« Colique biliaire » : différence entre les versions

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La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4-6 heures<ref name=":0" />.
La '''colique biliaire''' est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4 à 6 heures<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref>.


==Épidémiologie==
==Épidémiologie==
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15% des adultes ont des calculs biliaires, sur lesquelles 1 à 4% d'entre eux auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30% de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite<ref name=":1" />.
Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15 % des adultes ont des calculs biliaires, desquels 1 à 4 % auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Ansaloni|prénom2=M.|nom2=Pisano|prénom3=F.|nom3=Coccolini|prénom4=A. B.|nom4=Peitzmann|titre=2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=11|numéro=1|date=2016-12|issn=1749-7922|doi=10.1186/s13017-016-0082-5|lire en ligne=http://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-016-0082-5|consulté le=2022-09-01|pages=25}}</ref>. Si non traité, 30 % de ces patients atteints auront des complications liées aux [[Cholélithiase|cholélithiases]] dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une [[Cholécystite aiguë|cholécystite]] ou une [[Pancréatite aiguë|pancréatite]]<ref name=":1" />.


==Physiopathologie et étiologie==
== Étiologies ==
La colique biliaire est causée par les {{Étiologie|nom=Cholélithiase|principale=0|affichage=cholélithiases}}.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Étiologies}}
==Physiopathologie==
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire s'explique par la physiopathologie retrouvée sur la page des [[Cholélithiase|cholélithiases]], se trouve également les facteurs de risque associés.  
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Physiopathologie}}
La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des [[Cholélithiase#Physiopathologie|cholélithiases]].[[File:2425 Gallbladder.jpg|thumb|Anatomie de la vésicule biliaire|lien=https://wikimedi.ca/wiki/Fichier:2425_Gallbladder.jpg|alt=]]Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (par exemple, en post-prandial), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche sur le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins suivants :


Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (en post-prandial par exemple), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche vers le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur chez le patient<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew K.|nom1=Diehl|prénom2=Nancy J.|nom2=Sugarek|prénom3=Knox H.|nom3=Todd|titre=Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis|périodique=The American Journal of Medicine|volume=89|numéro=1|date=1990-07|doi=10.1016/0002-9343(90)90094-T|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/000293439090094T|consulté le=2022-09-21|pages=29–33}}</ref>. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins:
# en retombant dans le corps de la vésicule biliaire
 
# en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins<ref group="note">Il est rare que ce phénomène ne se fasse pas sans dommage collatéral tel une pancréatite lithiasique ou un incident de migration douloureux avec élévation transitoire des marqueurs choléstatiques.</ref>
# En retombant dans le corps de la vésicule biliaire ou;
# En poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins.  


De ce fait, la douleur est progressivement soulagée.  
De ce fait, la douleur est progressivement soulagée.  


Typiquement, les coliques biliaires ont un pattern de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un pattern identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire.  
Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Rigas|prénom2=James|nom2=Torosis|prénom3=Carl J.|nom3=McDougall|prénom4=Kirt J.|nom4=Vener|titre=The Circadian Rhythm of Biliary Colic:|périodique=Journal of Clinical Gastroenterology|volume=12|numéro=4|date=1990-08|issn=0192-0790|doi=10.1097/00004836-199008000-00011|lire en ligne=http://journals.lww.com/00004836-199008000-00011|consulté le=2022-09-21|pages=409–414}}</ref>. Il n'y a cependant pas toujours un profil identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire.  
==Présentation clinique==
==Présentation clinique==
===Facteurs de risque===
{{Page principale|lien=Cholélithiase#Facteurs de risque}}
Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases<ref name=":02">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Jasmin|nom1=Tanaja|prénom2=Richard A.|nom2=Lopez|prénom3=Jehangir M.|nom3=Meer|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=29262107|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470440/|consulté le=2020-10-17}}</ref><ref name=":12">{{Citation d'un lien web|langue=Français|titre=Application de chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766?fbclid=IwAR2plu_a1rBwIpu8wkvpMcrF1OMh-Bci1eA7IdPBiv4CRS0t2kmsoYZfhQc|site=|date=|consulté le=}}</ref><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Vasiliy Ivanovich|nom1=Reshetnyak|titre=Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis|périodique=World Journal of Hepatology|volume=4|numéro=2|date=2012-02-27|pmid=22400083|pmcid=PMC3295849|doi=10.4254/wjh.v4.i2.18|lire en ligne=https://www.wjgnet.com/1948-5182/full/v4/i2/18.htm|consulté le=2020-12-01|pages=18–34}}</ref><ref name=":3" /> :
*
*être une {{Facteur de risque|nom=femme|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (3:1), la {{Facteur de risque|nom=grossesse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} et les {{Facteur de risque|nom=contraceptifs oraux|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*l'{{Facteur de risque | nom = âge de plus de 40 ans|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*l'{{Facteur de risque|nom=colique biliaire|atcd_fam=1|affichage=histoire familiale}} (30 % héréditaires).
Voici d'autres facteurs de risque possible<ref name=":02" /><ref name=":12" /><ref name=":2" /><ref name=":3" /> :
*une {{Facteur de risque|nom=Perte de poids (signe clinique)|affichage=perte de poids rapide}}
*le {{Facteur de risque|nom=diabète|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*la {{Facteur de risque|nom=diète occidentale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*l'{{Facteur de risque|nom=origine amérindienne|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*une {{Facteur de risque|nom=résection intestinale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=|RC=}}, une {{Facteur de risque|nom=maladie iléale terminale|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=maladie de Crohn|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}}
*une {{Facteur de risque|nom=cirrhose}}
*un {{Facteur de risque|nom=jeûne prolongé|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} ou une {{Facteur de risque|nom=alimentation par intraveineuse|RR=|référence_RR=|RC (OR)=}} (HAIV)
*une {{Facteur de risque|nom=vagotomie|RR=|référence_RR=|RC=}}
*certains médicaments ({{Facteur de risque|nom=clofibrate|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=analogues de la somatostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=œstrogènes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=corticostéroïdes|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=cyclosporine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=azathioprine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=sandostatine|RR=|référence_RR=|RC=}}, {{Facteur de risque|nom=acides nicotiniques|RR=|référence_RR=|RC=}}).
=== Questionnaire ===
La colique biliaire se décrit classiquement comme<ref name=":0" /> :


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Présentation clinique}}
* Une {{Symptôme|nom=douleur abdominale|qualité=crampiforme|affichage=douleur abdominale crampiforme à l'hypochondre droit|localisation=hypochondre droit}}, à l'{{Symptôme|nom=douleur abdominale|qualité=crampiforme|affichage=épigastre|localisation=épigastre}}, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale {{Symptôme|nom=douleur abdominale|qualité=crampiforme|affichage=irradiant vers le dos|irradiation=dorsale}} (particulièrement l'omoplate droite).
La colique biliaire se décrit classiquement comme étant une douleur intense et constante, localisée à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite). Le patient peut se présenter avec diaphorèse, nausée et vomissement.
** La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 4 à 6 heures<ref name=":3" />.
*** Une douleur qui arrive à chaque repas ou qui augmente en fréquence indique une colique biliaire réfractaire ou crescendo<ref group="note">Ces patients ont besoin d'être admis et opérés rapidement.</ref><ref name=":3" />.
** Une douleur évoluant sur plus de 4 à 6 heures évoque une cholécystite<ref name=":3" />.
* Possiblement accompagnées d'une {{Symptôme|nom=diaphorèse}}, des {{Symptôme|nom=nausées}} et des {{Symptôme|nom=vomissements}}.


La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 6 heures. Lors de l'épisode de colique biliaire, la douleur transitoire est reproductible à la palpation du quadrant supérieur droit. Elle n'est pas exacerbée aux mouvement, et n'est pas soulagée en position ''squatting'' ni par le passage de gaz ou de selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.
=== Examen clinique ===
À l'examen clinique<ref name=":0" /> :


Le patient est afébrile, et les signes vitaux ne sont pas perturbés.
* {{Examen clinique|nom=Apparence générale}}: bonne, il n'y a pas d'ictère
* {{Examen clinique|nom=Signes vitaux}}: normaux
** Une présence de fièvre évoque une cholécystiste ou une cholangite.
** Une hypotension et/ou une tachycardie évoquent un possible choc septique sur ces complications.
* {{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen}}: une {{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'abdomen|affichage=douleur à la palpation de l'hypochondre droit|localisation=hypochondre droit}} ou de l'{{Signe clinique|nom=Douleur à la palpation de l'abdomen|affichage=épigastre|localisation=épigastre}} (lors des crises).
** Il n'y a {{Signe clinique|nom=signe de Muprhy (signe clinique)|affichage=pas de signe de Murphy|inversion=1}}.
** Elle n'est pas exacerbée par le mouvement et n'est pas soulagée par la position accroupie, les flatulences ou le passage des selles<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Davide|nom1=Festi|prénom2=Sandra|nom2=Sottili|prénom3=Antonio|nom3=Colecchia|prénom4=Adolfo|nom4=Attili|titre=Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL)|périodique=Hepatology|volume=30|numéro=4|date=1999-10|issn=0270-9139|issn2=1527-3350|doi=10.1002/hep.510300401|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/hep.510300401|consulté le=2022-09-21|pages=839–846}}</ref>.


==Examens paracliniques==
==Examens paracliniques==
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examens paracliniques}}
Le bilan sanguin, qui inclut la formule sanguine complète et le bilan hépatique, demeure normal. L'examen de choix pour identifier les cholélithiases, qui peuvent être à l'origine des épisodes de colique biliaire, est '''l'échographie''' (sensibilité >95%)<ref name=":0" />. Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs, dont la taille peut varier, ou l'ombre des calculs.


La TDM abdominale est moins sensible pour évaluer les calculs dans la vésicule biliaire.
=== Laboratoires ===
Les laboratoires doivent inclure<ref name=":3" /> :


== Traitement ==
* {{Examen paraclinique|nom=FSC}}: normale
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}}
** Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.
La prise en charge des coliques biliaires est ciblée sur le '''contrôle de la douleur'''<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=A.|nom1=Colli|prénom2=D.|nom2=Conte|prénom3=S. Della|nom3=Valle|prénom4=V.|nom4=Sciola|titre=Meta-analysis: nonsteroidal anti-inflammatory drugs in biliary colic|périodique=Alimentary Pharmacology & Therapeutics|volume=35|numéro=12|date=2012-06|doi=10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-2036.2012.05115.x|consulté le=2022-09-21|pages=1370–1378}}</ref>, à l'aide d'AINS (ou opioïdes si AINS contrindiqués), et d'anti-émétiques lors d'épisodes de douleur aiguë. Les patients ne nécessitent généralement pas une hospitalisation et ils sont encouragés à suivre un régime pauvre en graisses pour éviter des récidives d'épisodes douleureux ou des complications de la colique biliaire. Une '''cholécystectomie élective''' par voie laparoscopique est planifiée<ref name=":0" />.  
* {{Examen paraclinique|nom=Créatinine}} et {{Examen paraclinique|nom=ions}}: normaux
* {{Examen paraclinique|nom=INR}} et {{Examen paraclinique|nom=TCA}} en vue d'une intervention chirurgicale
* {{Examen paraclinique|nom=Bilan hépatique}}: normal
** Si perturbé, suspecter une complication secondaire à une obstruction des voies biliaires<ref group="note">Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine.


Cependant, si le patient souffre de douleurs abdominales sévères ou réfractaires, une hospitalisation peut être nécessaire pour soulager les symptômes. Une admission doit être envisagée si le patient est incapable de tolérer quoi que ce soit par voie orale (même liquide)<ref name=":0" />.
Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.</ref>.
* {{Examen paraclinique|nom=Lipase}}: normale
** Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.


L'acide ursodésoxycholique oral a également été utilisé pour aider à dissoudre les calculs biliaires de petites tailles (<1 cm)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Hans|nom1=Fromm|prénom2=Mauro|nom2=Malavolti|titre=Bile acid dissolution therapy of gallbladder stones|périodique=Baillière's Clinical Gastroenterology|volume=6|numéro=4|date=1992-11|doi=10.1016/0950-3528(92)90047-I|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/095035289290047I|consulté le=2022-09-21|pages=689–695}}</ref>. Chez les patients qui sont de mauvais candidats chirurgicaux, une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc peut être envisagée, mais il existe un risque considérable de récidive des calculs. La cholécystectomie ouverte est une approche moins courante, utilisée chez les patients qui ne sont pas candidats à la chirurgie laparoscopique.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25320159</ref><ref name=":11">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18097304</ref><ref name=":0" />
=== Imagerie ===
{| class="wikitable"
|+Imagerie<ref name=":0" />
!Modalité
!Commentaires
!Image
|-
|{{Examen paraclinique|nom=Échographie abdominale|Se=90-95}}<ref name=":3" />
|
* ''Gold standard''
* Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs ou une boue biliaire.
* La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécystiste).
|[[Fichier:Ultrasonography of sludge and gallstones, annotated.jpg|sans_cadre|150x150px]]
|-
|{{Examen paraclinique|nom=TDM abdominopelvien}}
|
* La TDM abdominale est moins sensible<ref group="note">60% des calculs ne sont pas radio-opaques.</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Casey B.|nom1=Duncan|prénom2=Taylor S.|nom2=Riall|titre=Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease|périodique=Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract|volume=16|numéro=11|date=2012-11|issn=1873-4626|pmid=22986769|pmcid=3496004|doi=10.1007/s11605-012-2024-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22986769|consulté le=2022-09-26|pages=2011–2025}}</ref>.
* La TDM est surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.).
|[[Fichier:LargeGstoneMark.png|sans_cadre|181x181px]]
|-
|{{Examen paraclinique|nom=Radiographie abdominale}}
|
* Une méthode peu utile pour le diagnostic<ref group="note">Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.</ref>.
* Cette radiographie est surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex. : perforation).
* Des calculs de taille significative et radio-opaques peuvent être visibles.
|[[Fichier:Gallstones on X-Ray.jpg|sans_cadre|181x181px]]
|}


Les antibiotiques n'ont aucun rôle dans les coliques biliaires car il n'y a pas d'étiologie infectieuse, comme dans la cholécystite aiguë ou l'angiocholite.
==Diagnostic différentiel==
Le diagnostic différentiel inclut<ref name=":0" /> :


==Suivi==
* la {{Diagnostic différentiel|nom=Cholécystite aiguë|affichage=cholécystite}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=cholédocholithiase}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=Cholangite aiguë|affichage=cholangite}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=pancréatite aiguë}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=hépatite}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=colique néphrétique}}
* de l'{{Diagnostic différentiel|nom=ischémie mésentérique aiguë}} ou {{Diagnostic différentiel|nom=Ischémie mésentérique chronique|affichage=chronique}}
* le {{Diagnostic différentiel|nom=syndrome de Fitz-Hugh-Curtis}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=dyskinésie biliaire}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=vésicule de Courvoisier}} (contexte d'obstruction chronique des voies biliaires sur néoplasie)
* une {{Diagnostic différentiel|nom=gastrite}}
* une {{Diagnostic différentiel|nom=bulboduodénite}}
* un {{Diagnostic différentiel|nom=ulcère gastrique}} ou une {{Diagnostic différentiel|nom=Ulcère duodénal|affichage=duodénal}}
* le {{Diagnostic différentiel|nom=cholangiocarcinome}} n'est généralement pas douloureux à ses débuts, mais peut le devenir en stade avancé; c'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jeffrey M.|nom1=Piehler|titre=Primary Carcinoma of the Gallbladder|périodique=Archives of Surgery|volume=112|numéro=1|date=1977-01-01|issn=0004-0010|doi=10.1001/archsurg.1977.01370010028005|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1001/archsurg.1977.01370010028005|consulté le=2022-10-12|pages=26}}</ref>.


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Suivi}}
== Approche clinique ==
La cholécystectomie pour colique biliaire est une intervention élective et a donc une évolution postopératoire très favorable. Il s'agit pour la plupart une intervention en contexte de chirurgie d'un jour, en s'assurant que l'hydratation et la nutrition per os soient bien tolérées, et que leur douleur soit bien contrôlée.<ref name=":0" />
L'algorithme suivant indique l'approche clinique de la colique biliaire<ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Dynamic Practice Guidelines for Emergency General Surgery|url=https://cags-accg.ca/wp-content/uploads/2018/11/ACS-Handbook-CPG-Ch-8-Biliary-Colic-and-Cholecystitis.pdf|site=|date=2018|consulté le=}}</ref> :{{Flowchart|Start -> A|Start -> B|Start -> C|Start -> D|A -> A1|A1 -> A2|A2->A3|B -> B1|B1 -> B2|B2 -> B3|C -> C1|C1 -> C2|C2 -> C3|D -> D1|D1 -> D2 = Oui|D1 -> D3=Non|D3 -> D4=Si calcul non visualisé|D1 -> D4 = Contre-indications à la MRCP|D4 -> C3|D3 -> C3
| Start = Suspicion cholélithiase ou complications
| A = Douleur résolutive
| A1 = Échographie
| A2 = Colique biliaire
| A3 = Traitement symptomatique et cholécystectomie élective
| B = Douleur récidivante à chaque repas ou crescendo
| B1 = Échographie
| B2 = Colique biliaire réfractaire
| B3 = Hospitalisation et cholécystectomie semi-urgente
| C = Douleur persistante
| C1= Échographie ou TDM
| C2 = Cholécystite
| C3 = Cholécystectomie urgente
| D = Hyperbilirubinémie
| D1 = Calcul dans le cholédoque visualisé à l'échographie ou au TDM?
| D2 = ERCP
| D3 = MRCP
| D4 = Écho endoscopie
}}


Un suivi en clinique externe est prévu 6-8 semaines post-opératoires avec le chirurgien.
==Traitement==
{| class="wikitable"
|+
Traitement<ref name=":3" />
!Traitement
!Indications
!Commentaires
|-
|Symptomatique:


==Prévention==
*{{Traitement|nom=AINS}}
*{{Traitement|nom=opioïdes}}
*{{Traitement|nom=anti-émétiques}}
|
* Colique biliaire occasionnelle
|
* Un régime pauvre en gras peut être recommandé en attente d'une chirurgie élective.
|-
|{{Traitement|nom=Admission}}
|
*Colique biliaire réfractaire
**Douleur à chaque repas
*Alimentation ''per os'' impossible
|
|-
|{{Traitement|nom=Cholécystectomie}} élective
|
* Toute colique biliaire opérable
|
* Un traitement définitif des cholélithiases symptomatiques.
* La cholédocholithiase et la cholangite doivent être exclues.
|-
|{{Traitement pharmacologique|nom=Ursodiol|dose=8-10|units=mg|frequency=BID-TID|route=PO|duration=|dose_per_kg=1|dose_per_day=1|commercial_name1=}}<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Michele Pier Luca|nom1=Guarino|prénom2=Silvia|nom2=Cocca|prénom3=Annamaria|nom3=Altomare|prénom4=Sara|nom4=Emerenziani|titre=Ursodeoxycholic acid therapy in gallbladder disease, a story not yet completed|périodique=World Journal of Gastroenterology|volume=19|numéro=31|date=2013-08-21|issn=2219-2840|pmid=23964136|pmcid=3746374|doi=10.3748/wjg.v19.i31.5029|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23964136|consulté le=2023-07-07|pages=5029–5034}}</ref>
|
* Patients inopérables avec boue biliaire ou cholélithiases millimétriques NON calcifiées
|
|}


{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}}
==Suivi ==
Pour éviter le risque de récidives ou de complications (cholécystite aiguë, cholédocholithiase, cholangite, pancréatite aiguë), un régime faible en gras est encouragé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommendée, quoiqu'une perte de poids trop rapide peut elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.
Indiquer aux patients de consulter à nouveau si<ref group="note">Les symptômes décrits feraient suspecter une colique biliaire réfractaire, ou une complication lithiasique dans l'arbre biliaire. Une admission ou une chirurgie semi-urgente/urgente pourraient être indiquées.</ref><ref name=":3" /> :


Les patients sont informés de reconsulter si une récidive de douleur abdominale persiste pendant plus de 4-6 heures, que la fréquence des épisodes augmente, ou s'ils développent une fièvre concomittante.
*une récidive de douleur abdominale persistant pendant plus de 4 à 6 heures
*la fréquence des épisodes augmente
*il y a développement d'un ictère
*il y a présence de fièvre concomitante à la douleur.


== Complications ==
==Complications==
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Complications}}
Les complications de la colique biliaire sont issues de l'obstruction en aval de l'arbre biliaire et se développent chez 20 à 40 % des patients atteints de cholélithiases, avec une incidence annuelle de 1 à 3 %<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Michele|nom1=Pisano|prénom2=Niccolò|nom2=Allievi|prénom3=Kurinchi|nom3=Gurusamy|prénom4=Giuseppe|nom4=Borzellino|titre=2020 World Society of Emergency Surgery updated guidelines for the diagnosis and treatment of acute calculus cholecystitis|périodique=World Journal of Emergency Surgery|volume=15|numéro=1|date=2020-12|issn=1749-7922|pmid=33153472|pmcid=PMC7643471|doi=10.1186/s13017-020-00336-x|lire en ligne=https://wjes.biomedcentral.com/articles/10.1186/s13017-020-00336-x|consulté le=2022-10-12|pages=61}}</ref> :
Les complications d'une colique biliaire sont issues de l'obstruction au niveau de l'arbre biliaire.


=== [[Cholécystite aiguë]] ===
* la {{Complication|nom=Cholécystite aiguë|affichage=cholécystite|taux=10-15}}<ref group="note">Il s'agit du pourcentage de prévalence chez les patients qui ont des symptômes liés à une complication lithiasique des voies biliaires.</ref>
Il s'agit de la complication la plus commune des coliques biliaires, où le calcul s'enclave dans le col de la vésicule biliaires ou dans le canal cystique, et l'obstrue de façon prolongée jusqu'à créer une réaction inflammatoire.  
* une {{Complication|nom=cholédocholithiase|taux=15-20}}
* une {{Complication|nom=Cholangite aiguë|affichage=cholangite}}
* une {{Complication|nom=pancréatite aiguë}}.


La pathologie se présente avec une douleur prolongée au quadrant supérieur droit (>4-6h) et un signe de Murphy positif. Il peut y avoir fièvre et leucocytose.
==Prévention==
 
Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est conseillé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, bien qu'une perte de poids trop rapide puisse elle-même entraîner la formation de coliques biliaires<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Mitchell L.|nom1=Shiffman|prénom2=Harvey J.|nom2=Sugerman|prénom3=John M.|nom3=Kellum|prénom4=Edward W.|nom4=Moore|titre=Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction|périodique=Gastroenterology|volume=103|numéro=1|date=1992-07|issn=0016-5085|doi=10.1016/0016-5085(92)91115-k|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/0016-5085(92)91115-k|consulté le=2022-09-21|pages=214–221}}</ref>.
Typiquement il n'y a pas de perturbation au bilan hépatique puisque le cholédoque demeure perméable, quoiqu'il peut y avoir une légère augmentation des AST, ALT et bilirubine. Une augmentation des GGT, PAL et lipase doit faire suspecter une complication plus grave des coliques biliaires.
 
À l'échographie, on doit retrouver une vésicule biliaire distendue, du liquide autour de la vésicule biliaire, et/ou une paroi épaissie (supérieure à 0,4 cm).<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=David F.|nom1=Sigmon|prénom2=Nalin|nom2=Dayal|prénom3=Marcelle|nom3=Meseeha|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=28613523|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK430772/|consulté le=2022-09-26}}</ref>
 
Un traitement chirurgical est indiqué: la '''cholécystectomie'''. Toutefois, certains cas plus complexes nécessitent un traitement d'antibiotiques, suivi de la cholécystectomie dans 6-8 semaines.
 
=== [[Cholédocholithiase]] ===
Le calcul progresse dans l'arbre biliaire et s'enclave dans le canal cholédoque. La présentation clinique est identique qu'à la cholécystite, mais avec une perturbation du bilan hépatique au niveau cytolytique (AST et ALT augmentés) et cholestatique (bilirubine et PAL augmentés).
 
L''''échographie''' demeure l'examen le plus spécifique pour évaluer la vésicule biliaire et les canaux. Au besoin, une '''cholangio-IRM (MRCP)''' permet également de détailler l'arbre biliaire sans injecter de contraste.
 
Le traitement consiste en une sphinctérotomie endoscopique et extraction de calcul par '''ERCP'''. La cholécystectomie est performée dans un deuxième temps, généralement dans la même hospitalisation à l'intérieur de 7 jours.
 
=== [[Cholangite aiguë|Cholangite]] ===
Il s'agit d'une cholédocholithiase avec surinfection bactérienne. La triade de Charcot peut être identifiée: douleur à l'hypochondre droit, fièvre et ictère. Il y a anomalies du bilan hépatique (augmentation de la bilirubine, enzymes hépatiques et PAL).
 
Les antibiotiques à large spectre, couvrant les bâtonnets Gram négatifs ou anaérobes, sont débutés. Lorsque la condition du patient est stabilisée, le traitement se poursuit avec l'extraction du calcul par ERCP et une cholécystectomie.
 
=== [[Pancréatite aiguë]] ===
Le calcul biliaire peut progresser après passage au cholédoque jusqu'à obstruer, habituellement de manière transitoire, le canal de Wirsung ou l'ampoule de Vater.
 
L'obstruction est marquée par une lipase augmentée à 3 fois la normale, et se résorbe spontanément lorsque le patient est mis à jeun. La cholécystectomie est indiquée une fois que la pancréatite est résolue.
 
==Diagnostic différentiel==
 
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Diagnostic différentiel}}
Outre les complications des coliques biliaires, certaines pathologies ont un pattern de douleur similaire, d'où l'importance d'un questionnaire et examen clinique appropriés. Le diagnostic différentiel inclut:
* Hépatite
* Calculs rénaux
* Gastro-entérite virale ou bactérienne
* Ischémie mésentérique
* Syndrome Fitz-Hugh Curtis
* Dyskinésie biliaire<ref name=":0" />
Les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (cholangiocarcinome) ne sont généralement pas douloureux à leurs débuts, mais peuvent le devenir en stade avancé. C'est surtout l'ictère et les symptômes affectant l'état général (fatigue, perte de poids, etc.) qui vont être identifés.
 
==Concepts clés==
 
Outre la lithiase biliaire symptomatique, les complications des calculs biliaires comprennent la cholécystite aiguë, la cholédocholithiase, l'angiocholite et la pancréatite selon l'emplacement de la pierre dans l'arbre biliaire. Ces maladies sont plus graves et nécessitent une hospitalisation et une prise en charge médicale.<ref name=":0" />
 
Le traitement des maladies biliaires symptomatiques consiste en une chirurgie, la cholécystectomie. Celle-ci doit est performée avec la certitude que le cholédoque n'est pas obstrué, dans le cas contraire, une consultation en gastro-entérologie est demandée pour ERCP.


== Références ==
==Notes==
<references group="note" />
==Références==
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| accès = 2022/04/06
| accès = 2022/04/06

Dernière version du 17 avril 2024 à 20:32

Colique biliaire
Maladie

Cholélithiase vue dans la vésicule biliaire
Caractéristiques
Signes Douleur à la palpation de l'abdomen
Symptômes
Nausées, Douleur abdominale, Vomissement , Diaphorèse
Diagnostic différentiel
Gastrite, Cholangiocarcinome, Cholécystite aiguë, Hépatite, Colique néphrétique, Pancréatite aiguë, Cholédocholithiase, Ischémie mésentérique chronique, Ulcère duodénal, Ischémie mésentérique aiguë, ... [+]
Informations
Terme anglais Biliary colic, uncomplicated gallstone disease
Autres noms colique hépatique, accident migratoire, incident de migration
Wikidata ID Q2727106
SNOMED CT ID 37389005
Spécialités Chirurgie générale, urgentologie, gastro-entérologie

La colique biliaire est une présentation courante d'une pierre qui s'enclave au niveau du col de la vésicule biliaire et qui entraîne une douleur abdominale. L'obstruction est transitoire et le calcul se désenclave spontanément en moins de 4 à 6 heures[1].

Épidémiologie

Dans les pays occidentaux, on estime qu'entre 10 et 15 % des adultes ont des calculs biliaires, desquels 1 à 4 % auront au moins un épisode de colique biliaire chaque année[2]. Si non traité, 30 % de ces patients atteints auront des complications liées aux cholélithiases dans l'année qui suit un épisode de colique biliaire, dont environ la moitié développeront une cholécystite ou une pancréatite[2].

Étiologies

La colique biliaire est causée par les cholélithiases.

Physiopathologie

La formation des calculs au sein de la vésicule biliaire est expliquée sur la page des cholélithiases.

Anatomie de la vésicule biliaire

Lorsque soumise à une stimulation hormonale ou neurale (par exemple, en post-prandial), la vésicule biliaire se contracte et peut pousser le calcul biliaire dans l'ouverture de la vésicule biliaire qui débouche sur le canal cystique. Ceci augmente la pression au sein de la vésicule biliaire, causant ainsi la douleur[3]. Lorsque la vésicule biliaire se détend, le calcul se déloge de l'ouverture du canal cystique, et prend un des deux chemins suivants :

  1. en retombant dans le corps de la vésicule biliaire
  2. en poursuivant son chemin transitoirement et sans créer d'inflammation dans le canal cystique, le cholédoque, puis les intestins[note 1]

De ce fait, la douleur est progressivement soulagée.

Typiquement, les coliques biliaires ont un patron de douleur et de temporalité identifiable chez un même patient. Les coliques biliaires surviennent communément après avoir mangé un repas gras et copieux, les patients rapportant une douleur post-prandiale. Chez d'autres, la douleur peut être nocturne[4]. Il n'y a cependant pas toujours un profil identifiable pour un patient qui présente une colique biliaire.

Présentation clinique

Facteurs de risque

Voici les principaux facteurs de risque de développer des cholélithiases[5][6][7][8] :

Voici d'autres facteurs de risque possible[5][6][7][8] :

Questionnaire

La colique biliaire se décrit classiquement comme[1] :

  • Une douleur abdominale crampiforme à l'hypochondre droit, à l'épigastre, ou (dans une moindre mesure) dans la région sous-sternale irradiant vers le dos (particulièrement l'omoplate droite).
    • La douleur est typiquement post-prandiale ou nocturne, ayant une durée d'au moins 30 minutes et atteignant un plateau de douleur en 1 heure. Celle-ci diminue progressivement par la suite, se résolvant généralement en moins de 4 à 6 heures[8].
      • Une douleur qui arrive à chaque repas ou qui augmente en fréquence indique une colique biliaire réfractaire ou crescendo[note 2][8].
    • Une douleur évoluant sur plus de 4 à 6 heures évoque une cholécystite[8].
  • Possiblement accompagnées d'une diaphorèse, des nausées et des vomissements.

Examen clinique

À l'examen clinique[1] :

Examens paracliniques

Laboratoires

Les laboratoires doivent inclure[8] :

  • FSC: normale
    • Une leucocytose pourrait indiquer une complication par inflammation.
  • Créatinine et ions: normaux
  • INR et TCA en vue d'une intervention chirurgicale
  • Bilan hépatique: normal
    • Si perturbé, suspecter une complication secondaire à une obstruction des voies biliaires[note 3].
  • Lipase: normale
    • Une lipase augmentée à 3 fois la normale oriente vers une pancréatite aiguë.

Imagerie

Imagerie[1]
Modalité Commentaires Image
Échographie abdominale[Se: 90-95 %][8]
  • Gold standard
  • Les résultats classiques de l'échographie au quadrant supérieur droit pour les coliques biliaires incluent les calculs ou une boue biliaire.
  • La paroi de la vésicule biliaire est normale (un épaississement > 4mm et du liquide périvésiculaire évoque une cholécystiste).
TDM abdominopelvien
  • La TDM abdominale est moins sensible[note 4][10].
  • La TDM est surtout utile pour exclure d'autres diagnostics (AAA, colique néphrétique, etc.).
Radiographie abdominale
  • Une méthode peu utile pour le diagnostic[note 5].
  • Cette radiographie est surtout utile pour exclure d’autres diagnostics (ex. : perforation).
  • Des calculs de taille significative et radio-opaques peuvent être visibles.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel inclut[1] :

Approche clinique

L'algorithme suivant indique l'approche clinique de la colique biliaire[8] :

Traitement

Traitement[8]
Traitement Indications Commentaires
Symptomatique:
  • Colique biliaire occasionnelle
  • Un régime pauvre en gras peut être recommandé en attente d'une chirurgie élective.
admission
  • Colique biliaire réfractaire
    • Douleur à chaque repas
  • Alimentation per os impossible
cholécystectomie élective
  • Toute colique biliaire opérable
  • Un traitement définitif des cholélithiases symptomatiques.
  • La cholédocholithiase et la cholangite doivent être exclues.
Ursodiol 8-10 mg/kg/j ÷ BID-TID PO[12]
  • Patients inopérables avec boue biliaire ou cholélithiases millimétriques NON calcifiées

Suivi

Indiquer aux patients de consulter à nouveau si[note 6][8] :

  • une récidive de douleur abdominale persistant pendant plus de 4 à 6 heures
  • la fréquence des épisodes augmente
  • il y a développement d'un ictère
  • il y a présence de fièvre concomitante à la douleur.

Complications

Les complications de la colique biliaire sont issues de l'obstruction en aval de l'arbre biliaire et se développent chez 20 à 40 % des patients atteints de cholélithiases, avec une incidence annuelle de 1 à 3 %[13] :

Prévention

Pour éviter le risque de récidives ou de complications, un régime faible en gras est conseillé. Une perte de poids chez les patients obèses peut également être recommandée, bien qu'une perte de poids trop rapide puisse elle-même entraîner la formation de coliques biliaires[14].

Notes

  1. Il est rare que ce phénomène ne se fasse pas sans dommage collatéral tel une pancréatite lithiasique ou un incident de migration douloureux avec élévation transitoire des marqueurs choléstatiques.
  2. Ces patients ont besoin d'être admis et opérés rapidement.
  3. Une cholécystite peut se présenter avec un bilan hépatique normal, ou légère augmentation des AST, ALT, bilirubine. Une augmentation franche des marqueurs du bilan hépatique indique une perturbation cytolytique (AST, ALT) et cholestatique (GGT, PAL) retrouvée dans la cholédocholithiase et la cholangite.
  4. 60% des calculs ne sont pas radio-opaques.
  5. Moins de 15% des cholélithiases et cholédocholithiases sont radio-denses, donc peu visibles à la radiographie. Lorsque la radiographie est anormale, il s’agit de signes indirects et peu spécifiques, soit un iléus paralytique secondaire localisé ou diffus.
  6. Les symptômes décrits feraient suspecter une colique biliaire réfractaire, ou une complication lithiasique dans l'arbre biliaire. Une admission ou une chirurgie semi-urgente/urgente pourraient être indiquées.
  7. Il s'agit du pourcentage de prévalence chez les patients qui ont des symptômes liés à une complication lithiasique des voies biliaires.

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 David F. Sigmon, Nalin Dayal et Marcelle Meseeha, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28613523, lire en ligne)
  2. 2,0 et 2,1 (en) L. Ansaloni, M. Pisano, F. Coccolini et A. B. Peitzmann, « 2016 WSES guidelines on acute calculous cholecystitis », World Journal of Emergency Surgery, vol. 11, no 1,‎ , p. 25 (ISSN 1749-7922, DOI 10.1186/s13017-016-0082-5, lire en ligne)
  3. (en) Andrew K. Diehl, Nancy J. Sugarek et Knox H. Todd, « Clinical evaluation for gallstone disease: Usefulness of symptoms and signs in diagnosis », The American Journal of Medicine, vol. 89, no 1,‎ , p. 29–33 (DOI 10.1016/0002-9343(90)90094-T, lire en ligne)
  4. (en) Basil Rigas, James Torosis, Carl J. McDougall et Kirt J. Vener, « The Circadian Rhythm of Biliary Colic: », Journal of Clinical Gastroenterology, vol. 12, no 4,‎ , p. 409–414 (ISSN 0192-0790, DOI 10.1097/00004836-199008000-00011, lire en ligne)
  5. 5,0 et 5,1 Jasmin Tanaja, Richard A. Lopez et Jehangir M. Meer, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29262107, lire en ligne)
  6. 6,0 et 6,1 « Application de chirurgie »
  7. 7,0 et 7,1 (en) Vasiliy Ivanovich Reshetnyak, « Concept of the pathogenesis and treatment of cholelithiasis », World Journal of Hepatology, vol. 4, no 2,‎ , p. 18–34 (PMID 22400083, Central PMCID PMC3295849, DOI 10.4254/wjh.v4.i2.18, lire en ligne)
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 8,6 8,7 8,8 et 8,9 (en) « Dynamic Practice Guidelines for Emergency General Surgery »,
  9. (en) Davide Festi, Sandra Sottili, Antonio Colecchia et Adolfo Attili, « Clinical manifestations of gallstone disease: Evidence from the multicenter Italian study on cholelithiasis (MICOL) », Hepatology, vol. 30, no 4,‎ , p. 839–846 (ISSN 0270-9139 et 1527-3350, DOI 10.1002/hep.510300401, lire en ligne)
  10. Casey B. Duncan et Taylor S. Riall, « Evidence-based current surgical practice: calculous gallbladder disease », Journal of Gastrointestinal Surgery: Official Journal of the Society for Surgery of the Alimentary Tract, vol. 16, no 11,‎ , p. 2011–2025 (ISSN 1873-4626, PMID 22986769, Central PMCID 3496004, DOI 10.1007/s11605-012-2024-1, lire en ligne)
  11. Jeffrey M. Piehler, « Primary Carcinoma of the Gallbladder », Archives of Surgery, vol. 112, no 1,‎ , p. 26 (ISSN 0004-0010, DOI 10.1001/archsurg.1977.01370010028005, lire en ligne)
  12. Michele Pier Luca Guarino, Silvia Cocca, Annamaria Altomare et Sara Emerenziani, « Ursodeoxycholic acid therapy in gallbladder disease, a story not yet completed », World Journal of Gastroenterology, vol. 19, no 31,‎ , p. 5029–5034 (ISSN 2219-2840, PMID 23964136, Central PMCID 3746374, DOI 10.3748/wjg.v19.i31.5029, lire en ligne)
  13. (en) Michele Pisano, Niccolò Allievi, Kurinchi Gurusamy et Giuseppe Borzellino, « 2020 World Society of Emergency Surgery updated guidelines for the diagnosis and treatment of acute calculus cholecystitis », World Journal of Emergency Surgery, vol. 15, no 1,‎ , p. 61 (ISSN 1749-7922, PMID 33153472, Central PMCID PMC7643471, DOI 10.1186/s13017-020-00336-x, lire en ligne)
  14. Mitchell L. Shiffman, Harvey J. Sugerman, John M. Kellum et Edward W. Moore, « Changes in gallbladder bile composition following gallstone formation and weight reduction », Gastroenterology, vol. 103, no 1,‎ , p. 214–221 (ISSN 0016-5085, DOI 10.1016/0016-5085(92)91115-k, lire en ligne)
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