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L'entérocolite nécrosante est une maladie affectant les nouveau-nés et elle constitue l'urgence potentiellement mortelle la plus courante affectant le tractus gastro-intestinal des nourrissons dans l'unité de soins intensifs néonatals. Cette maladie survient généralement entre la deuxième et la troisième semaines de vie. L'incidence dans le monde varie entre 0,3 et 2,4 nourrissons pour 1000 naissances vivantes. Près de 70% de ces cas surviennent chez des bébés prématurés nés '''avant 36 semaines''' de gestation. L'entérocolite nécrosante affecte '''2% à 5% de tous les nourrissons prématurés''' et elle est responsable de près de 8% de toutes les admissions en néonatalogie. <ref name=":0" />
L'entérocolite nécrosante est une maladie affectant les nouveau-nés et elle constitue l'urgence potentiellement mortelle la plus courante affectant le tractus gastro-intestinal des nourrissons dans l'unité de soins intensifs néonatals. Cette maladie survient généralement entre la deuxième et la troisième semaines de vie. L'incidence dans le monde varie entre 0,3 et 2,4 nourrissons pour 1000 naissances vivantes. Près de 70% de ces cas surviennent chez des bébés prématurés nés '''avant 36 semaines''' de gestation. L'entérocolite nécrosante affecte '''2% à 5% de tous les nourrissons prématurés''' et elle est responsable de près de 8% de toutes les admissions en néonatalogie. <ref name=":0" />


Bien que l'entérocolite nécrosante survienne principalement chez les prématurés, elle a été documentée chez les nourrissons nés à terme. En effet, environ 15% des nourrissons sont à terme. <ref name=":13" /> Dans cette population, le début survient généralement au cours des premiers jours de la vie et il est généralement associé à un événement hypoxique comme une malformation cardiaque congénitale. <ref name=":0" />
Bien que l'entérocolite nécrosante survienne principalement chez les prématurés, elle a été documentée chez les nourrissons nés à terme. En effet, environ 15% des nourrissons sont à terme. <ref name=":13" /> Chez les nourrissons nés à terme, l'incidence est d'environ 0,5 nouveaux-nés atteints de l'entérocolite nécrosante pour 1000 naissances vivantes. <ref name=":14">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Marion C.W.|nom1=Henry|prénom2=R.|nom2=Lawrence Moss|titre=Ashcraft's Pediatric Surgery|passage=439–455|éditeur=Elsevier|date=2010|isbn=978-1-4160-6127-4|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/b978-1-4160-6127-4.00034-3|consulté le=2021-01-18}}</ref> Dans cette population, le début survient généralement au cours des premiers jours de la vie et il est généralement associé à un événement hypoxique comme une malformation cardiaque congénitale. <ref name=":0" />
== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
L'entérocolite nécrosante est causée par une invasion bactérienne dans la paroi intestinale. Cela conduit à une inflammation et à une destruction cellulaire de la paroi de l'intestin. Si elle n'est pas reconnue et traitée, une [[Perforation intestinale|perforation intestinale]] peut survenir, entraînant un déversement du contenu intestinal dans la cavité abdominale. Par la suite, ce déversement entraîne le développement d'une [[péritonite]]. Le mécanisme spécifique et la cause de cette invasion bactérienne ne sont pas encore connus. Chez les nouveau-nés prématurés, l'immaturité du tractus gastro-intestinal jouerait un rôle dans la pathogenèse de l'entérocolite nécrosante. <ref name=":0" />
L'entérocolite nécrosante est causée par une invasion bactérienne dans la paroi intestinale. Cela conduit à une inflammation et à une destruction cellulaire de la paroi de l'intestin. Si elle n'est pas reconnue et traitée, une [[Perforation intestinale|perforation intestinale]] peut survenir, entraînant un déversement du contenu intestinal dans la cavité abdominale. Par la suite, ce déversement entraîne le développement d'une [[péritonite]]. Le mécanisme spécifique et la cause de cette invasion bactérienne ne sont pas encore connus. Chez les nouveau-nés prématurés, l'immaturité du tractus gastro-intestinal jouerait un rôle dans la pathogenèse de l'entérocolite nécrosante. <ref name=":0" />
== Présentation clinique ==
== Présentation clinique ==
=== Facteurs de risque ===
=== Facteurs de risque ===
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** la prématurité est le seul facteur de risque dont le lien de causalité avec l'entérocolite nécrosante est réellement démontré
* une {{Facteur de risque | nom = alimentation préparée à haute force osmotique|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}, soit un lait non-maternel
* une {{Facteur de risque | nom = alimentation préparée à haute force osmotique|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}, soit un lait non-maternel
* des {{Facteur de risque|nom=facteurs génétiques|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}.
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Après le début des interventions médicales, il est important de faire des analyses de laboratoire ainsi que des radiographies abdominales sériées à toutes les 8 à 12 heures. <ref name=":13" /> Un examen physique de l'abdomen par la même équipe traitante est primordiale pour évaluer une dégradation dans la palpation.  
Après le début des interventions médicales, il est important de faire des analyses de laboratoire ainsi que des radiographies abdominales sériées à toutes les 8 à 12 heures. <ref name=":13" /> Un examen physique de l'abdomen par la même équipe traitante est primordiale pour évaluer une dégradation dans la palpation.  


Suite à une intervention chirurgicale pour une entérocolite nécrosante, les nourrissons doivent recevoir des [[Utilisateur:Alexandre Beaulac/Brouillons/Antibiotiques|antibiotiques]] par voie intraveineuse et une nutrition parentérale totale pendant au moins 2 semaines. Il peut y avoir une récidive de l'entérocolite nécrosante sur l'intestin résiduel et un suivi étroit est primordial. Les soins médicaux de routine, y compris la surveillance et la correction des anomalies électrolytiques ou de l'[[anémie]], doivent également se poursuivre pendant cette période. Une assistance ventilatoire doit être fournie si nécessaire. <ref name=":0" />
Suite à une intervention chirurgicale pour une entérocolite nécrosante, les nourrissons doivent recevoir des [[Utilisateur:Alexandre Beaulac/Brouillons/Antibiotiques|antibiotiques]] par voie intraveineuse et une nutrition parentérale totale pendant au moins 2 semaines. Il peut y avoir une récidive de l'entérocolite nécrosante sur l'intestin résiduel et un suivi étroit est primordial. Les soins médicaux de routine, y compris la surveillance et la correction des anomalies électrolytiques ou de l'[[anémie]], doivent également se poursuivre pendant cette période. Une assistance ventilatoire doit être fournie si nécessaire. <ref name=":0" /> Le séjour à l'hôpital peut durer plusieurs mois. <ref name=":14" />


== Complications ==
== Complications ==
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* une {{Complication|nom=septicémie|RR=|référence_RR=|RC=}}
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* le {{Complication|nom=décès|RR=|référence_RR=|RC=}}.
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Les complications suivantes peuvent résulter d'une hospitalisation et d'un traitement prolongés, ainsi que d'une intervention chirurgicale : <ref name=":0" /><ref name=":13" />
Les complications suivantes peuvent résulter d'une hospitalisation et d'un traitement prolongés, ainsi que d'une intervention chirurgicale : <ref name=":0" /><ref name=":13" /><ref name=":14" />
* une {{Complication|nom=insuffisance hépatique|RR=|référence_RR=|RC=}} peut être causée par une nutrition parentérale totale prolongée
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* le {{Complication|nom=décès|RR=|référence_RR=|RC=}} (15% à 30% suite à l'intervention).
* le {{Complication|nom=décès|RR=|référence_RR=|RC=}} (la chirurgie possède un taux de mortalité de presque 50%).
== Évolution ==
== Évolution ==
Le pronostic de l'entérocolite nécrosante dépend de la gravité de la maladie au moment où elle est reconnue et où le traitement est commencé. La mortalité globale varie de 10% à 50%. Cependant, pour les nourrissons atteints d'entérocolite nécrosante avancée, soit lorsqu'il y a une destruction complète de la paroi intestinale qui entraîne une perforation et une [[péritonite]], la mortalité approche les 100%. <ref name=":0" />
Le pronostic de l'entérocolite nécrosante dépend de la gravité de la maladie au moment où elle est reconnue et où le traitement est commencé. La mortalité est similaire chez les nourrissons nés à terme et ceux prématurés. <ref name=":14" /> La mortalité globale varie de 10% à 50%. Cependant, pour les nourrissons atteints d'entérocolite nécrosante avancée, soit lorsqu'il y a une destruction complète de la paroi intestinale qui entraîne une perforation et une [[péritonite]], la mortalité approche les 100%. <ref name=":0" />


== Prévention ==
== Prévention ==

Version du 17 janvier 2021 à 22:46

Entérocolite nécrosante
Maladie
Caractéristiques
Signes Diminution des bruits intestinaux, Sensibilité abdominale à la palpation, Érythème de l'abdomen, Diminution de la perfusion périphérique, Anses intestinales visibles, Empâtement abdominal, Asthénie , Cyanose , Distension abdominale
Symptômes
Diminution de l'appétit, Baisse de l'activité, Intolérance à l'alimentation, Fatigue , Douleur abdominale, Diarrhée , Hématochézie , Vomissement
Diagnostic différentiel
Septicémie, Maltraitance, Fistule trachéo-œsophagienne, Malrotation avec ou sans volvulus du mésogastre, Infection des voies urinaires, Iléus méconial, Invagination intestinale, Atrésie intestinale, Atrésie et sténose duodénale, Maladie de Hirschsprung, ... [+]
Informations
Wikidata ID Q10859678

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L'entérocolite nécrosante est une inflammation de l'intestin conduisant à une invasion bactérienne (translocation) et causant des dommages ainsi que la mort cellulaire. Par conséquent, il en résulte une nécrose de l'intestin et du côlon. [1][2][3] Plus précisément, l'iléon distal ainsi que le côlon sont les parties généralement touchées. [4] Cette maladie potentiellement mortelle touche presque exclusivement les nouveau-nés, particulièrement les bébés prématurés. [1][2][3]

Épidémiologie

L'entérocolite nécrosante est une maladie affectant les nouveau-nés et elle constitue l'urgence potentiellement mortelle la plus courante affectant le tractus gastro-intestinal des nourrissons dans l'unité de soins intensifs néonatals. Cette maladie survient généralement entre la deuxième et la troisième semaines de vie. L'incidence dans le monde varie entre 0,3 et 2,4 nourrissons pour 1000 naissances vivantes. Près de 70% de ces cas surviennent chez des bébés prématurés nés avant 36 semaines de gestation. L'entérocolite nécrosante affecte 2% à 5% de tous les nourrissons prématurés et elle est responsable de près de 8% de toutes les admissions en néonatalogie. [3]

Bien que l'entérocolite nécrosante survienne principalement chez les prématurés, elle a été documentée chez les nourrissons nés à terme. En effet, environ 15% des nourrissons sont à terme. [4] Chez les nourrissons nés à terme, l'incidence est d'environ 0,5 nouveaux-nés atteints de l'entérocolite nécrosante pour 1000 naissances vivantes. [5] Dans cette population, le début survient généralement au cours des premiers jours de la vie et il est généralement associé à un événement hypoxique comme une malformation cardiaque congénitale. [3]

Physiopathologie

L'entérocolite nécrosante est causée par une invasion bactérienne dans la paroi intestinale. Cela conduit à une inflammation et à une destruction cellulaire de la paroi de l'intestin. Si elle n'est pas reconnue et traitée, une perforation intestinale peut survenir, entraînant un déversement du contenu intestinal dans la cavité abdominale. Par la suite, ce déversement entraîne le développement d'une péritonite. Le mécanisme spécifique et la cause de cette invasion bactérienne ne sont pas encore connus. Chez les nouveau-nés prématurés, l'immaturité du tractus gastro-intestinal jouerait un rôle dans la pathogenèse de l'entérocolite nécrosante. [3]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés : [1][2][4][5]

Questionnaire

Les signes et symptômes de l'entérocolite nécrosante sont très variables, non spécifiques et subtils. [6] Typiquement, les symptômes débutent dans les premiers jours de vie en même temps que le début de l'alimentation. En effet, 80% de nourrissons affectés par l'entérocolite nécrosante sont âgés de moins de 1 mois. [4]

Les cliniciens doivent donc rester méfiants lorsqu'un nouveau-né se présente avec les signes et symptômes suivants : [1][2][3]

Examen clinique

L'examen physique comprend [3]:

  1. à l'examen de l'abdomen :
  2. à l'examen des extrémités :
  3. à l'observation des signes systémiques liés à une insuffisance respiratoire et à un état de choc distributif :

Examens paracliniques

Radiographie abdominale d'un bébé atteint de l'entérocolite nécrosante[7]

Radiographie simple de l'abdomen

La radiographie simple de l'abdomen est l'examen paraclinique le plus important afin de poser le diagnostic. Cette dernière comprend des vues en décubitus antérieur-postérieur et en décubitus latéral gauche (pour obtenir un niveau hydro-aérique). [3][4]

Les résultats qui orientent vers une entérocolite nécrosante sont les suivants : [3][4]

Une radiographie abdominale est également un outil précieux pour suivre la progression de la maladie. Dans la plupart des cas, elle doit être répétée en série toutes les 6 heures jusqu'à ce que le traitement définitif ait eu lieu. [3]

Échographie

L'échographie semblerait également être une bonne option afin de diagnostiquer l'entérocolite nécrosante, mais cette dernière est actuellement à l'étude. Elle permet néanmoins de voir le liquide libre et évaluer l'épaisseur de la paroi des anses intestinales. [4]

Laboratoires

Les analyses de laboratoire ont une utilité limitée et elles ne sont pas spécifiques. [3]

Voici différents tests et leurs utilités : [3][4]

  1. une formule sanguine complète :
    • le taux d'hémoglobine : il permet de vérifier la présence d'une anémie
    • le nombre de globules blancs : une leucopénie laisserait suspecter la présence d'une septicémie
  2. des tests de coagulation : ils permettent de vérifier la présence d'une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)
  3. la mesure des gaz du sang artériel : elle permet de vérifier la présence d'une acidose métabolique
  4. un ionogramme sanguin : une hyponatrémie et un faible taux de bicarbonate sérique pourraient être présents
  5. la mesure de l'urée et de la créatinine
  6. des hémocultures : elles sont généralement négatives dans ce cas-ci
  7. un test d'hydrogène respiratoire : ce dernier peut être positif, mais il est rarement effectué
  8. la mesure des lactates : elle permet de vérifier la présence d'un choc septique.

Histopathologie

Histopathologie de la NEC (anglais)

Chez un patient atteint d'une entérocolite nécrosante, l'histopathologie révèle un tissu de la paroi intestinale avec une inflammation et une invasion bactérienne. Par conséquent, il sera également possible d'observer une ischémie, une nécrose, et finalement une perforation. [8] L'intestin peut avoir de l'air au sein de sa paroi (pneumatose) témoignant de la perte d'intégrité de sa muqueuse. Ceci peut entraîner par la suite une ischémie transmurale et une perforation qui mènera à une péritonite.

Diagnostic

La classification de Bell modifiée permet de définir si l'entérocolite nécrosante est suspectée (stade I) ou prouvée (stades II et III). [4]

Classification de Bell modifiée [4]
Stade Signes généraux Signes au niveau intestinal Signes radiologiques
I

Suspectée

A Température instable, apnées, bradycardie Résidus gastriques, légère distension abdominale, sang occulte dans les selles Iléus et dilatation légers
B Idem à IA Idem à IA, selles sanglantes Idem à IA
II

Prouvée

A Idem à IA Idem à IB, bruits intestinaux absents, abdomen tendu et douloureux Iléus, pneunomatose intestinale
B Idem à IA, acidose métabolique, légère thrombocytopénie Idem à IB, bruits intestinaux absents, abdomen tendu et très douloureux, cellulite abdominale, masse dans le quadrant inférieur droit Idem à IIA, aéroportie avec ou sans ascite
III

Avancée

A Idem à IIB, acidose respiratoire, neutropénie, hypotension, coagulation intravasculaire disséminée Idem à I et II, signes de péritonite, douleur marquée à l'abdomen, distension abdominale Idem à IIB, ascite plus intense
B Idem à IIIA Idem à IIIA Idem à IIB, pneumopéritoine

Diagnostic différentiel

Avec la présentation potentiellement vague de l'entérocolite nécrosante, le diagnostic différentiel est large. [3]

Les symptômes d'entérocolite nécrosante dans cette population, y compris les nausées et les vomissements, peuvent être le résultat d'anomalies congénitales : [3]

Le diagnostic différentiel doit également comprendre diverses causes infectieuses : [3]

D'autres possibilités incluent : [3]

Traitement

Réanimation standard

Le traitement commence par une réanimation standard basée sur les signes vitaux du patient. Les voies respiratoires, la respiration et la circulation doivent être surveillées de près. Voici quelques actions à poser s'il y a une altération des signes vitaux : [3]

  • En cas d'hypotension, la réanimation liquidienne (hypotension) est indiquée
  • En cas d'insuffisance respiratoire, le patient peut avoir besoin d'une intubation endotrachéale (insuffisance respiratoire) et d'une ventilation mécanique (insuffisance respiratoire). Les directives de maintien de la vie pédiatrique avancé doivent être suivies pour la réanimation en cas de choc septique.

Interventions médicales

La première intervention en cas de suspicion d'entérocolite nécrosante est d'arrêter toute alimentation entérale et de ne rien administrer au patient par voie orale (nil per os). Voici les différentes procédures à effectuer : [4][3]

  • Placer une sonde nasogastrique (suspicion d'entérocolite nécrosante) pour la décompression des intestins dilatés.
  • Débuter des antibiotiques intraveineux (suspicion d'entérocolite nécrosante) avec une couverture à large spectre pour une durée de 10 à 14 jours. Le schéma antibiotique suggéré comprend l'ampicilline (suspicion d'entérocolite nécrosante), la gentamicine (suspicion d'entérocolite nécrosante) et la clindamycine (suspicion d'entérocolite nécrosante) ou le métronidazole (suspicion d'entérocolite nécrosante).
  • Tant que le patient ne peut rien recevoir par voie orale, fournir une nutrition parentérale totale (suspicion d'entérocolite nécrosante) (hyperalimentation intra-veineuse).

Si ce traitement conservateur est efficace, les nourrissons peuvent reprendre l'alimentation entérale une fois que les signes d'infection ont disparu et que le transit semble repris. Dans certains cas, cela peut prendre de plusieurs jours à une semaine. En effet, généralement, ces interventions médicales ont un succès de 50% à 70% en 7 à 10 jours. [4] La présence de selles normales détermine le retour de la fonction intestinale. [3]

Interventions chirurgicales

Il existe 2 options chirurgicales : [3][4][9][10][11]

  1. la résection (un aggravation de leur état, une perforation intestinale, l'absence de réponse au traitement médical) par laparotomie est l'approche standard :
    • la chirurgie est aussi conservatrice que possible
      • elle consiste à enlever uniquement les parties de l'intestin incontestablement nécrotiques ou perforées dans une tentative de préserver le plus d'intestin possible
      • la valve iléocæcale est idéalement préservée si possible
    • une stomie de dérivation (nourrisson en état de choc ou qui a une péritonite importante) est généralement utilisée chez le nourrisson en état de choc ou qui a une péritonite importante et elle peut être renversée après la guérison (réanastomose)
    • une réanastomose en 8 à 12 semaines (faire un lavement avant)
  2. les patients extrêmement petits (< 1000-1500 grammes) et malades pourraient ne pas être suffisamment stables pour tolérer une laparotomie, donc un drain péritonéal (patients extrêmement petits (< 1000-1500 grammes) et malades) et un lavage (patients extrêmement petits (< 1000-1500 grammes) et malades) seront effectués
    • ces interventions sont réalisées sous anesthésie locale
    • s'il n'y a pas d'améliorations après 48 heures, une laparotomie doit être effectuée (40%)
    • il y a plusieurs facteurs de risque : prématurité, stade de Bell et comorbidités

Voici les indications d'une intervention chirurgicale : [4][10]

  1. indication absolue :
    • une perforation gastro-intestinale (stade IIIB)
  2. indications relatives :
    • un aggravation de leur état
    • une absence de réponse au traitement médical
    • une cellulite de la paroi abdominale
    • une augmentation de l'acidose ou une diminution des globules blancs et des plaquettes
    • une masse abdominale palpable
    • un intestin grêle dilaté fixe à la radiographie abdominale.

Futurs traitements

Les traitements suivants sont actuellement à l'étude : [3][12][13][14][15][16]

  • les probiotiques
  • des agents bloquant la production de protoxyde d'azote
  • des agents bloquant la production de monoxyde de carbone à faible dose.

Suivi

Après le début des interventions médicales, il est important de faire des analyses de laboratoire ainsi que des radiographies abdominales sériées à toutes les 8 à 12 heures. [4] Un examen physique de l'abdomen par la même équipe traitante est primordiale pour évaluer une dégradation dans la palpation.

Suite à une intervention chirurgicale pour une entérocolite nécrosante, les nourrissons doivent recevoir des antibiotiques par voie intraveineuse et une nutrition parentérale totale pendant au moins 2 semaines. Il peut y avoir une récidive de l'entérocolite nécrosante sur l'intestin résiduel et un suivi étroit est primordial. Les soins médicaux de routine, y compris la surveillance et la correction des anomalies électrolytiques ou de l'anémie, doivent également se poursuivre pendant cette période. Une assistance ventilatoire doit être fournie si nécessaire. [3] Le séjour à l'hôpital peut durer plusieurs mois. [5]

Complications

À mesure que l'entérocolite nécrosante progresse, elle peut entraîner une perforation intestinale. La perforation intestinale peut entraîner diverses complications telles que : [1][2][3]

Les complications suivantes peuvent résulter d'une hospitalisation et d'un traitement prolongés, ainsi que d'une intervention chirurgicale : [3][4][5]

Évolution

Le pronostic de l'entérocolite nécrosante dépend de la gravité de la maladie au moment où elle est reconnue et où le traitement est commencé. La mortalité est similaire chez les nourrissons nés à terme et ceux prématurés. [5] La mortalité globale varie de 10% à 50%. Cependant, pour les nourrissons atteints d'entérocolite nécrosante avancée, soit lorsqu'il y a une destruction complète de la paroi intestinale qui entraîne une perforation et une péritonite, la mortalité approche les 100%. [3]

Prévention

Chez les nourrissons de très faible poids à la naissance, les nourrissons allaités ont une incidence plus faible d'entérocolite nécrosante. Les mères de ces nourrissons devraient être informées des avantages de l'allaitement, en particulier en ce qui concerne sa relation avec le développement de l'entérocolite nécrosante. [3] Le lait maternel de la mère ou de la banque de lait maternel peut être administré par voie entérale pour diminuer le risque de développer l'entérocolite.

Les conditions prénatales et postnatales qui provoquent une diminution du flux sanguin intestinal ont été impliquées dans le risque accru de développement d'entérocolite nécrosante. Par exemple, des conditions provoquant une insuffisance placentaire pendant la période prénatale, telles que l'hypertension, la prééclampsie et la consommation de cocaïne, peuvent diminuer le flux sanguin intestinal du nourrisson. Pour les nourrissons nés dans ces conditions, une alimentation entérale prudente est justifiée. Les affections postnatales provoquant une diminution similaire du flux sanguin splanchnique et donc un risque accru d'entérocolite nécrosante, comprennent une persistance du canal artériel, d'autres maladies cardiaques ou une hypotension générale et une atteinte cardiovasculaire. [1][2][3]

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 Alain Cuna, Lovya George et Venkatesh Sampath, « Genetic predisposition to necrotizing enterocolitis in premature infants: Current knowledge, challenges, and future directions », Seminars in Fetal & Neonatal Medicine, vol. 23, no 6,‎ , p. 387–393 (ISSN 1878-0946, PMID 30292709, Central PMCID 6626706, DOI 10.1016/j.siny.2018.08.006, lire en ligne)
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 B. Afzal, V. Elberson, C. McLaughlin et V. H. S. Kumar, « Early onset necrotizing enterocolitis (NEC) in premature twins », Journal of Neonatal-Perinatal Medicine, vol. 10, no 1,‎ , p. 109–112 (ISSN 1878-4429, PMID 28304317, DOI 10.3233/NPM-1616, lire en ligne)
  3. 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 3,12 3,13 3,14 3,15 3,16 3,17 3,18 3,19 3,20 3,21 3,22 3,23 3,24 3,25 et 3,26 Jacob G. Ginglen et Nikolai Butki, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 30020729, lire en ligne)
  4. 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05 4,06 4,07 4,08 4,09 4,10 4,11 4,12 4,13 4,14 et 4,15 (en) « ‎Chirurgie », sur App Store (consulté le 20 décembre 2020)
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 et 5,4 Marion C.W. Henry et R. Lawrence Moss, Ashcraft's Pediatric Surgery, Elsevier, (ISBN 978-1-4160-6127-4, lire en ligne), p. 439–455
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  7. RadsWiki, necrotizing enterocolitis, (lire en ligne)
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