« Ostéoporose » : différence entre les versions

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|spécialités=Rhumatologie, endocrinologie|démo=0}}L'<nowiki/>'''ostéoporose''' (OP) est définie par une faible densité minérale osseuse (score T < -2.5) causée par une microstructure osseuse altérée prédisposant les patients à des fractures de fragilité,<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Matthew A.|nom1=Varacallo|prénom2=Ed J.|nom2=Fox|titre=Osteoporosis and its complications|périodique=The Medical Clinics of North America|volume=98|numéro=4|date=2014-07|issn=1557-9859|pmid=24994054|doi=10.1016/j.mcna.2014.03.007|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24994054/|consulté le=2021-12-04|pages=817–831, xii–xiii}}</ref> notamment aux vertèbres, à la hanche et au radius distal.<ref name=":17">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/clinical-manifestations-diagnosis-and-evaluation-of-osteoporosis-in-postmenopausal-women?search=ost%C3%A9oporose&source=search_result&selectedTitle=3~150&usage_type=default&display_rank=2|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-12-12}}</ref>
|spécialités=Rhumatologie, Endocrinologie, Gériatrie, Médecine familiale, Médecine interne, Orthopédie, Chirurgie spinale|démo=0}}L'<nowiki/>'''ostéoporose''' (OP) est définie par une faible densité minérale osseuse (score T < -2.5) causée par une microstructure osseuse altérée prédisposant les patients à des fractures de fragilité,<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Matthew A.|nom1=Varacallo|prénom2=Ed J.|nom2=Fox|titre=Osteoporosis and its complications|périodique=The Medical Clinics of North America|volume=98|numéro=4|date=2014-07|issn=1557-9859|pmid=24994054|doi=10.1016/j.mcna.2014.03.007|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24994054/|consulté le=2021-12-04|pages=817–831, xii–xiii}}</ref> notamment aux vertèbres, à la hanche et au radius distal.<ref name=":17">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/clinical-manifestations-diagnosis-and-evaluation-of-osteoporosis-in-postmenopausal-women?search=ost%C3%A9oporose&source=search_result&selectedTitle=3~150&usage_type=default&display_rank=2|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-12-12}}</ref>


Quant à elles, les fractures de fragilisation sont des "fractures spontanée ou consécutive à un traumatisme bénin, comme une chute de la position debout ou d'une hauteur moindre."<ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=français|auteur1=Dre Angèle Turcotte|titre=Évaluer le risque de fracture sans se casser la tête|périodique=Le Médecin du Québec|date=7 juillet 2014|issn=|lire en ligne=https://apimedpl.org/contenu/uploads/2019/12/Med.Qu%C3%A9bec.Evaluer-risque-fracture.2014.pdf|pages=22}}</ref> Les fractures du crâne, de la colonne cervicale, des mains, des pieds et des chevilles ainsi que les fractures de stress ne sont pas considérées comme des fractures de fragilité.<ref name=":17" />     
Quant à elles, les fractures de fragilisation sont des "fractures spontanée ou consécutive à un traumatisme bénin, comme une chute de la position debout ou d'une hauteur moindre."<ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=français|auteur1=Dre Angèle Turcotte|titre=Évaluer le risque de fracture sans se casser la tête|périodique=Le Médecin du Québec|date=7 juillet 2014|issn=|lire en ligne=https://apimedpl.org/contenu/uploads/2019/12/Med.Qu%C3%A9bec.Evaluer-risque-fracture.2014.pdf|pages=22}}</ref> Les fractures du crâne, de la colonne cervicale, des mains, des pieds et des chevilles ainsi que les fractures de stress ne sont pas considérées comme des fractures de fragilité.<ref name=":17" />     
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==Étiologies==
==Étiologies==
Bien que l'ostéoporose soit le plus souvent primaire et en lien avec le vieillissement ou la ménopause, il existe de nombreuses causes d'ostéoporose secondaires.
Bien que l'ostéoporose soit le plus souvent primaire ({{Étiologie|nom=idiopathique|principale=1|fraction_étiologique=80-95}})<ref group="note">Représente 95% des cas chez les femmes et 80% chez les hommes.</ref>, il existe de nombreuses causes d'ostéoporose secondaires<ref name=":9">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/evaluation-and-treatment-of-premenopausal-osteoporosis?search=osteoporosis%20secondary&source=search_result&selectedTitle=2~150&usage_type=default&display_rank=2|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-12-12}}</ref><ref name=":10">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/clinical-manifestations-diagnosis-and-evaluation-of-osteoporosis-in-postmenopausal-women?search=osteoporosis%20secondary&topicRef=2064&source=see_link|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-12-12}}</ref>.
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Étiologies de l'ostéoporose<ref>{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/evaluation-and-treatment-of-premenopausal-osteoporosis?search=osteoporosis%20secondary&source=search_result&selectedTitle=2~150&usage_type=default&display_rank=2|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-12-12}}</ref><ref>{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/clinical-manifestations-diagnosis-and-evaluation-of-osteoporosis-in-postmenopausal-women?search=osteoporosis%20secondary&topicRef=2064&source=see_link|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-12-12}}</ref>
|+Étiologies de l'ostéoporose secondaire<ref name=":9" /><ref name=":10" />
!Catégorie
!Étiologie
|-
|-
! colspan="2" |Primaire
!Endocriniennes
|Représente 95% des cas chez les femmes et 80% chez les hommes.
 
*Vieillissement (ostéoporose dite sénile)
*{{Étiologie|nom=Ménopause|principale=0}} chez la femme (déficit en oestrogène)
|-
! rowspan="5" |'''Secondaire'''
|Endocriniennes
|
|
*{{Étiologie|nom=Diabète|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Diabète|principale=0}}
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*{{Étiologie|nom=Prolactinome|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Prolactinome|principale=0}}
|-
|-
|Hématologiques
!Hématologiques
|
|
*Néoplasies (ex. le {{Étiologie|nom=myélome multiple|principale=0}}, la leucémie, le lymphome)
*Néoplasies (ex. le {{Étiologie|nom=myélome multiple|principale=0}}, la leucémie, le lymphome)
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*{{Étiologie|nom=Hémochromatose|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Hémochromatose|principale=0}}
|-
|-
|Digestives/nutritionnelles
!Digestives/nutritionnelles
|
|
*Déficit en {{Étiologie|nom=hypocalcémie|principale=0|affichage=calcium}} et/ou {{Étiologie|nom=hypovitaminose D|principale=0|affichage=vitamine D}}
*Déficit en {{Étiologie|nom=hypocalcémie|principale=0|affichage=calcium}} et/ou {{Étiologie|nom=hypovitaminose D|principale=0|affichage=vitamine D}}
*{{Étiologie|nom=Anorexie nerveuse|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Anorexie nerveuse|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Malabsorption|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Malabsorption|principale=0}}
**Maladie coeliaque
**{{Étiologie|nom=Maladie coeliaque|principale=0}}
**Maladies inflammatoires de l'intestin ([[Maladies inflammatoires intestinales|MII]])
**{{Étiologie|nom=Maladies inflammatoires de l'intestin|principale=0}}
**Gastrectomie et autres chirurgies bariatriques
**{{Étiologie|nom=Gastrectomie|principale=0}} et autres {{Étiologie|nom=chirurgies bariatriques|principale=0}}
**Insuffisance pancréatique
**{{Étiologie|nom=Insuffisance pancréatique|principale=0}}
**Autres syndromes malabsorptif
**Autres syndromes malabsorptif
*{{Étiologie|nom=Insuffisance hépatique|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Insuffisance hépatique|principale=0}}
Ligne 71 : Ligne 65 :
*
*
|-
|-
|Médicamenteuses
!Médicamenteuses
|
|
*{{Étiologie|nom=Corticostéroïdes|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Corticostéroïdes|principale=0}}
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*{{Étiologie|nom=Inhibiteurs du SGLT2|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Inhibiteurs du SGLT2|principale=0}}
|-
|-
|Autres
!Autres
|
|
*{{Étiologie|nom=Maladie pulmonaire obstructive chronique|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Maladie pulmonaire obstructive chronique|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Insuffisance rénale chronique|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Insuffisance rénale chronique|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Sclérose en plaque|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Sclérose en plaque|principale=0}}
*{{Étiologie|nom=Arthrites|principale=0}} inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, spondylite ankylosante)
*{{Étiologie|nom=Arthrites|principale=0}} inflammatoires ({{Étiologie|nom=polyarthrite rhumatoïde|principale=0}}, {{Étiologie|nom=spondylite ankylosante|principale=0}})
*Post-transplantation (moelle osseuse, foie, rein, coeur, poumon)
*Post-transplantation (moelle osseuse, foie, rein, coeur, poumon)
|}
|}
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==Présentation clinique==
==Présentation clinique==
L'ostéoporose primaire n'a pas de manifestations cliniques particulières tant qu'il n'y a pas survenue de fracture, d'où l'importance du dépistage chez les individus ayant des facteurs de risque.<ref name=":17" />
===Facteurs de risque===
===Facteurs de risque===
Plusieurs facteurs interagissent ensemble pour contribuer au risque de fracture ostéoporotique, dont des facteurs cliniques, médicaux, comportementaux, nutritionnels et génétiques.<ref name=":16" />
Plusieurs facteurs interagissent ensemble pour contribuer au risque de fracture ostéoporotique, dont des facteurs cliniques, médicaux, comportementaux, nutritionnels et génétiques.<ref name=":16" /> Les facteurs de risque sont :<ref name=":16" />
 
Les facteurs de risque sont :<ref name=":16" />


*l'{{Facteur de risque|nom=âge avancé|texte=}}
*l'{{Facteur de risque|nom=âge avancé|texte=}}
Ligne 112 : Ligne 102 :
*la {{Facteur de risque|nom=sédentarité}}
*la {{Facteur de risque|nom=sédentarité}}
*la {{Facteur de risque|nom=cachexie}}
*la {{Facteur de risque|nom=cachexie}}
*le {{Facteur de risque|nom=faible score à la DMO|texte=}}
*le {{Facteur de risque|nom=faible score à l'ostéodensitométrie|texte=}}
*la {{Facteur de risque|nom=déficience en vitamine D|texte=}}
*la {{Facteur de risque|nom=déficience en vitamine D|texte=}}
*les {{Facteur de risque|nom=fracture|affichage=antécédents de fracture}}
*les {{Facteur de risque|nom=fracture|affichage=antécédents de fracture}} (questionner les mécanismes de chute au niveau du sol à faible vélocité et sur toute fracture après l'âge de 40 ans)
*des {{Facteur de risque|nom=antécédents familiaux d'ostéoporose}}
*la {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|affichage=prise de corticostéroïdes}}
*la {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|affichage=prise de corticostéroïdes}}
*la {{Facteur de risque|nom=polyarthrite rhumatoïde|texte=}}.
*la {{Facteur de risque|nom=polyarthrite rhumatoïde|texte=}}.
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===Questionnaire===
===Questionnaire===
Une anamnèse complète comprend l'évocation de facteurs de risque potentiels attribuables à la perte osseuse secondaire (ex. prise de corticostéroïdes). Une histoire sociale complète doit également être obtenue en tenant compte des antécédents de tabagisme et de la consommation chronique d'alcool. Des antécédents familiaux d'ostéoporose doivent également être notés. Le patient doit être interrogé sur toute fracture antérieure en mettant l'accent sur les mécanismes de chute au niveau du sol à faible vélocité et sur toute fracture après l'âge de 40 ans.
L'ostéoporose est {{Symptôme|nom=asymptomatique}} tant qu'il n'y a pas survenue de fracture, d'l'importance du dépistage chez les individus ayant des facteurs de risque.<ref name=":17" />


Les symptômes de cette maladie sont :
Les symptômes en lien avec l'ostéoporose secondaire sont les symptômes spécifiques aux causes secondaires.


*la {{Symptôme|nom=douleur osseuse}}, en contexte de fracture
À noter que seulement le tiers des fractures vertébrales par compression sont symptomatiques.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Ostéoporose - Troubles musculosquelettiques et du tissu conjonctif|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/troubles-musculosquelettiques-et-du-tissu-conjonctif/ost%C3%A9oporose/ost%C3%A9oporose|site=Édition professionnelle du Manuel MSD|consulté le=2021-12-17}}</ref>
**Cependant, seulement le tiers des fractures vertébrales par compression sont symptomatiques.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Ostéoporose - Troubles musculosquelettiques et du tissu conjonctif|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/troubles-musculosquelettiques-et-du-tissu-conjonctif/ost%C3%A9oporose/ost%C3%A9oporose|site=Édition professionnelle du Manuel MSD|consulté le=2021-12-17}}</ref>
*les symptômes spécifiques aux causes secondaires.


*
*
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*une {{Signe clinique|nom=distance occiput-mur inférieur à 5 cm|texte=|affichage=distance occiput-mur > 5 cm}}.
*une {{Signe clinique|nom=distance occiput-mur inférieur à 5 cm|texte=|affichage=distance occiput-mur > 5 cm}}.


Si ces signes cliniques sont présents, il est recommandé de compléter par une radiographie latérale de la colonne dorso-lombaire. <ref name=":2" />
Si ces signes cliniques sont présents, il est recommandé d'effectuer une radiographie latérale de la colonne dorso-lombaire. <ref name=":2" />


De plus, il est essentiel de rechercher des signes cliniques suggérant une cause secondaire d'ostéoporose, tels que: <ref name=":16" />
De plus, il est essentiel de réaliser un examen physique à la recherche de signes cliniques suggérant une cause secondaire d'ostéoporose (voir les étiologies ci-haut). Par exemple, l'examen physique devrait inclure les éléments suivants : <ref name=":16" />


*une {{Signe clinique|nom=thyroïde nodulaire|texte=}}
*à l'{{Examen clinique|nom=aspect général}}, rechercher un aspect cushingoïde et de l'ictère
*un {{Signe clinique|nom=aspect cushingoïde|texte=}}
*à l'{{Examen clinique|nom=examen de la thyroïde}}, rechercher une thyroïde nodulaire
*une {{Signe clinique|nom=hépatomégalie|texte=}}
*à l'{{Examen clinique|nom=examen abdominal}}, rechercher une {{Signe clinique|nom=hépatomégalie|texte=}} et une {{Signe clinique|nom=splénomégalie}}.
*un {{Signe clinique|nom=ictère|texte=}}.


==Examens paracliniques==
==Examens paracliniques==
L'{{Examen paraclinique|nom=ostéodensitométrie (ODM)}} est la modalité de choix pour le diagnostic d'ostéoporose, il s'agit de la première modalité recommandée selon les lignes directrices canadiennes de 2010, ainsi que selon l'organisation mondiale de la santé (OMS)


'''La faible densité osseuse de la hanche a la valeur prédictive la plus élevée de fracture future.''' En effet, la densité osseuse de la colonne vertébrale peut être faussement élevée en raison de la calcification due à une maladie dégénérative des articulations. La densité vertébrale peut toujours être utile chez les jeunes femmes périménopausées sans maladie articulaire dégénérative importante. La colonne vertébrale peut montrer des changements ostéoporotiques initiaux avant qu'ils ne puissent être détectés au niveau de la hanche.<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Joann L.|nom1=Porter|prénom2=Matthew|nom2=Varacallo|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=28722930|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK441901/|consulté le=2021-12-04}}</ref>
=== Ostéodensitométrie ===
L'{{Examen paraclinique|nom=ostéodensitométrie}} (ODM) est la modalité de choix pour le diagnostic d'ostéoporose. Il s'agit de la première modalité recommandée selon les lignes directrices canadiennes de 2010, ainsi que selon l'organisation mondiale de la santé (OMS).  


Le bilan biologique de base pour l'ostéoporose est à faire lors du diagnostic de l'ostéoporose dans l'objectif d'éliminer les causes secondaires. Le bilan biologique de base est :<ref name=":18">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Ostéoporose|url=https://lanthiermed.com/page/main/rhumatologie/fr_osteoporose.html?search=true|site=lanthiermed.com|date=|consulté le=2021-12-13}}</ref>
Le dépistage systématique de l'ostéoporose en mesurant la DMO doit être fait chez toutes les femmes et les hommes répondant aux critères du tableau ci-dessous.
 
*la {{Examen paraclinique|nom=formule sanguine complète}}, à la recherche d'{{Signe paraclinique|nom=anémie}} ou de {{Signe paraclinique|nom=cytopénie}}
*le {{Examen paraclinique|nom=calcémie|affichage=calcium corrigé pour l'albumine}}
*la {{Examen paraclinique|nom=phosphatase alcaline}}
*la {{Examen paraclinique|nom=créatinine}}
*la {{Examen paraclinique|nom=TSH}}.
 
Les tests suivants sont à envisager selon la clinique :<ref name=":18" />
 
*le {{Examen paraclinique|nom=25-OH-vitamine D|affichage=dosage de la vitamine D (25-OH-vitamine D)}}, après trois ou quatre mois de supplémentation adéquate et seulement lors d'indication de traitement de l'ostéoporose<ref name=":2" />
*l'{{Examen paraclinique|nom=électrophorèse des protéines sériques (EPPS)}}, seulement en présence d'une fracture vertébrale<ref name=":2" />
**Ce test permet de rechercher un myélome multiple. Une {{Examen paraclinique|nom=électrophorèse des protéines urinaires}} pourrait également être demandée dans un deuxième temps selon les trouvailles au bilan.<ref>{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/clinical-manifestations-diagnosis-and-evaluation-of-osteoporosis-in-postmenopausal-women?search=ost%C3%A9oporose&source=search_result&selectedTitle=3~150&usage_type=default&display_rank=2|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-12-31}}</ref>
*la {{Examen paraclinique|nom=protéine C réactive (CRP)}} ou la {{Examen paraclinique|nom=vitesse de sédimentation (VS)}}
*les {{Examen paraclinique|nom=enzymes hépatiques}}, notamment l'ALT
*le {{Examen paraclinique|nom=phosphore}}
*l'{{Examen paraclinique|nom=hormone parathyroïdienne (PTH)}}, généralement en deuxième temps lorsqu'une anomalie au bilan phosphocalcique est objectivée
*la {{Examen paraclinique|nom=calciurie sur 24h}}
*les {{Examen paraclinique|nom=anticorps anti-transglutaminase}}, lorsqu'une malabsorption est suspectée
*la {{Examen paraclinique|nom=testostérone totale (TT)}} chez l'homme, à la recherche d'un hypogonadisme
*l'{{Examen paraclinique|nom=estradiol}}
*l'{{Examen paraclinique|nom=hormone lutéinisante (LH)}}.
 
==Approche clinique==
 
Le dépistage systématique de l'ostéoporose en mesurant la DMO doit être fait chez toutes les femmes et les hommes répondant aux critères ci-dessous :
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Critères pour le dépistage de l'ostéoporose<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|titre=D’évaluation de densité minérale osseuse {{!}} Osteoporosis|url=https://osteoporosecanada.ca/devaluation-de-densite-minerale-osseuse/|site=Ostéoporose Canada|date=2021-07-27|consulté le=2021-12-17}}</ref>
|+Critères pour le dépistage de l'ostéoporose<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|titre=D’évaluation de densité minérale osseuse {{!}} Osteoporosis|url=https://osteoporosecanada.ca/devaluation-de-densite-minerale-osseuse/|site=Ostéoporose Canada|date=2021-07-27|consulté le=2021-12-17}}</ref>
!Caractéristique démographique
!Antécédents nécessitant un dépistage
|-
!Femmes et homme < 50 ans
!Femmes et homme < 50 ans
!Femmes ménopausées et
hommes de 50-64 ans
!Femmes et hommes > 65 ans
|-
|
|
*Antécédent de fracture de fragilisation
*Antécédent de fracture de fragilisation
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*Hypogonadisme ou [[ménopause précoce]] (< 45 ans)
*Hypogonadisme ou [[ménopause précoce]] (< 45 ans)
*Autres troubles liés à une perte osseuse
*Autres troubles liés à une perte osseuse
|-
!Femmes ménopausées et
hommes de 50-64 ans
|
|
*Fracture de fragilisation > 40 ans
*Fracture de fragilisation > 40 ans
*Fracture vertébrale ou faible masse osseuse à la radiographie
*Fracture vertébrale ou faible masse osseuse à la radiographie
*Fracture de la hanche chez un parent
*Fracture de la hanche chez un parent
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*Polyarthrite rhumatoïde (PAR)
*Polyarthrite rhumatoïde (PAR)
*Autres problèmes de santé contribuant à la perte osseuse.
*Autres problèmes de santé contribuant à la perte osseuse.
|Tous
|-
|}
!Femmes et hommes > 65 ans
|
* Tous les patients
|}'''La {{Signe paraclinique|nom=faible densité osseuse}} de la hanche a la valeur prédictive la plus élevée de fracture future.''' En effet, la densité osseuse de la colonne vertébrale peut être faussement élevée en raison de la calcification due à une maladie dégénérative des articulations. La densité vertébrale peut toujours être utile chez les jeunes femmes périménopausées sans maladie articulaire dégénérative importante. La colonne vertébrale peut montrer des changements ostéoporotiques initiaux avant qu'ils ne puissent être détectés au niveau de la hanche.<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Joann L.|nom1=Porter|prénom2=Matthew|nom2=Varacallo|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=28722930|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK441901/|consulté le=2021-12-04}}</ref>
 
=== Laboratoire ===
Le bilan biologique de base pour l'ostéoporose est à faire lors du diagnostic de l'ostéoporose dans l'objectif d'éliminer les causes secondaires :<ref name=":18">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Ostéoporose|url=https://lanthiermed.com/page/main/rhumatologie/fr_osteoporose.html?search=true|site=lanthiermed.com|date=|consulté le=2021-12-13}}</ref>
 
*la {{Examen paraclinique|nom=formule sanguine complète}}, à la recherche d'{{Signe paraclinique|nom=anémie}} ou de {{Signe paraclinique|nom=cytopénie}}
*le {{Examen paraclinique|nom=calcémie|affichage=calcium corrigé pour l'albumine}}
*la {{Examen paraclinique|nom=phosphatase alcaline}}
*la {{Examen paraclinique|nom=créatinine}}
*la {{Examen paraclinique|nom=TSH}}.
 
Les tests suivants sont à envisager selon la clinique :<ref name=":18" />
 
*la {{Examen paraclinique|nom=25-OH vitamine D sérique}}, après trois ou quatre mois de supplémentation adéquate et seulement lors d'indication de traitement de l'ostéoporose<ref name=":2" />
*l'{{Examen paraclinique|nom=électrophorèse des protéines sériques}} (EPS) en présence d'une fracture vertébrale, dans l'optique de rechercher un myélome multiple<ref name=":2" />
*l'{{Examen paraclinique|nom=électrophorèse des protéines urinaires}} pourrait également être demandée dans un deuxième temps selon les trouvailles à l'EPS<ref>{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/clinical-manifestations-diagnosis-and-evaluation-of-osteoporosis-in-postmenopausal-women?search=ost%C3%A9oporose&source=search_result&selectedTitle=3~150&usage_type=default&display_rank=2|site=www.uptodate.com|consulté le=2021-12-31}}</ref>
*la {{Examen paraclinique|nom=protéine C réactive}} ou la {{Examen paraclinique|nom=vitesse de sédimentation}}
*les {{Examen paraclinique|nom=enzymes hépatiques}} (notamment l'ALT)
*le {{Examen paraclinique|nom=phosphore}}
*l'{{Examen paraclinique|nom=hormone parathyroïdienne}}, généralement en deuxième temps lorsqu'une anomalie au bilan phosphocalcique est objectivée
*la {{Examen paraclinique|nom=calciurie sur 24h}}
*les {{Examen paraclinique|nom=anticorps anti-transglutaminase}} lorsqu'une malabsorption est suspectée
*la {{Examen paraclinique|nom=testostérone totale}} chez l'homme à la recherche d'un hypogonadisme
*l'{{Examen paraclinique|nom=estradiol}}
*l'{{Examen paraclinique|nom=hormone lutéinisante}} (LH).
 
==Diagnostic==
==Diagnostic==
'''Un diagnostic clinique d'ostéoporose peut être réalisé dans un contexte de fracture de fragilité''', et ce, sans même avoir à mesurer la densité minérale osseuse. En effet, la survenue d'une fracture de fragilisation est le facteur le plus important dans la prédiction du risque de fracture, indépendamment du résultat de la DMO. <ref name=":2" />
'''Un diagnostic clinique d'ostéoporose peut être réalisé dans un contexte de fracture de fragilité''', et ce, sans même avoir à mesurer la densité minérale osseuse. En effet, la survenue d'une fracture de fragilisation est le facteur le plus important dans la prédiction du risque de fracture, indépendamment du résultat de la DMO. <ref name=":2" />
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En absence de fracture de fragilité, le diagnostic d'ostéoporose se fait à l'aide du score T, qui correspond au nombre d'écart-types par lequel la densité minérale osseuse (DMO) du patient, mesurée à l'ostéodensitométrie au radius distal, à la colonne ou à la hanche, diffère par rapport à la DMO d'un jeune sujet en bonne santé du même sexe et de la même ethnie. '''Un score T de moins de -2,5 est diagnostic d'ostéoporose.'''<ref name=":16" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Ostéoporose - Troubles musculosquelettiques et du tissu conjonctif|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/troubles-musculosquelettiques-et-du-tissu-conjonctif/ost%C3%A9oporose/ost%C3%A9oporose|site=Édition professionnelle du Manuel MSD|consulté le=2021-12-12}}</ref>
En absence de fracture de fragilité, le diagnostic d'ostéoporose se fait à l'aide du score T, qui correspond au nombre d'écart-types par lequel la densité minérale osseuse (DMO) du patient, mesurée à l'ostéodensitométrie au radius distal, à la colonne ou à la hanche, diffère par rapport à la DMO d'un jeune sujet en bonne santé du même sexe et de la même ethnie. '''Un score T de moins de -2,5 est diagnostic d'ostéoporose.'''<ref name=":16" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Ostéoporose - Troubles musculosquelettiques et du tissu conjonctif|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/troubles-musculosquelettiques-et-du-tissu-conjonctif/ost%C3%A9oporose/ost%C3%A9oporose|site=Édition professionnelle du Manuel MSD|consulté le=2021-12-12}}</ref>
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
! colspan="4" |Résultat du test d'ostéodensitométrie
|+Résultat du test d'ostéodensitométrie
|-
|-
|
!
|DMO normale
!DMO normale
|DMO faible
!DMO faible
|Ostéoporose
!Ostéoporose
|-
|-
|Score T
!Score T
| -1 à + 2.5
| -1 à + 2.5
| -1 à -2.5
| -1 à -2.5
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Le '''CAROC''' est quant à lui beaucoup plus facile à utiliser grâce à la simplicité de l'outil. En effet, le score T du col fémoral, le sexe et l'âge sont les facteurs de risque pris en compte pour calculer le risque de fracture sur une période de dix ans.  
Le '''CAROC''' est quant à lui beaucoup plus facile à utiliser grâce à la simplicité de l'outil. En effet, le score T du col fémoral, le sexe et l'âge sont les facteurs de risque pris en compte pour calculer le risque de fracture sur une période de dix ans.  


Le choix de l'outil est essentiellement une question de préférence personnelle et de commodité.<ref name=":4" /> Les deux outils permettent de générer le risque de fracture ostéoporotique sur une période de dix ans via un pourcentage, ce qui catégorise le risque en trois catégories: faibles (<10%), modéré (10%-20%) et élevé (> 20%). Ce pourcentage permettra de guider l'approche pharmacologique tel qu'indiqué dans la section ''Traitement.''
Le choix de l'outil est essentiellement une question de préférence personnelle et de commodité.<ref name=":4" /> Les deux outils permettent de générer le risque de fracture ostéoporotique sur une période de dix ans via un pourcentage, ce qui catégorise le risque en trois catégories :  
 
* faibles (<10%)
* modéré (10%-20%)
* élevé (> 20%).  


Ce pourcentage permettra de guider l'approche pharmacologique tel qu'indiqué dans la section ''Traitement.''


Certains facteurs de risque font passer le risque de fracture à la classe supérieure que celui calculé par le CAROC ou le FRAX, tel que :<ref name=":4" />  
Certains facteurs de risque font passer le risque de fracture à la classe supérieure que celui calculé par le CAROC ou le FRAX, tel que :<ref name=":4" />  
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==Traitement==
==Traitement==


===Mesures non-pharmacologiques===
Recommander des changements de style de vie à tous les patients :<ref name=":18" /><ref name=":0" /><ref name=":4" />
*l'{{Traitement|nom=activité physique}} avec mise en charge et les {{Traitement|nom=exercices d'équilibre|affichage=exercices qui améliorent l'équilibre}}, comme le yoga et le tai-chi
**Des exercices avec appui sur chaises sont une bonne alternative pour de nombreux patients.
*Une {{Traitement|nom=apports calciques|affichage=alimentation riche en calcium}}
*la {{Traitement|nom=cessation tabagique}}, en proposant l'aide nécessaire
*le {{Traitement|nom=sevrage d'alcool}}, en utilisant au besoin les [[Trouble lié à l'usage de l'alcool|aides pharmacologiques]]
*Les protecteurs de hanche
**Chez certains patients vivant en établissement de soins de longue durée chez qui le port de tels appareils n'augmentent pas, paradoxalement, le risque de chute (ex. patients à risque d'incontinences urinaires).
===Mesures pharmacologiques===
Les options de traitement varient selon le niveau de risque obtenu aux outils comme le CAROC ou le FRAX.
Les options de traitement varient selon le niveau de risque obtenu aux outils comme le CAROC ou le FRAX.
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Les modalités de traitement selon les niveaux de risque obtenus avec le CAROC ou le FRAX<ref name=":18" />
|+Modalités de traitement selon les niveaux de risque obtenus avec le CAROC ou le FRAX<ref name=":18" />
!Niveau de risque
!Niveau de risque
!Recommandation de traitement
!Recommandation de traitement
|-
|-
|Patient à risque faible
!Patient à risque faible
('''< 10%''' de fracture sur 10 ans)
('''< 10%''' de fracture sur 10 ans)
|Vérifier les apports en calcium et en vitamine D, puis prescrire les suppléments au besoin.
|
Autres traitements pharmacologiques non-indiqués chez ces patients
* Vérifier les apports en calcium et en vitamine D, puis prescrire les suppléments au besoin.
 
* Autres traitements pharmacologiques non indiqués chez ces patients.
|-
|-
|Patient à risque modéré  
!Patient à risque modéré  
('''10 à 20%''' de fracture sur 10 ans)
('''10 à 20%''' de fracture sur 10 ans)
|Débuter ou non le traitement pharmacologique (selon les facteurs de risque et une discussion éclairée avec le patient)
|
Possible de stratifier davantage le niveau de risque à l'aide de radiographies latérales à la recherche de fractures vertébrales.
* Débuter ou non le traitement pharmacologique (selon les facteurs de risque et une discussion éclairée avec le patient).
 
* Possible de stratifier davantage le niveau de risque à l'aide de radiographies latérales à la recherche de fractures vertébrales.
|-
|-
|Patient à risque élevé
!Patient à risque élevé
('''> 20%''' de fracture sur 10 ans
('''> 20%''' de fracture sur 10 ans)


OU
OU
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OU
OU


Prise de prednisone > 7,5 mg/jour pendant plus de trois mois<ref name=":3">{{Citation d'un article|langue=français|auteur1=Marie-Anaïs Rémillard|titre=La fracture ostéoporotique : la grande oubliée|périodique=Le rhumatologue|date=Décembre 2019|issn=|lire en ligne=http://www.rhumatologie.org/client/publications/14Ostéoporose2019.pdf|pages=}}</ref>.
Prise de prednisone > 7,5 mg/jour pendant plus de trois mois<ref name=":3">{{Citation d'un article|langue=français|auteur1=Marie-Anaïs Rémillard|titre=La fracture ostéoporotique : la grande oubliée|périodique=Le rhumatologue|date=Décembre 2019|issn=|lire en ligne=http://www.rhumatologie.org/client/publications/14Ostéoporose2019.pdf|pages=}}</ref>
|Débuter le traitement pharmacologique.
|
|}
* Débuter le traitement pharmacologique.
 
|}Tout patient de plus de 50 ans, souffrant d'ostéoporose ou non, devraient avoir un apport suffisant en '''calcium (1200 mg/jour avec l'alimentation et les suppléments au besoin) et en vitamine D (800-2000 UI/jour).'''<ref name=":18" />
===Mesures non-pharmacologiques===
Recommander des changements de style de vie à tous les patients :<ref name=":18" /><ref name=":0" /><ref name=":4" />


*l'{{Traitement|nom=activité physique}} avec mise en charge et les {{Traitement|nom=exercices d'équilibre|affichage=exercices qui améliorent l'équilibre}}, comme le yoga et le tai-chi
Selon les indications précédemment décrites, plusieurs traitements pharmacologiques sont disponibles. Généralement, la pharmacothérapie abaisse le risque de fracture vertébrale de 30 à 70% selon l'observance et le produit sélectionné.<ref name=":4" />  
**Des exercices avec appui sur chaises sont une bonne alternative pour de nombreux patients.
*Une {{Traitement|nom=apports calciques|affichage=alimentation riche en calcium}}
*la {{Traitement|nom=cessation tabagique}}, en proposant l'aide nécessaire
*le {{Traitement|nom=sevrage d'alcool}}, en utilisant au besoin les [[Trouble lié à l'usage de l'alcool|aides pharmacologiques]]
*Les protecteurs de hanche
**Chez certains patients vivant en établissement de soins de longue durée chez qui le port de tels appareils n'augmentent pas, paradoxalement, le risque de chute (ex. patients à risque d'incontinences urinaires).
 
===Mesures pharmacologiques===
Tout patient de plus de 50 ans, souffrant d'ostéoporose ou non, devraient avoir un apport suffisant en '''calcium (1200 mg/jour avec l'alimentation et les suppléments au besoin) et en vitamine D (800-2000 UI/jour).'''<ref name=":18" />
 
Selon les indications précédemment décrites, plusieurs traitements pharmacologiques sont disponibles. De manière générale, la pharmacothérapie abaisse le risque de fracture vertébrale de 30 à 70% selon l'observance et le produit sélectionné.<ref name=":4" />  


Même si les traitements pharmacologiques peuvent engendrer des effets secondaires, les avantages l'emportent largement sur les risques éventuels pour les patients à risque élevé de fracture.   
Même si les traitements pharmacologiques peuvent engendrer des effets secondaires, les avantages l'emportent largement sur les risques éventuels pour les patients à risque élevé de fracture.   
Ligne 320 : Ligne 320 :
! colspan="3" |Traitements et indications
! colspan="3" |Traitements et indications
!Posologie<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Rx vigilance|url=https://rx.vigilance.ca|site=Rx.vigilance.ca|date=|consulté le=20-01-2022}}</ref>
!Posologie<ref>{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Rx vigilance|url=https://rx.vigilance.ca|site=Rx.vigilance.ca|date=|consulté le=20-01-2022}}</ref>
! colspan="2" |Effets secondaires
!Effets secondaires
!Contre-indications
!Contre-indications
|-
|-
| rowspan="3" |'''Agents anti-résorptifs'''
! rowspan="3" |'''Agents anti-résorptifs'''
| rowspan="2" |'''Bisphosphonates'''
| rowspan="2" |'''Bisphosphonates'''<ref group="note">Inhibent la résorption osseuse en entrainant l'apoptose des ostéoclastes.</ref>




Ligne 350 : Ligne 350 :


3 mg PO DIE
3 mg PO DIE
|
| rowspan="2" |
*Irritation de l'oesophage (reflux, oesophagite, ulcère)
| rowspan="2" |Communs:
 
*Céphalées
*Céphalées
*Nausée
*Nausée
*Douleur abdominale
*Douleur abdominale
Ligne 364 : Ligne 360 :
*Ostéonécrose de la machoire (rare)
*Ostéonécrose de la machoire (rare)
*Fracture atypique du fémur (en usage chronique).
*Fracture atypique du fémur (en usage chronique).
*Réaction d'allure grippale après infusion (fièvre, myalgies, arthralgies) pour le IV
*Irritation de l'oesophage (reflux, oesophagite, ulcère) pour le PO
|
|
*Désordres oesophagiens
*Désordres oesophagiens
Ligne 377 : Ligne 375 :
|5 mg IV 1x/an
|5 mg IV 1x/an
|
|
*Réaction d'allure grippale après infusion (fièvre, myalgies, arthralgies)
* Insuffisance rénale chronique (DFGe < 35)
|Insuffisance rénale chronique (DFGe < 35)
|-
|-
|'''Denosumab (''Prolia'')'''
|'''Denosumab (''Prolia'')'''<ref group="note">Anticorps monoclonal anti-RANKL</ref>




Ligne 390 : Ligne 387 :
|Sous-cutané aux 6 mois
|Sous-cutané aux 6 mois
|60 mg SC q 6 mois
|60 mg SC q 6 mois
| colspan="2" |
|
*Douleurs musculaires
*Douleurs musculaires
*Infections urinaires
*Infections urinaires
Ligne 399 : Ligne 396 :
*Fractures atypiques du fémur
*Fractures atypiques du fémur
*Hypocalcémie (surtout en IRC stade IV).
*Hypocalcémie (surtout en IRC stade IV).
|Coûteux avec couverture RAMQ limitée
|
* Coûteux avec couverture RAMQ limitée
|-
|-
|'''Agents anabolisants'''
!'''Agents anabolisants'''
|'''Parathormone (tériparatide) (''Fortéo'')'''
|'''Parathormone (tériparatide) (''Fortéo'')'''<ref group="note">Stimulent la formation osseuse par les ostéoblastes</ref>




Ligne 413 : Ligne 411 :
|Sous-cutané DIE pour un maximum de 24 mois
|Sous-cutané DIE pour un maximum de 24 mois
|20 mg SC DIE
|20 mg SC DIE
| colspan="2" |
|
*Étourdissements
*Étourdissements
*Nausées
*Nausées
Ligne 427 : Ligne 425 :
*Augmentation de la phosphatase alcaline de cause inconnue.
*Augmentation de la phosphatase alcaline de cause inconnue.
|-
|-
|'''Hormonothérapie'''
!'''Hormonothérapie'''
|'''Oestrogène/progestérone'''
|'''Oestrogène/progestérone'''<ref group="note">Augmentation des hormones sexuelles qui préviennent la résorption osseuse</ref>




Ligne 438 : Ligne 436 :
*Timbre
*Timbre
|Variable
|Variable
| colspan="2" |
|
*Dépression
*Dépression
*Céphalées
*Céphalées
Ligne 465 : Ligne 463 :
*Dysfonction hépatique chronique.
*Dysfonction hépatique chronique.
|-
|-
|'''Modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (MSRE)'''
!'''Modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (MSRE)'''
|'''Raloxifène'''
|'''Raloxifène'''<ref group="note">Agissent comme des œstrogènes sur les os et antagonisent les effets des œstrogènes sur l'utérus et les seins</ref>




Ligne 475 : Ligne 473 :
|PO
|PO
|60 mg PO DIE
|60 mg PO DIE
| colspan="2" |
|
*Bouffées de chaleur
*Bouffées de chaleur
*Augmente le risque thromboembolique
*Augmente le risque thromboembolique
Ligne 483 : Ligne 481 :
|}
|}
À noter qu'il n'y a aucune preuve que la testostérone diminuait le nombre de fractures, donc la testostérone n'est pas recommandée pour le traitement de l'ostéoporose chez les hommes. <ref name=":4" />
À noter qu'il n'y a aucune preuve que la testostérone diminuait le nombre de fractures, donc la testostérone n'est pas recommandée pour le traitement de l'ostéoporose chez les hommes. <ref name=":4" />
===Mécanismes d'actions :===
'''Agents anti-résorbtifs'''
Bisphosphonates : Inhibent la résorption osseuse en entrainant l'apoptose des ostéoclastes.
Dénosumab : Anticorps monoclonal anti-RANKL
'''Agents anabolisants - tériparatide'''
Stimulent la formation osseuse par les ostéoblastes
'''Hormonothérapie'''
Augmentation des hormones sexuelles qui préviennent la résorption osseuse
'''Modulateurs sélectifs des récepteurs aux oestrogènes (MRSE) - raloxifène'''
Agissent comme des œstrogènes sur les os et antagonisent les effets des œstrogènes sur l'utérus et les seins


====Considérations relatives aux biphosphonates <ref name=":1" /><ref name=":0" /><ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Sam Y.|nom1=Jiang|prénom2=David J.|nom2=Kaufman|prénom3=Bonnie Y.|nom3=Chien|prénom4=Michael|nom4=Longoria|titre=Prophylactic Fixation Can Be Cost-effective in Preventing a Contralateral Bisphosphonate-associated Femur Fracture|périodique=Clinical Orthopaedics and Related Research|volume=477|numéro=3|date=2019-03|issn=1528-1132|pmid=30394950|pmcid=6382193|doi=10.1097/CORR.0000000000000545|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30394950/|consulté le=2021-12-04|pages=480–490}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un article|prénom1=Morten Schultz|nom1=Larsen|prénom2=Hagen|nom2=Schmal|titre=The enigma of atypical femoral fractures: A summary of current knowledge|périodique=EFORT open reviews|volume=3|numéro=9|date=2018-09|issn=2058-5241|pmid=30305933|pmcid=6174857|doi=10.1302/2058-5241.3.170070|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30305933/|consulté le=2021-12-04|pages=494–500}}</ref><ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=E. Michael|nom1=Lewiecki|titre=New and emerging concepts in the use of denosumab for the treatment of osteoporosis|périodique=Therapeutic Advances in Musculoskeletal Disease|volume=10|numéro=11|date=2018-11|issn=1759-720X|pmid=30386439|pmcid=6204627|doi=10.1177/1759720X18805759|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30386439/|consulté le=2021-12-04|pages=209–223}}</ref>====
====Considérations relatives aux biphosphonates <ref name=":1" /><ref name=":0" /><ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Sam Y.|nom1=Jiang|prénom2=David J.|nom2=Kaufman|prénom3=Bonnie Y.|nom3=Chien|prénom4=Michael|nom4=Longoria|titre=Prophylactic Fixation Can Be Cost-effective in Preventing a Contralateral Bisphosphonate-associated Femur Fracture|périodique=Clinical Orthopaedics and Related Research|volume=477|numéro=3|date=2019-03|issn=1528-1132|pmid=30394950|pmcid=6382193|doi=10.1097/CORR.0000000000000545|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30394950/|consulté le=2021-12-04|pages=480–490}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un article|prénom1=Morten Schultz|nom1=Larsen|prénom2=Hagen|nom2=Schmal|titre=The enigma of atypical femoral fractures: A summary of current knowledge|périodique=EFORT open reviews|volume=3|numéro=9|date=2018-09|issn=2058-5241|pmid=30305933|pmcid=6174857|doi=10.1302/2058-5241.3.170070|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30305933/|consulté le=2021-12-04|pages=494–500}}</ref><ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=E. Michael|nom1=Lewiecki|titre=New and emerging concepts in the use of denosumab for the treatment of osteoporosis|périodique=Therapeutic Advances in Musculoskeletal Disease|volume=10|numéro=11|date=2018-11|issn=1759-720X|pmid=30386439|pmcid=6204627|doi=10.1177/1759720X18805759|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30386439/|consulté le=2021-12-04|pages=209–223}}</ref>====
Ligne 513 : Ligne 492 :
*Consulter un chirurgien orthopédique pour fixation chirurgicale prophylactique<ref name=":0" />.
*Consulter un chirurgien orthopédique pour fixation chirurgicale prophylactique<ref name=":0" />.


=====Pauses thérapeutiques=====
=== Pause thérapeutique ===
En raison des complications graves possibles avec l'utilisation prolongée de bisphosphonates, '''il est recommandé de cesser ou d'effectuer une pause thérapeutique de façon individualisé''' aux conditions du patient. On évalue d'abord le risque de fracture de façon ponctuelle, en demandant une ODM de contrôle au besoin.
 
*Si le risque de fracture est faible (< 10%), on peut cesser le bisphosphonates.<ref name=":6">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/bisphosphonate-therapy-for-the-treatment-of-osteoporosis?sectionName=DURATION%20OF%20THERAPY&search=ost%C3%A9oporose%20traitement&topicRef=2064&anchor=H1068767&source=see_link#H1068767|site=www.uptodate.com|consulté le=2022-01-04}}</ref><ref name=":7">{{Citation d'un article|langue=français|auteur1=Suzanne Morin|titre=But du traitement : prévenir les fractures|périodique=Le Médecin du Québec|date=2014-06-26|issn=|lire en ligne=https://lemedecinduquebec.org/archives/2014/7/3-but-du-traitement-prevenir-les-fractures/|pages=}}</ref>
*Si le risque de fracture est modéré ou élevé, il est possible d'effectuer une pause thérapeutique d'un à trois ans si le patient a d'abord été traité pendant cinq à sept ans. Par contre, aucune fracture récente ou ATCD de fracture vertébrale ou de hanche ne doit être répertorié.<ref name=":6" /><ref name=":7" />
 
Il est toutefois recommandé de poursuivre le traitement de l'ostéoporose sans congé thérapeutique pour les personnes qui sont traitées avec le raloxifène, le dénosumab ou l'hormonothérapie. En effet, l'inhibition de la résorption osseuse ne se prolonge pas avec ces traitements.<ref name=":7" />


*En raison des complications graves possibles avec l'utilisation prolongée de bisphosphonates, il est recommandé de cesser ou d'effectuer une pause thérapeutique de façon individualisé aux conditions du patient. On évalue d'abord le risque de fracture de façon ponctuelle, en demandant une ODM de contrôle au besoin :
*Au contraire, notamment avec le dénosumab (''Prolia''), on assisterait à risque de fracture accru.
**Si le risque de fracture est faible (< 10%), on peut cesser le bisphosphonates.<ref name=":6">{{Citation d'un lien web|titre=UpToDate|url=https://www.uptodate.com/contents/bisphosphonate-therapy-for-the-treatment-of-osteoporosis?sectionName=DURATION%20OF%20THERAPY&search=ost%C3%A9oporose%20traitement&topicRef=2064&anchor=H1068767&source=see_link#H1068767|site=www.uptodate.com|consulté le=2022-01-04}}</ref><ref name=":7">{{Citation d'un article|langue=français|auteur1=Suzanne Morin|titre=But du traitement : prévenir les fractures|périodique=Le Médecin du Québec|date=2014-06-26|issn=|lire en ligne=https://lemedecinduquebec.org/archives/2014/7/3-but-du-traitement-prevenir-les-fractures/|pages=}}</ref>
**Si le risque de fracture est modéré ou élevé, il est possible d'effectuer une pause thérapeutique d'un à trois ans si le patient a d'abord été traité pendant cinq à sept ans. Par contre, aucune fracture récente ou ATCD de fracture vertébrale ou de hanche ne doit être répertorié.<ref name=":6" /><ref name=":7" />
*Il est toutefois recommandé de poursuivre le traitement de l'ostéoporose sans congé thérapeutique pour les personnes qui sont traitées avec le raloxifène, le dénosumab ou l'hormonothérapie. En effet, l'inhibition de la résorption osseuse ne se prolonge pas avec ces traitements.<ref name=":7" />
**Au contraire, notamment avec le dénosumab (''Prolia''), on assisterait à risque de fracture accru.


==Suivi==
==Suivi==


===L'ostéodensitométrie===
===Ostéodensitométrie===
Les recommandations varient selon les guides de pratique quant à la fréquence du suivi à offrir aux patients souffrant d'ostéoporose, mais tous s'entendent sur l'ostéodensitométrie (ODM) comme étant la modalité de choix pour le suivi.<ref name=":18" />
Les recommandations varient selon les guides de pratique quant à la fréquence du suivi à offrir aux patients souffrant d'ostéoporose, mais tous s'entendent sur l'ostéodensitométrie (ODM) comme étant la modalité de choix pour le suivi.<ref name=":18" />
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
Ligne 530 : Ligne 511 :
!Suivi recommandé
!Suivi recommandé
|-
|-
|Pour tous
!Pour tous
|En cas d'apparition de nouveaux facteurs de risques
|En cas d'apparition de nouveaux facteurs de risques
|-
|-
|Faible risque
!Faible risque
|ODM de contrôle après 5 à 10 ans
|ODM de contrôle après 5 à 10 ans
|-
|-
|Risque modéré sans traitement anti-résorptif
!Risque modéré sans traitement anti-résorptif
|ODM de contrôle après 1 à 3 ans, viser > 2 ans
|ODM de contrôle après 1 à 3 ans, viser > 2 ans
|-
|-
|Risque élevé ou décision de traitement
!Risque élevé ou décision de traitement
|Moments suggérés pour les suivis :
|Moments suggérés pour les suivis :


Ligne 546 : Ligne 527 :
*Après une fracture chez un patient traité
*Après une fracture chez un patient traité
|}
|}
'''N.B.''' certains groupes d'experts recommandent des délais allant de 1 à 3 ans pour les contrôles ostéodensitométriques. Cependant, compte tenu de l'incertitude inhérente aux examens d'ODM et de la difficulté d'interprétation, il est plutôt recommander d'attendre '''minimalement 2 ans entre deux examens''' afin d'objectiver des changements significatifs.<ref name=":4" /><ref name=":5" />
'''N.B.''' Certains groupes d'experts recommandent des délais allant de 1 à 3 ans pour les contrôles ostéodensitométriques. Cependant, compte tenu de l'incertitude inhérente aux examens d'ODM et de la difficulté d'interprétation, il est plutôt recommandé d'attendre '''minimalement 2 ans entre deux examens''' afin d'objectiver des changements significatifs.<ref name=":4" /><ref name=":5" />


Selon le niveau fonctionnel, l'espérance de vie et les anciens résultats de DMO, il est finalement non recommandé de suivre systématiquement la DMO après l'âge de 75 ans chez les patients non traités. Cette recommandation repose sur le fait que l'introduction d'un traitement prend plusieurs années avant d'apporter une différence significative sur le risque de fracture. <ref name=":5" />
Selon le niveau fonctionnel, l'espérance de vie et les anciens résultats de DMO, il est finalement non recommandé de suivre systématiquement la DMO après l'âge de 75 ans chez les patients non traités. Cette recommandation repose sur le fait que l'introduction d'un traitement prend plusieurs années avant d'apporter une différence significative sur le risque de fracture. <ref name=":5" />
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*Diminution > 5% : changer d'agent ou de voie d'administration (ex. passer de biphosphonate oral à biphosphonate intraveineux).
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===Les marqueurs biochimiques du remodelage osseux <ref name=":5" /><ref name=":3" />===
===Marqueurs biochimiques du remodelage osseux <ref name=":5" /><ref name=":3" />===
Le CTX-1, un marqueur sérique, permet d'évaluer le degré de résorption osseuse de façon très sensible et spécifique. Il ne doit pas être utilisé pour le diagnostic ou pour le choix de molécule.  
Le CTX-1, un marqueur sérique, permet d'évaluer le degré de résorption osseuse de façon très sensible et spécifique. Il ne doit pas être utilisé pour le diagnostic ou pour le choix de molécule.  


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==Références==
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| accès = 2021/12/01
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Version du 21 janvier 2022 à 19:15

Ostéoporose (OP)
Maladie

Radiographie de la colonne démontrant des fractures ostéoportiques de L1 et L2
Caractéristiques
Signes Poids inférieur à 60 kg, Perte de taille à vie ≥ 6 cm, Perte de taille annuelle ≥ 2 cm, Distance entre la crête iliaque et le rebord costal inférieur ≤ 2 travers de doigts, Distance occiput-mur inférieur à 5 cm
Symptômes
Asymptomatique
Diagnostic différentiel
Ostéomalacie, Maladie de Paget, Ostéodystrophie rénale, Anémie falciforme, Homocystinurie, Myélome multiple, Scorbut, Mastocytose systémique
Informations
Terme anglais Osteoporosis
Wikidata ID Q165328
Spécialités Rhumatologie, Endocrinologie, Gériatrie, Médecine familiale, Médecine interne, Orthopédie, Chirurgie spinale

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L'ostéoporose (OP) est définie par une faible densité minérale osseuse (score T < -2.5) causée par une microstructure osseuse altérée prédisposant les patients à des fractures de fragilité,[1] notamment aux vertèbres, à la hanche et au radius distal.[2]

Quant à elles, les fractures de fragilisation sont des "fractures spontanée ou consécutive à un traumatisme bénin, comme une chute de la position debout ou d'une hauteur moindre."[3] Les fractures du crâne, de la colonne cervicale, des mains, des pieds et des chevilles ainsi que les fractures de stress ne sont pas considérées comme des fractures de fragilité.[2]

Épidémiologie

Presque tous les groupes d’âge sont sujets à l’ostéoporose, mais les personnes de 50 ans et plus sont les plus souvent touchées.[4]

  • 2 millions de Canadiens et de Canadiennes souffrent d’ostéoporose.
  • Au moins une femme sur trois et un homme sur cinq subiront une fracture causée par l’ostéoporose au cours de leur vie.
  • Les fractures de fragilisation représentent 80 % des fractures chez les femmes ménopausées de plus de 50 ans [5].
  • Les fractures dues à l’ostéoporose sont plus fréquentes que les infarctus, les accidents vasculaires cérébraux et les cancers du sein combinés.

Les fractures secondaires à l'ostéoporose entraînent de lourdes conséquences tant en termes d'autonomie que de qualité de vie. On estime qu'environ une personne sur quatre va mourir dans l'année suivant une fracture de la hanche, tandis que moins d'une personne sur trois retrouvera son niveau de fonctionnement physique initial.[6][7]

Étiologies

Bien que l'ostéoporose soit le plus souvent primaire (idiopathique (80-95 %))[note 1], il existe de nombreuses causes d'ostéoporose secondaires[8][9].

Étiologies de l'ostéoporose secondaire[8][9]
Catégorie Étiologie
Endocriniennes
Hématologiques
Digestives/nutritionnelles
Médicamenteuses
Autres

Physiopathologie

L'ostéoporose est le résultat d'un déséquilibre entre la résorption et la formation osseuse. Ces deux processus sont médiés respectivement par les ostéoclastes qui dégradent la matrice osseuse et les ostéoblastes qui la remplacent par de la nouvelle. Chez la majorité des gens, le pic de masse osseuse survient autour de 30 ans, après quoi un plateau est atteint pour une dizaine d'années. Vers 40 ans, le taux de résorption se met à dépasser graduellement celui de formation.[6]

Une accélération de la perte de masse osseuse survient chez les femmes à l'arrivée de la ménopause. Le taux de perte de masse osseuse augmente jusqu'à 3 à 5% par an pendant les cinq à sept premières années après la ménopause, puis ralenti de nouveau graduellement. Cette accélération s'explique par l'insuffisance ovarienne qui accompagne la ménopause et plus précisément par l'état d'hypooestrogénisme chronique. En temps normal, l'oestrogène joue un rôle protecteur au niveau osseux en inhibant l'activation des ostéoclastes. La ménopause entraîne donc une altération de ce mécanisme de protection, contribuant alors à la balance négative du remodelage osseux.[10]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs interagissent ensemble pour contribuer au risque de fracture ostéoporotique, dont des facteurs cliniques, médicaux, comportementaux, nutritionnels et génétiques.[6] Les facteurs de risque sont :[6]

Questionnaire

L'ostéoporose est asymptomatique tant qu'il n'y a pas survenue de fracture, d'où l'importance du dépistage chez les individus ayant des facteurs de risque.[2]

Les symptômes en lien avec l'ostéoporose secondaire sont les symptômes spécifiques aux causes secondaires.

À noter que seulement le tiers des fractures vertébrales par compression sont symptomatiques.[11]

Examen clinique

Un examen physique approfondi doit être réalisé annuellement à la recherche d'une fracture vertébrale asymptomatique. Il est important de rechercher :[3][6]

Si ces signes cliniques sont présents, il est recommandé d'effectuer une radiographie latérale de la colonne dorso-lombaire. [3]

De plus, il est essentiel de réaliser un examen physique à la recherche de signes cliniques suggérant une cause secondaire d'ostéoporose (voir les étiologies ci-haut). Par exemple, l'examen physique devrait inclure les éléments suivants : [6]

Examens paracliniques

Ostéodensitométrie

L'ostéodensitométrie (ODM) est la modalité de choix pour le diagnostic d'ostéoporose. Il s'agit de la première modalité recommandée selon les lignes directrices canadiennes de 2010, ainsi que selon l'organisation mondiale de la santé (OMS).

Le dépistage systématique de l'ostéoporose en mesurant la DMO doit être fait chez toutes les femmes et les hommes répondant aux critères du tableau ci-dessous.

Critères pour le dépistage de l'ostéoporose[12]
Caractéristique démographique Antécédents nécessitant un dépistage
Femmes et homme < 50 ans
Femmes ménopausées et

hommes de 50-64 ans

  • Fracture de fragilisation > 40 ans
  • Fracture vertébrale ou faible masse osseuse à la radiographie
  • Fracture de la hanche chez un parent
  • Forte consommation d'alcool (≥ 3 consommations / jour)
  • Tabagisme actif
  • Faible poids corporel (< 60 kg)
  • Perte de poids majeure (> 10% par rapport au poids à 25 ans)
  • Prise de médicaments à haut risque tels que glucocorticoïdes, inhibiteurs de l'aromatase (cancer du sein), traitements de privation androgénique (cancer de la prostate)
  • Polyarthrite rhumatoïde (PAR)
  • Autres problèmes de santé contribuant à la perte osseuse.
Femmes et hommes > 65 ans
  • Tous les patients

La faible densité osseuse de la hanche a la valeur prédictive la plus élevée de fracture future. En effet, la densité osseuse de la colonne vertébrale peut être faussement élevée en raison de la calcification due à une maladie dégénérative des articulations. La densité vertébrale peut toujours être utile chez les jeunes femmes périménopausées sans maladie articulaire dégénérative importante. La colonne vertébrale peut montrer des changements ostéoporotiques initiaux avant qu'ils ne puissent être détectés au niveau de la hanche.[13]

Laboratoire

Le bilan biologique de base pour l'ostéoporose est à faire lors du diagnostic de l'ostéoporose dans l'objectif d'éliminer les causes secondaires :[14]

Les tests suivants sont à envisager selon la clinique :[14]

Diagnostic

Un diagnostic clinique d'ostéoporose peut être réalisé dans un contexte de fracture de fragilité, et ce, sans même avoir à mesurer la densité minérale osseuse. En effet, la survenue d'une fracture de fragilisation est le facteur le plus important dans la prédiction du risque de fracture, indépendamment du résultat de la DMO. [3]

En absence de fracture de fragilité, le diagnostic d'ostéoporose se fait à l'aide du score T, qui correspond au nombre d'écart-types par lequel la densité minérale osseuse (DMO) du patient, mesurée à l'ostéodensitométrie au radius distal, à la colonne ou à la hanche, diffère par rapport à la DMO d'un jeune sujet en bonne santé du même sexe et de la même ethnie. Un score T de moins de -2,5 est diagnostic d'ostéoporose.[6][16]

Résultat du test d'ostéodensitométrie
DMO normale DMO faible Ostéoporose
Score T -1 à + 2.5 -1 à -2.5 < -2.5

Outils cliniques

L'ostéoporose s'inscrivant sur un continuum de perte de DMO, avant même le diagnostic, il est important d'évaluer le risque de fractures ostéoporotiques au long terme. Grâce au score T obtenu à l'ODM, il est possible de calculer ce risque sur une période de dix ans. Deux outils sont actuellement disponibles au Canada pour calculer ce risque :[2][17]

  • le FRAX (Fracture Risk Assessment Tool de l'Organisation mondiale de la Santé)
  • le CAROC (Canadian Association of Radiologists and Osteoporosis Canada Risk Assessment Tool de l'Association canadienne de radiologie et d'Ostéoporose Canada) [3]

Le FRAX repose sur un ensemble complet de facteurs de risque clinique tel que le sexe, l'âge, l'IMC, les antécédents de fracture, l'existence d'une fracture de la hanche chez un parents, une utilisation prolongée de glucocorticoïdes, une polyarthrite rhumatoïde (ou toutes autres causes d'ostéoporose secondaire), la consommation d'alcool, le tabagisme et la densité minérale osseuse du col fémoral (de façon facultative). Cet outil est donc très complet et permet une évaluation du risque même en absence de données sur la densité minérale osseuse (dans un cas particulier où le patient ne peut subir d'ODM). [5]

Le CAROC est quant à lui beaucoup plus facile à utiliser grâce à la simplicité de l'outil. En effet, le score T du col fémoral, le sexe et l'âge sont les facteurs de risque pris en compte pour calculer le risque de fracture sur une période de dix ans.

Le choix de l'outil est essentiellement une question de préférence personnelle et de commodité.[5] Les deux outils permettent de générer le risque de fracture ostéoporotique sur une période de dix ans via un pourcentage, ce qui catégorise le risque en trois catégories :

  • faibles (<10%)
  • modéré (10%-20%)
  • élevé (> 20%).

Ce pourcentage permettra de guider l'approche pharmacologique tel qu'indiqué dans la section Traitement.

Certains facteurs de risque font passer le risque de fracture à la classe supérieure que celui calculé par le CAROC ou le FRAX, tel que :[5]

Si un patient a les deux facteurs de risque ci-dessus (fracture de fragilisation et prise de glucocorticoïdes), son risque est alors d'emblée un risque élevé, et ce, indépendamment de sa DMO.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel de l'ostéoporose est :[6][13]

Traitement

Mesures non-pharmacologiques

Recommander des changements de style de vie à tous les patients :[14][13][5]

Mesures pharmacologiques

Les options de traitement varient selon le niveau de risque obtenu aux outils comme le CAROC ou le FRAX.

Modalités de traitement selon les niveaux de risque obtenus avec le CAROC ou le FRAX[14]
Niveau de risque Recommandation de traitement
Patient à risque faible

(< 10% de fracture sur 10 ans)

  • Vérifier les apports en calcium et en vitamine D, puis prescrire les suppléments au besoin.
  • Autres traitements pharmacologiques non indiqués chez ces patients.
Patient à risque modéré

(10 à 20% de fracture sur 10 ans)

  • Débuter ou non le traitement pharmacologique (selon les facteurs de risque et une discussion éclairée avec le patient).
  • Possible de stratifier davantage le niveau de risque à l'aide de radiographies latérales à la recherche de fractures vertébrales.
Patient à risque élevé

(> 20% de fracture sur 10 ans)

OU

1 fracture de fragilisation de la hanche/vertèbre antérieure > 40 ans

OU

≥ 2 fractures de fragilisation (autre que celle d'une vertèbre ou d'une hanche)[18]

OU

Prise de prednisone > 7,5 mg/jour pendant plus de trois mois[19]

  • Débuter le traitement pharmacologique.

Tout patient de plus de 50 ans, souffrant d'ostéoporose ou non, devraient avoir un apport suffisant en calcium (1200 mg/jour avec l'alimentation et les suppléments au besoin) et en vitamine D (800-2000 UI/jour).[14]

Selon les indications précédemment décrites, plusieurs traitements pharmacologiques sont disponibles. Généralement, la pharmacothérapie abaisse le risque de fracture vertébrale de 30 à 70% selon l'observance et le produit sélectionné.[5]

Même si les traitements pharmacologiques peuvent engendrer des effets secondaires, les avantages l'emportent largement sur les risques éventuels pour les patients à risque élevé de fracture.

Les traitements pharmacologiques de l'ostéoporose[14][20][21]
Traitements et indications Posologie[22] Effets secondaires Contre-indications
Agents anti-résorptifs Bisphosphonates[note 2]


Indication :

  • 1re ligne chez tous les patients en l'absence de CI
PO

[alendronate (Fosamax)]

[risedronate (Actonel)]


Important de le prendre 30 minutes avant le déjeuner (à jeun), et en position assise pour favoriser l'absorption

Alendronate

70 mg PO 1x/semaine

10 mg PO DIE


Risedronate

150 mg PO 1x/mois

35 mg PO 1x/sem

3 mg PO DIE

  • Céphalées
  • Nausée
  • Douleur abdominale
  • Hypocalcémie
  • Douleurs musculosquelettiques
  • Baisse de la fonction rénale
  • Conjonctivite
  • Ostéonécrose de la machoire (rare)
  • Fracture atypique du fémur (en usage chronique).
  • Réaction d'allure grippale après infusion (fièvre, myalgies, arthralgies) pour le IV
  • Irritation de l'oesophage (reflux, oesophagite, ulcère) pour le PO
  • Désordres oesophagiens
  • Insuffisance rénale chronique
  • Patients avec antécédent de chirurgie digestive avec anastomose.


IV

[acide zolédronique (Aclasta)]

5 mg IV 1x/an
  • Insuffisance rénale chronique (DFGe < 35)
Denosumab (Prolia)[note 3]


Indications :

  • CI aux bisphosphonates oraux ET risque élevé de fracture (remboursé par RAMQ pour cette indication)
  • Échec du traitement de 1re ligne (non remboursé par la RAMQ pour cette indication)
Sous-cutané aux 6 mois 60 mg SC q 6 mois
  • Douleurs musculaires
  • Infections urinaires
  • Dyslipidémie
  • Lésions cutanées
  • Cellulite
  • Ostéonécrose de la mâchoire
  • Fractures atypiques du fémur
  • Hypocalcémie (surtout en IRC stade IV).
  • Coûteux avec couverture RAMQ limitée
Agents anabolisants Parathormone (tériparatide) (Fortéo)[note 4]


Indications :

  • Échec des autres lignes de traitement (médicament d'exception à la RAMQ)
  • Risque élevé de fracture


Sous-cutané DIE pour un maximum de 24 mois 20 mg SC DIE
  • Étourdissements
  • Nausées
  • Crampes aux jambes
  • Hypercalcémie
  • Hypercalciurie.
  • Hypercalcémie
  • IRC grave
  • Métastases osseuses
  • ATCD de néoplasie osseuse ou de radiothérapie osseuse
  • Maladie de Paget
  • Augmentation de la phosphatase alcaline de cause inconnue.
Hormonothérapie Oestrogène/progestérone[note 5]


Indications :

  • Femmes ménopausées ayant de l'ostéoporose et des symptômes vasomoteurs incommodants.
  • PO
  • Timbre
Variable
  • Dépression
  • Céphalées
  • Mastalgie
  • Syndrome pré-menstruel (SPM)
  • Irritation cutanée
  • Gain de poids
  • Saignements menstruels
  • Augmentation du risque d'AVC, de thromboembolie, de maladie coronarienne et de cancer du sein lorsque utilisé plus de 5 ans.
  • Oestrogène doit être combinée à la progestérone sauf en cas d'hystérectomie
  • Cancer du sein/endomètre hormonodépendant
  • Saignement utérin anormal
  • Maladie hépatique active
  • Thrombose vasculaire active

Attention si :

  • Migraine
  • ATCD phlébite
  • Hypertriglycéridémie
  • Fibrome utérin
  • Endométriose
  • Maladie vésicule biliaire
  • Histoire familiale de cancer du sein
  • Dysfonction hépatique chronique.
Modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (MSRE) Raloxifène[note 6]


Indications :

  • Femmes ménopausées
  • Femmes souffrant d'un cancer du sein ou de l'endomètre hormonosensible.
PO 60 mg PO DIE
  • Bouffées de chaleur
  • Augmente le risque thromboembolique
  • Légère augmentation du risque de mortalité par AVC sans augmentation de l'incidence
  • Crampes aux jambes
Antécédent thromboembolique

À noter qu'il n'y a aucune preuve que la testostérone diminuait le nombre de fractures, donc la testostérone n'est pas recommandée pour le traitement de l'ostéoporose chez les hommes. [5]

Considérations relatives aux biphosphonates [1][13][23][24][25]

Les cliniciens doivent également rester prudents quant à l'utilisation prolongée d'un traitement ininterrompu aux bisphosphonates au-delà d'une période de 3 à 5 ans. Les patients doivent également être informés des événements indésirables potentiellement morbides. Les patients doivent être avisés de consulter immédiatement s'ils présentent des symptômes d'inconfort à la cuisse. Celle-ci peut être le signe d'une fracture atypique pathologique imminente du fémur.[13]

Tout patient prenant des bisphosphonates pendant une période donnée et présentant une douleur à la cuisse doit subir la prise en charge suivante :[13]

  • Arrêter immédiatement toute activité de mise en charge.
  • Obtenir des radiographies complètes du fémur et de la hanche. L'attention doit être dirigée vers la régions sous-trochantérienne et diaphysaire du fémur, en particulier le cortex latéral, qui montre souvent des signes de réaction périostée.
  • Cesser immédiatement l'utilisation des bisphosphonates.
  • Consulter un chirurgien orthopédique pour fixation chirurgicale prophylactique[13].

Pause thérapeutique

En raison des complications graves possibles avec l'utilisation prolongée de bisphosphonates, il est recommandé de cesser ou d'effectuer une pause thérapeutique de façon individualisé aux conditions du patient. On évalue d'abord le risque de fracture de façon ponctuelle, en demandant une ODM de contrôle au besoin.

  • Si le risque de fracture est faible (< 10%), on peut cesser le bisphosphonates.[26][27]
  • Si le risque de fracture est modéré ou élevé, il est possible d'effectuer une pause thérapeutique d'un à trois ans si le patient a d'abord été traité pendant cinq à sept ans. Par contre, aucune fracture récente ou ATCD de fracture vertébrale ou de hanche ne doit être répertorié.[26][27]

Il est toutefois recommandé de poursuivre le traitement de l'ostéoporose sans congé thérapeutique pour les personnes qui sont traitées avec le raloxifène, le dénosumab ou l'hormonothérapie. En effet, l'inhibition de la résorption osseuse ne se prolonge pas avec ces traitements.[27]

  • Au contraire, notamment avec le dénosumab (Prolia), on assisterait à risque de fracture accru.

Suivi

Ostéodensitométrie

Les recommandations varient selon les guides de pratique quant à la fréquence du suivi à offrir aux patients souffrant d'ostéoporose, mais tous s'entendent sur l'ostéodensitométrie (ODM) comme étant la modalité de choix pour le suivi.[14]

Suivis recommandés selon les circonstances[5][18][28]
Risque Suivi recommandé
Pour tous En cas d'apparition de nouveaux facteurs de risques
Faible risque ODM de contrôle après 5 à 10 ans
Risque modéré sans traitement anti-résorptif ODM de contrôle après 1 à 3 ans, viser > 2 ans
Risque élevé ou décision de traitement Moments suggérés pour les suivis :
  • ODM de contrôle après 1 à 3 ans de traitement, viser > 2 ans
  • Après un changement de traitement, en respectant un délais approprié
  • Après une fracture chez un patient traité

N.B. Certains groupes d'experts recommandent des délais allant de 1 à 3 ans pour les contrôles ostéodensitométriques. Cependant, compte tenu de l'incertitude inhérente aux examens d'ODM et de la difficulté d'interprétation, il est plutôt recommandé d'attendre minimalement 2 ans entre deux examens afin d'objectiver des changements significatifs.[5][18]

Selon le niveau fonctionnel, l'espérance de vie et les anciens résultats de DMO, il est finalement non recommandé de suivre systématiquement la DMO après l'âge de 75 ans chez les patients non traités. Cette recommandation repose sur le fait que l'introduction d'un traitement prend plusieurs années avant d'apporter une différence significative sur le risque de fracture. [18]

Si la densité osseuse continue de diminuer malgré un traitement adéquat :[29]

  • Diminution < 5% : continuer avec le même agent et répéter ODM deux ans plus tard.
  • Diminution > 5% : changer d'agent ou de voie d'administration (ex. passer de biphosphonate oral à biphosphonate intraveineux).

Marqueurs biochimiques du remodelage osseux [18][19]

Le CTX-1, un marqueur sérique, permet d'évaluer le degré de résorption osseuse de façon très sensible et spécifique. Il ne doit pas être utilisé pour le diagnostic ou pour le choix de molécule.

  • Le dosage répété du CTX-1 pourrait permettre de déterminer l'effet résiduel lors d'une pause thérapeutique, d'agir comme outil pour l'adhérence thérapeutique ou de s'assurer du suivi.
  • Le suivi annuel est suggéré pour les patients prenant des bisphosphonates PO.
  • Une valeur < 0,3 ng/ml ou μg/L est visée.

Complications

Les fractures pathologiques, en particulier au niveau de la hanche ou de la colonne vertébrale, sont les complications les plus graves de l'ostéoporose. Les fractures de la hanche résultent souvent de chutes et peuvent entraîner une invalidité et même un risque accru de mortalité dans les premiers jours suivant la blessure. Il existe également des fractures vertébrales en l'absence de chutes du patient, avec des fractures par compression entraînant des maux de dos et une posture cyphotique.[30][13] Voici pourquoi il est essentiel de questionner et examiner les patients annuellement pour rechercher les fractures vertébrales asymptomatiques.

Évolution

Si l'ostéoporose est détectée tôt et traitée, le pronostic est encourageant. Cependant, si la maladie n'est pas traitée, elle peut entraîner des douleurs chroniques et des fractures.

Prévention

L'équipe interprofessionnelle de soins doit insister sur l'importance d'une bonne alimentation, d'un poids santé et d'exercices en mise en charge réguliers pour la santé des os tout au long de la vie.[13][31]

Références

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