« Invagination intestinale » : différence entre les versions
(Corrections finales) |
|||
Ligne 57 : | Ligne 57 : | ||
*certaines versions du {{Facteur de risque|nom=Vaccin contre le rotavirus|affichage=vaccin contre le rotavirus}} : une nouvelle formulation est utilisée à ce jour, mais elle présente toujours un risque estimé faible. | *certaines versions du {{Facteur de risque|nom=Vaccin contre le rotavirus|affichage=vaccin contre le rotavirus}} : une nouvelle formulation est utilisée à ce jour, mais elle présente toujours un risque estimé faible. | ||
=== Questionnaire === | === Questionnaire === | ||
Au questionnaire, la triade classique peut être objectivée <ref name=":1" /><ref name=":2" /><ref name=":4" /><ref name=":3" />: | Au questionnaire, la '''triade classique''' peut être objectivée <ref name=":1" /><ref name=":2" /><ref name=":4" /><ref name=":3" />: | ||
* une {{Symptôme|nom=masse abdominale}} | * une {{Symptôme|nom=masse abdominale}} | ||
* de la {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} {{Symptôme|nom=douleur abdominale intermittente|affichage=intermittente}} et {{Symptôme|nom=douleur abdominale crampiforme|affichage=crampiforme}} | * de la {{Symptôme|nom=douleur abdominale}} {{Symptôme|nom=douleur abdominale intermittente|affichage=intermittente}} et {{Symptôme|nom=douleur abdominale crampiforme|affichage=crampiforme}} | ||
Ligne 63 : | Ligne 63 : | ||
** parfois, l'enfant adoptera une position antalgique genoux contre le thorax | ** parfois, l'enfant adoptera une position antalgique genoux contre le thorax | ||
** les épisodes de douleurs seront récidivants | ** les épisodes de douleurs seront récidivants | ||
* des {{Symptôme|nom=Diarrhée sanguinolente|affichage=diarrhées sanguinolentes}} (selles décrites comme de la gelée de | * des {{Symptôme|nom=Diarrhée sanguinolente|affichage=diarrhées sanguinolentes}} (selles décrites comme de la gelée de groseilles). | ||
Les autres symptômes de l'invagination sont <ref name=":1" /><ref name=":2" /> : | Les autres symptômes de l'invagination sont <ref name=":1" /><ref name=":2" /> : | ||
* l'{{Symptôme|nom=anorexie}} enfant cesse de prendre le biberon ou de manger) | * l'{{Symptôme|nom=anorexie}} : l'enfant cesse de prendre le biberon ou de manger) | ||
* les {{Symptôme|nom=vomissements}} non bilieux initialement, et bilieux de façon tardive | * les {{Symptôme|nom=vomissements}} non bilieux initialement, et bilieux de façon tardive | ||
* le {{Symptôme|nom=ballonnement}} | * le {{Symptôme|nom=ballonnement}} |
Version du 19 juin 2021 à 16:14
Maladie | |
| |
Vidéo | |
---|---|
Caractéristiques | |
Signes | Déshydratation, Masse abdominale, Ressaut, Asthénie , Amaigrissement, Distension abdominale , Douleur abdominale aiguë (approche clinique), Dance, Ressaut référé, Rectorragies |
Symptômes |
Irritabilité, Anorexie , Masse abdominale, Ballonnement, Douleur abdominale intermittente, Asthénie , Douleur abdominale crampiforme, Diarrhée sanguinolente, Douleur abdominale, Vomissement , ... [+] |
Diagnostic différentiel |
Acidocétose diabétique, Volvulus, Péritonite, Appendicite, Maladies inflammatoires intestinales, Corps étranger, Hernie abdominale, Torsion ovarienne, Crise vaso-occlusive, Hernie interne, ... [+] |
Informations | |
Terme anglais | Intestinal intussusception |
Autres noms | Intussusception intestinale |
Spécialités | Pédiatrie, Chirurgie générale, Médecine d'urgence |
|
L'invagination colique désigne une condition dans laquelle une partie d'intestin se replie dans un segment intestinal adjacent. Ce changement mécanique entraine une occlusion intestinale, une ischémie locale, ce qui peut précipiter une nécrose intestinale, voire une perforation et une péritonite.[1][2]
Épidémiologie
5 à 10% des invaginations se produisent chez l'adulte. Malgré tout, elle représente moins de 1% des occlusions intestinales chez ce groupe d'âge. Parmis ces cas, 50% atteignent le côlon.[3] Il y a 70% de ces cas qui sont secondaires à une néoplasie intestinale.
L'invagination affecte de façon préférentielle les enfants. 80% des cas sont idiopathiques chez ce groupe populationnel. Au cours de la première année de vie, ce sont 2000 enfants qui seront frappés par cette pathologie aux États-Unis. L'âge habituel de survenue est de 6 à 18 mois, avec un pic d'incidence entre 4 et 9 mois de vie. Elle se manifeste plus fréquemment chez les garçons que chez les filles, avec un rapport d'environ 3:2.[2][4]
Finalement, cette maladie a un caractère saisonnier puisqu'un taux d'incidence plus élevé est recensé en automne et au printemps. Ces saisons coïncident également avec les pics de gastro-entérite virale.[1]
Étiologies
Il est estimé que 80% des cas d'invagination colique sont idiopathiques. Les autres cas sont majoritairement secondaires à ce qui est qualifié de points d'engagement, dits lead point en anglais. Ces derniers désignent une lésion intestinale qui est mobilisée lors du péristaltisme et qui peut précipiter la survenue d'une intussusception. Un exemple de point d'engagement correspond aux plaques de Peyer. Ces dernières peuvent connaître une certaine hypertrophie de façon ponctuelle en réponse à une gastro-entérite virale ou à un purpura d'Henoch-Schönlein, et ainsi entrainer une invagination transitoire.[2]
Physiopathologie
Une invagination intestinale correspond à la protrusion d'un segment intestinal dans la portion intestinale située plus en aval. Cette atteinte est précipitée par l'action péristaltique du système gastro-intestinal. En effet, le péristaltisme exerce une traction sur une portion proximale de l'intestin vers un segment plus distal. Il se produit alors une occlusion de l'intestin de même qu'une distension intestinale par stagnation de liquide et accumulation de gaz. La partie piégée de l'intestin peut voir son approvisionnement en sang coupé car son mésentère est coincé, ce qui provoque une ischémie. La muqueuse peut subir une nécrose, ce qui entraîne une desquamation de cette dernière. Cela explique la présence de morceaux de muqueuse, de sang et de mucus dans les selles (en apparence de gelée de groseilles).[1][2]
En réponse à l'occlusion, le péristaltisme augmente dans les segments autour de l'atteinte. En amont de l'occlusion, cela entraîne une progression de l'invagination et une distension des parois intestinales. Cette distension peut exacerber l'anoxie mécanique associée à l'invagination, c'est-à-dire qu'elle a un effet compressif au niveau du capillaire digestif et mène à une stase veineuse. C'est ce phénomène qui explique les douleurs abdominales paroxystiques ressenties par les patients. En aval de l'occlusion, le péristaltisme augmenté stimule la vidange du bout distal de l’intestin.[1][4]
Classification
L'invagination intestinale se classifie comme suit (du type le plus fréquent au type le moins fréquent) [5]:
- la forme entérique : grêle qui s'invagine dans le grêle
- la forme iléo-colique : grêle qui s'invagine dans le colon
- la forme colique : segment du colon qui s'invagine dans un segment colique en amont.
Présentation clinique
Facteurs de risque
Toutes atteintes intestinales pouvant agir comme point d'engagement constitue un facteur de risque (dit lead point en anglais)[3][4][5][6]:
- un polype intestinal
- un diverticule de Meckel
- une tumeur du grêle ou du colon
- les plaques de Peyer
- un kyste de duplication
- un hématome intestinal
- une malformation vasculaire
- une maladie inflammatoire intestinale
- un maladie appendiculaire
- le purpura d'Henoch-Schönlein.
Plusieurs infections sont des facteurs de risque[4][7]:
- les gastro-entérites virales
- une infection parasitaire à Ascaris lumbricoides
- certaines versions du vaccin contre le rotavirus : une nouvelle formulation est utilisée à ce jour, mais elle présente toujours un risque estimé faible.
Questionnaire
Au questionnaire, la triade classique peut être objectivée [1][2][3][5]:
- une masse abdominale
- de la douleur abdominale intermittente et crampiforme
- entre les différentes coliques, l'enfant joue et a un bon état général
- parfois, l'enfant adoptera une position antalgique genoux contre le thorax
- les épisodes de douleurs seront récidivants
- des diarrhées sanguinolentes (selles décrites comme de la gelée de groseilles).
Les autres symptômes de l'invagination sont [1][2] :
- l'anorexie : l'enfant cesse de prendre le biberon ou de manger)
- les vomissements non bilieux initialement, et bilieux de façon tardive
- le ballonnement
- la fièvre secondaire aux complications de l'invagination (péritonite).
Examen clinique
À l'examen physique, les signes possibles sont :
- à l'apparence générale[1] :
- atteinte précoce : enfant qui joue et se porte bien en absence de crise
- atteinte prolongée : enfant léthargique, amaigri
- des signes de déshydratation
- aux signes vitaux :
- des signes de choc hypovolémique si déshydratation importante
- des signes de choc septique si perforation intestinale
- à l'examen abdominal[1][2] :
- une masse abdominale plus fréquemment au niveau de la fosse iliaque droite (si invagination iléocolique), mais elle n'est pas toujours présente
- de la distension abdominale
- de la rectorragie au toucher rectal.
Examens paracliniques
Imagerie | Commentaires |
---|---|
Échographie abdominale |
|
Tomodensitométrie abdominale |
|
Lavement à l'air |
|
Radiographie abdominale | Une radiographie abdominale peut être indiquée pour vérifier une occlusion intestinale, mais cela n'est ni un examen de référence ni fiable.[3][4] |
Diagnostic
Le diagnostic d'invagination colique est posé lorsque le tableau clinique de même que des trouvailles à l'imagerie médicale concordent avec cette pathologie. C'est typiquement l'échographie abdominale qui est utilisée dans ce contexte.[2]
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel de l'invagination colique comprend[1][2][4] :
- des coliques
- une gastro-entérite
- un volvulus
- une hernie interne
- une torsion testiculaire
- une crise vaso-occlusive
- un mégacôlon toxique
- une infection urinaire
- un corps étranger ingéré
- une acidocétose diabétique
- une torsion ovarienne
- une maladie inflammatoire intestinale
- une migraine abdominale
Traitement
Prise en charge du patient stable et sans complications
Une prise en charge conservatrice est préférée chez tout enfant stable chez qui un diagnostic a été posé et chez qui une perforation intestinale a été exclue. Le patient est alors mis NPO et un tube nasogastrique peut être inséré. Si l'invagination se réduit de façon spontanée, il est indiqué de procéder à des investigations supplémentaires, comme une colonoscopie, afin de déterminer si l'atteinte est secondaire à un lead point.[3]
Si l'atteinte est de forme entérique, un lavement hydrostatique est la modalité thérapeutique de choix. Le taux de réussite est supérieur à 80%.[8] Les contre-indications de cette intervention sont les suivantes :
- une perforation du tube digestif
- un doute sur la vitalité des anses invaginées
- un doute sur la réduction
- la récidive d’une invagination intestinale aiguë réduite
- une invagination intestinale aiguë chez un enfant de plus de 2 ans ou chez le nouveau-né.[1][2][5]
Prise en charge chirurgicale
Les cas plus complexes nécessiteront une réduction chirurgicale. De plus, dans la mesure où l'invagination est secondaire à un processus sous-jacent, la plupart des cas seront pris en charge en salle d'opération. Deux voies de traitement sont possibles.
- La première implique de réduire manuellement l'invagination. Cela comporte un risque de rupture et de dissémination de cellules intestinales au niveau péritonéal. Cela est particulièrement indésirable dans un contexte néoplasique, puisque cela pourrait répandre des cellules tumorales[5].
- La seconde option consiste à réséquer par laparoscopie le site d'invagination, en séparant les segments de l'intestin avec des pinces laparoscopiques.[4]Cela peut entrainer un syndrome de l'intestin court si un trop long segment est retiré.[3] La technique à privilégier pour la réduction de l'anse invaginée est de repousser celle-ci à travers le colon plutôt que de tirer dessus ; auquel cas on augmente les sérotomies ou des perforations intestinales.
Finalement, il faut s'assurer d'offrir une analgésie suffisante au patient, de même que de corriger tout désordre acido-basique.[2]
Complications
Les complications potentielles de l'invagination colique sont les suivantes[1] :
- un choc hypovolémique
- des dysélectrolytémies (secondaire aux vomissements)
- des alcalose métabolique (secondaire aux vomissements)
- la nécrose intestinale
- une péritonite
- un sepsis.
Évolution
L'intussusception est une urgence médicale. Le pronostic est excellent s'il y a un traitement rapide. Après un traitement adéquat, il existe un risque de récidive dans les 24 à 48 heures suivant le congé de l'hôpital. Ce risque est évalué de 5 à 12 %.[2]
Prévention
À ce jour, il n'existe aucune recommandation indiquée pour la prévention de l'invagination colique.
Notes
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2020/11/07 à partir de Child Intussusception (StatPearls / Child Intussusception (2020/07/17)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613732 (livre).
- ↑ 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 et 1,12 « Invagination intestinale », Wikipédia, (lire en ligne)
- ↑ 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 et 2,13 « Intussusception - WikEM », sur wikem.org (consulté le 4 avril 2021)
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 et 3,8 (en) « Chirurgie », sur App Store (consulté le 19 avril 2021)
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6 4,7 et 4,8 Shobhit Jain et Micelle J. Haydel, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28613732, lire en ligne)
- ↑ 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 et 5,5 (en) « Chirurgie », sur App Store (consulté le 4 avril 2021)
- ↑ Shobhit Jain et Micelle J. Haydel, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28613732, lire en ligne)
- ↑ « Intussusception - WikEM », sur wikem.org (consulté le 4 avril 2021)
- ↑ Shobhit Jain et Micelle J. Haydel, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28613732, lire en ligne)