« Boiterie chez l'enfant (approche clinique) » : différence entre les versions
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| | |La radiographie doit être effectuée en première intention en présence d'une boiterie chez un enfant. | ||
* En cas de trouvailles à l'examen physique, une radiographie de l'articulation atteinte doit être complétée en utilisant les vues antéro-postérieure et latérale. | |||
* En | * En cas d'un examen physique non concluant, une radiographie des deux membres inférieurs doit être effectuée afin d'identifier le site anatomique en cause. | ||
* Une radiographie des hanches en « pattes de grenouille » est indiquée | * Une radiographie des hanches en « pattes de grenouille » est indiquée pour détecter un glissement épiphysaire du col fémoral, lorsque celui-ci est suspecté. | ||
| | |Les trouvailles à la radiographie peuvent être multiples. Ainsi, il est important de connaitre les présentations plus communes des pathologies suspectées. | ||
* | * En présence d'une ostéomyélite, la radiographie montrera des lésions lytiques en phase aiguë, puis des réactions périostées après 10 jours. | ||
* Leg-Calvé-Perthes | * La radiographie d'une synovite transitoire de la hanche montrera un espace interarticulaire élargi, suggérant un épanchement. | ||
** | * Le Leg-Calvé-Perthes peut se présenter sous 4 phases radiologiques : | ||
** | ** la synovite transitoire de la hanche (qui apparait entre la première et la 3e semaine de l'atteinte) | ||
** | ** l'ostéonécrose (qui se développe de 6 mois à 1 an après le diagnostic) | ||
** | ** la fragmentation de la tête fémorale (entre la première et la 3e année) | ||
* | ** la reconstruction, ce qui risque de conserver la déformation. | ||
* La radiographie d'un Osgood-Shattler montrera une fragmentation de la tubérosité tibiale. | |||
* | * Les tumeurs osseuses peuvent être distinguées avec l'aide de certains signes radiographiques : | ||
** lésion radiotranslucide entourée de sclérose importante | ** L'ostéome se présentera sous forme de lésion radiotranslucide entourée de sclérose importante. | ||
** L'ostéosarcome aura une apparence en « sunburst », un triangle de Codman peut également être aperçu à la radiographie. | |||
** triangle de Codman | ** Le sarcome d'Ewing se présentera en zone lytique mal définie, avec un bris cortical et une réaction périostée lamellaire (en oignon) | ||
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* Abus | * Abus | ||
** fracture métaphysaire ou fractures d'âges variés | ** fracture métaphysaire ou fractures d'âges variés |
Version du 23 décembre 2022 à 10:39
Boiterie chez l'enfant (20)
La boiterie chez l'enfant se présente par une démarche difficile qui témoigne d'une douleur, faiblesse ou maladie sous-jacente. Chez les plus jeunes enfants, elle peut se présenter comme un refus de marcher ou de mise en charge. Il s'agit d'une raison de consultation fréquente. Bien que la cause est souvent bénigne, le clinicien doit être en mesure d'éliminer les causes plus graves.
Épidémiologie
Peu d'études se sont penchées sur l'épidémiologie de la boiterie chez l'enfant. Selon les données disponibles, la prévalence de la boiterie chez la patientèle pédiatrique est de 1,8 par 1000 enfants de moins de 14 ans et affecterait davantage les garçons que les filles du même âge.[1]
Étiologies
De nombreuses étiologies peuvent être responsables du développement d'une boiterie chez les enfants. Les causes de boiterie varie selon l'âge du patient.
Les articulations les plus souvent atteintes lors d'une boiterie sont la hanche et le genou[2]. La cause la plus fréquente de boiterie chez l'enfant, tout âge confondu, est la synovite transitoire de la hanche.[1]
Les diverses étiologies peuvent être regroupées par leurs origines[3] :
- les causes infectieuses
- l'arthrite septique
- l'arthrite réactive
- le arthrite réactiverhumatisme articulaire aigu[4]
- la arthrite réactivesynovite transitoire de la hanche
- la arthrite réactivemaladie de Lyme[5]
- l'arthrite réactiveostéomyélite
- la arthrite réactivecellulite et autres infections cutanées
- la arthrite réactivediscite
- la arthrite réactivemyosite
- la arthrite réactivenévrite
- la arthrite réactivemyélite
- les causes inflammatoires
- l'arthrite réactivearthrite associée aux maladies inflammatoires de l'intestin (MII)
- l'arthrite réactivearthrite idiopathique juvénile[6]
- la arthrite réactivevascularite (Kawasaki, Henoch-Schönlen)
- l'arthrite réactiveurticaire ou arthrite réactivemaladie sérique
- les causes biomécaniques
- le arthrite réactiveglissement épiphysaire de la tête fémorale
- la arthrite réactivenécrose avasculaire de l'épiphyse fémoral ou Legg-Clavé-Perthes
- la arthrite réactivedysplasie congénitale de la hanche (ou luxation congénitale de la hanche)[7]
- l'arthrite réactiveapophysite de l'épine tibiale antérieure ou Osgood-Schlatter
- l'arthrite réactiveostéochondrite disséquante
- le arthrite réactivesyndrome fémoro-patellaire
- la arthrite réactivebursite
- la arthrite réactivetendinite
- l'arthrite réactivehyperlaxité ligamentaire
- les causes tumorales ou hématologiques
- les arthrite réactivetumeurs osseuses
- une arthrite réactivemétastase ou un envahissement médullaire
- l'arthrite réactiveanémie falciforme (ostéonécrose)
- l'arthrite réactivehémophilie (hémarthrose)
- les causes traumatiques
- les causes d'origine intra-abdominale[1]
- les causes indéterminées ou psychogènes
- les arthrite réactivedouleurs de croissance
- le arthrite réactivesyndrome d'amplification de la douleur
- le arthrite réactivetrouble de conversion
- le arthrite réactivetrouble factice
- les arthrite réactivedouleurs psychogènes.
La présence de maltraitance est toujours à considérer en présence de fractures ou de blessures qui ne concordent pas avec l'histoire rapportée, ou encore chez un enfant qui ne marche pas encore.
*Mettre les pathos qui nécessitent une prise en charge urgente.
Physiopathologie
Si la section est n'est pas jugée nécessaire, elle peut être supprimée.
Description: | La physiopathologie traite des mécanismes biologiques qui conduisent à l'apparition de l'approche clinique. |
Formats: | Texte |
Balises sémantiques: | |
Commentaires: | Attention de ne pas traiter de la physiopathologie de l'ensemble des étiologies couvertes dans la section Étiologies, mais de seulement discuter de la physiopathologie générale de la sémiologie couverte par le sujet de la page. |
Exemple: | Différentes voies physiologiques peuvent entraîner une dyspnée, notamment via les chimiorécepteurs ASIC, les mécanorécepteurs et les récepteurs pulmonaires. On pense que trois composantes principales contribuent à la dyspnée : les signaux afférents, les signaux efférents et le traitement central de l'information. [...] |
Évaluation clinique
Facteurs de risque
Les facteurs de risque à rechercher sont :
- l'âge du patient, qui permet d'orienter le diagnostic différentiel selon les causes les plus fréquentes dans ce groupe d'âge[2][8]
- chez les enfants de tout âge
- la synovite transitoire de la hanche (cause la plus fréquente de boiterie chez l'enfant)
- les étiologies traumatiques, comme les contusions, les fractures et les entorses
- l'arthrite septique
- l'ostéomyélite
- l'arthrite réactive
- l'arthrite secondaire à la maladie de Lyme
- les tumeurs osseuses et autres néoplasies
- chez les enfants de 1 à 4 ans
- la dysplasie développementale de la hanche
- le purpura Henoch-Schönlein
- la fracture du nourrisson
- la dystrophie musculaire
- les troubles neurologiques, comme la paralysie cérébrale
- l'arthrite juvénile idiopathique
- l'hémarthrose
- chez les enfants de 5 à 12 ans
- la maladie du Legg-Calvé-Perthes
- la myosite
- la fièvre rhumatismale aiguë
- la dystrophie musculaire
- l'arthrite juvénile idiopathique
- chez les enfants de 13 à 18 ans
- le glissement épiphysaire de la tête fémorale
- la tendinopathie
- la maladie d'Osgood-Schlatter
- l'ostéochondrite disséquante
- les syndromes de surutilisation
- chez les enfants de tout âge
- le sexe du patient, qui permet d'orienter le diagnostic différentiel selon l'épidémiologie
- le sexe masculin
- la maladie du Legg-Calvé-Perthes
- le glissement épiphysaire du fémur proximal
- le sexe féminin
- la dysplasie congénitale de la hanche
- le sexe masculin
- l'obésité, qui prédispose au glissement épiphysaire de la tête fémorale
- la présentation fœtale en siège, qui prédispose à la dysplasie développementale de la hanche
- les antécédents personnels et familiaux
- l'arthrite, les maladies inflammatoires de l'intestin , le psoriasis , les spondylarthropathies, les connectivites
- les coagulopathies, l'anémie falciforme, etc.
- les endocrinopathies connues.
Questionnaire
Outre les éléments habituellement retrouver au questionnaire d'un patient, les éléments suivants doivent être particulièrement recherchés[1][9][10] :
- l'élément déclencheur
- une histoire de trauma est suggestif de fracture ou d'atteinte des tissus mous
- une histoire de surutilisation (maladie d'Osgood-Schlatter ou fracture de stress)
- une infection virale récente ou une pharyngite à streptocoque (rhumatisme articulaire aigu, synovite transitoire de la hanche ou myosite)
- la prise d'antibiotique récente (maladie sérique)
- pénicilline, amoxicilline, triméthoprime-sulfaméthoxazole
- une infection à des pathogènes tels que Chlamydia trachomatis, Yersinia, Salmonella, Shigella, Campylobacter, Escherichia coli ou Clostridioides difficile (arthrite réactive)
- des relations sexuelles non-protégées (arthrite réactive, arthrite gonococcique)
- une piqûre de tiques (maladie de Lyme)
- les éléments évoquant une situation de maltraitance (un contexte socio-familial difficile, une histoire de traumatisme discordant avec la présentation clinique)
- les éléments suggérant un trouble neurologique
- un retard de développement ou de croissance
- l'évolution de la démarche dans le temps
- les signes et symptômes évocateurs d'une pathologie grave ou nécessitant une prise en charge rapide :
- la présence de fièvre , d'une diminution de l'état général et d'un refus de mise en charge dans un tableau de boiterie rapidement progressive est suggestif d'une arthrite septique
- (ostéomyélite)
- (glissement épiphysaire)
- (dysplasie développementale)
- une asdfdouleur intermittente au repos (néoplasie)
- la présence de douleur (le type, la chronologie et le patron de douleur)
- le type de douleur
- une douleur qui augmente à la mobilisation est évocatrice d'une étiologie mécanique
- une douleur associée à une raideur matinale et qui s'améliore avec la mobilisation est évocatrice d'une étiologie inflammatoire
- la localisation de la douleur
- une douleur à la hanche peut être référée à l'aine et au genou
- une douleur au dos peut évoquer une discite ou une ostéomyélite vertébrale
- le patron de la douleur
- une douleur nocturne (étiologie infectieuse, inflammatoire ou néoplasique)
- une douleur intermittente au repos (tumeurs osseuses malignes)
- une douleur sévère, localisée et reproductible suggère la présence de fracture, d'arthrite septique ou d'ostéomyélite
- la durée de la douleur
- une douleur aiguë
- toute étiologie déclenchée par un trauma
- la synovite transitoire de la hanche
- une infection aiguë (ostéomyélite, arthrite septique)
- une douleur chronique
- la maladie du Legg-Calvé-Perthes
- le glissement épiphysaire de la tête fémorale
- la maladie rhumatoïde
- une tumeur osseuse bénigne ou autres néoplasies
- la dysplasie développementale de la hanche
- les syndromes de surutilisation
- une douleur aiguë
- la capacité de mise en charge
- le type de douleur
- les symptômes associés
- des symptômes systémiques tels que fièvre, sueurs nocturne, perte de poids, anorexie (causes inflammatoires, néoplasiques et infectieuses)
- une douleur abdominale (purpura d'Henoch-Schönlein, appendicite, abcès du psoas)
- une éruption cutanée
- un œdème des articulations (arthrite inflammatoire, infection chronique)
- Différence entre arthrite septique et synovite transitoire de la hanche :
- synovite transitoire : les enfants continuent habituellement leurs activités, pas d'apparence toxique, résolution spontanée
- arthrite septique : refus de MEC, apparence toxique, évolution catastrophique si pas de PEC
- les laboratoires permettent davantage de distinguer les deux
Examen clinique
À l'examen clinique[1][9][11][12]:
- l'état général du patient
- une apparence toxique indique la présence plus probable d'une cause infectieuse, telle que l'arthrite septique ou l'ostéomyélite
- les paramètres de croissance (taille, poids, périmètre crânien)
- la longueur des membres inférieurs
- Pour mesurer la longueur des membres inférieur, les étapes suivantes doivent être effectuées :
- Demander au patient de se placer en décubitus dorsal, les genoux en extension
- Avec l'aide d'un ruban à mesurer, mesurer la distance entre l'épine iliaque antéro-supérieure et la malléole interne pour chacun des membres inférieurs
- Calculer la moyenne des mesures prises pour chacun des membres inférieurs.
- Pour mesurer la longueur des membres inférieur, les étapes suivantes doivent être effectuées :
- la démarche du patient
- L'évaluation de la démarche s'effectue en demandant au patient de se mettre pieds nus et d'effectuer plusieurs allers et retours d'une distance d'au moins 4 à 5 mètres.
- Les éléments à examiner sont les suivants :
- l'amplitude et la symétrie des pas
- la participation du tronc et la stabilité à la marche
- le balancement des bras
- la phase d'appui et phase oscillante.
- une démarche antalgique se présente avec un raccourcissement de la phase d'appui
- la posture du patient
- Rechercher une position antalgique
- Par exemple, une hanche en position de flexion et rotation externe suggère la présence d’une arthrite septique
- synovite transitoire de la hanche = rotation externe et abduction de la hanche
- glissement de la tête épiphysaire du fémur = limitation flexion de la hanche et rotation interne[10]
- Rechercher une anomalie morphologique
- une scoliose, un varus ou un valgus des membres inférieurs
- un hématome, un œdème, une ecchymose
- une amyotrophie, une hypertrophie des mollets (dystrophie musculaire).
- Rechercher une position antalgique
- l'examen visuel des articulations
- Déceler la présence de rougeur, d'œdème ou de déformation.
- la palpation des articulations des membres inférieurs pour rechercher :
- une douleur (fracture, contusion, ostéomyélite, néoplasie)
- une masse (tumeurs osseuses).
- la mobilité et l'amplitude de mouvements
- une diminution de l'abduction de la hanche peut suggérer une dysplasie développementale de la hanche
- une douleur à la rotation interne peut suggérer une synovite transitoire de la hanche.
- l'examen neurologique des membres et de la colonne
- le Test de Barlow-Ortolani chez nourrisson pour dépister une dysplasie développement de la hanche.
- les manœuvres spéciales
- le signe de Galeazzi (dysplasie développementale de la hanche, Legg-Calvé-Perthes, syndrome du fémur court)
- la flexion et rotation interne (pathologies intra-articulaires, Legg-Calvé-Perthes, glissement épiphysaire)
- le FABER (atteinte de l’articulation sacro-iliaque)
- le test de compression pelvienne (atteinte de l’articulation sacro-iliaque)
- le signe du Psoas (appendicite ou abcès du psoas)
- l'examen abdominal à la recherche de masse (neuroblastome, abcès du psoas) ou de sensibilité (appendicite)
- d'autres signes à rechercher :
- la présence d'une conjonctivite, d'une enthésite, d'une urétrite (arthrite réactive)
- une hépatomégalie, des lymphadénopathies, une splénomégalie (néoplasie)
- une éruption cutanée (LED, arthrite gonococcique, maladie de Lyme).
- le signe de Gower[8] pour dépister la présence d'une dystrophie musculaire.
Examens paracliniques
Les examens paracliniques nécessaires en présence d'une boiterie chez l'enfant varient selon les étiologies suspectées et les trouvailles à l'examen physique. Ces examens comprennent des tests biochimiques, microbiologiques et radiologiques.
Il est important de noter qu'en présence de symptômes systémiques, une formule sanguine complète, une vitesse de sédimentation et une protéine-C réactive doivent être demandées, ainsi qu'une radiographie de l'articulation atteinte.
Laboratoires
Selon le degré de suspicion clinique des différentes étiologies de boiterie chez l'enfant, les tests de laboratoire suivants doivent être demandés[1] :
Test de laboratoire | Entité clinique recherchée |
---|---|
Biochimiques | |
Formule sanguine complète | Les perturbations de la formule sanguine complète peuvent être diverses :
|
Protéine C réactive et vitesse de sédimentation | Ces éléments de laboratoire peuvent être élevés en présence des étiologies suivantes :
|
Analyse du liquide synovial | Le liquide articulaire peut être perturbé secondairement à diverses atteintes :
|
Anticorps anti-nucléaire (ANA) | Un résultat fortement positif pour le ANA, ajouté à une clinique compatible, oriente vers un lupus érythémateux disséminé. |
Profil de coagulation | Permet de diagnostiquer les hémophilies en présence d'hémarthrose. |
Anticorps anti-streptolysine O (ASO) | L'anticorps ASO est positif en contexte d'infection récente au streptocoque de groupe A (SGA). Ainsi, un résultat positif en présence d'une clinique compatible suggère une fièvre rhumatismale aiguë. |
Créatine kinase[8] | La créatine kinase sera élevée dans les dystrophies musculaires. |
Microbiologiques | |
Culture du liquide synovial | Permet de déterminer et d'identifier le pathogène en cause lors d'une suspicion d'arthrite septique. |
Hémoculture | Permet d'identifier la présence d'une infection disséminée dans un contexte d’arthrite septique ou d'ostéomyélite. |
Culture osseuse | À compléter lors d'une suspicion d'ostéomyélite. |
Culture de gorge | Permet de confirmer la présence de SGA lors d'une suspicion de fièvre rhumatismale aiguë. |
Culture de selles et recherche d'ITSS | À compléter lors d'une suspicion d'arthrite réactive, ou d'arthrite gonococcique. |
Imageries
Les modalités d'imagerie doivent être choisies en fonction des diagnostics les plus probables et des diagnostics à éliminer. La radiographie est la modalité utilisée en première intention.
Modalités d'imagerie | Indications[1] | Trouvailles |
---|---|---|
Radiographie | La radiographie doit être effectuée en première intention en présence d'une boiterie chez un enfant.
|
Les trouvailles à la radiographie peuvent être multiples. Ainsi, il est important de connaitre les présentations plus communes des pathologies suspectées.
N.B. Les radiographies peuvent être initialement faussement négatives en présence de fractures, du syndrome de Legg-Calvé-Perthes, d'une ostéomyélite ou d'une arthrite septique. Ainsi, un contrôle d'imagerie doit être faite dans les prochaines semaines ou une autre modalité d'imagerie doit être employée. |
CT-scan osseux |
|
|
Scintigraphie osseuse |
|
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IRM |
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|
Échographie |
|
|
Drapeaux rouges
Les drapeaux rouges sont[13]:
- des douleurs nocturnes
- des douleurs à caractère inflammatoire
- une présence concomitante de MII, psoriasis
- une fracture associée à un traumatisme mineur
- de la fièvre
- une articulation avec une mobilité impossible
- un rash ou purpura associé
- une histoire ne concordant pas avec l'examen physique, fracture chez enfant qui ne marche pas encore.
Approche clinique
Investigations selon l'approche clinique.
Les investigations selon le type de douleur[14]:
Si douleur non identifié:
- Radiographie:
- Fracture
- Lésion osseuse: Tumeur ou ostéomyélite
- Bilan si radiographie normal ou atteinte de l'état général
- FSC/Frottis + VS + CRP
- Hémoculture si fièvre
- Échographie si suspicion d'une arthrite
- Congé si les bilans sont normaux et suivi rapproché
- Scintigraphie si symptômes persistent
Si arthrite/arthralgie:
- Synovite transitoire typique
- Si pas de fièvre= Radiographie des hanches
- Si fièvre= Radiographie des hanches + bilan (FSC, CRP) + hémoculture
- Suspicion arthrite septique
- Radiographie des hanches + bilan (FSC, CRP)
- Échographie
- Consultation en rhumatologie
- Autre arthralgie/Arthrite isolée
- Radiographie + bilan (Hémoculture si température)
Si douleur osseuse
- Radiographie
- Fracture
- Lésion osseuse: Tumeur ou ostéomyélite
- Bilan si radiographie normal
- FSC/Frottis + VS
- Hémoculture si température
- Congé si bilan normal et suivi rapproché
- Scintigraphie si symptômes persistent
Traitement
Cette section dresse un bref portrait de la prise en charge possible des principales pathologies discutées (non-exhaustif)[9]:
Arthrite septique
- ATB IV empirique
- Couvrir S. aureus, S. pneumoniae, les SGA chez l’enfant + le N. gonorroheae chez l’adolescent
- Cefazoline (Ancef) = bon choix
- Ajuster selon culture/antibiogramme du liquide synovial
- Aspiration (parfois multiples) sur petites articulations
- Drainage chirurgical urgent sur hanche, genou, épaule.
Arthrite virale
- Acétaminophène ± AINS ad résolution
Arthrite réactive
- Généralement résolution spontanée en quelques semaines
- AINS PRN
Synovite transitoire de la hanche
- Résolution en quelques jours/semaines.
- Acétaminophène, AINS
- Mise en traction si AINS insuffisants après quelques jours
- Radiographie de contrôle de la hanche 3 mois post→ éliminer Legg-Calvé-Perthès
Maladie de Lyme
- Cefuroxime 30 mg/kg (max 500), en 2 doses x 20 jours OU
- Doxycycline 2 mg/kg (max 100) BID x 14 jours si enfant > 8 ans seulement)
- Déclaration à la santé publique (MADO)
Nécrose avasculaire de la tête fémorale (Maladie de Legg-Calvé-Perthès)
- Mise au repos avec traction ± béquilles
- Mise en abduction passive (plâtre, orthèse, chirurgie)
- Physiothérapie essentielle
- AINS
- Référence en orthopédie importante
Glissement de l’épiphyse fémorale
- Référence en orthopédie
- Réparation chirurgicale
Dysplasie congénitale de la hanche[7]
- Échographie dynamique de la hanche entre 6 sem et 4 mois
- La radiographie peut avoir un rôle après 4 mois d'âge
- Avant 6 mois: harnais de Pavlik (hanche en ABDuction, rotation externe)
- Après 6 mois ou échec au harnais : examen sous anesthésie générale, ténotomie des adducteurs + plâtre (pelvi-cruro-pédieux)
- Après l’âge de la marche : réduction ouverte ostéotomie pelvienne
Syndrome fémoro-patellaire
- Programme de renforcement musculaire vaste médian/ physiothérapie
- Orthèse (immobilisation de la rotule)
- ↓ activités occasionnellement
Maladie d’Osgood-Schlatter
- AINS, repos, renforcement musculaire
- Limiter les activités de sauts ou de courses d’endurance (ex : vélo, basketball, 2000 m)
- Se résout avec la fin de la croissance
Ostéochondrite disséquante
- Limiter la mise en charge (béquille)
- Référence en orthopédie
- Suivi radiographique pendant la croissance
- Cure de lésion ± greffe ostéocartilagineuse PRN
Hyperlaxité ligamentaire
- Programme de renforcement musculaire des MI
- Orthèses dans les chaussures
Arthrite idiopathique juvénile
- Référence en rhumatologie pédiatrique
- Équipe multidisciplinaire
- Physiothérapie et ergothérapie et orthèses
- AINS ± infiltration de corticostéroïdes
Maladie sérique
- Retrait de l’agent causal
- Antihistaminiques pour le prurit
- Acétaminophène (antipyrétique)
- Prednisone 0,5 mg-1 mg/kg x quelques jours, puis cesser graduellement (moins de 7 jours au total)
Purpura d’Henoch-Schönlein
- Traitement symptomatique
- Acétaminophène, AINS, opiacés PRN
- Prednisone pourrait aider pour douleurs abdominales
- Suivi fréquent avec TA et SMU-DCA
Douleurs de croissance
- Massage
- Chaleur
- Acétaminophène PRN
Suivi
Complications
Références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Sameer Naranje, Derek M. Kelly et Jeffrey R. Sawyer, « A Systematic Approach to the Evaluation of a Limping Child », American Family Physician, vol. 92, no 10, , p. 908–916 (ISSN 1532-0650, PMID 26554284, lire en ligne)
- ↑ 2,0 et 2,1 (en) « Evaluation of the child with a limp », sur uptodate.com, (consulté le 5 novembre 2022)
- ↑ Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie de Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 384-392
- ↑ Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 1017-1019
- ↑ Philippe Furger et al, Dr-MÉD.ca, Québec, D&F, , 1350 p. (ISBN 978-3-905699-22-7), p. 816-821
- ↑ Jean Turgeon et al, Dictionnaire de pédiatrie Weber, Montréal, Chenelière Éducation, , 1366 p. (ISBN 9782765047469), p. 136-141
- ↑ 7,0 et 7,1 Turgeon, Jean, (1960- ...)., Hervouet-Zeiber, Catherine., Ovetchkine, Philippe. et Bernard-Bonnin, Anne-Claude., Dictionnaire de pédiatrie Weber, De Boeck, dl 2015, cop. 2015, 1366 p. (ISBN 978-2-8041-9045-3 et 2-8041-9045-5, OCLC 907962960), p. 703-705
- ↑ 8,0 8,1 et 8,2 (en) Cláudio Santili, Wilson Lino Júnior, Ellen de Oliveira Goiano et Romero Antunes Barreto Lins, « LIMPING IN CHILDREN », Revista Brasileira de Ortopedia (English Edition), vol. 44, no 4, , p. 290–298 (PMID 27022509, Central PMCID PMC4799062, DOI 10.1016/S2255-4971(15)30156-7, lire en ligne)
- ↑ 9,0 9,1 et 9,2 Maxime Ouellet, Préparation à l’examen du Conseil Médical Canadien (CMC) : Résumé des objectifs et situations cliniques essentielles du CMC, Québec, , 325 p. (lire en ligne)
- ↑ 10,0 et 10,1 (en) « Overview of the causes of limp in children », sur uptodate.com, (consulté le 22 novembre 2022)
- ↑ Netgen, « Les boiteries de l'enfant », sur Revue Médicale Suisse (consulté le 11 octobre 2020)
- ↑ Anciens Combattants Canada, « Inégalité de longueur des membres inférieurs - Lignes directrices sur l'admissibilité au droit à pension - Anciens Combattants Canada », sur www.veterans.gc.ca, (consulté le 11 octobre 2020)
- ↑ « Boiterie aigüe isolée », sur Urgence CHU Sainte-Justine (consulté le 12 octobre 2020)
- ↑ « Boiterie aigüe isolée », sur Urgence CHU Sainte-Justine (consulté le 12 octobre 2020)