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{{Information programme d'exercices
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| spécialités = Kinésiologie, Cardiologie, Médecine familiale, Médecine interne
| systèmes = Cardiovasculaire
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Cette page vise à décrire les effets bénéfiques de l’activité physique (AP) sur la prévention et la gestion de l’hypertension artérielle (HTA).
Cette page vise à décrire les effets bénéfiques de l’activité physique (AP) sur la prévention et la gestion de l’hypertension artérielle (HTA).
Le diagnostic de l’HTA est établi chez un individu présentant des valeurs de tension artérielle systolique (TAS) et diastolique (TAD), respectivement ≥140 mmHg et ≥ 90 mmHg, sur plus de deux jours distincts, selon une prise standardisée.<ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Walter R.|nom1=Thompson|titre=ACSM's clinical exercise physiology|date=2019|isbn=978-1-4963-8780-6|isbn2=1-4963-8780-5|oclc=1055569278|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1055569278|consulté le=2022-02-20}}</ref> Selon l'ACC/AHA (2017), l’HTA devrait être diagnostiquée pour des valeurs supérieures à 130/80mmHg<ref>{{Citation d'un lien web|titre=New ACC/AHA High Blood Pressure Guidelines Lower Definition of Hypertension|url=https://www.acc.org/latest-in-cardiology/articles/2017/11/08/11/47/http%3a%2f%2fwww.acc.org%2flatest-in-cardiology%2farticles%2f2017%2f11%2f08%2f11%2f47%2fmon-5pm-bp-guideline-aha-2017|site=American College of Cardiology|consulté le=2022-02-20}}</ref>.
== Contexte ==
== Contexte ==
L’HTA représente un fléau pour la santé mondiale puisqu’elle est responsable de 9,4 millions de décès chaque année<sup>15</sup>, en plus d’être reliée à 13,9 milliards de dollars en coûts de santé annuels au Canada.<sup>18</sup> En effet, cette pathologie affecte plus d'un adulte sur trois et serait la cause de 50% des décès reliés aux maladies cardiovasculaires (MCV), dont l’accident vasculaire cérébral (AVC)<sup>15</sup>. Le diagnostic de l’HTA est établi chez un individu présentant des valeurs de tension artérielle systolique (TAS) et diastolique (TAD), respectivement ≥140 mmHg et ≥ 90 mmHg, sur plus de deux jours distincts, selon une prise standardisée.<sup>3</sup> Cependant, selon le consensus de 2017 entre l’American Heart Association (AHA) et l’American College of Cardiology (ACC), l’HTA devrait être diagnostiquée pour des valeurs supérieures à 130/80mmHg<sup>2</sup>. Par ailleurs, l’algorithme de traitement de l’HTA repose de prime abord sur la gestion des habitudes de vie, dont l’AP et de second abord sur la pharmacothérapie.<sup>5</sup> En effet, puisque la sédentarité constitue l’un des facteurs de risque de l’HTA, il a été démontré que l’AP présentait des effets bénéfiques sur la gestion de la maladie et la prévention l’apparition de celle-ci. Le présent texte traitera donc des effets de l’AP sur la gestion de l’HTA à court et à long terme, les contre-indications à l’AP, les considérations particulières, ainsi que les lignes directrices de recommandations en matière d’AP.  
L’HTA représente un fléau pour la santé mondiale puisqu’elle est responsable de 9,4 millions de décès chaque année<ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=en|titre=Noncommunicable diseases: Hypertension|url=https://www.who.int/news-room/questions-and-answers/item/noncommunicable-diseases-hypertension|site=www.who.int|consulté le=2022-02-20}}</ref>, en plus d’être reliée à 13,9 milliards de dollars en coûts de santé annuels au Canada.<ref>{{Citation d'un lien web|nom1=Gouvernement du Canada|prénom1=Statistique Canada|titre=Tension artérielle et hypertension|url=https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-003-x/2019002/article/00002-fra.htm|site=www150.statcan.gc.ca|date=2019-02-20|consulté le=2022-02-20}}</ref> En effet, cette pathologie affecte plus d'un adulte sur trois et serait la cause de 50% des décès reliés aux maladies cardiovasculaires (MCV), dont l’accident vasculaire cérébral (AVC)<ref name=":0" />. Environ la moitié des sujets atteints d’HTA présentent des facteurs de risque de MCV (insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde ou une mort cardiaque subite).<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Thomas|nom1=Unger|prénom2=Claudio|nom2=Borghi|prénom3=Fadi|nom3=Charchar|prénom4=Nadia A.|nom4=Khan|titre=2020 International Society of Hypertension Global Hypertension Practice Guidelines|périodique=Hypertension|volume=75|numéro=6|date=2020-06|issn=0194-911X|issn2=1524-4563|doi=10.1161/HYPERTENSIONAHA.120.15026|lire en ligne=https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/HYPERTENSIONAHA.120.15026|consulté le=2022-02-20|pages=1334–1357}}</ref> De plus, cette pathologie peut engendrer de l’insuffisance rénale ou un accident vasculaire cérébral (AVC). En effet, l’HTA constitue le facteur le plus puissant d’incidence d’AVC.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-CA|titre=Hypertension artérielle - Troubles cardiaques et vasculaires|url=https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/troubles-cardiaques-et-vasculaires/%20hypertension-art%C3%A9rielle/hypertension-art%C3%A9rielle|site=Manuels MSD pour le grand public|consulté le=2022-02-20}}</ref>
 
La relation entre la TA et le risque d’AVC et d'autres événements cardiovasculaires augmente de manière continue au-delà d’une TAS > 115 mm Hg. En effet, à partir de cette TAS, chaque augmentation de 20 mmHg de la TAS double le risque de tels événements.<ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Alexandra S.|nom1=Ghadieh|prénom2=Basem|nom2=Saab|titre=Evidence for exercise training in  the management of hypertension in adults|périodique=Canadian Family Physician Medecin De Famille Canadien|volume=61|numéro=3|date=2015-03|issn=1715-5258|pmid=25927108|pmcid=4369613|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25927108|consulté le=2022-02-20|pages=233–239}}</ref> 
 
Les lignes directrices nationales et internationales sur le traitement de la prévention primaire et secondaire de l’HTA recommandent d’abord la modification d’habitudes de vie comme traitement de première ligne avant le traitement pharmacologique.<ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Veronique A.|nom1=Cornelissen|prénom2=Neil A.|nom2=Smart|titre=Exercise Training for Blood Pressure: A Systematic Review and Meta‐analysis|périodique=Journal of the American Heart Association|volume=2|numéro=1|date=2013-01-23|issn=2047-9980|issn2=2047-9980|pmid=23525435|pmcid=PMC3603230|doi=10.1161/JAHA.112.004473|lire en ligne=https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/JAHA.112.004473|consulté le=2022-02-20}}</ref> En effet, puisque la sédentarité constitue l’un des facteurs de risque de l’HTA, il a été démontré que l’AP présentait des effets bénéfiques sur la gestion de la maladie et la prévention l’apparition de celle-ci.
 
Les facteurs de risques influençant l’HTA sont le tabagisme, une consommation de sel et d’alcool élevée, le surpoids/obésité et la sédentarité.<ref name=":1" /> 
 
L’accumulation de tissus adipeux au niveau viscéral (CT ˃ 102 cm ♂, CT ˃88 cm ♀) est liée à l'hyperactivité sympathique, au dysfonctionnement endothélial, à la rigidité artérielle, et à l’inflammation pouvant mener à l’HTA.<ref name=":1" /> 


== Indications ==
== Indications ==
# Les lignes directrices nationales et internationales sur le traitement de la prévention primaire et secondaire de l’HTA recommandent d’abord la modification d’habitudes de vie comme traitement de première ligne avant le traitement pharmacologique.<sup>5</sup>
L'activité physique est recommandée chez tous les patients {{Indication|nom=Hypertension artérielle|affichage=hypertendus}}.
# Les facteurs de risques influençant l’HTA sont : le tabagisme, une consommation de sel et d’alcool élevée, le surpoids/obésité ou encore la sédentarité.<sup>3</sup>
# L’accumulation de tissus adipeux au niveau viscéral (CT ˃ 102 cm ♂, CT ˃88 cm ♀) est liée à l'hyperactivité sympathique, au dysfonctionnement endothélial, à la rigidité artérielle, et à l’inflammation pouvant mener à l’HTA.<sup>3</sup>
# La perte de poids est donc également une cible de traitement, par une approche multidisciplinaire qui comprend l’éducation alimentaire, l’AP accrue et l’intervention comportementale.<sup>8-9</sup>
# Selon les Guidelines actuels, 30-60 min à raison de 4-7 jours /semaine d’exercice aérobie d’intensité modérée sont recommandées chez les sujets hypertendus et non-hypertendus, afin de réduire la TA et prévenir l’apparition de l’HTA respectivement ou d’améliorer le traitement antihypertenseur.<sup>8-9</sup>


== Contre-indications ==
== Contre-indications ==
* Les individus présentant de l’HTA non contrôlée (TA repos ≥ 140 mmHg/ ≥ 90mmHg) devraient avoir recours à une consultation médicale, avant d’entamer une pratique d’AP ou un test d’évaluation de la condition physique.
* Les individus présentant une HTA de stade 2 (TA ≥ 160 mmHg/ ≥ 100mmHg) ou avec une maladie au niveau d’un organe spécifique nécessite une évaluation médicale avant toute pratique d’AP.
=== Absolues ===
=== Absolues ===
# Progression et détérioration de la tolérance à l’effort ou dyspnée au repos ou à l’exercice dans les 3-5 jours précédents
Les contre-indications absolues sont :
# Ischémie significative à faible effort (< 2METS ou 50 Watts)
* l’{{Contre-indication|nom=Hypertension artérielle|relative=0|affichage=HTA non contrôlée|autre=non contrôlée}} (TA repos ≥ 140 mmHg/ ≥ 90mmHg) devraient consulter un médecin avant d’entamer une pratique d’AP ou un test d’évaluation de la condition physique
# Diabète non contrôlé
* l'{{Contre-indication|nom=Hypertension artérielle|relative=0|affichage=HTA de stade 2|autre=stade 2}} (TA ≥ 160 mmHg/ ≥ 100mmHg) ou avec une maladie au niveau d’un organe spécifique nécessite une évaluation médicale avant toute pratique d’AP
# Maladie aiguë ou fièvre
* la progression et {{Contre-indication|nom=détérioration de la tolérance à l’effort|relative=0}}
# Embolie récente
* la {{Contre-indication|nom=Dyspnée (symptôme)|relative=0|affichage=dyspnée au repos|temps=dans les 3-5 jours précédents|provocation=au repos}} ou {{Contre-indication|nom=Dyspnée (symptôme)|relative=0|affichage=à l’exercice dans les 3-5 jours précédents|temps=dans les 3-5 jours précédents|provocation=à l’exercice}}
# Thrombophlébite
* l'{{Contre-indication|nom=MCAS|relative=0|quantité=< 2 METS|affichage=MCAS (< 2 METS}} ou {{Contre-indication|nom=MCAS|relative=0|quantité=< 50 Watts|affichage=< 50 Watts}})
# Péricardite ou myocardite active
* le {{Contre-indication|nom=Diabète sucré|relative=0|autre=non contrôlé|affichage=diabète sucré non contrôlé}}
# Sténose aortique sévère
* une maladie aiguë ou {{Contre-indication|nom=fièvre|relative=0}}
# Insuffisance valvulaire nécessitant une chirurgie
* l'{{Contre-indication|nom=Embolie pulmonaire|relative=0|temps=récente|affichage=embolie pulmonaire récente}}
# Infarctus dans les 3 semaines précédentes
* la {{Contre-indication|nom=Thrombophlébite|relative=0|temps=récente|affichage=thrombophlébite récente}}
# Nouvel épisode de fibrillation auriculaire
* la {{Contre-indication|nom=Péricardite aiguë|relative=0|affichage=péricardite aiguë}} ou une {{Contre-indication|nom=myocardite aiguë|relative=0|affichage=myocardite aiguë}}
* la {{Contre-indication|nom=Sténose aortique|relative=0|affichage=sténose aortique sévère|quantité=sévère}} ou une {{Contre-indication|nom=valvulopathie|relative=0|affichage=valvulopathie nécessitant une chirurgie|autre=nécessitant une chirurgie}}
* l'{{Contre-indication|nom=Infarctus du myocarde|relative=0|temps=dans les 3 semaines précédentes|affichage=Infarctus du myocarde dans les 3 semaines précédentes}}
* la {{Contre-indication|nom=Fibrillation auriculaire|relative=0|temps=de novo|affichage=fibrillation auriculaire de novo}}
=== Relatives===
=== Relatives===
# ≥ 1,8 kg d’augmentation du poids dans les 1-3 jours antérieurs
Les contre-indications relatives sont :
# Traitement à la dobutamine par intermittence ou en continu
* un {{Contre-indication|nom=gain pondéral|relative=1|quantité=≥ 1,8 kg|temps=dans les 1-3 jours précédents|affichage=gain pondéral (≥ 1,8 kg dans les 1-3 jours précédents)}}
# Diminution de la TA à l’effort
* un traitement à la {{Contre-indication|nom=dobutamine|relative=1}} par intermittence ou en continu
# Classe IV (New York Heart Association (NYHA) )
* l'{{Contre-indication|nom=hypotension artérielle|relative=1|provocation=à l'effort|affichage=hypotension artérielle à l'effort}}
# Arythmies ventriculaires au repos ou apparaissant à l’effort
* une {{Contre-indication|nom=Dyspnée (symptôme)|relative=1|quantité=NYHA IV|affichage=dyspnée classe NYHA IV}}
# FC ≥ 100 bpm en décubitus dorsal <sup>1</sup>
* des {{Contre-indication|nom=Arythmies ventriculaires|relative=1}} au repos ou apparaissant à l’effort
* une {{Contre-indication|nom=Tachycardie (signe clinique)|relative=1|provocation=décubitus dorsal|affichage=tachycardie en décubitus dorsal}}.


== Prescription recommandée ==
== Prescription recommandée ==
Selon l’American College of Sport Medicine (ACSM)<sup>3</sup>, les sujets présentant de l’HTA devraient effectuer les trois types d’activité physique, soit l’aérobie, la musculation et la flexibilité.  
Selon l’''American College of Sport Medicine'', les patients présentant de l’HTA devraient effectuer les trois types d’activité physique, soit l’aérobie, la musculation et la flexibilité.<ref name=":1" />
* En ce qui a trait à l’'''exercice en aérobie''', 5 à 7 séances de plus de 30 min (ou fractionnées par tranches de 10 min) d’intensité modérée (40-59% du VO2peak ou FCR) sont suggérées. Les activités nécessitant les grandes masses musculaires, telles que la marche, le vélo ou encore la natation, constituent des activités de choix pour ce type d’activité.  
* En ce qui a trait à l’'''exercice en aérobie''', 5 à 7 séances de plus de 30 min (ou fractionnées par tranches de 10 min) d’intensité modérée (40-59% du VO2peak ou FCR) sont suggérées. Les activités nécessitant les grandes masses musculaires, telles que la marche, le vélo ou encore la natation, constituent des activités de choix pour ce type d’activité.  
* En ce qui concerne les '''exercices musculaires''', ceux-ci sont recommandés d’être effectués 2 à 3 fois par semaine par l’utilisation d’appareils musculaires, de poids libres ou encore avec le poids du corps. L’ACSM recommande d’effectuer 2 à 4 séries de 8 à 12 répétitions pour chacun des groupes musculaires, à raison de 40-50% de1-RM, pour la population âgée ou novice, et de 60-70% de 1-RM (progression jusqu’à 80%), pour une population générale.  
* En ce qui concerne les '''exercices musculaires''', ceux-ci sont recommandés d’être effectués 2 à 3 fois par semaine par l’utilisation d’appareils musculaires, de poids libres ou encore avec le poids du corps. L’ACSM recommande d’effectuer 2 à 4 séries de 8 à 12 répétitions pour chacun des groupes musculaires, à raison de 40-50% de 1-RM, pour la population âgée ou novice, et de 60-70% de 1-RM (progression jusqu’à 80%), pour une population générale.
* Pour la composante de '''flexibilité''', les étirements statiques, dynamiques et/ou par facilitation neuromusculaire proprioceptive (FNP) sont conseillés 2 à 3 fois par semaine, incluant 2 à 4 séries d’étirements étant maintenus durant 10-30 secondes.<sup>3</sup>
* Pour la composante de '''flexibilité''', les étirements statiques, dynamiques et/ou par facilitation neuromusculaire proprioceptive (FNP) sont conseillés 2 à 3 fois par semaine, incluant 2 à 4 séries d’étirements étant maintenus durant 10-30 secondes.
La perte de poids est une cible de traitement, par une approche multidisciplinaire qui comprend l’éducation alimentaire, l’AP accrue et l’intervention comportementale.<ref name=":3">{{Citation d'un lien web|langue=en-US|titre=VI. Health behaviour management {{!}} Hypertension Canada Guidelines|url=https://guidelines.hypertension.ca/prevention-treatment/health-behaviour-management/|consulté le=2022-02-20}}</ref><ref name=":4">{{Citation d'un lien web|langue=en-US|titre=Prevention & Treatment {{!}} Hypertension Canada Guidelines|url=https://guidelines.hypertension.ca/prevention-treatment/|consulté le=2022-02-20}}</ref>


== Complications ==
== Complications ==
# Environ la moitié des sujets atteints d’HTA présentent des facteurs de risque de MCV (insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde ou une mort cardiaque subite).<sup>10</sup> De plus, cette pathologie peut engendrer de l’insuffisance rénale ou un accident vasculaire cérébral (AVC). En effet, l’HTA constitue le facteur le plus puissant d’incidence d’AVC.<sup>14</sup>
Les principales complications en lien avec l'activité physique chez les patients hypertendus sont :
# La relation entre la TA et le risque d’AVC et d'autres événements cardiovasculaires augmente de manière continue au-delà d’une TAS > 115 mm Hg. En effet, à partir de cette TAS, chaque augmentation de 20 mmHg de la TAS double le risque de tels événements.<sup>7</sup>
 
# D’autre part, l'AP réduit le risque de progression des maladies cardiovasculaires (MCV) chez les individus atteints d'HTA. Certains auteurs ont d’ailleurs estimé une diminution du risque de maladie coronariennes de 4 à 22% et d’AVC de 6 % à 41 %.<sup>16</sup>
* la {{Complication|nom=crise hypertensive}}
* l'{{Complication|nom=insuffisance cardiaque aiguë}}
* l'{{Complication|nom=angine}}
* l'{{Complication|nom=infarctus du myocarde}}
* l'{{Complication|nom=ophtalmopathie hypertensive}}
* le {{Complication|nom=syndrome d'encéphalopathie postérieur réversible}}
* l'{{Complication|nom=hypotension orthostatique}}
* l'{{Complication|nom=épisode vasovagal}}
* la {{Complication|nom=chute}}.


== Suivi ==
== Suivi ==
L’exercice à intensité vigoureuse pour les individus présentant de l’HTA avec un risque modéré à élevé de complications cardiaques devraient être médicalement supervisés jusqu’à ce que la sécurité de l’activité ait été établie. D’autre part, les bêta-bloqueurs et les diurétiques pourraient affecter la fonction thermorégulatrice. De plus, ils pourraient également augmenter les risques d’hypoglycémies, surtout chez la population diabétique traitée par insuline ou sulfonylurées. De surcroît, les Bêta-bloqueurs pourraient également masquer les symptômes de l’hypoglycémie (surtout la tachycardie). De plus, les individus traités par ces molécules présenteront une fréquence cardiaque et une capacité à l’effort diminuées. L’échelle de perception de l’effort pourra alors être utilisée à titre de référence pour quantifier et évaluer l’intensité d’effort. Par ailleurs, la médication hypertensive ( bêta-bloqueurs, bloqueurs de canaux calciques et vasodilatateurs) peuvent mener à une réduction excessive de l’effet hypotenseur suivant l’exercice. Il est donc primordial de favoriser un retour au calme avec le suivi en temps réel de la TA et de la FC, avant l’arrêt de l’exercice.<sup>3</sup> Ces considérations sont donc essentielles au suivi des sujets atteints d’HTA, afin d’assurer une intervention sécuritaire sur le long terme.  
L’exercice à intensité vigoureuse pour les individus présentant de l’HTA avec un risque modéré à élevé de complications cardiaques devraient être médicalement supervisés jusqu’à ce que la sécurité de l’activité ait été établie. D’autre part, les bêta-bloqueurs et les diurétiques pourraient affecter la fonction thermorégulatrice. De plus, ils pourraient également augmenter les risques d’hypoglycémies, surtout chez la population diabétique traitée par insuline ou sulfonylurées. De surcroît, les Bêta-bloqueurs pourraient également masquer les symptômes de l’hypoglycémie (surtout la tachycardie). De plus, les individus traités par ces molécules présenteront une fréquence cardiaque et une capacité à l’effort diminuées. L’échelle de perception de l’effort pourra alors être utilisée à titre de référence pour quantifier et évaluer l’intensité d’effort. Par ailleurs, la médication hypertensive ( bêta-bloqueurs, bloqueurs de canaux calciques et vasodilatateurs) peuvent mener à une réduction excessive de l’effet hypotenseur suivant l’exercice. Il est donc primordial de favoriser un retour au calme avec le suivi en temps réel de la TA et de la FC, avant l’arrêt de l’exercice.<ref name=":1" />
 
Ces considérations sont donc essentielles au suivi des sujets atteints d’HTA, afin d’assurer une intervention sécuritaire sur le long terme.  


== Bénéfices anticipés ==
== Bénéfices anticipés ==
Tout d’abord, Pescatello et al. ont exposé que la réduction de la tension artérielle (TA) suivant l’exercice chez les groupes atteints d’HTA était respectivement 2x et 4-5x plus importante que celle des groupes présentant une TA entre 130-139 mmHg/85-89mmHg et de TA <130 mmHg/<85mmHg.<sup>16-19</sup> Ainsi, l’AP aurait un facteur d’influence plus important sur une TA initialement plus élevée.<sup>16</sup> D’un point de vue clinique, les études épidémiologiques indiquent qu’une diminution de 2 mmHg de la TAS est susceptible de réduire la mortalité associée à l’AVC de 6% et la maladie coronarienne de 4%. Pour la TAD, une réduction de 5 mmHg est susceptible de réduire le risque de ces maladies de 14 et 9% respectivement.<sup>4</sup> L’effet aigu de l’exercice a également un effet hypotenseur demeurant actif pendant approximativement 22 heures.<sup>11</sup> De plus, les personnes physiquement actives présenteraient une meilleure capacité vasodilatatrice post-entrainement que les personnes non-entrainées.<sup>4</sup> La régularité de l’AP est donc la clé pour le maintien d’une TA abaissée. Par ailleurs, les entraînements par intervalles (HIIT) entre 80 et 100% de la FC<sub>peak</sub> engendrerait une diminution de la TA plus importante chez les individus présentant une fonction vasculaire altérée (obésité, HTA, le syndrome métabolique, Db II, maladie coronaire), que les entraînements continus à intensité modérée.<sup>6</sup> Sur cette même lancée, par rapport au diabète, l’hyperinsulinémie et la résistance à l’insuline ont pour effet d’augmenter notamment la viscosité sanguine, la TA et la sur-stimulation du système nerveux sympathique (SNS). Or, l’AP favorise une meilleure compliance endothéliale, notamment en diminuant l’activité du SNS, le glucose sanguin, les niveaux de noradrénaline, la résistance périphérique totale (RPT) et ultimement la TA.<sup>13</sup>  
La réduction de la tension artérielle (TA) suivant l’exercice chez les groupes atteints d’HTA était respectivement 2x et 4-5x plus importante que celle des groupes présentant une TA entre 130-139 mmHg/85-89mmHg et de TA <130 mmHg/<85mmHg.<ref name=":6">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Linda S.|nom1=Pescatello|prénom2=David M.|nom2=Buchner|prénom3=John M.|nom3=Jakicic|prénom4=Kenneth E.|nom4=Powell|titre=Physical Activity to Prevent and Treat Hypertension: A Systematic Review|périodique=Medicine & Science in Sports & Exercise|volume=51|numéro=6|date=2019-06|issn=1530-0315|issn2=0195-9131|doi=10.1249/MSS.0000000000001943|lire en ligne=https://journals.lww.com/00005768-201906000-00026|consulté le=2022-02-20|pages=1314–1323}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Thomas|nom1=Unger|prénom2=Claudio|nom2=Borghi|prénom3=Fadi|nom3=Charchar|prénom4=Nadia A.|nom4=Khan|titre=2020 International Society of Hypertension Global Hypertension Practice Guidelines|périodique=Hypertension|volume=75|numéro=6|date=2020-06|issn=0194-911X|issn2=1524-4563|doi=10.1161/HYPERTENSIONAHA.120.15026|lire en ligne=https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/HYPERTENSIONAHA.120.15026|consulté le=2022-02-20|pages=1334–1357}}</ref> Ainsi, l’AP aurait un facteur d’influence plus important sur une TA initialement plus élevée.<ref name=":6" />  


Enfin, les exercices musculaires engendreraient une augmentation de la biodisponibilité de l’oxyde nitrique, traduisant ainsi une diminution de la RPT et ultimement de la TA.<sup>17</sup> En effet les exercices de résistance dynamique, impliquant des contractions répétées d’un groupe musculaire contre une charge donnée, contribuent à abaisser la TAS et TAD de manière efficace et sécuritaire.<sup>7</sup> Bien que les exercices isométriques, impliquant une contraction statique soutenue d’un groupe musculaire pendant une période donnée, aient été démontrés efficaces pour réduire la TAS et TAD, les preuves de la sécurité et de l'efficacité de ce type d'entraînement sont insuffisantes. En effet, un exercice de résistance mal exécuté, notamment par le blocage de la respiration pendant l'exercice (valsalva), pourrait entraîner une élévation de la TAS et TAD jusqu'à 320 mm Hg/250 mm Hg, au cours d'une seule répétition à charge maximale (1-RM).
L'AP réduit le risque de progression des maladies cardiovasculaires (MCV) chez les individus atteints d'HTA. Certains auteurs ont d’ailleurs estimé une diminution du risque de maladie coronariennes de 4 à 22% et d’AVC de 6 % à 41 %.<ref name=":6" />  


En somme, l’AP engendre différents mécanismes physiologiques permettant de diminuer la TA et favorisant un meilleur pronostic pour la population atteinte d’HTA.<sup>7</sup> <references group="note" />
Une diminution de 2 mmHg de la TAS est susceptible de réduire la mortalité associée à l’AVC de 6% et la maladie coronarienne de 4%. Pour la TAD, une réduction de 5 mmHg est susceptible de réduire le risque de ces maladies de 14 et 9% respectivement.<ref name=":7">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Elizabeth|nom1=Carpio-Rivera|prénom2=José|nom2=Moncada-Jiménez|prénom3=Walter|nom3=Salazar-Rojas|prénom4=Andrea|nom4=Solera-Herrera|titre=Acute Effects of Exercise on Blood Pressure: A Meta-Analytic Investigation|périodique=Arquivos Brasileiros de Cardiologia|date=2016|issn=0066-782X|pmid=27168471|pmcid=PMC4914008|doi=10.5935/abc.20160064|lire en ligne=https://www.scielo.br/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0066-782X2016005013101|consulté le=2022-02-20}}</ref> L’effet aigu de l’exercice a également un effet hypotenseur demeurant actif pendant approximativement 22 heures.<ref>{{Citation d'un lien web|langue=français|titre=Hypertension artérielle : rôle du pharmacien d'officile dans l'adhésion au traitement|url=http://thesesante.ups-tlse.fr/2077/1/2017TOU32097.pdf|site=|date=|consulté le=}}</ref> De plus, les personnes physiquement actives présenteraient une meilleure capacité vasodilatatrice post-entrainement que les personnes non-entrainées.<ref name=":7" /> La régularité de l’AP est donc la clé pour le maintien d'une TA normale.


== Références ==
Par ailleurs, les entraînements par intervalles (HIIT) entre 80 et 100% de la FC<sub>peak</sub> engendrerait une diminution de la TA plus importante chez les individus présentant une fonction vasculaire altérée<ref group="note">Obésité, HTA, le syndrome métabolique, Db II, MCAS</ref> que les entraînements continus à intensité modérée.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Eduardo Caldas|nom1=Costa|prénom2=Jacqueline L.|nom2=Hay|prénom3=Dustin S.|nom3=Kehler|prénom4=Kevin F.|nom4=Boreskie|titre=Effects of High-Intensity Interval Training Versus Moderate-Intensity Continuous Training On Blood Pressure in Adults with Pre- to Established Hypertension: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Trials|périodique=Sports Medicine|volume=48|numéro=9|date=2018-09|issn=0112-1642|issn2=1179-2035|doi=10.1007/s40279-018-0944-y|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/s40279-018-0944-y|consulté le=2022-02-20|pages=2127–2142}}</ref> En ce qui a trait au diabète, l’hyperinsulinémie et la résistance à l’insuline ont pour effet d’augmenter notamment la viscosité sanguine, la TA et la surstimulation du système nerveux sympathique (SNS). Or, l’AP favorise une meilleure compliance endothéliale, notamment en diminuant l’activité du SNS, le glucose sanguin, les niveaux de noradrénaline, la résistance périphérique totale (RPT) et ultimement la TA.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Xuejiao|nom1=Liu|prénom2=Dongdong|nom2=Zhang|prénom3=Yu|nom3=Liu|prénom4=Xizhuo|nom4=Sun|titre=Dose–Response Association Between Physical Activity and Incident Hypertension: A Systematic Review and Meta-Analysis of Cohort Studies|périodique=Hypertension|volume=69|numéro=5|date=2017-05|issn=0194-911X|issn2=1524-4563|doi=10.1161/HYPERTENSIONAHA.116.08994|lire en ligne=https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/HYPERTENSIONAHA.116.08994|consulté le=2022-02-20|pages=813–820}}</ref>
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Enfin, les exercices musculaires engendreraient une augmentation de la biodisponibilité de l’oxyde nitrique, traduisant ainsi une diminution de la RPT et ultimement de la TA.<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Neil A.|nom1=Smart|prénom2=Damien|nom2=Way|prénom3=Debra|nom3=Carlson|prénom4=Philip|nom4=Millar|titre=Effects of isometric resistance training on resting blood pressure: individual participant data meta-analysis|périodique=Journal of Hypertension|volume=37|numéro=10|date=2019-10|issn=0263-6352|pmid=30889048|pmcid=PMC6727950|doi=10.1097/HJH.0000000000002105|lire en ligne=https://journals.lww.com/10.1097/HJH.0000000000002105|consulté le=2022-02-20|pages=1927–1938}}</ref> En effet, les exercices de résistance dynamique, impliquant des contractions répétées d’un groupe musculaire contre une charge donnée, contribuent à abaisser la TAS et TAD de manière efficace et sécuritaire.<ref name=":5" /> Bien que les exercices isométriques<ref group="note">Impliquant une contraction statique soutenue d’un groupe musculaire pendant une période donnée </ref>, aient été démontrés efficaces pour réduire la TAS et TAD, les preuves de la sécurité et de l'efficacité de ce type d'entraînement sont insuffisantes. En effet, un exercice de résistance mal exécuté, notamment par le blocage de la respiration pendant l'exercice (valsalva), pourrait entraîner une élévation de la TAS et TAD jusqu'à 320 mm Hg/250 mm Hg, au cours d'une seule répétition à charge maximale (1-RM).


3.       American College of Sports Medicine. (2019). Clinical Exercise Physiology. Walter R. Thompson, Philadelphia, p. 161, 279-283.
En somme, l’AP engendre différents mécanismes physiologiques permettant de diminuer la TA et favorisant un meilleur pronostic pour la population atteinte d’HTA.<ref name=":5" />


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Dernière version du 19 avril 2024 à 13:55

Hypertension artérielle (programme d'exercices)
Programme d'exercices
Programme d'exercices
Système Cardiovasculaire
Indications
Hypertension artérielle
Contre-indications absolues
Embolie pulmonaire, Fibrillation auriculaire, Diabète sucré, Dyspnée (symptôme), Sténose aortique, Syndrome coronarien aigu, MCAS, Péricardite aiguë, Myocardite aiguë, Thrombose veineuse profonde du membre inférieur, ... [+]
Contre-indications relatives
Dyspnée (symptôme), Gain pondéral, Tachycardie (signe clinique), Arythmies ventriculaires, Hypotension artérielle (signe clinique), Dobutamine
Complications
Chute, Hypotension orthostatique, Syndrome coronarien aigu, Insuffisance cardiaque aiguë, Crise hypertensive, Épisode vasovagal, Angine, Ophtalmopathie hypertensive, Syndrome d'encéphalopathie postérieur réversible
Informations
SNOMED CT ID 38341003
Spécialités Kinésiologie, Cardiologie, Médecine familiale, Médecine interne


Cette page vise à décrire les effets bénéfiques de l’activité physique (AP) sur la prévention et la gestion de l’hypertension artérielle (HTA).

Le diagnostic de l’HTA est établi chez un individu présentant des valeurs de tension artérielle systolique (TAS) et diastolique (TAD), respectivement ≥140 mmHg et ≥ 90 mmHg, sur plus de deux jours distincts, selon une prise standardisée.[1] Selon l'ACC/AHA (2017), l’HTA devrait être diagnostiquée pour des valeurs supérieures à 130/80mmHg[2].

Contexte

L’HTA représente un fléau pour la santé mondiale puisqu’elle est responsable de 9,4 millions de décès chaque année[3], en plus d’être reliée à 13,9 milliards de dollars en coûts de santé annuels au Canada.[4] En effet, cette pathologie affecte plus d'un adulte sur trois et serait la cause de 50% des décès reliés aux maladies cardiovasculaires (MCV), dont l’accident vasculaire cérébral (AVC)[3]. Environ la moitié des sujets atteints d’HTA présentent des facteurs de risque de MCV (insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde ou une mort cardiaque subite).[5] De plus, cette pathologie peut engendrer de l’insuffisance rénale ou un accident vasculaire cérébral (AVC). En effet, l’HTA constitue le facteur le plus puissant d’incidence d’AVC.[6]

La relation entre la TA et le risque d’AVC et d'autres événements cardiovasculaires augmente de manière continue au-delà d’une TAS > 115 mm Hg. En effet, à partir de cette TAS, chaque augmentation de 20 mmHg de la TAS double le risque de tels événements.[7]

Les lignes directrices nationales et internationales sur le traitement de la prévention primaire et secondaire de l’HTA recommandent d’abord la modification d’habitudes de vie comme traitement de première ligne avant le traitement pharmacologique.[8] En effet, puisque la sédentarité constitue l’un des facteurs de risque de l’HTA, il a été démontré que l’AP présentait des effets bénéfiques sur la gestion de la maladie et la prévention l’apparition de celle-ci.

Les facteurs de risques influençant l’HTA sont le tabagisme, une consommation de sel et d’alcool élevée, le surpoids/obésité et la sédentarité.[1]

L’accumulation de tissus adipeux au niveau viscéral (CT ˃ 102 cm ♂, CT ˃88 cm ♀) est liée à l'hyperactivité sympathique, au dysfonctionnement endothélial, à la rigidité artérielle, et à l’inflammation pouvant mener à l’HTA.[1]

Indications

L'activité physique est recommandée chez tous les patients hypertendus.

Contre-indications

Absolues

Les contre-indications absolues sont :

Relatives

Les contre-indications relatives sont :

Prescription recommandée

Selon l’American College of Sport Medicine, les patients présentant de l’HTA devraient effectuer les trois types d’activité physique, soit l’aérobie, la musculation et la flexibilité.[1]

  • En ce qui a trait à l’exercice en aérobie, 5 à 7 séances de plus de 30 min (ou fractionnées par tranches de 10 min) d’intensité modérée (40-59% du VO2peak ou FCR) sont suggérées. Les activités nécessitant les grandes masses musculaires, telles que la marche, le vélo ou encore la natation, constituent des activités de choix pour ce type d’activité.
  • En ce qui concerne les exercices musculaires, ceux-ci sont recommandés d’être effectués 2 à 3 fois par semaine par l’utilisation d’appareils musculaires, de poids libres ou encore avec le poids du corps. L’ACSM recommande d’effectuer 2 à 4 séries de 8 à 12 répétitions pour chacun des groupes musculaires, à raison de 40-50% de 1-RM, pour la population âgée ou novice, et de 60-70% de 1-RM (progression jusqu’à 80%), pour une population générale.
  • Pour la composante de flexibilité, les étirements statiques, dynamiques et/ou par facilitation neuromusculaire proprioceptive (FNP) sont conseillés 2 à 3 fois par semaine, incluant 2 à 4 séries d’étirements étant maintenus durant 10-30 secondes.

La perte de poids est une cible de traitement, par une approche multidisciplinaire qui comprend l’éducation alimentaire, l’AP accrue et l’intervention comportementale.[9][10]

Complications

Les principales complications en lien avec l'activité physique chez les patients hypertendus sont :

Suivi

L’exercice à intensité vigoureuse pour les individus présentant de l’HTA avec un risque modéré à élevé de complications cardiaques devraient être médicalement supervisés jusqu’à ce que la sécurité de l’activité ait été établie. D’autre part, les bêta-bloqueurs et les diurétiques pourraient affecter la fonction thermorégulatrice. De plus, ils pourraient également augmenter les risques d’hypoglycémies, surtout chez la population diabétique traitée par insuline ou sulfonylurées. De surcroît, les Bêta-bloqueurs pourraient également masquer les symptômes de l’hypoglycémie (surtout la tachycardie). De plus, les individus traités par ces molécules présenteront une fréquence cardiaque et une capacité à l’effort diminuées. L’échelle de perception de l’effort pourra alors être utilisée à titre de référence pour quantifier et évaluer l’intensité d’effort. Par ailleurs, la médication hypertensive ( bêta-bloqueurs, bloqueurs de canaux calciques et vasodilatateurs) peuvent mener à une réduction excessive de l’effet hypotenseur suivant l’exercice. Il est donc primordial de favoriser un retour au calme avec le suivi en temps réel de la TA et de la FC, avant l’arrêt de l’exercice.[1]

Ces considérations sont donc essentielles au suivi des sujets atteints d’HTA, afin d’assurer une intervention sécuritaire sur le long terme.

Bénéfices anticipés

La réduction de la tension artérielle (TA) suivant l’exercice chez les groupes atteints d’HTA était respectivement 2x et 4-5x plus importante que celle des groupes présentant une TA entre 130-139 mmHg/85-89mmHg et de TA <130 mmHg/<85mmHg.[11][12] Ainsi, l’AP aurait un facteur d’influence plus important sur une TA initialement plus élevée.[11]

L'AP réduit le risque de progression des maladies cardiovasculaires (MCV) chez les individus atteints d'HTA. Certains auteurs ont d’ailleurs estimé une diminution du risque de maladie coronariennes de 4 à 22% et d’AVC de 6 % à 41 %.[11]

Une diminution de 2 mmHg de la TAS est susceptible de réduire la mortalité associée à l’AVC de 6% et la maladie coronarienne de 4%. Pour la TAD, une réduction de 5 mmHg est susceptible de réduire le risque de ces maladies de 14 et 9% respectivement.[13] L’effet aigu de l’exercice a également un effet hypotenseur demeurant actif pendant approximativement 22 heures.[14] De plus, les personnes physiquement actives présenteraient une meilleure capacité vasodilatatrice post-entrainement que les personnes non-entrainées.[13] La régularité de l’AP est donc la clé pour le maintien d'une TA normale.

Par ailleurs, les entraînements par intervalles (HIIT) entre 80 et 100% de la FCpeak engendrerait une diminution de la TA plus importante chez les individus présentant une fonction vasculaire altérée[note 1] que les entraînements continus à intensité modérée.[15] En ce qui a trait au diabète, l’hyperinsulinémie et la résistance à l’insuline ont pour effet d’augmenter notamment la viscosité sanguine, la TA et la surstimulation du système nerveux sympathique (SNS). Or, l’AP favorise une meilleure compliance endothéliale, notamment en diminuant l’activité du SNS, le glucose sanguin, les niveaux de noradrénaline, la résistance périphérique totale (RPT) et ultimement la TA.[16]

Enfin, les exercices musculaires engendreraient une augmentation de la biodisponibilité de l’oxyde nitrique, traduisant ainsi une diminution de la RPT et ultimement de la TA.[17] En effet, les exercices de résistance dynamique, impliquant des contractions répétées d’un groupe musculaire contre une charge donnée, contribuent à abaisser la TAS et TAD de manière efficace et sécuritaire.[7] Bien que les exercices isométriques[note 2], aient été démontrés efficaces pour réduire la TAS et TAD, les preuves de la sécurité et de l'efficacité de ce type d'entraînement sont insuffisantes. En effet, un exercice de résistance mal exécuté, notamment par le blocage de la respiration pendant l'exercice (valsalva), pourrait entraîner une élévation de la TAS et TAD jusqu'à 320 mm Hg/250 mm Hg, au cours d'une seule répétition à charge maximale (1-RM).

En somme, l’AP engendre différents mécanismes physiologiques permettant de diminuer la TA et favorisant un meilleur pronostic pour la population atteinte d’HTA.[7]

Notes

  1. Obésité, HTA, le syndrome métabolique, Db II, MCAS
  2. Impliquant une contraction statique soutenue d’un groupe musculaire pendant une période donnée

Références

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