« Colique biliaire » : différence entre les versions

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}}
}}
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Définition}}
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4 à 6 heures<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref>.
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire, dans le canal cystique, ou dans le cholédoque. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures. Si l'obstruction est prolongée, l'inflammation se développe au sein de l'arbre biliaire: il s'agira alors d'une [[Cholécystite aiguë|cholécystite]].


==Épidémiologie==
==Épidémiologie==
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15 % des adultes ont des calculs biliaires, desquels 1 à 4 % auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30 % de ces patients atteints auront des complications liées aux [[Cholélithiase|cholélithiases]] dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une [[Cholécystite aiguë|cholécystite]] ou une [[Pancréatite aiguë|pancréatite]]<ref name=":1" />.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Épidémiologie}}
== Étiologies ==
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une inflammation de la vésicule biliaire, ou encore du pancréas<ref name=":1" />.
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.


==Physiopathologie et étiologie==
==Physiopathologie==
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (par exemple, en post-prandial), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche sur le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins suivants :


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire s'explique par la physiopathologie retrouvée sur la page des [[Cholélithiase|cholélithiases]], où se trouve également les facteurs de risque associés.
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins<ref group="note">Il est rare que ce phénomène ne se fasse pas sans dommage collatéral tel une pancréatite lithiasique ou un incident de migration douloureux avec élévation transitoire des marqueurs choléstatiques.</ref>
 
Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins:
 
# En retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou;
# En poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.  


De ce fait, la douleur est progressivement soulagée.  
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée.  


Typiquement, les coliques biliaires ont un pattern de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire.  
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un profil identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire.  
==Présentation clinique==
==Présentation clinique==
===Facteurs de risque===
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref><ref name=":3" /> :
*
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*l'{{Facteur de risque|nom=colique biliaire|atcd_fam=1|affichage=histoire familiale}} (30 % héréditaires).
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /><ref name=":3" /> :
*une {{Facteur de risque|nom=Perte de poids (signe clinique)|affichage=perte de poids rapide}}
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*une {{Facteur de risque|nom=cirrhose}}
*un {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).
=== Questionnaire ===
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" /> :


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale|qualité=crampiforme|affichage=douleur abdominale crampiforme à l'hypochondre droit|localisation=hypochondre droit}}, à l'{{Symptôme|nom=douleur abdominale|qualité=crampiforme|affichage=épigastre|localisation=épigastre}}, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale {{Symptôme|nom=douleur abdominale|qualité=crampiforme|affichage=irradiant vers le dos|irradiation=dorsale}} (particulièrement l'omoplate droite).
La colique biliaire se décrit classiquement comme étant une douleur intense et constante, localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite). Le patient peut se présenter avec diaphorèse, nausée et vomissement.
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 4 à 6 heures<ref name=":3" />.
*** Une douleur qui arrive à chaque repas ou qui augmente en fréquence indique une colique biliaire réfractaire ou crescendo<ref group="note">Ces patients ont besoin d'être admis et opérés rapidement.</ref><ref name=":3" />.
** Une douleur évoluant sur plus de 4 à 6 heures évoque une cholécystite<ref name=":3" />.
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.


La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. Lors de l'épisode de colique biliaire, la douleur transitoire est reproductible à la palpation du quadrant supérieur droit. Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles.
=== Examen clinique ===
À l'examen clinique<ref name=":0" /> :


L'examen de choix pour identifier les cholélithiases, qui peuvent être à l'origine des épisodes de colique biliaire, est '''l'échographie''' (sensibilité >95%). Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs (la taille peut varier) ou l'ombre des calculs.  
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite.
** Une hypotension et/ou une tachycardie évoquent un possible choc septique sur ces complications.
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'abdomen|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit|localisation=hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'abdomen|affichage=épigastre|localisation=épigastre}} (lors des crises).
** Il n'y a {{Signe clinique|nom=signe de Muprhy (signe clinique)|affichage=pas de signe de Murphy|inversion=1}}.
** Elle n'est pas exacerbée par le mouvement et n'est pas soulagée par la position accroupie, les flatulences ou le passage des selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.


Le bilan sanguin, formule sanguine complète et bilan hépatique, demeure normal.
==Examens paracliniques==


==Examens paracliniques==
=== Laboratoires ===
Les laboratoires doivent inclure<ref name=":3" /> :


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale
Les examens paracliniques pertinents sont :
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 1|indication=Indication}} :
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 1}}
* {{Examen paraclinique|nom=INR}} et {{Examen paraclinique|nom=TCA}} en vue d'une intervention chirurgicale
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 2}}
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal
* l'{{Examen paraclinique|nom=examen paraclinique 2|indication=Indication}} :
** Si perturbé, suspecter une complication secondaire à une obstruction des voies biliaires<ref group="note">Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine.
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 3}}
** le {{Signe paraclinique|nom=signe paraclinique 4}}, ...
* ...
Les tests de laboratoire à commander comprennent une numération globulaire complète (CBC) et un panel métabolique avec des tests de la fonction hépatique. Il est important d'avoir ces tests pour exclure une pathologie plus grave de la vésicule biliaire telle qu'une cholécystite aiguë ou une cholangite. Avec un nombre élevé de globules blancs (WBC), la suspicion de cholécystite aiguë ou d'angiocholite augmente. Des enzymes hépatiques élevées telles que la bilirubine directe, l'AST, l'ALT, l'ALP et la GGT suggèrent un calcul ou un blocage dans le canal cholédoque. Les calculs dans la vésicule biliaire ou le canal cystique ne produisent généralement aucune anomalie de laboratoire à moins qu'ils n'aient évolué d'une colique biliaire à une cholécystite, auquel cas une leucocytose peut être observée.<ref name=":2">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29340256</ref><ref name=":9">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29156853</ref><ref name=":0">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28613523</ref>


L'échographie abdominale RUQ est le premier examen radiologique permettant d'évaluer une suspicion de pathologie biliaire. Les scanners HIDA sont utiles pour évaluer la cholécystite aiguë ou chronique et la dyskinésie biliaire. La TDM abdominale est moins sensible que l'échographie pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire. Cependant, les tomodensitogrammes sont une modalité couramment utilisée par les médecins des urgences pour les douleurs abdominales sévères non spécifiques, qui peuvent détecter la présence de calculs biliaires. Le MRCP peut être utilisé pour une meilleure visualisation de l'arbre biliaire, en particulier lors de l'évaluation de la cholédocholithiase. La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) peut être utilisée pour évaluer les calculs du canal cholédoque si toutes les autres images sont équivoques. La CPRE est également une intervention thérapeutique pour la cholédocholithiase.<ref name=":0" />
Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.</ref>.
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale
** Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.


Les résultats classiques de l'échographie RUQ pour les coliques biliaires incluent les calculs (la taille peut varier) ou l'ombre des calculs. Les découvertes de liquide péricholécystique, de paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm) et de vésicule biliaire distendue sont plus révélatrices d'une cholécystite aiguë.<ref name=":0" />
=== Imagerie ===
{| class="wikitable"
|+Imagerie<ref name=":0" />
!Modalité
!Commentaires
!Image
|-
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=90-95}}<ref name=":3" />
|
* ''Gold standard''
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs ou une boue biliaire.
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécystiste).
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]
|-
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}
|
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.
* La TDM est surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.).
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]
|-
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}
|
* Une méthode peu utile pour le diagnostic<ref group="note">Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.</ref>.
* Cette radiographie est surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex. : perforation).
* Des calculs de taille significative et radio-opaques peuvent être visibles.
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]
|}


==Diagnostic différentiel==
==Diagnostic différentiel==
Le diagnostic différentiel inclut<ref name=":0" /> :
* la {{Diagnostic différentiel|nom=Cholécystite aiguë|affichage=cholécystite}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=cholédocholithiase}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=Cholangite aiguë|affichage=cholangite}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=pancréatite aiguë}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=hépatite}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=colique néphrétique}}
* de l'{{Diagnostic différentiel|nom=ischémie mésentérique aiguë}} ou {{Diagnostic différentiel|nom=Ischémie mésentérique chronique|affichage=chronique}}
* le {{Diagnostic différentiel|nom=syndrome de Fitz-Hugh-Curtis}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=dyskinésie biliaire}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=vésicule de Courvoisier}} (contexte d'obstruction chronique des voies biliaires sur néoplasie)
* une {{Diagnostic différentiel|nom=gastrite}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=bulboduodénite}}
* un {{Diagnostic différentiel|nom=ulcère gastrique}} ou une {{Diagnostic différentiel|nom=Ulcère duodénal|affichage=duodénal}}
* le {{Diagnostic différentiel|nom=cholangiocarcinome}} n'est généralement pas douloureux à ses débuts, mais peut le devenir en stade avancé; c'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey M.|nom1=Piehler|titre=Primary Carcinoma of the Gallbladder|périodique=Archives of Surgery|volume=112|numéro=1|date=1977-01-01|issn=0004-0010|doi=10.1001/archsurg.1977.01370010028005|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1001/archsurg.1977.01370010028005|consulté le=2022-10-12|pages=26}}</ref>.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}
== Approche clinique ==
Le diagnostic différentiel de la maladie est :
L'algorithme suivant indique l'approche clinique de la colique biliaire<ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Dynamic Practice Guidelines for Emergency General Surgery|url=https://cags-accg.ca/wp-content/uploads/2018/11/ACS-Handbook-CPG-Ch-8-Biliary-Colic-and-Cholecystitis.pdf|site=|date=2018|consulté le=}}</ref> :{{Flowchart|Start -> A|Start -> B|Start -> C|Start -> D|A -> A1|A1 -> A2|A2->A3|B -> B1|B1 -> B2|B2 -> B3|C -> C1|C1 -> C2|C2 -> C3|D -> D1|D1 -> D2 = Oui|D1 -> D3=Non|D3 -> D4=Si calcul non visualisé|D1 -> D4 = Contre-indications à la MRCP|D4 -> C3|D3 -> C3
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 1}}
| Start = Suspicion cholélithiase ou complications
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 2}}
| A = Douleur résolutive
* le {{Diagnostic différentiel|nom=diagnostic différentiel 3}}
| A1 = Échographie
* ...
| A2 = Colique biliaire
* Hépatite
| A3 = Traitement symptomatique et cholécystectomie élective
* Cholangite
| B = Douleur récidivante à chaque repas ou crescendo
* Ischémie mésentérique
| B1 = Échographie
* Pancréatite
| B2 = Colique biliaire réfractaire
* Calculs rénaux
| B3 = Hospitalisation et cholécystectomie semi-urgente
* Gastro-entérite virale ou bactérienne
| C = Douleur persistante
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" />
| C1= Échographie ou TDM
| C2 = Cholécystite
| C3 = Cholécystectomie urgente
| D = Hyperbilirubinémie
| D1 = Calcul dans le cholédoque visualisé à l'échographie ou au TDM?
| D2 = ERCP
| D3 = MRCP
| D4 = Écho endoscopie
}}


==Traitement==
==Traitement==
{| class="wikitable"
|+
Traitement<ref name=":3" />
!Traitement
!Indications
!Commentaires
|-
|Symptomatique:


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}
*{{Traitement|nom=AINS}}
Les traitements proposés sont les suivants :
*{{Traitement|nom=opioïdes}}
* le {{Traitement|nom=traitement 1}}
*{{Traitement|nom=anti-émétiques}}
* le {{Traitement|nom=traitement 2}}
|
* le {{Traitement|nom=traitement 3}}
* Colique biliaire occasionnelle
* ...
|
La prise en charge des coliques biliaires est avant tout chirurgicale. La prise en charge médicale des coliques biliaires implique le maintien strict d'un régime alimentaire faible en gras et une prise en charge de soutien avec des antiémétiques et un contrôle de la douleur, mais comme les patients ont généralement plusieurs calculs, le risque de récidive de leur colique biliaire est élevé. Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite. L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires. L'intervention chirurgicale avec cholécystectomie laparoscopique reste l'étalon-or. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" />
* Un régime pauvre en gras peut être recommandé en attente d'une chirurgie élective.
 
|-
La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est à la fois diagnostique et thérapeutique des calculs du cholédoque. La sphinctérotomie de l'ampoule de Vater peut aider à éliminer les calculs après la CPRE et empêcher les futurs calculs de se loger dans le canal cholédoque.<ref name=":0" />
|{{Traitement|nom=Admission}}
|
*Colique biliaire réfractaire
**Douleur à chaque repas
*Alimentation ''per os'' impossible
|
|-
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective
|
* Toute colique biliaire opérable
|
* Un traitement définitif des cholélithiases symptomatiques.
* La cholédocholithiase et la cholangite doivent être exclues.
|-
|{{Traitement pharmacologique|nom=Ursodiol|dose=8-10|units=mg|frequency=BID-TID|route=PO|duration=|dose_per_kg=1|dose_per_day=1|commercial_name1=}}<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Michele Pier Luca|nom1=Guarino|prénom2=Silvia|nom2=Cocca|prénom3=Annamaria|nom3=Altomare|prénom4=Sara|nom4=Emerenziani|titre=Ursodeoxycholic acid therapy in gallbladder disease, a story not yet completed|périodique=World Journal of Gastroenterology|volume=19|numéro=31|date=2013-08-21|issn=2219-2840|pmid=23964136|pmcid=3746374|doi=10.3748/wjg.v19.i31.5029|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23964136|consulté le=2023-07-07|pages=5029–5034}}</ref>
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* Patients inopérables avec boue biliaire ou cholélithiases millimétriques NON calcifiées
|
|}


Les patients atteints de coliques biliaires ne nécessitent pas nécessairement une hospitalisation. Ils peuvent être traités de manière symptomatique avec un régime pauvre en graisses, un contrôle de la douleur et des anti-émétiques, et un suivi pour une cholécystectomie laparoscopique en ambulatoire dans un délai raisonnable. Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation et une prise en charge chirurgicale plus urgente sont justifiées pour un soulagement symptomatique. D'autres considérations pour une éventuelle admission incluent les gros calculs biliaires. Les calculs de taille supérieure à 1 cm ont une plus grande propension à obstruer le canal cystique et peuvent prédisposer à une cholécystite aiguë, ils doivent donc être traités de manière plus urgente par une prise en charge chirurgicale. Si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide), l'admission doit être envisagée.<ref name=":0" />
==Suivi ==
Indiquer aux patients de consulter à nouveau si<ref group="note">Les symptômes décrits feraient suspecter une colique biliaire réfractaire, ou une complication lithiasique dans l'arbre biliaire. Une admission ou une chirurgie semi-urgente/urgente pourraient être indiquées.</ref><ref name=":3" /> :


==Suivi==
*une récidive de douleur abdominale persistant pendant plus de 4 à 6 heures
 
*la fréquence des épisodes augmente
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}
*il y a développement d'un ictère
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Étant donné que la colique biliaire précède par définition l'inflammation plus grave qui accompagne la cholécystite, la dissection et l'ablation de la vésicule biliaire sont généralement beaucoup plus faciles. Les patients peuvent souvent sortir le jour même ou après une seule journée à l'hôpital à condition qu'ils puissent tolérer un apport oral approprié d'hydratation et de nutrition et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" />
*il y a présence de fièvre concomitante à la douleur.


==Complications==
==Complications==
Les complications de la colique biliaire sont issues de l'obstruction en aval de l'arbre biliaire et se développent chez 20 à 40 % des patients atteints de cholélithiases, avec une incidence annuelle de 1 à 3 %<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Michele|nom1=Pisano|prénom2=Niccolò|nom2=Allievi|prénom3=Kurinchi|nom3=Gurusamy|prénom4=Giuseppe|nom4=Borzellino|titre=2020 World Society of Emergency Surgery updated guidelines for the diagnosis and treatment of acute calculus cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=15|numéro=1|date=2020-12|issn=1749-7922|pmid=33153472|pmcid=PMC7643471|doi=10.1186/s13017-020-00336-x|lire en ligne=https://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-020-00336-x|consulté le=2022-10-12|pages=61}}</ref> :


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}
* la {{Complication|nom=Cholécystite aiguë|affichage=cholécystite|taux=10-15}}<ref group="note">Il s'agit du pourcentage de prévalence chez les patients qui ont des symptômes liés à une complication lithiasique des voies biliaires.</ref>
Les complications de cette maladie sont :
* une {{Complication|nom=cholédocholithiase|taux=15-20}}
* la {{Complication|nom=complication 1}}
* une {{Complication|nom=Cholangite aiguë|affichage=cholangite}}
* la {{Complication|nom=complication 2}}
* une {{Complication|nom=pancréatite aiguë}}.
* la {{Complication|nom=complication 3}}
* ...
* Pancréatite
* Cholangite
* Perforation de la vésicule biliaire<ref name=":0" />
 
==Évolution==
 
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Évolution}}


==Prévention==
==Prévention==
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est conseillé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, bien qu'une perte de poids trop rapide puisse elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.


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==Notes==
Si un patient souffrant de colique biliaire choisit une prise en charge non opératoire de son état, il est impératif de l'éduquer sur les signes avant-coureurs de la cholécystite. Il faut leur dire de se présenter rapidement à l'hôpital si leurs douleurs abdominales persistent plus de quelques heures, deviennent beaucoup plus importantes que d'habitude ou s'ils développent une fièvre concomitante. Ces patients doivent être informés qu'ils courent un risque élevé de développer une pierre impactée qui peut entraîner des processus infectieux dangereux tels que la cholécystite ou l'angiocholite. Ils doivent également être informés que les repas gras provoquent une contraction de la vésicule biliaire et peuvent précipiter leurs symptômes.<ref name=":0" />
 
==Concepts clés==
 
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" />
 
==Conseils==
 
La colique biliaire peut être prise en charge par un service de chirurgie générale sans consultation d'autres services. Cependant, s'il existe un risque de calculs biliaires potentiels dans le canal cholédoque, la gastro-entérologie peut être contactée pour une éventuelle CPRE.<ref name=":0" />
 
== Notes ==
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==Références==
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Dernière version du 17 avril 2024 à 20:32

Colique biliaire
Maladie

Cholélithiase vue dans la vésicule biliaire
Caractéristiques
Signes Douleur à la palpation de l'abdomen
Symptômes
Nausées, Douleur abdominale, Vomissement , Diaphorèse
Diagnostic différentiel
Gastrite, Cholangiocarcinome, Cholécystite aiguë, Hépatite, Colique néphrétique, Pancréatite aiguë, Cholédocholithiase, Ischémie mésentérique chronique, Ulcère duodénal, Ischémie mésentérique aiguë, ... [+]
Informations
Terme anglais Biliary colic, uncomplicated gallstone disease
Autres noms colique hépatique, accident migratoire, incident de migration
Wikidata ID Q2727106
SNOMED CT ID 37389005
Spécialités Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie

La colique biliaire est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4 à 6 heures[1].

Épidémiologie

Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15 % des adultes ont des calculs biliaires, desquels 1 à 4 % auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année[2]. Si non traité, 30 % de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite[2].

Étiologies

La colique biliaire est causée par les cholélithiases.

Physiopathologie

La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des cholélithiases.

Anatomie de la vésicule biliaire

Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (par exemple, en post-prandial), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche sur le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur[3]. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins suivants :

  1. en retombant dans le corps de la vésicule biliaire
  2. en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins[note 1]

De ce fait, la douleur est progressivement soulagée.

Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne[4]. Il n'y a cependant pas toujours un profil identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire.

Présentation clinique

Facteurs de risque

Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases[5][6][7][8] :

Voici d'autres facteurs de risque possible[5][6][7][8] :

Questionnaire

La colique biliaire se décrit classiquement comme[1] :

  • Une douleur abdominale crampiforme à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).
    • La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 4 à 6 heures[8].
      • Une douleur qui arrive à chaque repas ou qui augmente en fréquence indique une colique biliaire réfractaire ou crescendo[note 2][8].
    • Une douleur évoluant sur plus de 4 à 6 heures évoque une cholécystite[8].
  • Possiblement accompagnées d'une diaphorèse, des nausées et des vomissements.

Examen clinique

À l'examen clinique[1] :

Examens paracliniques

Laboratoires

Les laboratoires doivent inclure[8] :

  • FSC: normale
    • Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.
  • Créatinine et ions: normaux
  • INR et TCA en vue d'une intervention chirurgicale
  • Bilan hépatique: normal
    • Si perturbé, suspecter une complication secondaire à une obstruction des voies biliaires[note 3].
  • Lipase: normale
    • Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.

Imagerie

Imagerie[1]
Modalité Commentaires Image
Échographie abdominale[Se: 90-95 %][8]
  • Gold standard
  • Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs ou une boue biliaire.
  • La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécystiste).
TDM abdominopelvien
  • La TDM abdominale est moins sensible[note 4][10].
  • La TDM est surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.).
Radiographie abdominale
  • Une méthode peu utile pour le diagnostic[note 5].
  • Cette radiographie est surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex. : perforation).
  • Des calculs de taille significative et radio-opaques peuvent être visibles.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel inclut[1] :

Approche clinique

L'algorithme suivant indique l'approche clinique de la colique biliaire[8] :

Traitement

Traitement[8]
Traitement Indications Commentaires
Symptomatique:
  • Colique biliaire occasionnelle
  • Un régime pauvre en gras peut être recommandé en attente d'une chirurgie élective.
admission
  • Colique biliaire réfractaire
    • Douleur à chaque repas
  • Alimentation per os impossible
cholécystectomie élective
  • Toute colique biliaire opérable
  • Un traitement définitif des cholélithiases symptomatiques.
  • La cholédocholithiase et la cholangite doivent être exclues.
Ursodiol 8-10 mg/kg/j ÷ BID-TID PO[12]
  • Patients inopérables avec boue biliaire ou cholélithiases millimétriques NON calcifiées

Suivi

Indiquer aux patients de consulter à nouveau si[note 6][8] :

  • une récidive de douleur abdominale persistant pendant plus de 4 à 6 heures
  • la fréquence des épisodes augmente
  • il y a développement d'un ictère
  • il y a présence de fièvre concomitante à la douleur.

Complications

Les complications de la colique biliaire sont issues de l'obstruction en aval de l'arbre biliaire et se développent chez 20 à 40 % des patients atteints de cholélithiases, avec une incidence annuelle de 1 à 3 %[13] :

Prévention

Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est conseillé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, bien qu'une perte de poids trop rapide puisse elle-même entraîner la formation de coliques biliaires[14].

Notes

  1. Il est rare que ce phénomène ne se fasse pas sans dommage collatéral tel une pancréatite lithiasique ou un incident de migration douloureux avec élévation transitoire des marqueurs choléstatiques.
  2. Ces patients ont besoin d'être admis et opérés rapidement.
  3. Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine. Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.
  4. 60% des calculs ne sont pas radio-opaques.
  5. Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.
  6. Les symptômes décrits feraient suspecter une colique biliaire réfractaire, ou une complication lithiasique dans l'arbre biliaire. Une admission ou une chirurgie semi-urgente/urgente pourraient être indiquées.
  7. Il s'agit du pourcentage de prévalence chez les patients qui ont des symptômes liés à une complication lithiasique des voies biliaires.

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 David F. Sigmon, Nalin Dayal et Marcelle Meseeha, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28613523, lire en ligne)
  2. 2,0 et 2,1 (en) L. Ansaloni, M. Pisano, F. Coccolini et A. B. Peitzmann, « 2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis », World Journal of Emergency Surgery, vol. 11, no 1,‎ , p. 25 (ISSN 1749-7922, DOI 10.1186/s13017-016-0082-5, lire en ligne)
  3. (en) Andrew K. Diehl, Nancy J. Sugarek et Knox H. Todd, « Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis », The American Journal of Medicine, vol. 89, no 1,‎ , p. 29–33 (DOI 10.1016/0002-9343(90)90094-T, lire en ligne)
  4. (en) Basil Rigas, James Torosis, Carl J. McDougall et Kirt J. Vener, « The Circadian Rhythm of Biliary Colic: », Journal of Clinical Gastroenterology, vol. 12, no 4,‎ , p. 409–414 (ISSN 0192-0790, DOI 10.1097/00004836-199008000-00011, lire en ligne)
  5. 5,0 et 5,1 Jasmin Tanaja, Richard A. Lopez et Jehangir M. Meer, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29262107, lire en ligne)
  6. 6,0 et 6,1 « Application de chirurgie »
  7. 7,0 et 7,1 (en) Vasiliy Ivanovich Reshetnyak, « Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis », World Journal of Hepatology, vol. 4, no 2,‎ , p. 18–34 (PMID 22400083, Central PMCID PMC3295849, DOI 10.4254/wjh.v4.i2.18, lire en ligne)
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 8,6 8,7 8,8 et 8,9 (en) « Dynamic Practice Guidelines for Emergency General Surgery »,
  9. (en) Davide Festi, Sandra Sottili, Antonio Colecchia et Adolfo Attili, « Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL) », Hepatology, vol. 30, no 4,‎ , p. 839–846 (ISSN 0270-9139 et 1527-3350, DOI 10.1002/hep.510300401, lire en ligne)
  10. Casey B. Duncan et Taylor S. Riall, « Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease », Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract, vol. 16, no 11,‎ , p. 2011–2025 (ISSN 1873-4626, PMID 22986769, Central PMCID 3496004, DOI 10.1007/s11605-012-2024-1, lire en ligne)
  11. Jeffrey M. Piehler, « Primary Carcinoma of the Gallbladder », Archives of Surgery, vol. 112, no 1,‎ , p. 26 (ISSN 0004-0010, DOI 10.1001/archsurg.1977.01370010028005, lire en ligne)
  12. Michele Pier Luca Guarino, Silvia Cocca, Annamaria Altomare et Sara Emerenziani, « Ursodeoxycholic acid therapy in gallbladder disease, a story not yet completed », World Journal of Gastroenterology, vol. 19, no 31,‎ , p. 5029–5034 (ISSN 2219-2840, PMID 23964136, Central PMCID 3746374, DOI 10.3748/wjg.v19.i31.5029, lire en ligne)
  13. (en) Michele Pisano, Niccolò Allievi, Kurinchi Gurusamy et Giuseppe Borzellino, « 2020 World Society of Emergency Surgery updated guidelines for the diagnosis and treatment of acute calculus cholecystitis », World Journal of Emergency Surgery, vol. 15, no 1,‎ , p. 61 (ISSN 1749-7922, PMID 33153472, Central PMCID PMC7643471, DOI 10.1186/s13017-020-00336-x, lire en ligne)
  14. Mitchell L. Shiffman, Harvey J. Sugerman, John M. Kellum et Edward W. Moore, « Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction », Gastroenterology, vol. 103, no 1,‎ , p. 214–221 (ISSN 0016-5085, DOI 10.1016/0016-5085(92)91115-k, lire en ligne)
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