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}} | }}Le '''diabète gestationnel''' se réfère à toute forme d'intolérance au glucose qui se manifeste pour la première fois au cours d'une grossesse. Le diagnostic est généralement posé chez les femmes entre la 24<sup>e</sup> et la 28<sup>e</sup> semaine lors d'un test de dépistage du diabète gestationnel.<ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Nuha A.|nom1=ElSayed|prénom2=Grazia|nom2=Aleppo|prénom3=Vanita R.|nom3=Aroda|prénom4=Raveendhara R.|nom4=Bannuru|titre=2. Classification and Diagnosis of Diabetes: Standards of Care in Diabetes-2023|périodique=Diabetes Care|volume=46|numéro=Suppl 1|date=2023-01-01|issn=1935-5548|pmid=36507649|pmcid=9810477|doi=10.2337/dc23-S002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36507649|consulté le=2024-04-13|pages=S19–S40}}</ref> | ||
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Tandis qu'un '''diabète préexistant durant la grossesse''' fait plutôt référence à un diagnostic de diabète (que ce soit le diabète de type I ou le diabète de type II) avant la grossesse.<ref name=":5" /> | |||
==Épidémiologie== | ==Épidémiologie== | ||
Selon les facteurs de risque individuels, le diabète gestationnel affecte entre 3 et 20 % des femmes enceintes.<ref name=":1">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Denice S.|nom1=Feig|prénom2=Howard|nom2=Berger|prénom3=Lois|nom3=Donovan|prénom4=Ariane|nom4=Godbout|titre=Diabetes and Pregnancy|périodique=Canadian Journal of Diabetes|volume=42|date=2018-04|doi=10.1016/j.jcjd.2017.10.038|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1499267117308493|consulté le=2022-10-04|pages=S255–S282}}</ref> Cette prévalence est en hausse et ce, au même rythme que la hausse de la prévalence du syndrome métabolique. Selon l'INSPQ, la prévalence du diabète gestationnel a triplé en 24 ans (de 24,7 à 75,5 cas par 1000 naissances)<ref>{{Citation d'un lien web|langue=français|auteur1=Lauren Chun|titre=Évolution du diabète gestationnel au Québec de 1989 à 2012 - Rapport de surveillance|url=https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2275_evol_diabete_gestationnel.pdf|site=www.inspq.qc.ca|date=2017|consulté le=25 avril 2024}}</ref>. | |||
== | Le diabète gestationnel est une des complications de grossesse les plus fréquentes.<ref name=":1" /> | ||
==Physiopathologie== | |||
Le fœtus est en mesure d'obtenir les nutriments nécessaires par des transporteurs au niveau placentaire. L'acheminement du glucose au fœtus se fait via un transporteur placentaire dépendant du gradient de concentration (plus précisément : le transporteur de glucose-1, GLUT-1). C'est-à-dire que les concentrations plasmatiques maternelles doivent être supérieures à celles du fœtus pour que le glucose diffuse par osmose via ces transporteurs. Il est alors primordial de conserver des taux de glucose maternels élevés tout au long de la grossesse.<ref name=":2" /> | |||
Plus que la grossesse avance, plus le fœtus grandit et accroit ses besoins en glucose. Le fœtus utilise donc de plus en plus le glucose maternel disponible, ce qui entrainent des concentrations plasmatiques diminuées de glucose maternel. Pour maintenir le gradient de concentration parlé précédemment, le corps (plus précisément : le foie, les muscles et le tissu adipeux) provoque '''un état de résistance à l'insuline''' pour conserver des concentrations sanguines maternelles de glucose élevées, diminuer son stockage dans les tissus maternels et ainsi augmenter sa disponibilité pour le fœtus<ref name=":3">{{Citation d'un article|prénom1=A.|nom1=Vambergue|prénom2=A. S.|nom2=Valat|prénom3=P.|nom3=Dufour|prénom4=M.|nom4=Cazaubiel|titre=[Pathophysiology of gestational diabetes]|périodique=Journal De Gynecologie, Obstetrique Et Biologie De La Reproduction|volume=31|numéro=6 Suppl|date=2002-10|issn=0368-2315|pmid=12451352|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12451352|consulté le=2024-04-25|pages=4S3–4S10}}</ref>.<ref name=":2">{{Citation d'un ouvrage|langue=anglais|auteur1=David G. Gardner|auteur2=Dolores M. Shoback|auteur3=Francis S. Greenspan|titre=Greenspan's basic & clinical endocrinology|passage=Chapitre 17|lieu=New York, États-Unis|éditeur=McGraw-Hill Education LLC.|date=2018|numéro d'édition=10|pages totales=944|isbn=978-1-259-58928-7}}</ref> | |||
Le développement du diabète gestationnel se produit lorsqu'il y a une exagération de l'insulinorésistance et/ou des anomalies de la sécrétion de l'insuline<ref name=":3" />. L'incapacité des cellules β de pancréas à fournir suffisamment d'insuline pour compenser la résistance à l'insuline, en grossesse et ainsi de maintenir une euglycémie. Il n'y a alors pas assez d'insuline pour diminuer la glycémie plasmatique et entraine alors des hyperglycémies.<ref name=":2" /><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Thomas A.|nom1=Buchanan|prénom2=Anny H.|nom2=Xiang|prénom3=Kathleen A.|nom3=Page|titre=Gestational diabetes mellitus: risks and management during and after pregnancy|périodique=Nature Reviews. Endocrinology|volume=8|numéro=11|date=2012-11|issn=1759-5037|pmid=22751341|pmcid=4404707|doi=10.1038/nrendo.2012.96|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22751341|consulté le=2024-04-27|pages=639–649}}</ref> | |||
== | === Hormones placentaires === | ||
{{ | Dès le début de la grossesse, les hormones de la grossesse préparent le corps de la mère a subvenir aux besoins nutritionnels importants du fœtus.<ref name=":2" /> Les hormones placentaires permettent d'établir l'état d'insulino-résistance requis pour le transport du glucose. <ref name=":4">{{Citation d'un ouvrage|langue=anglais|auteur1=Clive Petry|titre=Gestational Diabetes : Origins, Complications, and Treatment|passage=Chapitre 1|lieu=Milton, UNITED KINGDOM|éditeur=Taylor & Francis Group|date=2014|numéro d'édition=1|pages totales=236|isbn=978-1-4398-7997-9}}</ref> | ||
On observe des taux élevés de lactogène placentaire (hPL) et de prolactine qui entrainent l'expansion des cellules β, via la sécrétion de sérotonine. Le volume de cellules β double en grossesse, ce qui engendre une augmentation de la capacité de sécrétion d'insuline et une augmentation de la sensibilité de ces cellules.<ref name=":2" /> Certaines études auraient même démontrées qu'en plus d'augmenter la sécrétion à l'insuline, l'hPL permettrait d'augmenter la résistance périphérique à l'insuline et même être un puissant antagoniste de l'insuline.<ref name=":4" /> Il est important de mentionner que la masse cellulaire des cellules α (et la sécrétion de glucagon) reste toutefois inchangée.<ref name=":2" /> | |||
Plus tard en grossesse, au 3e trimestre, une hormone supplémentaire, l'hormone de croissance placentaire, entraine une importante résistance périphérique à l'insuline, de par sa structure similaire à l'hormone de croissance pituitaire.<ref name=":4" /> | |||
D'autres hormones telles que le cortisol, la progestérone et les œstrogènes contribuent également à la résistance à l'insuline. Le cortisol engendre une augmentation de la production hépatique de glucose et une diminution de la sensibilité à l'insuline. La progestérone diminue le transport de glucose. Les œstrogènes ont de faibles propriétés anti insuliniques.<ref name=":3" /> | |||
=== Physiopathologie de la macrosomie === | |||
La macrosomie se définit comme un poids à la naissance >90e percentile. Le maintien du gradient transplacentaire permet d'expliquer la physiopathologie de la macrosomie. | |||
Le fœtus contribue également à maintenir le gradient de glucose maternel-fœtal. L'hyperglycémie maternelle engendre, par conséquence, une hyperglycémie fœtale. Pour assurer le transport du glucose, le fœtus diminue ses taux de glucose plasmatique en induisant un état d'hyperinsulinémie fœtale. Étant une hormone anabolisante, l'état d'hyperinsulinémie augmente l'absorption des nutriments et favorise ainsi une croissance importante du fœtus.<ref name=":2" /> | |||
C'est également pour cette raison qu'un contrôle optimal des hyperglycémies en grossesse permet de prévenir la macrosomie et l'état d'hyperinsulinémie. Cet état de sécrétion importante d'insuline perdure après l'exposition aux hyperglycémies maternelles. Le fœtus est alors à risque d'hypoglycémie pendant 48 heures, le temps que les taux d'insulines se normalisent et que les autres hormones soient équilibrées (les catécholamines et le glucagon). | |||
Bien entendu, un macrosome peut facilement entraine une disproportion foeto-pelvienne ce qui augmente le risque de dystocie de l'épaule et toutes ses conséquences (lésions du plexus brachial, fracture de la clavicule, lacération périnéales importantes, etc.).<ref name=":2" /> | |||
=== Physiopathologie du retard de croissance intra-utérin === | |||
Chez les patientes ayant un diabète préexistant de longue date, on peut retrouver une maladie vasculaire secondaire et ainsi une perfusion utéroplacentaire insuffisante. Le placenta est l'ultime source de nutriments pour le fœtus, donc une insuffisance placentaire entraine un retard de croissance asymétrique, un oligohydramnios et des mesures au doppler de l'artère ombilicale anomales.<ref name=":2" /> | |||
=== Physiopathologie du polyhydramnios === | |||
La physiopathologie du polyhydramnios est multifactorielle. Les explications sont : <ref name=":2" /> | |||
* des concentrations de glucose ou d'autres solutés dans le liquide amniotique | |||
* un débit urinaire fœtal excessif | |||
* une diminution de la déglutition fœtale | |||
* la présence de prolactine dans le liquide amniotique et décidual | |||
==Présentation clinique== | ==Présentation clinique== | ||
===Facteurs de risque=== | ===Facteurs de risque=== | ||
Les facteurs de risque de développer un diabète gestationnel sont :<ref name=":1" /> | |||
Les facteurs de risque sont : | * l'{{Facteur de risque|nom=Âge maternel avancé|affichage=âge maternel avancé (≥35 ans)}} | ||
* | * l'origine ethnique : africaine, arabe, asiatique, hispanique, autochtone ou sud-asiatique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=S. L.|nom1=Dooley|prénom2=B. E.|nom2=Metzger|prénom3=N. H.|nom3=Cho|titre=Gestational diabetes mellitus. Influence of race on disease prevalence and perinatal outcome in a U.S. population|périodique=Diabetes|volume=40 Suppl 2|date=1991-12|issn=0012-1797|pmid=1748260|doi=10.2337/diab.40.2.s25|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/1748260|consulté le=2024-04-27|pages=25–29}}</ref> | ||
* | * l'utilisation prolongée de corticostéroïdes | ||
* | * l'{{Facteur de risque|nom=Obésité|affichage=obésité}} prégrossesse (IMC ≥ 30) | ||
* | * le prédiabète | ||
* l'antécédent de diabète gestationnel lors d'une grossesse précédente | |||
* l'antécédent de macrosomie ou de polyhydramnios | |||
* l'antécédent familial de diabète de type II | |||
* le syndrome des ovaires polykystiques | |||
* l'acanthosis nigricans<ref>{{Citation d'un article|nom1=Diabetes Canada Clinical Practice Guidelines Expert Committee|prénom2=Denice S.|nom2=Feig|prénom3=Howard|nom3=Berger|prénom4=Lois|nom4=Donovan|titre=Diabetes and Pregnancy|périodique=Canadian Journal of Diabetes|volume=42 Suppl 1|date=2018-04|issn=2352-3840|pmid=29650105|doi=10.1016/j.jcjd.2017.10.038|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29650105|consulté le=2024-04-27|pages=S255–S282}}</ref> | |||
* les facteurs génétiques : variantes des gènes TCF7L2, ABCC8, HKDC1 et BACE2<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Komal|nom1=Bajaj|prénom2=Susan J.|nom2=Gross|titre=The genetics of diabetic pregnancy|périodique=Best Practice & Research. Clinical Obstetrics & Gynaecology|volume=29|numéro=1|date=2015-01|issn=1532-1932|pmid=25438929|doi=10.1016/j.bpobgyn.2014.08.008|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25438929|consulté le=2024-04-27|pages=102–109}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=M. Geoffrey|nom1=Hayes|prénom2=Margrit|nom2=Urbanek|prénom3=Marie-France|nom3=Hivert|prénom4=Loren L.|nom4=Armstrong|titre=Identification of HKDC1 and BACE2 as genes influencing glycemic traits during pregnancy through genome-wide association studies|périodique=Diabetes|volume=62|numéro=9|date=2013-09|issn=1939-327X|pmid=23903356|pmcid=3749326|doi=10.2337/db12-1692|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23903356|consulté le=2024-04-27|pages=3282–3291}}</ref> | |||
===Questionnaire=== | ===Questionnaire=== | ||
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Questionnaire}} | {{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Questionnaire}} | ||
Le diabète gestationnel est une maladie {{Symptôme|nom=Asymptomatique (symptôme)|affichage=asymptomatique}}. | Le questionnaire pour le dépistage et le diagnostic du diabète gestationnel débute avec la recherche des facteurs de risque énumérés ci-haut. Le diabète gestationnel est une maladie majoritairement {{Symptôme|nom=Asymptomatique (symptôme)|affichage=asymptomatique}}. Il peut toutefois se manifester par : <ref name=":6">{{Citation d'un article|nom1=Diabetes Canada Clinical Practice Guidelines Expert Committee|prénom2=Denice S.|nom2=Feig|prénom3=Howard|nom3=Berger|prénom4=Lois|nom4=Donovan|titre=Diabetes and Pregnancy|périodique=Canadian Journal of Diabetes|volume=42 Suppl 1|date=2018-04|issn=2352-3840|pmid=29650105|doi=10.1016/j.jcjd.2017.10.038|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29650105|consulté le=2024-04-25|pages=S255–S282}}</ref> | ||
*de la {{Symptôme|nom=Fatigue (symptôme)|affichage=fatigue inhabituelle en grossesse}} | |||
*la {{Symptôme|nom=Polydipsie|affichage=polydipsie}} | |||
* | *la {{Symptôme|nom=Polyurie (signe clinique)|affichage=polyurie}} | ||
* | *la {{Symptôme|nom=Polyphagie|affichage=polyphagie}} | ||
* | *l'augmentation du volume des urines | ||
*l'{{ | *des {{Symptôme|nom=Céphalée (symptôme)|affichage=céphalées}} | ||
===Examen clinique=== | ===Examen clinique=== | ||
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examen clinique}} | {{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Examen clinique}} | ||
L'examen clinique | Comme le diabète gestationnel est une entité principalement asymptomatique, il existe peu de signe clinique pouvant nous orienter vers le diabète gestationnel. L'examen clinique peut servir à dépister le diabète gestationnel lorsque ses conséquences sont établies : | ||
*à l'{{Examen clinique|nom= | *à l'{{Examen clinique|nom=Examen de l'abdomen|affichage=examen de l'abdomen}}: | ||
**le {{Signe clinique|nom=Hauteur utérine non concordante avec l'âge gestationnel|affichage=hauteur utérine non concordante avec l'âge gestationnel}} : | |||
***un retard de croissance intra-utérine pourrait donner une hauteur utérine < âge gestationnel | |||
***une macrosomie ou un polyhydramnios pourraient donner une hauteur utérine > âge gestationnel | |||
** le {{Signe clinique|nom= | |||
** | |||
** | |||
* | |||
== Examens paracliniques== | == Examens paracliniques== | ||
Les examens paracliniques pour le diabète gestationnel sont essentiellement ceux pour son dépistage. | |||
Les examens paracliniques | |||
=== Dépistage du diabète gestationnel === | === Dépistage du diabète gestationnel === | ||
Le dépistage universel et systématique du diabète gestationnel chez toutes les femmes au deuxième trimestre de grossesse, entre 24 et 28 semaines de gestation. Il est important de noter que si le dépistage n'a pas été effectué dans ce créneau ou qu'il existe une suspicion d'apparition tardive de diabète gestationnel, il est primordial d'effectuer le dépistage dès que possible.<ref name=":0">{{Citation d'un article|langue=English|prénom1=Howard|nom1=Berger|prénom2=Robert|nom2=Gagnon|prénom3=Mathew|nom3=Sermer|titre=Directive clinique N° 393 - Le diabète pendant la grossesse|périodique=Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada|volume=41|numéro=12|date=2019-12-01|issn=1701-2163|pmid=31785801|doi=10.1016/j.jogc.2019.03.022|lire en ligne=https://www.jogc.com/article/S1701-2163(19)30448-7/abstract|consulté le=2022-10-04|pages=1826–1839.e1}}</ref> | Le dépistage universel et systématique du diabète gestationnel chez toutes les femmes au deuxième trimestre de grossesse, entre 24 et 28 semaines de gestation. Il est important de noter que si le dépistage n'a pas été effectué dans ce créneau ou qu'il existe une suspicion d'apparition tardive de diabète gestationnel, il est primordial d'effectuer le dépistage dès que possible.<ref name=":1" /><ref name=":0">{{Citation d'un article|langue=English|prénom1=Howard|nom1=Berger|prénom2=Robert|nom2=Gagnon|prénom3=Mathew|nom3=Sermer|titre=Directive clinique N° 393 - Le diabète pendant la grossesse|périodique=Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada|volume=41|numéro=12|date=2019-12-01|issn=1701-2163|pmid=31785801|doi=10.1016/j.jogc.2019.03.022|lire en ligne=https://www.jogc.com/article/S1701-2163(19)30448-7/abstract|consulté le=2022-10-04|pages=1826–1839.e1}}</ref> | ||
Chez les patientes ayant plusieurs facteurs de risque de développer un diabète gestationnel (voir la section facteurs de risque), il est recommandé de dépister lors du premier trimestre et de répéter le dépistage entre 24 et 28 semaines si ce dernier s'avère négatif.<ref name=": | Chez les patientes ayant plusieurs facteurs de risque de développer un diabète gestationnel (voir la section facteurs de risque), il est recommandé de dépister lors du premier trimestre (<20 semaines<ref name=":1" />) et de répéter le dépistage entre 24 et 28 semaines si ce dernier s'avère négatif.<ref name=":6" /><ref name=":0" /> | ||
Bien sûr, les patientes ayant un diabète pré existant ou encore les patientes qui refusent le dépistage sont exemptées de ce dernier.<ref name=":0" /> | Bien sûr, les patientes ayant un diabète pré existant ou encore les patientes qui refusent le dépistage sont exemptées de ce dernier.<ref name=":0" /> | ||
==== Dépistage et diagnostic du diabète gestationnel en deux étapes ==== | ==== Dépistage et diagnostic du diabète gestationnel en deux étapes ==== | ||
Le dépistage du diabète gestationnel se fait à l’aide d’un test d'hyperglycémie orale provoquée non à jeun par l'ingestion de 50 grammes. Le test consiste à administrer 50 grammes de glucose et ainsi provoquer une hyperglycémie pour évaluer comment le corps y réagit. Il faut ensuite faire une glycémie sérique, une heure post ingestion, pour évaluer cette réaction. | Le dépistage du diabète gestationnel se fait à l’aide d’un {{Examen paraclinique|nom=Test d'hyperglycémie orale provoquée non à jeun par l'ingestion de 50 grammes de glucose|affichage=test d'hyperglycémie orale provoquée non à jeun par l'ingestion de 50 grammes de glucose}}. Le test consiste à administrer 50 grammes de glucose et ainsi provoquer une hyperglycémie pour évaluer comment le corps y réagit. Il faut ensuite faire une glycémie sérique, une heure post ingestion, pour évaluer cette réaction.<ref name=":0" /> | ||
Lorsque les résultats tombent dans une zone grise, il est parfois nécessaire de faire un deuxième test qui est un test de tolérance au glucose de 75 grammes. Une quantité plus importante de glucose est alors administrée et l’on doit recueillir davantage de prises de sang : une glycémie sérique à jeun pré ingestion, une glycémie sérique une heure et deux heures post ingestion.<ref name=":0" /> | Lorsque les résultats tombent dans une zone grise, il est parfois nécessaire de faire un deuxième test qui est un test de tolérance au glucose de 75 grammes. Une quantité plus importante de glucose est alors administrée et l’on doit recueillir davantage de prises de sang : une glycémie sérique à jeun pré ingestion, une glycémie sérique une heure et deux heures post ingestion.<ref name=":0" /> | ||
==== Diagnostic alternatif du diabète gestationnel en une étape ==== | ==== Diagnostic alternatif du diabète gestationnel en une étape ==== | ||
Selon Diabète Canada, cette approche est également acceptable. Elle consiste à n’utilise que le test oral de tolérance au glucose de 75 grammes. Le test reste essentiellement le même que celui de la deuxième étape de la méthode de dépistage précédente, mais les valeurs diagnostiques diffèrent légèrement (voir la section diagnostic pour les détails).<ref name=":0" /> | Selon Diabète Canada, cette approche est également acceptable. Elle consiste à n’utilise que le {{Examen paraclinique|nom=Test oral de tolérance au glucose de 75 grammes|affichage=test oral de tolérance au glucose de 75 grammes}}. Le test reste essentiellement le même que celui de la deuxième étape de la méthode de dépistage précédente, mais les valeurs diagnostiques diffèrent légèrement (voir la section diagnostic pour les détails).<ref name=":0" /> | ||
=== Autres === | |||
D'autres tests paracliniques peuvent être utilisés si la patiente refuse de faire le dépistage avec les tests d'hyperglycémie orale provoquée : <ref name=":7">{{Citation d'un article|nom1=American Diabetes Association Professional Practice Committee|titre=2. Diagnosis and Classification of Diabetes: Standards of Care in Diabetes-2024|périodique=Diabetes Care|volume=47|numéro=Suppl 1|date=2024-01-01|issn=1935-5548|pmid=38078589|pmcid=PMC10725812|doi=10.2337/dc24-S002|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38078589|consulté le=2024-04-27|pages=S20–S42}}</ref> | |||
* une {{Examen paraclinique|nom=Glycémie sérique à jeun|affichage=glycémie sérique à jeun}} | |||
* un {{Examen paraclinique|nom=Glycémie sérique aléatoire|affichage=test aléatoire de glycémie}} | |||
* un test d'{{Examen paraclinique|nom=Hémoglobine glyquée|affichage=hémoglobine glyquée}} (HbA1c) : non recommandé pour le diagnostic du diabète gestationnel, mais peut être utilisé pour diagnostiquer un diabète préexistant | |||
==Approche clinique== | ==Approche clinique== | ||
Ligne 96 : | Ligne 114 : | ||
== Diagnostic== | == Diagnostic== | ||
Ligne 102 : | Ligne 119 : | ||
===== Test d'hyperglycémie orale provoquée non à jeun de 50 grammes ===== | ===== Test d'hyperglycémie orale provoquée non à jeun de 50 grammes ===== | ||
Le résultat du test nous permet de connaître la marche à suivre : <ref name=":1" /><ref name=":0" /> | |||
* si la valeur est '''<7,8 mmol/L''' : le diagnostic de diabète gestationnel est écarté | * si la valeur est '''<7,8 mmol/L''' : le diagnostic de diabète gestationnel est écarté | ||
* si la valeur est '''entre 7,8 et 11,0 mmol/L''' : un test oral de tolérance au glucose de 75 grammes doit être effectué | * si la valeur est '''entre 7,8 et 11,0 mmol/L''' : un test oral de tolérance au glucose de 75 grammes doit être effectué | ||
Ligne 108 : | Ligne 125 : | ||
===== Test de tolérance au glucose de 75 grammes ===== | ===== Test de tolérance au glucose de 75 grammes ===== | ||
Si cette deuxième étape est nécessaire, le diabète gestationnel est retenu si l’une des valeurs suivantes est atteinte : | Si cette deuxième étape est nécessaire, le diabète gestationnel est retenu si l’une des valeurs suivantes est atteinte : <ref name=":1" /><ref name=":0" /> | ||
* une glycémie sérique à jeun '''≥5,3 mmol/L''' | * une glycémie sérique à jeun '''≥5,3 mmol/L''' | ||
Ligne 115 : | Ligne 132 : | ||
==== Diagnostic alternatif en une étape ==== | ==== Diagnostic alternatif en une étape ==== | ||
Le diabète gestationnel est retenu si l’une des valeurs suivantes est atteinte : | Le diabète gestationnel est retenu si l’une des valeurs suivantes est atteinte : <ref name=":1" /><ref name=":0" /> | ||
* une glycémie sérique à jeun '''≥5,1 mmol/L''' | * une glycémie sérique à jeun '''≥5,1 mmol/L''' | ||
* une glycémie sérique une heure post ingestion '''≥10,0 mmol/L''' | * une glycémie sérique une heure post ingestion '''≥10,0 mmol/L''' | ||
* une glycémie sérique deux heures post ingestion '''≥8,5 mmol/L''' | * une glycémie sérique deux heures post ingestion '''≥8,5 mmol/L''' | ||
=== Diagnostic avec les autres modalités === | |||
D'autres tests paracliniques peuvent être utilisés si la patiente refuse de faire le dépistage avec les tests d'hyperglycémie orale provoquée. Voici les valeurs requises pour le diagnostic avec : <ref name=":7" /> | |||
* une {{Examen paraclinique|nom=Glycémie sérique à jeun|affichage=glycémie sérique à jeun}} : | |||
** entre 5 et 7 mmol/L : diagnostic de diabète gestationnel | |||
** > 7 mmol/L : diabète préexistant probable | |||
* un {{Examen paraclinique|nom=Glycémie sérique aléatoire|affichage=test aléatoire de glycémie}} > 11,1 mmolL | |||
* un test d'{{Examen paraclinique|nom=Hémoglobine glyquée|affichage=hémoglobine glyquée}} (HbA1c) > 6,5% : diagnostic de diabète préexistant | |||
==Diagnostic différentiel== | ==Diagnostic différentiel== | ||
{{ | Le diagnostic différentiel du diabète gestationnel est principalement : | ||
*le diabète préexistant : | |||
*le {{Diagnostic différentiel|nom= | **le {{Diagnostic différentiel|nom=Diabète de type I|affichage=diabète de type I}} | ||
* | **le {{Diagnostic différentiel|nom=Diabète sucré|affichage=diabète de type II}} | ||
*le {{Diagnostic différentiel|nom= | *l'hyperglycémie non diabétique (autres affections, plus rares) : | ||
**le {{Diagnostic différentiel|nom=Syndrome de Cushing|affichage=syndrome de Cushing}} | |||
**l'{{Diagnostic différentiel|nom=Acromégalie|affichage=acromégalie}} | |||
**le {{Diagnostic différentiel|nom=Phéochromocytome|affichage=phéochromocytome}} | |||
==Traitement== | ==Traitement== | ||
Les objectifs de traitement du diabète gestationnel sont de : {{Force de la recommandation et qualité des preuves|système= | Les objectifs de traitement du diabète gestationnel sont de : {{Force de la recommandation et qualité des preuves|système=Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs|force=|source=SOGC|référence=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.022|qualité=I}}<ref name=":0" /> | ||
* améliorer la croissance fœtale en évitant la macrosomie | * améliorer la croissance fœtale en évitant la macrosomie | ||
Ligne 139 : | Ligne 167 : | ||
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}} | {{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Traitement}} | ||
===Cibles glycémiques=== | ===Cibles glycémiques=== | ||
L'autosurveillance de la glycémie capillaire (à jeun et post-prandial) par la patiente est essentielle dans la prise en charge du diabète gestationnel. Les besoins en insuline varient énormément dans la grossesse et, comme dans un diabète de type I, les changements de diète ou la supplémentation en insuline doivent être ajustés.<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Anne|nom1=Vambergue|titre=Le diabète gestationnel|périodique=Médecine des Maladies Métaboliques|volume=5|numéro=1|date=2011-02|issn=1957-2557|doi=10.1016/s1957-2557(11)70049-9|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/S1957-2557(11)70049-9|consulté le=2024-04-27|pages=1–5}}</ref><ref name=":9">{{Citation d'un article|nom1=American Diabetes Association|titre=14. Management of Diabetes in Pregnancy: Standards of Medical Care in Diabetes-2020|périodique=Diabetes Care|volume=43|numéro=Suppl 1|date=2020-01|issn=1935-5548|pmid=31862757|doi=10.2337/dc20-S014|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31862757|consulté le=2024-04-28|pages=S183–S192}}</ref> | |||
Selon les lignes directrices de Diabète Canada, les cibles glycémiques auto-surveillées sont : <ref name=":0" /> | Selon les lignes directrices de Diabète Canada, les cibles glycémiques auto-surveillées sont : <ref name=":0" /> | ||
Ligne 151 : | Ligne 176 : | ||
* une glycémie capillaire une heure post-prandiale <7,8 mmol/L | * une glycémie capillaire une heure post-prandiale <7,8 mmol/L | ||
* une glycémie capillaire deux heures post-prandiale <6,7 mmol/L | * une glycémie capillaire deux heures post-prandiale <6,7 mmol/L | ||
De plus, étant donné un risque légèrement augmenté de mortinatalité chez les femmes ayant un taux d'HbA1c >6,1%, les cibles de cette mesure devrait être ≤ 6,1% <ref name=":1" />. | |||
===Traitements=== | |||
Le traitement du diabète gestationnel doit être multidisciplinaire : une infirmière pouvant faire l'enseignement sur le diabète, un nutritionniste, un gynécologue-obstétriciens et d'un endocrinologue/un interniste/un interniste spécialisé en médecine obstétricale.<ref name=":1" /> | |||
====Traitements non pharmacologiques==== | ====Traitements non pharmacologiques==== | ||
Les traitements non pharmacologiques peuvent être essayés pendant 1 à 2 semaines avant d'envisager un traitement pharmacologique. <ref name=":0" /> | Les traitements non pharmacologiques (un régime alimentaire, l'exercice physique et la gestion du poids) sont '''la première intention de traitement'''. Ils peuvent être essayés pendant 1 à 2 semaines avant d'envisager un traitement pharmacologique. Dans environ 70 à 85% des cas, les changements liés au mode de vie peuvent suffire pour contrôler la glycémie<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Emma C.|nom1=Johns|prénom2=Fiona C.|nom2=Denison|prénom3=Jane E.|nom3=Norman|prénom4=Rebecca M.|nom4=Reynolds|titre=Gestational Diabetes Mellitus: Mechanisms, Treatment, and Complications|périodique=Trends in endocrinology and metabolism: TEM|volume=29|numéro=11|date=2018-11|issn=1879-3061|pmid=30297319|doi=10.1016/j.tem.2018.09.004|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30297319|consulté le=2024-04-27|pages=743–754}}</ref>.<ref name=":0" /> | ||
L'exercice physique est également préconisé en grossesse et encore plus dans un contexte de diabète gestationnel. | Un régime alimentaire adapté aux femmes enceintes ayant un diabète gestationnel est essentiel pour la prise en charge. Une consultation en nutrition est souvent essentielle pour y arriver et éduquer la patiente. L'exercice physique est également préconisé en grossesse et encore plus dans un contexte de diabète gestationnel. <ref name=":0" /> | ||
====Traitements pharmacologiques==== | ====Traitements pharmacologiques==== | ||
Si les traitements non pharmacologiques échouent à obtenir une euglycémie, '''l'insuline est le traitement de première intention'''.<ref>{{Citation d'un article|titre=ACOG Practice Bulletin No. 190: Gestational Diabetes Mellitus|périodique=Obstetrics and Gynecology|volume=131|numéro=2|date=2018-02|issn=1873-233X|pmid=29370047|doi=10.1097/AOG.0000000000002501|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29370047|consulté le=2024-04-27|pages=e49–e64}}</ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|langue=en|nom1=American Diabetes Association Professional Practice Committee|prénom2=Nuha A.|nom2=ElSayed|prénom3=Grazia|nom3=Aleppo|prénom4=Raveendhara R.|nom4=Bannuru|titre=15. Management of Diabetes in Pregnancy: Standards of Care in Diabetes—2024|périodique=Diabetes Care|volume=47|numéro=Supplement_1|date=2024-01-01|issn=0149-5992|pmid=38078583|pmcid=PMC10725801|doi=10.2337/dc24-S015|lire en ligne=https://diabetesjournals.org/care/article/47/Supplement_1/S282/153948/15-Management-of-Diabetes-in-Pregnancy-Standards|consulté le=2024-04-27|pages=S282–S294}}</ref> La metformine et le glyburide ne devraient pas être utilisés comme première intention étant donné que tout deux traversent la barrière placentaire, leur efficacité pour assurer une euglycémie n'est pas prouvée et leurs effets à long terme sur le fœtus sont méconnus. En effet, 23% des femmes utilisant le glyburide n'ont pas été en mesure de contrôler leur glycémie versus 25 à 28% avec la metformine.<ref name=":9" /> | |||
{| class="wikitable" | {| class="wikitable" | ||
|+ | |+Tableau <ref name=":8" /> | ||
!Traitement | !Traitement | ||
!Dosage | !Dosage | ||
Ligne 172 : | Ligne 195 : | ||
|Insuline | |Insuline | ||
| | | | ||
| | |ne traverse pas la barrière placentaire | ||
sécuritaire en grossesse | |||
|- | |- | ||
| colspan="3" |'''Hypoglycémiants oraux''' | | colspan="3" |'''Hypoglycémiants oraux''' | ||
Ligne 178 : | Ligne 202 : | ||
|Metformine | |Metformine | ||
| | | | ||
| | |traverse la barrière placentaire | ||
|- | |- | ||
|Glyburide | |Glyburide | ||
| | | | ||
| | |traverse la barrière placentaire | ||
augmente les hypoglycémies néonatales | |||
risque augmenté de macrosomie par rapport à l'insuline et la metformine | |||
données à long terme indisponibles | |||
|} | |} | ||
==== L'accouchement ==== | ===== Hypoglycémiants oraux ===== | ||
Le traitement ultime du diabète gestationnel est l'accouchement. Toutes femmes enceintes ayant un diabète de type II préexistant ou un diabète gestationnel devraient se faire proposer une induction entre 38 et 40 semaines de gestation, et ce en fonction des facteurs de risque pour la mère, pour le fœtus et la prise en compte des autres comorbidités {{Force de la recommandation et qualité des preuves|système= | |||
====== Glycuride<ref name=":1" /> ====== | |||
- Associé avec une augmentation du gain de poids maternel, du poids de naissances/de macrosomie et d'hypoglycémie néonatale | |||
- À utiliser en troisième ligne si la mère refuse l'insuline | |||
===== Insulinothérapie ===== | |||
L'utilisation d'insuline en grossesse en sécuritaire et il a été prouvé que l'utilisation d'insuline réduit la morbidité fœtale et maternelle. Les recommandations sont d'utilisation une insuline à action prolongée pour obtenir un contrôle insulinique en arrière plan lorsque l'insuline à action rapide est plutôt utilisée pour atteindre les objectifs de glycémies post-prandiales.<ref name=":1" /> | |||
L'insuline est également le traitement de choix pour les femmes enceintes atteintes de diabète de type I et de type II.<ref name=":9" /> | |||
=== Traitement pendant le travail et l'accouchement === | |||
Les hyperglycémies maternelles pendant le travail augmente le risque d'acidémie fœtale et d'hypoglycémie fœtale. Habituellement, les besoins en insulines sont stables lors de la phase de latence du travail, mais l'augmentation de la dépense énergétique lors de la phase du travail actif et de l'accouchement entraine des besoins minimes en insuline. On parvient à contrôler la glycémie à l'aide de dextrose intraveineux et de perfusions d'insuline. | |||
Comme le placenta est le principal responsable de l'état d'insulinorésistance, cet état disparait rapidement après la délivrance placentaire.<ref name=":2" /> | |||
=== L'accouchement === | |||
Le traitement ultime du diabète gestationnel est l'accouchement. Toutes femmes enceintes ayant un diabète de type II préexistant ou un diabète gestationnel devraient se faire proposer une induction entre 38 et 40 semaines de gestation, et ce en fonction des facteurs de risque pour la mère, pour le fœtus et la prise en compte des autres comorbidités {{Force de la recommandation et qualité des preuves|système=Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs|force=2B|source=SOGC|référence=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.022|qualité=II}}.<ref name=":0" /> | |||
Chez une patiente ayant un diabète gestationnel insulinodépendant, le risque de mort fœtal intra-utérine l'emporte sur le risque de mort infantile à 39 semaines, d' | Chez une patiente ayant un diabète gestationnel insulinodépendant, le risque de mort fœtal intra-utérine l'emporte sur le risque de mort infantile à 39 semaines, d'où la recommandation d'induire cette population dans les environs de 39 semaines. Tandis que les études démontre une diminution du taux de mortinatalité chez les patientes ayant un diabète gestationnel sous diète à partir de 40 semaines. (OR 0,5 (IC à 95 % 0,4-0,7)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Anatte|nom1=Karmon|prénom2=Amalia|nom2=Levy|prénom3=Gershon|nom3=Holcberg|prénom4=Arnon|nom4=Wiznitzer|titre=Decreased perinatal mortality among women with diet‐controlled gestational diabetes mellitus|périodique=International Journal of Gynecology & Obstetrics|volume=104|numéro=3|date=2009-03|issn=0020-7292|issn2=1879-3479|doi=10.1016/j.ijgo.2008.09.016|lire en ligne=https://obgyn.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1016/j.ijgo.2008.09.016|consulté le=2024-04-09|pages=199–202}}</ref>. | ||
Le mode d'accouchement dépend de plusieurs critères comme le risque estimé de dystocie d'épaule (dont le poids estimé fœtal), de traumatisme à la naissance, etc.<ref name=":2" /> | |||
==Suivi== | ==Suivi== | ||
Le suivi d’un diabète gestationnel ou pré gestationnel est essentiel pour prévenir les complications. Il est primordial d’avoir une approche multidisciplinaire {{Force de la recommandation et qualité des preuves|système=Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs|force=2|source=SOGC|référence=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.022|qualité=II}}. <ref name=":0" /> L’objectif est d’obtenir un contrôle optimal du diabète et une surveillance fœtale appropriée. | |||
L’objectif est d’obtenir un contrôle optimal du diabète et une surveillance fœtale appropriée. | |||
=== Surveillance fœtale === | === Surveillance fœtale === | ||
Ligne 201 : | Ligne 245 : | ||
* une deuxième échographie entre 18 et 20 semaines : l'échographie de morphologie | * une deuxième échographie entre 18 et 20 semaines : l'échographie de morphologie | ||
En plus du suivi échographique typique, il est suggéré d'ajouter une échographie à 28 semaines et de l'utiliser comme référence pour les échographies subséquentes. Des échographiques sériées devraient être effectuées pour évaluer le taux de croissance fœtale et le liquide amniotique entre 28 et 36 semaines et ce toutes les 3 à 4 semaines {{Force de la recommandation et qualité des preuves|système= | En plus du suivi échographique typique, il est suggéré d'ajouter une échographie à 28 semaines et de l'utiliser comme référence pour les échographies subséquentes. Des échographiques sériées devraient être effectuées pour évaluer le taux de croissance fœtale et le liquide amniotique entre 28 et 36 semaines et ce toutes les 3 à 4 semaines {{Force de la recommandation et qualité des preuves|système=Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs|force=2B|source=SOGC|référence=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.022|qualité=II}}.<ref name=":0" /> | ||
À partir de 36 semaines, il faut évaluer le bien-être fœtal toutes les semaines et ce, à l'aide de divers outils : | À partir de 36 semaines, il faut évaluer le bien-être fœtal toutes les semaines et ce, à l'aide de divers outils : | ||
Ligne 210 : | Ligne 254 : | ||
* ou la combinaison des éléments ci-haut<ref name=":0" /> | * ou la combinaison des éléments ci-haut<ref name=":0" /> | ||
Les conseils d'usage sont également très importants lors d'un diabète gestationnel ; il est primordial que la patiente consulte rapidement dans un centre hospitalier si elle vit une diminution des mouvements fœtaux. | Les conseils d'usage sont également très importants lors d'un diabète gestationnel ; il est primordial que la patiente consulte rapidement dans un centre hospitalier si elle vit une diminution des mouvements fœtaux.<ref name=":0" /> | ||
=== Suivi des besoins en insuline === | |||
Les besoins en insuline devraient augmenter tout au long de la grossesse, selon la même cinétique que celle des hormones placentaires. | |||
Malgré le manque d'études l'impact d'une diminution des besoins en insuline, il est alors accepté dans la communauté scientifique que la diminution marquée ou rapide des besoins en insuline pourrait être un signe d'une insuffisance placentaire et que la surveillance fœtale devrait être ajustée en conséquence.<ref name=":1" /> | |||
=== Mention spéciale sur la corticothérapie prénatale === | === Mention spéciale sur la corticothérapie prénatale === | ||
Malgré le risque de débalancement du diabète, le diabète gestationnel '''n'est pas une contre-indication''' à l'administration de corticothérapie prénatale. Toutefois, une surveillance étroite de la glycémie est recommandée pour toutes les femmes atteintes d’un diabète préexistant ou mal contrôlée {{Force de la recommandation et qualité des preuves | Malgré le risque de débalancement du diabète, le diabète gestationnel '''n'est pas une contre-indication''' à l'administration de corticothérapie prénatale. Toutefois, une surveillance étroite de la glycémie est recommandée pour toutes les femmes atteintes d’un diabète préexistant ou mal contrôlée {{Force de la recommandation et qualité des preuves|force=B|source=SOGC|référence=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.022|qualité=III|système=Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs}}. De plus, si cela n’est pas déjà fait, il est recommandé de faire le test oral de tolérance au glucose de 75 grammes avant l’administration de bétaméthasone ou le dépistage doit être reporté d'au moins 7 jours après l'administration de bétaméthasone. {{Force de la recommandation et qualité des preuves|force=B|source=SOGC|référence=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.022|qualité=III|système=Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs}}.<ref name=":0" /> | ||
=== Suivi post partum === | === Suivi post partum === | ||
La résistance à l'insuline diminue habituellement rapidement après la délivrance placentaire.<ref name=":9" /> | |||
==== Dépistage de diabète type II post-partum ==== | |||
Toutes femmes ayant reçu un diagnostic de diabète gestationnel devraient se voir offrir '''un test d’hyperglycémie orale provoquée de 75 grammes entre 6 semaines et 6 mois après l’accouchement''' pour dépister le prédiabète et le diabète.<ref name=":0" /> | Toutes femmes ayant reçu un diagnostic de diabète gestationnel devraient se voir offrir '''un test d’hyperglycémie orale provoquée de 75 grammes entre 6 semaines et 6 mois après l’accouchement''' pour dépister le prédiabète et le diabète.<ref name=":0" /> | ||
{| class="wikitable" | {| class="wikitable" | ||
Ligne 239 : | Ligne 291 : | ||
|≥6,5% | |≥6,5% | ||
|} | |} | ||
L’allaitement est fortement recommandé. Il permet de diminuer le risque d'hypoglycémies néonatales chez leur bébé<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=I. R. A.|nom1=Chertok|prénom2=I.|nom2=Raz|prénom3=I.|nom3=Shoham|prénom4=H.|nom4=Haddad|titre=Effects of early breastfeeding on neonatal glucose levels of term infants born to women with gestational diabetes|périodique=Journal of Human Nutrition and Dietetics|volume=22|numéro=2|date=2009-04|issn=0952-3871|issn2=1365-277X|doi=10.1111/j.1365-277X.2008.00921.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-277X.2008.00921.x|consulté le=2024-04-09|pages=166–169}}</ref>, de réduire le risque d'obésité infantile et le risque d'hyperglycémie maternelle<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Erica P.|nom1=Gunderson|prénom2=Monique M.|nom2=Hedderson|prénom3=Vicky|nom3=Chiang|prénom4=Yvonne|nom4=Crites|titre=Lactation intensity and postpartum maternal glucose tolerance and insulin resistance in women with recent GDM: the SWIFT cohort|périodique=Diabetes Care|volume=35|numéro=1|date=2012-01|issn=1935-5548|pmid=22011407|pmcid=3241296|doi=10.2337/dc11-1409|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22011407|consulté le=2024-04-09|pages=50–56}}</ref>.<ref name=":0" /> | |||
==== L'allaitement ==== | |||
L’allaitement est fortement recommandé pendant au moins 4 mois<ref name=":1" />. Il permet de diminuer le risque d'hypoglycémies néonatales chez leur bébé<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=I. R. A.|nom1=Chertok|prénom2=I.|nom2=Raz|prénom3=I.|nom3=Shoham|prénom4=H.|nom4=Haddad|titre=Effects of early breastfeeding on neonatal glucose levels of term infants born to women with gestational diabetes|périodique=Journal of Human Nutrition and Dietetics|volume=22|numéro=2|date=2009-04|issn=0952-3871|issn2=1365-277X|doi=10.1111/j.1365-277X.2008.00921.x|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1365-277X.2008.00921.x|consulté le=2024-04-09|pages=166–169}}</ref>, de réduire le risque d'obésité infantile et le risque d'hyperglycémie maternelle<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Erica P.|nom1=Gunderson|prénom2=Monique M.|nom2=Hedderson|prénom3=Vicky|nom3=Chiang|prénom4=Yvonne|nom4=Crites|titre=Lactation intensity and postpartum maternal glucose tolerance and insulin resistance in women with recent GDM: the SWIFT cohort|périodique=Diabetes Care|volume=35|numéro=1|date=2012-01|issn=1935-5548|pmid=22011407|pmcid=3241296|doi=10.2337/dc11-1409|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22011407|consulté le=2024-04-09|pages=50–56}}</ref>.<ref name=":0" /> | |||
==Complications== | ==Complications== | ||
Les complications du diabète gestationnel sont essentiellement secondaires à l’état hyperglycémique et à l’environnement métabolique sous-jacent. Elles sont : {{Force de la recommandation et qualité des preuves|système=Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs|force=2|source=SOGC|référence=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.022|qualité=II}} <ref name=":0" /> | |||
Les complications du diabète gestationnel sont essentiellement secondaires à l’état hyperglycémique et à l’environnement métabolique sous-jacent. Elles sont : {{Force de la recommandation et qualité des preuves|système= | |||
* la {{Complication|nom=Prééclampsie|affichage=prééclampsie}} | * la {{Complication|nom=Prééclampsie|affichage=prééclampsie}} | ||
Ligne 253 : | Ligne 306 : | ||
** la {{Complication|nom=Mortinatalité|affichage=mortinatalité|RC=2,33 (IC à 95 % 1,59 à 3,43)|référence_RC=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.008}} | ** la {{Complication|nom=Mortinatalité|affichage=mortinatalité|RC=2,33 (IC à 95 % 1,59 à 3,43)|référence_RC=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.008}} | ||
** la {{Complication|nom=Macrosomie|affichage=macrosomie|RC=3,43 (IC à 95 % 3,21-3,67)|référence_RC=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.008}} | ** la {{Complication|nom=Macrosomie|affichage=macrosomie|RC=3,43 (IC à 95 % 3,21-3,67)|référence_RC=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.008}} | ||
** le {{Complication|nom=Retard de croissance intra-utérin|affichage=retard de croissance intra-utérin}} | |||
** le {{Complication|nom=Polyhydramnios|affichage=polyhydramnios}} | |||
*** qui augmente les risques de décollement placentaire et d'atonie utérine post-partum<ref name=":2" /> | |||
** les traumatismes à la naissance (tels la {{Complication|nom=Dystocie d'épaule|affichage=dystocie d'épaule|RC=2,74 (IC à 95 % 2,04-3,68|référence_RC=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.008}}) | ** les traumatismes à la naissance (tels la {{Complication|nom=Dystocie d'épaule|affichage=dystocie d'épaule|RC=2,74 (IC à 95 % 2,04-3,68|référence_RC=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.008}}) | ||
** les {{Complication|nom=Hypoglycémies néonatales|affichage=hypoglycémies néonatales}} | ** les {{Complication|nom=Hypoglycémies néonatales|affichage=hypoglycémies néonatales}} | ||
Ligne 258 : | Ligne 314 : | ||
** la {{Complication|nom=prématurité|affichage=prématurité|RC=1,71 (IC à 95% 1,58-1,86)|référence_RC=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.008}} | ** la {{Complication|nom=prématurité|affichage=prématurité|RC=1,71 (IC à 95% 1,58-1,86)|référence_RC=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.008}} | ||
** des {{Complication|nom=Malformations majeures|affichage=malformations majeures|RC=1,19 (IC à 95 % 1,02-1,39)|référence_RC=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.008}} | ** des {{Complication|nom=Malformations majeures|affichage=malformations majeures|RC=1,19 (IC à 95 % 1,02-1,39)|référence_RC=https://doi.org/10.1016/j.jogc.2019.03.008}} | ||
=== Hypoglycémie === | |||
L'hypoglycémie en grossesse est défini comme un seuil < 3,3 mmol/L <ref>{{Citation d'un article|prénom1=Elizabeth R.|nom1=Seaquist|prénom2=John|nom2=Anderson|prénom3=Belinda|nom3=Childs|prénom4=Philip|nom4=Cryer|titre=Hypoglycemia and diabetes: a report of a workgroup of the American Diabetes Association and the Endocrine Society|périodique=Diabetes Care|volume=36|numéro=5|date=2013-05|issn=1935-5548|pmid=23589542|pmcid=3631867|doi=10.2337/dc12-2480|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23589542|consulté le=2024-04-13|pages=1384–1395}}</ref>. Toutefois, le seuil peut varier d'une femme à l'autre et devrait prendre en considération les symptômes d'hypoglycémie. Les femmes enceintes sont plus à risque d'hypoglycémies lors du 1<sup>e</sup> et 2<sup>e</sup> trimestre. | |||
Il faut par contre être vigilant chez les femmes ayant une insulinothérapie. Elles doivent maintenir des glycémies >3,7 mmol/L afin de réduire et d'éviter les hypoglycémies répétées. Les hypoglycémies ne sont généralement pas nocives pour le fœtus si elles ne sont pas prolongées et répétées. Néanmoins, les hypoglycémies répétées et une perte de contrôle des taux de glucose sont associés avec une macrosomie.<ref name=":1" /> | |||
=== Contrôle sous-optimal pré gestationnel === | |||
Lorsque le diabète préexistant est mal contrôlé, il y a un risque accru d'avortements spontanés et de malformation congénitale. Les anomalies principalement observées sont des anomalies cardiaques, des anomalies du tube neural et des anomalies génito-urinaires. Une revue systématique a démontré qu'on observe un diminution du risque relatif d'anomalies congénitales entre 0,39 et 0,59 pour chaque diminution de 1% de l'HbA1c. <ref name=":2" /> | |||
==Évolution== | ==Évolution== | ||
{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Évolution}} | |||
Il est important de mentionner que les mécanismes impliqués dans le développement du diabète gestationnel et le diabète de type II sont les mêmes et que cette similarité dans la physiopathologie sous-tend que le diabète gestationnel et le diabète de type II seraient la même entité. Le diabète gestationnel serait un stage précoce du diabète de type II. La grossesse apporterait un débalancement dans les mécanismes de compensation et permettrait de faire un diagnostic précoce.<ref name=":3" /> | |||
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==Prévention== | ==Prévention== | ||
Les femmes ayant un diabète préexistant, que ce soit un diabète de type I ou un diabète de type II, devraient être rencontrées avant la conception pour optimiser la gestion de la glycémie. La grossesse est un état de résistance à l’insuline important, il est donc impératif de débuter la grossesse avec un diabète bien contrôlé.<ref name=":0" />{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}} | Les femmes ayant un diabète préexistant, que ce soit un diabète de type I ou un diabète de type II, devraient être rencontrées avant la conception pour optimiser la gestion de la glycémie (on vise une HbA1C ≤7,0 et idéalement, ≤6,5%<ref name=":1" />). La grossesse est un état de résistance à l’insuline important, il est donc impératif de débuter la grossesse avec un diabète bien contrôlé. <ref name=":1" /><ref name=":0" />{{Section ontologique|classe=Maladie|nom=Prévention}} | ||
==Notes== | ==Notes== | ||
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==Références== | ==Références== | ||
<references /> | <references /> |
Dernière version du 28 avril 2024 à 15:04
Maladie | |
Caractéristiques | |
---|---|
Signes | Hauteur utérine non concordante avec l'âge gestationnel |
Symptômes |
Polydipsie, Polyphagie, Céphalée , Fatigue , Asymptomatique , Polyurie |
Diagnostic différentiel |
Acromégalie, Diabète sucré, Syndrome de Cushing, Phéochromocytome, Diabète de type I |
Informations | |
Autres noms | Diabète de grossesse |
Spécialités | Endocrinologie, obstétrique, médecine de famille |
|
Le diabète gestationnel se réfère à toute forme d'intolérance au glucose qui se manifeste pour la première fois au cours d'une grossesse. Le diagnostic est généralement posé chez les femmes entre la 24e et la 28e semaine lors d'un test de dépistage du diabète gestationnel.[1]
Tandis qu'un diabète préexistant durant la grossesse fait plutôt référence à un diagnostic de diabète (que ce soit le diabète de type I ou le diabète de type II) avant la grossesse.[1]
Épidémiologie
Selon les facteurs de risque individuels, le diabète gestationnel affecte entre 3 et 20 % des femmes enceintes.[2] Cette prévalence est en hausse et ce, au même rythme que la hausse de la prévalence du syndrome métabolique. Selon l'INSPQ, la prévalence du diabète gestationnel a triplé en 24 ans (de 24,7 à 75,5 cas par 1000 naissances)[3].
Le diabète gestationnel est une des complications de grossesse les plus fréquentes.[2]
Physiopathologie
Le fœtus est en mesure d'obtenir les nutriments nécessaires par des transporteurs au niveau placentaire. L'acheminement du glucose au fœtus se fait via un transporteur placentaire dépendant du gradient de concentration (plus précisément : le transporteur de glucose-1, GLUT-1). C'est-à-dire que les concentrations plasmatiques maternelles doivent être supérieures à celles du fœtus pour que le glucose diffuse par osmose via ces transporteurs. Il est alors primordial de conserver des taux de glucose maternels élevés tout au long de la grossesse.[4]
Plus que la grossesse avance, plus le fœtus grandit et accroit ses besoins en glucose. Le fœtus utilise donc de plus en plus le glucose maternel disponible, ce qui entrainent des concentrations plasmatiques diminuées de glucose maternel. Pour maintenir le gradient de concentration parlé précédemment, le corps (plus précisément : le foie, les muscles et le tissu adipeux) provoque un état de résistance à l'insuline pour conserver des concentrations sanguines maternelles de glucose élevées, diminuer son stockage dans les tissus maternels et ainsi augmenter sa disponibilité pour le fœtus[5].[4]
Le développement du diabète gestationnel se produit lorsqu'il y a une exagération de l'insulinorésistance et/ou des anomalies de la sécrétion de l'insuline[5]. L'incapacité des cellules β de pancréas à fournir suffisamment d'insuline pour compenser la résistance à l'insuline, en grossesse et ainsi de maintenir une euglycémie. Il n'y a alors pas assez d'insuline pour diminuer la glycémie plasmatique et entraine alors des hyperglycémies.[4][6]
Hormones placentaires
Dès le début de la grossesse, les hormones de la grossesse préparent le corps de la mère a subvenir aux besoins nutritionnels importants du fœtus.[4] Les hormones placentaires permettent d'établir l'état d'insulino-résistance requis pour le transport du glucose. [7]
On observe des taux élevés de lactogène placentaire (hPL) et de prolactine qui entrainent l'expansion des cellules β, via la sécrétion de sérotonine. Le volume de cellules β double en grossesse, ce qui engendre une augmentation de la capacité de sécrétion d'insuline et une augmentation de la sensibilité de ces cellules.[4] Certaines études auraient même démontrées qu'en plus d'augmenter la sécrétion à l'insuline, l'hPL permettrait d'augmenter la résistance périphérique à l'insuline et même être un puissant antagoniste de l'insuline.[7] Il est important de mentionner que la masse cellulaire des cellules α (et la sécrétion de glucagon) reste toutefois inchangée.[4]
Plus tard en grossesse, au 3e trimestre, une hormone supplémentaire, l'hormone de croissance placentaire, entraine une importante résistance périphérique à l'insuline, de par sa structure similaire à l'hormone de croissance pituitaire.[7]
D'autres hormones telles que le cortisol, la progestérone et les œstrogènes contribuent également à la résistance à l'insuline. Le cortisol engendre une augmentation de la production hépatique de glucose et une diminution de la sensibilité à l'insuline. La progestérone diminue le transport de glucose. Les œstrogènes ont de faibles propriétés anti insuliniques.[5]
Physiopathologie de la macrosomie
La macrosomie se définit comme un poids à la naissance >90e percentile. Le maintien du gradient transplacentaire permet d'expliquer la physiopathologie de la macrosomie.
Le fœtus contribue également à maintenir le gradient de glucose maternel-fœtal. L'hyperglycémie maternelle engendre, par conséquence, une hyperglycémie fœtale. Pour assurer le transport du glucose, le fœtus diminue ses taux de glucose plasmatique en induisant un état d'hyperinsulinémie fœtale. Étant une hormone anabolisante, l'état d'hyperinsulinémie augmente l'absorption des nutriments et favorise ainsi une croissance importante du fœtus.[4]
C'est également pour cette raison qu'un contrôle optimal des hyperglycémies en grossesse permet de prévenir la macrosomie et l'état d'hyperinsulinémie. Cet état de sécrétion importante d'insuline perdure après l'exposition aux hyperglycémies maternelles. Le fœtus est alors à risque d'hypoglycémie pendant 48 heures, le temps que les taux d'insulines se normalisent et que les autres hormones soient équilibrées (les catécholamines et le glucagon).
Bien entendu, un macrosome peut facilement entraine une disproportion foeto-pelvienne ce qui augmente le risque de dystocie de l'épaule et toutes ses conséquences (lésions du plexus brachial, fracture de la clavicule, lacération périnéales importantes, etc.).[4]
Physiopathologie du retard de croissance intra-utérin
Chez les patientes ayant un diabète préexistant de longue date, on peut retrouver une maladie vasculaire secondaire et ainsi une perfusion utéroplacentaire insuffisante. Le placenta est l'ultime source de nutriments pour le fœtus, donc une insuffisance placentaire entraine un retard de croissance asymétrique, un oligohydramnios et des mesures au doppler de l'artère ombilicale anomales.[4]
Physiopathologie du polyhydramnios
La physiopathologie du polyhydramnios est multifactorielle. Les explications sont : [4]
- des concentrations de glucose ou d'autres solutés dans le liquide amniotique
- un débit urinaire fœtal excessif
- une diminution de la déglutition fœtale
- la présence de prolactine dans le liquide amniotique et décidual
Présentation clinique
Facteurs de risque
Les facteurs de risque de développer un diabète gestationnel sont :[2]
- l'âge maternel avancé (≥35 ans)
- l'origine ethnique : africaine, arabe, asiatique, hispanique, autochtone ou sud-asiatique[8]
- l'utilisation prolongée de corticostéroïdes
- l'obésité prégrossesse (IMC ≥ 30)
- le prédiabète
- l'antécédent de diabète gestationnel lors d'une grossesse précédente
- l'antécédent de macrosomie ou de polyhydramnios
- l'antécédent familial de diabète de type II
- le syndrome des ovaires polykystiques
- l'acanthosis nigricans[9]
- les facteurs génétiques : variantes des gènes TCF7L2, ABCC8, HKDC1 et BACE2[10][11]
Questionnaire
Toute contribution serait appréciée.
Description: | Cette section traite des symptômes à rechercher à l'anamnèse (questionnaire). Les symptômes sont ressentis et exprimés par les patients. |
Formats: | Liste à puces |
Balises sémantiques: | Symptôme, Élément d'histoire |
Commentaires: |
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Exemple: | Les symptômes de l'infarctus du myocarde sont :
D'autres éléments à rechercher au questionnaire de l'infarctus sont :
Il est parfois pertinent de mentionner des symptômes qui sont absents, comme dans la pharyngite à streptocoque. Les symptômes de la pharyngite à streptocoque sont :
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Le questionnaire pour le dépistage et le diagnostic du diabète gestationnel débute avec la recherche des facteurs de risque énumérés ci-haut. Le diabète gestationnel est une maladie majoritairement asymptomatique. Il peut toutefois se manifester par : [12]
- de la fatigue inhabituelle en grossesse
- la polydipsie
- la polyurie
- la polyphagie
- l'augmentation du volume des urines
- des céphalées
Examen clinique
Toute contribution serait appréciée.
Description: | Cette section traite des signes à rechercher lors de l'examen clinique. |
Formats: | Liste à puces |
Balises sémantiques: | Examen clinique, Signe clinique |
Commentaires: |
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Exemple: | L'examen physique de l'appendicite démontrera les éléments suivants :
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Comme le diabète gestationnel est une entité principalement asymptomatique, il existe peu de signe clinique pouvant nous orienter vers le diabète gestationnel. L'examen clinique peut servir à dépister le diabète gestationnel lorsque ses conséquences sont établies :
- à l'examen de l'abdomen:
- le hauteur utérine non concordante avec l'âge gestationnel :
- un retard de croissance intra-utérine pourrait donner une hauteur utérine < âge gestationnel
- une macrosomie ou un polyhydramnios pourraient donner une hauteur utérine > âge gestationnel
- le hauteur utérine non concordante avec l'âge gestationnel :
Examens paracliniques
Les examens paracliniques pour le diabète gestationnel sont essentiellement ceux pour son dépistage.
Dépistage du diabète gestationnel
Le dépistage universel et systématique du diabète gestationnel chez toutes les femmes au deuxième trimestre de grossesse, entre 24 et 28 semaines de gestation. Il est important de noter que si le dépistage n'a pas été effectué dans ce créneau ou qu'il existe une suspicion d'apparition tardive de diabète gestationnel, il est primordial d'effectuer le dépistage dès que possible.[2][13]
Chez les patientes ayant plusieurs facteurs de risque de développer un diabète gestationnel (voir la section facteurs de risque), il est recommandé de dépister lors du premier trimestre (<20 semaines[2]) et de répéter le dépistage entre 24 et 28 semaines si ce dernier s'avère négatif.[12][13]
Bien sûr, les patientes ayant un diabète pré existant ou encore les patientes qui refusent le dépistage sont exemptées de ce dernier.[13]
Dépistage et diagnostic du diabète gestationnel en deux étapes
Le dépistage du diabète gestationnel se fait à l’aide d’un test d'hyperglycémie orale provoquée non à jeun par l'ingestion de 50 grammes de glucose. Le test consiste à administrer 50 grammes de glucose et ainsi provoquer une hyperglycémie pour évaluer comment le corps y réagit. Il faut ensuite faire une glycémie sérique, une heure post ingestion, pour évaluer cette réaction.[13]
Lorsque les résultats tombent dans une zone grise, il est parfois nécessaire de faire un deuxième test qui est un test de tolérance au glucose de 75 grammes. Une quantité plus importante de glucose est alors administrée et l’on doit recueillir davantage de prises de sang : une glycémie sérique à jeun pré ingestion, une glycémie sérique une heure et deux heures post ingestion.[13]
Diagnostic alternatif du diabète gestationnel en une étape
Selon Diabète Canada, cette approche est également acceptable. Elle consiste à n’utilise que le test oral de tolérance au glucose de 75 grammes. Le test reste essentiellement le même que celui de la deuxième étape de la méthode de dépistage précédente, mais les valeurs diagnostiques diffèrent légèrement (voir la section diagnostic pour les détails).[13]
Autres
D'autres tests paracliniques peuvent être utilisés si la patiente refuse de faire le dépistage avec les tests d'hyperglycémie orale provoquée : [14]
- une glycémie sérique à jeun
- un test aléatoire de glycémie
- un test d'hémoglobine glyquée (HbA1c) : non recommandé pour le diagnostic du diabète gestationnel, mais peut être utilisé pour diagnostiquer un diabète préexistant
Approche clinique
Si la section est n'est pas jugée nécessaire, elle peut être supprimée.
Description: | Alors que les sections Questionnaire, Examen clinique et Examens paracliniques servent à énumérer, cette section sert à intégrer tous ces éléments pour discuter du raisonnement du clinicien. C'est en quelque sorte la manière dont les cliniciens réfléchissent lorsque confrontés à cette maladie : c'est la section par excellence pour l'enseignement. |
Formats: | Texte, Liste à puces, Tableau |
Balises sémantiques: | |
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Diagnostic
Dépistage et diagnostic du diabète gestationnel en deux étapes
Test d'hyperglycémie orale provoquée non à jeun de 50 grammes
Le résultat du test nous permet de connaître la marche à suivre : [2][13]
- si la valeur est <7,8 mmol/L : le diagnostic de diabète gestationnel est écarté
- si la valeur est entre 7,8 et 11,0 mmol/L : un test oral de tolérance au glucose de 75 grammes doit être effectué
- si la valeur est ≥11,1 mmol/L : un diabète gestationnel est alors diagnostiqué
Test de tolérance au glucose de 75 grammes
Si cette deuxième étape est nécessaire, le diabète gestationnel est retenu si l’une des valeurs suivantes est atteinte : [2][13]
- une glycémie sérique à jeun ≥5,3 mmol/L
- une glycémie sérique une heure post ingestion ≥10,6 mmol/L
- une glycémie sérique deux heures post ingestion ≥9,0 mmol/L
Diagnostic alternatif en une étape
Le diabète gestationnel est retenu si l’une des valeurs suivantes est atteinte : [2][13]
- une glycémie sérique à jeun ≥5,1 mmol/L
- une glycémie sérique une heure post ingestion ≥10,0 mmol/L
- une glycémie sérique deux heures post ingestion ≥8,5 mmol/L
Diagnostic avec les autres modalités
D'autres tests paracliniques peuvent être utilisés si la patiente refuse de faire le dépistage avec les tests d'hyperglycémie orale provoquée. Voici les valeurs requises pour le diagnostic avec : [14]
- une glycémie sérique à jeun :
- entre 5 et 7 mmol/L : diagnostic de diabète gestationnel
- > 7 mmol/L : diabète préexistant probable
- un test aléatoire de glycémie > 11,1 mmolL
- un test d'hémoglobine glyquée (HbA1c) > 6,5% : diagnostic de diabète préexistant
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel du diabète gestationnel est principalement :
- le diabète préexistant :
- l'hyperglycémie non diabétique (autres affections, plus rares) :
Traitement
Les objectifs de traitement du diabète gestationnel sont de : [I, SOGC[15]][13]
- améliorer la croissance fœtale en évitant la macrosomie
- réduire le risque de décès in utero
- diminuer le risque de développer une prééclampsie
- réduire les chances de recourir à une césarienne
- diminuer les risques de complications néonatales, tels la dystocie de l'épaule, les traumatismes à la naissance et les hypoglycémies néonatales.
Toute contribution serait appréciée.
Description: | Cette section décrit le traitement de la maladie. |
Formats: | Liste à puces, Tableau, Texte |
Balises sémantiques: | Traitement, Traitement pharmacologique |
Commentaires: |
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Exemple: | |
Cibles glycémiques
L'autosurveillance de la glycémie capillaire (à jeun et post-prandial) par la patiente est essentielle dans la prise en charge du diabète gestationnel. Les besoins en insuline varient énormément dans la grossesse et, comme dans un diabète de type I, les changements de diète ou la supplémentation en insuline doivent être ajustés.[16][17]
Selon les lignes directrices de Diabète Canada, les cibles glycémiques auto-surveillées sont : [13]
- une glycémie capillaire à jeun <5,3 mmol/L
- une glycémie capillaire une heure post-prandiale <7,8 mmol/L
- une glycémie capillaire deux heures post-prandiale <6,7 mmol/L
De plus, étant donné un risque légèrement augmenté de mortinatalité chez les femmes ayant un taux d'HbA1c >6,1%, les cibles de cette mesure devrait être ≤ 6,1% [2].
Traitements
Le traitement du diabète gestationnel doit être multidisciplinaire : une infirmière pouvant faire l'enseignement sur le diabète, un nutritionniste, un gynécologue-obstétriciens et d'un endocrinologue/un interniste/un interniste spécialisé en médecine obstétricale.[2]
Traitements non pharmacologiques
Les traitements non pharmacologiques (un régime alimentaire, l'exercice physique et la gestion du poids) sont la première intention de traitement. Ils peuvent être essayés pendant 1 à 2 semaines avant d'envisager un traitement pharmacologique. Dans environ 70 à 85% des cas, les changements liés au mode de vie peuvent suffire pour contrôler la glycémie[18].[13]
Un régime alimentaire adapté aux femmes enceintes ayant un diabète gestationnel est essentiel pour la prise en charge. Une consultation en nutrition est souvent essentielle pour y arriver et éduquer la patiente. L'exercice physique est également préconisé en grossesse et encore plus dans un contexte de diabète gestationnel. [13]
Traitements pharmacologiques
Si les traitements non pharmacologiques échouent à obtenir une euglycémie, l'insuline est le traitement de première intention.[19][20] La metformine et le glyburide ne devraient pas être utilisés comme première intention étant donné que tout deux traversent la barrière placentaire, leur efficacité pour assurer une euglycémie n'est pas prouvée et leurs effets à long terme sur le fœtus sont méconnus. En effet, 23% des femmes utilisant le glyburide n'ont pas été en mesure de contrôler leur glycémie versus 25 à 28% avec la metformine.[17]
Traitement | Dosage | Commentaires |
---|---|---|
Insuline | ne traverse pas la barrière placentaire
sécuritaire en grossesse | |
Hypoglycémiants oraux | ||
Metformine | traverse la barrière placentaire | |
Glyburide | traverse la barrière placentaire
augmente les hypoglycémies néonatales risque augmenté de macrosomie par rapport à l'insuline et la metformine données à long terme indisponibles |
Hypoglycémiants oraux
Glycuride[2]
- Associé avec une augmentation du gain de poids maternel, du poids de naissances/de macrosomie et d'hypoglycémie néonatale
- À utiliser en troisième ligne si la mère refuse l'insuline
Insulinothérapie
L'utilisation d'insuline en grossesse en sécuritaire et il a été prouvé que l'utilisation d'insuline réduit la morbidité fœtale et maternelle. Les recommandations sont d'utilisation une insuline à action prolongée pour obtenir un contrôle insulinique en arrière plan lorsque l'insuline à action rapide est plutôt utilisée pour atteindre les objectifs de glycémies post-prandiales.[2]
L'insuline est également le traitement de choix pour les femmes enceintes atteintes de diabète de type I et de type II.[17]
Traitement pendant le travail et l'accouchement
Les hyperglycémies maternelles pendant le travail augmente le risque d'acidémie fœtale et d'hypoglycémie fœtale. Habituellement, les besoins en insulines sont stables lors de la phase de latence du travail, mais l'augmentation de la dépense énergétique lors de la phase du travail actif et de l'accouchement entraine des besoins minimes en insuline. On parvient à contrôler la glycémie à l'aide de dextrose intraveineux et de perfusions d'insuline.
Comme le placenta est le principal responsable de l'état d'insulinorésistance, cet état disparait rapidement après la délivrance placentaire.[4]
L'accouchement
Le traitement ultime du diabète gestationnel est l'accouchement. Toutes femmes enceintes ayant un diabète de type II préexistant ou un diabète gestationnel devraient se faire proposer une induction entre 38 et 40 semaines de gestation, et ce en fonction des facteurs de risque pour la mère, pour le fœtus et la prise en compte des autres comorbidités [2B, II, SOGC[21]].[13]
Chez une patiente ayant un diabète gestationnel insulinodépendant, le risque de mort fœtal intra-utérine l'emporte sur le risque de mort infantile à 39 semaines, d'où la recommandation d'induire cette population dans les environs de 39 semaines. Tandis que les études démontre une diminution du taux de mortinatalité chez les patientes ayant un diabète gestationnel sous diète à partir de 40 semaines. (OR 0,5 (IC à 95 % 0,4-0,7)[22].
Le mode d'accouchement dépend de plusieurs critères comme le risque estimé de dystocie d'épaule (dont le poids estimé fœtal), de traumatisme à la naissance, etc.[4]
Suivi
Le suivi d’un diabète gestationnel ou pré gestationnel est essentiel pour prévenir les complications. Il est primordial d’avoir une approche multidisciplinaire [2, II, SOGC[23]]. [13] L’objectif est d’obtenir un contrôle optimal du diabète et une surveillance fœtale appropriée.
Surveillance fœtale
La surveillance fœtale est primordiale dans le suivi du diabète gestationnel. Il est suggéré de faire le suivi échographie normal :
- une première échographie entre 11 et 14 semaines : l'échographie de datation
- une deuxième échographie entre 18 et 20 semaines : l'échographie de morphologie
En plus du suivi échographique typique, il est suggéré d'ajouter une échographie à 28 semaines et de l'utiliser comme référence pour les échographies subséquentes. Des échographiques sériées devraient être effectuées pour évaluer le taux de croissance fœtale et le liquide amniotique entre 28 et 36 semaines et ce toutes les 3 à 4 semaines [2B, II, SOGC[24]].[13]
À partir de 36 semaines, il faut évaluer le bien-être fœtal toutes les semaines et ce, à l'aide de divers outils :
- le tracé de réactivité fœtal
- le tracé de réactivité fœtal + l'indice de liquide amniotique
- le profil biophysique (fait par échographie)
- ou la combinaison des éléments ci-haut[13]
Les conseils d'usage sont également très importants lors d'un diabète gestationnel ; il est primordial que la patiente consulte rapidement dans un centre hospitalier si elle vit une diminution des mouvements fœtaux.[13]
Suivi des besoins en insuline
Les besoins en insuline devraient augmenter tout au long de la grossesse, selon la même cinétique que celle des hormones placentaires.
Malgré le manque d'études l'impact d'une diminution des besoins en insuline, il est alors accepté dans la communauté scientifique que la diminution marquée ou rapide des besoins en insuline pourrait être un signe d'une insuffisance placentaire et que la surveillance fœtale devrait être ajustée en conséquence.[2]
Mention spéciale sur la corticothérapie prénatale
Malgré le risque de débalancement du diabète, le diabète gestationnel n'est pas une contre-indication à l'administration de corticothérapie prénatale. Toutefois, une surveillance étroite de la glycémie est recommandée pour toutes les femmes atteintes d’un diabète préexistant ou mal contrôlée [B, III, SOGC[25]]. De plus, si cela n’est pas déjà fait, il est recommandé de faire le test oral de tolérance au glucose de 75 grammes avant l’administration de bétaméthasone ou le dépistage doit être reporté d'au moins 7 jours après l'administration de bétaméthasone. [B, III, SOGC[26]].[13]
Suivi post partum
La résistance à l'insuline diminue habituellement rapidement après la délivrance placentaire.[17]
Dépistage de diabète type II post-partum
Toutes femmes ayant reçu un diagnostic de diabète gestationnel devraient se voir offrir un test d’hyperglycémie orale provoquée de 75 grammes entre 6 semaines et 6 mois après l’accouchement pour dépister le prédiabète et le diabète.[13]
Normal | Pré-diabète | Diabète de type II | |
---|---|---|---|
Glycémie sérique à jeun | <6,1 mmol/L | 6,1-6,9 mmol/L | ≥7,0 mmol/L |
Glycémie sérique deux heures post ingestion | <7,8 mmol/L | 7,8-11,0 mmol/L | ≥11,1 mmol/L |
HbA1C | <6,0% | 6,0-6,4% | ≥6,5% |
L'allaitement
L’allaitement est fortement recommandé pendant au moins 4 mois[2]. Il permet de diminuer le risque d'hypoglycémies néonatales chez leur bébé[27], de réduire le risque d'obésité infantile et le risque d'hyperglycémie maternelle[28].[13]
Complications
Les complications du diabète gestationnel sont essentiellement secondaires à l’état hyperglycémique et à l’environnement métabolique sous-jacent. Elles sont : [2, II, SOGC[29]] [13]
- la prééclampsie
- la césarienne[RC: 1,46 (IC à 95 % 1,38-1,54).[30]]
- le développement d'un diabète de type II à long terme
- particulièrement chez les patientes avec certains facteurs de risque [note 1]
- des complications fœtales :
- les anomalies congénitales[RC: 1,86 (IC à 95 % 1,49 à 2,33)[31]]
- la mortinatalité[RC: 2,33 (IC à 95 % 1,59 à 3,43)[32]]
- la macrosomie[RC: 3,43 (IC à 95 % 3,21-3,67)[33]]
- le retard de croissance intra-utérin
- le polyhydramnios
- qui augmente les risques de décollement placentaire et d'atonie utérine post-partum[4]
- les traumatismes à la naissance (tels la dystocie d'épaule[RC: 2,74 (IC à 95 % 2,04-3,68[34]])
- les hypoglycémies néonatales
- la paralysie d'Erb[RC: 2,56 (IC à 95 % 1,96-3,32)[35]]
- la prématurité[RC: 1,71 (IC à 95% 1,58-1,86)[36]]
- des malformations majeures[RC: 1,19 (IC à 95 % 1,02-1,39)[37]]
Hypoglycémie
L'hypoglycémie en grossesse est défini comme un seuil < 3,3 mmol/L [38]. Toutefois, le seuil peut varier d'une femme à l'autre et devrait prendre en considération les symptômes d'hypoglycémie. Les femmes enceintes sont plus à risque d'hypoglycémies lors du 1e et 2e trimestre.
Il faut par contre être vigilant chez les femmes ayant une insulinothérapie. Elles doivent maintenir des glycémies >3,7 mmol/L afin de réduire et d'éviter les hypoglycémies répétées. Les hypoglycémies ne sont généralement pas nocives pour le fœtus si elles ne sont pas prolongées et répétées. Néanmoins, les hypoglycémies répétées et une perte de contrôle des taux de glucose sont associés avec une macrosomie.[2]
Contrôle sous-optimal pré gestationnel
Lorsque le diabète préexistant est mal contrôlé, il y a un risque accru d'avortements spontanés et de malformation congénitale. Les anomalies principalement observées sont des anomalies cardiaques, des anomalies du tube neural et des anomalies génito-urinaires. Une revue systématique a démontré qu'on observe un diminution du risque relatif d'anomalies congénitales entre 0,39 et 0,59 pour chaque diminution de 1% de l'HbA1c. [4]
Évolution
Il est important de mentionner que les mécanismes impliqués dans le développement du diabète gestationnel et le diabète de type II sont les mêmes et que cette similarité dans la physiopathologie sous-tend que le diabète gestationnel et le diabète de type II seraient la même entité. Le diabète gestationnel serait un stage précoce du diabète de type II. La grossesse apporterait un débalancement dans les mécanismes de compensation et permettrait de faire un diagnostic précoce.[5]
De ce fait, la survenue du diabète gestationnel augmente les chances d'avoir un diagnostic de diabète de type II dans le futur.[13] On estime le risque de 50 à 70 % après 15 à 25 ans[17]
Si la section est n'est pas jugée nécessaire, elle peut être supprimée.
Description: | Cette section contient le pronostic et évolution naturelle de la maladie. Le pronostic est lié à la survie du patient atteint de la maladie. L'évolution naturelle est la manière dont évoluera la maladie du patient dans le temps. |
Formats: | Texte |
Balises sémantiques: | |
Commentaires: | |
Exemple: | La dissection aortique est associée une mortalité très élevée. Au moins 30% des patients décèdent après leur arrivée à l'urgence, et ce, même après une intervention chirurgicale. Pour ceux qui survivent à la chirurgie, la morbidité est également très élevée et la qualité de vie est mauvaise. La mortalité la plus élevée d'une dissection aortique aiguë est dans les 10 premiers jours. Les patients qui ont une dissection chronique ont tendance à avoir un meilleur pronostic, mais leur espérance de vie est raccourcie par rapport à la population générale.[1] Sans traitement, la mortalité est de 1 à 3% par heure au cours des 24 premières heures, 30% à une semaine, 80% à deux semaines et 90% à un an. |
Prévention
Les femmes ayant un diabète préexistant, que ce soit un diabète de type I ou un diabète de type II, devraient être rencontrées avant la conception pour optimiser la gestion de la glycémie (on vise une HbA1C ≤7,0 et idéalement, ≤6,5%[2]). La grossesse est un état de résistance à l’insuline important, il est donc impératif de débuter la grossesse avec un diabète bien contrôlé. [2][13]
Si la section est n'est pas jugée nécessaire, elle peut être supprimée.
Description: | Cette section traite des mesures préventives et du dépistage précoce de la maladie (lorsque pertinent). |
Formats: | Texte |
Balises sémantiques: | |
Commentaires: | |
Exemple: | La prévention primaire consiste à la prise en charge des facteurs de risque :
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Notes
- ↑ Facteurs de risque d'obtenir un diagnostic de diabète de type II post-partum : l'âge maternel >35 ans, l'IMC >30 (obésité), l'origine autochtone, africaine, asiatique, hispanique et sud-asiatique, les antécédents familiaux de diabète, le syndrome des ovaires polykystiques, l'acanthose nigricans, l'utilisaiton de corticostéroïdes, une grossesse antérieure avec diabète gestationnelle et antécédent de macrosome.
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