Comportement suicidaire (approche clinique)
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Le comportement suicidaire est une urgence psychiatrique qui nécessite une prise en charge immédiate pour l'évaluation de la dangerosité et des pathologies sous-jacentes s'il y a lieu. L'évaluation du risque suicidaire devrait également faire partie de tout questionnaire psychiatrique.
Comportement suicidaire (105)
1 Épidémiologie[modifier | w]
- Le ratio de tentatives par rapport au nombre d'actes complétés est de 20 pour 1.[1]
- Les femmes font 4 fois plus de tentatives de suicide que les hommes, alors que les hommes complètent 3 fois plus leur acte.[1]
2 Étiologies[modifier | w]
Plusieurs conditions peuvent prédisposer ou précipiter une tentative de suicide. Voici une liste d'étiologies non-exhaustives.[2][3]
- troubles de l'humeur: risque à vie de suicide de 15%, plus élevé chez les troubles bipolaires[1]
- schizophrénie: risque à vie de suicide d'environ 15%[1]
- anxiété: surtout dans le trouble panique
- troubles alimentaires: risque à vie de suicide d'environ 5%[1]
- trouble d'adaptation
- troubles de conduite
- dépendance et abus de substances: surtout avec l'alcool
- troubles de la personnalité (situation clinique): surtout limite et antisocial
- délirium
- stresseurs: mauvaise expérience dans l'enfance, par rapport au couple, par rapport au travail, perte de support social
- maladies chroniques: par exemple une annonce de cancer
3 Approche clinique[modifier | w]
3.1 Facteurs de risque[modifier | w]
Un acronyme peut aider à se souvenir de la plupart des facteurs de risque d'avoir un comportement suicidaire: SAD PERSONS[1]
- Sexe masculin
- Age >65 ans
- Dépression
- Précédentes tentatives (le prédicteur le plus important)
- Éthanol
- Rationnel perdu (ex. délires, hallucinations, désespoir)
- Suicide dans la famille (histoire familiale)
- Organisation d'un plan (COQ)
- Non marié et sans partenaire (manque de réseau de soutien)
- Sérieuse maladie, douleur insupportable
Les autres facteurs de risques comprennent le manque de bons mécanismes de défense, mauvais accès au système de santé, impulsivité, irritabilité/violence.[2]
3.2 Questionnaire[modifier | w]
- Comment?: par quel moyen (arme, médicaments, pendaison).
- Où?: lieu où la tentative sera faite.
- Quand?: jour et heure précise?
Selon le contexte et l'urgence de la situation, le questionnaire sera ± élaboré. À l'urgence psychiatrique, le questionnaire sera axé sur l'évaluation de la dangerosité et d'une cause réversible rapidement. En clinique avec un comportement suicidaire à bas risque, on pourra prendre le temps de s'intéresser à l'histoire longitudinale, au contexte psychosocial. Les autres éléments importants à questionner sont[1][2]:
- Habitudes de vie, dépistage d'un trouble d'usage ou d'abus de substances
- Antécédents psychiatriques personnels et familiaux
- Anciennes tentatives de suicide
- Rechercher les facteurs de risque et facteurs protecteurs
- Liste de médicaments
- À l'histoire de la maladie actuelle:
- Rechercher un élément déclencheur
- Idées suicidaires: fréquence, durée, contrôle de ces idées
- Plan: comment, où et quand
- Intention: à quel point le patient a l'intention de mettre son plan à l'œuvre (si ce n'est pas déjà fait)
3.3 Examen clinique[modifier | w]
Effectuer un examen mental complet.
- Contact visuel, l'activité psychomotrice, apparence générale
- Troubles de la perception: signes de psychose
- Contrôle de l'impulsivité, idées hétéro-agressives
- Introspection et jugement
De plus, rechercher des toxidromes (pupilles, signes vitaux, agitation, diaphorèse, etc.).
Porter attention aux stigmates d'utilisation de drogues intraveineuses.
4 Drapeaux rouges[modifier | w]
- Don de ses biens
- Plan établi avec intention de le faire
- A déjà fait des tentatives de suicide
- Personne isolée socialement
5 Investigation[modifier | w]
L'investigation se limite surtout à trouver une cause physique au comportement suicidaire de la personne si jugé pertinent[2].
- FSC, électrolytes, urée, créatinine, glycémie
- Profil hépatique, TSH
- Test d'urine pour dépistage de drogues de rue
6 Prise en charge[modifier | w]
La prise en charge dépend largement du jugement clinique après l'évaluation du risque suicidaire (facteurs de risque, intention, plan, comorbidités)[1][2].
Si le patient ne semble pas être à haut risque:
- Conseil sur les ressources disponibles (centre de prévention du suicide, psychologue, centre régional en dépendances)
- Impliquer et mobiliser le réseau de soutien social si possible
- Si possible, demander à la famille de sécuriser l'environnement et limiter l'accès aux objets et produits dangereux
- Faire un pacte de non-suicide:
- Le patient accepte de ne pas se suicider et d'éviter les substances et situations qui déclenchent ses idées suicidaires
- Le médecin lui fournit un rendez-vous de suivi et les ressources nécessaires de soutien
Si le patient a un haut niveau de dangerosité (inapte, psychose, symptômes sévères, forte intention présente):
- Admission et hospitalisation
- Garde préventive et en établissement au besoin
Ne pas oublier de traiter les conditions psychiatriques et physiques sous-jacentes.
7 Suivi[modifier | w]
Un suivi régulier devrait être instauré avec le médecin de famille ou le psychiatre selon la gravité de la situation.
8 Complications[modifier | w]
9 Particularités[modifier | w]
9.1 Gériatrie[modifier | w]
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Description: | Cette section mentionne les particularités concernant la gestion de l'approche clinique chez une clientèle gériatrique. |
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9.2 Pédiatrie[modifier | w]
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10 Références[modifier | w]
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 (en) Binesh-Marvasti, Tina,, McQueen, Sydney,, Ahmed, Waleed S., et Frankfurter, Claudia,, Toronto Notes 2018 : comprehensive medical reference and review for the Medical Council of Canada Qualifying Exam (MCCQE) Part 1 and the United States Medical Licensing Exam (USMLE) Step 2, Toronto, (ISBN 978-1-927363-40-9, 1-927363-40-3 et 978-1-927363-41-6, OCLC 1022761837), PS4-PS5
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 (en) Chowdhury, Sheehan H. et Chowdhury, Jeeshan., Essentials for the Canadian medical licensing exam : review and prep for MCCQE, part I, Philadelphie, , 758 p. (ISBN 978-1-4511-8688-8 et 1-4511-8688-6, OCLC 932066339), p. 587-589
- ↑ « 105 Comportement suicidaire | Le Conseil médical du Canada », sur mcc.ca (consulté le 4 mai 2020)