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Version du 16 janvier 2023 à 16:23
Boiterie chez l'enfant (20)
La boiterie chez l'enfant se présente par une démarche difficile qui témoigne d'une douleur, faiblesse ou maladie sous-jacente. Chez les plus jeunes enfants, elle peut se présenter comme un refus de marcher ou de mise en charge. Il s'agit d'une raison de consultation fréquente. Bien que la cause est souvent bénigne, le clinicien doit être en mesure d'éliminer les causes plus graves.
Épidémiologie
Peu d'études se sont penchées sur l'épidémiologie de la boiterie chez l'enfant. Selon les données disponibles, la prévalence de la boiterie chez la patientèle pédiatrique est de 1,8 par 1000 enfants de moins de 14 ans et affecterait davantage les garçons que les filles du même âge.[1]
Étiologies
De nombreuses étiologies peuvent être responsables du développement d'une boiterie chez les enfants. Les causes de boiterie varie selon l'âge du patient.
Les articulations les plus souvent atteintes lors d'une boiterie sont la hanche et le genou[2]. La cause la plus fréquente de boiterie chez l'enfant, tout âge confondu, est la synovite transitoire de la hanche.[1]
Les diverses étiologies peuvent être regroupées par leurs origines[3] :
- les causes infectieuses
- l'arthrite septique
- l'arthrite réactive
- le rhumatisme articulaire aigu[4]
- la synovite transitoire de la hanche
- la maladie de Lyme[5]
- l'ostéomyélite
- la cellulite et autres infections cutanées
- la discite
- la myosite
- la névrite
- la myélite
- les causes inflammatoires
- l'arthrite associée aux maladies inflammatoires de l'intestin (MII)
- l'arthrite idiopathique juvénile[6]
- la vascularite (Kawasaki, Henoch-Schönlen)
- l'urticaire ou maladie sérique
- les causes biomécaniques
- le glissement épiphysaire de la tête fémorale
- la nécrose avasculaire de l'épiphyse fémoral (ou Legg-Clavé-Perthes)
- la dysplasie congénitale de la hanche (ou luxation congénitale de la hanche)[7]
- l'apophysite de l'épine tibiale antérieure (ou Osgood-Schlatter)
- l'ostéochondrite disséquante
- le syndrome fémoro-patellaire
- la bursite
- la tendinite
- l'hyperlaxité ligamentaire
- les causes tumorales ou hématologiques
- les tumeurs osseuses
- une métastase ou un envahissement médullaire
- l'anémie falciforme (ostéonécrose)
- l'hémophilie (hémarthrose)
- les causes traumatiques
- les entorses
- les fractures
- une luxation
- la maltraitance
- les causes d'origine intra-abdominale[1]
- les causes indéterminées ou psychogènes
La présence de maltraitance est toujours à considérer en présence de fractures ou de blessures qui ne concordent pas avec l'histoire rapportée, ou encore chez un enfant qui ne marche pas encore.
Physiopathologie
Pour comprendre la physiopathologie de la boiterie, il est important de connaitre la physiologie normale de la démarche.
La démarche normale est composée de deux phases : la phase d'appui et la phase oscillante. La phase d'appui correspond à la période de contact entre le pied et le sol, tandis que la phase oscillante correspond à la période où le membre inférieur surélevé se balance pour avancer. Une dysfonction d'une ou l'autre des phases entrainent une boiterie[8].
De nombreuses composantes sont impliquées dans la démarche :
- les structures neurologiques, centrales et périphériques
- Celles-ci permettent le contrôle et la coordination des muscles et des mouvements des membres inférieurs.
- Les structures cérébelleuse permettent le maintien de l'équilibre nécessaire à la marche.
- les muscles
- les muscles glutéaux grands et moyens
- les ischio-jambiers
- le quadriceps
- l'ilio-psoas
- le tibial antérieur
- le triceps sural.
- les structures articulaires.
Une atteinte dans le fonctionne d'une ou l'autre de ces structures, comme l'apparition d'une faiblesse musculaire ou d'une déformation articulaire, entraine une altération du mouvement de la marche et donc, en résulte une boiterie non-antalgique[8].
Une boiterie peut aussi être antalgique. Dans ce cas, l'enfant adopte une démarche compensatoire pour diminuer la douleur causée par une affection d'un ou des membres inférieurs. La boiterie antalgique se présente la plupart du temps en une diminution de la phase d'appui[1].
Si la section est n'est pas jugée nécessaire, elle peut être supprimée.
Description: | La physiopathologie traite des mécanismes biologiques qui conduisent à l'apparition de l'approche clinique. |
Formats: | Texte |
Balises sémantiques: | |
Commentaires: | Attention de ne pas traiter de la physiopathologie de l'ensemble des étiologies couvertes dans la section Étiologies, mais de seulement discuter de la physiopathologie générale de la sémiologie couverte par le sujet de la page. |
Exemple: | Différentes voies physiologiques peuvent entraîner une dyspnée, notamment via les chimiorécepteurs ASIC, les mécanorécepteurs et les récepteurs pulmonaires. On pense que trois composantes principales contribuent à la dyspnée : les signaux afférents, les signaux efférents et le traitement central de l'information. [...] |
Évaluation clinique
Facteurs de risque
Les facteurs de risque à rechercher sont :
- l'âge du patient, qui permet d'orienter le diagnostic différentiel selon les causes les plus fréquentes dans ce groupe d'âge[2][9]
- chez les enfants de tout âge
- la synovite transitoire de la hanche (cause la plus fréquente de boiterie chez l'enfant)
- les étiologies traumatiques, comme les contusions, les fractures et les entorses
- l'arthrite septique
- l'ostéomyélite
- l'arthrite réactive
- l'arthrite secondaire à la maladie de Lyme
- les tumeurs osseuses et autres néoplasies
- chez les enfants de 1 à 4 ans
- la dysplasie développementale de la hanche
- le purpura d'Henoch-Schönlein
- la fracture du nourrisson
- la dystrophie musculaire
- les troubles neurologiques, comme la paralysie cérébrale
- l'arthrite juvénile idiopathique
- l'hémarthrose
- chez les enfants de 5 à 12 ans
- le syndrome du Legg-Calvé-Perthes
- la myosite
- la fièvre rhumatismale aiguë
- la dystrophie musculaire
- l'arthrite juvénile idiopathique
- chez les enfants de 13 à 18 ans
- le glissement épiphysaire de la tête fémorale
- la tendinopathie
- le syndrome d'Osgood-Schlatter
- l'ostéochondrite disséquante
- les syndromes de surutilisation
- chez les enfants de tout âge
- le sexe du patient, qui permet d'orienter le diagnostic différentiel selon l'épidémiologie
- chez les enfants de sexe masculin
- le syndrome du Legg-Calvé-Perthes
- le glissement épiphysaire de la tête fémorale
- la synovite transitoire de la hanche[10]
- chez les enfants de sexe féminin
- la dysplasie congénitale de la hanche
- chez les enfants de sexe masculin
- l'obésité, qui prédispose au glissement épiphysaire de la tête fémorale
- la présentation fœtale en siège, qui prédispose à la dysplasie développementale de la hanche
- le sport de haute performance, qui prédispose aux fractures de stress[10]
- les antécédents personnels et familiaux
- l'arthrite, les maladies inflammatoires de l'intestin , le psoriasis , les spondylarthropathies, les connectivites
- les coagulopathies, l'anémie falciforme, etc.
- les endocrinopathies connues.
Questionnaire
Outre les éléments habituellement retrouver au questionnaire d'un patient, les éléments suivants doivent être particulièrement recherchés[1][11][12] :
- l'élément déclencheur
- une histoire de trauma (fracture ou atteinte des tissus mous)
- une histoire de surutilisation (maladie d'Osgood-Schlatter ou fracture de stress)
- une infection virale récente ou une pharyngite à streptocoque (rhumatisme articulaire aigu, synovite transitoire de la hanche ou myosite)
- la prise récente d'antibiotiques (maladie sérique)
- la pénicilline, l'amoxicilline, le triméthoprime-sulfaméthoxazole et autres
- une infection à des pathogènes tels que Chlamydia trachomatis, Yersinia, Salmonella, Shigella, Campylobacter, Escherichia coli ou Clostridioides difficile (arthrite réactive)
- des relations sexuelles non-protégées (arthrite réactive, arthrite gonococcique)
- une piqûre de tiques (maladie de Lyme)
- les éléments évoquant une situation de maltraitance (un contexte socio-familial difficile, une histoire de traumatisme discordant avec la présentation clinique)
- les éléments suggérant un trouble neurologique
- un retard de développement ou de croissance
- l'évolution de la démarche dans le temps
- les signes et symptômes évocateurs d'une pathologie grave ou nécessitant une prise en charge rapide :
- La présence de fièvre , d'une diminution de l'état général et d'un refus de mise en charge dans un tableau de boiterie rapidement progressive est suggestif d'une arthrite septique.
- L'ostéomyélite du fémur proximal a une présentation clinique semblable à l'arthrite septique, avec une diminution de mobilité de l'articulation atteinte, sans toutefois montrer un refus de mise en charge.
- La présence d'une diminution de la rotation interne, associée à une douleur à la cuisse ou au genou en contexte de boiterie est suggestif d'un glissement épiphysaire de la tête fémorale.
- Une instabilité de la hanche, une asymétrie dans les plis cutanés des membres inférieurs associée à une diminution de l'abduction de la hanche est suggestif d'une dysplasie développementale de la hanche.
- Une douleur intermittente nocturne ou au repos et une douleur à distance d'une articulation dans un contexte de boiterie est suggestif de néoplasie.
- la présence de douleur
- le type de douleur
- Une douleur qui augmente à la mobilisation est évocatrice d'une étiologie mécanique.
- Une douleur associée à une raideur matinale et qui s'améliore avec la mobilisation est évocatrice d'une étiologie inflammatoire.
- la localisation de la douleur
- Une douleur à la hanche peut être référée à l'aine et au genou.
- Une douleur au dos peut évoquer une discite ou une ostéomyélite vertébrale.
- le patron de la douleur
- une douleur nocturne (étiologie infectieuse, inflammatoire ou néoplasique)
- une douleur intermittente au repos (tumeurs osseuses malignes)
- une douleur sévère, localisée et reproductible (fracture, arthrite septique, ostéomyélite).
- la durée de la douleur
- une douleur aiguë
- toute étiologie déclenchée par un trauma
- la synovite transitoire de la hanche
- une infection aiguë (ostéomyélite, arthrite septique).
- une douleur chronique
- la maladie du Legg-Calvé-Perthes
- le glissement épiphysaire de la tête fémorale
- la maladie rhumatoïde
- une tumeur osseuse bénigne ou autres néoplasies
- la dysplasie développementale de la hanche
- les syndromes de surutilisation.
- une douleur aiguë
- la capacité de mise en charge
- le type de douleur
- les symptômes associés
- des symptômes systémiques tels que de la fièvre, des sueurs nocturne, une perte de poids, une anorexie (causes inflammatoires, néoplasiques et infectieuses)
- une douleur abdominale (purpura d'Henoch-Schönlein, appendicite, abcès du psoas)
- une éruption cutanée
- un œdème des articulations (arthrite inflammatoire, infection chronique).
- La synovite transitoire de la hanche et l'arthrite septique doivent être différenciées pour assurer une prise en charge adéquate et sécuritaire :
- Un enfant ayant une synovite transitoire peut habituellement continuer ses activités, n'a pas d'apparence toxique et présente une résolution spontanée de la symptomatologie.
- Un enfant atteinte d'une arthrite septique refusera la mise en charge, aura une apparence toxique et se verra dégrader rapidement et de manière catastrophique en l'absence de prise en charge.
- Les laboratoires permettent davantage de distinguer les deux.
Examen clinique
À l'examen clinique[1][11][13][14]:
- l'état général du patient
- Une apparence toxique indique la présence plus probable d'une cause infectieuse, telle que l'arthrite septique ou l'ostéomyélite.
- les paramètres de croissance (taille, poids, périmètre crânien)
- la longueur des membres inférieurs
- Pour mesurer la longueur des membres inférieur, les étapes suivantes doivent être effectuées :
- Demander au patient de se placer en décubitus dorsal, les genoux en extension.
- Avec l'aide d'un ruban à mesurer, mesurer la distance entre l'épine iliaque antéro-supérieure et la malléole interne pour chacun des membres inférieurs.
- Calculer la moyenne des mesures prises pour chacun des membres inférieurs.
- Pour mesurer la longueur des membres inférieur, les étapes suivantes doivent être effectuées :
- la démarche du patient
- Pour évaluer la démarche d'une patient, celui-ci doit être pieds nus et effectuer plusieurs allers et retours d'une distance d'au moins 4 à 5 mètres.
- Les éléments à examiner sont les suivants :
- l'amplitude et la symétrie des pas
- la participation du tronc et la stabilité à la marche
- le balancement des bras
- la phase d'appui et phase oscillante.
- Une démarche antalgique se présente avec un raccourcissement de la phase d'appui.
- la posture du patient
- Rechercher une position antalgique de la hanche.
- une flexion associée à une rotation externe (arthrite septique)
- une rotation externe associée à une abduction (synovite transitoire de la hanche)
- une limitation de la flexion de la hanche associée à une rotation interne (glissement épiphysaire du fémur proximal)[12].
- Rechercher une anomalie morphologique.
- une scoliose, un varus ou un valgus des membres inférieurs
- un hématome, un œdème, une ecchymose
- une amyotrophie, une hypertrophie des mollets (dystrophie musculaire).
- Rechercher une position antalgique de la hanche.
- l'examen visuel des articulations pour rechercher :
- une rougeur
- un œdème
- une déformation.
- la palpation des articulations des membres inférieurs, incluant la hanche, le genou et la cheville, pour rechercher :
- la mobilité et l'amplitude de mouvements
- Une diminution de l'abduction de la hanche peut suggérer une dysplasie développementale de la hanche
- Une douleur à la rotation interne peut suggérer une synovite transitoire de la hanche.
- Une douleur hors de proportion à la mobilisation d'une articulation suggère une arthrite septique.
- l'examen neurologique des membres et de la colonne
- le test de Barlow-Ortolani chez le nourrisson (dysplasie développement de la hanche)
- les manœuvres spéciales
- le signe de Galeazzi (dysplasie développementale de la hanche, Legg-Calvé-Perthes, syndrome du fémur court)
- la flexion et rotation interne (pathologies intra-articulaires, Legg-Calvé-Perthes, glissement épiphysaire)
- le FABER(atteinte de l’articulation sacro-iliaque)
- le test de compression pelvienne (atteinte de l’articulation sacro-iliaque)
- le signe du Psoas (appendicite ou abcès du psoas)
- l'examen abdominal à la recherche de masse (neuroblastome, abcès du psoas) ou de sensibilité (appendicite)
- d'autres signes à rechercher :
- la présence d'une conjonctivite, d'une enthésite, d'une urétrite (arthrite réactive)
- une hépatomégalie, des lymphadénopathies, une splénomégalie (néoplasie)
- une éruption cutanée (LED, arthrite gonococcique, maladie de Lyme).
- le signe de Gower pour dépister la présence d'une dystrophie musculaire.
Examens paracliniques
Les examens paracliniques nécessaires en présence d'une boiterie chez l'enfant varient selon les étiologies suspectées et les trouvailles à l'examen physique. Ces examens comprennent des tests biochimiques, microbiologiques et radiologiques.
Il est important de noter qu'en présence de symptômes systémiques, une formule sanguine complète, une vitesse de sédimentation et une protéine-C réactive doivent être demandées, ainsi qu'une radiographie de l'articulation atteinte.
Laboratoires
Selon le degré de suspicion clinique des différentes étiologies de boiterie chez l'enfant, les tests de laboratoire suivants doivent être demandés[1] :
Test de laboratoire | Entité clinique recherchée |
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Biochimiques | |
Formule sanguine complète | Les perturbations de la formule sanguine complète peuvent être diverses :
|
Protéine C réactive et vitesse de sédimentation | Ces éléments de laboratoire peuvent être élevés en présence des étiologies suivantes :
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Analyse du liquide synovial | Le liquide articulaire peut être perturbé secondairement à diverses atteintes :
|
Anticorps anti-nucléaire (ANA) | Un résultat fortement positif pour le ANA, ajouté à une clinique compatible, oriente vers un lupus érythémateux disséminé. |
Profil de coagulation | Permet de diagnostiquer les hémophilies en présence d'hémarthrose. |
Anticorps anti-streptolysine O (ASO) | L'anticorps ASO est positif en contexte d'infection récente au streptocoque de groupe A (SGA). Ainsi, un résultat positif en présence d'une clinique compatible suggère une fièvre rhumatismale aiguë. |
Créatine kinase[9] | La créatine kinase sera élevée dans les dystrophies musculaires. |
Sérologie pour la maladie de Lyme[15] | La recherche des IgM et IgG contre la bactérie Borrelia burgdorferi est indiquée en présence d'un tableau clinique compatible avec la maladie de Lyme et des manifestations cliniques des stades disséminés précoce et tardif en l'absence d'un érythème migrant isolé typique simultanément. |
Microbiologiques | |
Culture du liquide synovial | Permet de déterminer et d'identifier le pathogène en cause lors d'une suspicion d'arthrite septique. |
Hémoculture | Permet d'identifier la présence d'une infection disséminée dans un contexte d’arthrite septique ou d'ostéomyélite. |
Culture osseuse | À compléter lors d'une suspicion d'ostéomyélite. |
Culture de gorge | Permet de confirmer la présence de SGA lors d'une suspicion de fièvre rhumatismale aiguë. |
Culture de selles et recherche d'ITSS | À compléter lors d'une suspicion d'arthrite réactive, ou d'arthrite gonococcique. |
L'arthrite septique est fortement suggérée en présence de ces 4 critères[16] :
- une fièvre de > 38°C
- une impossibilité de mise en charge
- une vitesse de sédimentation de > 40 mm
- une leucocytose de > 12 000/mm3
Imageries
Les modalités d'imagerie doivent être choisies en fonction des diagnostics les plus probables et des diagnostics à éliminer. La radiographie est la modalité utilisée en première intention en présence d'une boiterie chez l'enfant.
Modalités d'imagerie | Indications[1][10] | Trouvailles[3][10] |
---|---|---|
Radiographie | La radiographie doit être effectuée en première intention en présence d'une boiterie chez un enfant.
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Les trouvailles à la radiographie peuvent être multiples. Ainsi, il est important de connaitre les présentations plus communes des pathologies suspectées.
|
IRM | Cette modalité permet :
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CT-scan osseux | Cette modalité permet de détecter la présence de fractures occultes, d'une ostéomyélite, des tumeurs et de lésions métastatique.
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Scintigraphie osseuse | À utiliser lorsque les autres modalités d'imagerie sont équivoques. | |
Échographie | L'échographie est à utiliser lors d'une suspicion d'épanchement articulaire.
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Drapeaux rouges
En présence d'une boiterie chez un enfant, il est primordial d'identifier les drapeaux rouges suivants[17][18]:
- des douleurs nocturnes (néoplasie)
- une rougeur, œdème ou raideur d'une articulation (infection, maladie articulaire inflammatoire)
- une présence concomitante de MII ou de psoriasis
- des symptômes systémiques ou des symptômes constitutionnels tels que la perte de poids, l'anorexie, la fièvre, des sueurs nocturnes ou de la fatigue (néoplasie, infection, inflammation)
- une fracture associée à un traumatisme mineur
- une diminution importante de la mobilité articulaire
- un éruption cutanée ou du purpura associé
- une histoire ne concordant pas avec l'examen physique ou une fracture chez un enfant qui ne marche pas encore (maltraitance).
Approche clinique
Traitement
Le traitement de la boiterie chez l'enfant consiste en premier lieu à la gestion de la douleur, si présente, puis en la prise en charge de la cause de la boiterie[19] :
- La gestion de la douleur comprend :
- l'analgésie
- l'acétaminophène 10 à 15 mg/kg PO q 6 à 8h
- l'ibuprofène 5 à 20 mg/kg PO q 6 à 8h
- L'association de médicaments analgésiques et l'utilisation d'opioïdes peuvent être considérés en cas de douleur mal contrôlée et incapacitante.
- la limitation de l'activité
- l'immobilisation du membre en cas de fracture.
- l'analgésie
- En présence d'une cause infectieuse, des antibiotiques empiriques doivent être débutés, en plus d'une référence en spécialité (voir plus bas). Les antibiotiques doivent ensuite être ajustés selon le résultat des cultures, s'il y a lieu.
- Les prises en charge spécifiques à différentes causes de boiterie sont décrites dans le tableau ci-dessous.
Cette section dresse un bref portrait de la prise en charge possible des principales pathologies discutées :
Causes | Prise en charge |
---|---|
Arthrite septique | L'arthrite septique est une pathologie qui nécessite une prise en charge rapide.
|
Arthrite virale | L'arthrite virale est une cause de boiterie auto-résolutive. La prise en charge se base sur le contrôle de la douleur par analgésie. |
Arthrite réactive | L'arthrite réactive est une cause de boiterie habituellement auto-résolutive en quelques semaines. La prise en charge se base sur le contrôle de la douleur par analgésie. |
Synovite transitoire de la hanche | La synovite transitoire de la hanche est une cause de boiterie habituellement auto-résolutive en quelques jours à semaines. La prise en charge se base d'abord sur le contrôle de la douleur par analgésie.
|
Maladie de Lyme | Le traitement de la maladie de Lyme se fait par la prise d'antibiotiques :
La maladie de Lyme est une maladie à déclaration obligatoire (MADO). |
Legg-Calvé-Perthès | Le contrôle de la douleur et la réadaptation sont essentiels à la prise en charge du LCP. Les éléments suivants doivent être effectués :
|
Glissement de l’épiphyse fémorale | Le glissement épiphysaire de la tête fémoral doit être référer en orthopédie pour réparation chirurgicale. |
Dysplasie congénitale de la hanche[7] | La prise en charge de la dysplasie congénitale de la hanche dépend de l'âge du patient :
|
Maladie d’Osgood-Schlatter | La maladie d'Osgood-Schlatter est habituellement auto-résolutive avec la fin de la croissance. La prise en charge symptomatique se base sur :
|
Ostéochondrite disséquante |
|
Arthrite idiopathique juvénile |
|
Maladie sérique | La prise en charge de la maladie sérique comprend[20] :
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Purpura d’Henoch-Schönlein | Le purpura d'Henoch-Shonlein est une maladie auto-résolutive, à traitement symptomatique, qui nécessite un suivi rapproché de l'évolution, de la tension artérielle et de l'analyse et culture d'urine.
|
Douleurs de croissance | Les douleurs de croissance peuvent être contrôlées par l'analgésie, l'application locale de chaleur et en massant la région douloureuse. |
Il est important de reconnaitre les conditions ou situations nécessitant une référence en spécialité[19] :
- une référence en orthopédie
- l'arthrite septique (en concomitance avec la pédiatrie)
- le glissement de l'épiphyse fémoral
- une lésion néoplasique
- l'ostéochondrite disséquante
- des résultats de laboratoire suggérant une cause infectieuse, malgré des imageries négatives.
- une référence en pédiatrie
- l'arthrite septique (en concomitance avec l'orthopédie)
- des résultats de laboratoires suggérant une cause néoplasique, malgré des imageries négatives
- une suspicion de maltraitance
- une diminution de l'état général du patient
- des symptômes durant plus de 7 jours
- une incapacité de mise en charge ou de mouvements malgré l'analgésie.
- une référence en rhumatologie
- l'arthrite juvénile idiopathique.
Suivi
Le suivi d'une boiterie chez l'enfant dépend de la cause sous-jacente. Par exemple[11] :
- La synovite transitoire de la hanche doit être suivi par radiologie, 3 mois après le diagnostic, afin d'éliminer un LCP.
- L'ostéochondrite disséquante nécessite un suivi radiologique durant la période de croissance.
- L'arthrite juvénile idiopathique est suivie en rhumatologie.
- Les pathologies graves traitables doivent être suivies afin d'en assurer la résolution.
- Certaines causes de boiterie, comme l'arthrite réactive et la synovite transitoire de la hanche, sont auto-résolutives.
Chez un enfant afébrile, ayant un bon état général, dont les radiographies sont négatives ou la condition est non-urgente, un suivi en externe peut être suffisant[19].
Le suivi de chacune des causes de boiterie sera discuté séparément dans les pages spécifiques aux pathologies.
Complications
La présence d'une boiterie peut apporter certaine complications si elle n'est pas prise en charge dans un délai raisonnable.
Les complications incluent :
- une diminutions des activités de la vie quotidienne et domestique
- des douleurs musculosquelettiques secondaire à la compensation antalgique du côté atteint.
Les complications propres aux pathologies spécifiques de boiterie seront discutées dans leur page respective.
Références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 Sameer Naranje, Derek M. Kelly et Jeffrey R. Sawyer, « A Systematic Approach to the Evaluation of a Limping Child », American Family Physician, vol. 92, no 10, , p. 908–916 (ISSN 1532-0650, PMID 26554284, lire en ligne)
- ↑ 2,0 et 2,1 (en) « Evaluation of the child with a limp », sur uptodate.com, (consulté le 5 novembre 2022)
- ↑ 3,0 et 3,1 Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie de Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 384-392
- ↑ Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 1017-1019
- ↑ Philippe Furger et al, Dr-MÉD.ca, Québec, D&F, , 1350 p. (ISBN 978-3-905699-22-7), p. 816-821
- ↑ Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 136-141
- ↑ 7,0 7,1 et 7,2 Turgeon, Jean, (1960- ...)., Hervouet-Zeiber, Catherine., Ovetchkine, Philippe. et Bernard-Bonnin, Anne-Claude., Dictionnaire de pédiatrie Weber, De Boeck, dl 2015, cop. 2015, 1366 p. (ISBN 978-2-8041-9045-3 et 2-8041-9045-5, OCLC 907962960), p. 703-705
- ↑ 8,0 et 8,1 GASQ DD, Cormier DC. Physiologie et évaluation de la marche [En ligne]. CHU de Toulouse; 2022 [cité le 2 janv 2023]. Disponible: https://clarolineconnect.univ-lyon1.fr/clarolinepdfplayerbundle/pdf/6861869
- ↑ 9,0 et 9,1 (en) Cláudio Santili, Wilson Lino Júnior, Ellen de Oliveira Goiano et Romero Antunes Barreto Lins, « LIMPING IN CHILDREN », Revista Brasileira de Ortopedia (English Edition), vol. 44, no 4, , p. 290–298 (PMID 27022509, Central PMCID PMC4799062, DOI 10.1016/S2255-4971(15)30156-7, lire en ligne)
- ↑ 10,0 10,1 10,2 et 10,3 (en) « Approach to hip pain in childhood », sur uptodate.com, (consulté le 23 décembre 2022)
- ↑ 11,0 11,1 11,2 et 11,3 Maxime Ouellet, Préparation à l’examen du Conseil Médical Canadien (CMC) : Résumé des objectifs et situations cliniques essentielles du CMC, Québec, , 325 p. (lire en ligne)
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