« Névralgie du trijumeau » : différence entre les versions

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{{Information maladie
{{Information maladie
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| description_image = Distribution du nerf trijumeau et de ses principales branches
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La névralgie du trijumeau (NT), également connue sous le nom de tic douloureux, est une [[douleur chronique]] caractérisée par de brefs épisodes récurrents de douleurs intenses de type choc électrique affectant le cinquième nerf crânien, soit le [[nerf trijumeau]]<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Nidhi|nom1=Shankar Kikkeri|prénom2=Shivaraj|nom2=Nagalli|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=32119373|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK554486/|consulté le=2022-10-05}}</ref>. Cette affection est presque toujours unilatérale et peut impliquer une ou plusieurs divisions du nerf trijumeau.<ref name=":1">{{Citation d'un article|titre=Headache Classification Committee of the International Headache Society (IHS) The International Classification of Headache Disorders, 3rd edition|périodique=Cephalalgia: An International Journal of Headache|volume=38|numéro=1|date=2018-01|issn=1468-2982|pmid=29368949|doi=10.1177/0333102417738202|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29368949/|consulté le=2022-10-05|pages=1–211}}</ref>  
La névralgie du trijumeau (NT), également connue sous le nom de tic douloureux, est une maladie chronique caractérisée par de brefs épisodes récurrents de douleurs intenses affectant le [[nerf trijumeau]]<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Nidhi|nom1=Shankar Kikkeri|prénom2=Shivaraj|nom2=Nagalli|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=32119373|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK554486/|consulté le=2022-10-05}}</ref>. Cette affection est presque toujours unilatérale et peut impliquer une ou plusieurs divisions du nerf trijumeau.<ref name=":1">{{Citation d'un article|titre=Headache Classification Committee of the International Headache Society (IHS) The International Classification of Headache Disorders, 3rd edition|périodique=Cephalalgia: An International Journal of Headache|volume=38|numéro=1|date=2018-01|issn=1468-2982|pmid=29368949|doi=10.1177/0333102417738202|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29368949/|consulté le=2022-10-05|pages=1–211}}</ref>  
==Épidémiologie==
==Épidémiologie==
La névralgie du trijumeau affecte annuellement 4 à 13 personnes sur 100 000. Les femmes sont plus fréquemment touchées que les hommes, avec un rapport de prévalence homme-femme variant de 1 à 1,5 à 1 à 1,7. La prévalence à vie dans les études basées sur la population a été estimée à environ 0,16 % à 0,3 %.<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Daniel|nom1=Mueller|prénom2=Mark|nom2=Obermann|prénom3=Min-Suk|nom3=Yoon|prénom4=Franziska|nom4=Poitz|titre=Prevalence of trigeminal neuralgia and persistent idiopathic facial pain: a population-based study|périodique=Cephalalgia: An International Journal of Headache|volume=31|numéro=15|date=2011-11|issn=1468-2982|pmid=21960648|doi=10.1177/0333102411424619|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21960648/|consulté le=2022-10-05|pages=1542–1548}}</ref><ref name=":0" />  La prévalence de NT chez les patients atteints de [[sclérose en plaques]] est comprise entre 1 et 6,3 %.  
La NT affecte annuellement 4 à 13 personnes sur 100 000. Les femmes sont plus fréquemment touchées que les hommes, avec un rapport de prévalence homme-femme variant de 1 à 1,5 à 1 à 1,7. La prévalence à vie est estimée à environ 0,16 % à 0,3 %.<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Daniel|nom1=Mueller|prénom2=Mark|nom2=Obermann|prénom3=Min-Suk|nom3=Yoon|prénom4=Franziska|nom4=Poitz|titre=Prevalence of trigeminal neuralgia and persistent idiopathic facial pain: a population-based study|périodique=Cephalalgia: An International Journal of Headache|volume=31|numéro=15|date=2011-11|issn=1468-2982|pmid=21960648|doi=10.1177/0333102411424619|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21960648/|consulté le=2022-10-05|pages=1542–1548}}</ref><ref name=":0" />  La prévalence de NT chez les patients atteints de [[sclérose en plaques]] est comprise entre 1 et 6,3 %.  


La plupart des cas surviennent après 50 ans; certains cas sont observés au cours des deuxième et troisième décennies et sont très rarement observés chez les enfants.<ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Yad Ram|nom1=Yadav|prénom2=Yadav|nom2=Nishtha|prénom3=Pande|nom3=Sonjjay|prénom4=Parihar|nom4=Vijay|titre=Trigeminal Neuralgia|périodique=Asian Journal of Neurosurgery|volume=12|numéro=4|date=2017-10|issn=1793-5482|pmid=29114270|pmcid=5652082|doi=10.4103/ajns.AJNS_67_14|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29114270/|consulté le=2022-10-05|pages=585–597}}</ref> Le développement d'une NT chez un jeune devrait augmenter le niveau de suspicion pour une sclérose en plaques sous-jacente.
La plupart des cas surviennent après 50 ans; certains cas sont observés au cours des deuxième et troisième décennies et sont très rarement observés chez les enfants.<ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Yad Ram|nom1=Yadav|prénom2=Yadav|nom2=Nishtha|prénom3=Pande|nom3=Sonjjay|prénom4=Parihar|nom4=Vijay|titre=Trigeminal Neuralgia|périodique=Asian Journal of Neurosurgery|volume=12|numéro=4|date=2017-10|issn=1793-5482|pmid=29114270|pmcid=5652082|doi=10.4103/ajns.AJNS_67_14|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29114270/|consulté le=2022-10-05|pages=585–597}}</ref> Le développement d'une NT chez un jeune devrait augmenter le niveau de suspicion pour une sclérose en plaques sous-jacente.
==Étiologies==
==Étiologies==
Le [[nerf trijumeau]] exerce une fonction sensitive au niveau du visage ainsi que d'une fonction sensitive et motrice des muscles de la [[mastication]]. Ce dernier origine du [[pons]] et se dirige vers la périphérie en se divisant en trois branches principales<ref name=":0" /><ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Eder|nom1=Gambeta|prénom2=Juliana G.|nom2=Chichorro|prénom3=Gerald W.|nom3=Zamponi|titre=Trigeminal neuralgia: An overview from pathophysiology to pharmacological treatments|périodique=Molecular Pain|volume=16|date=2020-01|issn=1744-8069|pmid=31908187|pmcid=6985973|doi=10.1177/1744806920901890|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31908187/|consulté le=2022-10-05|pages=1744806920901890}}</ref> : 
La NT est déclenchée par la compression du nerf trijumeau dans son trajet, la plupart du temps retrouvée au niveau de la racine du nerf à quelques millimètres de son entrée dans la protubérance.<ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Vanja|nom1=Bašić Kes|prénom2=Lucija|nom2=Zadro Matovina|titre=Accommodation to Diagnosis of Trigeminal Neuralgia|périodique=Acta Clinica Croatica|volume=56|numéro=1|date=2017-03|issn=1333-9451|pmid=29120554|doi=10.20471/acc.2017.56.01.21|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29120554/|consulté le=2022-10-05|pages=157–161}}</ref> Cette compression peut être causée par <ref name=":0" />:
 
* une {{Étiologie|nom=compression par un vaisseau sanguin|principale=1|fraction_étiologique=80-90}}<ref group="note">Le vaisseau sanguin, principalement impliqué dans environ 75 % à 80 % des cas, est l'[[artère cérébelleuse supérieure]]. Les autres vaisseaux sanguins connus pour causer la NT comprennent l'[[artère cérébelleuse antéro-inférieure]], l'[[artère vertébrale]] et la [[veine pétreuse]].</ref><ref name=":3" />
* [[Fichier:Gray778 Trigeminal.png|vignette|Distribution du nerf trijumeau et de ses principales branches.]]Ophtalmique (V1) : innerve l'[[œil]], la [[paupière]] supérieure et le [[front]]
* un {{Étiologie|nom=méningiome|principale=0}}
* Maxillaire (V2) : innerve la paupière inférieure, la [[joue]], la [[narine]], la [[lèvre]] supérieure et la [[gencive]] supérieure
* un {{Étiologie|nom=neurinome acoustique|principale=0}}
* Mandibulaire (V3) : innerve la lèvre inférieure, la gencive inférieure, la [[mâchoire]] et les muscles de la mastication
 
La névralgie du trijumeau est déclenchée par la compression du nerf trijumeau dans son trajet, la plupart du temps retrouvée au niveau de la racine du nerf à quelques millimètres de son entrée dans le pons.<ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=Vanja|nom1=Bašić Kes|prénom2=Lucija|nom2=Zadro Matovina|titre=Accommodation to Diagnosis of Trigeminal Neuralgia|périodique=Acta Clinica Croatica|volume=56|numéro=1|date=2017-03|issn=1333-9451|pmid=29120554|doi=10.20471/acc.2017.56.01.21|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29120554/|consulté le=2022-10-05|pages=157–161}}</ref> Cette compression peut être causée par :
* une {{Étiologie|nom=étiologie 1|affichage=compression par un vaisseau sanguin|principale=0}}
** Entre 80 % et 90 % des cas de NT sont dus à une compression par une artère ou une veine adjacente.<ref name=":3" /> Le vaisseau sanguin, principalement impliqué dans environ 75 % à 80 % des cas, est l'[[artère cérébelleuse supérieure]]. Les autres vaisseaux sanguins connus pour causer la NT comprennent l'[[artère cérébelleuse antéro-inférieure]], l'[[artère vertébrale]] et la [[veine pétreuse]].
* un {{Étiologie|nom=étiologie 2|affichage=méningiome|principale=0}}
* un {{Étiologie|nom=étiologie 3|affichage=neurinome acoustique|principale=0}}
* un {{Étiologie|nom=kyste épidermoïde|principale=0}}
* un {{Étiologie|nom=kyste épidermoïde|principale=0}}
* une {{Étiologie|nom=malformation artérioveineuse|principale=0}}
* une {{Étiologie|nom=malformation artérioveineuse|principale=0}}
* un {{Étiologie|nom=anévrysme cérébral sacculaire|principale=0}}
* un {{Étiologie|nom=anévrisme cérébral sacculaire|principale=0}}
* la {{Étiologie|nom=sclérose en plaques|principale=0}}
* les {{Étiologie|nom=tumeurs cérébrales|principale=0}}
** La [[sclérose en plaques]] est signalée chez environ 2 % à 4 % des patients atteints de NT. La NT est secondaire à la démyélinisation du noyau du nerf trijumeau par la sclérose en plaques.<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Andrea|nom1=Truini|prénom2=Luca|nom2=Prosperini|prénom3=Valentina|nom3=Calistri|prénom4=Marco|nom4=Fiorelli|titre=A dual concurrent mechanism explains trigeminal neuralgia in patients with multiple sclerosis|périodique=Neurology|volume=86|numéro=22|date=2016-05-31|issn=1526-632X|pmid=27164695|doi=10.1212/WNL.0000000000002720|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27164695/|consulté le=2022-10-05|pages=2094–2099}}</ref><ref name=":0" />
* la {{Étiologie|nom=sclérose en plaques|principale=0|fraction_étiologique=2-4}}<ref group="note">La NT est secondaire à la démyélinisation du noyau du nerf trijumeau par la sclérose en plaques.</ref><ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Andrea|nom1=Truini|prénom2=Luca|nom2=Prosperini|prénom3=Valentina|nom3=Calistri|prénom4=Marco|nom4=Fiorelli|titre=A dual concurrent mechanism explains trigeminal neuralgia in patients with multiple sclerosis|périodique=Neurology|volume=86|numéro=22|date=2016-05-31|issn=1526-632X|pmid=27164695|doi=10.1212/WNL.0000000000002720|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27164695/|consulté le=2022-10-05|pages=2094–2099}}</ref><ref name=":0" />
==Physiopathologie==
* l'{{Étiologie|nom=amyloïdose|principale=0}}
La plupart des cas de névralgie du trijumeau sont dus à une compression du [[nerf trijumeau]]. On pense que la NT est liée à la démyélinisation nerveuse se produisant autour du site de compression. Le mécanisme de la façon dont la démyélinisation conduit aux symptômes de NT n'est pas connu. On pense qu'elle est due à la génération d'impulsions ectopiques créée par la lésion démyélinisée, provoquant ainsi une transmission éphaptique.<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Stine|nom1=Maarbjerg|prénom2=Giulia|nom2=Di Stefano|prénom3=Lars|nom3=Bendtsen|prénom4=Giorgio|nom4=Cruccu|titre=Trigeminal neuralgia - diagnosis and treatment|périodique=Cephalalgia: An International Journal of Headache|volume=37|numéro=7|date=2017-06|issn=1468-2982|pmid=28076964|doi=10.1177/0333102416687280|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28076964/|consulté le=2022-10-05|pages=648–657}}</ref> Le lien éphaptique entre les fibres impliquées dans la génération de la douleur et les fibres médiant le toucher léger pourrait expliquer la précipitation de douleurs de type choc électrique dans la zone de déclenchement faciale par une stimulation tactile légère.<ref name=":0" />
* la {{Étiologie|nom=compression osseuse|principale=0}}
* la {{Étiologie|nom=malformation artérioveineuse|principale=0}}
* les {{Étiologie|nom=AVC de la moelle|principale=0|affichage=AVC de la moelle}} et {{Étiologie|nom=AVC de la protubérance|principale=0|affichage=de la protubérance}}.


Un épisode déclenché suivi de [[périodes réfractaires]] et d'un stimulus unique entraînant des sensations douloureuses indique le rôle possible du mécanisme central de la douleur dans la NT. Une [[matière grise]] altérée dans le [[cortex sensoriel]] et le [[cortex moteur]] a également été décrite. Des études radiologiques et anatomopathologiques ont démontré la proximité de la racine du nerf trijumeau avec de tels vaisseaux. Le vaisseau le plus impliqué est l'[[artère cérébelleuse supérieure]].<ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Krystin L.|nom1=Thomas|prénom2=Joel A.|nom2=Vilensky|titre=The anatomy of vascular compression in trigeminal neuralgia|périodique=Clinical Anatomy (New York, N.Y.)|volume=27|numéro=1|date=2014-01|issn=1098-2353|pmid=23381734|doi=10.1002/ca.22157|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23381734/|consulté le=2022-10-05|pages=89–93}}</ref> Cette hypothèse est encore renforcée par le soulagement des symptômes suite à des interventions chirurgicales pour séparer les vaisseaux incriminés du nerf, soit la [[décompression microvasculaire]].<ref name=":0" />  
== Classification ==
La NT peut être classifiée en :<ref name=":0" /><ref name=":1" />


Selon l'hypothèse de [[biorésonance]], lorsque la fréquence de vibration du nerf trijumeau et les structures environnantes se rapprochent les unes des autres, les fibres du nerf trijumeau sont endommagées, entraînant une transmission anormale de l'influx, entraînant ainsi une [[douleur faciale]].
# la NT primaire
#* la NT classique (secondaire à une compression neurovasculaire)<ref group="note">Nécessite la démonstration de la compression sur une [[IRM]] cérébrale ou lors de la chirurgie de [[décompression neurovasculaire]], avec des modifications morphologiques associées de la racine du [[nerf trijumeau]].</ref>
#* la NT idiopathique<ref group="note">Lorsque la cause est inconnue. Aucune anomalie n'est observée à l'IRM cérébrale ou aux [[tests électrophysiologiques]].</ref>
# la NT secondaire (secondaire à une pathologie qui n'est pas une compression neurovasculaire)<ref group="note">Étiologie : autre cause de compression, telle qu'une [[tumeur de l'angle ponto-cérébelleux]], une plaque démyélinisante retrouvée en s[[clérose en plaques]], une [[malformation artérioveineuse]], etc. Les patients de moins de 40 ans présentant des symptômes bilatéraux et/ou une perte sensorielle à l'examen physique présentent un risque plus élevé de névralgie secondaire du trijumeau.</ref>.
==Physiopathologie==
[[Fichier:Trigeminal nerve neurovascular conflict.JPG|vignette|Compression du nerf trijumeau par l'artère cérébelleuse supérieure. Image obtenue à partir d'une vue microscopique lors d'une décompression microvasculaire.|294x294px]]Le [[nerf trijumeau]] exerce une fonction sensitive au niveau du visage ainsi que d'une fonction sensitive et motrice des muscles de la [[mastication]]. Ce dernier origine de la protubérance et se dirige vers la périphérie en se divisant en trois branches principales<ref name=":0" /><ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Eder|nom1=Gambeta|prénom2=Juliana G.|nom2=Chichorro|prénom3=Gerald W.|nom3=Zamponi|titre=Trigeminal neuralgia: An overview from pathophysiology to pharmacological treatments|périodique=Molecular Pain|volume=16|date=2020-01|issn=1744-8069|pmid=31908187|pmcid=6985973|doi=10.1177/1744806920901890|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31908187/|consulté le=2022-10-05|pages=1744806920901890}}</ref> :
* le nerf ophtalmique (V1) qui innerve l'[[œil]], la [[paupière]] supérieure et le [[front]]
* le nerf maxillaire (V2) qui innerve la paupière inférieure, la [[joue]], la [[narine]], la [[lèvre]] supérieure et la [[gencive]] supérieure
* le nerf mandibulaire (V3) qui innerve la lèvre inférieure, la gencive inférieure, la [[mâchoire]] et les muscles de la mastication.
La plupart des cas de NT sont dus à une compression du [[nerf trijumeau]]. On pense que la NT est liée à la démyélinisation nerveuse se produisant autour du site de compression. Le mécanisme qui fait en sorte que la démyélinisation conduit aux symptômes de NT n'est pas connu. On pense qu'elle est dûe à la génération d'impulsions ectopiques créée par la lésion démyélinisée, provoquant ainsi une transmission éphaptique.<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=Stine|nom1=Maarbjerg|prénom2=Giulia|nom2=Di Stefano|prénom3=Lars|nom3=Bendtsen|prénom4=Giorgio|nom4=Cruccu|titre=Trigeminal neuralgia - diagnosis and treatment|périodique=Cephalalgia: An International Journal of Headache|volume=37|numéro=7|date=2017-06|issn=1468-2982|pmid=28076964|doi=10.1177/0333102416687280|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28076964/|consulté le=2022-10-05|pages=648–657}}</ref> Le lien éphaptique entre les fibres impliquées dans la génération de la douleur et les fibres médiant le toucher léger pourrait expliquer la précipitation de douleurs de type choc électrique dans la zone de déclenchement faciale par une stimulation tactile légère.<ref name=":0" />


De multiples autres conditions telles que les [[tumeurs cérébrales]], la [[sclérose en plaques]], l'[[infiltration amyloïde]], la [[compression osseuse]], la [[malformation artérioveineuse]] et les petits [[infarctus de la moelle]] et du [[pons]] ont été décrites comme étant à l'origine de la NT.<ref name=":0" />  
Un épisode déclenché suivi de [[périodes réfractaires]] et d'un stimulus unique entraînant des sensations douloureuses indique le rôle possible du mécanisme central de la douleur dans la NT. Une [[matière grise]] altérée dans le [[cortex sensoriel]] et le [[cortex moteur]] a également été décrite.   


== Classification ==
Des études radiologiques et anatomopathologiques ont démontré la proximité de la racine du nerf trijumeau avec des vaisseaux sanguins. Le vaisseau le plus impliqué est l'[[artère cérébelleuse supérieure]].<ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Krystin L.|nom1=Thomas|prénom2=Joel A.|nom2=Vilensky|titre=The anatomy of vascular compression in trigeminal neuralgia|périodique=Clinical Anatomy (New York, N.Y.)|volume=27|numéro=1|date=2014-01|issn=1098-2353|pmid=23381734|doi=10.1002/ca.22157|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23381734/|consulté le=2022-10-05|pages=89–93}}</ref> Cette hypothèse est encore renforcée par le soulagement des symptômes suite à des interventions chirurgicales pour séparer les vaisseaux incriminés du nerf, soit la [[décompression microvasculaire]].<ref name=":0" />
Selon la Classification internationale des maux de tête, troisième édition (ICHD-3), la névralgie du trijumeau peut être classifiée en :<ref name=":0" /><ref name=":1" />
 
# NT classique
#* Étiologie : compression vasculaire
#** Nécessite la démonstration de la compression sur une [[IRM]] cérébrale ou lors de la chirurgie de [[décompression neurovasculaire]], avec des modifications morphologiques associées de la racine du [[nerf trijumeau]].
# NT secondaire
#* Étiologie : autre cause de compression, telle qu'une [[tumeur de l'angle ponto-cérébelleux]], une plaque démyélinisante retrouvée en s[[clérose en plaques]], une [[malformation artérioveineuse]], etc.
#* Les patients de moins de 40 ans présentant des symptômes bilatéraux et/ou une perte sensorielle à l'examen physique présentent un risque plus élevé de névralgie secondaire du trijumeau.
# NT idiopathique
#* Lorsque la cause est inconnue. Aucune anomalie n'est observée à l'IRM cérébrale ou aux [[tests électrophysiologiques]].


Selon l'hypothèse de [[biorésonance]], lorsque la fréquence de vibration du nerf trijumeau et les structures environnantes se rapprochent les unes des autres, les fibres du nerf trijumeau sont endommagées, entraînant une transmission anormale de l'influx, entraînant ainsi une [[douleur faciale]].
==Présentation clinique==
==Présentation clinique==
===Facteurs de risque===
===Facteurs de risque===
Les facteurs de risque sont<ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Yusuf Kurtuluş|nom1=Duransoy|prénom2=Mesut|nom2=Mete|prénom3=Emrah|nom3=Akçay|prénom4=Mehmet|nom4=Selçuki|titre=Differences in individual susceptibility affect the development of trigeminal neuralgia|périodique=Neural Regeneration Research|volume=8|numéro=14|date=2013-05-15|issn=1673-5374|pmid=25206428|pmcid=4107645|doi=10.3969/j.issn.1673-5374.2013.14.010|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4107645/|consulté le=2022-10-24|pages=1337–1342}}</ref> :
Les facteurs de risque sont<ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Yusuf Kurtuluş|nom1=Duransoy|prénom2=Mesut|nom2=Mete|prénom3=Emrah|nom3=Akçay|prénom4=Mehmet|nom4=Selçuki|titre=Differences in individual susceptibility affect the development of trigeminal neuralgia|périodique=Neural Regeneration Research|volume=8|numéro=14|date=2013-05-15|issn=1673-5374|pmid=25206428|pmcid=4107645|doi=10.3969/j.issn.1673-5374.2013.14.010|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4107645/|consulté le=2022-10-24|pages=1337–1342}}</ref> :
* l'{{Facteur de risque|nom=facteur de risque 1|affichage=hypertension artérielle}}
* le {{Facteur de risque|nom=sexe féminin|affichage=sexe féminin}}<ref name=":12">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Stine|nom1=Maarbjerg|prénom2=Aydin|nom2=Gozalov|prénom3=Jes|nom3=Olesen|prénom4=Lars|nom4=Bendtsen|titre=Trigeminal Neuralgia - A Prospective Systematic Study of Clinical Characteristics in 158 Patients|périodique=Headache: The Journal of Head and Face Pain|volume=54|numéro=10|date=2014-11|doi=10.1111/head.12441|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/head.12441|consulté le=2022-11-19|pages=1574–1582}}</ref>
* des {{Facteur de risque|nom=facteur de risque 2|affichage=changements vasculaires artériosclérotiques}}
* l'{{Facteur de risque|nom=hypertension artérielle|affichage=hypertension artérielle|prévalence=32}}
* l'{{Facteur de risque|nom= facteur de risque 3|affichage=âge}}
* des {{Facteur de risque|nom=maladie cardiovasculaire|affichage=maladies cardiovasculaires|prévalence=17}}
* l'{{Facteur de risque|nom=histoire familiale}}
* l'{{Facteur de risque|nom= âge de plus de 50 ans|affichage=âge de plus de 50 ans}}  
* la {{Facteur de risque|nom=sensitivité individuelle}}
* des {{Facteur de risque|nom=ATCD familiaux|affichage=antécédents familiaux de névralgie du trijumeau}} ou d'autres douleurs faciales.
* l'{{Facteur de risque|nom=ethnie}}
===Questionnaire===
===Questionnaire===
La névralgie du trijumeau se présente habituellement par :<ref name=":0" /><ref name=":1" />
{{Encart
* une {{Symptôme|nom=douleur neuropathique}}
| contenu = Chez les patients plus jeunes présentant des symptômes de NT, des symptômes tels que de la faiblesse focale, des changements visuels, des étourdissements et de l'ataxie doivent être recherchés afin d'évoquer la possibilité de conditions neurologiques comme la sclérose en plaques.
** intense et généralement maximale au début ou à proximité
| type = avertissement
** subite et de courte durée (une à plusieurs secondes)
}}
** paroxystique
La NT se présente habituellement par une {{Symptôme|nom=douleur faciale}} suivant la distribution d'une ou plusieurs des branches du {{Symptôme|nom=douleur faciale|localisation=trigénimale|affichage=nerf trijumeau}} et ayant les caractéristiques suivantes <ref name=":0" /><ref name=":1" /><ref name=":12" />:
** sous forme de choc électrique, brûlure, coup de couteau, etc.
* la distribution habituelle est la suivante :
** souvent unilatérale, mais peut être bilatérale plus rarement<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Joanna M.|nom1=Zakrzewska|prénom2=Mark E.|nom2=Linskey|titre=Trigeminal neuralgia|périodique=BMJ (Clinical research ed.)|volume=348|date=2014-02-17|issn=1756-1833|pmid=24534115|doi=10.1136/bmj.g474|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24534115/|consulté le=2022-10-05|pages=g474}}</ref>
** V1 (4 %)
** suivant la distribution d'une ou plusieurs des branches du [[nerf trijumeau]]
** V2 (17 %)
*** Lorsque la subdivision V1 est impliquée, un des symptômes autonomes tels que {{Symptôme|nom=larmoiement}}, {{Symptôme|nom=rhinorrhée}} et {{Symptôme|nom=injection conjonctivale}} peuvent être observés. Cette atteinte isolée de V1 survient chez moins de 5% des patients<ref name=":12">{{Citation d'un article|prénom1=Stine|nom1=Maarbjerg|prénom2=Aydin|nom2=Gozalov|prénom3=Jes|nom3=Olesen|prénom4=Lars|nom4=Bendtsen|titre=Trigeminal neuralgia--a prospective systematic study of clinical characteristics in 158 patients|périodique=Headache|volume=54|numéro=10|date=2014-11|issn=1526-4610|pmid=25231219|doi=10.1111/head.12441|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25231219/|consulté le=2022-10-05|pages=1574–1582}}</ref>
** V3 (19 %)
** Déclenché par un stimulus, soit<ref name=":12" /> :  
** V1 + V2 (10 %)
*** la stimulation tactile
** V2 + V3 (33 %)
**** de {{Élément d'histoire|nom=zones gâchettes}} dans la distribution du nerf affecté, se retrouvant généralement près de la ligne médiane<ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Giulia|nom1=Di Stefano|prénom2=Stine|nom2=Maarbjerg|prénom3=Turo|nom3=Nurmikko|prénom4=Andrea|nom4=Truini|titre=Triggering trigeminal neuralgia|périodique=Cephalalgia: An International Journal of Headache|volume=38|numéro=6|date=2018-05|issn=1468-2982|pmid=28708009|doi=10.1177/0333102417721677|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28708009/|consulté le=2022-10-05|pages=1049–1056}}</ref>
** V1 + V2 + V3 (13 %)
***** la stimulation tactile de ces zones, soit les régions nasales et péribuccales, déclenche la douleur
* souvent {{Symptôme|nom=douleur faciale|localisation=unilatérale|affichage=unilatérale|prévalence=97}}, mais parfois {{Symptôme|nom=douleur faciale|localisation=bilatérale|affichage=bilatérale|prévalence=3}} <ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Joanna M.|nom1=Zakrzewska|prénom2=Mark E.|nom2=Linskey|titre=Trigeminal neuralgia|périodique=BMJ (Clinical research ed.)|volume=348|date=2014-02-17|issn=1756-1833|pmid=24534115|doi=10.1136/bmj.g474|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24534115/|consulté le=2022-10-05|pages=g474}}</ref>
***** la présence de ces zones gâchettes ne sont pas toujours présentes, mais si elles le sont, elles sont pathognomoniques pour la NT
* la douleur est {{Symptôme|nom=douleur faciale|quantité=sévère|affichage=sévère|prévalence=58}}, généralement maximale d'emblée, {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=subite|temps=subite}}, {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=paroxystique|temps=paroxystique|prévalence=77}} et de {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=courte durée|temps=courte durée}} (une à plusieurs secondes)
*** le brossage des dents
* le nombre d'épisodes moyen peut aller de 0 à > 50 à chaque jour<ref name=":12" />
*** le rasage
* sous forme de {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=choc électrique|qualité=choc électrique}}, de {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=brûlure|qualité=brûlure}} ou d'un {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=coup de couteau|qualité=coup de couteau}} ({{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=neuropathique|qualité=neuropathique}})
*** le lavage du visage
* entre les crises, il peut y avoir des symptômes sensitifs {{Symptôme|nom=douleur faciale|temps=persistants|prévalence=49|affichage=persistants}}, tels que des {{Symptôme|nom=engourdissements|prévalence=10|localisation=dans le territoire du trijumeau|affichage=engourdissements}}, des {{Symptôme|nom=fourmillements|prévalence=16|localisation=dans le territoire du trijumeau|affichage=fourmillements}} ou des {{Symptôme|nom=paresthésies|prévalence=6|localisation=dans le territoire du trijumeau|affichage=paresthésies}}  
*** le tabagisme
* la douleur se déclenche parfois spontanément, mais est généralement {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=déclenchée par un stimuli|provocation=déclenché par un stimuli|prévalence=91}}, soit :
*** la mastication
** la stimulation tactile de {{Élément d'histoire|nom=zones gâchettes}} dans la distribution du nerf affecté, se retrouvant généralement près de la ligne médiane<ref group="note">La stimulation tactile de ces zones, soit les régions nasales et péribuccales, déclenche la douleur. La présence de ces zones gâchettes ne sont pas toujours présentes, mais si elles le sont, elles sont pathognomoniques pour la NT.</ref><ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Giulia|nom1=Di Stefano|prénom2=Stine|nom2=Maarbjerg|prénom3=Turo|nom3=Nurmikko|prénom4=Andrea|nom4=Truini|titre=Triggering trigeminal neuralgia|périodique=Cephalalgia: An International Journal of Headache|volume=38|numéro=6|date=2018-05|issn=1468-2982|pmid=28708009|doi=10.1177/0333102417721677|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28708009/|consulté le=2022-10-05|pages=1049–1056}}</ref>
*** la conversation
** des stimuli divers, tels que le {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=brossage des dents|provocation=brossage des dents|prévalence=66}}, le rasage, le lavage du visage, le tabagisme, la {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=mastication|provocation=mastication|prévalence=73}}, la {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=palpation|provocation=palpation|prévalence=69}} de la zone du nerf affecté, la {{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=conversation|provocation=conversation|prévalence=58}}, les expressions faciales, l'{{Symptôme|nom=douleur faciale|affichage=exposition à l'air froid|provocation=exposition à l'air froid|prévalence=50}}, les bruits forts, le stress, l'exercice physique
*** les grimaces
* des {{Symptôme|nom=spasme|affichage=spasmes des muscles faciaux|localisation=muscles faciaux}} sont présents dans certains cas
*** l'exposition à l'air froid
* des symptômes du système nerveux autonome, tels que le {{Symptôme|nom=larmoiement|prévalence=17}}, la {{Symptôme|nom=rhinorrhée|prévalence=16}}, la {{Symptôme|nom=congestion nasale|prévalence=16}}, l'{{Symptôme|nom=injection conjonctivale|prévalence=17}}, la {{Symptôme|nom=hypersudation|prévalence=6}} et la {{Symptôme|nom=ptose|prévalence=4}} peuvent être observés (penser à un SUNA ou SUNCT si ces symptômes sont prédominants et sévères).
* des {{Symptôme|nom=spasmes des muscles faciaux}} dans certains cas
===Examen clinique===
Chez les patients plus jeunes présentant des symptômes de NT, des symptômes tels que de la [[faiblesse focale]], des [[changements visuels]], des [[étourdissements]] et de l'[[ataxie]] doivent être recherchés afin d'évoquer la possibilité de conditions neurologiques comme la [[sclérose en plaques]].<ref name=":0" /> 
À l'examen physique, on retrouve généralement les éléments suivants <ref name=":0" />:  
* à l'{{Examen clinique|nom=examen neurologique}} :
** l'{{Signe clinique|nom=Aucun signe clinique (signe clinique)|affichage=examen neurologique est généralement normal}}
** la reproduction de la douleur à la palpation du visage est possible ({{Signe clinique|nom=zones gâchettes}})
** dans certains cas, on peut retrouver un {{Signe clinique|nom=déficit sensitif|affichage=déficit sensitif dans le territoire du nerf trijumeau|localisation=nerf trijumeau|Se=0.32|Sp=0.98|PLR=20.6}}<ref name=":15">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=L.|nom1=Bendtsen|prénom2=J. M.|nom2=Zakrzewska|prénom3=J.|nom3=Abbott|prénom4=M.|nom4=Braschinsky|titre=European Academy of Neurology guideline on trigeminal neuralgia|périodique=European Journal of Neurology|volume=26|numéro=6|date=2019-06|issn=1351-5101|issn2=1468-1331|doi=10.1111/ene.13950|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/ene.13950|consulté le=2022-11-19|pages=831–849}}</ref> <ref name=":12" />:
*** une {{Signe clinique|nom=Anomalie de la sensibilité du visage (signe clinique)|prévalence=8|affichage=hyperesthésie faciale|qualité=hyperesthésie}}
*** une {{Signe clinique|nom=hypoesthésie|prévalence=17|affichage=hypoesthésie faciale|localisation=faciale}}
*** de l'{{Signe clinique|nom=allodynie|prévalence=3|localisation=faciale|affichage=allodynie faciale}}
*** une {{Signe clinique|nom=hyperalgésie|prévalence=2|affichage=hyperalgésie faciale|localisation=faciale}}
*** le {{Signe clinique|nom=déficit sensitif|affichage=déficit sensitif est parfois bilatéral|localisation=bilatéral|Se=0.04|Sp=1.0|PLR=9.5}}<ref name=":15" />
** si la névralgie du trijumeau est en lien avec une cause secondaire, on peut retrouver des trouvailles en lien avec ces maladies (ex. sclérose en plaque, AVC, etc.)
* étant donné le diagnostic différentiel large, l'{{Examen clinique|nom=examen des oreilles}}, {{Examen clinique|nom=examen cervical|affichage=cervical}}, {{Examen clinique|nom=Examen ophtalmologique|affichage=ophtalmologique}}, {{Examen clinique|nom=Examen dentaire|affichage=dentaire}} et {{Examen clinique|nom=Examen buccal|affichage=buccal}} sont nécessaires pour exclure d'autres étiologies de [[douleur faciale]].
==Examens paracliniques==
'''Aucun examen paraclinique n'est nécessaire au diagnostic''' de la NT, puisque celui-ci est un diagnostic clinique devant respecter certains critères (voir la section ci-dessous). 
 
Toutefois, lorsque la NT est cliniquement suspectée ou diagnostiquée, il est recommandé de procéder à des examens paracliniques afin de trouver l'étiologie de la NT.<ref name=":15" /> 
{| class="wikitable"
|+Examens paracliniques dans la NT<ref name=":0" /><ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Borges|prénom2=Jan|nom2=Casselman|titre=Imaging the trigeminal nerve|périodique=European Journal of Radiology|volume=74|numéro=2|date=2010-05|issn=1872-7727|pmid=20227216|doi=10.1016/j.ejrad.2010.02.006|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20227216/|consulté le=2022-10-05|pages=323–340}}</ref><ref name=":15" />
!Examen paraclinique
!Commentaire
|-
!{{Examen paraclinique|nom=IRM cérébrale}}
|
* '''L'IRM permet de distinguer la NT classique, secondaire et idiopathique.'''
* L'[[IRM]] du cerveau est préférée à la [[tomodensitométrie cérébrale]], car l'IRM aide également à évaluer la présence d'une pathologie intracrânienne secondaire pouvant causer la névralgie du trijumeau, tels que :
** des lésions de [[sclérose en plaques]]
**de [[tumeur de l'angle ponto-cérébelleux]]
**de [[malformation artérioveineuse|malformation artérioveineuse.]]
* Séquences T2 3D à haute résolution spatiale (FIESTA, DRIVE, CISS)
** Séquence additionnelle permettant la différenciation entre le [[liquide cérébrospinal]] (LCS) et les vaisseaux cérébraux. Toutefois, ne permet pas de différencier adéquatement  les artères des veines, le système vasculaire des nerfs ou même le [[parenchyme cérébral]].
* Séquence TOF-MRA 3D
** Séquence additionnelle permettant d'identifier les artères en hypersignal en contraste du LCS en hyposignal. Permet également de visualiser difficilement les nerfs dû à leur signal intermédiaire. Toutefois, les veines ne sont pas visibles dû à leur faible débit.
* Séquence T1-Gadolinium 3D
** Séquence additionnelle permettant de différencier les nerf du LCS et de bien visualiser les artères et les veines en hypersignal.
|-
!TDM cérébrale
|
* Inutile. Ne pas prescrire.
|-
!Tests neurophysiologiques
|
* '''Si l'IRM cérébrale est contre-indiquée ou indisponible,''' la deuxième ligne d'investigation sont les [[tests neurophysiologiques]] afin de distinguer une NT primaire d'une NT secondaire.


=Examen clinique=
* {{Examen paraclinique|nom=Test des réflexes trigéminés}}
Chez les patients atteints de NT, l'examen physique est généralement normal. Par conséquent, les médecins doivent effectuer un examen physique détaillé de la [[tête]], du [[cou]], des [[yeux]], des [[oreilles]], des [[dents]], de la [[bouche]] et de l'[[articulation temporo-mandibulaire]] pour exclure d'autres causes de [[douleur faciale]]. Voici les trouvailles possiblement objectivées à l'examen clinique en fonction de l'étiologie de la NT:
** Ce test consiste à stimuler électriquement une division du trijumeau et mesurer la réponse avec un appareil EMG.  
* NT classique :<ref name=":0" />
** Généralement, les {{Signe paraclinique|nom=réflexe du masseter anormal|affichage=réflexes du masseter}}, du {{Signe paraclinique|nom=réflexe du nerf mentonnier anormal|affichage=nerf mentonnier}} et {{Signe paraclinique|nom=réflexe du nerf lingual anormal|affichage=lingual}} seront anormaux.
** l'{{Signe clinique|nom=examen neurologique est normal}} habituellement
** Pour distinguer entre une NT classique/secondaire, ce test a une sensibilité de 88 % et une spécificité de 94 %.<ref name=":15" />
** la découverte de {{Signe clinique|nom=zones gâchettes}} typiques est possible
* {{Examen paraclinique|nom=Potentiels évoqués}}
* NT secondaire :<ref name=":0" />  
** Ce test a une sensibilité de 84 % et une spécificité de 52 % pour distinguer une NT primaire d'une NT secondaire.
** une {{Signe clinique|nom=perte sensorielle}} dans la distribution du [[nerf trijumeau]]
|}
** une {{Signe clinique|nom=perte du réflexe cornéen}}
** une {{Signe clinique|nom=faiblesse des muscles faciaux}}
==Examens paracliniques==
Aucun examen paraclinique n'est nécessaire au diagnostic de la névralgie du trijumeau, puisque celui-ci est un diagnostic clinique devant respecter certains critères (voir la section ci-dessous). Toutefois, lorsque la NT est cliniquement suspectée ou diagnostiquée, il est recommandé d'avoir des études de neuro-imagerie afin de distinguer la NT classique de la NT secondaire, soit : 


* {{Examen paraclinique|nom=IRM cérébrale}}<ref name=":0" /><ref name=":14">{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra|nom1=Borges|prénom2=Jan|nom2=Casselman|titre=Imaging the trigeminal nerve|périodique=European Journal of Radiology|volume=74|numéro=2|date=2010-05|issn=1872-7727|pmid=20227216|doi=10.1016/j.ejrad.2010.02.006|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20227216/|consulté le=2022-10-05|pages=323–340}}</ref>
** L'[[IRM]] du cerveau est préférée à la [[tomodensitométrie cérébrale]], car l'IRM aide également à évaluer les petites lésions adjacentes telles que :
*** lésions de [[sclérose en plaques]]
*** [[tumeur de l'angle ponto-cérébelleux]]
*** [[malformation artérioveineuse]]
** Une IRM ciblée, qui est une IRM haute résolution, peut être réalisée avec ou sans contraste de [[gadolinium]] afin d'identifier une compression vasculaire comme cause de la NT classique.<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Giovanni|nom1=Antonini|prénom2=Antonella|nom2=Di Pasquale|prénom3=Giorgio|nom3=Cruccu|prénom4=Andrea|nom4=Truini|titre=Magnetic resonance imaging contribution for diagnosing symptomatic neurovascular contact in classical trigeminal neuralgia: a blinded case-control study and meta-analysis|périodique=Pain|volume=155|numéro=8|date=2014-08|issn=1872-6623|pmid=24785270|doi=10.1016/j.pain.2014.04.020|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24785270/|consulté le=2022-10-05|pages=1464–1471}}</ref><ref name=":16">{{Citation d'un article|prénom1=Alexander X.|nom1=Tai|prénom2=Vikram V.|nom2=Nayar|titre=Update on Trigeminal Neuralgia|périodique=Current Treatment Options in Neurology|volume=21|numéro=9|date=2019-07-31|issn=1092-8480|pmid=31367794|doi=10.1007/s11940-019-0583-0|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31367794/|consulté le=2022-10-05|pages=42}}</ref> Cela peut donner une image détaillée des vaisseaux sanguins et du cerveau. C'est ce qu'on appelle les séquences [[FIESTA]] dans certaines machines de résonnance magnétique. Dans ces machines, des sections aussi fines que 1 mm peuvent être prises dans un plan coronal sans aucun saut entre les images. De cette façon, l'imagerie de l'ensemble du trajet du [[nerf trijumeau]] peut être obtenue et le vaisseau incriminé comprimant le nerf peut être identifié.<ref name=":0" /> Par conséquent, bien que la NT soit un diagnostic clinique, une IRM du cerveau avec et sans produit de contraste est recommandée pour exclure une lésion cérébrale structurelle chez tous les patients présentant une suspicion clinique de NT.
==Diagnostic==
==Diagnostic==
La névralgie du trijumeau est un diagnostic clinique devant respecter les critères suivants<ref name=":1" /> :  
La NT est un diagnostic clinique devant respecter les critères suivants<ref name=":1" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=en-US|nom1=Gobel|prénom1=Hartmut|titre=13.1.1 Trigeminal neuralgia|url=https://ichd-3.org/13-painful-cranial-neuropathies-and-other-facial-pains/13-1-trigeminal-neuralgia/13-1-1-classical-trigeminal-neuralgia/|site=ICHD-3|consulté le=2022-11-19}}</ref> :  


# Douleur faciale unilatérale avec paroxysmes récurrents dans la ou les distributions d'une ou plusieurs divisions du [[nerf trijumeau]], sans irradiation
# une douleur faciale unilatérale paroxystique récurrente dans la distribution d'une ou plusieurs divisions du [[nerf trijumeau]] sans irradiation au-delà du territoire du nerf trijumeau ; la douleur comporte les caractéristiques suivantes :
# La douleur comporte toutes les caractéristiques suivantes :  
## la douleur est d'une durée d'une fraction de seconde à deux minutes
## Durée : Une fraction de seconde à deux minutes
## la douleur est sévère
## Intensité : sévère
## la douleur est de type choc électrique, coup de feu, coup de couteau ou coupant
## Forme : choc électrique, coup de feu, coup de couteau ou coupant
# précipité par des stimuli inoffensifs dans la distribution du trijumeau affecté
# Éléments déclencheurs inoffensifs dans la distribution du trijumeau affecté
# la céphalée n'est pas mieux expliqué par un autre diagnostic.
# N'est pas mieux expliqué par un autre diagnostique
==Diagnostic différentiel==
==Diagnostic différentiel==
Le diagnostic différentiel de la NT est :<ref name=":0" />
{{Encart
* la {{Diagnostic différentiel|nom=névralgie postherpétique}}  
| contenu = Le développement d'une NT chez un jeune devrait augmenter le niveau de suspicion pour une sclérose en plaques sous-jacente.
** Elle est secondaire à un [[zona]] aigu et se présente généralement avec une [[éruption cutanée]] sévère précédente. Implique souvent la première division du [[nerf trijumeau]] et la douleur est généralement continue.
| type = erreur
* une {{Diagnostic différentiel|nom=douleur dentaire}}  
}}
** Il s'agit généralement d'une douleur continue et intrabuccale, qui peut être sourde ou lancinante. Des anomalies sont généralement décelées à l'examen buccal si la douleur est d'origine dentaire.
Le diagnostic différentiel de la NT est :<ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un article|langue=en-US|prénom1=Rudolph M.|nom1=Krafft|titre=Trigeminal Neuralgia|périodique=American Family Physician|volume=77|numéro=9|date=2008-05-01|lire en ligne=https://www.aafp.org/pubs/afp/issues/2008/0501/p1291.html|consulté le=2022-11-20|pages=1291–1296}}</ref>
* des {{Diagnostic différentiel|nom=crises de céphalées névralgiques unilatérales de courte durée}} (SUNA) et {{Diagnostic différentiel|nom=crises de céphalées névralgiques unilatérales de courte durée avec injection et déchirure conjonctivale}} (SUNCT)
* la {{Diagnostic différentiel|nom=sclérose en plaques}}
** Elles se présentent sous la forme de crises soudaines et brèves de douleur unilatérale dans les régions orbitaire, périorbitaire et temporale. Des [[symptômes autonomes]] homolatéraux les accompagnent également.
* une {{Diagnostic différentiel|nom=douleur dentaire}}<ref group="note">Il s'agit généralement d'une douleur continue et intrabuccale, qui peut être sourde ou lancinante. Des anomalies sont généralement décelées à l'examen buccal si la douleur est d'origine dentaire. Douleur augmentée aux aliments froids/chauds et à la mastication.</ref>
* la {{Diagnostic différentiel|nom=neuropathie du trijumeau}} 
* le {{Diagnostic différentiel|nom=SUNA}} et le {{Diagnostic différentiel|nom=SUNCT}}<ref group="note">Elles se présentent sous la forme de crises soudaines et brèves de douleur unilatérale dans les régions orbitaire, périorbitaire et temporale. Des [[symptômes autonomes]] homolatéraux les accompagnent également.</ref>
** Cette affection se manifeste par une douleur persistante et peut être associée à une perte sensorielle.
* une {{Diagnostic différentiel|nom=neuropathie du trijumeau}} <ref group="note">Douleur persistante, peut être associée à une perte sensorielle.</ref>
* la {{Diagnostic différentiel|nom=dysfonction de l'articulation temporo-mandibulaire}} 
* la {{Diagnostic différentiel|nom=dysfonction de l'articulation temporo-mandibulaire}} <ref group="note">Douleur persistante à la [[mâchoire]]. Une sensibilité localisée et des anomalies de la mâchoire peuvent être démontrées.</ref>
** Cette affection se manifeste par une douleur persistante à la [[mâchoire]]. Une sensibilité localisée et des anomalies de la mâchoire peuvent être démontrées.
* la {{Diagnostic différentiel|nom=névralgie glossopharyngée}}<ref group="note">Douleur à la langue, à la bouche ou à la gorge. Pire à la mastication, en parlant et en avalant.</ref>
* la {{Diagnostic différentiel|nom=névralgie glossopharyngée}} 
* la {{Diagnostic différentiel|nom=céphalée de Horton}}<ref group="note">La douleur dure plus longtemps. Symptômes du système nerveux autonome prédominant. Douleur orbitraire ou supraorbitraire.</ref>
** Les patients présentent des douleurs dans la [[langue]], la [[bouche]] et la [[gorge]]. La douleur est déclenchée par la [[mastication]], la [[parole]] et la [[déglutition]].
* la {{Diagnostic différentiel|nom=sinusite}}<ref group="note">Douleur persistante associée à de la rhinorrhée/congestion.</ref>
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=artérite à cellule géante}}<ref group="note">Céphalée persistante avec douleur temporale. Claudication de la mâchoire. Bilatérale. </ref>
* la {{Diagnostic différentiel|nom=tumeur intracrânienne}}<ref group="note">Rechercher d'autres anomalies à l'examen physique en dehors du visage. Céphalée matinale. No/Vo.</ref>
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=otite moyenne aiguë}}
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=hémicrânie paroxystique}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=névralgie post-herpétique}}<ref group="note">Après un épisode de zona. Implique souvent la première division du [[nerf trijumeau]] et la douleur est généralement continue.</ref>
* la {{Diagnostic différentiel|nom=migraine}}<ref group="note">La céphalée ne se compte pas en secondes/minutes, mais plus souvent en heures. Photophobie/phonophobie. Histoire familiale. </ref>.
==Traitement==
==Traitement==
Les options de prise en charge des patients atteints de névralgie du trijumeau dépendent de divers facteurs, notamment l'âge, l'état de santé général, la gravité de la maladie et la cause sous-jacente. La décision doit être prise après une discussion approfondie avec le patient et les autres médecins impliqués dans les soins du patient.<ref name=":0" />  
Les options de prise en charge des patients atteints de NT dépendent de divers facteurs, notamment l'âge, l'état de santé général, la gravité de la maladie et la cause sous-jacente. La décision doit être prise après une discussion approfondie avec le patient et les autres professionnels de la santé impliqués dans les soins du patient.<ref name=":0" />  


=== Traitement pharmacologique ===
=== Traitement pharmacologique ===
Le traitement de première ligne pour les patients atteints de NT est le [[traitement pharmacologique]]. Les patients atteints de la NT classique ou idiopathique répondent habituellement bien au traitement de première ligne comparativement aux patients atteints de NT secondaire, mais ces derniers peuvent également bien répondre à la pharmacothérapie. Cependant, il est recommandé de traiter la lésion ou la maladie sous-jacente, si possible.<ref name=":0" />  
Le traitement de première ligne pour les patients atteints de NT est le traitement pharmacologique. Les patients atteints de la NT classique ou idiopathique répondent habituellement bien au traitement de première ligne comparativement aux patients atteints de NT secondaire, mais ces derniers peuvent également bien répondre à la pharmacothérapie. Cependant, il est recommandé de traiter la lésion ou la maladie sous-jacente, si possible.<ref name=":0" />  
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Agents pharmacologiques dans le traitement de la névralgie du trijumeau<ref name=":0" /><ref name=":10" />
|+Agents pharmacologiques dans le traitement de la NT<ref name=":0" /><ref name=":10" />
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!Médicament
!Médicament
!Dosage
!Dosage
!Explications
!Explications
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|[[Carbamazépine]]
! rowspan="2" |Première ligne
!{{Traitement|nom=Carbamazépine}}
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* 200-400 mg PO DIE (en 2 ou 4 doses/jour) initialement<ref name=":10">{{Citation d'un lien web|titre=Service central d'authentification – Université de Sherbrooke|url=https://cas.usherbrooke.ca/login?service=https%3a%2f%2flogin.ezproxy.usherbrooke.ca%2flogin%3fqurl%3dezp.2aHR0cHM6Ly9saW5rLnNwcmluZ2VyLmNvbS9hcnRpY2xlLzEwLjEwMDcvczExOTQwLTAxOS0wNTgzLTA-|site=cas.usherbrooke.ca|doi=10.1007/s11940-019-0583-0|consulté le=2022-11-15}}</ref>
* 200-400 mg PO DIE (en 2 ou 4 doses/jour) initialement<ref name=":10">{{Citation d'un lien web|titre=Service central d'authentification – Université de Sherbrooke|url=https://cas.usherbrooke.ca/login?service=https%3a%2f%2flogin.ezproxy.usherbrooke.ca%2flogin%3fqurl%3dezp.2aHR0cHM6Ly9saW5rLnNwcmluZ2VyLmNvbS9hcnRpY2xlLzEwLjEwMDcvczExOTQwLTAxOS0wNTgzLTA-|site=cas.usherbrooke.ca|doi=10.1007/s11940-019-0583-0|consulté le=2022-11-15}}</ref>
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* Médicament [[anticonvulsivant]]
* Médicament [[anticonvulsivant]]
* Première ligne : agent pharmacologique le plus couramment utilisé
* Agent pharmacologique le plus couramment utilisé
* Généralement commencé à faible dose et la dose est progressivement augmentée jusqu'à ce qu'elle contrôle la douleur
* Généralement commencé à faible dose et la dose est progressivement augmentée jusqu'à ce qu'elle contrôle la douleur
* Son efficacité diminue avec le temps
* Son efficacité diminue avec le temps
* Chez les patients d'ethnicité asiatique, il est recommandé de rechercher l'allèle HLA-B*15:02 en raison du risque plus élevé chez cette population de développer une [[nécrolyse épidermique toxique]] ou du [[Syndrome de Stevens-Johnson et nécrolyse épidermique toxique/Questions|syndrome de Stevens-Johnson]]
* Chez les patients d'ethnicité asiatique, il est recommandé de rechercher l'allèle HLA-B*15:02 en raison du risque plus élevé chez cette population de développer une [[nécrolyse épidermique toxique]] ou du [[Syndrome de Stevens-Johnson et nécrolyse épidermique toxique/Questions|syndrome de Stevens-Johnson]]
* Effets secondaires possibles : [[somnolence]], [[étourdissements]], [[Diplopie (symptôme)|diplopie]], [[Nausées et vomissements (approche clinique)|nausée]], [[hyponatrémie]], nécrolyse épidermique toxique ou syndrome de Stevens-Johnson
* Effets secondaires possibles : [[somnolence]], [[étourdissements]], [[Diplopie (symptôme)|diplopie]], [[Nausées et vomissements (approche clinique)|nausée]], [[hyponatrémie]], nécrolyse épidermique toxique ou syndrome de Stevens-Johnson
* Un [[ECG]] est nécessaire avant de débuter cet agent, car contre-indiqué en présence d'un [[bloc auriculoventriculaire]]<ref name=":7" />
* Un [[ECG]] est nécessaire avant de débuter cet agent, car contre-indiqué en présence d'un [[bloc auriculoventriculaire]]<ref name=":7" />.
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|[[Oxcarbamazépine]]
!{{Traitement|nom=Oxcarbamazépine}}
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* 150 ou 300 mg PO BID initialement<ref name=":10" />
* 150 ou 300 mg PO BID initialement<ref name=":10" />
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* Médicament anticonvulsivant
* Médicament anticonvulsivant
* Première ligne : de plus en plus utilisé lorsque les patients ne répondent pas ou ne tolèrent plus la carbamazépine
* De plus en plus utilisé lorsque les patients ne répondent pas ou ne tolèrent plus la carbamazépine
* Doit être évité chez les patients porteurs de l'allèle HLA-B*15:02
* Doit être évité chez les patients porteurs de l'allèle HLA-B*15:02
* Effets secondaires possibles : diplopie, étourdissements ou hyponatrémie
* Effets secondaires possibles : diplopie, étourdissements ou hyponatrémie
* Un ECG est nécessaire avant de débuter cet agent, car contre-indiqué en présence d'un bloc auriculoventriculaire<ref name=":7" />
* Un ECG est nécessaire avant de débuter cet agent, car contre-indiqué en présence d'un bloc auriculoventriculaire<ref name=":7" />.
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|[[Baclofène]]
! rowspan="6" |Deuxième ligne
!{{Traitement|nom=Baclofène}}
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* 60-80 mg PO DIE<ref name=":10" />
* 60-80 mg PO DIE<ref name=":10" />
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* [[Relaxant musculaire]]
* [[Relaxant musculaire]]
* Deuxième ligne
* Effets secondaires possibles : étourdissement, [[sédation]] ou [[dyspepsie]]
* Effets secondaires possibles : étourdissement, [[sédation]] ou [[dyspepsie]]
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|[[Lamotrigine]]
!{{Traitement|nom=Lamotrigine}}
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* 100-400 mg PO DIE (en 1 ou 2 doses/jour)<ref name=":10" />
* 100-400 mg PO DIE (en 1 ou 2 doses/jour)<ref name=":10" />
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* Médicament anticonvulsivant
* Médicament anticonvulsivant
* Deuxième ligne
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|[[Gabapentine]]
!{{Traitement|nom=Gabapentine}}
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* 100-300 mg PO DIE à TID initialement<ref name=":10" />
* 100-300 mg PO DIE à TID initialement<ref name=":10" />
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* Médicament anticonvulsivant
* Médicament anticonvulsivant
* Deuxième ligne
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|[[Prégabalin]]
!{{Traitement|nom=Prégabalin}}
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* 150-600 mg PO DIE<ref name=":10" />
* 150-600 mg PO DIE<ref name=":10" />
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* Médicament anticonvulsivant
* Médicament anticonvulsivant
* Deuxième ligne
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|[[Levetiracetam]]
!{{Traitement|nom=Levetiracetam}}
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* 1000-4000 mg PO DIE<ref name=":10" />
* 1000-4000 mg PO DIE<ref name=":10" />
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* Médicament anticonvulsivant
* Médicament anticonvulsivant
* Deuxième ligne
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|[[Injection de toxine botulinique]]
!{{Traitement|nom=Injection de toxine botulinique}}<ref name=":10" />
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* Deuxième ligne<ref name=":10" />
* Peut être utile chez les patients d'âge moyen ou âgés qui sont réfractaires au traitement médical ou qui ne peuvent pas le tolérer en raison des effets secondaires
* Peut être utile chez les patients d'âge moyen ou âgés qui sont réfractaires au traitement médical ou qui ne peuvent pas le tolérer en raison des effets secondaires
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|[[Fosphénitoïne]]
! rowspan="2" |Thérapie aiguë
!{{Traitement|nom=Fosphénitoïne}}
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* Bolus de 15-20 mg/kg IV<ref name=":10" />
* Bolus de 15-20 mg/kg IV<ref name=":10" />
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* Thérapie aiguë
* Thérapie aiguë
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|[[Lidocaine]]
!{{Traitement|nom=Lidocaïne}}
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* Bolus de 5 mg/kg IV<ref name=":10" />
* Bolus de 5 mg/kg IV<ref name=":10" />
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* Thérapie aiguë
* Thérapie aiguë
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|Nouveaux agents présentement étudiés
!Autres
!Nouveaux agents présentement étudiés
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* [[Vixotrigine]] (bloqueur de Nav1.7)
* [[Vixotrigine]] (bloqueur de Nav1.7)
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[[Fichier:Trigeminal nerve neurovascular conflict.JPG|vignette|Compression du nerf trijumeau par l'artère cérébelleuse supérieure. Image obtenue à partir d'une vue microscopique lors d'une décompression microvasculaire.]]
=== Traitement chirurgical ===
=== Traitement chirurgical ===
Le [[traitement chirurgical]] est indiqué chez les patients réfractaires au [[traitement pharmacologique]].<ref name=":0" />
Le [[traitement chirurgical]] est indiqué chez les patients réfractaires au [[traitement pharmacologique]].<ref name=":0" />


Les modalités chirurgicales peuvent être subdivisées en 2 grandes catégories, soit ablatives ou non ablatives, et peuvent intervenir à trois niveaux distincts sur le [[nerf trijumeau]], soit à la [[fosse postérieure]], au niveau du [[ganglion de Gasser]] ou en périphérie du nerf trijumeau.<ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=V.|nom1=Yuvaraj|prénom2=B.|nom2=Krishnan|prénom3=Beena Agnes|nom3=Therese|prénom4=T. S.|nom4=Balaji|titre=Efficacy of Neurectomy of Peripheral Branches of the Trigeminal Nerve in Trigeminal Neuralgia: A Critical Review of the Literature|périodique=Journal of Maxillofacial and Oral Surgery|volume=18|numéro=1|date=2019-03|issn=0972-8279|pmid=30728686|pmcid=6328817|doi=10.1007/s12663-018-1108-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30728686/|consulté le=2022-11-15|pages=15–22}}</ref>
Les modalités chirurgicales peuvent être subdivisées en deux grandes catégories, soit ablatives ou non ablatives, et peuvent intervenir à trois niveaux distincts sur le [[nerf trijumeau]], soit à la [[fosse postérieure]], au niveau du [[ganglion de Gasser]] ou en périphérie du nerf trijumeau.<ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=V.|nom1=Yuvaraj|prénom2=B.|nom2=Krishnan|prénom3=Beena Agnes|nom3=Therese|prénom4=T. S.|nom4=Balaji|titre=Efficacy of Neurectomy of Peripheral Branches of the Trigeminal Nerve in Trigeminal Neuralgia: A Critical Review of the Literature|périodique=Journal of Maxillofacial and Oral Surgery|volume=18|numéro=1|date=2019-03|issn=0972-8279|pmid=30728686|pmcid=6328817|doi=10.1007/s12663-018-1108-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30728686/|consulté le=2022-11-15|pages=15–22}}</ref>
 
 
 
 
 
 
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Interventions chirurgicales dans le traitement de la névralgie du trijumeau
|+Interventions chirurgicales dans le traitement de la NT
!Interventions
!Interventions
!Explications
!Explications
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|[[Décompression microvasculaire]]
!{{Traitement|nom=Décompression microvasculaire du nerf trijumeau|affichage=Décompression microvasculaire}}
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* Procédure : [[craniotomie]] et exploration de la fosse postérieure pour identifier et déplacer le vaisseau sanguin qui comprime la racine du nerf trijumeau à son entrée dans le pons. Un coussin souple est ensuite inséré entre le nerf et le vaisseau pour permettre au nerf de récupérer, ce qui finit par soulager la douleur
* Procédure : [[craniotomie]] et exploration de la fosse postérieure pour identifier et déplacer le vaisseau sanguin qui comprime la racine du nerf trijumeau à son entrée dans la protubérance. Un coussin souple est ensuite inséré entre le nerf et le vaisseau pour permettre au nerf de récupérer, ce qui finit par soulager la douleur
* Traitement le plus efficace et le plus couramment utilisé pour la NT classique secondaire à une compression neurovasculaire.<ref name=":0" /><ref name=":20">{{Citation d'un article|prénom1=Yongxu|nom1=Wei|prénom2=Chunhua|nom2=Pu|prénom3=Ning|nom3=Li|prénom4=Yu|nom4=Cai|titre=Long-Term Therapeutic Effect of Microvascular Decompression for Trigeminal Neuralgia: Kaplan-Meier Analysis in a Consecutive Series of 425 Patients|périodique=Turkish Neurosurgery|volume=28|numéro=1|date=2018|issn=1019-5149|pmid=27593849|doi=10.5137/1019-5149.JTN.18322-16.1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27593849/|consulté le=2022-10-05|pages=88–93}}</ref><ref name=":21">{{Citation d'un article|prénom1=Jia|nom1=Shi|prénom2=Yitao|nom2=Qian|prénom3=Wei|nom3=Han|prénom4=Bo|nom4=Dong|titre=Risk Factors for Outcomes After Microvascular Decompression for Trigeminal Neuralgia|périodique=World Neurosurgery|volume=136|date=2020-04|issn=1878-8769|pmid=31958591|doi=10.1016/j.wneu.2020.01.082|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31958591/|consulté le=2022-10-05|pages=e559–e566}}</ref> Chez certains patients, cette procédure peut entraîner un soulagement durable pendant plus de 10 ans
* Traitement le plus efficace et le plus couramment utilisé pour la NT classique secondaire à une compression neurovasculaire.<ref name=":0" /><ref name=":20">{{Citation d'un article|prénom1=Yongxu|nom1=Wei|prénom2=Chunhua|nom2=Pu|prénom3=Ning|nom3=Li|prénom4=Yu|nom4=Cai|titre=Long-Term Therapeutic Effect of Microvascular Decompression for Trigeminal Neuralgia: Kaplan-Meier Analysis in a Consecutive Series of 425 Patients|périodique=Turkish Neurosurgery|volume=28|numéro=1|date=2018|issn=1019-5149|pmid=27593849|doi=10.5137/1019-5149.JTN.18322-16.1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27593849/|consulté le=2022-10-05|pages=88–93}}</ref><ref name=":21">{{Citation d'un article|prénom1=Jia|nom1=Shi|prénom2=Yitao|nom2=Qian|prénom3=Wei|nom3=Han|prénom4=Bo|nom4=Dong|titre=Risk Factors for Outcomes After Microvascular Decompression for Trigeminal Neuralgia|périodique=World Neurosurgery|volume=136|date=2020-04|issn=1878-8769|pmid=31958591|doi=10.1016/j.wneu.2020.01.082|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31958591/|consulté le=2022-10-05|pages=e559–e566}}</ref> Chez certains patients, cette procédure peut entraîner un soulagement durable pendant plus de 10 ans.
* Bien que ce soit la procédure la plus efficace, c'est aussi la plus invasive. Les complications possibles sont : [[diminution de l'audition]], [[hématome cérébelleux]], [[fuites de LCR]], [[infarctus cérébral]] et/ou [[faiblesse faciale]]
* Bien que ce soit la procédure la plus efficace, c'est aussi la plus invasive. Les complications possibles sont : [[diminution de l'audition]], [[hématome cérébelleux]], [[fuites de LCR]], [[infarctus cérébral]] et/ou [[faiblesse faciale]].
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|[[Radiochirurgie]]
!{{Traitement|nom=Radiochirurgie du nerf trijumeau|affichage=Radiochirurgie}}
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* Utilisation d'instruments de radiochirurgie tels que le [[Gamma Knife]] ou le [[Cyber Knife]]<ref name=":24">{{Citation d'un article|prénom1=Zachary J.|nom1=Taich|prénom2=Steven J.|nom2=Goetsch|prénom3=Elsa|nom3=Monaco|prénom4=Bob S.|nom4=Carter|titre=Stereotactic Radiosurgery Treatment of Trigeminal Neuralgia: Clinical Outcomes and Prognostic Factors|périodique=World Neurosurgery|volume=90|date=2016-06|issn=1878-8769|pmid=26915701|doi=10.1016/j.wneu.2016.02.067|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26915701/|consulté le=2022-10-05|pages=604–612.e11}}</ref><ref name=":25">{{Citation d'un article|prénom1=S.|nom1=Lettmaier|titre=Radiosurgery in trigeminal neuralgia|périodique=Physica medica: PM: an international journal devoted to the applications of physics to medicine and biology: official journal of the Italian Association of Biomedical Physics (AIFB)|volume=30|numéro=5|date=2014-07|issn=1724-191X|pmid=24889155|doi=10.1016/j.ejmp.2014.05.006|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24889155/|consulté le=2022-10-05|pages=592–595}}</ref><ref name=":26">{{Citation d'un article|prénom1=Andrew M.|nom1=Baschnagel|prénom2=Jacqueline L.|nom2=Cartier|prénom3=Jason|nom3=Dreyer|prénom4=Peter Y.|nom4=Chen|titre=Trigeminal neuralgia pain relief after gamma knife stereotactic radiosurgery|périodique=Clinical Neurology and Neurosurgery|volume=117|date=2014-02|issn=1872-6968|pmid=24438815|doi=10.1016/j.clineuro.2013.12.003|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24438815/|consulté le=2022-10-05|pages=107–111}}</ref>
* Utilisation d'instruments de radiochirurgie tels que le [[Gamma Knife]] ou le [[Cyber Knife]]<ref name=":24">{{Citation d'un article|prénom1=Zachary J.|nom1=Taich|prénom2=Steven J.|nom2=Goetsch|prénom3=Elsa|nom3=Monaco|prénom4=Bob S.|nom4=Carter|titre=Stereotactic Radiosurgery Treatment of Trigeminal Neuralgia: Clinical Outcomes and Prognostic Factors|périodique=World Neurosurgery|volume=90|date=2016-06|issn=1878-8769|pmid=26915701|doi=10.1016/j.wneu.2016.02.067|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26915701/|consulté le=2022-10-05|pages=604–612.e11}}</ref><ref name=":25">{{Citation d'un article|prénom1=S.|nom1=Lettmaier|titre=Radiosurgery in trigeminal neuralgia|périodique=Physica medica: PM: an international journal devoted to the applications of physics to medicine and biology: official journal of the Italian Association of Biomedical Physics (AIFB)|volume=30|numéro=5|date=2014-07|issn=1724-191X|pmid=24889155|doi=10.1016/j.ejmp.2014.05.006|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24889155/|consulté le=2022-10-05|pages=592–595}}</ref><ref name=":26">{{Citation d'un article|prénom1=Andrew M.|nom1=Baschnagel|prénom2=Jacqueline L.|nom2=Cartier|prénom3=Jason|nom3=Dreyer|prénom4=Peter Y.|nom4=Chen|titre=Trigeminal neuralgia pain relief after gamma knife stereotactic radiosurgery|périodique=Clinical Neurology and Neurosurgery|volume=117|date=2014-02|issn=1872-6968|pmid=24438815|doi=10.1016/j.clineuro.2013.12.003|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24438815/|consulté le=2022-10-05|pages=107–111}}</ref>
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* Complications possibles : perte sensorielle faciale ou [[Paresthésies (approche clinique)|paresthésies]]
* Complications possibles : perte sensorielle faciale ou [[Paresthésies (approche clinique)|paresthésies]]
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|[[Thermocoagulation par radiofréquence]]
!{{Traitement|nom=Thermocoagulation par radiofréquence du nerf trijumeau|affichage=Thermocoagulation par radiofréquence}}
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* Procédure : Insertion d'une [[électrode]] pour appliquer de la chaleur afin d'endommager les fibres nerveuses du ganglion de Gasser<ref name=":22">{{Citation d'un article|prénom1=Michael D.|nom1=Staudt|prénom2=Holger|nom2=Joswig|prénom3=Gwynedd E.|nom3=Pickett|prénom4=Keith W.|nom4=MacDougall|titre=Percutaneous glycerol rhizotomy for trigeminal neuralgia in patients with multiple sclerosis: a long-term retrospective cohort study|périodique=Journal of Neurosurgery|volume=132|numéro=5|date=2019-04-12|issn=1933-0693|pmid=30978686|doi=10.3171/2019.1.JNS183093|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30978686/|consulté le=2022-10-05|pages=1405–1413}}</ref><ref name=":23">{{Citation d'un article|prénom1=Sanjeet S.|nom1=Grewal|prénom2=Panagiotis|nom2=Kerezoudis|prénom3=Oscar|nom3=Garcia|prénom4=Alfredo|nom4=Quinones-Hinojosa|titre=Results of Percutaneous Balloon Compression in Trigeminal Pain Syndromes|périodique=World Neurosurgery|volume=114|date=2018-06|issn=1878-8769|pmid=29581020|doi=10.1016/j.wneu.2018.03.111|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29581020/|consulté le=2022-10-05|pages=e892–e899}}</ref>
* Procédure : Insertion d'une [[électrode]] pour appliquer de la chaleur afin d'endommager les fibres nerveuses du ganglion de Gasser<ref name=":22">{{Citation d'un article|prénom1=Michael D.|nom1=Staudt|prénom2=Holger|nom2=Joswig|prénom3=Gwynedd E.|nom3=Pickett|prénom4=Keith W.|nom4=MacDougall|titre=Percutaneous glycerol rhizotomy for trigeminal neuralgia in patients with multiple sclerosis: a long-term retrospective cohort study|périodique=Journal of Neurosurgery|volume=132|numéro=5|date=2019-04-12|issn=1933-0693|pmid=30978686|doi=10.3171/2019.1.JNS183093|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30978686/|consulté le=2022-10-05|pages=1405–1413}}</ref><ref name=":23">{{Citation d'un article|prénom1=Sanjeet S.|nom1=Grewal|prénom2=Panagiotis|nom2=Kerezoudis|prénom3=Oscar|nom3=Garcia|prénom4=Alfredo|nom4=Quinones-Hinojosa|titre=Results of Percutaneous Balloon Compression in Trigeminal Pain Syndromes|périodique=World Neurosurgery|volume=114|date=2018-06|issn=1878-8769|pmid=29581020|doi=10.1016/j.wneu.2018.03.111|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29581020/|consulté le=2022-10-05|pages=e892–e899}}</ref>
* Complications possibles : [[dysesthésie]] postopératoire, [[engourdissement cornéen]], pouvant mener à la [[kératite neurotrophique]], perte sensorielle dans la distribution du nerf trijumeau et [[anesthésie douloureuse]]
* Complications possibles : [[dysesthésie]] postopératoire, [[engourdissement cornéen]], pouvant mener à la [[kératite neurotrophique]], perte sensorielle dans la distribution du nerf trijumeau et [[anesthésie douloureuse]]
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|[[Rhizotomie chimique]] (glycérolyse)
!{{Traitement|nom=Rhizotomie chimique du nerf trijumeau|affichage=Rhizotomie chimique}} (glycérolyse)
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* Procédure : Injection de [[glycérol]] chimique dans le nerf trijumeau au niveau du ganglion de Gasser afin d'endommager les fibres nerveuses<ref name=":22" /><ref name=":23" />
* Procédure : Injection de [[glycérol]] chimique dans le nerf trijumeau au niveau du ganglion de Gasser afin d'endommager les fibres nerveuses<ref name=":22" /><ref name=":23" />
* Complications possibles : dysesthésie postopératoire, engourdissement cornéen, pouvant mener à la kératite neurotrophique, perte sensorielle dans la distribution du nerf trijumeau et anesthésie douloureuse
* Complications possibles : dysesthésie postopératoire, engourdissement cornéen, pouvant mener à la kératite neurotrophique, perte sensorielle dans la distribution du nerf trijumeau et anesthésie douloureuse
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|[[Compression mécanique par ballonnet]]
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* Procédure : Insertion d'un petit ballon au point de localisation des fibres nerveuses dans le ganglion de Gasser. Ce ballon, lors du gonflage, endommage mécaniquement les fibres nerveuses.<ref name=":22" /><ref name=":23" />
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* Complications possibles : dysesthésie postopératoire, engourdissement cornéen, pouvant mener à la kératite neurotrophique, perte sensorielle dans la distribution du nerf trijumeau et anesthésie douloureuse
* Complications possibles : dysesthésie postopératoire, engourdissement cornéen, pouvant mener à la kératite neurotrophique, perte sensorielle dans la distribution du nerf trijumeau et anesthésie douloureuse
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|[[Neurectomie périphérique]]
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* Peut être réalisée sur les branches périphériques du nerf trijumeau, soit les nerfs supraorbitaire, infraorbitaire, lingual et alvéolaire.<ref name=":27">{{Citation d'un article|prénom1=V.|nom1=Yuvaraj|prénom2=B.|nom2=Krishnan|prénom3=Beena Agnes|nom3=Therese|prénom4=T. S.|nom4=Balaji|titre=Efficacy of Neurectomy of Peripheral Branches of the Trigeminal Nerve in Trigeminal Neuralgia: A Critical Review of the Literature|périodique=Journal of Maxillofacial and Oral Surgery|volume=18|numéro=1|date=2019-03|issn=0972-8279|pmid=30728686|pmcid=6328817|doi=10.1007/s12663-018-1108-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30728686/|consulté le=2022-10-05|pages=15–22}}</ref> 
* Peut être réalisée sur les branches périphériques du nerf trijumeau, soit les nerfs supraorbitaire, infraorbitaire, lingual et alvéolaire.<ref name=":27">{{Citation d'un article|prénom1=V.|nom1=Yuvaraj|prénom2=B.|nom2=Krishnan|prénom3=Beena Agnes|nom3=Therese|prénom4=T. S.|nom4=Balaji|titre=Efficacy of Neurectomy of Peripheral Branches of the Trigeminal Nerve in Trigeminal Neuralgia: A Critical Review of the Literature|périodique=Journal of Maxillofacial and Oral Surgery|volume=18|numéro=1|date=2019-03|issn=0972-8279|pmid=30728686|pmcid=6328817|doi=10.1007/s12663-018-1108-1|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30728686/|consulté le=2022-10-05|pages=15–22}}</ref> 
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* Comporte moins d'effets secondaires et bien toléré par les patients, mais souvent moins efficace au long terme et présente un haut taux de récidive.<ref name=":8" />
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==Complications==
==Complications==
Les complications possibles de la NT sont :<ref name=":0" />
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* des complications psychosociaux, soit :  
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** la {{Complication|nom=dépression majeure (programme d'exercices)}}
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** l'{{Complication|nom=isolement social}} en raison de l'embarras et de la peur d'une attaque imminente
** l'{{Complication|nom=isolement social}} en raison de l'embarras et de la peur d'une attaque imminente
* des complications reliées aux traitements, soit :  
* des complications reliées aux traitements, soit :  
** les {{Complication|nom=effets indésirables des traitements pharmacologiques}}, notamment des médicaments [[anticonvulsivants]]
** les effets indésirables des traitements pharmacologiques, notamment des médicaments [[anticonvulsivants]]
** les risques chirurgicaux reliés aux différents traitements chirurgicaux tels que la [[décompression microvasculaire]] ou les interventions neurochirurgicales percutanées :  
** les risques chirurgicaux reliés aux différents traitements chirurgicaux tels que la [[décompression microvasculaire]] ou les interventions neurochirurgicales percutanées :  
*** un {{Complication|nom=engourdissement facial}} permanent du côté affecté
*** un engourdissement facial permanent du côté affecté
*** une {{Complication|nom=anesthésie cornéenne}}
*** une anesthésie cornéenne<ref group="note">Peut mener à la kératite neurotrophique</ref>
**** peut mener à la {{Complication|nom=kératite neurotrophique}}
*** une faiblesse de la mâchoire
*** une {{Complication|nom=faiblesse de la mâchoire}}
*** l'anesthésie douloureuse qui est observée chez quelques patients<ref group="note">Il s'agit d'une [[dysesthésie faciale]] réfractaire, qui peut être plus invalidante que la NT originale.</ref>.
*** l'{{Complication|nom=anesthésie douloureuse}} qui est observée chez quelques patients. Il s'agit d'une [[dysesthésie faciale]] réfractaire, qui peut être plus invalidante que la NT originale.


==Évolution==
==Évolution==
La névralgie du trijumeau n'est pas une maladie potentiellement mortelle. Cependant, elle peut entraîner des douleurs à vie et peut être invalidante. L'évolution de la NT est variable. Certains patients peuvent avoir des épisodes qui durent des semaines ou des mois, suivis d'intervalles sans douleur. Certains patients ont une douleur faciale de fond persistante en même temps que la NT. Chez certains patients, les crises de douleur s'aggravent avec le temps, avec des intervalles sans douleur moins nombreux et plus courts avant qu'elles ne se reproduisent. De plus, les médicaments peuvent perdre de leur efficacité avec le temps. Un diagnostic correct et une prise en charge appropriée peuvent être bénéfiques pour les patients et conduire à un bon pronostic.  
La NT n'est pas une maladie potentiellement mortelle. Cependant, elle peut entraîner des douleurs à vie et peut être invalidante. L'évolution de la NT est variable. Certains patients peuvent avoir des épisodes qui durent des semaines ou des mois, suivis d'intervalles sans douleur. Certains patients ont une douleur faciale de fond persistante en même temps que la NT. Chez certains patients, les crises de douleur s'aggravent avec le temps, avec des intervalles sans douleur moins nombreux et plus courts avant qu'elles ne se reproduisent. De plus, les médicaments peuvent perdre de leur efficacité avec le temps. Un diagnostic correct et une prise en charge appropriée peuvent être bénéfiques pour les patients et conduire à un bon pronostic.  


==Prévention==
==Prévention==
Le diagnostic et la prise en charge rapides de la névralgie du trijumeau sont essentiels, car la douleur est intense et peut être débilitante et affecter la qualité de vie. Les patients doivent être informés de la condition, de son évolution attendue et des différentes options thérapeutiques disponibles. Ils doivent également être informés des risques d'un traitement [[anticonvulsivant]] à long terme ainsi que des risques associés aux options chirurgicales. Cela peut aider les patients à prendre une décision éclairée.
Le diagnostic et la prise en charge rapides de la NT sont essentiels, car la douleur est intense et peut être débilitante et affecter la qualité de vie. Les patients doivent être informés de la condition, de son évolution attendue et des différentes options thérapeutiques disponibles. Ils doivent également être informés des risques d'un traitement [[anticonvulsivant]] à long terme ainsi que des risques associés aux options chirurgicales. Cela peut aider les patients à prendre une décision éclairée.
 
==Concepts clés==
 
* La névralgie du trijumeau est une douleur chronique qui se manifeste par une douleur faciale unilatérale.
* La douleur dans la névralgie du trijumeau est généralement décrite comme une douleur aiguë, semblable à un choc électrique ou lancinante et est retrouvée dans la distribution d'une ou plusieurs divisions du nerf trijumeau.
* La majorité des cas de névralgie du trijumeau sont dus à une compression neurovasculaire.
* Bien que la NT soit un diagnostic clinique, une étude de neuroimagerie est recommandée chez tous les patients chez lesquels une NT est cliniquement suspectée afin de différencier la NT classique de la NT secondaire.
* La [[carbamazépine]] est un médicament de première intention dans le traitement de la névralgie du trijumeau.
* La [[décompression microvasculaire]] est l'une des modalités chirurgicales les plus efficaces pour le traitement de la névralgie du trijumeau classique.


== Notes ==
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==Références==
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<references />
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Dernière version du 6 février 2023 à 10:59

Névralgie du trijumeau (NT)
Maladie

Distribution du nerf trijumeau et de ses principales branches
Caractéristiques
Signes Hypoesthésie, Hyperalgésie, Déficit sensitif, Allodynie , Aucun signe clinique , Zones gâchettes, Anomalie de la sensibilité du visage
Symptômes
Paresthésies, Congestion nasale, Rhinorrhée, Injection conjonctivale, Larmoiement, Fourmillements, Engourdissements, Douleur faciale, Ptose, Zones gâchettes, ... [+]
Diagnostic différentiel
Artérite temporale, Céphalée de Horton, Sinusite, Migraine, Névralgie post-herpétique, Tumeur intracrânienne, Sclérose en plaques, Otite moyenne aiguë, Douleur dentaire, Neuropathie du trijumeau, ... [+]
Informations
Terme anglais Trigeminal neuralgia
Autres noms Tic douloureux
Wikidata ID Q1132120
Spécialités Neurologie, Neurochirurgie, Médecine d'urgence, Médecine familiale


La névralgie du trijumeau (NT), également connue sous le nom de tic douloureux, est une maladie chronique caractérisée par de brefs épisodes récurrents de douleurs intenses affectant le nerf trijumeau[1]. Cette affection est presque toujours unilatérale et peut impliquer une ou plusieurs divisions du nerf trijumeau.[2]

Épidémiologie

La NT affecte annuellement 4 à 13 personnes sur 100 000. Les femmes sont plus fréquemment touchées que les hommes, avec un rapport de prévalence homme-femme variant de 1 à 1,5 à 1 à 1,7. La prévalence à vie est estimée à environ 0,16 % à 0,3 %.[3][1] La prévalence de NT chez les patients atteints de sclérose en plaques est comprise entre 1 et 6,3 %.

La plupart des cas surviennent après 50 ans; certains cas sont observés au cours des deuxième et troisième décennies et sont très rarement observés chez les enfants.[4] Le développement d'une NT chez un jeune devrait augmenter le niveau de suspicion pour une sclérose en plaques sous-jacente.

Étiologies

La NT est déclenchée par la compression du nerf trijumeau dans son trajet, la plupart du temps retrouvée au niveau de la racine du nerf à quelques millimètres de son entrée dans la protubérance.[5] Cette compression peut être causée par [1]:

Classification

La NT peut être classifiée en :[1][2]

  1. la NT primaire
    • la NT classique (secondaire à une compression neurovasculaire)[note 3]
    • la NT idiopathique[note 4]
  2. la NT secondaire (secondaire à une pathologie qui n'est pas une compression neurovasculaire)[note 5].

Physiopathologie

Compression du nerf trijumeau par l'artère cérébelleuse supérieure. Image obtenue à partir d'une vue microscopique lors d'une décompression microvasculaire.

Le nerf trijumeau exerce une fonction sensitive au niveau du visage ainsi que d'une fonction sensitive et motrice des muscles de la mastication. Ce dernier origine de la protubérance et se dirige vers la périphérie en se divisant en trois branches principales[1][7] :

  • le nerf ophtalmique (V1) qui innerve l'œil, la paupière supérieure et le front
  • le nerf maxillaire (V2) qui innerve la paupière inférieure, la joue, la narine, la lèvre supérieure et la gencive supérieure
  • le nerf mandibulaire (V3) qui innerve la lèvre inférieure, la gencive inférieure, la mâchoire et les muscles de la mastication.

La plupart des cas de NT sont dus à une compression du nerf trijumeau. On pense que la NT est liée à la démyélinisation nerveuse se produisant autour du site de compression. Le mécanisme qui fait en sorte que la démyélinisation conduit aux symptômes de NT n'est pas connu. On pense qu'elle est dûe à la génération d'impulsions ectopiques créée par la lésion démyélinisée, provoquant ainsi une transmission éphaptique.[8] Le lien éphaptique entre les fibres impliquées dans la génération de la douleur et les fibres médiant le toucher léger pourrait expliquer la précipitation de douleurs de type choc électrique dans la zone de déclenchement faciale par une stimulation tactile légère.[1]

Un épisode déclenché suivi de périodes réfractaires et d'un stimulus unique entraînant des sensations douloureuses indique le rôle possible du mécanisme central de la douleur dans la NT. Une matière grise altérée dans le cortex sensoriel et le cortex moteur a également été décrite.

Des études radiologiques et anatomopathologiques ont démontré la proximité de la racine du nerf trijumeau avec des vaisseaux sanguins. Le vaisseau le plus impliqué est l'artère cérébelleuse supérieure.[9] Cette hypothèse est encore renforcée par le soulagement des symptômes suite à des interventions chirurgicales pour séparer les vaisseaux incriminés du nerf, soit la décompression microvasculaire.[1]

Selon l'hypothèse de biorésonance, lorsque la fréquence de vibration du nerf trijumeau et les structures environnantes se rapprochent les unes des autres, les fibres du nerf trijumeau sont endommagées, entraînant une transmission anormale de l'influx, entraînant ainsi une douleur faciale.

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont[1][10] :

Questionnaire

Chez les patients plus jeunes présentant des symptômes de NT, des symptômes tels que de la faiblesse focale, des changements visuels, des étourdissements et de l'ataxie doivent être recherchés afin d'évoquer la possibilité de conditions neurologiques comme la sclérose en plaques.

La NT se présente habituellement par une douleur faciale suivant la distribution d'une ou plusieurs des branches du nerf trijumeau et ayant les caractéristiques suivantes [1][2][11]:

Examen clinique

À l'examen physique, on retrouve généralement les éléments suivants [1]:

Examens paracliniques

Aucun examen paraclinique n'est nécessaire au diagnostic de la NT, puisque celui-ci est un diagnostic clinique devant respecter certains critères (voir la section ci-dessous).

Toutefois, lorsque la NT est cliniquement suspectée ou diagnostiquée, il est recommandé de procéder à des examens paracliniques afin de trouver l'étiologie de la NT.[14]

Examens paracliniques dans la NT[1][15][14]
Examen paraclinique Commentaire
IRM cérébrale
  • L'IRM permet de distinguer la NT classique, secondaire et idiopathique.
  • L'IRM du cerveau est préférée à la tomodensitométrie cérébrale, car l'IRM aide également à évaluer la présence d'une pathologie intracrânienne secondaire pouvant causer la névralgie du trijumeau, tels que :
  • Séquences T2 3D à haute résolution spatiale (FIESTA, DRIVE, CISS)
    • Séquence additionnelle permettant la différenciation entre le liquide cérébrospinal (LCS) et les vaisseaux cérébraux. Toutefois, ne permet pas de différencier adéquatement les artères des veines, le système vasculaire des nerfs ou même le parenchyme cérébral.
  • Séquence TOF-MRA 3D
    • Séquence additionnelle permettant d'identifier les artères en hypersignal en contraste du LCS en hyposignal. Permet également de visualiser difficilement les nerfs dû à leur signal intermédiaire. Toutefois, les veines ne sont pas visibles dû à leur faible débit.
  • Séquence T1-Gadolinium 3D
    • Séquence additionnelle permettant de différencier les nerf du LCS et de bien visualiser les artères et les veines en hypersignal.
TDM cérébrale
  • Inutile. Ne pas prescrire.
Tests neurophysiologiques
  • Si l'IRM cérébrale est contre-indiquée ou indisponible, la deuxième ligne d'investigation sont les tests neurophysiologiques afin de distinguer une NT primaire d'une NT secondaire.
  • Test des réflexes trigéminés
    • Ce test consiste à stimuler électriquement une division du trijumeau et mesurer la réponse avec un appareil EMG.
    • Généralement, les réflexes du masseter, du nerf mentonnier et lingual seront anormaux.
    • Pour distinguer entre une NT classique/secondaire, ce test a une sensibilité de 88 % et une spécificité de 94 %.[14]
  • Potentiels évoqués
    • Ce test a une sensibilité de 84 % et une spécificité de 52 % pour distinguer une NT primaire d'une NT secondaire.

Diagnostic

La NT est un diagnostic clinique devant respecter les critères suivants[2][16] :

  1. une douleur faciale unilatérale paroxystique récurrente dans la distribution d'une ou plusieurs divisions du nerf trijumeau sans irradiation au-delà du territoire du nerf trijumeau ; la douleur comporte les caractéristiques suivantes :
    1. la douleur est d'une durée d'une fraction de seconde à deux minutes
    2. la douleur est sévère
    3. la douleur est de type choc électrique, coup de feu, coup de couteau ou coupant
  2. précipité par des stimuli inoffensifs dans la distribution du trijumeau affecté
  3. la céphalée n'est pas mieux expliqué par un autre diagnostic.

Diagnostic différentiel

Le développement d'une NT chez un jeune devrait augmenter le niveau de suspicion pour une sclérose en plaques sous-jacente.

Le diagnostic différentiel de la NT est :[1][17]

Traitement

Les options de prise en charge des patients atteints de NT dépendent de divers facteurs, notamment l'âge, l'état de santé général, la gravité de la maladie et la cause sous-jacente. La décision doit être prise après une discussion approfondie avec le patient et les autres professionnels de la santé impliqués dans les soins du patient.[1]

Traitement pharmacologique

Le traitement de première ligne pour les patients atteints de NT est le traitement pharmacologique. Les patients atteints de la NT classique ou idiopathique répondent habituellement bien au traitement de première ligne comparativement aux patients atteints de NT secondaire, mais ces derniers peuvent également bien répondre à la pharmacothérapie. Cependant, il est recommandé de traiter la lésion ou la maladie sous-jacente, si possible.[1]

Agents pharmacologiques dans le traitement de la NT[1][18]
Médicament Dosage Explications
Première ligne carbamazépine
  • 200-400 mg PO DIE (en 2 ou 4 doses/jour) initialement[18]
  • Maximum : 1200 mg PO DIE (en 2 ou 4 doses/jour)
oxcarbamazépine
  • 150 ou 300 mg PO BID initialement[18]
  • Maximum : 900 mg PO BID (total de 1800 mg DIE)
  • Médicament anticonvulsivant
  • De plus en plus utilisé lorsque les patients ne répondent pas ou ne tolèrent plus la carbamazépine
  • Doit être évité chez les patients porteurs de l'allèle HLA-B*15:02
  • Effets secondaires possibles : diplopie, étourdissements ou hyponatrémie
  • Un ECG est nécessaire avant de débuter cet agent, car contre-indiqué en présence d'un bloc auriculoventriculaire[8].
Deuxième ligne baclofène
lamotrigine
  • 100-400 mg PO DIE (en 1 ou 2 doses/jour)[18]
  • Médicament anticonvulsivant
gabapentine
  • 100-300 mg PO DIE à TID initialement[18]
  • Maximum : 1800 mg par jour
  • Médicament anticonvulsivant
prégabalin
  • 150-600 mg PO DIE[18]
  • Médicament anticonvulsivant
levetiracetam
  • 1000-4000 mg PO DIE[18]
  • Médicament anticonvulsivant
injection de toxine botulinique[18] -
  • Peut être utile chez les patients d'âge moyen ou âgés qui sont réfractaires au traitement médical ou qui ne peuvent pas le tolérer en raison des effets secondaires
Thérapie aiguë fosphénitoïne
  • Bolus de 15-20 mg/kg IV[18]
  • Médicament anticonvulsivant
  • Thérapie aiguë
lidocaïne
  • Bolus de 5 mg/kg IV[18]
Autres Nouveaux agents présentement étudiés -

Traitement chirurgical

Le traitement chirurgical est indiqué chez les patients réfractaires au traitement pharmacologique.[1]

Les modalités chirurgicales peuvent être subdivisées en deux grandes catégories, soit ablatives ou non ablatives, et peuvent intervenir à trois niveaux distincts sur le nerf trijumeau, soit à la fosse postérieure, au niveau du ganglion de Gasser ou en périphérie du nerf trijumeau.[19]

Interventions chirurgicales dans le traitement de la NT
Interventions Explications
Décompression microvasculaire
  • Procédure : craniotomie et exploration de la fosse postérieure pour identifier et déplacer le vaisseau sanguin qui comprime la racine du nerf trijumeau à son entrée dans la protubérance. Un coussin souple est ensuite inséré entre le nerf et le vaisseau pour permettre au nerf de récupérer, ce qui finit par soulager la douleur
  • Traitement le plus efficace et le plus couramment utilisé pour la NT classique secondaire à une compression neurovasculaire.[1][20][21] Chez certains patients, cette procédure peut entraîner un soulagement durable pendant plus de 10 ans.
  • Bien que ce soit la procédure la plus efficace, c'est aussi la plus invasive. Les complications possibles sont : diminution de l'audition, hématome cérébelleux, fuites de LCR, infarctus cérébral et/ou faiblesse faciale.
Radiochirurgie
  • Utilisation d'instruments de radiochirurgie tels que le Gamma Knife ou le Cyber Knife[22][23][24]
  • Procédure non invasive dans laquelle une dose hautement concentrée de rayonnement ionisant est administrée à une cible précise au niveau de la racine du nerf trijumeau. Le rayonnement crée une lésion près de la racine nerveuse, interrompant ainsi la transmission des signaux de douleur au cerveau
  • La formation de la lésion peut être lente et, par conséquent, le soulagement de la douleur à l'aide de cette procédure est retardé de plusieurs semaines ou mois
  • Puisqu'il s'agit d'une procédure non invasive, elle peut être répétée chez les patients qui présentent une récidive de la douleur
  • Complications possibles : perte sensorielle faciale ou paresthésies
Thermocoagulation par radiofréquence
Rhizotomie chimique (glycérolyse)
  • Procédure : Injection de glycérol chimique dans le nerf trijumeau au niveau du ganglion de Gasser afin d'endommager les fibres nerveuses[25][26]
  • Complications possibles : dysesthésie postopératoire, engourdissement cornéen, pouvant mener à la kératite neurotrophique, perte sensorielle dans la distribution du nerf trijumeau et anesthésie douloureuse
Compression mécanique par ballonnet
  • Procédure : Insertion d'un petit ballon au point de localisation des fibres nerveuses dans le ganglion de Gasser. Ce ballon, lors du gonflage, endommage mécaniquement les fibres nerveuses.[25][26]
  • Complications possibles : dysesthésie postopératoire, engourdissement cornéen, pouvant mener à la kératite neurotrophique, perte sensorielle dans la distribution du nerf trijumeau et anesthésie douloureuse
Neurectomie périphérique
  • Peut être réalisée sur les branches périphériques du nerf trijumeau, soit les nerfs supraorbitaire, infraorbitaire, lingual et alvéolaire.[27] 
  • Méthodes de neurectomie : injection d'alcool, incision et avulsion du nerf, cryothérapie ou lésion par radiofréquence.
  • Comporte moins d'effets secondaires et bien toléré par les patients, mais souvent moins efficace au long terme et présente un haut taux de récidive.[19]

Complications

Les complications possibles de la NT sont :[1]

  • des complications psychosociaux, soit :
  • des complications reliées aux traitements, soit :
    • les effets indésirables des traitements pharmacologiques, notamment des médicaments anticonvulsivants
    • les risques chirurgicaux reliés aux différents traitements chirurgicaux tels que la décompression microvasculaire ou les interventions neurochirurgicales percutanées :
      • un engourdissement facial permanent du côté affecté
      • une anesthésie cornéenne[note 18]
      • une faiblesse de la mâchoire
      • l'anesthésie douloureuse qui est observée chez quelques patients[note 19].

Évolution

La NT n'est pas une maladie potentiellement mortelle. Cependant, elle peut entraîner des douleurs à vie et peut être invalidante. L'évolution de la NT est variable. Certains patients peuvent avoir des épisodes qui durent des semaines ou des mois, suivis d'intervalles sans douleur. Certains patients ont une douleur faciale de fond persistante en même temps que la NT. Chez certains patients, les crises de douleur s'aggravent avec le temps, avec des intervalles sans douleur moins nombreux et plus courts avant qu'elles ne se reproduisent. De plus, les médicaments peuvent perdre de leur efficacité avec le temps. Un diagnostic correct et une prise en charge appropriée peuvent être bénéfiques pour les patients et conduire à un bon pronostic.

Prévention

Le diagnostic et la prise en charge rapides de la NT sont essentiels, car la douleur est intense et peut être débilitante et affecter la qualité de vie. Les patients doivent être informés de la condition, de son évolution attendue et des différentes options thérapeutiques disponibles. Ils doivent également être informés des risques d'un traitement anticonvulsivant à long terme ainsi que des risques associés aux options chirurgicales. Cela peut aider les patients à prendre une décision éclairée.?

Notes

  1. Le vaisseau sanguin, principalement impliqué dans environ 75 % à 80 % des cas, est l'artère cérébelleuse supérieure. Les autres vaisseaux sanguins connus pour causer la NT comprennent l'artère cérébelleuse antéro-inférieure, l'artère vertébrale et la veine pétreuse.
  2. La NT est secondaire à la démyélinisation du noyau du nerf trijumeau par la sclérose en plaques.
  3. Nécessite la démonstration de la compression sur une IRM cérébrale ou lors de la chirurgie de décompression neurovasculaire, avec des modifications morphologiques associées de la racine du nerf trijumeau.
  4. Lorsque la cause est inconnue. Aucune anomalie n'est observée à l'IRM cérébrale ou aux tests électrophysiologiques.
  5. Étiologie : autre cause de compression, telle qu'une tumeur de l'angle ponto-cérébelleux, une plaque démyélinisante retrouvée en sclérose en plaques, une malformation artérioveineuse, etc. Les patients de moins de 40 ans présentant des symptômes bilatéraux et/ou une perte sensorielle à l'examen physique présentent un risque plus élevé de névralgie secondaire du trijumeau.
  6. La stimulation tactile de ces zones, soit les régions nasales et péribuccales, déclenche la douleur. La présence de ces zones gâchettes ne sont pas toujours présentes, mais si elles le sont, elles sont pathognomoniques pour la NT.
  7. Il s'agit généralement d'une douleur continue et intrabuccale, qui peut être sourde ou lancinante. Des anomalies sont généralement décelées à l'examen buccal si la douleur est d'origine dentaire. Douleur augmentée aux aliments froids/chauds et à la mastication.
  8. Elles se présentent sous la forme de crises soudaines et brèves de douleur unilatérale dans les régions orbitaire, périorbitaire et temporale. Des symptômes autonomes homolatéraux les accompagnent également.
  9. Douleur persistante, peut être associée à une perte sensorielle.
  10. Douleur persistante à la mâchoire. Une sensibilité localisée et des anomalies de la mâchoire peuvent être démontrées.
  11. Douleur à la langue, à la bouche ou à la gorge. Pire à la mastication, en parlant et en avalant.
  12. La douleur dure plus longtemps. Symptômes du système nerveux autonome prédominant. Douleur orbitraire ou supraorbitraire.
  13. Douleur persistante associée à de la rhinorrhée/congestion.
  14. Céphalée persistante avec douleur temporale. Claudication de la mâchoire. Bilatérale.
  15. Rechercher d'autres anomalies à l'examen physique en dehors du visage. Céphalée matinale. No/Vo.
  16. Après un épisode de zona. Implique souvent la première division du nerf trijumeau et la douleur est généralement continue.
  17. La céphalée ne se compte pas en secondes/minutes, mais plus souvent en heures. Photophobie/phonophobie. Histoire familiale.
  18. Peut mener à la kératite neurotrophique
  19. Il s'agit d'une dysesthésie faciale réfractaire, qui peut être plus invalidante que la NT originale.

Références

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