« Cystite aiguë » : différence entre les versions

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L'incidence des infections urinaires compliquées diffère selon les facteurs de risque impliqués. Par exemple, il existe un risque quotidien de 10% de développer une bactériurie avec des cathéters vésicaux à demeure, et jusqu'à 25% de risque que la bactériurie évolue vers une infection urinaire. Chez les diabétiques, la bactériurie survient chez jusqu'à 14% des femmes.<ref name=":04">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Ayan|nom1=Sabih|prénom2=Stephen W.|nom2=Leslie|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=28613784|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK436013/|consulté le=2021-04-05}}</ref>
L'incidence des infections urinaires compliquées diffère selon les facteurs de risque impliqués. Par exemple, il existe un risque quotidien de 10% de développer une bactériurie avec des cathéters vésicaux à demeure, et jusqu'à 25% de risque que la bactériurie évolue vers une infection urinaire. Chez les diabétiques, la bactériurie survient chez jusqu'à 14% des femmes.<ref name=":04">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Ayan|nom1=Sabih|prénom2=Stephen W.|nom2=Leslie|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=28613784|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK436013/|consulté le=2021-04-05}}</ref>


Quant aux bactériuries asymptomatiques, elles ont tendance à augmenter avec l'âge chez les femmes et les hommes (> 20% et jusqu'à 15% respectivement chez les 75-80 ans vivant dans la communauté). En soins de longue durée, elle est présente chez jusqu'à 40-50% des usagers. La bactériurie asymptomatique serait présente chez 8-14% des individus diabétiques. Chez la femme enceinte, l'incidence de la bactériurie asymptomatique est similaire à celle des femmes non enceintes (2% à 7%), mais tend à évoluer vers une infection urinaire symptomatique chez 40% des femmes enceintes. <ref name=":4">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Lindsay E.|nom1=Nicolle|prénom2=Suzanne|nom2=Bradley|prénom3=Richard|nom3=Colgan|prénom4=James C.|nom4=Rice|titre=Infectious Diseases Society of America Guidelines for the Diagnosis and Treatment of Asymptomatic Bacteriuria in Adults|périodique=Clinical Infectious Diseases|volume=40|numéro=5|date=2005-03-01|issn=1058-4838|doi=10.1086/427507|lire en ligne=https://academic.oup.com/cid/article/40/5/643/363229|consulté le=2021-03-01|pages=643–654}}</ref>
Quant aux bactériuries asymptomatiques, elles ont tendance à augmenter avec l'âge chez les femmes et les hommes (> 20% et jusqu'à 15% respectivement chez les 75-80 ans vivant dans la communauté). En soins de longue durée, elle est présente chez jusqu'à 40-50% des usagers. La bactériurie asymptomatique serait présente chez 8-14% des individus diabétiques. Chez les femmes enceintes, l'incidence de la bactériurie asymptomatique est similaire à celle des femmes non enceintes (2% à 7%), mais tend à évoluer vers une infection urinaire symptomatique chez 40% d'entre elles. <ref name=":4">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Lindsay E.|nom1=Nicolle|prénom2=Suzanne|nom2=Bradley|prénom3=Richard|nom3=Colgan|prénom4=James C.|nom4=Rice|titre=Infectious Diseases Society of America Guidelines for the Diagnosis and Treatment of Asymptomatic Bacteriuria in Adults|périodique=Clinical Infectious Diseases|volume=40|numéro=5|date=2005-03-01|issn=1058-4838|doi=10.1086/427507|lire en ligne=https://academic.oup.com/cid/article/40/5/643/363229|consulté le=2021-03-01|pages=643–654}}</ref>
== Étiologies ==
== Étiologies ==
La plupart des infections des voies urinaires sont causées par des germes de la flore digestive ou vaginale. Autant lors d'infection urinaire compliquée que non-compliquée, le pathogène le plus fréquemment impliqué est l'''Escherichia coli''. Un spectre plus large de pathogènes peut être mis en cause lors d'infection compliquée (dont les bactéries multi-résistantes).       
La plupart des infections des voies urinaires sont causées par des germes de la flore digestive ou vaginale. Autant lors d'infection urinaire compliquée que non-compliquée, le pathogène le plus fréquemment impliqué est l'''Escherichia coli''. Un spectre plus large de pathogènes peut être mis en cause lors d'infection compliquée (dont les bactéries multi-résistantes).       
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== Examens paracliniques ==
== Examens paracliniques ==
Les investigations nécessaires pour supporter le diagnostic diffèrent selon le niveau d'atteinte de l'arbre urinaire (pyélonéphrite ou cystite) et selon s'il s'agit d'une infection compliquée ou non. Il faut savoir qu'un échantillon de bonne qualité est essentiel pour poser un diagnostic (importance d'éviter les contaminations entre-autres avec l'échantillon mi-jet). Cependant, le traitement ne doit pas être retardé si le scénario clinique évoque fortement une infection des voies urinaires. <ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=A.|nom1=Al Midani|prénom2=S.|nom2=Elands|prénom3=S.|nom3=Collier|prénom4=M.|nom4=Harber|titre=Impact of Urinary Tract Infections in Kidney Transplant Recipients: A 4-Year Single-Center Experience|périodique=Transplantation Proceedings|volume=50|numéro=10|date=2018-12|issn=1873-2623|pmid=30577206|doi=10.1016/j.transproceed.2018.08.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30577206/|consulté le=2021-04-04|pages=3351–3355}}</ref><ref name=":10">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Mariya|nom1=Belyayeva|prénom2=Jordan M.|nom2=Jeong|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=30137822|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519537/|consulté le=2021-04-05}}</ref><ref name=":11">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Michael J.|nom1=Bono|prénom2=Wanda C.|nom2=Reygaert|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=29261874|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470195/|consulté le=2021-04-05}}</ref><ref name=":04" />  Le SMU/DCA est habituellement nécessaire pour toute infection urinaire, sauf dans le cas de cystite non-compliquée avec une symptomatologie typique d'infection urinaire basse où l'anamnèse, l'examen physique et les résultats du sommaire microscopique des urines (bandelette urinaire) suffisent pour obtenir le diagnostic. La FSC et les hémocultures sont utiles dans les présentations plus sévères ou compliquées.
Les investigations nécessaires pour supporter le diagnostic diffèrent selon le niveau d'atteinte de l'arbre urinaire (pyélonéphrite ou cystite) et selon s'il s'agit d'une infection compliquée ou non. Il faut savoir qu'un échantillon de bonne qualité est essentiel pour poser un diagnostic (importance d'éviter les contaminations entre-autres avec l'échantillon mi-jet). Cependant, le traitement ne doit pas être retardé si le scénario clinique évoque fortement une infection des voies urinaires. <ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=A.|nom1=Al Midani|prénom2=S.|nom2=Elands|prénom3=S.|nom3=Collier|prénom4=M.|nom4=Harber|titre=Impact of Urinary Tract Infections in Kidney Transplant Recipients: A 4-Year Single-Center Experience|périodique=Transplantation Proceedings|volume=50|numéro=10|date=2018-12|issn=1873-2623|pmid=30577206|doi=10.1016/j.transproceed.2018.08.022|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30577206/|consulté le=2021-04-04|pages=3351–3355}}</ref><ref name=":10">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Mariya|nom1=Belyayeva|prénom2=Jordan M.|nom2=Jeong|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=30137822|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK519537/|consulté le=2021-04-05}}</ref><ref name=":11">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Michael J.|nom1=Bono|prénom2=Wanda C.|nom2=Reygaert|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=29261874|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470195/|consulté le=2021-04-05}}</ref><ref name=":04" />  Une analyse et une culture d'urine sont habituellement nécessaires pour toute infection urinaire, sauf dans le cas de cystite non-compliquée avec une symptomatologie typique d'infection urinaire basse où l'anamnèse, l'examen physique et les résultats du sommaire microscopique des urines (bandelette urinaire) suffisent pour obtenir le diagnostic. La FSC et les hémocultures sont utiles dans les présentations plus sévères ou compliquées.


Quant aux différentes modalités d'imagerie, elles ne sont nécessaires qu'en cas de pyélonéphrite, d'infection compliquée, d'absence de réponse aux antibiotiques après 48-72h ou en présence de symptômes atypiques afin d'exclure certaines causes ou complications (struvite, anomalies anatomiques, abcès rénal, hydronéphrose, rétention urinaire, etc.). Elles ne doivent pas être prescrites chez la patiente avec une cystite simple non-compliquée avec des symptômes typiques.<ref name=":04" /><ref name=":8" />
Quant aux différentes modalités d'imagerie, elles ne sont nécessaires qu'en cas de pyélonéphrite, d'infection compliquée, d'absence de réponse aux antibiotiques après 48-72h ou en présence de symptômes atypiques afin d'exclure certaines causes ou complications (struvite, anomalies anatomiques, abcès rénal, hydronéphrose, rétention urinaire, etc.). Elles ne doivent pas être prescrites chez la patiente avec une cystite simple non-compliquée avec des symptômes typiques.<ref name=":04" /><ref name=":8" />
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** Aucun autre examen paraclinique n'est requis pour la cystite aiguë non-compliquée.''<ref name=":7" /><ref name=":12" />''
** Aucun autre examen paraclinique n'est requis pour la cystite aiguë non-compliquée.''<ref name=":7" /><ref name=":12" />''
=== Cystite aiguë compliquée ===
=== Cystite aiguë compliquée ===
* un sommaire microscopique des urines
* une [[Analyse d'urine|analyse d'urine]]
* un décompte, culture et antibiogramme  
* une [[Culture d'urine|culture d'urine]] avec un [[antibiogramme]]
* une formule sanguine complète
* une [[Formule sanguine complète|formule sanguine complète]]
* des hémocultures
* des [[hémocultures]]
* une tomodensitométrie abdominale-pelvienne ou une échographie rénale/pelvienne (si soupçon d'obstruction urétérale).<ref name=":8" />
* une [[Tomodensitométrie abdominale-pelvienne|tomodensitométrie abdominale-pelvienne]] ou une [[échographie]] rénale/pelvienne (si soupçon d'obstruction urétérale).<ref name=":8" />


== Diagnostic différentiel ==
== Diagnostic différentiel ==

Version du 6 avril 2021 à 13:51

Cystite aiguë
Maladie
Caractéristiques
Signes Sensibilité sus-pubienne
Symptômes
Confusion, Irritabilité, Incontinence urinaire , Hématurie macroscopique , Pollakiurie , Urine nauséabonde, Dysurie , Urgenturie , Nycturie , Pyurie , ... [+]
Diagnostic différentiel
Appendicite, Infections transmises sexuellement, Cancer de la vessie, Prostatite, Herpes simplex, Vaginite, Grossesse ectopique, Urétrite, Colique néphrétique, Rupture d'un kyste ovarien, ... [+]
Informations
Wikidata ID Q221668

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L'infection urinaire est une infection bactérienne du tractus urinaire haut (pyélonéphrite) ou bas (cystite).

Épidémiologie

L'infection urinaire non compliquée est l'une des infections bactériennes les plus fréquemment rencontrées chez l'adulte et ce, particulièrement chez la femme. En effet, les infections urinaires sont quatre fois plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes et près de 40 à 60% de celles-ci feront au moins un épisode d'infection urinaire au cours de leur vie. Parmi celles ayant eu un épisode d'infection urinaire, près de 27% d'entre-elles auront une récidive et 2.7% auront deux récidives au cours de la même année.[1][2][3][4]

L'incidence des infections urinaires compliquées diffère selon les facteurs de risque impliqués. Par exemple, il existe un risque quotidien de 10% de développer une bactériurie avec des cathéters vésicaux à demeure, et jusqu'à 25% de risque que la bactériurie évolue vers une infection urinaire. Chez les diabétiques, la bactériurie survient chez jusqu'à 14% des femmes.[5]

Quant aux bactériuries asymptomatiques, elles ont tendance à augmenter avec l'âge chez les femmes et les hommes (> 20% et jusqu'à 15% respectivement chez les 75-80 ans vivant dans la communauté). En soins de longue durée, elle est présente chez jusqu'à 40-50% des usagers. La bactériurie asymptomatique serait présente chez 8-14% des individus diabétiques. Chez les femmes enceintes, l'incidence de la bactériurie asymptomatique est similaire à celle des femmes non enceintes (2% à 7%), mais tend à évoluer vers une infection urinaire symptomatique chez 40% d'entre elles. [6]

Étiologies

La plupart des infections des voies urinaires sont causées par des germes de la flore digestive ou vaginale. Autant lors d'infection urinaire compliquée que non-compliquée, le pathogène le plus fréquemment impliqué est l'Escherichia coli. Un spectre plus large de pathogènes peut être mis en cause lors d'infection compliquée (dont les bactéries multi-résistantes).

Il faut suspecter une résistance en présence des éléments suivants à l'histoire:

  • une utilisation récente d'antibiotique (dans les 3 mois précédant l'infection)
  • une hospitalisation récente
  • un voyage récent dans une zone avec de souches résistantes.[7][8]
Pathogènes impliqués dans la cystite aiguê
Non compliquées[7][9] Compliquées ou à risque de le devenir[7][5]
  • Escherichia coli (75-95% des infections non-compliquées)
  • Staphylococcus saprophyticus
  • Klebsiella pneumoniae
  • Enterococcus faecalis
  • Proteus mirabilis
  • Pseudomonas aeruginosa
  • Escherichia coli
  • Klebsiella pneumoniae
  • Enterococcus faecalis
  • Proteus mirabilis
  • Pseudomonas aeruginosa
  • Staphylococcus aureus
  • Enterobacter spp
  • Chlamydia trachomatis
  • Mycoplasma spp
  • Candida spp

Physiopathologie

L'urine est un milieu idéal pour la croissance bactérienne. Les facteurs qui le rendent défavorable à la croissance bactérienne comprennent un pH inférieur à 5, la présence d'acides organiques et des niveaux élevés d'urée. Les infections urinaires sont causées par la colonisation des voies urinaires par des bactéries provenant de la flore vaginale ou intestinale. Les bactéries, présentes au niveau de la muqueuse périurétrale, migrent vers les voies urinaires hautes et se fixent aux muqueuses grâce aux adhésines présentes à leur surface. Un urètre plus court, comme chez les femmes, explique en partie pourquoi elles sont plus à risque d'infection urinaire que les hommes (moindre distance à parcourir avant de coloniser la vessie). Les femmes préménopausées ont de fortes concentrations de lactobacilles au niveau de la flore vaginale, empêchant la colonisation par des uropathogènes. Un déséquilibre causé par la ménopause ou par l'utilisation d'antibiotique par exemple, favorise l'infection urinaire. [4]

Présentation clinique

Facteurs de risque

  • l'âge
  • le sexe féminin
  • la ménopause
  • la grossesse
  • le diabète mal-contrôlé
  • l'immunosuppression
  • l'insuffisance rénale
  • une anomalie anatomique ou fonctionnelle de l'appareil urinaire
  • les manipulations urologiques (chirurgie urologique récente, cathététérisme urinaire, etc.)
  • la stase ou l'obstruction du flot urinaire (urolithiase, cystocèle, vessie neurogène, etc.)
  • un antécédent d'infection urinaire
  • les relations sexuelles
  • l'utilisation d'un agent spermicide.[9]

Questionnaire

  • une dysurie
  • une brûlure mictionnelle
  • une urgence mictionnelle
  • une pollakiurie
  • une pyurie
  • une hématurie.[9]

Examen clinique

  • une sensibilité ou une douleur suspubienne
  • une urine nauséabonde (peu spécifique)
  • une absence de sensibilité à l'angle costo-vertébral (punch rénal négatif)
  • une absence de signe d'atteinte systémique (exemple: fièvre).[9]

Examens paracliniques

Les investigations nécessaires pour supporter le diagnostic diffèrent selon le niveau d'atteinte de l'arbre urinaire (pyélonéphrite ou cystite) et selon s'il s'agit d'une infection compliquée ou non. Il faut savoir qu'un échantillon de bonne qualité est essentiel pour poser un diagnostic (importance d'éviter les contaminations entre-autres avec l'échantillon mi-jet). Cependant, le traitement ne doit pas être retardé si le scénario clinique évoque fortement une infection des voies urinaires. [10][11][12][5] Une analyse et une culture d'urine sont habituellement nécessaires pour toute infection urinaire, sauf dans le cas de cystite non-compliquée avec une symptomatologie typique d'infection urinaire basse où l'anamnèse, l'examen physique et les résultats du sommaire microscopique des urines (bandelette urinaire) suffisent pour obtenir le diagnostic. La FSC et les hémocultures sont utiles dans les présentations plus sévères ou compliquées.

Quant aux différentes modalités d'imagerie, elles ne sont nécessaires qu'en cas de pyélonéphrite, d'infection compliquée, d'absence de réponse aux antibiotiques après 48-72h ou en présence de symptômes atypiques afin d'exclure certaines causes ou complications (struvite, anomalies anatomiques, abcès rénal, hydronéphrose, rétention urinaire, etc.). Elles ne doivent pas être prescrites chez la patiente avec une cystite simple non-compliquée avec des symptômes typiques.[5][8]

Cystite aiguë non compliquée

  • un sommaire microscopique des urines (bandelette urinaire)
    • Aucun autre examen paraclinique n'est requis pour la cystite aiguë non-compliquée.[7][9]

Cystite aiguë compliquée

Diagnostic différentiel

Traitement

Le traitement de l'infection urinaire vise essentiellement à prévenir la propagation de l'infection aux reins (pyélonéphrite) et les complications associées. Le choix de l'antibiotique doit toujours tenir compte du profil de résistance locale, du type d'infection (haute ou basse, compliquée ou non-compliquée) et des caractéristiques et comorbidités du patient. L'antibiothérapie doit être réévaluée et ajustée au fur et à mesure selon les résultats de culture et de sensibilité afin d'éviter la résistance bactérienne. Des mesures non pharmacologiques peuvent aussi être suggérées afin de diminuer les risques de récidives.

Quant au suivi, une réponse au traitement devrait être évidente dès les premiers 24-48h suivant le début de l'antibiotique. Une réponse sous-optimale peut indiquer au clinicien la présence d'un germe atypique ou multi-résistant ou suggérer la présence de complications telles qu'une obstruction de l'arbre urinaire ou un abcès. [5]

Mesures non pharmacologiques

Les mesures non pharmacologiques consistent en :

  • une hydratation adéquate
  • uriner lorsque le besoin se fait ressentir
  • un maintient d'une bonne hygiène (s'essuyer de l'avant vers l'arrière, uriner après le coït).[7]

Il n'y a actuellement pas assez de preuves pour recommander l'utilisation de jus de canneberge ou de probiotiques intra-vaginaux en prévention.[7]

Antibiothérapie

Antibiothérapie pour la cystite compliquée et non compliquée
Cystite aiguë non compliquée[7][9][note 1]
Définition Infection urinaire survenant en l'absence de facteurs aggravants.
Traitement de première intention
Alternatives aux traitements de première intention

(allergie, intolérance, résistance ou interaction)

Bêta-lactamines:
Traitement de deuxième intention Fluoroquinolones (si allergie, intolérance ou résistance aux antibiotiques de première intention)
  • Ciprofloxacine XL 500 mg PO DIE x 3 jours
  • Levofloxacine 250 mg PO DIE x 3 jours
Cystite aiguë compliquée[7][8][13][note 2]
Définition Infection urinaire en présence d'un ou de plusieurs des facteurs aggravants suivants :
  • infection chez l'homme ou la femme enceinte
  • infection récidivante (> 2 fois en 6 mois ou 3 fois sur une période d'une année)
  • diabète mal contrôlé
  • immunosuppression
  • manipulations urologiques récentes
  • présence d'un cathéter urinaire
  • présence d'anomalie fonctionnelle ou anatomique de l'arbre urinaire.
Traitement de première intention Fluoroquinolones
  • Ciprofloxacine XL 1000 mg PO DIE x 7 jours (femme), x 10 à 14 jours (homme)
  • Levofloxacine 500 mg PO DIE x 7 jours (femme), x 10 à 14 jours (homme)
Traitement de deuxième intention Après l'obtention des résultats de l'antibiogramme, un ajustement de l'antibiothérapie peut être fait:
Pyélonéphrite
Sera traitée sur la page de la pyélonéphrite aiguë.
Bactériurie asymptomatique
Le traitement de la bactériurie asymptomatique est réservé aux femmes enceintes et aux patients où une intervention urologique est prévue sous peu (indication absolues). L'indication est relative chez les patients qui ont subi une greffe rénale. Chez les autres patients atteints de bactériurie asymptomatique, les antibiotiques ne devraient pas être prescrits puisqu'ils ont peu de bénéfices chez ceux-ci et contribuent à la résistance aux antibiotiques. Les antibiotiques utilisés sont généralement les mêmes que lors de cystite aiguë simple mais avec une durée de traitement moindre. [14]

Complications

Références

__NOVEDELETE__
  1. (en) B Foxman, « Recurring urinary tract infection: incidence and risk factors. », American Journal of Public Health, vol. 80, no 3,‎ , p. 331–333 (ISSN 0090-0036 et 1541-0048, PMID 2305919, Central PMCID PMC1404686, DOI 10.2105/AJPH.80.3.331, lire en ligne)
  2. Shinichi Sakamoto, Katsuhito Miyazawa, Takahiro Yasui et Taro Iguchi, « Chronological changes in epidemiological characteristics of lower urinary tract urolithiasis in Japan », International Journal of Urology: Official Journal of the Japanese Urological Association, vol. 26, no 1,‎ , p. 96–101 (ISSN 1442-2042, PMID 30308705, DOI 10.1111/iju.13817, lire en ligne)
  3. Marianna Alperin, Lindsey Burnett, Emily Lukacz et Linda Brubaker, « The mysteries of menopause and urogynecologic health: clinical and scientific gaps », Menopause (New York, N.Y.), vol. 26, no 1,‎ , p. 103–111 (ISSN 1530-0374, PMID 30300297, Central PMCID 6376984, DOI 10.1097/GME.0000000000001209, lire en ligne)
  4. 4,0 et 4,1 Michael J. Bono et Wanda C. Reygaert, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29261874, lire en ligne)
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 et 5,4 Ayan Sabih et Stephen W. Leslie, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28613784, lire en ligne)
  6. (en) Lindsay E. Nicolle, Suzanne Bradley, Richard Colgan et James C. Rice, « Infectious Diseases Society of America Guidelines for the Diagnosis and Treatment of Asymptomatic Bacteriuria in Adults », Clinical Infectious Diseases, vol. 40, no 5,‎ , p. 643–654 (ISSN 1058-4838, DOI 10.1086/427507, lire en ligne)
  7. 7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 et 7,7 « Guide d'usage optimal: Infection urinaire chez l'adulte », sur INESSS, (consulté le 1er avril 2021)
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 et 8,5 (en) « Acute complicated urinary tract infection (including pyélonephritis) in adults », sur UpToDate, (consulté le 1er avril 2021)
  9. 9,0 9,1 9,2 9,3 9,4 9,5 et 9,6 (en) « Acute simple cystitis in women », sur UpToDate, (consulté le 1er avril 2021)
  10. A. Al Midani, S. Elands, S. Collier et M. Harber, « Impact of Urinary Tract Infections in Kidney Transplant Recipients: A 4-Year Single-Center Experience », Transplantation Proceedings, vol. 50, no 10,‎ , p. 3351–3355 (ISSN 1873-2623, PMID 30577206, DOI 10.1016/j.transproceed.2018.08.022, lire en ligne)
  11. Mariya Belyayeva et Jordan M. Jeong, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 30137822, lire en ligne)
  12. Michael J. Bono et Wanda C. Reygaert, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29261874, lire en ligne)
  13. Ayan Sabih et Stephen W. Leslie, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 28613784, lire en ligne)
  14. (en) Lindsay E. Nicolle, Suzanne Bradley, Richard Colgan et James C. Rice, « Infectious Diseases Society of America Guidelines for the Diagnosis and Treatment of Asymptomatic Bacteriuria in Adults », Clinical Infectious Diseases, vol. 40, no 5,‎ , p. 643–654 (ISSN 1058-4838, DOI 10.1086/427507, lire en ligne)
  1. La durée de traitement pour les cystites aiguës non compliquées est généralement moins longue que lorsqu'elle est compliquée et le traitement peut se faire en externe, en ambulatoire avec les antibiotiques suivants.
  2. En raison du plus grand potentiel de sévérité de la maladie et de risque d'échec aux antibiotiques habituellement prescrits lors de cystite simple, les cystites aiguës compliquées doivent être traitées à l'aide d'antibiotique à spectre plus large et pour une durée plus étendue.
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