Cervicite
Classe de maladie | |||
Cervicite à HSV | |||
Caractéristiques | |||
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Signes | Colpitis macularis , Leucorrhée , Friabilité du col utérin, Érythème vulvaire, Ulcérations cervicales, Exsudat endocervical | ||
Symptômes |
Douleur pelvienne, Dyspareunie , Dysurie , Asymptomatique , Leucorrhée , Saignement post-coïtal, Prurit de l'appareil génital féminin , Métrorragies | ||
Étiologies |
Cause idiopathique, Herpès génital, Stérilet, Gonorrhée, Chlamydia, Trichomonase, Diaphragme contraceptif, Infection à Mycoplasma genitalium | ||
Informations | |||
Terme anglais | Cervicitis | ||
Wikidata ID | Q2463884 | ||
Spécialités | Infectiologie, gynécologie, médecine de famille | ||
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La cervicite est une inflammation du col de l'utérus caractérisée par une présence d’un exsudat purulent ou mucopurulent visible dans le canal endocervical, ou d’un saignement facilement induit ou prolongé, ou d’une friabilité au niveau de l’orifice cervical interne.[1]
Cette page indique la prise en charge syndromique.
Étiologies
Les étiologies courantes sont :
- Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae (25% pour les deux)[2]
- mycoplasma genitalium[3]
- Trichomonas vaginalis[4]
- Herpès simplex (type 1 et 2)[4]
- idiopathiques (83 %)[note 1][4][5][6]
- stérilet, diaphragme contraceptif[note 2][7].
Présentation clinique
Facteurs de risque
Les facteurs de risque sont :
Questionnaire
- les pertes vaginales
- le saignement post-coïtalou le spotting
- parfois asymptomatique
- prurit vulvaire (évoque aussi une vaginite)[8]
- dysurie(évoque aussi une cystite)[8]
- dyspareunieet douleur pelvienne(évoquent aussi une PID)[8].
Examen clinique
L'examen clinique permet d'objectiver les signes suivants[7][1]:
- aux signes vitaux: normaux (la cervicite à HSV peut donner de la fièvre[8])
- à l'examen gynécologique:
- la leucorrhée
- un exsudat endocervical mucopurulent ou purulent
- une friabilité du col utérin
- un érythème vulvaire
- signes spécifiques
- érythème de l'exocol en fraise(indique une trichomonase)
- ulcérations cervicales et/ou vésicules sur le col (indiquer une cervicite à HSV)
- au toucher vaginal: pas de douleur à la mobilisation du col (une douleur évoque une PID)
- l'examen abdominal: pas de douleur (une douleur évoque une PID).
-
Cervicite à Chlamydia
-
Cervicite à trichomonas
-
Cervicite à HSV
Examens paracliniques
Les examens paracliniques pertinents sont[1] :
- un PCR gonorrhée-chlamydia avec écouvillonnage vaginal ou endocervical[7]:
- si positif, déclarer à la santé publique
- un PCR Herpès (si des ulcérations ou vésicules sont présentes sur le col)
- un PCR Mycoplasma genitalium si:
- cervicite persitante ou réccurante
- après un traitement lorsque le PCR gonorrhée-chlamydia s'est avéré négatif
- un PCR trichomonase si[7]:
- cervicite persitante ou réccurante
- après un traitement lorsque le PCR gonorrhée-chlamydia s'est avéré négatif.
Approche clinique
S'il y a fièvre, douleur à la mobilisation du col ou douleur abdominale, considérer la PID.[1]
Diagnostic
La cervicite fait partie d'une approche syndromique et est un diagnostic clinique.
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel est [1][7]:
- l'ectropion du col de l'utérus
- la PID (aussi une complication)
- la trichomonase
- la vaginite à candida ou la vaginite bactérienne.
Traitement
- 1K cas index
La décision de traiter de façon empirique l'infection à chlamydia ou l'infection gonococcique ou d'attendre les résultats des tests devrait être fondée sur :
- la gravité de l'état clinique
- la probabilité qu'une infection soit présente
- es facteurs de risque d'ITSS
- la disposition de la personne à s'abstenir de toute activité sexuelle et à revenir pour obtenir les résultats des tests ou faire l'objet d'un suivi.
Dans certaines circonstances, une approche basée sur l'attente des résultats d'analyses de laboratoire peut être préférable (versus un traitement empirique) puisque la plupart des cas de cervicite sont d'étiologie inconnue et les taux de résistance augmentent.
1ère intention |
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2e intention | Utile si l'adhérence au traitement sera douteuse[1]:
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HSV | |
Ce tableau indiquer la prise en charge syndromique, pour la prise en charge spécifique, voir: |
Suivi
En cas de cervicite persistante (> 48-72h) ou récurrente (réapparaissent à fin du traitement)[1][7]:
- Évaluer la possibilité :
- d'une mauvaise adhérence au traitement
- l'utilisation d'un traitement autre que le traitement privilégié
- d'une réexposition
- résistante
- d'une infection par d'autres agents pathogènes (p. ex. M.genitalium, T. vaginalis)
- d'autres causes étiologiques.
- Si la cause de la cervicite persistante ou récurrente n'est toujours pas diagnostiquée, consulter un collègue expérimenté ou orienter la personne vers un gynécologue.
Déclaration et notification aux partenaires
Lorsqu'un traitement pour une ITS est indiqué, il convient de notifier, d'évaluer, de dépister et de traiter (le cas échéant) les partenaires sexuels[1][7]:
- des 60 derniers jours précédent les symptômes ou le prélèvement
- avant la fin d'un traitement ou 7 jours après un traitement à dose unique.
- 1L cas contact si prescript par un professionnel
- 1M cas contact si remis par le cas index
Pour ces partenaires[7]:
- dépister
- en l'absence de symptômes, faire un traitement épidémiologique sans attendre le dépistage
- en présence de symptôme, adopter une approche syndromique.
Complications
Les complications sont :
- la PID[10]
- l'infertilité[10]
- la grossesse ectopique[10]
- l'acquisition et la transmission du VIH[note 3][11][12][13][14].
Prévention
La prévention passe par:
- l'utilisation de méthodes contraceptives barrières (condom)
- le dépistage.
Notes
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2022-05-18 à partir de Guides sur les Syndromes associés aux ITS : Cervicite (2021-12-09), écrite par les contributeurs de Santé Canada et partagée sous la licence Gouvernement ouvert. Le contenu original est disponible à https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-infectieuses/sante-sexuelle-infections-transmissibles-sexuellement/lignes-directrices-canadiennes/syndromes-associes-its/cervicite.html.
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 et 1,8 Agence de la santé publique du Canada, « Guides sur les Syndromes associés aux ITS : Cervicite », sur www.canada.ca, (consulté le 19 mai 2022)
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