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La '''céphalée de surconsommation médicamenteuse''' ou céphalée de rebond se produit lorsque des médicaments destinés à soulager un mal de tête sont consommés trop fréquemment. Cette surutilisation provoque un type secondaire de céphalée.<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Dmitri|nom1=Aleksenko|prénom2=Kushagra|nom2=Maini|prénom3=Juan Carlos|nom3=Sánchez-Manso|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262094|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470171/|consulté le=2022-06-01}}</ref><ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Claire H.|nom1=Sandoe|prénom2=Christine|nom2=Lay|titre=Secondary Headaches During Pregnancy: When to Worry|périodique=Current Neurology and Neuroscience Reports|volume=19|numéro=6|date=2019-04-22|issn=1534-6293|pmid=31011857|doi=10.1007/s11910-019-0944-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31011857/|consulté le=2022-06-01|pages=27}}</ref> La céphalée rentre dans l'ordre à l'arrêt du médicament abusé.<ref name=":6" />
La '''céphalée de surconsommation médicamenteuse,''' ou céphalée de rebond, se produit lorsque des médicaments destinés à soulager une céphalée sont consommés trop fréquemment. Cette surutilisation provoque un type secondaire de céphalée.<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Dmitri|nom1=Aleksenko|prénom2=Kushagra|nom2=Maini|prénom3=Juan Carlos|nom3=Sánchez-Manso|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2022|pmid=29262094|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK470171/|consulté le=2022-06-01}}</ref><ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Claire H.|nom1=Sandoe|prénom2=Christine|nom2=Lay|titre=Secondary Headaches During Pregnancy: When to Worry|périodique=Current Neurology and Neuroscience Reports|volume=19|numéro=6|date=2019-04-22|issn=1534-6293|pmid=31011857|doi=10.1007/s11910-019-0944-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31011857/|consulté le=2022-06-01|pages=27}}</ref> La céphalée rentre dans l'ordre à l'arrêt du médicament abusé.<ref name=":6" />
==Épidémiologie==
==Épidémiologie==
D'après l'étude Global Burden of Disease de 2015, sa prévalence a été estimée à 1 % dans le monde (environ 58,5 millions de personnes), ce qui est inférieur à celui de la [[migraine]] et de la [[céphalée de tension]].<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Theo|nom1=Vos|prénom2=Christine|nom2=Allen|prénom3=Megha|nom3=Arora|prénom4=Ryan M|nom4=Barber|titre=Global, regional, and national incidence, prevalence, and years lived with disability for 310 diseases and injuries, 1990–2015: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2015|périodique=The Lancet|volume=388|numéro=10053|date=2016-10|issn=0140-6736|pmid=27733282|pmcid=PMC5055577|doi=10.1016/s0140-6736(16)31678-6|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/S0140-6736(16)31678-6|consulté le=2022-06-01|pages=1545–1602}}</ref>
D'après l'étude Global Burden of Disease de 2015, sa prévalence a été estimée à 1 % dans le monde (environ 58,5 millions de personnes), ce qui est inférieur à celui de la [[migraine]] et de la [[céphalée de tension]].<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Theo|nom1=Vos|prénom2=Christine|nom2=Allen|prénom3=Megha|nom3=Arora|prénom4=Ryan M|nom4=Barber|titre=Global, regional, and national incidence, prevalence, and years lived with disability for 310 diseases and injuries, 1990–2015: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2015|périodique=The Lancet|volume=388|numéro=10053|date=2016-10|issn=0140-6736|pmid=27733282|pmcid=PMC5055577|doi=10.1016/s0140-6736(16)31678-6|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/S0140-6736(16)31678-6|consulté le=2022-06-01|pages=1545–1602}}</ref>
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Il se produit assez fréquemment chez les patients souffrant de migraines chroniques, avec des estimations d'environ 32 % des patients du groupe de migraines chroniques. La céphalée de surconsommation est plus fréquent chez les femmes (ratio M:F allant de 2:1 à 5:1) et chez les personnes à faible statut socio-économique.<ref name=":0" /><ref name=":1" />
Il se produit assez fréquemment chez les patients souffrant de migraines chroniques, avec des estimations d'environ 32 % des patients du groupe de migraines chroniques. La céphalée de surconsommation est plus fréquent chez les femmes (ratio M:F allant de 2:1 à 5:1) et chez les personnes à faible statut socio-économique.<ref name=":0" /><ref name=":1" />
==Étiologies==
==Étiologies==
Les étiologies sont la surconsommation des molécules suivantes<ref name=":2">{{Citation d'un lien web|langue=|auteur1=Luc Lanthier|titre=Céphalée de rebond ou liée à une consommation excessive de médicaments|url=https://lanthiermed.com/page/main/neurologie/fr_cephalees.html|site=lanthiermed.com|date=|consulté le=2022-06-01}}</ref> :
Les étiologies sont la surconsommation des molécules suivantes<ref name=":2">{{Citation d'un lien web|langue=|auteur1=Luc Lanthier|titre=Céphalée de rebond ou liée à une consommation excessive de médicaments|url=https://lanthiermed.com/page/main/neurologie/fr_cephalees.html|site=lanthiermed.com|date=|consulté le=2022-06-01}}</ref><ref name=":5">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Andrew|nom1=Micieli|prénom2=Jennifer|nom2=Robblee|titre=Medication-overuse headache|périodique=CMAJ|volume=190|numéro=10|date=2018-03-12|issn=0820-3946|issn2=1488-2329|pmid=29530871|pmcid=PMC5849449|doi=10.1503/cmaj.171101|lire en ligne=https://www.cmaj.ca/content/190/10/E296|consulté le=2022-06-02|pages=E296–E296}}</ref><ref name=":3">The International Classification of Headache Disorders, 3rd edition (beta version). Headache Classification Committee of the International Headache Society (IHS), Cephalalgia. 2013 Jul;33(9):629-808.</ref>:
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*surtout en combinaison avec les {{Étiologie|nom=opioïdes|principale=0}}, {{Étiologie|nom=barbituriques|principale=0}} ou la {{Étiologie|nom=cafféine|principale=0}}.
La consommation régulières d'analgésiques sans céphalée ne donne pas de céphalée de surconsommation médicamenteuse.
La consommation régulières d'analgésiques sans céphalée ne donne pas de céphalée de surconsommation médicamenteuse.


==Physiopathologie==
==Physiopathologie==
Le mécanisme exact de la céphalée de surconsommation n'est pas clair. On suppose que la céphalée de surconsommatio est attribué à l'épuisement de la 5-HT par une surutilisation de médicaments abortifs contre les maux de tête. Cela conduit à une hyperexcitabilité neuronale dans le cortex cérébral (qui peut conduire à une dépression corticale propagée) et au système trijumeau (qui produit une sensibilisation périphérique et centrale). La diminution des niveaux de 5-HT entraîne une augmentation de la libération de CGRP par les ganglions trigéminés, qui est impliqué dans la sensibilisation ultérieure des neurones nociceptifs du trijumeau.<ref name=":0" />
Le mécanisme exact de la céphalée de surconsommation n'est pas clair. On suppose que la céphalée de surconsommation est attribuée à l'épuisement de la 5-HT par une surutilisation de médicaments abortifs contre les maux de tête. Cela conduit à une hyperexcitabilité neuronale dans le cortex cérébral (qui peut conduire à une dépression corticale propagée) et au système trijumeau (qui produit une sensibilisation périphérique et centrale). La diminution des niveaux de 5-HT entraîne une augmentation de la libération de CGRP par les ganglions trigéminés, qui est impliqué dans la sensibilisation ultérieure des neurones nociceptifs du trijumeau.<ref name=":0" />


D'autres études démontrent des changements cérébraux structurels et fonctionnels qui se produisent dans la céphalée de surconsommatio. Il existe des changements notables dans le métabolisme de diverses structures cérébrales, comme on le voit sur les scans TEP. Ces changements ont été pour la plupart inversés lors du retrait des médicaments analgésiques, à l'exception de l'hypométabolisme persistant observé dans la région orbitofrontale. Ce domaine particulier est connu pour être impliqué dans la toxicomanie et supposé être un facteur de risque de rechute ultérieure dans la surutilisation d'analgésiques et la céphalée de surconsommation récurrente.<ref name=":0" />
D'autres études démontrent des changements cérébraux structurels et fonctionnels qui se produisent dans la céphalée de surconsommatio. Il existe des changements notables dans le métabolisme de diverses structures cérébrales, comme on le voit sur les scans TEP. Ces changements ont été pour la plupart inversés lors du retrait des médicaments analgésiques, à l'exception de l'hypométabolisme persistant observé dans la région orbitofrontale. Ce domaine particulier est connu pour être impliqué dans la toxicomanie et supposé être un facteur de risque de rechute ultérieure dans la surutilisation d'analgésiques et la céphalée de surconsommation récurrente.<ref name=":0" />
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===Facteurs de risque===
===Facteurs de risque===
Les facteurs de risque sont<ref name=":0" /> :
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*une céphalée pré-existante:
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**la {{Facteur de risque|nom=migraine}}
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*les {{Facteur de risque|nom=troubles d'usage}}<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en-CA|titre=Medication Overuse Headache - Neurologic Disorders|url=https://www.merckmanuals.com/en-ca/professional/neurologic-disorders/headache/medication-overuse-headache|site=Merck Manuals Professional Edition|consulté le=2022-06-02}}</ref>
*les {{Facteur de risque|nom=troubles d'usage}}<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en-CA|titre=Medication Overuse Headache - Neurologic Disorders|url=https://www.merckmanuals.com/en-ca/professional/neurologic-disorders/headache/medication-overuse-headache|site=Merck Manuals Professional Edition|consulté le=2022-06-02}}</ref>
===Questionnaire===
===Questionnaire===
La présentation clinique de la céphalée de surconsommation varie d'un patient à l'autre et change même avec le temps chez le même patient<ref name=":5" />. Il peut y avoir une augmentation de la fréquence d'un mal de tête préexistant ou l'évolution vers un nouveau type de mal de tête<ref group="note">Si le mal de tête change de forme, il est crucial de ne pas sauter rapidement au diagnostic de la surconsommation et d'éliminer les causes graves de céphalées.</ref><ref name=":0" /> :
La présentation clinique de la céphalée de surconsommation varie d'un patient à l'autre et change même avec le temps chez le même patient<ref name=":5" />. Il peut y avoir une augmentation de la fréquence des céphalées préexistantes ou l'évolution vers un nouveau type de céphalée<ref group="note">Si le mal de tête change de forme, il est crucial de ne pas sauter rapidement au diagnostic de la surconsommation et d'éliminer les causes graves de céphalées.</ref><ref name=":0" /> :
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**épisodique et augmenté par rapport à la céphalée de base
**épisodique et augmenté par rapport à la céphalée de base
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***> 15j/m pour l'acétaminophène, l'AAS et les AINS
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***> 10j/m lorsque les médicaments sont combinés ou utilisés en alternance
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*la {{Symptôme|nom=cervicalgie}} est fréquente<ref group="note">Souvent confondue avec un mal de tête cervicogène, qui à son tour a tendance à résister aux traitements adaptés à la cervicalgie).</ref>
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*diminution en efficacité des traitements usuels de la céphalée
*questionner l'anxiété et la dépression co-morbide
*questionner l'anxiété et la dépression co-morbide
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*aucune aura.
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===Examen clinique===
===Examen clinique===
L'examen clinique est {{Signe clinique|nom=Aucun signe clinique (signe clinique)|affichage=normal}}:
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*{{Examen clinique|nom=examen de la colonne cervicale}} normal.
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==Examens paracliniques==
==Examens paracliniques==
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La céphalée induite par les médicaments est un diagnostic d'exclusion. Il faut toujours éliminer une cause secondaire avant de conclure à ce diagnostic.


==Approche clinique==
==Approche clinique==
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Les principes suivants s'appliquent dans l'approche clinique de la céphalée de surconsommation<ref name=":0" />:
Les principes suivants s'appliquent dans l'approche clinique de la céphalée de surconsommation<ref name=":0" />.


* L'utilisation fréquente de médicaments contre les maux de tête aigus peut être le reflet de maux de tête mal contrôlés, et pas nécessairement la cause.
* L'utilisation fréquente de médicaments contre les maux de tête aigus peut être le reflet de maux de tête mal contrôlés, et pas nécessairement la cause.
* La céphalée induite par les médicaments est un diagnostic d'exclusion. Toujours éliminer une cause secondaire.


==Diagnostic==
==Diagnostic==
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** le médicament abusé peut être arrêté d'un coup (sauf les opioïdes et barbituriques<ref name=":2" /> à sevrer sur > 1 mois<ref name=":5" />)
** le médicament abusé peut être arrêté d'un coup (sauf les opioïdes et barbituriques<ref name=":2" /> à sevrer sur > 1 mois<ref name=":5" />)
** les symptômes de sevrage durent généralement de 2-10 jours<ref name=":5" />
** les symptômes de sevrage durent généralement de 2-10 jours<ref name=":5" />
** l'aggravation initiale d'un mal de tête dans les premiers jours du sevrage est assez courante,peuvent être prescrits pour faire le pont<ref name=":5" />:
** l'aggravation initiale d'une céphalée dans les premiers jours du sevrage est assez courante,peuvent être prescrits pour faire le pont<ref name=":5" />:
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*** {{Traitement|nom=Frovatriptan}} longue action PO BID
*** {{Traitement|nom=Prednisone}} en dose décroissante sur quelques jours
*** {{Traitement|nom=Prednisone}} en dose décroissante sur quelques jours

Version du 11 juin 2022 à 08:27

Céphalée médicamenteuse
Maladie
Caractéristiques
Signes Aucun signe clinique
Symptômes
Céphalée , Cervicalgie
Diagnostic différentiel
Céphalée de tension, Céphalée de Horton, Abcès cérébral, Migraine, Hypertension intracrânienne, Apnée du sommeil, Céphalée cervicogénique, Pseudotumeur cerebri, Céphalée tumorale
Informations
Terme anglais Medication overuse headache
Autres noms Céphalée de rebond
Wikidata ID Q1756659
Spécialité Neurologie

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La céphalée de surconsommation médicamenteuse, ou céphalée de rebond, se produit lorsque des médicaments destinés à soulager une céphalée sont consommés trop fréquemment. Cette surutilisation provoque un type secondaire de céphalée.[1][2] La céphalée rentre dans l'ordre à l'arrêt du médicament abusé.[3]

Épidémiologie

D'après l'étude Global Burden of Disease de 2015, sa prévalence a été estimée à 1 % dans le monde (environ 58,5 millions de personnes), ce qui est inférieur à celui de la migraine et de la céphalée de tension.[4]

Il se produit assez fréquemment chez les patients souffrant de migraines chroniques, avec des estimations d'environ 32 % des patients du groupe de migraines chroniques. La céphalée de surconsommation est plus fréquent chez les femmes (ratio M:F allant de 2:1 à 5:1) et chez les personnes à faible statut socio-économique.[1][4]

Étiologies

Les étiologies sont la surconsommation des molécules suivantes[5][6][7]:

La consommation régulières d'analgésiques sans céphalée ne donne pas de céphalée de surconsommation médicamenteuse.

Physiopathologie

Le mécanisme exact de la céphalée de surconsommation n'est pas clair. On suppose que la céphalée de surconsommation est attribuée à l'épuisement de la 5-HT par une surutilisation de médicaments abortifs contre les maux de tête. Cela conduit à une hyperexcitabilité neuronale dans le cortex cérébral (qui peut conduire à une dépression corticale propagée) et au système trijumeau (qui produit une sensibilisation périphérique et centrale). La diminution des niveaux de 5-HT entraîne une augmentation de la libération de CGRP par les ganglions trigéminés, qui est impliqué dans la sensibilisation ultérieure des neurones nociceptifs du trijumeau.[1]

D'autres études démontrent des changements cérébraux structurels et fonctionnels qui se produisent dans la céphalée de surconsommatio. Il existe des changements notables dans le métabolisme de diverses structures cérébrales, comme on le voit sur les scans TEP. Ces changements ont été pour la plupart inversés lors du retrait des médicaments analgésiques, à l'exception de l'hypométabolisme persistant observé dans la région orbitofrontale. Ce domaine particulier est connu pour être impliqué dans la toxicomanie et supposé être un facteur de risque de rechute ultérieure dans la surutilisation d'analgésiques et la céphalée de surconsommation récurrente.[1]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont[1] :

Questionnaire

La présentation clinique de la céphalée de surconsommation varie d'un patient à l'autre et change même avec le temps chez le même patient[6]. Il peut y avoir une augmentation de la fréquence des céphalées préexistantes ou l'évolution vers un nouveau type de céphalée[note 1][1] :

  • la céphalée: la localisation et la qualité de la douleur ne sont pas spécifiques, mais certaines caractéristiques générales sont couramment observées dans cette population de patients:
    • épisodique et augmenté par rapport à la céphalée de base
    • matinale[note 2]
    • apparition lorsqu'il y a un délai dans la prise de médicament[6]
    • la surconsommation dépend du type de médicament (>3 mois)[3]:
      • > 10j/m pour les ergots et les triptans
      • > 10j/m pour les opioïdes
      • > 15j/m pour l'acétaminophène, l'AAS et les AINS
      • > 10j/m lorsque les médicaments sont combinés ou utilisés en alternance
  • la cervicalgie est fréquente[note 3]
  • diminution en efficacité des traitements usuels de la céphalée
  • questionner l'anxiété et la dépression co-morbide
  • aucun symptôme neurologique
  • aucun drapeau rouge de la céphalée[note 4][6]
  • aucune aura.

Examen clinique

L'examen clinique est normal :

Examens paracliniques

En l'absence de raisons de croire à une autre cause de céphalée[note 4], la céphalée de surconsommation est un diagnostic clinique[1].

La céphalée induite par les médicaments est un diagnostic d'exclusion. Il faut toujours éliminer une cause secondaire avant de conclure à ce diagnostic.

Approche clinique

Les principes suivants s'appliquent dans l'approche clinique de la céphalée de surconsommation[1].

  • L'utilisation fréquente de médicaments contre les maux de tête aigus peut être le reflet de maux de tête mal contrôlés, et pas nécessairement la cause.

Diagnostic

Selon les critères ICHD-3b les plus récents, les 3 points suivants doivent être remplis[3] :

  1. La céphalée doit survenir > 15 ou 10 jours par mois chez un patient présentant un trouble de la céphalée précédemment diagnostiqué.
  2. Un patient doit avoir abusé du médicament contre les céphalées aigues > 3 mois.
  3. La céphalée ne peut pas être attribuée à une autre céphalée ICHD-3.

L'ICHD-3b stipule que lorsqu'une combinaison de différents médicaments contre les maux de tête est utilisée, leur fréquence combinée peut entraîner une céphalée de surconsommation, même lorsque les médicaments individuels ne sont pas surutilisés séparément.[3]

Diagnostic différentiel

Le diagnostic inclus la maladie de base est les causes de céphalées secondaires chroniques[1] :

Traitement

Le traitement typique consiste à[1]:

  • sevrer le patient des médicaments contre les maux de tête aigus sur-utilisés[note 5] tout en se concentrant simultanément sur un traitement préventif et prophylactique des céphalées (habitudes de vie, anti-convulsivants, tricycliques, β-bloqueurs, ...) :
    • on peut prescrire un médicament de traitement aigu d'une classe différente[5]
    • le médicament abusé peut être arrêté d'un coup (sauf les opioïdes et barbituriques[5] à sevrer sur > 1 mois[6])
    • les symptômes de sevrage durent généralement de 2-10 jours[6]
    • l'aggravation initiale d'une céphalée dans les premiers jours du sevrage est assez courante,peuvent être prescrits pour faire le pont[6]:
  • éduquer le patient sur l'importance de limiter l'utilisation aiguë de médicaments.

Complications

Les complications de la céphalée de surconsommation sont [5]:

Évolution

L'évolution est excellente à long terme, mais avec un taux de rechute estimé à environ 30 % dans les 6 mois et 50 % après une période de 5 ans.[1]

Prévention

La céphalée de surconsommation est prévenue en évitant l'abus d'analgésiques, spécialement au diagnostic d'une céphalée chronique.

Notes

  1. Si le mal de tête change de forme, il est crucial de ne pas sauter rapidement au diagnostic de la surconsommation et d'éliminer les causes graves de céphalées.
  2. Présumément lié au sevrage survenant pendant le sommeil.
  3. Souvent confondue avec un mal de tête cervicogène, qui à son tour a tendance à résister aux traitements adaptés à la cervicalgie).
  4. 4,0 et 4,1 Les drapeaux rouges sont:
    • signes et symptômes neurologiques focaux (altération de l'état mental, faiblesse, diplopie, papilloedème...)
    • augmentation lors de la toux ou du Valsalva
    • immunosuppression
    • ATCD de cancer
    • méningisme
    • céphalée de novo > 50 ans
    • « thunderclap » (apparition subite et intense / en coup de tonnerre)
    • symptômes d'artérite à cellules géantes (troubles visuels, claudication de la mâchoire, fièvre, perte de poids, sensibilité temporale, myalgies proximales)
    • symptômes systémiques (fièvre, perte de poids)
    • changement du pattern de la céphalée (qui ne va pas en s'améliorant)
    • yeux rouges
    • halos lumineux.
  5. Plusieurs études montrent que le sevrage complet à 100 % des médicaments aigus surutilisés donne les meilleurs résultats par rapport à la poursuite du même médicament aigu responsable de la céphalée de surconsommation mais en limitant la fréquence de son utilisation.
  6. Avec un IPP pour les patients > 40 ans.

Références

__NOVEDELETE__
  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 et 1,10 Dmitri Aleksenko, Kushagra Maini et Juan Carlos Sánchez-Manso, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 29262094, lire en ligne)
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