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**un œdème  
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**une déformation.
**une déformation.
*la palpation des articulations des membres inférieurs pour rechercher :
*la palpation des articulations des membres inférieurs, incluant la hanche, le genou et la cheville, pour rechercher :
**une douleur (fracture, contusion, ostéomyélite, néoplasie)
**une douleur (fracture, contusion, ostéomyélite, néoplasie)
**une masse (tumeurs osseuses).
**une masse (tumeurs osseuses).
*la mobilité et l'amplitude de mouvements
*la mobilité et l'amplitude de mouvements
**une diminution de l'abduction de la hanche peut suggérer une dysplasie développementale de la hanche
**Une diminution de l'abduction de la hanche peut suggérer une dysplasie développementale de la hanche
**une douleur à la rotation interne peut suggérer une synovite transitoire de la hanche.
**Une douleur à la rotation interne peut suggérer une synovite transitoire de la hanche.
**Une douleur hors de proportion à la mobilisation d'une articulation suggère une arthrite septique.
* l'examen neurologique des membres et de la colonne
* l'examen neurologique des membres et de la colonne
* le Test de Barlow-Ortolani chez le nourrisson (dysplasie développement de la hanche)
* le Test de Barlow-Ortolani chez le nourrisson (dysplasie développement de la hanche)
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== Drapeaux rouges ==
== Drapeaux rouges ==
En présence d'une boiterie chez un enfant, il est primordial d'identifier les drapeaux rouges suivants<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|titre=Boiterie aigüe isolée|url=http://www.urgencehsj.ca/protocoles/boiterie-aigue-isolee/|site=Urgence CHU Sainte-Justine|consulté le=2020-10-12}}</ref>:
En présence d'une boiterie chez un enfant, il est primordial d'identifier les drapeaux rouges suivants<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|titre=Boiterie aigüe isolée|url=http://www.urgencehsj.ca/protocoles/boiterie-aigue-isolee/|site=Urgence CHU Sainte-Justine|consulté le=2020-10-12}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Shehzaad A.|nom1=Khan|prénom2=Hassan|nom2=Raja|prénom3=Abdul|nom3=Waheed|titre=The limping child - when to worry and when to refer: a GP's guide|périodique=The British Journal of General Practice: The Journal of the Royal College of General Practitioners|volume=70|numéro=698|date=2020-09|issn=1478-5242|pmid=32855147|pmcid=7449436|doi=10.3399/bjgp20X712565|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32855147|consulté le=2022-12-29|pages=467}}</ref>:
* des douleurs nocturnes
* des douleurs nocturnes (néoplasie)
* des douleurs à caractère inflammatoire
* une rougeur, œdème ou raideur d'une articulation (infection, maladie articulaire inflammatoire)
* une présence concomitante de MII ou de psoriasis
* une présence concomitante de MII ou de psoriasis
* une perte de poids, de l'anorexie, de la fièvre, des sueurs nocturnes ou de la fatigue (néoplasie, infection, inflammation)
* une fracture associée à un traumatisme mineur
* une fracture associée à un traumatisme mineur
* de la fièvre
* une articulation avec une diminution importante de la mobilité
* une articulation avec une diminution importante de la mobilité
* un rash ou du purpura associé
* un rash ou du purpura associé
* une histoire ne concordant pas avec l'examen physique ou une fracture chez un enfant qui ne marche pas encore.
* une histoire ne concordant pas avec l'examen physique ou une fracture chez un enfant qui ne marche pas encore (maltraitance).


== Approche clinique ==
== Approche clinique ==
Investigations selon l'approche clinique.
Les investigations selon le type de douleur<ref>{{Citation d'un lien web|langue=fr-FR|titre=Boiterie aigüe isolée|url=http://www.urgencehsj.ca/protocoles/boiterie-aigue-isolee/|site=Urgence CHU Sainte-Justine|consulté le=2020-10-12}}</ref>:
<u>'''Si douleur non identifié:'''</u>
# Radiographie:
#* Fracture
#* Lésion osseuse: Tumeur ou ostéomyélite
# Bilan si radiographie normal ou atteinte de l'état général
#* FSC/Frottis + VS + CRP
#* Hémoculture si fièvre
#* Échographie si suspicion d'une arthrite
# Congé si les bilans sont normaux et suivi rapproché
#* Scintigraphie si symptômes persistent
<u>'''Si arthrite/arthralgie:'''</u>
# Synovite transitoire typique
#* Si pas de fièvre= Radiographie des hanches
#* Si fièvre= Radiographie des hanches + bilan (FSC, CRP) + hémoculture
# Suspicion arthrite septique
#* Radiographie des hanches + bilan (FSC, CRP)
#* Échographie
#* Consultation en rhumatologie
# Autre arthralgie/Arthrite isolée
#* Radiographie + bilan (Hémoculture si température)
<u>'''Si douleur osseuse'''</u>
# Radiographie
#* Fracture
#* Lésion osseuse: Tumeur ou ostéomyélite
# Bilan si radiographie normal
#* FSC/Frottis + VS
#* Hémoculture si température
# Congé si bilan normal et suivi rapproché
#* Scintigraphie si symptômes persistent
== Traitement ==
== Traitement ==
Le traitement de la boiterie chez l'enfant consiste en premier lieu à la gestion de la douleur, si présente, puis en la prise en charge de la cause de la boiterie.  
Le traitement de la boiterie chez l'enfant consiste en premier lieu à la gestion de la douleur, si présente, puis en la prise en charge de la cause de la boiterie.  

Version du 29 décembre 2022 à 11:03

Boiterie chez l'enfant
Approche clinique

Caractéristiques
Symptômes discriminants Anorexie (symptôme), Sueurs nocturnes, Fatigue (symptôme), Arthralgie (symptôme), Douleur abdominale, Éruption cutanée, Perte de poids (signe clinique), Raideur matinale, Gonalgie (symptôme), Lombalgie (symptôme), ... [+]
Signes cliniques discriminants
Splénomégalie, Hématome, Position antalgique, Hépatomégalie, Scoliose, Conjonctivite, Tachycardie (signe clinique), Urétrite, Apparence toxique, Signe de Gower, ... [+]
Examens paracliniques
Protéine C réactive, Formule sanguine complète, Hémoculture, Scintigraphie osseuse, Vitesse de sédimentation, Culture de selles, Profil de coagulation, Créatine kinase, Radiographie du pied, Radiographie du genou, ... [+]
Drapeaux rouges
Pétéchies, Maladies inflammatoires intestinales, Anorexie (symptôme), Raideur articulaire, Purpura, Fracture, Ecchymose, Sueurs nocturnes, Fatigue (symptôme), Arthralgie (symptôme), ... [+]
Informations
Spécialités Pédiatrie, chirurgie orthopédique, rhumatologie, infectiologie

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Objectif du CMC
Boiterie chez l'enfant (20)

La boiterie chez l'enfant se présente par une démarche difficile qui témoigne d'une douleur, faiblesse ou maladie sous-jacente. Chez les plus jeunes enfants, elle peut se présenter comme un refus de marcher ou de mise en charge. Il s'agit d'une raison de consultation fréquente. Bien que la cause est souvent bénigne, le clinicien doit être en mesure d'éliminer les causes plus graves.

Épidémiologie

Peu d'études se sont penchées sur l'épidémiologie de la boiterie chez l'enfant. Selon les données disponibles, la prévalence de la boiterie chez la patientèle pédiatrique est de 1,8 par 1000 enfants de moins de 14 ans et affecterait davantage les garçons que les filles du même âge.[1]

Étiologies

De nombreuses étiologies peuvent être responsables du développement d'une boiterie chez les enfants. Les causes de boiterie varie selon l'âge du patient.

Les articulations les plus souvent atteintes lors d'une boiterie sont la hanche et le genou[2]. La cause la plus fréquente de boiterie chez l'enfant, tout âge confondu, est la synovite transitoire de la hanche.[1]

Les diverses étiologies peuvent être regroupées par leurs origines[3] :

La présence de maltraitance est toujours à considérer en présence de fractures ou de blessures qui ne concordent pas avec l'histoire rapportée, ou encore chez un enfant qui ne marche pas encore.


*Mettre les pathos qui nécessitent une prise en charge urgente.

Physiopathologie

La section facultative Physiopathologie ne contient pour le moment aucune information.
Si la section est n'est pas jugée nécessaire, elle peut être supprimée.

Description: La physiopathologie traite des mécanismes biologiques qui conduisent à l'apparition de l'approche clinique.
Formats:Texte
Balises sémantiques:
Commentaires:
 
Attention de ne pas traiter de la physiopathologie de l'ensemble des étiologies couvertes dans la section Étiologies, mais de seulement discuter de la physiopathologie générale de la sémiologie couverte par le sujet de la page.
Exemple:
 
Différentes voies physiologiques peuvent entraîner une dyspnée, notamment via les chimiorécepteurs ASIC, les mécanorécepteurs et les récepteurs pulmonaires. On pense que trois composantes principales contribuent à la dyspnée : les signaux afférents, les signaux efférents et le traitement central de l'information. [...]

Évaluation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque à rechercher sont :

  • l'âge du patient, qui permet d'orienter le diagnostic différentiel selon les causes les plus fréquentes dans ce groupe d'âge[2][8]
    • chez les enfants de tout âge
      • la synovite transitoire de la hanche (cause la plus fréquente de boiterie chez l'enfant)
      • les étiologies traumatiques, comme les contusions, les fractures et les entorses
      • l'arthrite septique
      • l'ostéomyélite
      • l'arthrite réactive
      • l'arthrite secondaire à la maladie de Lyme
      • les tumeurs osseuses et autres néoplasies
    • chez les enfants de 1 à 4 ans
      • la dysplasie développementale de la hanche
      • le purpura d'Henoch-Schönlein
      • la fracture du nourrisson
      • la dystrophie musculaire
      • les troubles neurologiques, comme la paralysie cérébrale
      • l'arthrite juvénile idiopathique
      • l'hémarthrose
    • chez les enfants de 5 à 12 ans
      • le syndrome du Legg-Calvé-Perthes
      • la myosite
      • la fièvre rhumatismale aiguë
      • la dystrophie musculaire
      • l'arthrite juvénile idiopathique
    • chez les enfants de 13 à 18 ans
      • le glissement épiphysaire de la tête fémorale
      • la tendinopathie
      • le syndrome d'Osgood-Schlatter
      • l'ostéochondrite disséquante
      • les syndromes de surutilisation
  • le sexe du patient, qui permet d'orienter le diagnostic différentiel selon l'épidémiologie
    • chez les enfants de sexe masculin
      • le syndrome du Legg-Calvé-Perthes
      • le glissement épiphysaire de la tête fémorale
      • la synovite transitoire de la hanche[9]
    • chez les enfants de sexe féminin
      • la dysplasie congénitale de la hanche
  • l'obésité, qui prédispose au glissement épiphysaire de la tête fémorale
  • la présentation fœtale en siège, qui prédispose à la dysplasie développementale de la hanche
  • le sport de haute performance, qui prédispose aux fractures de stress[9]
  • les antécédents personnels et familiaux

Questionnaire

Pensez à questionner l'enfant et les parents séparément lorsqu'il y a une suspicion de maltraitance.

Outre les éléments habituellement retrouver au questionnaire d'un patient, les éléments suivants doivent être particulièrement recherchés[1][10][11] :

  • l'élément déclencheur
    • une histoire de trauma (fracture ou atteinte des tissus mous)
    • une histoire de surutilisation (maladie d'Osgood-Schlatter ou fracture de stress)
    • une infection virale récente ou une pharyngite à streptocoque (rhumatisme articulaire aigu, synovite transitoire de la hanche ou myosite)
    • la prise récente d'antibiotiques (maladie sérique)
      • la pénicilline, l'amoxicilline, le triméthoprime-sulfaméthoxazole et autres
    • une infection à des pathogènes tels que Chlamydia trachomatis, Yersinia, Salmonella, Shigella, Campylobacter, Escherichia coli ou Clostridioides difficile (arthrite réactive)
    • des relations sexuelles non-protégées (arthrite réactive, arthrite gonococcique)
    • une piqûre de tiques (maladie de Lyme)
  • les éléments évoquant une situation de maltraitance (un contexte socio-familial difficile, une histoire de traumatisme discordant avec la présentation clinique)
  • les éléments suggérant un trouble neurologique
    • un retard de développement ou de croissance
    • l'évolution de la démarche dans le temps
  • les signes et symptômes évocateurs d'une pathologie grave ou nécessitant une prise en charge rapide :
    • La présence de fièvre , d'une diminution de l'état général et d'un refus de mise en charge dans un tableau de boiterie rapidement progressive est suggestif d'une arthrite septique.
    • L'ostéomyélite du fémur proximal a une présentation clinique semblable à l'arthrite septique, avec une diminution de mobilité de l'articulation atteinte, sans toutefois montrer un refus de mise en charge.
    • La présence d'une diminution de la rotation interne, associée à une douleur à la cuisse ou au genou en contexte de boiterie est suggestif d'un glissement épiphysaire de la tête fémorale.
    • Une instabilité de la hanche, une asymétrie dans les plis cutanés des deux membres inférieurs associé à une diminution de l'abduction de la hanche est suggestif d'une dysplasie développementale de la hanche.
    • Une asdfdouleur intermittente nocturne ou au repos et une douleur à distance d'une articulation dans un contexte de boiterie est suggestif de néoplasie.
  • la présence de douleur
    • le type de douleur
      • Une douleur qui augmente à la mobilisation est évocatrice d'une étiologie mécanique.
      • Une douleur associée à une raideur matinale et qui s'améliore avec la mobilisation est évocatrice d'une étiologie inflammatoire.
    • la localisation de la douleur
      • Une douleur à la hanche peut être référée à l'aine et au genou.
      • Une douleur au dos peut évoquer une discite ou une ostéomyélite vertébrale.
    • le patron de la douleur
      • une douleur nocturne (étiologie infectieuse, inflammatoire ou néoplasique)
      • une douleur intermittente au repos (tumeurs osseuses malignes)
      • une douleur sévère, localisée et reproductible (fracture, arthrite septique, ostéomyélite).
    • la durée de la douleur
      • une douleur aiguë
        • toute étiologie déclenchée par un trauma
        • la synovite transitoire de la hanche
        • une infection aiguë (ostéomyélite, arthrite septique).
      • une douleur chronique
        • la maladie du Legg-Calvé-Perthes
        • le glissement épiphysaire de la tête fémorale
        • la maladie rhumatoïde
        • une tumeur osseuse bénigne ou autres néoplasies
        • la dysplasie développementale de la hanche
        • les syndromes de surutilisation.
    • la capacité de mise en charge
  • les symptômes associés
    • des symptômes systémiques tels que fièvre, sueurs nocturne, perte de poids, anorexie (causes inflammatoires, néoplasiques et infectieuses)
    • une douleur abdominale (purpura d'Henoch-Schönlein, appendicite, abcès du psoas)
    • une éruption cutanée
    • un œdème des articulations (arthrite inflammatoire, infection chronique).
  • La synovite transitoire de la hanche et l'arthrite septique doivent être différenciées pour assurer une prise en charge adéquate et sécuritaire :
    • Un enfant ayant une synovite transitoire peut habituellement continuer ses activités, n'a pas d'apparence toxique et présente une résolution spontanée de la symptomatologie.
    • Un enfant atteinte d'une arthrite septique refusera la mise en charge, aura une apparence toxique et se verra dégrader rapidement et de manière catastrophique en l'absence de prise en charge.
    • Les laboratoires permettent davantage de distinguer les deux.

Examen clinique

Mesure de la vraie longueur des jambes

À l'examen clinique[1][10][12][13]:

  • l'état général du patient
    • Une apparence toxique indique la présence plus probable d'une cause infectieuse, telle que l'arthrite septique ou l'ostéomyélite.
  • les paramètres de croissance (taille, poids, périmètre crânien)
  • la longueur des membres inférieurs
    • Pour mesurer la longueur des membres inférieur, les étapes suivantes doivent être effectuées :
      • Demander au patient de se placer en décubitus dorsal, les genoux en extension.
      • Avec l'aide d'un ruban à mesurer, mesurer la distance entre l'épine iliaque antéro-supérieure et la malléole interne pour chacun des membres inférieurs.
      • Calculer la moyenne des mesures prises pour chacun des membres inférieurs.
  • la démarche du patient
    • Pour évaluer la démarche d'une patient, celui-ci doit être pieds nus et effectuer plusieurs allers et retours d'une distance d'au moins 4 à 5 mètres.
    • Les éléments à examiner sont les suivants :
      • l'amplitude et la symétrie des pas
      • la participation du tronc et la stabilité à la marche
      • le balancement des bras
      • la phase d'appui et phase oscillante.
    • Une démarche antalgique se présente avec un raccourcissement de la phase d'appui.
  • la posture du patient
    • Rechercher une position antalgique de la hanche.
      • une flexion associée à une rotation externe (arthrite septique)
      • une rotation externe associée à une abduction (synovite transitoire de la hanche)
      • une limitation de la flexion de la hanche associée à une rotation interne (glissement épiphysaire du fémur proximal)[11].
    • ­Rechercher une anomalie morphologique.
      • une scoliose, un varus ou un valgus des membres inférieurs
      • un hématome, un œdème, une ecchymose
      • une amyotrophie, une hypertrophie des mollets (dystrophie musculaire).
  • l'examen visuel des articulations pour rechercher :
    • une rougeur
    • un œdème
    • une déformation.
  • la palpation des articulations des membres inférieurs, incluant la hanche, le genou et la cheville, pour rechercher :
    • une douleur (fracture, contusion, ostéomyélite, néoplasie)
    • une masse (tumeurs osseuses).
  • la mobilité et l'amplitude de mouvements
    • Une diminution de l'abduction de la hanche peut suggérer une dysplasie développementale de la hanche
    • Une douleur à la rotation interne peut suggérer une synovite transitoire de la hanche.
    • Une douleur hors de proportion à la mobilisation d'une articulation suggère une arthrite septique.
  • l'examen neurologique des membres et de la colonne
  • le Test de Barlow-Ortolani chez le nourrisson (dysplasie développement de la hanche)
  • les manœuvres spéciales
    • le signe de Galeazzi (dysplasie développementale de la hanche, Legg-Calvé-Perthes, syndrome du fémur court)
    • la flexion et rotation interne (pathologies intra-articulaires, Legg-Calvé-Perthes, glissement épiphysaire)
    • le FABER (atteinte de l’articulation sacro-iliaque)
    • le test de compression pelvienne (atteinte de l’articulation sacro-iliaque)
    • le signe du Psoas (appendicite ou abcès du psoas)
  • l'examen abdominal à la recherche de masse (neuroblastome, abcès du psoas) ou de sensibilité (appendicite)
  • d'autres signes à rechercher :
    • la présence d'une conjonctivite, d'une enthésite, d'une urétrite (arthrite réactive)
    • une hépatomégalie, des lymphadénopathies, une splénomégalie (néoplasie)
    • une éruption cutanée (LED, arthrite gonococcique, maladie de Lyme).
  • le signe de Gower[8] pour dépister la présence d'une dystrophie musculaire.

Examens paracliniques

Les examens paracliniques nécessaires en présence d'une boiterie chez l'enfant varient selon les étiologies suspectées et les trouvailles à l'examen physique. Ces examens comprennent des tests biochimiques, microbiologiques et radiologiques.

Il est important de noter qu'en présence de symptômes systémiques, une formule sanguine complète, une vitesse de sédimentation et une protéine-C réactive doivent être demandées, ainsi qu'une radiographie de l'articulation atteinte.

Laboratoires

Selon le degré de suspicion clinique des différentes étiologies de boiterie chez l'enfant, les tests de laboratoire suivants doivent être demandés[1] :

Tests de laboratoire en présence de boiterie selon l'entité clinique suspectée
Test de laboratoire Entité clinique recherchée
Biochimiques
Formule sanguine complète Les perturbations de la formule sanguine complète peuvent être diverses :
  • Une thrombocytose et/ou une leucocytose peuvent indiquer la présence d'une infection ou d'une pathologie inflammatoire.
  • Des cytopénies peuvent indiquer la présence de néoplasie.
Protéine C réactive et vitesse de sédimentation Ces éléments de laboratoire peuvent être élevés en présence des étiologies suivantes :
  • une infection
  • une maladie ou pathologie inflammatoire
  • une néoplasie
Analyse du liquide synovial Le liquide articulaire peut être perturbé secondairement à diverses atteintes :
  • Dans l'arthrite septique, le liquide synovial sera habituellement opaque et comptera > 50 000 leucocytes, dont > 75% correspondant à des neutrophiles.
  • En contexte de synovite transitoire, le liquide sera habituellement plutôt jaunâtre et clair et comptera < 15 000 leucocytes, et < 25% de neutrophiles.
  • La présence de sang dans l'échantillon suggère une hémarthrose.
Anticorps anti-nucléaire (ANA) Un résultat fortement positif pour le ANA, ajouté à une clinique compatible, oriente vers un lupus érythémateux disséminé.
Profil de coagulation Permet de diagnostiquer les hémophilies en présence d'hémarthrose.
Anticorps anti-streptolysine O (ASO) L'anticorps ASO est positif en contexte d'infection récente au streptocoque de groupe A (SGA). Ainsi, un résultat positif en présence d'une clinique compatible suggère une fièvre rhumatismale aiguë.
Créatine kinase[8] La créatine kinase sera élevée dans les dystrophies musculaires.
Sérologie pour la maladie de Lyme[14] La recherche des IgM et IgG contre la bactérie Borrelia burgdorferi est indiquée en présence d'un tableau clinique compatible avec la maladie de Lyme et des manifestations cliniques des stades disséminés précoce et tardif en l'absence d'un érythème migrant isolé typique simultanément.
Microbiologiques
Culture du liquide synovial Permet de déterminer et d'identifier le pathogène en cause lors d'une suspicion d'arthrite septique.
Hémoculture Permet d'identifier la présence d'une infection disséminée dans un contexte d’arthrite septique ou d'ostéomyélite.
Culture osseuse À compléter lors d'une suspicion d'ostéomyélite.
Culture de gorge Permet de confirmer la présence de SGA lors d'une suspicion de fièvre rhumatismale aiguë.
Culture de selles et recherche d'ITSS À compléter lors d'une suspicion d'arthrite réactive, ou d'arthrite gonococcique.

Imageries

Les modalités d'imagerie doivent être choisies en fonction des diagnostics les plus probables et des diagnostics à éliminer. La radiographie est la modalité utilisée en première intention en présence d'une boiterie chez l'enfant.

Indications d'imageries en contexte de boiterie selon l'étiologie suspectée
Modalités d'imagerie Indications[1][9] Trouvailles[3][9]
Radiographie La radiographie doit être effectuée en première intention en présence d'une boiterie chez un enfant.
  • En cas de trouvailles à l'examen physique, une radiographie de l'articulation atteinte doit être complétée en utilisant les vues antéro-postérieure et latérale.
  • En cas d'un examen physique non concluant, une radiographie des deux membres inférieurs doit être effectuée afin d'identifier le site anatomique en cause.
  • Une radiographie des hanches en « pattes de grenouille » est indiquée pour détecter un glissement épiphysaire du col fémoral, lorsque celui-ci est suspecté.
Les trouvailles à la radiographie peuvent être multiples. Ainsi, il est important de connaitre les présentations plus communes des pathologies suspectées.
  • La radiographie est l'imagerie de choix pour la détection des fractures.
  • En présence d'une ostéomyélite, la radiographie montrera des lésions lytiques en phase aiguë, puis des réactions périostées après 10 jours.
  • La radiographie d'une synovite transitoire de la hanche montrera un espace interarticulaire élargi, suggérant un épanchement.
  • Le Leg-Calvé-Perthes peut se présenter sous 4 phases radiologiques :
    • la synovite transitoire de la hanche (qui apparait entre la première et la 3e semaine de l'atteinte)
    • l'ostéonécrose (qui se développe de 6 mois à 1 an après le diagnostic)
    • la fragmentation de la tête fémorale (entre la première et la 3e année)
    • la reconstruction, ce qui risque de conserver la déformation.
  • Le glissement épiphysaire du fémur proximal se manifestera à la radiographie par un déplacement postérieur de l'épiphyse fémorale.
  • La radiographie d'un Osgood-Shattler montrera une fragmentation de la tubérosité tibiale.
  • Les tumeurs osseuses peuvent être distinguées avec l'aide de certains signes radiographiques :
    • L'ostéome se présentera sous forme de lésion radiotranslucide entourée de sclérose importante.
    • L'ostéosarcome aura une apparence en « sunburst », un triangle de Codman peut également être aperçu à la radiographie.
    • Le sarcome d'Ewing se présentera en zone lytique mal définie, avec un bris cortical et une réaction périostée lamellaire (en oignon)
  • L'abus physique chez les enfants est fortement suggéré en présence de fractures métaphysaires ou de fractures d'âges variés.


N.B. Les radiographies peuvent être initialement faussement négatives en présence de fractures, du syndrome de Legg-Calvé-Perthes, d'une ostéomyélite ou d'une arthrite septique. Ainsi, un contrôle doit être complété dans les semaines suivantes ou une autre modalité d'imagerie doit être employée.

IRM Cette modalité permet :
  • la visualisation des articulations, des tissus mous, du cartilage et de la moelle osseuse
  • le diagnostic précoce de lésions initialement non visibles à la radiographie.


L'IRM est également indiqué lors d'une suspicion d'ostéomyélite, malgré des radiographies négatives.

  • En présence d'ostéomyélite, des modifications dans la moelle osseuse peuvent être détectés.
  • Lors d'une suspicion d'étiologie inflammatoire, l'IRM permet de distinguer la synovite transitoire de la hanche d'un épanchement articulaire : les tissus synoviaux rehaussent à l'IRM, alors que l'épanchement, non.
CT-scan osseux Cette modalité permet de détecter la présence de fractures occultes, d'une ostéomyélite, des tumeurs et de lésions métastatique.


L'IRM est préférable au scan osseux, mais celui-ci peut-être utilisé en cas d'impossibilité de compléter l'IRM.

  • En présence d'ostéomyélite, un scan osseux montrera une diminution de la perfusion de la tête fémorale.
Scintigraphie osseuse À utiliser lorsque les autres modalités d'imagerie sont équivoques.
Échographie L'échographie est à utiliser lors d'une suspicion d'épanchement articulaire.
  • L'échographie permet de confirmer la présence et la quantité de liquide, mais ne peut déterminer l'étiologie de l'épanchement.
  • Lors de suspicion d'arthrite septique, une aspiration du liquide doit être fait, guidé par échographie.

Drapeaux rouges

En présence d'une boiterie chez un enfant, il est primordial d'identifier les drapeaux rouges suivants[15][16]:

  • des douleurs nocturnes (néoplasie)
  • une rougeur, œdème ou raideur d'une articulation (infection, maladie articulaire inflammatoire)
  • une présence concomitante de MII ou de psoriasis
  • une perte de poids, de l'anorexie, de la fièvre, des sueurs nocturnes ou de la fatigue (néoplasie, infection, inflammation)
  • une fracture associée à un traumatisme mineur
  • une articulation avec une diminution importante de la mobilité
  • un rash ou du purpura associé
  • une histoire ne concordant pas avec l'examen physique ou une fracture chez un enfant qui ne marche pas encore (maltraitance).

Approche clinique

Traitement

Le traitement de la boiterie chez l'enfant consiste en premier lieu à la gestion de la douleur, si présente, puis en la prise en charge de la cause de la boiterie.

Chez un enfant afébrile, ayant un bon état général, dont les radiographies sont négatives ou la condition est non-urgente, un suivi en externe peut être suffisant.

Prise en charge générale d'une boiterie
Traitement Commentaires
Analgésie
Antibiotiques En cas de suspicion d'une étiologie infectieuse, telle que l'arthrite septique ou l'ostéomyélite, des antibiotiques empiriques doivent être débutés. Ceux-ci doivent être ajustés selon le résultat des cultures.
Physiothérapie/programme de renforcement
Immobilisation


Référence en spécialité :


Cette section dresse un bref portrait de la prise en charge possible des principales pathologies discutées (non-exhaustif)[10]:

Arthrite septique
  • ATB IV empirique
  • Couvrir S. aureus, S. pneumoniae, les SGA chez l’enfant + le N. gonorroheae chez l’adolescent
  • Cefazoline (Ancef) = bon choix
  • Ajuster selon culture/antibiogramme du liquide synovial
  • Aspiration (parfois multiples) sur petites articulations
  • Drainage chirurgical urgent sur hanche, genou, épaule.
Arthrite virale
  • Acétaminophène ± AINS ad résolution
Arthrite réactive
  • Généralement résolution spontanée en quelques semaines
  • AINS PRN
Synovite transitoire de la hanche
  • Résolution en quelques jours/semaines.
  • Acétaminophène, AINS
  • Mise en traction si AINS insuffisants après quelques jours
  • Radiographie de contrôle de la hanche 3 mois post→ éliminer Legg-Calvé-Perthès
Maladie de Lyme
  • Cefuroxime 30 mg/kg (max 500), en 2 doses x 20 jours OU
  • Doxycycline 2 mg/kg (max 100) BID x 14 jours si enfant > 8 ans seulement)
  • Déclaration à la santé publique (MADO)
Legg-Calvé-Perthès
  • Mise au repos avec traction ± béquilles
  • Mise en abduction passive (plâtre, orthèse, chirurgie)
  • Physiothérapie essentielle
  • AINS
  • Référence en orthopédie importante
Glissement de l’épiphyse fémorale
  • Référence en orthopédie
  • Réparation chirurgicale
Dysplasie congénitale de la hanche[7]
  • Échographie dynamique de la hanche entre 6 sem et 4 mois
  • La radiographie peut avoir un rôle après 4 mois d'âge
  • Avant 6 mois: harnais de Pavlik (hanche en ABDuction, rotation externe)
  • Après 6 mois ou échec au harnais : examen sous anesthésie générale, ténotomie des adducteurs + plâtre (pelvi-cruro-pédieux)
  • Après l’âge de la marche : réduction ouverte ostéotomie pelvienne
Maladie d’Osgood-Schlatter
  • AINS, repos, renforcement musculaire
  • Limiter les activités de sauts ou de courses d’endurance (ex : vélo, basketball, 2000 m)
  • Se résout avec la fin de la croissance
Ostéochondrite disséquante
  • Limiter la mise en charge (béquille)
  • Référence en orthopédie
  • Suivi radiographique pendant la croissance
  • Cure de lésion ± greffe ostéocartilagineuse PRN
Arthrite idiopathique juvénile
  • Référence en rhumatologie pédiatrique
  • Équipe multidisciplinaire
  • Physiothérapie et ergothérapie et orthèses
  • AINS ± infiltration de corticostéroïdes
Maladie sérique
  • Retrait de l’agent causal
  • Antihistaminiques pour le prurit
  • Acétaminophène (antipyrétique)
  • Prednisone 0,5 mg-1 mg/kg x quelques jours, puis cesser graduellement (moins de 7 jours au total)
Purpura d’Henoch-Schönlein
  • Traitement symptomatique
  • Acétaminophène, AINS, opiacés PRN
  • Prednisone pourrait aider pour douleurs abdominales
  • Suivi fréquent avec TA et SMU-DCA
Douleurs de croissance
  • Massage
  • Chaleur
  • Acétaminophène PRN
Radiographie d'un patient atteint du Legg-Perthes [1]

Suivi

Complications

Références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Sameer Naranje, Derek M. Kelly et Jeffrey R. Sawyer, « A Systematic Approach to the Evaluation of a Limping Child », American Family Physician, vol. 92, no 10,‎ , p. 908–916 (ISSN 1532-0650, PMID 26554284, lire en ligne)
  2. 2,0 et 2,1 (en) « Evaluation of the child with a limp », sur uptodate.com, (consulté le 5 novembre 2022)
  3. 3,0 et 3,1 Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie de Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 384-392
  4. Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 1017-1019
  5. Philippe Furger et al, Dr-MÉD.ca, Québec, D&F, , 1350 p. (ISBN 978-3-905699-22-7), p. 816-821
  6. Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 136-141
  7. 7,0 et 7,1 Turgeon, Jean, (1960- ...)., Hervouet-Zeiber, Catherine., Ovetchkine, Philippe. et Bernard-Bonnin, Anne-Claude., Dictionnaire de pédiatrie Weber, De Boeck, dl 2015, cop. 2015, 1366 p. (ISBN 978-2-8041-9045-3 et 2-8041-9045-5, OCLC 907962960), p. 703-705
  8. 8,0 8,1 et 8,2 (en) Cláudio Santili, Wilson Lino Júnior, Ellen de Oliveira Goiano et Romero Antunes Barreto Lins, « LIMPING IN CHILDREN », Revista Brasileira de Ortopedia (English Edition), vol. 44, no 4,‎ , p. 290–298 (PMID 27022509, Central PMCID PMC4799062, DOI 10.1016/S2255-4971(15)30156-7, lire en ligne)
  9. 9,0 9,1 9,2 et 9,3 (en) « Approach to hip pain in childhood », sur uptodate.com, (consulté le 23 décembre 2022)
  10. 10,0 10,1 et 10,2 Maxime Ouellet, Préparation à l’examen du Conseil Médical Canadien (CMC) : Résumé des objectifs et situations cliniques essentielles du CMC, Québec, , 325 p. (lire en ligne)
  11. 11,0 et 11,1 (en) « Overview of the causes of limp in children », sur uptodate.com, (consulté le 22 novembre 2022)
  12. Netgen, « Les boiteries de l'enfant », sur Revue Médicale Suisse (consulté le 11 octobre 2020)
  13. Anciens Combattants Canada, « Inégalité de longueur des membres inférieurs - Lignes directrices sur l'admissibilité au droit à pension - Anciens Combattants Canada », sur www.veterans.gc.ca, (consulté le 11 octobre 2020)
  14. « Maladie de Lyme aux stades localisé et disséminé - outil d'aide au diagnostic », sur inesss.qc.ca, (consulté le 24 décembre 2022)
  15. « Boiterie aigüe isolée », sur Urgence CHU Sainte-Justine (consulté le 12 octobre 2020)
  16. Shehzaad A. Khan, Hassan Raja et Abdul Waheed, « The limping child - when to worry and when to refer: a GP's guide », The British Journal of General Practice: The Journal of the Royal College of General Practitioners, vol. 70, no 698,‎ , p. 467 (ISSN 1478-5242, PMID 32855147, Central PMCID 7449436, DOI 10.3399/bjgp20X712565, lire en ligne)
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