>
* {{Examen paraclinique|nom=Ponction lombaire|indication=si le patient présente une fièvre, immunosuppression, autres signes d'infection du SNC}}
** Si signe d'infection du SNC, ou immunosuppression
** S'il y a suspicion de lésion occupant de l'espace, toujours l'éliminer avec un TDM tête avant de faire une PL


{{Section ontologique | classe = Situation clinique | nom = Investigation}}
=== Imagerie ===
* {{Investigation | nom = Investigation 1 | indication = Indication}}
* {{Examen paraclinique|nom=TDM tête C-|indication=si le patient présente une fièvre, immunosuppression, autres signes d'infection du SNC}}  
* {{Investigation | nom = Investigation 2 | indication = Indication}}
** L'imagerie cérébrale suit les recommandations du ''[[Canadian Head CT (règle de décision clinique)|Canadian CT Head Rule]]''.
* ...
** Recommandée si on suspecte un processus intracrânien aigu en présence de : histoire de traumatisme crânien aigu, antécédents de malignité, d'immunosuppression, présence de fièvre, de céphalées persistantes, l'utilisation d'anticoagulants, un âge de plus de 65 ans ou un début de crise focale. 
D'autres évaluations cliniques sont guidées par les antécédents et l'examen physique. Si le clinicien estime que l'événement est une crise, la première question est de savoir s'il est provoqué ou non. On obtient généralement des travaux de laboratoire, y compris des électrolytes. La ponction lombaire doit être prise en compte chez les patients présentant de la fièvre, des antécédents d'immunosuppression ou d'autres facteurs suggérant une possible infection du système nerveux central.
** Pour un patient adulte en bonne santé qui est revenu à un état neurologique normal de base et qui a a eu sa première convulsion, il est recommandé de débuter par les examens laboratoires.  
* {{Examen paraclinique|nom=IRM tête}}


La neuroimagerie est souvent obtenue et est d'un rendement plus élevé basé sur des facteurs historiques ou des découvertes focales sur l'examen neurologique. L'imagerie est une recommandation chaque fois que l'on soupçonne un processus intracrânien aigu chez les patients ayant des antécédents de traumatisme crânien aigu, des antécédents de malignité, d'immunocompromis, de la fièvre, des céphalées persistantes, l'utilisation d'anticoagulants, un âge de plus de 40 ans ou un début de crise focale.
=== Autres examens paracliniques ===
* {{Examen paraclinique|nom=EEG|indication=}}: la présence d'anomalies épileptiformes ou autres peut changer la prise en charge, l'avis du neurologue est nécessaire.<ref name=":1" /><ref name=":0" />
* {{Examen paraclinique|nom=ECG|indication=}}: si une syncope cardiaque ou un intoxication est suspectée
* {{Examen paraclinique|nom=Radiographie thoracique|indication=}}


Pour un patient adulte en bonne santé qui est revenu à un état neurologique normal de base et qui a apparemment eu une première crise, il est recommandé de déterminer la glycémie et le sodium sériques. Le dépistage de la grossesse est une recommandation chez les femmes en âge de procréer.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=J. Stephen|nom1=Huff|prénom2=Edward R.|nom2=Melnick|prénom3=Christian A.|nom3=Tomaszewski|prénom4=Molly E. W.|nom4=Thiessen|titre=Clinical policy: critical issues in the evaluation and management of adult patients presenting to the emergency department with seizures|périodique=Annals of Emergency Medicine|volume=63|numéro=4|date=2014-04|issn=1097-6760|pmid=24655445|doi=10.1016/j.annemergmed.2014.01.018|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24655445/|consulté le=2020-12-13|pages=437–447.e15}}</ref> Des laboratoires supplémentaires et une neuroimagerie sont généralement nécessaires.<ref name=":0" />
== Traitement ==


L'électroencéphalographie (EEG) est un biomarqueur de l'épilepsie. Les décharges épileptiformes focales ou généralisées constituent la caractéristique EEG de l'activité épileptique. Souvent, l'EEG est obtenu en tant qu'outil de stratification du risque pour un patient avec une crise de possibilité de crises. Si l'EEG montre des anomalies épileptiformes ou autres, la prise en charge peut changer. <ref name=":0" />
Quelle que soit la cause, le traitement initial de base est l'ABC: évaluation des voies respiratoires, de la respiration et de la circulation. Puis la prise en charge dépend de la cause.


Une altération persistante de la conscience ou des crises persistantes dicteront des tests supplémentaires tels que la neuroimagerie et d'autres tests sérologiques. Si l'état de mal épileptique non convulsif est à prendre en considération, des dispositions pour une consultation neurologique et une EEG sont en ordre.<ref name=":1" /><ref name=":0" />
=== Convulsion isolée brève ===
* Position latérale de sécurité pendant la convulsion
* Observation, monitoring des signes vitaux
* Correction de la '''cause provoquée''' identifiée (réplétion d'électrolyte, administrer du glucose, antibiotiques)
** Les patients présentant des causes réversibles de convulsions, telles que l'hypoglycémie, peuvent être libérés après des interventions appropriées et en s'assurant d'un retour à domicile sécuritaire.
** Les patients présentant des convulsions de sevrage alcoolique peuvent être libérés après un traitement approprié et une période d'observation. Le traitement des crises de sevrage alcoolique est essentiellement l'utilisation de benzodiazépines.<ref name=":16">{{Citation d'un article|prénom1=G.|nom1=D'Onofrio|prénom2=N. K.|nom2=Rathlev|prénom3=A. S.|nom3=Ulrich|prénom4=S. S.|nom4=Fish|titre=Lorazepam for the prevention of recurrent seizures related to alcohol|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=340|numéro=12|date=1999-03-25|issn=0028-4793|pmid=10094637|doi=10.1056/NEJM199903253401203|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10094637/|consulté le=2020-12-13|pages=915–919}}</ref><ref name=":0" />


== Prise en charge ==
* S'il s'agit d'une '''crise non provoquée''':
** Une première crise non provoquée chez un adulte demande une prise en charge en neurologie pour investiguer une possible épilepsie.
** Pour les patients ayant des antécédents d'épilepsie qui sont revenus à leur état de base, un ajustement du régime médicamenteux et un suivi avec le neurologue sont nécessaires.
** '''Ces patients doivent s'abstenir de conduire jusqu'à la prise en charge. En cas de doutes quant à la fiabilité d'un patient, faire un signalement à la SAAQ'''.


{{Section ontologique | classe = Situation clinique | nom = Prise en charge}}
=== Crise convulsive prolongée et crises continues ===
Une communication claire entre les membres de l'équipe est essentielle car l'état clinique des patients peut changer brusquement. La plupart des patients auront un événement unique, bref et sans complication et reviendront à la pleine conscience. La détection de toute cause sous-jacente de la ou des convulsions est importante, de sorte qu'un traitement ou des conseils appropriés soient disponibles.<ref name=":0" />
{{Page principale|lien=Status epilepticus#Traitement}}La plupart des crises généralisées se terminent en moins de cinq minutes, il est donc indiqué d'attendre un peu avant d'initier un traitement pour casser les convulsions.


Il existe de nombreuses causes de crises, mais quelle qu'en soit la cause, le traitement initial de base est similaire. Les patients épileptiques nécessitent tous des soins de soutien et une évaluation des voies respiratoires, de la respiration et de la circulation avec des interventions appropriées. Pour les patients avec une crise prolongée ou des crises continues, d'autres interventions, y compris des médicaments et des soins intensifs, peuvent être nécessaires. La communication et la coordination avec les autres prestataires de soins de santé sont essentielles pour optimiser la réponse de l'équipe.<ref name=":0" />
Pour le patient présentant un état de mal épileptique convulsif généralisé, le traitement immédiat par des interventions pharmacologiques est nécessaire. Une admission aux soins intensifs sera nécessaire.
Les patients présentant des causes réversibles de convulsions, telles que l'hypoglycémie, peuvent être libérés après des interventions appropriées et en tenant compte d'un environnement domestique sûr. Pour les patients ayant des antécédents d'épilepsie qui sont revenus à l'état mental de base, un ajustement du régime médicamenteux et un suivi avec d'autres prestataires peuvent être nécessaires. Des tests pour les niveaux de médicaments peuvent être appropriés s'ils sont disponibles pour le médicament antiépileptique particulier. Si le patient n'a pas été conforme à un régime médicamenteux antiépileptique, les médicaments doivent être repris. <ref name=":0" />
{| class="wikitable"
|+
!Intention
!Classe de médicaments
!Traitement
|-
!1
!Benzodiazépines
|
* Les benzodiazépines telles que le diazépam, le midazolam ou le lorazépam sont acceptables comme médicament de première intention pour les crises continues.<ref name=":17">{{Citation d'un article|prénom1=Gretchen M.|nom1=Brophy|prénom2=Rodney|nom2=Bell|prénom3=Jan|nom3=Claassen|prénom4=Brian|nom4=Alldredge|titre=Guidelines for the evaluation and management of status epilepticus|périodique=Neurocritical Care|volume=17|numéro=1|date=2012-08|issn=1556-0961|pmid=22528274|doi=10.1007/s12028-012-9695-z|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22528274/|consulté le=2020-12-13|pages=3–23}}</ref><ref name=":18">{{Citation d'un article|prénom1=Jan|nom1=Claassen|prénom2=James J.|nom2=Riviello|prénom3=Robert|nom3=Silbergleit|titre=Emergency Neurological Life Support: Status Epilepticus|périodique=Neurocritical Care|volume=23 Suppl 2|date=2015-12|issn=1556-0961|pmid=26438462|doi=10.1007/s12028-015-0172-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26438462/|consulté le=2020-12-13|pages=S136–142}}</ref>
* La dépression respiratoire est un effet indésirable fréquent et les patients doivent être surveillés attentivement.
* Un sous-dosage de benzodiazépines est fréquent, administrer une dose adéquate de benzodiazépine avant d'ajouter des médicaments supplémentaires.
|-
!2
!Anticonvulsivants
|En deuxième intention, on administre des anticonvulsivants comme: la phénytoine, le valproate ou le lévétiracétam.<ref name=":20">{{Citation d'un article|prénom1=Jaideep|nom1=Kapur|prénom2=Jordan|nom2=Elm|prénom3=James M.|nom3=Chamberlain|prénom4=William|nom4=Barsan|titre=Randomized Trial of Three Anticonvulsant Medications for Status Epilepticus|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=381|numéro=22|date=11 28, 2019|issn=1533-4406|pmid=31774955|pmcid=7098487|doi=10.1056/NEJMoa1905795|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31774955/|consulté le=2020-12-13|pages=2103–2113}}</ref><ref name=":0" />
|-
!3
!Agents anesthésiants et barbituriques
|Le meilleur traitement de l'état de mal épileptique inclut les anesthésiants dont le propofol, les barbituriques (phenobarbitol) ou des perfusions intraveineuse continues de benzodiazépine en plus. L'admission aux soins intensifs sera nécessaire avec une surveillance par EEG continue.
|}


Les patients souffrant de crises de sevrage alcoolique représentent un autre groupe de patients qui peuvent être libérés après un traitement approprié et une période d'observation. Le traitement des crises de sevrage alcoolique mérite une mention spéciale, car le traitement épisodique par le lorazépam a montré qu'il diminuait le risque de récidive.<ref name=":16">{{Citation d'un article|prénom1=G.|nom1=D'Onofrio|prénom2=N. K.|nom2=Rathlev|prénom3=A. S.|nom3=Ulrich|prénom4=S. S.|nom4=Fish|titre=Lorazepam for the prevention of recurrent seizures related to alcohol|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=340|numéro=12|date=1999-03-25|issn=0028-4793|pmid=10094637|doi=10.1056/NEJM199903253401203|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10094637/|consulté le=2020-12-13|pages=915–919}}</ref><ref name=":0" />
== Suivi ==
Les patients connus épileptiques ou nouvellement diagnostiqués avec de l'épilepsie nécessite un suivi en neurologie.  


Une première crise non provoquée chez un adulte qui est revenu à une ligne de base neurologique normale ne nécessite souvent pas l'initiation d'un traitement médical.
=== Éducation aux patients ===


Si vous décidez de commencer un traitement médicamenteux, de nombreux médicaments sont des options dans le traitement d'un trouble épileptique chronique ou de l'épilepsie comme médicament de première intention ou comme médicaments d'appoint. La sélection peut être guidée par les effets secondaires et en consultation avec un neurologue. Ils peuvent être regroupés en fonction de leur mécanisme d'action et comprennent des inhibiteurs des canaux sodiques (carbamazépine, oxcarbazépine, eslicarbazépine, phénytoïne, fosphénytoïne, lamotrigine, lacosamide et zonisamide) et des agonistes du récepteur GABA (benzodiazépine et barbituriques). D'autres médicaments avec des mécanismes associés comprennent les inhibiteurs de la recapture du GABA (tiagabine), les inhibiteurs de la GABA-transaminase (vigabatrine), les antagonistes du glutamate (topiramate, felbamate, pérampanel), les médicaments se liant à la protéine 2A de la vésicule synaptique (lévétiracétam, brivaracétam multiple) et les médicaments mécanismes (gabapentine, prégabaline, acide valproïque) .<ref name=":0" />
Les conditions pouvant menant à des crises provoquées doivent être traitées pour prévenir le développement de convulsions (p. ex: traiter les troubles d'usage, traiter un AVC ou une infection du SNC).<ref name=":0" />


Pour le patient présentant un état de mal épileptique convulsif généralisé, le traitement immédiat des crises doit commencer pendant que la stabilisation et les autres procédures de diagnostic commencent. Des soins de soutien avec une attention aux problèmes des voies respiratoires, de la respiration et de la circulation sont vitaux. Les benzodiazépines telles que le diazépam, le midazolam ou le lorazépam sont acceptables comme médicaments de première intention pour les crises continues. La posologie recommandée varie, mais les schémas thérapeutiques acceptés pour les adultes sont énumérés ci-dessous.<ref name=":17">{{Citation d'un article|prénom1=Gretchen M.|nom1=Brophy|prénom2=Rodney|nom2=Bell|prénom3=Jan|nom3=Claassen|prénom4=Brian|nom4=Alldredge|titre=Guidelines for the evaluation and management of status epilepticus|périodique=Neurocritical Care|volume=17|numéro=1|date=2012-08|issn=1556-0961|pmid=22528274|doi=10.1007/s12028-012-9695-z|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22528274/|consulté le=2020-12-13|pages=3–23}}</ref><ref name=":18">{{Citation d'un article|prénom1=Jan|nom1=Claassen|prénom2=James J.|nom2=Riviello|prénom3=Robert|nom3=Silbergleit|titre=Emergency Neurological Life Support: Status Epilepticus|périodique=Neurocritical Care|volume=23 Suppl 2|date=2015-12|issn=1556-0961|pmid=26438462|doi=10.1007/s12028-015-0172-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26438462/|consulté le=2020-12-13|pages=S136–142}}</ref> La dépression respiratoire est un effet indésirable fréquent et les patients devront être surveillés attentivement. Un sous-dosage de benzodiazépines est courant, et le fournisseur doit être certain qu'une dose adéquate de benzodiazépine a été administrée avant d'ajouter des médicaments supplémentaires.
Une étude portant sur des patients se présentant aux urgences pour crise épileptique a révélé qu'environ dans le deux tiers des cas où le dosage des médicaments antiépileptiques avait été testé, celui-ci étaient sous-thérapeutique.<ref name=":0" /> Il est important d'informer les patients sur les facteurs de risques déclencheurs de convulsions: stress émotionnel, manque de sommeil, oubli de médication, photosensibilité, hypoglycémie, usage de drogues ou d'alcool.  


 
Les individus ayant des convulsions d'étiologie inconnue doivent être conseillés de ne pas conduire ou utiliser des machines dangereuses. Le clinicien a pour obligation d'aviser le patient et les autorités compétentes en cas d'inaptitude à conduire un véhicule. Plusieurs lois existent, propres à chaque province, sur l'obtention et le retrait d'un permis de conduire chez les patients souffrant d'épilepsie.  
* Lorazépam 4 mg IV; répéter une fois toutes les 5 à 10 minutes si les crises continuent
* Midazolam 10 mg IM ou IV; répéter une fois toutes les 5 à 10 minutes si les crises continuent
* Diazépam 10 mg IV; répéter une fois toutes les 10 minutes si les crises se poursuivent <ref name=":0" />
 
Le meilleur médicament de deuxième intention n'est pas clair même après la fin d'un essai randomisé très attendu sur l'état de mal épileptique réfractaire aux benzodiazépines - l'essai de traitement de l'état de mal épileptique établi (ESETT). Les médicaments de deuxième intention comprennent la fosphénytoïne, le valproate, le lévétiracétam et autres. Les doses utilisées dans l'étude ESETT sont énumérées ci-dessous, administrées avec un temps de perfusion de dix minutes. Le dosage de ces médicaments dans cette étude était plus élevé que les doses généralement utilisées dans la pratique clinique. Les cliniciens ont noté des incidences similaires d'effets indésirables avec ces médicaments, et aucun médicament n'était supérieur aux autres.<ref name=":20">{{Citation d'un article|prénom1=Jaideep|nom1=Kapur|prénom2=Jordan|nom2=Elm|prénom3=James M.|nom3=Chamberlain|prénom4=William|nom4=Barsan|titre=Randomized Trial of Three Anticonvulsant Medications for Status Epilepticus|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=381|numéro=22|date=11 28, 2019|issn=1533-4406|pmid=31774955|pmcid=7098487|doi=10.1056/NEJMoa1905795|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31774955/|consulté le=2020-12-13|pages=2103–2113}}</ref><ref name=":0" />
 
 
* Fosphénytoïne 20PE / kg (jusqu'à 1500 équivalents phénytoïne)
* Valproate 40 mg / kg (jusqu'à 300 mg)
* Lévétiracétam 60 / mg (jusqu'à 4500 mg) <ref name=":0" />
 
Si l'état de mal épileptique convulsif généralisé persiste, une prise en charge avancée des voies aériennes est souvent nécessaire. Une prise en charge de la tension artérielle peut être nécessaire. Le meilleur traitement de l'état de mal épileptique réfractaire est inconnu, mais les options comprennent le propofol, les barbituriques (pentobarbital) ou des perfusions continues de benzodiazépine en plus d'autres médicaments anesthésiques. L'admission à l'ICU sera nécessaire avec une surveillance EEG continue.
Les sorts ressemblant à des crises proviennent de nombreux processus différents. Une différenciation clé est entre un événement syncopal et une crise. Les deux événements ont un début brutal, mais un événement syncopal a souvent une cause provocatrice, la perte de conscience est brève et le retour à la pleine conscience est rapide sans état de confusion. L'incontinence peut être présente avec l'un ou l'autre type d'événement. Parfois, la syncope est associée à des mouvements moteurs mimant une crise.<ref name=":25">{{Citation d'un article|prénom1=J. T.|nom1=Lin|prénom2=D. K.|nom2=Ziegler|prénom3=C. W.|nom3=Lai|prénom4=W.|nom4=Bayer|titre=Convulsive syncope in blood donors|périodique=Annals of Neurology|volume=11|numéro=5|date=1982-05|issn=0364-5134|pmid=7103429|doi=10.1002/ana.410110513|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7103429/|consulté le=2020-12-13|pages=525–528}}</ref><ref name=":0" />
 
Une autre distinction consiste souvent à distinguer les crises des crises psychogènes non épileptiques. Veuillez consulter ce chapitre pour plus d'informations.
 
Voici une partie des imitations de saisie: <ref name=":26">{{Citation d'un article|prénom1=James|nom1=Webb|prénom2=Brit|nom2=Long|prénom3=Alex|nom3=Koyfman|titre=An Emergency Medicine-Focused Review of Seizure Mimics|périodique=The Journal of Emergency Medicine|volume=52|numéro=5|date=2017-05|issn=0736-4679|pmid=28007363|doi=10.1016/j.jemermed.2016.11.002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28007363/|consulté le=2020-12-13|pages=645–653}}</ref><ref name=":0" />
 
 
* Syncope, syncope convulsive
* Crises non épileptiques psychogènes
* Commotion cérébrale convulsive
* Troubles du mouvement
* Mouvements liés au sommeil
* Commotion cérébrale convulsive <ref name=":0" />
Le pronostic des patients souffrant de convulsions dépend principalement de toute cause sous-jacente. Les patients souffrant de crises d'épilepsie attribuables à des causes médicales ou toxicologiques curatives devraient bien gérer ces problèmes. <ref name=":0" />
 
Chez d'autres patients présentant des crises symptomatiques aiguës, le pronostic est lié au processus de la maladie. De toute évidence, en tant que groupe, les patients présentant des causes néoplasiques de convulsions ou de lésions cérébrales hypoxiques ne s'en tireront pas bien par rapport à de nombreux patients présentant des causes métaboliques de convulsions.
 
Le pronostic d'un patient avec une seule crise non provoquée a été bien défini. Les crises non provoquées, par définition, n'ont pas de cause établie après évaluation clinique. Si les examens de base, y compris les travaux de laboratoire appropriés, l'imagerie et peut-être l'EEG ne sont pas remarquables, les estimations du taux de récidive d'une autre crise non provoquée dans les cinq ans se situent entre un tiers et la moitié. Cependant, en cas de deuxième ou troisième crise non provoquée, le risque de nouvelles crises augmente à environ les trois quarts.
 
== Suivi ==
 
{{Section ontologique | classe = Situation clinique | nom = Suivi}}


== Complications ==
== Complications ==
 
Les complications<ref name=":0" />:
{{Section ontologique | classe = Situation clinique | nom = Complications}}
* {{Complication|nom=Status epilepticus|RR=|référence_RR=|RC=}}
* {{Complication | nom = Complication 1}}
** Une crise de plus longue durée ou des crises en série sans regain de pleine conscience entre les deux
* {{Complication | nom = Complication 2}}
** Peut entraîner des dommages neurologiques
* ...
* {{Complication | nom = Blessures traumatiques|RR=|référence_RR=|RC=}}<ref name=":0" /><ref name=":7" />
Outre l'utilisation de médicaments antiépileptiques, le traitement des crises vise à corriger tout processus causal identifiable. Des précautions sont nécessaires pour prévenir toute lésion cérébrale secondaire, qui peut inclure une assistance respiratoire et cardiovasculaire avancée. Une surveillance est nécessaire pour détecter l'hypotension et l'hypoxie et les mesures prises pour corriger ces conditions lorsqu'elles sont reconnues. <ref name=":0" />
** Morsure de la langue
 
** Lacération du crâne
Les complications courantes peuvent inclure des blessures traumatiques telles que des lacérations de la langue ou des lacérations du cuir chevelu.<ref name=":29">{{Citation d'un article|prénom1=J. S.|nom1=Huff|prénom2=D. L.|nom2=Morris|prénom3=R. U.|nom3=Kothari|prénom4=M. A.|nom4=Gibbs|titre=Emergency department management of patients with seizures: a multicenter study|périodique=Academic Emergency Medicine: Official Journal of the Society for Academic Emergency Medicine|volume=8|numéro=6|date=2001-06|issn=1069-6563|pmid=11388937|doi=10.1111/j.1553-2712.2001.tb00175.x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11388937/|consulté le=2020-12-13|pages=622–628}}</ref><ref name=":0" />
** Saignement intracérébral
 
* {{Complication | nom = Lésion cérébrale|RR=|référence_RR=|RC=}}
L'état de mal épileptique convulsif entraîne des lésions cérébrales au niveau cellulaire et peut lui-même être épileptogène. L'état de mal épileptique convulsif généralisé transformé ou subtil ou les crises non convulsives détectées par la surveillance EEG chez les patients gravement malades peuvent également contribuer aux lésions cérébrales.
* Déficits neurologiques
** Temporaire (ex: {{Complication|nom=Paralysie de Todd|RR=|référence_RR=|RC=}})
** Permanent possible en cas de status epilepticus


== Particularités ==
== Particularités ==
{{Section ontologique | classe = Situation clinique | nom = Particularités}}


=== Gériatrie ===
=== Gériatrie ===
 
La cause la plus fréquente de convulsions chez les personnes âgées est la maladie cérébrovasculaire.<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Arjune|nom1=Sen|prénom2=Nathalie|nom2=Jette|prénom3=Masud|nom3=Husain|prénom4=Josemir W.|nom4=Sander|titre=Epilepsy in older people|périodique=Lancet (London, England)|volume=395|numéro=10225|date=02 29, 2020|issn=1474-547X|pmid=32113502|doi=10.1016/S0140-6736(19)33064-8|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32113502/|consulté le=2020-12-13|pages=735–748}}</ref><ref name=":0" />
{{Section ontologique | classe = Situation clinique | nom = Gériatrie}}


=== Pédiatrie ===
=== Pédiatrie ===
Les troubles convulsifs représentent une des premières causes de pathologies neurologiques chez l'enfant<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=W. Allen|nom1=Hauser|titre=The Prevalence and Incidence of Convulsive Disorders in Children|périodique=Epilepsia|volume=35|numéro=s2|date=1994|issn=1528-1167|doi=10.1111/j.1528-1157.1994.tb05932.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.1528-1157.1994.tb05932.x|consulté le=2020-12-09|pages=S1–S6}}</ref>.


{{Section ontologique | classe = Situation clinique | nom = Pédiatrie}}
Chez la population pédiatrique, l'épilepsie est différente de celle des adultes. Elle se caractérise par des manifestations cliniques différentes, des étiologies particulières (syndromes génétiques) et des EEG spécifiques correspondants<ref name=":2" />. Le cerveau immature, en particulier chez le nouveau-né et le nourrisson, diffère du cerveau adulte par les mécanismes de base de la crise convulsive et de sa propagation. L'enfant est plus sujet aux crises, mais elles sont plus susceptibles de disparaître à mesure qu'il grandit.
 
== Éducation aux patients ==
 
Comme pour toute condition médicale, la prévention est préférable aux interventions réactives. Certaines conditions conduisant à des crises provoquées peuvent permettre des interventions avant le développement d'une crise. De toute évidence, en cas de crises provoquées liées au sevrage alcoolique ou à l'abus de drogues, des efforts doivent être faits pour des actions appropriées à ces troubles.<ref name=":0" />
 
Une étude portant sur des patients se présentant aux urgences avec des plaintes liées à des crises a révélé qu'environ les deux tiers de ceux dont les niveaux de médicaments antiépileptiques obtiennent avaient des niveaux sous-thérapeutiques. sont cruciales.<ref name=":0" />
 
Les brevets comportant des épisodes ou des crises d'épilepsie d'étiologie inconnue doivent être conseillés de ne pas conduire ou utiliser des machines dangereuses. Les exigences en matière de rapports varient d'un état à l'autre. <ref name=":0" />
 
== Concepts clés ==
 
La plupart des crises généralisées se terminent en moins de cinq minutes et une crise de plus longue durée ou des crises en série sans regain de pleine conscience entre les deux définit l'état de mal épileptique. Que l'état de mal épileptique soit dû à des causes provoquées ou non provoquées, le traitement initial est similaire.<ref name=":0" />
 
Une benzodiazépine comme le diazépam, le midazolam ou le lorazépam est acceptée comme médicament de première intention. Un sous-dosage est courant par rapport aux recommandations des lignes directrices. Les effets secondaires sont principalement une dépression respiratoire et sont principalement liés à la vitesse d'administration. Cependant, un sous-dosage des benzodiazépines peut contribuer à réduire l'efficacité, ce qui pourrait entraîner une prolongation de l'état de mal épileptique.
 
Les résultats après état de mal épileptique convulsif généralisé dépendent de toute cause sous-jacente des crises et de la durée de l'état de mal épileptique. <ref name=":0" />


Pour les patients présentant des convulsions qui nécessitent une intubation endotrachéale pour la gestion des voies respiratoires, le blocage neuromusculaire avec paralysie masquera les signes de convulsions. Stat EEG, si disponible, est recommandé. En cas de doute, l'administration de médicaments avec la présomption que les crises se poursuivent semble prudente à court terme. <ref name=":0" />
Dans la population pédiatrique, la cause de convulsion la plus fréquente est la [[Convulsions fébriles|convulsion fébrile]]. 3 à 5 % auront une convulsion fébrile isolée au cours des cinq premières années de vie et environ 30-40% auront des crises fébriles récurrentes. Les enfants ayant fait des convulsions fébriles serait également plus à risque de développer un trouble épileptique que la population générale, bien que le risque demeure faible (3% versus 1% dans la population générale<ref name=":2" /><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Peter|nom1=Camfield|prénom2=Carol|nom2=Camfield|titre=Febrile seizures and genetic epilepsy with febrile seizures plus (GEFS+)|périodique=Epileptic Disorders|volume=17|numéro=2|date=2015-06|issn=1294-9361|issn2=1950-6945|doi=10.1684/epd.2015.0737|lire en ligne=http://www.john-libbey-eurotext.fr/medline.md?doi=10.1684/epd.2015.0737|consulté le=2020-12-13|pages=124–133}}</ref>).


== Références ==
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Dernière version du 17 avril 2024 à 20:47

Convulsions
Approche clinique

Pointes-ondes à l'EEG dans une crise convulsive secondaire à de l'épilepsie
Caractéristiques
Examens paracliniques Formule sanguine complète, Ions, Glycémie, Bilan hépatique, Gaz artériel, Bilan rénal, Radiographie thoracique, ECG, Ponction lombaire, EEG, ... [+]
Drapeaux rouges
Trouble d'usage de l'alcool, État de mal épileptique, Extrêmes d'âge, Température corporelle élevée (signe clinique)
Informations
Wikidata ID Q6279182
SNOMED CT ID 91175000
Spécialité Neurologie

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Objectif du CMC
Convulsions / épilepsie (92)

Une convulsion est définie cliniquement par la contraction et le relâchement rapide, répété et involontaire des muscles du corps[1]. Elle survient de manière transitoire et est due à une hyper-synchronisation anormale neuronale. Elle peut survenir une seule fois dans une vie ou de façon sporadique.

Épidémiologie

En Amérique du Nord, l'incidence de l'épilepsie ajustée selon l'âge varie entre 16 sur 100 000 et 51 sur 100 000 personnes-années. La prévalence ajustée selon l'âge varie de 2,2 sur 1000 à 41 sur 1000, selon le pays. L'épilepsie partielle représente jusqu'à deux tiers des nouveaux cas.

De plus, seulement 25% à 30% des nouvelles crises convulsives sont provoquées ou secondaires à une autre cause.[2]

L'incidence augmente chez les populations socio-économiques défavorisées. [3] [2] Elle est également la plus élevée dans les populations pédiatrique et gériatrique, augmentant de façon constante après l'âge de 50 ans.

Étiologies

Une convulsion peut être provoquée ou non provoquée. Les crises convulsives provoquées peuvent résulter de nombreux problèmes médicaux ou complications de presque tous les processus pathologiques.

Causes provoquées

La liste de causes provoquées est longue, les plus courantes sont énumérées ci-dessous.[2]

Catégorie de l'étiologie Pathologies[4][2]
Structurelle
Métabolique
Inflammatoire
Infectieuse
Autres

Crises non-provoquées

Les crises non provoquées surviennent en l'absence de cause provocatrice ou plus de sept jours après une affection aiguë comme un AVC. L'épilepsie est par définition trouble du cerveau qui génère des crises convulsives récurrentes non provoquées[2].

Physiopathologie

Tout être humain a un certain risque de faire des convulsions. Le concept d'un seuil convulsif signifie que chaque individu existe sur un continuum de susceptibilité aux crises convulsives avec de nombreux facteurs influençant cette susceptibilité. Les causes mentionnées précédemment peuvent donc amener un individu à franchir ce seuil, résultant en crise convulsive.[2]

Au niveau cellulaire, une convulsion commence par l'excitation de neurones cérébraux susceptibles, qui activent de façon synchrone, des groupes de neurones de plus en plus grands via la libération de neurotransmetteurs. Le glutamate est le neurotransmetteur excitateur le plus courant et l'acide gamma-aminobutyrique (GABA) est un neurotransmetteur inhibiteur important. Un déséquilibre d'excitation excessive et une inhibition diminuée déclenche une activité électrique anormale. Ces changements de dépolarisation électrique paroxystique déclenchent ainsi une activité épileptiforme. Une activation accrue ou une inhibition réduite de potentiels de dépolarisation peuvent donc entraîner des convulsions. La zone du cerveau affectée se reflète souvent cliniquement. [7][2]

Notons que cette activité électrique excessive endommage le cerveau plus elle dure longtemps, notamment dans le status epilepticus (ou état de mal épileptique).[8] C'est pourquoi il est important de traiter ces convulsions si elles persistent.

Approche clinique

Questionnaire

Il est important de questionner le patient sur[2] :

  • l'histoire neurodéveloppementale dans l'enfance[4]
  • les antécédents personnels (histoire de convulsions, immunosuppression, malignité)
  • les antécédents familiaux
  • les habitudes de vie (consommation d'alcool ou de drogues illicites)
  • la prise récente de médicaments
  • Pour le patient connu épileptique, il faut explorer l'irrégularité dans la prise des anticonvulsivants ou un changement récent de doses
  • Si une grossesse est en cours, questionner son histoire et recherches les symptômes de la pré-éclampsie

L'histoire collatérale de témoin peut détenir des informations cruciales sur les événements menant à la convulsion. La plupart des crises généralisées se terminent en moins de cinq minutes (une durée plus longue pourrait laisser suspecter un status epilepticus).

On peut diviser l'interrogatoire de l'épisode en trois parties : pré-ictale, per-ictale et post-ictale.[9][10][2]

Statut Éléments à questionner
Pré-ictale
  • Contexte du début de la crise (activité, exposition à la chaleur, sommeil)
  • Présence d'un aura ou prodrome (ex: contractions du visage ou des extrémités, illusion d'une mauvaise odeur ou d'un mauvais goût, une expérience de déjà-vu)
Per-ictale
  • Changement de couleur de la peau (cyanose)
  • Mouvements généralisés ou focaux
  • Mouvements des extrémités (raideur, tonique, clonique) ou absence de mouvement
  • Mouvements oculaires (nystagmus)
  • Incontinence urinaire ou fécale
  • Morsures de langue
Post-ictal
  • Amnésie
  • Confusion, somnolence
  • Séquelles neurologiques, p. ex hémiparésie (paralysie de Todd)
  • Aphasie postictale

Pour les patients avec une crise suspectée et une altération de la conscience persistante, la possibilité d'un état de mal épileptique convulsif subtil doit être considéré. Les seuls mouvements moteurs peuvent être un nystagmus, des contractions faciales, ou aucun mouvement.

Examen clinique

Examen Trouvailles Diagnostic possible
signes vitaux Fièvre
  • Méningite
  • Encéphalite
  • Sepsis
  • Convulsions fébriles
Hypoglycémie
  • Hypoglycémie
HTA
  • AVC ischémique
  • Éclampsie (chez la femme enceinte)
examen pulmonaire Anomalie Syncope d'origine cardiaque ou pulmonaire
examen cardiaque
examen neurologique Déficit neurologique focal (en post-ictal, il est possible d'observer des défitcits)
  • Lésion occupant de l'espace
  • AVC
  • Status epilepticus aconvulsif
  • Méningite
examen ORL Morsure de la langue
  • Épilepsie
examen musculosquelettique et cutané détecter toutes lésions causées par les convulsions

Durant la convulsion, il est possible d'observer: les yeux ouverts, l'absence de réponse à une stimulation verbale ou douloureuse, des mouvements moteurs rythmiques en phase (signes d'une crise tonico-clonique généralisée).[2]

Drapeaux rouges

Les drapeaux rouges:

Examens paracliniques

L'objectif des investigations est de déterminer si la cause est provoquée ou non et d'en établir l'origine.

Laboratoires

Imagerie

  • TDM tête C-
    • L'imagerie cérébrale suit les recommandations du Canadian CT Head Rule.
    • Recommandée si on suspecte un processus intracrânien aigu en présence de : histoire de traumatisme crânien aigu, antécédents de malignité, d'immunosuppression, présence de fièvre, de céphalées persistantes, l'utilisation d'anticoagulants, un âge de plus de 65 ans ou un début de crise focale.
    • Pour un patient adulte en bonne santé qui est revenu à un état neurologique normal de base et qui a a eu sa première convulsion, il est recommandé de débuter par les examens laboratoires.
  • IRM tête

Autres examens paracliniques

  • EEG: la présence d'anomalies épileptiformes ou autres peut changer la prise en charge, l'avis du neurologue est nécessaire.[14][2]
  • ECG: si une syncope cardiaque ou un intoxication est suspectée
  • Radiographie thoracique

Traitement

Quelle que soit la cause, le traitement initial de base est l'ABC: évaluation des voies respiratoires, de la respiration et de la circulation. Puis la prise en charge dépend de la cause.

Convulsion isolée brève

  • Position latérale de sécurité pendant la convulsion
  • Observation, monitoring des signes vitaux
  • Correction de la cause provoquée identifiée (réplétion d'électrolyte, administrer du glucose, antibiotiques)
    • Les patients présentant des causes réversibles de convulsions, telles que l'hypoglycémie, peuvent être libérés après des interventions appropriées et en s'assurant d'un retour à domicile sécuritaire.
    • Les patients présentant des convulsions de sevrage alcoolique peuvent être libérés après un traitement approprié et une période d'observation. Le traitement des crises de sevrage alcoolique est essentiellement l'utilisation de benzodiazépines.[15][2]
  • S'il s'agit d'une crise non provoquée:
    • Une première crise non provoquée chez un adulte demande une prise en charge en neurologie pour investiguer une possible épilepsie.
    • Pour les patients ayant des antécédents d'épilepsie qui sont revenus à leur état de base, un ajustement du régime médicamenteux et un suivi avec le neurologue sont nécessaires.
    • Ces patients doivent s'abstenir de conduire jusqu'à la prise en charge. En cas de doutes quant à la fiabilité d'un patient, faire un signalement à la SAAQ.

Crise convulsive prolongée et crises continues

La plupart des crises généralisées se terminent en moins de cinq minutes, il est donc indiqué d'attendre un peu avant d'initier un traitement pour casser les convulsions.

Pour le patient présentant un état de mal épileptique convulsif généralisé, le traitement immédiat par des interventions pharmacologiques est nécessaire. Une admission aux soins intensifs sera nécessaire.

Intention Classe de médicaments Traitement
1 Benzodiazépines
  • Les benzodiazépines telles que le diazépam, le midazolam ou le lorazépam sont acceptables comme médicament de première intention pour les crises continues.[16][17]
  • La dépression respiratoire est un effet indésirable fréquent et les patients doivent être surveillés attentivement.
  • Un sous-dosage de benzodiazépines est fréquent, administrer une dose adéquate de benzodiazépine avant d'ajouter des médicaments supplémentaires.
2 Anticonvulsivants En deuxième intention, on administre des anticonvulsivants comme: la phénytoine, le valproate ou le lévétiracétam.[18][2]
3 Agents anesthésiants et barbituriques Le meilleur traitement de l'état de mal épileptique inclut les anesthésiants dont le propofol, les barbituriques (phenobarbitol) ou des perfusions intraveineuse continues de benzodiazépine en plus. L'admission aux soins intensifs sera nécessaire avec une surveillance par EEG continue.

Suivi

Les patients connus épileptiques ou nouvellement diagnostiqués avec de l'épilepsie nécessite un suivi en neurologie.

Éducation aux patients

Les conditions pouvant menant à des crises provoquées doivent être traitées pour prévenir le développement de convulsions (p. ex: traiter les troubles d'usage, traiter un AVC ou une infection du SNC).[2]

Une étude portant sur des patients se présentant aux urgences pour crise épileptique a révélé qu'environ dans le deux tiers des cas où le dosage des médicaments antiépileptiques avait été testé, celui-ci étaient sous-thérapeutique.[2] Il est important d'informer les patients sur les facteurs de risques déclencheurs de convulsions: stress émotionnel, manque de sommeil, oubli de médication, photosensibilité, hypoglycémie, usage de drogues ou d'alcool.

Les individus ayant des convulsions d'étiologie inconnue doivent être conseillés de ne pas conduire ou utiliser des machines dangereuses. Le clinicien a pour obligation d'aviser le patient et les autorités compétentes en cas d'inaptitude à conduire un véhicule. Plusieurs lois existent, propres à chaque province, sur l'obtention et le retrait d'un permis de conduire chez les patients souffrant d'épilepsie.

Complications

Les complications[2]:

Particularités

Gériatrie

La cause la plus fréquente de convulsions chez les personnes âgées est la maladie cérébrovasculaire.[19][2]

Pédiatrie

Les troubles convulsifs représentent une des premières causes de pathologies neurologiques chez l'enfant[20].

Chez la population pédiatrique, l'épilepsie est différente de celle des adultes. Elle se caractérise par des manifestations cliniques différentes, des étiologies particulières (syndromes génétiques) et des EEG spécifiques correspondants[4]. Le cerveau immature, en particulier chez le nouveau-né et le nourrisson, diffère du cerveau adulte par les mécanismes de base de la crise convulsive et de sa propagation. L'enfant est plus sujet aux crises, mais elles sont plus susceptibles de disparaître à mesure qu'il grandit.

Dans la population pédiatrique, la cause de convulsion la plus fréquente est la convulsion fébrile. 3 à 5 % auront une convulsion fébrile isolée au cours des cinq premières années de vie et environ 30-40% auront des crises fébriles récurrentes. Les enfants ayant fait des convulsions fébriles serait également plus à risque de développer un trouble épileptique que la population générale, bien que le risque demeure faible (3% versus 1% dans la population générale[4][21]).

Références

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  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 2,16 et 2,17 J. Stephen Huff et Najib Murr, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28613516, lire en ligne)
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