« Ulcère du pied diabétique » : différence entre les versions

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* l'équipe interdisciplinaire (chirurgien vasculaire, interniste, médecin de famille, ergothérapeute, podiatre, stomothérapeute, infectiologue, infirmier spécialisé en soins de plaies)<ref name=":0" />
* l'équipe interdisciplinaire (chirurgien vasculaire, interniste, médecin de famille, ergothérapeute, podiatre, stomothérapeute, infectiologue, infirmier spécialisé en soins de plaies)<ref name=":0" />


* le contrôle optimal du diabète sucré sous-jacent<ref group="note">Un meilleur contrôle glycémique serait associé à une diminution de la fréquence des amputations. Un pauvre contrôle glycémique serait associé à une immunopathie et une réponse cellulaire déficiente aux infections.</ref><ref name=":6" />  
* le {{Traitement|nom=contrôle optimal du diabète sucré}} sous-jacent<ref group="note">Un meilleur contrôle glycémique serait associé à une diminution de la fréquence des amputations. Un pauvre contrôle glycémique serait associé à une immunopathie et une réponse cellulaire déficiente aux infections.</ref><ref name=":6" />
* le contrôle des comorbidités cardiovasculaires (dyslipidémie, arrêt tabagique, HTA)
* le contrôle des comorbidités cardiovasculaires (dyslipidémie, arrêt tabagique, HTA)
* la décharge du pied
* la {{Traitement|nom=décharge du pied}}
* les soins de plaie
* les {{Traitement|nom=soins de plaie}}
* le traitement de la surinfection, le cas échéant
* le traitement de la surinfection, le cas échéant
* l'admission hospitalière au besoin <ref group="note">Le besoin de recourir aux antibiotiques intraveineux, la possibilité de non-observance au traitement, la capacité de soigner la plaie et la possibilité de décharger la plaie sont quelques points à considérer en lien avec la décision d'hospitalisation.</ref><ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=B. A.|nom1=Lipsky|prénom2=R. E.|nom2=Pecoraro|prénom3=S. A.|nom3=Larson|prénom4=M. E.|nom4=Hanley|titre=Outpatient management of uncomplicated lower-extremity infections in diabetic patients|périodique=Archives of Internal Medicine|volume=150|numéro=4|date=1990-04|issn=0003-9926|pmid=2183732|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2183732/|consulté le=2020-08-20|pages=790–797}}</ref>
* l'{{Traitement|nom=admission hospitalière}} au besoin <ref group="note">Le besoin de recourir aux antibiotiques intraveineux, la possibilité de non-observance au traitement, la capacité de soigner la plaie et la possibilité de décharger la plaie sont quelques points à considérer en lien avec la décision d'hospitalisation.</ref><ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=B. A.|nom1=Lipsky|prénom2=R. E.|nom2=Pecoraro|prénom3=S. A.|nom3=Larson|prénom4=M. E.|nom4=Hanley|titre=Outpatient management of uncomplicated lower-extremity infections in diabetic patients|périodique=Archives of Internal Medicine|volume=150|numéro=4|date=1990-04|issn=0003-9926|pmid=2183732|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2183732/|consulté le=2020-08-20|pages=790–797}}</ref>
* l'oxygénothérapie hyperbare (controversée). <ref name=":11">{{Citation d'un lien web|langue=en|nom1=Me|prénom1=Hanley|nom2=B|prénom2=Manna|titre=Hyperbaric, Diabetic Foot Ulcer|url=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28613534/|site=PubMed|date=2020 Jan|pmid=28613534|consulté le=2020-08-20}}</ref><ref name=":0" />
* l'{{Traitement|nom=oxygénothérapie hyperbare}} (controversée). <ref name=":11">{{Citation d'un lien web|langue=en|nom1=Me|prénom1=Hanley|nom2=B|prénom2=Manna|titre=Hyperbaric, Diabetic Foot Ulcer|url=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28613534/|site=PubMed|date=2020 Jan|pmid=28613534|consulté le=2020-08-20}}</ref><ref name=":0" />
 
Hormis cette décision, les patients devront être traités avec des antibiotiques dans les deux cas. Les ulcères superficiels pourront être traités avec des antibiotiques topiques, cependant, tout ulcère profond ou toute plaie présentant une cellulite nécessiteront des antibiotiques systémiques. <ref name=":0" />


=== Décharge ===
=== Décharge ===
La décharge du pied est absolument essentielle et peut être effectuée via différents dispositifs <ref name=":6" />:  
La décharge du pied est absolument essentielle et peut être effectuée via différents dispositifs <ref name=":6" />:  


* un plâtre à contact total
* un {{Traitement|nom=plâtre à contact total}}
* une botte de marche amovible.
* une {{Traitement|nom=botte de marche amovible}}.


En ce qui a trait aux bottes de marche amovibles, différents modèles existent : le choix du modèle dépend des caractéristiques individuelles de chaque patient, de la disponibilité et du lieu de l'ulcère. Certains dispositifs déchargent complètement l'avant du pied alors que d'autres déchargent complètement le talon. <ref name=":6" />
En ce qui a trait aux bottes de marche amovibles, différents modèles existent : le choix du modèle dépend des caractéristiques individuelles de chaque patient, du prix, de la disponibilité et du lieu de l'ulcère. Certains dispositifs déchargent complètement l'avant du pied alors que d'autres déchargent complètement le talon. <ref name=":6" />


Les plâtres à contact total sont efficaces, mais ils demandent une expertise particulière : si le plâtre est mal réalisé, il peut au contraire causer de nouveaux ulcères. Les bottes de marche amovibles sont donc à favoriser dans la majorité des cas dans les milieux non spécialisés.<ref name=":6" />
Les plâtres à contact total sont efficaces, mais ils demandent une expertise particulière : si le plâtre est mal réalisé, il peut au contraire causer de nouveaux ulcères. Par ailleurs, ils compliquent l'hygiène.<ref name=":6" /> Les bottes de marche amovibles sont donc à favoriser dans la majorité des cas dans les milieux non spécialisés.


=== Soins de plaie ===
=== Soins de plaie ===
Specific recommendations about wound dressing types cannot be made for typical diabetic foot ulcers because there is insufficient evidence to support any type of dressing over another (56–60). The essentials of good wound care include maintaining an optimal wound environment, off-loading pressure from the ulcer and regular debridement of nonviable tissue (58,61,62); wound dressings that maintain a physiologically moist wound environment should be selected. There are insufficient data to support the use of specific dressing types or antimicrobial dressings in the routine treatment of diabetic foot wounds (48,51–59). There is also insufficient evidence to make any recommendation about the role of suction wound dressings (referred to as “negative pressure wound therapy”) in the routine treatment of neuropathic wounds, but there is some evidence in favour of suction wound dressings for more advanced diabetic foot ulcers or after extensive debridement (58,61,63–66). Other adjunctive measures for wound healing, such as topical growth factors and dermal substitutes, have been evaluated for the treatment of diabetic foot ulcers, but the studies have been limited in sample size, duration and follow up, and the results are not sufficiently conclusive to support the use of these therapies (57,58,67–70).<ref name=":6" />
Il n'existe pas de recommendation spécifique pour le type de pansement à utiliser pour les ulcères diabétiques. Par contre, il est important de diminuer la pression au niveau de l'ulcère, de débrider régulièrement les tissus dévitalisés et de maintenir un niveau adéquat d'humidité. <ref name=":6" />
 
En cas d'une plaie trop humide, les pansements plus absorbants doivent être sélectionnés ; si la plaie est trop sèche, un pansement qui conserve l'humidité est recommandé.
 
En ce qui a trait aux {{Traitement|nom=pansements à pression négative}}, il manque d'évidence pour les recommander de routine : ils sont réservés aux patients avec des plaies sévères ou après un débridement extensif. <ref name=":6" />


=== Antibiothérapie ===
=== Antibiothérapie ===
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| type = confirmation
| type = confirmation
}}
}}
Les micro-organismes communs se retrouvant dans un ulcère du pied diabétique sont <ref name=":6" />:  
Les ulcères du pied diabétique ne sont pas tous surinfectés. Si c'est le cas, les micro-organismes communs sont <ref name=":6" />:  


* le ''Staphylococcus aureus''<ref group="note">Les patients diabétiques possèdent un taux de présence plus élevé de Staphylococcus aureus dans les narines et sur la peau, ce qui augmente les risques d'infection de l'ulcère. </ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=J. D.|nom1=Breen|prénom2=A. W.|nom2=Karchmer|titre=Staphylococcus aureus infections in diabetic patients|périodique=Infectious Disease Clinics of North America|volume=9|numéro=1|date=1995-03|issn=0891-5520|pmid=7769212|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7769212/|consulté le=2020-08-20|pages=11–24}}</ref>
* le ''Staphylococcus aureus''<ref group="note">Les patients diabétiques possèdent un taux de présence plus élevé de Staphylococcus aureus dans les narines et sur la peau, ce qui augmente les risques d'infection de l'ulcère. </ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=J. D.|nom1=Breen|prénom2=A. W.|nom2=Karchmer|titre=Staphylococcus aureus infections in diabetic patients|périodique=Infectious Disease Clinics of North America|volume=9|numéro=1|date=1995-03|issn=0891-5520|pmid=7769212|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7769212/|consulté le=2020-08-20|pages=11–24}}</ref>
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La sévérité de l'infection dicte la dose, la durée et le type d'antibiotique.<ref name=":0" />
La sévérité de l'infection dicte la dose, la durée et le type d'antibiotique.<ref name=":0" />


{| class="wikitable"
{| class="wikitable mw-collapsible mw-collapsed"
|+Antibiothérapie empirique suggérée pour l'ulcère du pied diabétique surinfecté<ref name=":6" /><ref name=":0" /><ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Benjamin A.|nom1=Lipsky|prénom2=Anthony R.|nom2=Berendt|prénom3=Paul B.|nom3=Cornia|prénom4=James C.|nom4=Pile|titre=2012 Infectious Diseases Society of America clinical practice guideline for the diagnosis and treatment of diabetic foot infections|périodique=Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America|volume=54|numéro=12|date=2012-06|issn=1537-6591|pmid=22619242|doi=10.1093/cid/cis346|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22619242/|consulté le=2020-08-20|pages=e132–173}}</ref>
|+Antibiothérapie empirique suggérée pour l'ulcère du pied diabétique surinfecté<ref name=":6" /><ref name=":0" /><ref name=":9">{{Citation d'un article|prénom1=Benjamin A.|nom1=Lipsky|prénom2=Anthony R.|nom2=Berendt|prénom3=Paul B.|nom3=Cornia|prénom4=James C.|nom4=Pile|titre=2012 Infectious Diseases Society of America clinical practice guideline for the diagnosis and treatment of diabetic foot infections|périodique=Clinical Infectious Diseases: An Official Publication of the Infectious Diseases Society of America|volume=54|numéro=12|date=2012-06|issn=1537-6591|pmid=22619242|doi=10.1093/cid/cis346|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22619242/|consulté le=2020-08-20|pages=e132–173}}</ref>
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* Traitement en externe
* Traitement en externe
* Durée : environ 7 jours (à individualiser)
* Durée : environ 7 jours (à individualiser)
|Traitement habituel :
|'''Traitement habituel'''
* Cloxacillin
* {{Traitement|nom=Cloxacilline}}
* Amoxicillin-clavulanate
* {{Traitement|nom=Amoxicillin-clavulanate}}
* Céphalexine
* {{Traitement|nom=Céphalexin}}


Si le SARM est suspecté :
'''Si SARM + ou suspecté'''


* TMP-SMX
* {{Traitement|nom=TMP-SMX}}
* Doxycycline
* {{Traitement|nom=Doxycycline}}
* Clindamycine
* {{Traitement|nom=Clindamycine}}


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* Parfois ''P. aeroginosa'' (trempage dans l'eau ou plaie très humide, infection sévère ou chronique)
* Parfois ''P. aeroginosa'' (trempage dans l'eau ou plaie très humide, infection sévère ou chronique)
* La durée de l'antibiothérapie anticipée est de 21 jours.
* La durée de l'antibiothérapie anticipée est de 21 jours.
|PO
|'''PO'''
 
* TMP-SMX + ({{Traitement|nom=Métronidazole|affichage=métronidazole}} OU clindamycine)
* TMP-SMX + (metronidazole OU clindamycine)
* ({{Traitement|nom=Ciprofloxacine|affichage=Ciprofloxacine}} OU {{Traitement|nom=levofloxacine|affichage=levofloxacine}}) + (clindamycine OU metronidazole)
* (Ciprofloxacine OU levofloxacine) + (clindamycine OU metronidazole)
* Amoxicillin-clavulanate
* Amoxicillin-clavulanate
* Moxifloxacine
* {{Traitement|nom=Moxifloxacine|affichage=Moxifloxacine}}
 
'''IV'''
 
* {{Traitement|nom=Céphalosporine|affichage=Céphalosporine}}<ref group="note">Ceftriaxone, céfépime, ceftazidime, céfoxitin</ref> + (clindamycine OU métronidazole)
IV
* {{Traitement|nom=Pipéracilline-tazobactam|affichage=Pipéracilline-tazobactam}}
* Céphalosporine<ref group="note">Ceftriaxone, céfépime, ceftazidime, céfoxitin</ref> + (clindamycine OU métronidazole)
* {{Traitement|nom=Ertapénème|affichage=Ertapénème}}
* Pipéracilline-tazobactam
* {{Traitement|nom=Méropénème|affichage=Méropénème}}
* Ertapénème
* Méropénème


À ajouter si suspicion de SARM  
'''Si SARM + ou suspecté'''


* Vancomycine
* {{Traitement|nom=Vancomycine|affichage=Vancomycine}}
* Linezolide
* {{Traitement|nom=Linezolide|affichage=Linezolide}}
* Daptomycine
* {{Traitement|nom=Daptomycine|affichage=Daptomycine}}
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!Ostéomyélite suspectée
!Ostéomyélite suspectée
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* Le débridement est indiqué pour retirer les débris nécrotiques et les abcès.
* Le débridement est indiqué pour retirer les débris nécrotiques et les abcès.
* L'antibiothérapie devrait être basée sur le résultat de la culture osseuse lorsque possible.
* L'antibiothérapie devrait être basée sur le résultat de la culture osseuse lorsque possible.
|PO
|'''PO'''
 
* Cloxacillin
* Cloxacillin
* Cephalexin
* Cephalexin
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* Amoxicillin-clavulanate
* Amoxicillin-clavulanate
* Doxycycline
* Doxycycline
* SMX-TMP plus metronidazole or clindamycin
* SMX-TMP + (métronidazole OU clindamycin)
* Levofloxacin or ciprofloxacin plus metronidazole or clindamycin
* (Lévofloxacine OU ciprofloxacine) + (métronidazole OU clindamycine)


IV
'''IV'''
* Piperacillin-tazobactam
* Piperacilline-tazobactam
* Clindamycin po/iv plus 3rd generation cephalosporin
* Clindamycin po/iv + céphalosporine de 3e génération
* Carbapenem
* Carbapénème


Si SARM + ou suspecté
'''Si SARM + ou suspecté'''


* Vancomycine  
* Vancomycine  
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=== Traitement chirurgical ===
=== Traitement chirurgical ===
[[Fichier:Diabetic Charcot Foot Deformity.jpg|vignette|Pied de Charcot]]La '''revascularisation du membre''' en chirurgie vasculaire devrait être envisagée chez tous les patients avec une MVAS avérée. L'angioplastie ou les pontages peuvent être choisis en fonction des caractéristiques propres à chaque patient. <ref name=":6" /> Un apport sanguin inadéquat limite l'approvisionnement en oxygène et l'apport des agents antibiotiques au site de l'ulcération ; la revascularisation améliore donc ces deux composantes et les chances de guérison de l'ulcère deviennent considérablement meilleures. <ref name=":0" />
La {{Traitement|nom=revascularisation des membres inférieurs}} en chirurgie vasculaire devrait être envisagée chez tous les patients avec une MVAS avérée. La technique chirurgicale (angioplastie ou pontage) est choisie en fonction des caractéristiques propres à chaque patient. <ref name=":6" /> Un apport sanguin inadéquat limite l'approvisionnement en oxygène et l'apport des agents antibiotiques au site de l'ulcération ; la revascularisation améliore donc ces deux composantes et les chances de guérison de l'ulcère deviennent considérablement meilleures. <ref name=":0" />
 
Le '''débridement chirurgical de la plaie''' fait également partie intégrante de la prise en charge (retirer les calosités, la fibrine et les tissus dévitalisés). Ceci raccourcit le processus de guérison.
 
Si le patient a un pied de Charcot, le traitement initial consiste à faire une décharge totale du membre atteint avec un plâtre de contact total ou tout autre dispositif d'immobilisation comme une botte de décharge ou des chaussures post-opératoires spécialement conçues, mais la plupart nécessiteront une intervention chirurgicale comme une [[arthrodèse]] ou une [[ostéotomie]].<ref name=":0" />


Une fermeture assistée par un dispositif à pression négative peut être entreprise chez les patients ayant une plaie propre et non cicatrisante. <ref name=":0" />
Le {{Traitement|nom=débridement chirurgical d'un ulcère diabétique|affichage=débridement chirurgical de la plaie}} fait également partie intégrante de la prise en charge (retirer les calosités, la fibrine et les tissus dévitalisés). Ceci raccourcit le processus de guérison.


== Suivi ==
== Suivi ==
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De surcroit, selon la classification du ''International Work Group on the Diabetic Foot'' (IWGDF) le dépistage du pied diabétique par un professionnel de la santé devra être fait tous les 3 à 6 mois afin de documenter l'hémoglobine glyquée, de noter tout changement trophique aux extrémités et d'évaluer la progression de la neuropathie associée et s'il y a présence d'ulcération. <ref name=":19">{{Citation d'un article|prénom1=N. C.|nom1=Schaper|prénom2=J. J.|nom2=Van Netten|prénom3=J.|nom3=Apelqvist|prénom4=B. A.|nom4=Lipsky|titre=Prevention and management of foot problems in diabetes: A Summary Guidance for Daily Practice 2015, based on the IWGDF guidance documents|périodique=Diabetes Research and Clinical Practice|volume=124|date=2017-02|issn=1872-8227|pmid=28119194|doi=10.1016/j.diabres.2016.12.007|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28119194/|consulté le=2020-08-21|pages=84–92}}</ref><ref name=":04">{{Citation d'un lien web|langue=en|nom1=K|prénom1=Song|nom2=Ar|prénom2=Chambers|titre=Diabetic Foot Care|url=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31971750/|site=PubMed|date=2020 Jan|pmid=31971750|consulté le=2020-08-21}}</ref><ref name=":0" /> Par ailleurs, plus rapidement se fera la référence en chirurgie vasculaire, moins le risque d'amputation sera grand.<ref name=":0" />
De surcroit, selon la classification du ''International Work Group on the Diabetic Foot'' (IWGDF) le dépistage du pied diabétique par un professionnel de la santé devra être fait tous les 3 à 6 mois afin de documenter l'hémoglobine glyquée, de noter tout changement trophique aux extrémités et d'évaluer la progression de la neuropathie associée et s'il y a présence d'ulcération. <ref name=":19">{{Citation d'un article|prénom1=N. C.|nom1=Schaper|prénom2=J. J.|nom2=Van Netten|prénom3=J.|nom3=Apelqvist|prénom4=B. A.|nom4=Lipsky|titre=Prevention and management of foot problems in diabetes: A Summary Guidance for Daily Practice 2015, based on the IWGDF guidance documents|périodique=Diabetes Research and Clinical Practice|volume=124|date=2017-02|issn=1872-8227|pmid=28119194|doi=10.1016/j.diabres.2016.12.007|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28119194/|consulté le=2020-08-21|pages=84–92}}</ref><ref name=":04">{{Citation d'un lien web|langue=en|nom1=K|prénom1=Song|nom2=Ar|prénom2=Chambers|titre=Diabetic Foot Care|url=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31971750/|site=PubMed|date=2020 Jan|pmid=31971750|consulté le=2020-08-21}}</ref><ref name=":0" /> Par ailleurs, plus rapidement se fera la référence en chirurgie vasculaire, moins le risque d'amputation sera grand.<ref name=":0" />


Quant-à-eux, les patients qui se retrouvent avec une amputation d'une extrémité d'un membre inférieur auront besoin d'une thérapie de soutient complète, comprenant la physiothérapie, l'ergothérapie et l'usage d'une prothèse.<ref name=":0" />[[Fichier:Osteomyelitis of the 1st MTP.jpg|vignette|Ostéomyélite de la 1e AMTP|alt=]]
Quant-à-eux, les patients qui se retrouvent avec une amputation d'une extrémité d'un membre inférieur auront besoin d'une thérapie de soutient complète, comprenant la physiothérapie, l'ergothérapie et l'usage d'une prothèse.<ref name=":0" />
 
== Complications ==
== Complications ==
* Amputation des membres inférieurs (la plus redoutée)<ref name=":0" />
[[Fichier:Osteomyelitis of the 1st MTP.jpg|vignette|Ostéomyélite de la 1e AMTP|alt=|196x196px]]Les complications sont <ref name=":0" />:
* l'{{Complication|nom=amputation}} du membre inférieur ou d'une partie de celle-ci (la plus redoutée)


* [[Gangrène]] du pied <ref name=":0" />
* la {{Complication|nom=gangrène du pied}}
* [[Ostéomyélite]]<ref name=":0" />
* la {{Complication|nom=ostéomyélite}}
* Le [[Pied de Charcot|pied de Charcot]]<ref name=":0" />
* le {{Complication|nom=pied de Charcot}}
* [[Septicémie]]<ref name=":0" />
* la {{Complication|nom=cellulite}}
* la {{Complication|nom=septicémie}}.
== Évolution ==
== Évolution ==



Version du 10 novembre 2022 à 14:57

Ulcère du pied diabétique
Maladie

Ulcère du pied diabétique
Caractéristiques
Signes Neuropathie diabétique, Signes vitaux normaux, Insuffisance artérielle, Cellulite bactérienne, Ulcération cutanée , Hyperkératinisation, Fissures cutanées, Callosité, Fissure
Symptômes
Asymptomatique
Diagnostic différentiel
Pyoderma gangrenosum, Gangrène, Cellulite bactérienne, Carcinome spinocellulaire, Ulcère veineux des membres inférieurs, Ulcère artériel des membres inférieurs, Fracture ouverte du pied, Arthropathie de Charcot, Néoplasie cutanée
Informations
Terme anglais Diabetic foot ulcer
Autres noms Ulcère diabétique
Spécialités Médecine interne, Podiatrie, Endocrinologie, Chirurgie vasculaire, Infectiologie

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L’ulcère est une perte de substance entraînant un bris de la continuité au niveau d’un épithélium, qu’il s’agisse de la peau ou d’une muqueuse. [1] L'ulcère diabétique est une complication du diabète sucré.

Épidémiologie

Le diabète mellitus est une maladie métabolique entraînant une augmentation du glucose dans le sang. Selon les estimations, il y a 451 millions de personnes atteintes de diabète dans le monde comptant pour environ 5 millions de décès dans le monde en 2017.[2][3]

L'incidence de l'ulcère du pied diabétique dans le monde se situe entre 9,1 et 26,1 millions d'ulcères annuellement. [4] Environ 15 à 25% des patients atteints de diabète développeront un ulcère du pied diabétique au cours de leur vie.[5] Comme le nombre de diabétiques nouvellement diagnostiqués augmente chaque année, l'incidence de l'ulcère du pied diabétique est également appelé à augmenter.[6]

Les infections du pied diabétique sont des infections courantes chez les patients diabétiques. L'incidence des ulcères infectés peuvent survenir à tout âge, mais ils sont plus fréquents chez les patients diabétiques de 45 ans et plus et chez les patients âgés présentant des comorbidités. Les hommes et les femmes sont touchés équitablement.[7][6] Cependant, les personnes d'origines latines, les Afro-Américains et les Amérindiens ont la plus forte incidence d'ulcères et d'infection du pied diabétique en Amérique du Nord.[6]

En outre, les ulcères du pied diabétique sont responsables de plus grand nombre d'hospitalisation parmi toute les complications diabétiques. À l'heure actuelle, le diabète est la principale cause d'amputation non traumatique aux États-Unis et au Canada : entre 5% et 25% de tous les patients atteints de diabète sucré développeront, au cours de leur vie, un ulcère du pied et 20% de ceux-ci se retrouveront, tôt ou tard, avec une amputation.[6][5] De ce fait, le taux de mortalité à 5 ans des patients ayant subit une amputation sous le genou s'élève entre 40 et 82%.[8][9] Ainsi, bon nombre de ces complications peuvent être évitées par un examen annuel approfondi des pieds, par l'enseignement des risques et conséquences d'un diabète mal controlé et par une observance accrue des patients en ce qui concerne leurs soins de pieds de routine que le patient pourra effectuer à domicile.[10][6]

Étiologies

L'ulcère du pied diabétique est multifactorielle [11][12]:

Physiopathologie

Gangrène gazeuse du pied diabétique

La physiopathologie de l'ulcère du pied diabétique est multifactorielle. Il s'agit le plus souvent d'un mélange de neuropathie diabétique, de maladie vasculaire périphérique, de traumatisme au pied et du diabète sucré.

Les patients atteints de diabète mellitus développent une maladie vasculaire périphérique dans les jambes et les pieds. Puisque le sang n'est pas en mesure d'atteindre le lit de la plaie, ceci retarde le processus de cicatrisation et de guérison de toute blessure au pied.[6] On assiste à une diminution de la perfusion sanguine au niveau des extrémités, à une dysfonction endothéliale et à des changements oxydatifs au niveau des tissus.

Quant à elle, la neuropathie diabétique découle des dommages à la microvasculature des nerfs et des anomalies métaboliques et hormonales au niveau local. La conduction axonale est ainsi perturbée et des changements à l'architecture et aux protéines composant les nerfs périphériques apparaissent. La myéline et l'axone lui-même deviennent endommagés. La neuropathie diabétique affecte le pied :

  • en diminuant la sensation du pied (ce qui favorise les blessures et peut modifier l'architecture du pied lui-même)[note 2]
  • en diminuant la perfusion causée entre autres par la neuropathie autonome (diminution du recrutement des lits capillaires et augmentation du shunt artério-veineux cutané)
  • en diminuant la production des glandes sudoripares et sébacées (conduisant donc vers une peau sèche et fissurée ayant une réponse neuro-inflammatoire diminuée face aux agents infectieux).[13]

Les extrémités ainsi touchées deviennent sujettes à des blessures et à des infections, particulièrement en regard des proéminences osseuses et des points de pression[14]. Un traumatisme fréquent du cal entraîne une hémorragie sous-cutanée et, éventuellement, il s'érode et devient un ulcère.[4][6]

Le diabète sucré mal contrôlé à long terme peut provoquer des changements sur les tendons. Le processus de glycosylation des tendons, résultant des dépôts glucidiques au sein des fibres de collagène, entraîne au fil du temps une raideur et un raccourcissement des tendons qui pourront provoquer des déformations du pied (orteils en griffe, orteils en marteau) et une raideur accrue du tendon d'Achille augmentant donc la pression à l'avant-pied.

Présentation clinique

Orteils marteaux

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont [6][15]:

Questionnaire

Les ulcères diabétiques sont généralement indolores et asymptomatiques. Néanmoins, le patient peut décrire une douleur d'allure neuropathique plutôt liée à la neuropathie diabétique sous-jacente.

Cependant, outre les facteurs de risque décrits ci-haut, certains éléments sont à rechercher :

  • l'évolution dans le temps de la plaie
  • les éléments déclencheurs, soit un traumatisme au membre, une immobilisation récente ou des nouveaux souliers
  • les symptômes de surinfection (frissons, fièvre, purulence de l'ulcère, douleur, chaleur, érythème et oedème de l'ulcère)
  • le contrôle du diabète.

Examen clinique

Les patients avec une infection sévère ou menaçant le membre peuvent être afébriles.

À l'examen clinique, on recherche les éléments suivants [6][18][19][20][21] :

  • les signes vitaux sont normaux
  • à l'examen du pied, on recherche :
    • la présence d'un ulcère :
      • plus fréquents dans les zones de mise en charge et sur les proéminences osseuses (têtes métatarsiennes, talon, bout des orteils marteaux)
      • l'ulcère est profond, pâle et de bordure arrondie
      • l'hyperkératinisation est importante au pourtour de l'ulcère (callosité)
      • des fissures cutanées au niveau de la callosité
      • le test sonde-à-os devrait être réalisé chez tous les patients avec un ulcère profond[note 3][22][6][23]
    • des signes de surinfection de l'ulcère diabétique (exsudats, rougeur, chaleur, oedème)
    • la recherche d'anomalies anatomiques (hallux valgus, orteils en griffe, orteils en marteau)
    • la présence de callosités et de fissures
  • des signes d'insuffisance artérielle[note 4] et de neuropathie diabétique[note 5]
  • des signes d'insuffisance veineuse (qui peuvent compliquer la guérison de l'ulcère et modifier la prise en charge).

Examens paracliniques

Examens de laboratoire

Les examens de laboratoire recommandés sont[6][5] :

Si une ostéomyélite est considérée, une culture osseuse devrait être envisagée.

Imagerie médicale

À noter que si l'ulcère n'est pas associée à une ostéomyélite, les examens radiologiques seront normaux.

Oxymétrie transcutanée

L'oxymétrie transcutanée peuvent être utiles pour orienter le clinicien vers les traitements les plus appropriés. Une tension transcutanée d'oxygène d'au moins 40 mmHg est nécessaire pour une cicatrisation normale. Cependant, la plupart des diabétiques n'atteignent pas un tel niveau et un traitement d'oxygénothérapie hyperbare ou encore une chirurgie vasculaire serait alors appropriée.[25][26]

Classification

Après le diagnostic de l'ulcère, il doit être gradé. L'une des classifications couramment utilisées est celle de Wagner. Elle classe les plaies en six grades en fonction de la profondeur. [27][6]

Classification de Wagner[6]
Grade Caractéristiques
0 Lésion pré ou post-ulcérative
1 Ulcère superficiel
2 Ulcère profond impliquant un tendon ou une articulation
3 Ulcère profond avec abcès ou ostéomyélite
4 Gangrène impliquant l'avant-pied
5 Gangrène impliquant l'ensemble du pied

Cette classification a cependant été critiquée puisqu'elle ne se basait que sur la profondeur de l'ulcération et puisqu'elle n'incorporait pas d'autres facteurs connus qui pouvait influencer le résultat.

De ce fait, l'une des classifications les plus couramment utilisées aujourd'hui est la classification de l'Université du Texas, qui comprend non seulement une évaluation de la profondeur, mais aussi la présence ou non d'infection, et celle d'une ischémie ayant tous un impact sur la prise en charge de la plaie.[28][6]

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel de l'ulcère diabétique comprend[6] :

Traitement

Les piliers du traitement sont les suivants [24][29]:

  • l'équipe interdisciplinaire (chirurgien vasculaire, interniste, médecin de famille, ergothérapeute, podiatre, stomothérapeute, infectiologue, infirmier spécialisé en soins de plaies)[6]

Décharge

La décharge du pied est absolument essentielle et peut être effectuée via différents dispositifs [24]:

En ce qui a trait aux bottes de marche amovibles, différents modèles existent : le choix du modèle dépend des caractéristiques individuelles de chaque patient, du prix, de la disponibilité et du lieu de l'ulcère. Certains dispositifs déchargent complètement l'avant du pied alors que d'autres déchargent complètement le talon. [24]

Les plâtres à contact total sont efficaces, mais ils demandent une expertise particulière : si le plâtre est mal réalisé, il peut au contraire causer de nouveaux ulcères. Par ailleurs, ils compliquent l'hygiène.[24] Les bottes de marche amovibles sont donc à favoriser dans la majorité des cas dans les milieux non spécialisés.

Soins de plaie

Il n'existe pas de recommendation spécifique pour le type de pansement à utiliser pour les ulcères diabétiques. Par contre, il est important de diminuer la pression au niveau de l'ulcère, de débrider régulièrement les tissus dévitalisés et de maintenir un niveau adéquat d'humidité. [24]

En cas d'une plaie trop humide, les pansements plus absorbants doivent être sélectionnés ; si la plaie est trop sèche, un pansement qui conserve l'humidité est recommandé.

En ce qui a trait aux pansements à pression négative, il manque d'évidence pour les recommander de routine : ils sont réservés aux patients avec des plaies sévères ou après un débridement extensif. [24]

Antibiothérapie

Lorsque le résultat de la culture est connue, le traitement antibiotique devrait être adapté en fonction de la susceptibilité du pathogène impliqué.
Penser à ajuster les antibiotiques en fonction de la clairance : plusieurs diabétiques à ce stade de la maladie ont également une IRC.

Les ulcères du pied diabétique ne sont pas tous surinfectés. Si c'est le cas, les micro-organismes communs sont [24]:

  • le Staphylococcus aureus[note 9][32]
  • les Streptococcus
  • le Pseudomonas aeruginosa
  • le E. coli (rare)
  • s'il y a une infection persistante avec du tissu dévitalisé, une flore polymicrobienne avec des gram négatifs et des anaérobes sont à suspecter.

La sévérité de l'infection dicte la dose, la durée et le type d'antibiotique.[6]

Antibiothérapie empirique suggérée pour l'ulcère du pied diabétique surinfecté[24][6][33]
Sévérité Description Antibiotique
Infection localisée
  • Légère cellulite autour de l'ulcère +/- débris purulent à la base de l'ulcère
  • Habituellement S. aureus ou Streptocoque β-hemolytique
  • Traitement en externe
  • Durée : environ 7 jours (à individualiser)
Traitement habituel

Si SARM + ou suspecté

Infection extensive
  • Cellulite extensive, abcès plantaire et infection des tissus profonds
  • PO ou IV ?
    • Les patients non toxiques pourraient être traités PO avec un débridement.
    • Si le patient est toxique ou en sepsis, un traitement IV, une hospitalisation et un débridement chirurgical précoce sont nécessaires.
  • Habituellement Staphylococcus, Streptococcus, anaérobes ou Enterobacteriaceae
  • Parfois P. aeroginosa (trempage dans l'eau ou plaie très humide, infection sévère ou chronique)
  • La durée de l'antibiothérapie anticipée est de 21 jours.
PO

IV

Si SARM + ou suspecté

Ostéomyélite suspectée
  • Traitement IV 4-6 semaines ou PO plusieurs mois
  • Le débridement est indiqué pour retirer les débris nécrotiques et les abcès.
  • L'antibiothérapie devrait être basée sur le résultat de la culture osseuse lorsque possible.
PO
  • Cloxacillin
  • Cephalexin
  • TMP-SMX
  • Clindamycine
  • Amoxicillin-clavulanate
  • Doxycycline
  • SMX-TMP + (métronidazole OU clindamycin)
  • (Lévofloxacine OU ciprofloxacine) + (métronidazole OU clindamycine)

IV

  • Piperacilline-tazobactam
  • Clindamycin po/iv + céphalosporine de 3e génération
  • Carbapénème

Si SARM + ou suspecté

  • Vancomycine
  • Linézolide
  • Daptomycine

Traitement chirurgical

La revascularisation des membres inférieurs en chirurgie vasculaire devrait être envisagée chez tous les patients avec une MVAS avérée. La technique chirurgicale (angioplastie ou pontage) est choisie en fonction des caractéristiques propres à chaque patient. [24] Un apport sanguin inadéquat limite l'approvisionnement en oxygène et l'apport des agents antibiotiques au site de l'ulcération ; la revascularisation améliore donc ces deux composantes et les chances de guérison de l'ulcère deviennent considérablement meilleures. [6]

Le débridement chirurgical de la plaie fait également partie intégrante de la prise en charge (retirer les calosités, la fibrine et les tissus dévitalisés). Ceci raccourcit le processus de guérison.

Suivi

Au moment du diagnostic de la plaie, le professionnel de la santé devra remettre au patient un dispositif afin de décharger en tout temps la région ulcérative. Il devra également prescrire des changements de pansements réguliers, soit aux 2 jours, fait de préférence par du personnel spécialisé en soins de plaies, afin de nettoyer la plaie et d'assurer une progression qui devra être poursuivie tant et aussi longtemps que l'ulcère sera présent.

Par le fait même, il est souhaitable de consulter un podiatre tous les 6-8 semaines pour un soin de pied total ainsi que le débridement chirurgical des callosités et de la nécrose jaune humide en cas de lésion ulcérative.

De surcroit, selon la classification du International Work Group on the Diabetic Foot (IWGDF) le dépistage du pied diabétique par un professionnel de la santé devra être fait tous les 3 à 6 mois afin de documenter l'hémoglobine glyquée, de noter tout changement trophique aux extrémités et d'évaluer la progression de la neuropathie associée et s'il y a présence d'ulcération. [34][35][6] Par ailleurs, plus rapidement se fera la référence en chirurgie vasculaire, moins le risque d'amputation sera grand.[6]

Quant-à-eux, les patients qui se retrouvent avec une amputation d'une extrémité d'un membre inférieur auront besoin d'une thérapie de soutient complète, comprenant la physiothérapie, l'ergothérapie et l'usage d'une prothèse.[6]

Complications

Ostéomyélite de la 1e AMTP

Les complications sont [6]:

  • l'amputation du membre inférieur ou d'une partie de celle-ci (la plus redoutée)

Évolution

Le pronostic des ulcères du pied diabétique est bon si un traitement optimal est entammé précocément. Malheureusement, les retards dans la prestation des soins de plaies peuvent avoir des effets néfastes pouvant même conduire à une amputation du pied. De ce fait, les patients qui ont un ulcère chronique ont un risque élevé de réhospitalisation et d'hospitalisation prolongée.[6]

L'ulcère diabétique est un facteur de risque courant d'amputations des membres inférieurs. La perte d'un membre entraîne une morbidité extrême tant physique que psychologique et la plupart d'entre eux restent invalides à vie, menant à une très mauvaise qualité de vie.[6]

La mortalité associée aux ulcères est rare, sauf en cas de circonstances inhabituelles. Ainsi, le risque de mortalité est plus élevé chez les patients atteints d'ostéomyélite chronique, chez ceux souffrant d'infections aiguës nécrosantes des tissus mous et chez ceux souffrant de problèmes sous-jacents affectant le système immunitaire.[7]

Prévention

Les soins du pied diabétique et l'éducation auprès des patients est une responsabilité interprofessionnelle.[3]

La prévention primaire de l'ulcère du pied diabétique comprend[24] :

  • l'auto-examen du pied régulier
  • l'éducation du patient quant à son diabète
  • le débridement régulier des callosités (soins de pied)
  • le port de chaussures adéquates qui diminue la pression plantaire et accommode les déformations du pied)
  • le bon contrôle de la glycémie et des dyslipidémies (et donc d'avoir une alimentation équilibrée)
  • éviter le tabac
  • la nécessité d'examens et de suivis fréquents par leur professionnel de la santé.

Des efforts devraient être fournis afin de prévenir les récidives, l'apparition de nouveaux ulcères ou l'aggravation de l'ulcère déjà existant, en déchargeant la pression au site d'ulcération à l'aide d'une marchette ou de chaussures orthopédiques.[36]

Références

__NOVEDELETE__
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