« Sinus pilonidal » : différence entre les versions

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| image =Two pilonidal cysts in the natal cleft.jpg
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| description_image =Deux sinus pilonidaux
| description_image =Deux orifices de sinus pilonidaux
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| wikidata_id = Q35040424
| autres_noms =Kyste pilonidal
| autres_noms =Kyste pilonidal, maladie pilonidale
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| terme_anglais =Pilonidal disease
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| spécialités =Chirurgie générale
| spécialités =Chirurgie générale, médecine d'urgence
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Pilonidal tire son nom du latin ''pilus'' qui signifie «cheveux» et ''nidus'' signifie «nid». Le nom de «maladie pilonidale» a été attribué à R.M. Hodges en 1880. La maladie a été décrite pour la première fois en 1833 par O.H. Mayo. Une autre référence précoce de la maladie, avec une description de la gestion, suivie peu après par A.W. Anderson, en 1847. De nombreux soldats américains ont reçu un diagnostic de maladie pilonidale pendant les guerres et a été appelée «maladie de Jeep». <ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Alexander T.|nom1=Nixon|prénom2=Robert F.|nom2=Garza|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=32491702|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK557770/|consulté le=2021-04-04}}</ref>
Le sinus pilonidal ou la maladie pilonidale est une cavité sous-cutanée qui s'ouvre au niveau du sillon interfessier et qui contient des poils à sa base. Il tire son nom du latin ''pilus'' qui signifie «poils» et ''nidus'' qui signifie «nid». Le sinus peut mener à la création d'un abcès et éventuellement à une maladie fistulisante sous-cutanée extensive.


== Épidémiologie ==
== Épidémiologie ==
 
L'incidence de la maladie pilonidale est estimée à 26 cas par 100 000 personnes.  Les hommes sont 2,2 fois plus atteints que les femmes.<ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=K.|nom1=Søndenaa|prénom2=E.|nom2=Andersen|prénom3=I.|nom3=Nesvik|prénom4=J. A.|nom4=Søreide|titre=Patient characteristics and symptoms in chronic pilonidal sinus disease|périodique=International Journal of Colorectal Disease|volume=10|numéro=1|date=1995|issn=0179-1958|pmid=7745322|doi=10.1007/BF00337585|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7745322/|consulté le=2021-04-04|pages=39–42}}</ref> On estime que la maladie pilonidale affecte environ 70000 personnes aux États-Unis chaque année.<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Eric K.|nom1=Johnson|prénom2=Jon D.|nom2=Vogel|prénom3=Michelle L.|nom3=Cowan|prénom4=Daniel L.|nom4=Feingold|titre=The American Society of Colon and Rectal Surgeons' Clinical Practice Guidelines for the Management of Pilonidal Disease|périodique=Diseases of the Colon and Rectum|volume=62|numéro=2|date=2019-02|issn=1530-0358|pmid=30640830|doi=10.1097/DCR.0000000000001237|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30640830/|consulté le=2021-04-04|pages=146–157}}</ref><ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Alexander T.|nom1=Nixon|prénom2=Robert F.|nom2=Garza|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2021|pmid=32491702|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK557770/|consulté le=2021-04-04}}</ref>
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Épidémiologie}}
L'incidence de la maladie pilonidale est estimée à 26 pour 100 000 personnes et affecte les hommes 2,2 fois plus que les femmes.<ref name=":5">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7745322</ref> On estime que la maladie pilonidale affecte environ 70000 personnes aux États-Unis chaque année.<ref name=":6">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30640830</ref><ref name=":0" />


== Étiologies ==
== Étiologies ==
 
Initialement, la maladie était considérée comme étant d'origine {{Étiologie | nom = congénitale|principale=0}}.<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=J. H.|nom1=da Silva|titre=Pilonidal cyst: cause and treatment|périodique=Diseases of the Colon and Rectum|volume=43|numéro=8|date=2000-08|issn=0012-3706|pmid=10950015|doi=10.1007/BF02236564|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10950015/|consulté le=2021-04-09|pages=1146–1156}}</ref> Actuellement, la maladie pilonidale est considérée comme une maladie acquise qui résulte de l'aspiration des poils des tissus mous environnants conduisant à une {{Étiologie | nom = réaction inflammatoire|principale=0}} et à la formation d'un granulome à corps étranger.<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=D. H.|nom1=Patey|prénom2=R. W.|nom2=Scarff|titre=Pathology of postanal pilonidal sinus; its bearing on treatment|périodique=Lancet (London, England)|volume=2|numéro=6423|date=1946-10-05|issn=0140-6736|pmid=20998923|doi=10.1016/s0140-6736(46)91756-4|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20998923/|consulté le=2021-04-04|pages=484–486}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=E. S. J.|nom1=King|titre=The nature of the pilonidal sinus|périodique=The Australian and New Zealand Journal of Surgery|volume=16|numéro=3|date=1947-01|issn=0004-8682|pmid=20295740|doi=10.1111/j.1445-2197.1947.tb03632.x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20295740/|consulté le=2021-04-09|pages=182–192}}</ref><ref name=":0" />
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Étiologies}}
 
* {{Étiologie | nom = Étiologie 1}}
* {{Étiologie | nom = Étiologie 2}}
* {{Étiologie | nom = Étiologie 3}}
* ...
Tôt après sa description, de nombreux cliniciens considéraient la maladie comme d'origine congénitale, étant dérivée des vestiges de la trompe médullaire, de la traction dermoïde, de l'inclusion dermoïde ou des glandes lisses.<ref name=":1">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10950015</ref> Actuellement, la maladie pilonidale est considérée comme une maladie acquise. Patey et coll. a proposé l'hypothèse de la maladie pilonidale étant une maladie acquise., suggérant que la maladie pilonidale résulte de l'aspiration des cheveux des tissus mous environnants et de la peau, conduisant finalement à une réaction à un corps étranger et à un granulome à corps étranger.<ref name=":2">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20998923</ref> Cette proposition de maladie pilonidale étant une maladie acquise , la réaction infectieuse et à corps étranger a été corroborée par King à peu près à la même époque.<ref name=":3">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20295740</ref><ref name=":0" />
 
Karydakis a simplifié la description du processus étiologique en citant trois facteurs principaux: le cheveu ou le corps étranger, une force provoquant le dépôt de cheveux dans les sinus et la vulnérabilité de la peau.<ref name=":4">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1575660</ref><ref name=":0" />


== Physiopathologie ==
== Physiopathologie ==
 
La physiopathologie du sinus pilonidal n'est pas totalement comprise, mais différentes théories pourraient expliquer son origine. La théorie la plus répandue est qu'il s'agit d'une maladie acquise. Elle débute par une folliculite qui se complique en abcès aigu et qui persiste à long terme sans être traitée pour former un sinus. Au niveau du pli interfessier différents facteurs favorisent la formation d'un sinus pilonidal. L'humidité accrue, la pression et les frictions répétées sont des facteurs qui empêchent l'expulsion du poil et qui favorisent sa croissance sous-cutanée. La présence de poil dans les tissus mous environnants et la peau conduit finalement à une réaction inflammatoire et à la formation d'un granulome à corps étranger.<ref name=":2" /> Lors d'épisodes répétés d'abcédation, des sillons sous-cutanés de drainage peuvent s'étendre sur plusieurs centimètres de la zone naviculaire. Après plusieurs années d'évolution, le sinus peut dégénérer en cancer épidermoïde ou se transformer en tumeurs agressives et localement invasives. 
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Physiopathologie}}
[[Fichier:Stades sinus pilonidal.jpg|vignette|Les différents stades du sinus pilonidal]]
La physiopathologie est pour la plupart inconnue; on pense que l'étiologie est liée aux follicules pileux piégés (comme indiqué ci-dessus) .<ref name=":0" />


== Présentation clinique ==
== Présentation clinique ==
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Présentation clinique}}
La maladie pilonidale est un diagnostic clinique basé sur les antécédents, l'examen physique (y compris l'examen anorectal) et l'évaluation des symptômes et des facteurs de risque.<ref name=":6" /> Les résultats de l'examen physique incluent des fosses médianes dans la fente fessière supérieure et peuvent être associés à des sinus céphaliques ou latéraux. Les facteurs de risque comprennent le sexe masculin, les antécédents familiaux, le surpoids ou l'obésité, un traumatisme ou une irritation, une occupation ou un mode de vie sédentaire, un habitus hirsute et une mauvaise hygiène.


=== Facteurs de risque ===
=== Facteurs de risque ===
 
Les facteurs de risque sont les suivants:<ref name=":0" />
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Facteurs de risque}}
* le {{Facteur de risque | nom = sexe masculin|RR=|référence_RR=|RC=}}
* {{Facteur de risque | nom = Facteur de risque 1}}
* les {{Facteur de risque | nom = antécédents familiaux|RR=|référence_RR=|RC=}}
* {{Facteur de risque | nom = Facteur de risque 2}}
* le surpoids ou l'{{Facteur de risque | nom = obésité|RR=|référence_RR=|RC=}}
* {{Facteur de risque | nom = Facteur de risque 3}}
* une fente sacrée profonde
* ...
* une {{Facteur de risque | nom = traumatisme local|RR=|référence_RR=|RC=}} (ex: frottement répété)
* une {{Facteur de risque | nom = irritation|RR=|référence_RR=|RC=}} du pli interfessier
* la {{Facteur de risque | nom = sédentarité|RR=|référence_RR=|RC=}}
* l'{{Facteur de risque | nom = hirsutisme|RR=|référence_RR=|RC=}}
* la {{Facteur de risque|nom=hyperhidrose|RR=|référence_RR=|RC=}}
* une {{Facteur de risque | nom = mauvaise hygiène|RR=|référence_RR=|RC=}}  
* le {{Facteur de risque|nom=tabagisme}}.  


=== Questionnaire ===
=== Questionnaire ===
 
Les symptômes à rechercher au questionnaire sont:
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Questionnaire}}
* la {{Symptôme | nom = douleur|affichage=|prévalence=}} locale
* {{Symptôme | nom = Symptôme 1}}
* un {{Symptôme | nom = écoulement|affichage=|prévalence=}} intermittent
* {{Symptôme | nom = Symptôme 2}}
* la {{Symptôme | nom = fièvre|affichage=|prévalence=}}.
* {{Symptôme | nom = Symptôme 3}}
[[Fichier:Pilonidal cyst.JPG|vignette|Sinus pilonidal avec rougeur et tuméfaction]]
* ...


=== Examen clinique ===
=== Examen clinique ===
 
[[Fichier:Physiopathologie sinus pilonidal .jpg|vignette|Présentation du sinus pilonidal]]
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Examen clinique}}
À l'{{Examen clinique | nom = examen rectal|indication=}}, nous pouvons noter:<ref>{{Citation d'un ouvrage|prénom1=Pierre|nom1=Poitras|prénom2=Mickaël|nom2=Blouin|prénom3=Marc|nom3=Bilodeau|titre=L'appareil digestif : des sciences fondamentales à la clinique|date=2020|isbn=978-2-7606-4158-7|isbn2=2-7606-4158-9|oclc=1125152533|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1125152533|consulté le=2021-04-09}}</ref>
* {{Examen clinique | nom = Examen clinique 1}}: {{Signe | nom = Signe 1}}, {{Signe | nom = Signe 2}}
* un ou plusieurs {{Signe | nom = pertuis|affichage=|prévalence=}} au niveau du pli interfessier pouvant contenir du poil
* {{Examen clinique | nom = Examen clinique 2}}: {{Signe | nom = Signe 3}}
* une {{Signe | nom = masse|affichage=|prévalence=}} ou une {{Signe clinique|nom=tuméfaction|affichage=|prévalence=}} indiquant la présence d'un abcès
* ...
* de la rougeur et chaleur ({{Signe | nom = cellulite|affichage=|prévalence=}})
* un {{Signe clinique|nom=écoulement|affichage=|prévalence=}} purulent ou séro-purulent.


== Examens paracliniques ==
== Examens paracliniques ==
 
Les imageries et les analyses de laboratoire ne sont habituellement pas requises pour le diagnostic du sinus pilonidal. Certains examens peuvent aider à la prise en charge:<ref name=":0" />
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Examens paracliniques}}
* l'{{Investigation | nom = échographie | indication = Indication}} permet déterminer l'étendue du sinus pilonidal<ref name=":17">{{Citation d'un article|prénom1=Ashraf Talaat|nom1=Youssef|titre=The value of superficial parts and endoanal ultrasonography in evaluating pilonidal disease and exclusion of perianal sepsis|périodique=Journal of Ultrasound|volume=18|numéro=3|date=2015-09|issn=1971-3495|pmid=26261474|pmcid=4529415|doi=10.1007/s40477-015-0156-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26261474/|consulté le=2021-04-04|pages=237–243}}</ref>, mais elle est rarement d'utilité clinique car la maladie est relativement superficielle.  
* {{Investigation | nom = Investigation 1 | indication = Indication}}: {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 1}}, {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 2}}, ...
* l'{{Investigation | nom = imagerie par résonance magnétique | indication = Indication}} (IRM) peut aider au diagnostic en présence de maladie inflammatoire intestinale, de fistule anale, de septicémie ou de néoplasie.<ref name=":20">{{Citation d'un article|prénom1=Stuart A.|nom1=Taylor|prénom2=Steve|nom2=Halligan|prénom3=Clive I.|nom3=Bartram|titre=Pilonidal sinus disease: MR imaging distinction from fistula in ano|périodique=Radiology|volume=226|numéro=3|date=2003-03|issn=0033-8419|pmid=12601210|doi=10.1148/radiol.2263011758|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12601210/|consulté le=2021-04-04|pages=662–667}}</ref><ref name=":21">{{Citation d'un article|prénom1=Sinan|nom1=Balcı|prénom2=Mehmet Ruhi|nom2=Onur|prénom3=Ali Devrim|nom3=Karaosmanoğlu|prénom4=Muşturay|nom4=Karçaaltıncaba|titre=MRI evaluation of anal and perianal diseases|périodique=Diagnostic and Interventional Radiology (Ankara, Turkey)|volume=25|numéro=1|date=2019-01|issn=1305-3612|pmid=30582572|pmcid=6339630|doi=10.5152/dir.2018.17499|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30582572/|consulté le=2021-04-04|pages=21–27}}</ref>
* {{Investigation | nom = Investigation 2 | indication = Indication}}: {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 3}}, {{Signe paraclinique | nom = Signe paraclinique 4}}, ...
* l'injection de bleu de méthylène permet de visualiser le sinus et d'orienter le traitement chirurgical.<ref name=":0" />
* ...
Le diagnostic de la maladie pilonidale est clinique et aucun autre laboratoire, test ou imagerie n'est requis. Cependant, l'imagerie peut être utile dans les cas où le diagnostic est moins clair. Des modalités d'imagerie ont été utilisées pour différencier et / ou exclure des processus pathologiques plus importants et peuvent aider à déterminer l'étendue de la maladie et l'excision requise lorsqu'elles sont combinées à un traitement chirurgical.<ref name=":0" />
 
Le bleu de méthylène a été utilisé pour évaluer l'étendue des sinus pilonidaux et peut être utilisé en conjonction avec la chirurgie. Une étude a révélé que l'utilisation de bleu de méthylène peut réduire le taux de récidive à long terme de la maladie pilonidale en montrant l'étendue de la résection nécessaire des tissus mous au moment de la chirurgie. Doll et coll. a étudié 247 patients avec un suivi moyen d'environ 15 ans et a constaté que le bleu de méthylène peropératoire avait un taux de récidive diminué de 16% contre 30% .<ref name=":12">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17960395</ref> Une autre étude a évalué 33 patients dans un essai prospectif randomisé où du bleu de méthylène était injecté dans chaque sinus , avec résection ultérieure des zones colorées; Les paramètres microscopiques ont été évalués, mais les auteurs préviennent que l'utilisation de bleu de méthylène pour diriger l'excision chirurgicale peut entraîner une excision inadéquate.<ref name=":13">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24955163</ref> Cela diffère d'une étude plus récente évaluant les volumes d'échantillons prélevés chirurgicalement avec du bleu de méthylène. Dans une étude rétrospective portant sur 135 spécimens, Ardelt et al. ont constaté que les échantillons excisés au bleu de méthylène avaient des volumes significativement plus élevés facilitant la résection complète; Fait intéressant, les volumes étaient également plus importants dans les maladies récurrentes.<ref name=":14">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27286667</ref> Des modifications au bleu de méthylène ont été utilisées pour le rendre plus gérable en le transformant en un gel avec l'ajout de pommade au chloramphénicol.<ref name=":15">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23746862</ref><ref name=":0" />
 
L'échographie peut être utilisée pour évaluer la maladie pilonidale. Mentes et coll. a évalué 73 patients avec une échographie préopératoire et a constaté que la détermination des limites de la maladie pilonidale avec l'échographie était cohérente avec la palpation 76,7% du temps, mais chez les patients restants, l'échographie a détecté des voies sinusales qui dépassaient les marges d'exérèse prévues avec la palpation seule. Ils ont conclu que l'échographie fournit plus d'informations en ce qui concerne les limites de la maladie pilonidale par rapport à la palpation et au bleu de méthylène.<ref name=":16">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19330243</ref> L'échographie externe et l'échographie endoanale se sont avérées utiles pour évaluer l'étendue de la maladie pilonidale et exclure la septicémie périanale dans une étude plus récente. study.<ref name=":17">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26261474</ref> Ceci a été corroboré par une autre étude utilisant l'échographie transpérinéale pour évaluer la fistule périanale basse. maladie pilonidale.<ref name=":19">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28649748</ref><ref name=":0" />
 
L'IRM est plus coûteuse et prend plus de temps que l'échographie, mais peut aider au diagnostic lorsqu'il y a un problème de maladie inflammatoire de l'intestin, de fistule anale, de septicémie pelvienne ou de processus néoplasiques.<ref name=":20">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12601210</ref><ref name=":21">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30582572</ref> Des études récentes ont également suggéré un rôle pour un œil photodynamique avec l'indocyanine. vert pour l'élucidation de l'étendue de la maladie afin d'aider à la résection. <ref name=":22">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28960273</ref><ref name=":0" />
 
=== Histopathologie ===
 
Au microscope, on note que les poils des kystes pilonidaux proviennent de la peau environnante sus-jacente; mais, les follicules ne sont jamais trouvés dans la paroi du kyste mais plutôt libres dans la granulation et le tissu cicatriciel.<ref name=":7">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/13207320</ref> Les parois des kystes pilonidaux ne sont pas tapissées d'épithélium squameux mais sont composées de tissu de granulation pyogène vasculaire.<ref name=":7" /> En 1984, Stelzner a utilisé la lumière microscopie pour noter les poils obtenus à partir de fosses pilonidales avaient une architecture en crochet et suggéraient que la migration des cheveux était unidirectionnelle.<ref name=":8">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/6738258</ref> La microscopie électronique a également été utilisée pour évaluer les cheveux impliqués dans la pathogenèse de la maladie pilonidale; Dahl et coll. a confirmé la morphologie des crochets et les extrémités pointues proposées contribuent au perçage des poils sur la peau, les crochets empêchant la rétraction. suggèrent que l'orientation des écailles des cheveux encourage probablement les cheveux à être enfoncés plus profondément dans les tissus.<ref name=":10">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29071447</ref><ref name=":0" />


== Approche clinique ==
== Approche clinique ==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Approche clinique}}
La maladie pilonidale est un diagnostic clinique basé sur l'examen physique incluant l'examen anorectal ainsi que l'évaluation des symptômes et des facteurs de risque.<ref name=":6" />  Les résultats de l'examen physique incluent un pertuis au niveau du plis interfessier supérieur qui peut être associé à des sinus suivant un trajet céphalique ou latéral. En cas de lésion suspecte, une biopsie peut être réalisée pour écarter une néoplasie. Souvent, la présence d'abcès et d'œdème peut masquer le sinus et donc retarder la prise en charge.


== Diagnostic ==
== Diagnostic ==
 
Le diagnostic du sinus pilonidal est surtout clinique et se base sur l'histoire et la présentation clinique. Le sinus pilonidal peut être classé en cinq types:<ref>{{Citation d'un lien web|langue=en-ca|titre=‎Chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766|site=App Store|consulté le=2021-04-09}}</ref>
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic}}
* Type I : Asymptomatique
* Type II : Abcès pilonidal aigu
* Type III : Maladie symptomatique limitée à la zone naviculaire
* Type IV : Maladie extensive au-delà de la zone naviculaire
* Type V : Maladie récidivante après chirurgie


== Diagnostic différentiel ==
== Diagnostic différentiel ==
 
Les autres diagnostics à écarter sont les suivants:<ref name=":0" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=en-ca|titre=‎Chirurgie|url=https://apps.apple.com/ca/app/chirurgie/id1066365766|site=App Store|consulté le=2021-04-04}}</ref><ref name=":91">{{Citation d'un article|prénom1=P. J.|nom1=Gupta|titre=Pilonidal sinus disease and tuberculosis|périodique=European Review for Medical and Pharmacological Sciences|volume=16|numéro=1|date=2012-01|issn=1128-3602|pmid=22338544|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22338544/|consulté le=2021-04-04|pages=19–24}}</ref><ref name=":92">{{Citation d'un article|prénom1=Pravin Jaiprakash|nom1=Gupta|titre=Tubercular infection in the sacrococcygeal pilonidal sinus--a case report|périodique=International Wound Journal|volume=5|numéro=5|date=2008-12|issn=1742-481X|pmid=19134066|doi=10.1111/j.1742-481X.2008.00518.x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19134066/|consulté le=2021-04-04|pages=648–650}}</ref><ref name=":93">{{Citation d'un article|prénom1=D.|nom1=Jamil|prénom2=R.|nom2=Ismail|prénom3=A.|nom3=Cherkaoui|titre=[Secondary tuberculous infection of a pilonidal sinus]|périodique=Annales De Gastroenterologie Et D'hepatologie|volume=27|numéro=5|date=1991-10|issn=0066-2070|pmid=1746872|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/1746872/|consulté le=2021-04-04|pages=205–206}}</ref>  
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Diagnostic différentiel}}
* le {{Diagnostic différentiel | nom = furoncle}}
* {{Diagnostic différentiel | nom = Diagnostic différentiel 1}}
* la {{Diagnostic différentiel|nom=folliculite bactérienne}}                                  
* {{Diagnostic différentiel | nom = Diagnostic différentiel 2}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = abcès périanal}}
* {{Diagnostic différentiel | nom = Diagnostic différentiel 3}}
* l'{{Diagnostic différentiel | nom = hydradénite suppurée}}          
* ...
* la {{Diagnostic différentiel|nom=tuberculose}}
La maladie pilonidale est diagnostiquée cliniquement, à travers l'histoire et le physique, et le traitement est chirurgical. En cas de problème pour d'autres diagnostics différentiels, des modalités d'imagerie peuvent être utilisées. D'autres conditions sur le diagnostic différentiel incluent l'abcès, l'hidrosadénite suppurée, la maladie inflammatoire de l'intestin (Crohn, colite ulcéreuse), la fistule anale ou l'abcès épidural. Il peut également représenter d'autres infections des tissus mous comme la folliculite, les furoncles ou les anthrax. Différents types de cancer ont été diagnostiqués en tant que ou en association avec une maladie pilonidale.<ref name=":0" />
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=actinomycose}}
 
* la {{Diagnostic différentiel|nom=syphilis}}
La maladie pilonidale se trouve généralement dans la région sacrococcygienne, mais a été signalée dans d'autres parties du corps. Benharroch et coll. a effectué un examen rétrospectif des emplacements inattendus des sinus pilonidaux et des cas de maladie pilonidale signalés sur le pénis, le cuir chevelu, l'abdomen, le cou, l'aine et l'aisselle. <ref name=":73">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19486057</ref> ont été trouvés sur la vulve et le clitoris.<ref name=":76">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23445158</ref><ref name=":77">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26216921</ref><ref name=":78">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18335230</ref><ref name=":79">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25181383</ref> En outre, une maladie pilonidale a été trouvée sur la main, interdigitale et péri-unguéale; souvent, ces patients ont des antécédents d'exposition professionnelle en tant que barbiers, coiffeurs ou toiletteurs d'animaux. une prévalence plus élevée de la maladie sacrococcygeal de pilonidaux chez les patients atteints de spondylarthrite spondylitis.<ref name=":86">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26332809</ref><ref name=":87">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27459079</ref><ref name=":88">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29032249</ref> épidurale abcès et ostéomyélite peut être associée à une maladie pilonidal et devrait être inclus dans le diagnostic différentiel, dans de rares instances.<ref name=":89">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29205143</ref><ref name=":90">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10910253</ref> la tuberculose a également été signalé en association avec pilonidaux disease.<ref name=":91">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22338544</ref><ref name=":92">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19134066</ref><ref name=":93">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1746872</ref> D'autres processus infectieux, tels que la syphilis et l'actinomycose, ont été rapportés comme ressemblant à une maladie pilonidale.'"`UNIQ--ref-0000003FQIN U
* la {{Diagnostic différentiel|nom=fistule anale}}
 
* l'{{Diagnostic différentiel|nom=ostéomyélite}} du sacrum se drainant par un sinus
La plupart des chirurgiens choisissent d'envoyer des échantillons pilonidaux pour une évaluation pathologique. Certains auteurs ont mis en doute la nécessité d'effectuer une évaluation histologique, mais Tamer et al. passé en revue des articles couvrant la période allant de 2000 à 2018 et trouvé vingt-deux articles rapportant 83 patients atteints d'une tumeur maligne, y compris un carcinome épidermoïde, un carcinome épidermoïde, un carcinome basocellulaire et une dégénérescence maligne; ils conseillent que tous les échantillons soient envoyés pour une évaluation histopathologique. <ref name=":94">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31085138</ref><ref name=":0" />
* les {{Diagnostic différentiel|nom=maladies inflammatoires intestinales}}
 
* une {{Diagnostic différentiel|nom=néoplasie}} (exemple : tumeur des tissus mous).
== Traitement ==
== Traitement ==


{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Traitement}}
=== Abcès aigu ===
La prise en charge de l'abcès aigu est l'incision et le {{Traitement | nom = drainage|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} (réalisé en salle d’opération si volumineux):
# Faire une '''incision cruciforme latérale''' (1cm latéral à la ligne médiane)
# Enlever tous les poils présents
Si le sinus est facilement visible, il est recommandé de faire une canulation et ouverture. Un traitement définitif en aigu mènerait à une résection trop importante.


* {{Traitement | nom = Traitement 1}}
Le drainage est efficace chez 60% des patients, alors que jusqu'à 40% auront une récidive.<ref name=":7">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Eric K.|nom1=Johnson|prénom2=Jon D.|nom2=Vogel|prénom3=Michelle L.|nom3=Cowan|prénom4=Daniel L.|nom4=Feingold|titre=The American Society of Colon and Rectal Surgeons’ Clinical Practice Guidelines for the Management of Pilonidal Disease|périodique=Diseases of the Colon & Rectum|volume=62|numéro=2|date=2019-02|issn=0012-3706|doi=10.1097/DCR.0000000000001237|lire en ligne=https://journals.lww.com/00003453-201902000-00005|consulté le=2021-04-05|pages=146–157}}</ref>
* {{Traitement | nom = Traitement 2}}
* {{Traitement | nom = Traitement 3}}
* ...
Le traitement peut être divisé en deux grandes catégories - non opératoire vs opératoire, et il existe souvent une combinaison des deux.


Les changements de mode de vie et les facteurs de risque modifiables doivent être pris en compte et incorporés dans l'algorithme de traitement.<ref name=":0" />
==== Antibiothérapie ====
L'utilisation d'antibiotiques est controversée. Elle pourrait être indiquée dans certaines situations:
* l'immunosuppression
* le diabète
* une cellulite importante.
L'{{Traitement|nom=érythromycine|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} et le {{Traitement|nom=métronidazole|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} sont les principaux antibiotiques utilisés. D'autres antibiotiques peuvent être employés pour une couverture cutanée, mais également de la flore intestinale car c'est à proximité de l'anus <ref name=":7" />.


1. Abcès aigu
=== Maladie pilonidale chronique ===
Chez les patients asymptomatiques ou peu symptomatiques, le traitement est conservateur et inclut:
* le rasage (5 cm de la ligne médiane), idéalement faite par un professionnel et non par le patient lui-même (augmente le risque de récidive)
* une bonne hygiène
* une incision limitée pour permettre le drainage
* d'autres techniques ont été étudiées mais ne sont pas utilisées au quotidien :
** l'application de 1 à 3 mL {{Traitement|nom=phénol cristallisé|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} (agent sclérosant) dans le sinus permettrait de prévenir les récidives et présente un taux de guérison de 65 à 100% <ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Eric K.|nom1=Johnson|prénom2=Jon D.|nom2=Vogel|prénom3=Michelle L.|nom3=Cowan|prénom4=Daniel L.|nom4=Feingold|titre=The American Society of Colon and Rectal Surgeons’ Clinical Practice Guidelines for the Management of Pilonidal Disease|périodique=Diseases of the Colon & Rectum|volume=62|numéro=2|date=2019-02|issn=0012-3706|doi=10.1097/DCR.0000000000001237|lire en ligne=https://journals.lww.com/00003453-201902000-00005|consulté le=2021-04-05|pages=146–157}}</ref>.
** la colle de {{Traitement|nom=fibrine|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} est utilisée après l'incision du sinus<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Jon|nom1=Lund|prénom2=Samson|nom2=Tou|prénom3=Brett|nom3=Doleman|prénom4=John P|nom4=Williams|titre=Fibrin glue for pilonidal sinus disease|périodique=Cochrane Database of Systematic Reviews|date=2017-01-13|issn=1465-1858|doi=10.1002/14651858.cd011923.pub2|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1002/14651858.cd011923.pub2|consulté le=2021-04-18}}</ref>
** l'injection de {{Traitement|nom=plasma riche en plaquettes|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}.


·       Incision et drainage salle d’op si vraiment trop gros
Le débridement et le curetage après l'incision et le drainage sont primordiaux pour prévenir les récidives. Les facteurs augmentant le risque de récidive sont:
* un infection
* le tabagisme
* l'obésité
* le manque d'hygiène
* la persistance poils
* à proximité de l'anus.


o   Incision cruciforme latérale (1cm latéral au midline) et enlever tous les poils présents
==== Traitement chirurgical ====
Un traitement chirurgical est indiqué en cas de:
* douleur chronique
* abcès récidivant
* drainage chronique.


o   Bain de siège minimum bid et rasage peau pourtour (q 1sem)
Le choix de la technique chirurgicale dépend de l’extension de la maladie et des comorbidités du patient entre autres <ref>{{Citation d'un article|prénom1=Igors|nom1=Iesalnieks|prénom2=Andreas|nom2=Ommer|titre=The Management of Pilonidal Sinus|périodique=Deutsches Aerzteblatt Online|date=2019-01-07|issn=1866-0452|pmid=30782310|pmcid=PMC6384517|doi=10.3238/arztebl.2019.0012|lire en ligne=https://www.aerzteblatt.de/10.3238/arztebl.2019.0012|consulté le=2021-04-08}}</ref>. Le tableau ci-bas présente les principales approches chirurgicales utilisées et leurs caractéristiques. On divise en deux grandes catégories les interventions possibles<ref name=":6" /> : l'excision de la maladie avec fermeture primaire (linéaire ou lambeaux variés) versus les techniques par excision et fermeture par seconde intention (avec ou sans thérapie à pression négative adjuvante). Il n'y a pas deux sinus pareils et donc le clinicien doit adapter son choix d'intervention selon l'étendue de la maladie, la profondeur de celle-ci, l'épaisseur des tissus sous-cutanés et la proximité de l'anus. La durée du traitement aura un impact important sur la qualité de vie du patient, son arrêt de travail, l'implication infirmière en post-opératoire et le risque de récidive. Par exemple, une excision chirurgicale large avec un pansement aspiratif à pression négative (thérapie VAC) a une durée moyenne de traitement de plusieurs semaines avec des soins infirmiers requis aux 2 à 3 jours. Toutefois, le patient a moins de risque de récidive à long terme qu'une fermeture primaire qui lui aurait permis de retourner plus rapidement à l'emploi. On doit également individualiser le traitement selon les comorbidités du patient. Un patient avec facteurs de risque de déhiscence de lambeau (exemples : obésité, tabagisme, diabète) se verra offrir une excision large avec traitement à pression négative, alors qu'un patient mince et en santé pourrait avoir un lambeau extensif sans complication attendue. Il est néanmoins reconnu, revue Cochrane à l'appui, qu'une fermeture primaire a plus de risque de récidive que la fermeture par seconde intention (8,7% vs 5,3%)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Ahmed|nom1=AL-Khamis|prénom2=Iain|nom2=McCallum|prénom3=Peter M|nom3=King|prénom4=Julie|nom4=Bruce|titre=Healing by primary versus secondary intention after surgical treatment for pilonidal sinus|périodique=Cochrane Database of Systematic Reviews|date=2010-01-20|issn=1465-1858|doi=10.1002/14651858.cd006213.pub3|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1002/14651858.cd006213.pub3|consulté le=2021-04-18}}</ref>. En contre-partie, il a été prouvé qu'une fermeture primaire amenait une guérison plus rapide<ref name=":6" />. 


o   Guérison prend 4 – 10 semaines
Finalement, des études sur des techniques novatrices minimalement invasives commencent à être publiées. La technique VAAPS ''(video-assisted ablation of pilonidal sinus'') consiste à canuler sous vision endoscopique les sinus, retirer les poils et faire une ablation du tissu de granulation par utilisation de radiofréquence <ref>{{Citation d'un article|prénom1=Marco|nom1=Milone|prénom2=Mario|nom2=Musella|prénom3=Attilio|nom3=Di Spiezio Sardo|prénom4=Giuseppe|nom4=Bifulco|titre=Video-assisted ablation of pilonidal sinus: A new minimally invasive treatment—A pilot study|périodique=Surgery|volume=155|numéro=3|date=2014-03|issn=0039-6060|doi=10.1016/j.surg.2013.08.021|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/j.surg.2013.08.021|consulté le=2021-04-18|pages=562–566}}</ref>. Cette technique permet un retour rapide au travail avec des soins de plaie minimaux et un taux de récidive appréciable. Elle n'est toutefois que très peu accessible. 


o   Abcès et œdème masquent souvent le sinus donc tx définitif retardé
{| class="wikitable"
|+
!Approche
!Technique
!Indication
!Description
!Commentaire
|-
| rowspan="2" |Médiane
|''Unroofing''
| rowspan="2" |Récidive
|
# Sonder le sinus avec une sonde
# Exciser la peau inflammée
# Cureter le trajet
# Laisser la plaie ouverte ou paqueter ou marsupialiser au fond du trajet.
|Fermer la plaie est associée à plus de risque de récidive, mais permet un retour au travail plus rapide
Guérison en 6 à 8 semaines


o   Sinus facilement visible : canulation et ouverture (ne pas faire tx définitif en aigu, mène à résection trop importante)
Taux de récidive de 2 – 20% (40% fermeture primaire, 4-8% marsupialiser)
|-
|Excision en bloc
|
# Faire une excision large en bloc. Ne pas se rendre à fascia du sacrum à moins que l’extension ne s’y rende
# Laisser la plaie ouverte, marsupialiser, fermeture assistée sous vide (pansement VAC) ou fermer primairement
|Taux de succès de 90%


·       Antibiothérapie                  - Non-recommandée pour tous les patients
Taux de récidive de 1-20%.
|-
| rowspan="4" |Asymétrique
|Excision médiane du follicule et drainage latéral (Bascom)
| rowspan="3" |Récidive
|
# Attendre 5 jours après le drainage
# Faire une longue incision latérale au niveau de la région drainée
# Faire un curetage ou débrider avec des gazes
# Faire des petites incisions elliptiques médianes pour exciser les sinus
# Fermer la plaie primairement
|Il faut réévaluer la plaie chaque semaine semaine et effectuer une débridement au besoin


- Indications : Immunosupprimé, diabète, cellulite importante
Taux de récidive de 15%


·       Succès : 60%
Guérison en 3 semaines
|-
|Cleft Bascom
|
# Exciser le kyste (pas du gras)
# Soulever un lambeau  d'une épaisseur de 2-3 mm
# Fermeture primaire latérale
|Faible taux de récidive (0% à 9%)


<s>La maladie pilonidale est largement considérée comme une maladie chirurgicale, en particulier dans les cas aigus avec infection secondaire et abcès. Une infection ou un abcès nécessite une incision et un drainage. Le traitement définitif est retardé la plupart du temps en cas d'infection aiguë ou d'abcès jusqu'à ce que l'infection ait été traitée. Il existe de nombreuses options pour le traitement chirurgical des kystes pilonidaux et des sinus pilonidaux. Le traitement chirurgical doit être personnalisé en fonction du patient.</s>
Retour au travail après 2 à 3 semaines


<s>En raison du rôle des poils dans la pathogenèse de la maladie pilonidale, l'épilation et l'épilation peuvent être utilisées comme traitement primaire ou d'appoint, en l'absence d'abcès.<ref name=":6" /> L'épilation peut prendre la forme d'un rasage, d'une épilation à la cire, d'un laser ou de crèmes. <ref name=":0" /></s>
Guérison en 3 à 11 jours


<s>Une étude menée dans un centre médical de l'armée a révélé que la thérapie conservatrice sous la forme de rasage hebdomadaire d'une bande de 5 cm de l'anus au rectum, combinée à une éducation à l'hygiène, entraînait une diminution des opérations et un statut de travail presque normal.<ref name=":23">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8080372</ref> Dans le traitement des maladies chroniques. maladie pilonidale, Solla et al. ont trouvé de bons résultats lorsque les techniques opératoires étaient combinées avec le rasage de la peau une fois par semaine ou toutes les deux semaines; Il a été conseillé aux patients de garder la fente fessière exempte de poils pendant trois à six mois.<ref name=":24">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2390911</ref> Malgré la justification de l'épilation, il existe des preuves que l'épilation peut en fait augmenter le taux de récidive pilonidale à long terme après la chirurgie.<ref name=":25">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19273968</ref><ref name=":0" /></s>
Associé à un taux de trouble de cicatrisation élevé (18-40%)
|-
|Karydakis
|
# Faire une incision elliptique le long de la ligne médiane jusqu'au fascia
# Fermer la plaie avec un lambeau sous cutané 
|Taux d'infection post-opératoire environ 8.5%


<s>L'épilation au laser a été utilisée dans la maladie pilonidale avec des résultats mitigés. Oram et coll. ont évalué 60 patients traités par thérapie au laser en complément de la chirurgie et ont trouvé un taux de récidive global de 13,3% et ont conclu que l'épilation au laser après la chirurgie diminuait la récidive à long terme avec un suivi moyen de 4,8 ans. <ref name=":26">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20002644</ref> Conroy et al. ont évalué 14 patients qui ont subi un traitement d'appoint au laser et ont signalé celui des 12 patients qui ont terminé le traitement complet, et aucun n'a développé de récidive.<ref name=":27">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17664085</ref> Ils recommandent que l'épilation au laser soit systématiquement proposée à tous les patients souffrant de maladie pilonidale. D'autres études ont corroboré l'efficacité et l'innocuité de l'épilation au laser, qui nécessite de multiples traitements.<ref name=":28">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19586514</ref><ref name=":29">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19159757</ref><ref name=":30">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16808209</ref><ref name=":31">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15996432</ref><ref name=":32">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27003897</ref> La douleur était l'effet secondaire le plus fréquent et peut être observée dans jusqu'à 40% des patients évaluant l'épilation au laser. études et ont constaté que le taux de récidive après l'épilation au laser variait de 0 à 28%. Cependant, parmi les cinq études comparatives, il y avait une diminution du taux de récidive associée à l'épilation au laser.<ref name=":33">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30095368</ref> Les auteurs de l'étude notent l'hétérogénéité des études et mettent en garde contre leur généralisabilité. L'épilation au laser nécessite souvent plusieurs traitements, peut être limitée par le coût et peut nécessiter une anesthésie locale ou topique. Certains produits d'épilation peuvent être irritants pour la muqueuse anale ou provoquer des éruptions cutanées.<ref name=":0" /></s>
Faible taux de récidive (jusqu'à 4%)


Maurice et Greenwood ont proposé le phénol, un agent sclérosant, comme traitement de la maladie pilonidale en 1964.<ref name=":34">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14199061</ref> Il a été utilisé sous forme liquide et cristallisée. Il a été utilisé comme traitement primaire non opératoire, ainsi que comme complément au traitement chirurgical. Dogru et coll. trouvé le succès en utilisant le phénol comme traitement ambulatoire. Ils ont rapporté un taux de réussite de 95,1%, et ont diminué les taux de récidive et le temps de travail perdu; ils proposent le phénol comme traitement de première intention viable.<ref name=":35">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15622588</ref> Les patients de l'étude ont été rasés tout au long du traitement et la majorité a nécessité plusieurs applications de phénol. Kaymakcioglu et coll. ont rapporté un taux de récidive de 8,3% en utilisant 80% de phénol sur une étude de 143 patients; le volume du tractus sinusal et le nombre d'orifices sinusaux étaient des facteurs de risque affectant la récidive.<ref name=":36">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15868494</ref> Une étude contrôlée randomisée de 140 patients comparait l'injection de phénol à l'excision et à la cicatrisation ouverte n'a trouvé aucune différence significative dans le taux de récidive. avec un temps réduit pour terminer la cicatrisation de la plaie, moins de temps de procédure opératoire, un temps réduit pour reprendre les activités quotidiennes; et les scores de douleur visuels analogiques et l'utilisation d'analgésiques étaient tous deux diminués avec le phénol, par rapport à l'excision et à la cicatrisation ouverte.<ref name=":37">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28059912</ref> Ceci a été corroboré par un autre essai randomisé plus récent et plus petit de 100 patients. Pronk et coll. a comparé l'excision radicale avec l'application de phénol et a trouvé un retour plus court aux activités normales, moins de douleur et une épithélialisation complète de la plaie plus fréquente associée au phénol; ils ont également noté un risque accru d'infection du site opératoire avec excision radicale.<ref name=":38">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31278458</ref> Dag et al. ont rapporté un retour précoce au travail avec l'utilisation de phénol et de faibles taux de récidive et de complications, notant un taux de réussite global de 67% avec un seul patient ayant une récidive; le délai moyen pour terminer la guérison était de 16 jours et le temps d'arrêt du travail de 0 jour. Il y avait un risque plus élevé d'échec du traitement avec des antécédents de drainage d'abcès et plus de trois ouvertures sinusales.<ref name=":39">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21982072</ref> Dans l'ensemble, l'administration de phénol est relativement bon marché, peut être réalisée en ambulatoire et a du succès soit en tant que traitement primaire non opératoire, soit en complément d'options chirurgicales . Les patients peuvent avoir besoin de plusieurs traitements au phénol.<ref name=":0" />
Durée d'hospitalisation est moins de 4 jours


Des produits de fibrine et de thrombine ont également été utilisés pour le traitement de la maladie pilonidale, soit en tant que traitement primaire, soit en complément des techniques chirurgicales. Greenberg et coll. proposé d'utiliser de la colle de fibrine en plus de l'excision chirurgicale, en utilisant la colle de fibrine pour oblitérer l'espace mort; 30 patients ont été traités de cette façon, et il y avait quatre patients avec drainage purulent temporaire avec une moyenne de 11 jours pour retourner au travail / activités normales.<ref name=":40">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15309645</ref> Une méthode similaire a été employée par Seleem et al., Qui ont rapporté une guérison primaire dans 24 / 25 (96%) des patients dans les deux semaines.<ref name=":41">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15932551</ref> Patti et al. ont rapporté une guérison moyenne de 25,8 jours, avec un retour moyen au travail de 5,3 jours lors de l'utilisation de colle de fibrine avec une excision chirurgicale minimale.<ref name=":42">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17064495</ref> Des études contrôlées randomisées ont étudié l'utilisation de la colle de fibrine. Lors de la comparaison entre le lambeau de Limberg standard et le lambeau de Limberg avec de la colle de fibrine, il a été constaté que l'ajout de colle de fibrine était associé à une diminution du volume de drainage et à une diminution de la durée du séjour à l'hôpital.<ref name=":43">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17357862</ref> Une étude de revue a déterminé que l'efficacité de la colle de fibrine, seule comme monothérapie ou comme adjuvant chirurgical, était incertaine.<ref name=":44">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28085995</ref> L'utilisation de colle de fibrine semble avoir une grande satisfaction des patients, et jusqu'à 82% recommanderaient la colle de fibrine pour le traitement de la maladie pilonidale.<ref name=":45">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23224857</ref><ref name=":0" />
Retour au travail après 2 à 3 semaines
|-
|Lambeaux (rhomboïde, V-Y, plastie en Z, glutéal)
|
* Gros trou
* Récidive
|
# Exciser
# Fermer la plaie avec un lambeau rhomboïde, glutéal, en V-Y, ou plastie en Z.  
|Guérison en 4–6 semaines


Une autre option non chirurgicale qui a été proposée est le plasma riche en plaquettes (PRP). Le plasma riche en plaquettes est dérivé de sang autologue qui est centrifugé et contient une concentration élevée de plaquettes et de facteurs de croissance; il a été utilisé dans de nombreuses surspécialités pour ses propriétés de cicatrisation et ses facteurs régénératifs proposés.<ref name=":46">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25683096</ref> Une étude de Sevinc et al. évalué les résultats à long terme d'une approche mini-invasive pour traiter la maladie pilonidale avec PRP; leur étude a évalué 138 patients avec un suivi médian de 60,2 mois. Ils ont rapporté un taux de réussite de 97,1% après le premier mois avec un taux de récidive de 8,2% à 60,2 mois; le temps de cicatrisation moyen était de 13,3 jours, avec 82,6% de cicatrisation complète après une seule application.<ref name=":47">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31345721</ref> Les méthodes employées par Sevinc et al. comprenait la préparation de PRP à partir de 40 cc de sang du patient, et une fois la forme de gel obtenue, la procédure était réalisée sous anesthésie locale en ambulatoire. Il n'y a pas eu de complications liées à l'utilisation du PRP au cours de leur étude. Il y a eu une méta-analyse évaluant le PRP pour le traitement de la maladie pilonidale qui comprenait quatre études et un pool de 484 patients, qui a révélé que le temps de guérison était de 36% inférieur au temps de guérison du groupe témoin qui a été calculé à 27,1 jours en dans le groupe PRP versus 43 jours dans le bras témoin.<ref name=":48">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29215166</ref> Ils ont également signalé une diminution du retour au travail de 24,99 jours dans le groupe de traitement versus 34,82 jours dans le groupe témoin.<ref name=":48" /><ref name=":0" />
Nécessite une hospitalisation


Un essai clinique prospectif randomisé en Turquie a évalué les avantages de l'oxygène hyperbare d'appoint, en particulier en ce qui concerne la maladie pilonidale. Ils ont rapporté un temps d'épithélisation complète significativement plus court dans la maladie pilonidale excisée chirurgicalement, autorisé à guérir par intention secondaire, 50 jours contre 83 jours. <ref name=":49">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28777519</ref><ref name=":0" />
Taux de complication de 2-8% (pire lorsque glutéal)
 
La maladie pilonidale est largement considérée comme une maladie chirurgicale, malgré les nombreuses approches non opératoires. Le pilier de la maladie pilonidale aiguë, ou abcès, est similaire à tout abcès et nécessite une incision et un drainage (I&D). Une première étude portant sur une simple incision et un drainage a rapporté un retour immédiat au travail, 58% des patients guérissant dans les dix semaines; 21% des patients ont développé une récidive, mais le taux de guérison global était de 76% à 18 mois.<ref name=":50">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3337954</ref> La procédure d'incision et de drainage avant la chirurgie définitive a été associée à des taux de récidive à long terme plus faibles. Dans une étude de 583 patients sur 20 ans, Doll et al. a rapporté un taux de récidive de 16% dans le groupe I&D par rapport à une récidive de 34% dans le groupe de traitement ouvert primaire, et a conclu qu'un I&D précédent a un meilleur résultat qu'un traitement chirurgical primaire; Le moment optimal entre l'I & D et la chirurgie n'a pas été déterminé.<ref name=":51">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23078365</ref> Souvent, une procédure d'incision et de drainage utilisera un pansement, mais dans une étude portant sur 100 patients pédiatriques subissant une I & D d'abcès sous-cutanés, il n'y avait aucune différence dans les taux de récidive de ces abcès. avec emballage par opposition à pas d'emballage, et l'inconfort et la gêne liés à l'emballage de la plaie ont été évités.<ref name=":52">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24074675</ref><ref name=":0" />
 
Les options chirurgicales pour le traitement de la maladie pilonidale sont nombreuses et peuvent inclure la «cueillette des fosses», le curetage, l'aspiration, l'ouverture du toit ou l'excision chirurgicale. Les défauts peuvent être fermés principalement, avec des lambeaux ou des greffons, ou autorisés à guérir par intention secondaire. Un autre outil utilisé pour la guérison de la maladie pilonidale traitée chirurgicalement est la thérapie des plaies par pression négative. Une étude contrôlée randomisée de 49 patients comparant les pansements à pression négative par rapport à la guérison par intention secondaire a trouvé peu de différence. <ref name=":53">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25380007</ref><ref name=":0" />
 
Au début des années 1980, Bascom a décrit une technique, une procédure de lifting des fentes, pour enlever les follicules pileux parallèlement à, mais sur le côté, de la fente natale en utilisant une anesthésie locale.<ref name=":54">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7368107</ref><ref name=":55">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/6641463</ref> Les 50 premiers patients avaient en moyenne une invalidité d'un jour et un temps de guérison. sans handicap en moyenne trois semaines; il y a eu une récidive de quatre patients qui ont guéri en moyenne en deux semaines.<ref name=":54" /> L'étude de suivi de 161 patients a rapporté que 94% des patients ont guéri à 0-6 mois, et 71% sont restés guéris à 5-9 ans.<ref name=":55" /> Plus Récemment, 31 patients atteints de maladie pilonidale réfractaire ont été évalués, et il a été rapporté que 28 patients ont guéri après une seule procédure, sans récidive. <ref name=":56">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12361421</ref> Dans une étude ultérieure, il y avait un taux de guérison de 96% chez 69 patients traités pour une maladie pilonidale réfractaire.<ref name=":57">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17434365</ref><ref name=":0" />
 
Karydakis a décrit une technique pour exciser une zone ovoïde de tissu pathologique hors de la ligne médiane et fournir une couverture latérale à la ligne médiane en mobilisant un lambeau fasciocutané et en le fixant à l'aponévrose sacrococcygienne.<ref name=":58">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/4128725</ref> Dans sa série de> 6500 cas, il y avait un <2% taux de récidive avec un taux de complications de 8% <ref name=":4" /> Dans une étude randomisée et contrôlée de 321 patients évaluant le lambeau de Karydakis par rapport à l'excision et la cicatrisation par intention secondaire, il a été constaté que le temps de cicatrisation de la plaie, le retour au travail, le taux de complications de la plaie et la récidive étaient tous significativement inférieurs dans le groupe subissant le lambeau de Karydakis, mais la durée opératoire était plus longue; la douleur était plus élevée le premier jour opératoire, mais elle était significativement moindre après une semaine.<ref name=":59">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26094093</ref><ref name=":0" />
 
Un autre type de lambeau utilisé pour le traitement de la maladie pilonidale comprend le lambeau de Limberg ou rhomboïde. Le lambeau de Limberg excise la maladie pilonidale en forme de rhomboïde et fait tourner un lambeau fasciocutané pour la fermeture de la plaie. Bozkurt et coll. évalué le lambeau de Limberg chez 24 patients sous anesthésie rachidienne et rapporté une durée moyenne d'hospitalisation de 4,1 jours, avec une moyenne de 17,5 jours avant le retour au travail; 12,5% des patients ont eu des complications mineures et au cours du suivi (intervalle de 6 à 27 mois, moyenne de 18 mois), il n'y a pas eu de récidive.<ref name=":60">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9645748</ref> , diminution du séjour à l'hôpital, retour au travail plus précoce et diminution des récidives.<ref name=":61">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10391165</ref> Un autre essai contrôlé randomisé plus récent de 200 patients a rapporté moins de douleur postopératoire, une mobilisation plus précoce, une diminution du séjour à l'hôpital, avec moins de complications en utilisant le lambeau de Limberg par rapport à la fermeture primaire.<ref name=":62">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16078300</ref> Nombreux des études contrôlées randomisées et des méta-analyses ont comparé les lambeaux de Limberg et de Karydakis, qui se sont révélés comparables dans les résultats, à l'exception du fait que le lambeau de Limberg a moins de risque de formation de sérome.<ref name=":0" />
 
Les autres volets comprennent les volets d'avancement VY et la plastie en Z. De petites séries de cas ont démontré la facilité et l'efficacité d'une réparation sans tension à l'aide du lambeau d'avancement fasciocutané VY.<ref name=":63">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7995149</ref><ref name=":64">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16772955</ref> Une étude plus large utilisant l'avancement de VY dans la maladie pilonidale récurrente a rapporté des réparations sans tension avec une couverture fiable et un aplatissement de la fente natale; cependant, 90,7% des patients n'étaient pas satisfaits de l'aspect esthétique des cicatrices. La plastie Z pour traiter la maladie pilonidale a été introduite dès les années 1960.<ref name=":65">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14261120</ref><ref name=":66">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/4860782</ref><ref name=":67">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/4874279</ref> Dans une étude contrôlée randomisée comparant la plastie Z à l'I&D ou à la marsupialisation, la plastie Z était un traitement définitif comparé à 40% du groupe témoin nécessitant une chirurgie supplémentaire. et coll. a comparé la plastie Z à la guérison par intention secondaire et a constaté que les plaies guérissaient plus rapidement avec la plastie Z, et qu'il n'y avait pas de complications.<ref name=":69">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17080281</ref><ref name=":0" />
 
D'autres méthodes moins largement utilisées pour traiter la maladie pilonidale comprennent le traitement endoscopique et l'ablation vidéo-assistée. Le traitement endoscopique des sinus pilonidaux (EPSiT) a été introduit en tant que technique d'assistance vidéo mini-invasive, réalisée sous anesthésie rachidienne ou anesthésie locale, qui utilise un fistuloscope pour éliminer les poils et les débris tout en effectuant l'ablation sous visualisation directe.<ref name=":70">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23681300</ref> Dans les études prospectives multinationales, Meinero all rapportent des taux de guérison de 95%, le taux de guérison incomplète étant lié au nombre de fosses externes; il a été jugé sûr, efficace dans la maladie pilonidale primaire et la maladie récurrente, et a suscité une bonne satisfaction des patients.<ref name=":71">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30719564</ref><ref name=":72">https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26946340</ref><ref name=":0" />
 
L'utilisation d'antibiotiques pour le traitement est controversée. Il a été évalué en ce qui concerne la prophylaxie périopératoire, le traitement postopératoire et l'utilisation topique; l'American Society of Colon and Rectal Surgeons fournit une «recommandation faible basée sur des preuves de qualité moyenne, 2B.» <ref name=":6" /><ref name=":0" />


Taux de récidive de 4-8% (mieux avec rhomboïde)
|}
== Suivi ==
== Suivi ==
 
Après le drainage de l'abcès, il est recommandé de faire un bain de siège minimum deux fois par jour et de raser la peau au pourtour à toutes les 1 à 2 semaines pendant 3 à 6 mois.<ref name=":24">{{Citation d'un article|prénom1=J. A.|nom1=Solla|prénom2=D. A.|nom2=Rothenberger|titre=Chronic pilonidal disease. An assessment of 150 cases|périodique=Diseases of the Colon and Rectum|volume=33|numéro=9|date=1990-09|issn=0012-3706|pmid=2390911|doi=10.1007/BF02052321|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2390911/|consulté le=2021-04-04|pages=758–761}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Eric K.|nom1=Johnson|prénom2=Jon D.|nom2=Vogel|prénom3=Michelle L.|nom3=Cowan|prénom4=Daniel L.|nom4=Feingold|titre=The American Society of Colon and Rectal Surgeons’ Clinical Practice Guidelines for the Management of Pilonidal Disease|périodique=Diseases of the Colon & Rectum|volume=62|numéro=2|date=2019-02|issn=0012-3706|doi=10.1097/DCR.0000000000001237|lire en ligne=https://journals.lww.com/00003453-201902000-00005|consulté le=2021-04-05|pages=146–157}}</ref> La guérison prend 4 à 10 semaines. L'épilation au laser peut également être recommandée, mais elle nécessite souvent plusieurs traitements, est couteuse et peut nécessiter une anesthésie locale ou topique. Certains produits d'épilation peuvent être irritants pour la muqueuse anale ou provoquer des éruptions cutanées.<ref name=":0" />
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Suivi}}
 
=== Consignes au patient ===
les techniques opératoires étaient combinées avec le rasage de la peau une fois par semaine ou toutes les deux semaines; Il a été conseillé aux patients de garder la fente fessière exempte de poils pendant trois à six mois.<ref name=":24" /> Malgré la justification de l'épilation, il existe des preuves que l'épilation peut en fait augmenter le taux de récidive pilonidale à long terme après la chirurgie.<ref name=":25" /><ref name=":0" />
 
La douleur était l'effet secondaire le plus fréquent et peut être observée dans jusqu'à 40% des patients évaluant l'épilation au laser. études et ont constaté que le taux de récidive après l'épilation au laser variait de 0 à 28%. Cependant, parmi les cinq études comparatives, il y avait une diminution du taux de récidive associée à l'épilation au laser.<ref name=":33" /> Les auteurs de l'étude notent l'hétérogénéité des études et mettent en garde contre leur généralisabilité. L'épilation au laser nécessite souvent plusieurs traitements, peut être limitée par le coût et peut nécessiter une anesthésie locale ou topique. Certains produits d'épilation peuvent être irritants pour la muqueuse anale ou provoquer des éruptions cutanées.<ref name=":0" />


== Complications ==
== Complications ==
 
Les complications associées à la maladie pilonidale comprennent:<ref name=":0" />
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Complications}}Les complications associées à la maladie pilonidale comprennent:<ref name=":0" />
* la {{Complication|nom=détérioration|référence_RR=}} de la plaie
* la dégradation de la plaie{{Complication | nom = Complication 1}}
* l'{{Complication | nom = infection|référence_RR=}} de la plaie
* l'infection du site opératoire {{Complication | nom = Complication 2}}
* l'{{Complication | nom = ostéomyélite|référence_RR=}}
* une ostéomyélite {{Complication | nom = Complication 3}}
* une {{Complication|nom=transformation maligne}}.
* une transformation maligne...
en grande partie des problèmes de récidive et de cicatrisation des plaies telles que  ou . Ils peuvent initialement se présenter comme un abcès ou devenir secondairement infectés. Dans de rares cas, la maladie pilonidale a été associée à  ou à .
 
== Évolution ==
== Évolution ==
 
Le pronostic associé au sinus pilonidal est très bon car il s'agit d'une maladie bénigne, malgré certains rapports de dégénérescence maligne ou de cancer de la peau. Toutefois, le taux de récidive est relativement élevé et peut nécessiter plusieurs procédures. Le pronostic global est très bon avec la modification des habitudes de vie et un diagnostic précis.<ref name=":0" />  
{{Section ontologique | classe = Maladie | nom = Évolution}}
Le pronostic associé à la maladie pilonidale est très bon car il s'agit d'une maladie bénigne, malgré certains rapports de dégénérescence maligne ou de cancer de la peau. La maladie pilonidale, cependant, a un taux de récidive relativement élevé et peut nécessiter plusieurs procédures. Le pronostic global de la maladie pilonidale est très bon avec des modifications du mode de vie et un diagnostic précis. <ref name=":0" />


== Prévention ==
== Prévention ==
 
Les mesures préventives incluent la perte de poids, l'activité physique, une bonne hygiène et l'épilation pour prévenir les récidives.  
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Les patients doivent être informés des facteurs de risque, notamment le sexe masculin, les antécédents familiaux, le surpoids / l'obésité, les traumatismes ou l'irritation, la sédentarité ou le mode de vie, les habitudes hirsute et une mauvaise hygiène.
 
Les facteurs de risque modifiables doivent être orientés vers la perte de poids, la modification du mode de vie, une bonne hygiène et l'épilation pour prévenir les récidives.


== Références ==
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Dernière version du 29 avril 2021 à 20:34

Sinus pilonidal
Maladie

Deux orifices de sinus pilonidaux
Caractéristiques
Signes Écoulement, Tuméfaction, Masse, Pertuis, Cellulite bactérienne
Symptômes
Douleur, Écoulement, Température corporelle élevée
Diagnostic différentiel
Folliculite bactérienne, Ostéomyélite, Tuberculose, Maladies inflammatoires intestinales, Néoplasie, Actinomycose, Syphilis, Fistule anale, Abcès périanal, Hydradénite suppurée, ... [+]
Informations
Terme anglais Pilonidal disease
Autres noms Kyste pilonidal, maladie pilonidale
Wikidata ID Q35040424
Spécialités Chirurgie générale, médecine d'urgence

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Le sinus pilonidal ou la maladie pilonidale est une cavité sous-cutanée qui s'ouvre au niveau du sillon interfessier et qui contient des poils à sa base. Il tire son nom du latin pilus qui signifie «poils» et nidus qui signifie «nid». Le sinus peut mener à la création d'un abcès et éventuellement à une maladie fistulisante sous-cutanée extensive.

Épidémiologie

L'incidence de la maladie pilonidale est estimée à 26 cas par 100 000 personnes. Les hommes sont 2,2 fois plus atteints que les femmes.[1] On estime que la maladie pilonidale affecte environ 70000 personnes aux États-Unis chaque année.[2][3]

Étiologies

Initialement, la maladie était considérée comme étant d'origine congénitale.[4] Actuellement, la maladie pilonidale est considérée comme une maladie acquise qui résulte de l'aspiration des poils des tissus mous environnants conduisant à une réaction inflammatoire et à la formation d'un granulome à corps étranger.[5][6][3]

Physiopathologie

La physiopathologie du sinus pilonidal n'est pas totalement comprise, mais différentes théories pourraient expliquer son origine. La théorie la plus répandue est qu'il s'agit d'une maladie acquise. Elle débute par une folliculite qui se complique en abcès aigu et qui persiste à long terme sans être traitée pour former un sinus. Au niveau du pli interfessier différents facteurs favorisent la formation d'un sinus pilonidal. L'humidité accrue, la pression et les frictions répétées sont des facteurs qui empêchent l'expulsion du poil et qui favorisent sa croissance sous-cutanée. La présence de poil dans les tissus mous environnants et la peau conduit finalement à une réaction inflammatoire et à la formation d'un granulome à corps étranger.[5] Lors d'épisodes répétés d'abcédation, des sillons sous-cutanés de drainage peuvent s'étendre sur plusieurs centimètres de la zone naviculaire. Après plusieurs années d'évolution, le sinus peut dégénérer en cancer épidermoïde ou se transformer en tumeurs agressives et localement invasives.

Les différents stades du sinus pilonidal

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont les suivants:[3]

Questionnaire

Les symptômes à rechercher au questionnaire sont:

Sinus pilonidal avec rougeur et tuméfaction

Examen clinique

Présentation du sinus pilonidal

À l'examen rectal, nous pouvons noter:[7]

  • un ou plusieurs pertuis au niveau du pli interfessier pouvant contenir du poil
  • une masse ou une tuméfaction indiquant la présence d'un abcès
  • de la rougeur et chaleur (cellulite)
  • un écoulement purulent ou séro-purulent.

Examens paracliniques

Les imageries et les analyses de laboratoire ne sont habituellement pas requises pour le diagnostic du sinus pilonidal. Certains examens peuvent aider à la prise en charge:[3]

  • l'échographie permet déterminer l'étendue du sinus pilonidal[8], mais elle est rarement d'utilité clinique car la maladie est relativement superficielle.
  • l'imagerie par résonance magnétique (IRM) peut aider au diagnostic en présence de maladie inflammatoire intestinale, de fistule anale, de septicémie ou de néoplasie.[9][10]
  • l'injection de bleu de méthylène permet de visualiser le sinus et d'orienter le traitement chirurgical.[3]

Approche clinique

La maladie pilonidale est un diagnostic clinique basé sur l'examen physique incluant l'examen anorectal ainsi que l'évaluation des symptômes et des facteurs de risque.[2] Les résultats de l'examen physique incluent un pertuis au niveau du plis interfessier supérieur qui peut être associé à des sinus suivant un trajet céphalique ou latéral. En cas de lésion suspecte, une biopsie peut être réalisée pour écarter une néoplasie. Souvent, la présence d'abcès et d'œdème peut masquer le sinus et donc retarder la prise en charge.

Diagnostic

Le diagnostic du sinus pilonidal est surtout clinique et se base sur l'histoire et la présentation clinique. Le sinus pilonidal peut être classé en cinq types:[11]

  • Type I : Asymptomatique
  • Type II : Abcès pilonidal aigu
  • Type III : Maladie symptomatique limitée à la zone naviculaire
  • Type IV : Maladie extensive au-delà de la zone naviculaire
  • Type V : Maladie récidivante après chirurgie

Diagnostic différentiel

Les autres diagnostics à écarter sont les suivants:[3][12][13][14][15]

Traitement

Abcès aigu

La prise en charge de l'abcès aigu est l'incision et le drainage (réalisé en salle d’opération si volumineux):

  1. Faire une incision cruciforme latérale (1cm latéral à la ligne médiane)
  2. Enlever tous les poils présents

Si le sinus est facilement visible, il est recommandé de faire une canulation et ouverture. Un traitement définitif en aigu mènerait à une résection trop importante.

Le drainage est efficace chez 60% des patients, alors que jusqu'à 40% auront une récidive.[16]

Antibiothérapie

L'utilisation d'antibiotiques est controversée. Elle pourrait être indiquée dans certaines situations:

  • l'immunosuppression
  • le diabète
  • une cellulite importante.

L'érythromycine et le métronidazole sont les principaux antibiotiques utilisés. D'autres antibiotiques peuvent être employés pour une couverture cutanée, mais également de la flore intestinale car c'est à proximité de l'anus [16].

Maladie pilonidale chronique

Chez les patients asymptomatiques ou peu symptomatiques, le traitement est conservateur et inclut:

  • le rasage (5 cm de la ligne médiane), idéalement faite par un professionnel et non par le patient lui-même (augmente le risque de récidive)
  • une bonne hygiène
  • une incision limitée pour permettre le drainage
  • d'autres techniques ont été étudiées mais ne sont pas utilisées au quotidien :

Le débridement et le curetage après l'incision et le drainage sont primordiaux pour prévenir les récidives. Les facteurs augmentant le risque de récidive sont:

  • un infection
  • le tabagisme
  • l'obésité
  • le manque d'hygiène
  • la persistance poils
  • à proximité de l'anus.

Traitement chirurgical

Un traitement chirurgical est indiqué en cas de:

  • douleur chronique
  • abcès récidivant
  • drainage chronique.

Le choix de la technique chirurgicale dépend de l’extension de la maladie et des comorbidités du patient entre autres [19]. Le tableau ci-bas présente les principales approches chirurgicales utilisées et leurs caractéristiques. On divise en deux grandes catégories les interventions possibles[2] : l'excision de la maladie avec fermeture primaire (linéaire ou lambeaux variés) versus les techniques par excision et fermeture par seconde intention (avec ou sans thérapie à pression négative adjuvante). Il n'y a pas deux sinus pareils et donc le clinicien doit adapter son choix d'intervention selon l'étendue de la maladie, la profondeur de celle-ci, l'épaisseur des tissus sous-cutanés et la proximité de l'anus. La durée du traitement aura un impact important sur la qualité de vie du patient, son arrêt de travail, l'implication infirmière en post-opératoire et le risque de récidive. Par exemple, une excision chirurgicale large avec un pansement aspiratif à pression négative (thérapie VAC) a une durée moyenne de traitement de plusieurs semaines avec des soins infirmiers requis aux 2 à 3 jours. Toutefois, le patient a moins de risque de récidive à long terme qu'une fermeture primaire qui lui aurait permis de retourner plus rapidement à l'emploi. On doit également individualiser le traitement selon les comorbidités du patient. Un patient avec facteurs de risque de déhiscence de lambeau (exemples : obésité, tabagisme, diabète) se verra offrir une excision large avec traitement à pression négative, alors qu'un patient mince et en santé pourrait avoir un lambeau extensif sans complication attendue. Il est néanmoins reconnu, revue Cochrane à l'appui, qu'une fermeture primaire a plus de risque de récidive que la fermeture par seconde intention (8,7% vs 5,3%)[20]. En contre-partie, il a été prouvé qu'une fermeture primaire amenait une guérison plus rapide[2].

Finalement, des études sur des techniques novatrices minimalement invasives commencent à être publiées. La technique VAAPS (video-assisted ablation of pilonidal sinus) consiste à canuler sous vision endoscopique les sinus, retirer les poils et faire une ablation du tissu de granulation par utilisation de radiofréquence [21]. Cette technique permet un retour rapide au travail avec des soins de plaie minimaux et un taux de récidive appréciable. Elle n'est toutefois que très peu accessible.

Approche Technique Indication Description Commentaire
Médiane Unroofing Récidive
  1. Sonder le sinus avec une sonde
  2. Exciser la peau inflammée
  3. Cureter le trajet
  4. Laisser la plaie ouverte ou paqueter ou marsupialiser au fond du trajet.
Fermer la plaie est associée à plus de risque de récidive, mais permet un retour au travail plus rapide

Guérison en 6 à 8 semaines

Taux de récidive de 2 – 20% (40% fermeture primaire, 4-8% marsupialiser)

Excision en bloc
  1. Faire une excision large en bloc. Ne pas se rendre à fascia du sacrum à moins que l’extension ne s’y rende
  2. Laisser la plaie ouverte, marsupialiser, fermeture assistée sous vide (pansement VAC) ou fermer primairement
Taux de succès de 90%

Taux de récidive de 1-20%.

Asymétrique Excision médiane du follicule et drainage latéral (Bascom) Récidive
  1. Attendre 5 jours après le drainage
  2. Faire une longue incision latérale au niveau de la région drainée
  3. Faire un curetage ou débrider avec des gazes
  4. Faire des petites incisions elliptiques médianes pour exciser les sinus
  5. Fermer la plaie primairement
Il faut réévaluer la plaie chaque semaine semaine et effectuer une débridement au besoin

Taux de récidive de 15%

Guérison en 3 semaines

Cleft Bascom
  1. Exciser le kyste (pas du gras)
  2. Soulever un lambeau d'une épaisseur de 2-3 mm
  3. Fermeture primaire latérale
Faible taux de récidive (0% à 9%)

Retour au travail après 2 à 3 semaines

Guérison en 3 à 11 jours

Associé à un taux de trouble de cicatrisation élevé (18-40%)

Karydakis
  1. Faire une incision elliptique le long de la ligne médiane jusqu'au fascia
  2. Fermer la plaie avec un lambeau sous cutané
Taux d'infection post-opératoire environ 8.5%

Faible taux de récidive (jusqu'à 4%)

Durée d'hospitalisation est moins de 4 jours

Retour au travail après 2 à 3 semaines

Lambeaux (rhomboïde, V-Y, plastie en Z, glutéal)
  • Gros trou
  • Récidive
  1. Exciser
  2. Fermer la plaie avec un lambeau rhomboïde, glutéal, en V-Y, ou plastie en Z.
Guérison en 4–6 semaines

Nécessite une hospitalisation

Taux de complication de 2-8% (pire lorsque glutéal)

Taux de récidive de 4-8% (mieux avec rhomboïde)

Suivi

Après le drainage de l'abcès, il est recommandé de faire un bain de siège minimum deux fois par jour et de raser la peau au pourtour à toutes les 1 à 2 semaines pendant 3 à 6 mois.[22][23] La guérison prend 4 à 10 semaines. L'épilation au laser peut également être recommandée, mais elle nécessite souvent plusieurs traitements, est couteuse et peut nécessiter une anesthésie locale ou topique. Certains produits d'épilation peuvent être irritants pour la muqueuse anale ou provoquer des éruptions cutanées.[3]

Complications

Les complications associées à la maladie pilonidale comprennent:[3]

Évolution

Le pronostic associé au sinus pilonidal est très bon car il s'agit d'une maladie bénigne, malgré certains rapports de dégénérescence maligne ou de cancer de la peau. Toutefois, le taux de récidive est relativement élevé et peut nécessiter plusieurs procédures. Le pronostic global est très bon avec la modification des habitudes de vie et un diagnostic précis.[3]

Prévention

Les mesures préventives incluent la perte de poids, l'activité physique, une bonne hygiène et l'épilation pour prévenir les récidives.

Références

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