« Torsion de l'appendice testiculaire » : différence entre les versions
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{{Information maladie | {{Information maladie | ||
| acronyme = | | acronyme = | ||
| image = | | image =Scrotal ultrasonography of testicular appendiceal torsion.jpg | ||
| description_image = | | description_image = Échographie d'une torsion de l'appendice testiculaire | ||
| wikidata_id = | | wikidata_id =Q90975575 | ||
| autres_noms = | | autres_noms = | ||
| terme_anglais = | | terme_anglais = Testicular appendage torsion, Torsion of the Appendix Testis | ||
| vidéo = | | vidéo = | ||
| son = | | son = | ||
| spécialités = | | spécialités = Urologie, Médecine d'urgence, Pédiatrie | ||
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|démo=0|révision_par_les_pairs=|révision_par_le_comité_éditorial=Sujet:W12zt2fbrowtc6db|littérature_à_jour_date=|révision_par_les_pairs_date=|révision_par_le_comité_éditorial_date=10 novembre 2021}} | |||
La torsion des | La torsion des annexes testiculaires est la cause la plus fréquente de douleur scrotale aiguë chez les enfants prépubères et serait même la cause la plus fréquente d'orchalgie pédiatrique<ref name=":1">{{Citation d'un article|prénom1=Imran|nom1=Mushtaq|prénom2=Mary|nom2=Fung|prénom3=Martin J.|nom3=Glasson|titre=Retrospective review of paediatric patients with acute scrotum|périodique=ANZ journal of surgery|volume=73|numéro=1-2|date=2003-01|issn=1445-1433|pmid=12534742|doi=10.1046/j.1445-2197.2003.02612.x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12534742/|consulté le=2020-11-26|pages=55–58}}</ref>. | ||
== Anatomie == | ==Anatomie== | ||
Il existe deux | Il existe deux annexes testiculaires qui peuvent se tordre et devenir symptomatiques : l'[[Appendice testiculaire|appendice testiculaire]] et l'[[Appendice épididymaire|appendice épididymaire]]<ref name=":0">{{Citation d'un ouvrage|prénom1=A. J.|nom1=Pomajzl|prénom2=Stephen W.|nom2=Leslie|titre=StatPearls|éditeur=StatPearls Publishing|date=2020|pmid=31550101|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK546994/|consulté le=2020-11-26}}</ref>. | ||
L'appendice testiculaire, parfois appelé hydatide de Morgagni, est présent sur 76% à 83% des testicules<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Monika|nom1=Jacob|prénom2=Klaus|nom2=Barteczko|titre=Contribution to the origin and development of the appendices of the testis and epididymis in humans|périodique=Anatomy and Embryology|volume=209|numéro=4|date=2005-04|issn=0340-2061|pmid=15668777|doi=10.1007/s00429-004-0445-7|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15668777/|consulté le=2020-11-26|pages=287–302}}</ref>. Il est situé sur le pôle supérieur du testicule (entre le testicule et l'épididyme). C'est l'appendice du testicule le plus susceptible à la torsion<ref name=":0" />. Il constitue un vestige du canal mullérien et est homologue à l'extrémité fimbriée de la trompe de Fallope chez la | L'appendice testiculaire, parfois appelé hydatide de Morgagni, est présent sur 76% à 83% des testicules<ref name=":2">{{Citation d'un article|prénom1=Monika|nom1=Jacob|prénom2=Klaus|nom2=Barteczko|titre=Contribution to the origin and development of the appendices of the testis and epididymis in humans|périodique=Anatomy and Embryology|volume=209|numéro=4|date=2005-04|issn=0340-2061|pmid=15668777|doi=10.1007/s00429-004-0445-7|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15668777/|consulté le=2020-11-26|pages=287–302}}</ref>. Il est situé sur le pôle supérieur du testicule (entre le testicule et l'épididyme). C'est l'appendice du testicule le plus susceptible à la torsion<ref name=":0" />. Il constitue un vestige du canal mullérien et est l'homologue à l'extrémité fimbriée de la trompe de Fallope chez la femme<ref name=":0" /><ref name=":2" />. | ||
Quant à l'appendice épididymaire, celui-ci est présent sur seulement 22% à 28% des testicules<ref name=":2" />. Lorsque présent, il se situe le long de la tête de l'épididyme et est parfois considéré comme un canal épididymaire efférent détaché<ref name=":0" />. Il constitue un vestige du canal de Wolff (mésonéphrique)<ref name=":2" />. | Quant à l'appendice épididymaire, celui-ci est présent sur seulement 22% à 28% des testicules<ref name=":2" />. Lorsque présent, il se situe le long de la tête de l'épididyme et est parfois considéré comme un canal épididymaire efférent détaché<ref name=":0" />. Il constitue un vestige du canal de Wolff (mésonéphrique)<ref name=":2" />. | ||
= | En raison de leur absence de fonction connue et de leur potentiel de torsion, les appendices testiculaires et épididymaux sont généralement retirés s'ils sont rencontrés lors d'une exploration scrotale élective à d'autres fins<ref name=":0" />. | ||
==Épidémiologie== | |||
La torsion d'un appendice testiculaire survient principalement entre l'âge de 7 et 12 ans, bien qu'elle puisse survenir à tout âge. Environ 50% des garçons présentant une douleur scrotale aiguë souffrent d'une torsion d'un appendice testiculaire, alors que 35% présentent plutôt une épididymite et seulement 16% une torsion testiculaire<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Jong Sung|nom1=Kim|prénom2=Yu Seob|nom2=Shin|prénom3=Jong Kwan|nom3=Park|titre=Clinical features of acute scrotum in childhood and adolescence: Based on 17years experiences in primary care clinic|périodique=The American Journal of Emergency Medicine|volume=36|numéro=7|date=07 2018|issn=1532-8171|pmid=29100785|doi=10.1016/j.ajem.2017.10.063|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29100785/|consulté le=2020-11-26|pages=1302–1303}}</ref><ref name=":0" />. | La torsion d'un appendice testiculaire survient principalement entre l'âge de 7 et 12 ans, bien qu'elle puisse survenir à tout âge. Environ 50% des garçons présentant une douleur scrotale aiguë souffrent d'une torsion d'un appendice testiculaire, alors que 35% présentent plutôt une épididymite et seulement 16% une torsion testiculaire<ref name=":6">{{Citation d'un article|prénom1=Jong Sung|nom1=Kim|prénom2=Yu Seob|nom2=Shin|prénom3=Jong Kwan|nom3=Park|titre=Clinical features of acute scrotum in childhood and adolescence: Based on 17years experiences in primary care clinic|périodique=The American Journal of Emergency Medicine|volume=36|numéro=7|date=07 2018|issn=1532-8171|pmid=29100785|doi=10.1016/j.ajem.2017.10.063|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29100785/|consulté le=2020-11-26|pages=1302–1303}}</ref><ref name=":0" />. | ||
== Étiologies == | ==Étiologies== | ||
Les deux annexes testiculaires sont généralement pédonculés, ce qui les prédispose à la torsion. Toutefois, la cause réelle de torsion demeure incertaine. Elle pourrait résulter d'un {{Étiologie|nom=traumatisme testiculaire}} ou de la {{Étiologie|nom=croissance testiculaire prépubère}}. Certains auteurs ont proposé une cause saisonnière où les {{Étiologie|nom=températures froides}} de l'hiver conduiraient à plus d'épisodes de torsion du cordon spermatique (testiculaire) et de l'appendice testiculaire<ref name=":4">{{Citation d'un article|prénom1=Ioannis D.|nom1=Lyronis|prénom2=Nikoloas|nom2=Ploumis|prénom3=Ioannis|nom3=Vlahakis|prénom4=Giorgos|nom4=Charissis|titre=Acute scrotum -etiology, clinical presentation and seasonal variation|périodique=Indian Journal of Pediatrics|volume=76|numéro=4|date=2009-04|issn=0973-7693|pmid=19205631|doi=10.1007/s12098-009-0008-2|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19205631/|consulté le=2020-11-26|pages=407–410}}</ref><ref name=":5">{{Citation d'un article|prénom1=Chidi N.|nom1=Molokwu|prénom2=Bhaskar K.|nom2=Somani|prénom3=Chris M.|nom3=Goodman|titre=Outcomes of scrotal exploration for acute scrotal pain suspicious of testicular torsion: a consecutive case series of 173 patients|périodique=BJU international|volume=107|numéro=6|date=2011-03|issn=1464-410X|pmid=21392211|doi=10.1111/j.1464-410X.2010.09557.x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21392211/|consulté le=2020-11-26|pages=990–993}}</ref>. | |||
==Présentation clinique== | |||
== | ===Facteurs de risque=== | ||
Les facteurs de risques sont<ref name=":0" />: | |||
{{ | *le {{Facteur de risque|nom=jeune âge}} (7 et 12 ans) | ||
*l'{{Facteur de risque|nom=exposition au froid}}. | |||
== | ===Questionnaire=== | ||
{{Encart | |||
| contenu = Des cas de torsion testiculaire avec torsion de l'appendice testiculaire simultanée ont été rapportés. | |||
| type = avertissement | |||
}} | |||
La torsion d'un appendice testiculaire se présente classiquement par une {{Symptôme|nom=douleur testiculaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} {{Symptôme|nom=douleur testiculaire aiguë|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=aiguë}} avec les caractéristiques suivantes : | |||
{{ | *une douleur {{Symptôme|nom=douleur testiculaire subite|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=subite}} similaire celle ressentie avec la torsion testiculaire | ||
*une douleur souvent localisée {{Symptôme|nom=douleur au pôle supérieur du testicule|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=au pôle supérieur du testicule}} ou de l'épididyme | |||
*'''ne''' s'accompagnant généralement '''pas''' de symptôme urinaire ou de signes systémiques tels que la fièvre, les nausées ou les vomissements | |||
*sans histoire de traumatisme. | |||
* | |||
===Examen clinique=== | |||
Initialement, l'examen physique est caractérisé par : | |||
*des {{Examen clinique|nom=signes vitaux|indication=}} {{Signe clinique|nom=signes vitaux normaux|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=normaux}} | |||
*un {{Examen clinique|nom=examen abdominal|indication=}} {{Signe clinique|nom=examen abdominal normal|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=normal}} | |||
*à l'{{Examen clinique|nom=examen testiculaire|indication=}} : | |||
**une {{Signe clinique|nom=douleur à la palpation du pôle supérieur du testicule|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} initialement (ou de l'épididyme) suivie d'une douleur testiculaire globale plus tardivement | |||
**une {{Signe clinique|nom=masse épididymaire|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} de petite taille dans la zone de sensibilité maximale | |||
**un {{Signe clinique|nom=scrotum normal|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} initialement, puis un {{Signe clinique|nom=oedème scrotal|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=|affichage=oedème}} ou un {{Signe clinique|nom=érythème scrotal|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} (après > 12h) | |||
**un {{Signe clinique|nom=réflexe crémastérien préservé|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} | |||
**les testicules sont verticaux (et non horizontal) et bas | |||
**le {{Signe clinique|nom=signe du point bleu|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} (''blue dot sign'') sur la face supérieure du testicule, mieux observé en étirant la peau scrotale (présent seulement dans 20 % des cas)<ref>{{Citation d'un lien web|titre=Testicular Appendages - American Urological Association|url=https://www.auanet.org/education/auauniversity/education-products-and-resources/pathology-for-urologists/normal-histology-and-important-histo-anatomic-structures/testicular-appendages|site=www.auanet.org|consulté le=2021-11-08}}</ref><ref group="note">L'utilité clinique de ce signe est remis en question.</ref><ref name=":8">{{Citation d'un article|prénom1=Feilim Liam|nom1=Murphy|prénom2=Logan|nom2=Fletcher|prénom3=Percy|nom3=Pease|titre=Early scrotal exploration in all cases is the investigation and intervention of choice in the acute paediatric scrotum|périodique=Pediatric Surgery International|volume=22|numéro=5|date=2006-05|issn=0179-0358|pmid=16602024|doi=10.1007/s00383-006-1681-0|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16602024/|consulté le=2020-11-26|pages=413–416}}</ref>. | |||
==Examens paracliniques== | |||
[[Fichier:Ultrasonography of an appendix on a testicle in a hydrocele.jpg|vignette|Échographie d'un testicule dans un hydrocèle, l'appendice testiculaire (vascularisé ici) est visible à 2h.]]Les examens paracliniques suivants peuvent être utiles : | |||
*l'{{Examen paraclinique|nom=échographie doppler testiculaire|indication=Exclure une torsion testiculaire}} démontrant<ref name=":0" /> : | |||
**un {{Signe paraclinique|nom=flot sanguin normal|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} vers le testicule du côté affecté | |||
**l'{{Signe paraclinique|nom=hyperperfusion de l'épididyme|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} (contrairement à un appendice testiculaire normal qui montrerait peu ou pas de flux vasculaire)<ref name=":12">{{Citation d'un article|prénom1=K. A.|nom1=Johnson|prénom2=K. C.|nom2=Dewbury|titre=Ultrasound imaging of the appendix testis and appendix epididymis|périodique=Clinical Radiology|volume=51|numéro=5|date=1996-05|issn=0009-9260|pmid=8641095|doi=10.1016/s0009-9260(96)80110-3|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8641095/|consulté le=2020-11-26|pages=335–337}}</ref><ref name=":13">{{Citation d'un article|prénom1=Michael|nom1=Boettcher|prénom2=Robert|nom2=Bergholz|prénom3=Thomas F.|nom3=Krebs|prénom4=Katharina|nom4=Wenke|titre=Differentiation of epididymitis and appendix testis torsion by clinical and ultrasound signs in children|périodique=Urology|volume=82|numéro=4|date=2013-10|issn=1527-9995|pmid=23735611|doi=10.1016/j.urology.2013.04.004|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23735611/|consulté le=2020-11-26|pages=899–904}}</ref> | |||
**un {{Signe paraclinique|nom=appendice testiculaire torsadé|Se=|référence_Se=|Sp=|référence_Sp=|VPP=|référence_VPP=|VPN=|référence_VPN=|PLR=|référence_PLR=|NLR=}} (par opposition à un appendice testiculaire normal, un appendice testiculaire torsadé aura une taille > 5,6 mm, lorsque visible) pouvant être hypoéchogène ovoïde (24 premières heures) ou hyperéchogène/hétérogène (après 24 heures)<ref name=":11">{{Citation d'un article|prénom1=Susanta|nom1=Meher|prénom2=Satyajit|nom2=Rath|prénom3=Rakesh|nom3=Sharma|prénom4=Prakash Kumar|nom4=Sasmal|titre=Torsion of a large appendix testis misdiagnosed as pyocele|périodique=Case Reports in Urology|volume=2015|date=2015|issn=2090-696X|pmid=25861514|pmcid=4377355|doi=10.1155/2015/430871|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25861514/|consulté le=2020-11-26|pages=430871}}</ref> | |||
*l'{{Examen paraclinique|nom=analyse d'urine|indication=Lorsque symptômes mictionnels présents (ex. dysurie, pollakiurie, urgence mictionnelle, etc.)|affichage=analyse}} et {{Examen paraclinique|nom=culture d'urine|indication=Lorsque symptômes mictionnels présents (ex. dysurie, pollakiurie, urgence mictionnelle, etc.)}} lorsque des symptômes mictionnels sont présents (ils sont habituellement normaux dans la torsion de l'appendice testiculaire). | |||
=== | L'échographie doppler demeure la modalité d'imagerie de choix pour l'évaluation du scrotum aigu dans tous les groupes d'âge. Toutefois, l'échographie d'une torsion de l'appendice testiculaire peut ressembler à un pyocèle, d'où l'importance du questionnaire et de l'examen clinique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Susanta|nom1=Meher|prénom2=Satyajit|nom2=Rath|prénom3=Rakesh|nom3=Sharma|prénom4=Prakash Kumar|nom4=Sasmal|titre=Torsion of a large appendix testis misdiagnosed as pyocele|périodique=Case Reports in Urology|volume=2015|date=2015|issn=2090-696X|pmid=25861514|pmcid=4377355|doi=10.1155/2015/430871|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25861514|consulté le=2021-01-07|pages=430871}}</ref>. | ||
{{ | ==Approche clinique== | ||
=== | {{Encart | ||
| contenu = Souvent, la torsion de l'appendice testiculaire chez les garçons prépubères est diagnostiquée à tort comme une épididymite basée sur l'échographie scrotale, car les deux peuvent démontrer une hypervascularisation épididymaire. L'épididymite doit être considérée comme hautement improbable chez un garçon pré-sexuel sans anomalies urologiques, cathétérisme récent ou antécédents d'infections urinaires. | |||
| type = avertissement | |||
}} | |||
La torsion de l'appendice testiculaire se différencie d'autres maladies par sa présentation clinique. Le tableau suivant démontre les éléments distinctifs qui peuvent faire pencher le clinicien vers un diagnostic alternatif. | |||
{| class="wikitable" | |||
!Torsion testiculaire | |||
!Épididymite | |||
|- | |||
| | |||
*Début plus aigu | |||
*Absence du réflexe crémastérien du côté affecté | |||
*Signe de Prehn négatif à l'examen physique | |||
*Flot artériel absent ou diminué à l'échographie doppler couleur | |||
*Apparition pendant le sommeil<ref name=":15">{{Citation d'un article|prénom1=Naoyuki|nom1=Fujita|prénom2=Mitsuhiro|nom2=Tambo|prénom3=Takatsugu|nom3=Okegawa|prénom4=Eiji|nom4=Higashihara|titre=Distinguishing testicular torsion from torsion of the appendix testis by clinical features and signs in patients with acute scrotum|périodique=Research and Reports in Urology|volume=9|date=2017|issn=2253-2447|pmid=28920055|pmcid=5587186|doi=10.2147/RRU.S140361|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28920055/|consulté le=2020-11-26|pages=169–174}}</ref> | |||
*Testicule relevé en hauteur | |||
| | |||
*Association avec des symptômes mictionnels | |||
*Parfois des antécédents d'infections des voies urinaires | |||
*Signes et symptômes systémiques (fièvre) | |||
*Sensibilité diffuse du testicule | |||
*Signe de Prehn positif | |||
|} | |||
{{ | ==Diagnostic== | ||
{{Encart | |||
| contenu = L'imagerie par échographie est recommandée dans tous les cas de douleurs scrotales aiguës. | |||
| type = avertissement | |||
}} | |||
La torsion des appendices testiculaires demeure un diagnostic clinique. Par contre, en raison de la variabilité de la présentation, cette condition est souvent mal diagnostiquée : 45% des médecins généralistes posent un diagnostic initial incorrect<ref name=":7">{{Citation d'un article|prénom1=M. D.|nom1=Melekos|prénom2=H. W.|nom2=Asbach|prénom3=S. A.|nom3=Markou|titre=Etiology of acute scrotum in 100 boys with regard to age distribution|périodique=The Journal of Urology|volume=139|numéro=5|date=1988-05|issn=0022-5347|pmid=3361633|doi=10.1016/s0022-5347(17)42756-x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/3361633/|consulté le=2020-11-26|pages=1023–1025}}</ref>. L'imagerie par échographie est donc recommandée dans tous les cas de douleurs scrotales aiguës. De plus, le scrotum aigu doit être considéré comme une urgence chirurgicale jusqu'à ce qu'une torsion testiculaire soit exclue en raison de la perte catastrophique potentielle d'un testicule<ref name=":0" />. | |||
== | ==Diagnostic différentiel== | ||
Chez un patient présentant une douleur scrotale aiguë, le différentiel comprend les éléments suivants : | |||
{{ | *la {{Diagnostic différentiel|nom=torsion testiculaire}} | ||
*l'{{Diagnostic différentiel|nom=épididymite}} | |||
* | *l'{{Diagnostic différentiel|nom=orchite}} | ||
* | *le {{Diagnostic différentiel|nom=pyocèle}} | ||
* | *le {{Diagnostic différentiel|nom=cancer testiculaire}} | ||
*le traumatisme ({{Diagnostic différentiel|nom=contusion scrotale}}, {{Diagnostic différentiel|nom=rupture testiculaire}}) | |||
* | *l'{{Diagnostic différentiel|nom=hernie inguinale incarcérée}}. | ||
==Traitement== | |||
La torsion d'un annexe testiculaire est généralement une '''condition auto-résolutive''' et la plupart des cas un {{Traitement|nom=traitement de support|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} suffit, comprenant <ref name=":0" />: | |||
== | *le {{Traitement|nom=repos|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} | ||
*l'{{Traitement|nom=élévation du scrotum|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} | |||
*la {{Traitement|nom=glace|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} | |||
*des {{Traitement|nom=anti-inflammatoires non stéroïdiens|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} | |||
*des {{Traitement|nom=analgésiques|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}}. | |||
L'inflammation et la douleur disparaissent généralement en moins d'une semaine<ref name=":0" />. | L'inflammation et la douleur disparaissent généralement en moins d'une semaine<ref name=":0" />. | ||
La {{Traitement|nom=chirurgie|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} est rarement indiquée pour un | La {{Traitement|nom=chirurgie|indication=|RRR=|RRA=|référence_RRR=|référence_RRA=}} est rarement indiquée pour une torsion d'un annexe testiculaire. Une exploration scrotale ne doit être réalisée que : | ||
*s'il est difficile d'exclure la torsion testiculaire | |||
*si la douleur est sévère et incontrôlable par les analgésiques | |||
*si la douleur est prolongée ou récurrente. | |||
= | En cas de doute raisonnable sur le diagnostic, une exploration scrotale doit avoir lieu pour exclure définitivement la torsion testiculaire. Si la chirurgie confirme qu'il s'agit d'une torsion d'un annexe testiculaire, il n'est pas recommandé d'explorer le côté opposé comme cela est généralement fait pour les torsions testiculaires. <ref name=":0" /> | ||
==Complications== | |||
L'un des défis dans le diagnostic de la torsion d'un appendice testiculaire est de ne pas manquer une torsion testiculaire, car un délai dans la prise en charge pourrait entraîner la perte d'un testicule<ref name=":0" />. | |||
Il n'y a pas de complication de la torsion de l'appendice testiculaire par ailleurs. | |||
==Évolution== | |||
Le pronostic est bon pour la torsion des annexes testiculaires, car ils sont tous deux des vestiges sans fonction connue. La douleur et l'inflammation associées à leur torsion sont spontanément résolutives et la maladie disparaît généralement en une semaine sans intervention chirurgicale<ref name=":0" />. | |||
==Prévention== | |||
Cette maladie ne peut être prévenue. | |||
==Notes== | |||
<references group="note" /> | |||
==Références== | |||
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Dernière version du 11 novembre 2021 à 00:38
Maladie | |||
Échographie d'une torsion de l'appendice testiculaire | |||
Caractéristiques | |||
---|---|---|---|
Signes | Réflexe crémastérien préservé, Signe du point bleu, Érythème scrotal, Oedème scrotal, Examen abdominal normal, Signes vitaux normaux, Douleur à la palpation du pôle supérieur du testicule, Scrotum normal, Masse épididymaire | ||
Symptômes |
Douleur testiculaire aiguë, Douleur testiculaire subite, Douleur au pôle supérieur du testicule, Douleur testiculaire | ||
Diagnostic différentiel |
Épididymite aiguë, Orchite, Hernie inguinale incarcérée, Contusion scrotale, Rupture testiculaire, Cancer testiculaire, Torsion testiculaire, Pyocèle | ||
Informations | |||
Terme anglais | Testicular appendage torsion, Torsion of the Appendix Testis | ||
Wikidata ID | Q90975575 | ||
Spécialités | Urologie, Médecine d'urgence, Pédiatrie | ||
|
La torsion des annexes testiculaires est la cause la plus fréquente de douleur scrotale aiguë chez les enfants prépubères et serait même la cause la plus fréquente d'orchalgie pédiatrique[1].
Anatomie
Il existe deux annexes testiculaires qui peuvent se tordre et devenir symptomatiques : l'appendice testiculaire et l'appendice épididymaire[2].
L'appendice testiculaire, parfois appelé hydatide de Morgagni, est présent sur 76% à 83% des testicules[3]. Il est situé sur le pôle supérieur du testicule (entre le testicule et l'épididyme). C'est l'appendice du testicule le plus susceptible à la torsion[2]. Il constitue un vestige du canal mullérien et est l'homologue à l'extrémité fimbriée de la trompe de Fallope chez la femme[2][3].
Quant à l'appendice épididymaire, celui-ci est présent sur seulement 22% à 28% des testicules[3]. Lorsque présent, il se situe le long de la tête de l'épididyme et est parfois considéré comme un canal épididymaire efférent détaché[2]. Il constitue un vestige du canal de Wolff (mésonéphrique)[3].
En raison de leur absence de fonction connue et de leur potentiel de torsion, les appendices testiculaires et épididymaux sont généralement retirés s'ils sont rencontrés lors d'une exploration scrotale élective à d'autres fins[2].
Épidémiologie
La torsion d'un appendice testiculaire survient principalement entre l'âge de 7 et 12 ans, bien qu'elle puisse survenir à tout âge. Environ 50% des garçons présentant une douleur scrotale aiguë souffrent d'une torsion d'un appendice testiculaire, alors que 35% présentent plutôt une épididymite et seulement 16% une torsion testiculaire[4][2].
Étiologies
Les deux annexes testiculaires sont généralement pédonculés, ce qui les prédispose à la torsion. Toutefois, la cause réelle de torsion demeure incertaine. Elle pourrait résulter d'un traumatisme testiculaire ou de la croissance testiculaire prépubère. Certains auteurs ont proposé une cause saisonnière où les températures froides de l'hiver conduiraient à plus d'épisodes de torsion du cordon spermatique (testiculaire) et de l'appendice testiculaire[5][6].
Présentation clinique
Facteurs de risque
Les facteurs de risques sont[2]:
- le jeune âge (7 et 12 ans)
- l'exposition au froid.
Questionnaire
La torsion d'un appendice testiculaire se présente classiquement par une douleur testiculaire aiguë avec les caractéristiques suivantes :
- une douleur subite similaire celle ressentie avec la torsion testiculaire
- une douleur souvent localisée au pôle supérieur du testicule ou de l'épididyme
- ne s'accompagnant généralement pas de symptôme urinaire ou de signes systémiques tels que la fièvre, les nausées ou les vomissements
- sans histoire de traumatisme.
Examen clinique
Initialement, l'examen physique est caractérisé par :
- des signes vitaux normaux
- un examen abdominal normal
- à l'examen testiculaire :
- une douleur à la palpation du pôle supérieur du testicule initialement (ou de l'épididyme) suivie d'une douleur testiculaire globale plus tardivement
- une masse épididymaire de petite taille dans la zone de sensibilité maximale
- un scrotum normal initialement, puis un oedème ou un érythème scrotal (après > 12h)
- un réflexe crémastérien préservé
- les testicules sont verticaux (et non horizontal) et bas
- le signe du point bleu (blue dot sign) sur la face supérieure du testicule, mieux observé en étirant la peau scrotale (présent seulement dans 20 % des cas)[7][note 1][8].
Examens paracliniques
Les examens paracliniques suivants peuvent être utiles :
- l'échographie doppler testiculaire démontrant[2] :
- un flot sanguin normal vers le testicule du côté affecté
- l'hyperperfusion de l'épididyme (contrairement à un appendice testiculaire normal qui montrerait peu ou pas de flux vasculaire)[9][10]
- un appendice testiculaire torsadé (par opposition à un appendice testiculaire normal, un appendice testiculaire torsadé aura une taille > 5,6 mm, lorsque visible) pouvant être hypoéchogène ovoïde (24 premières heures) ou hyperéchogène/hétérogène (après 24 heures)[11]
- l'analyse et culture d'urine lorsque des symptômes mictionnels sont présents (ils sont habituellement normaux dans la torsion de l'appendice testiculaire).
L'échographie doppler demeure la modalité d'imagerie de choix pour l'évaluation du scrotum aigu dans tous les groupes d'âge. Toutefois, l'échographie d'une torsion de l'appendice testiculaire peut ressembler à un pyocèle, d'où l'importance du questionnaire et de l'examen clinique[12].
Approche clinique
La torsion de l'appendice testiculaire se différencie d'autres maladies par sa présentation clinique. Le tableau suivant démontre les éléments distinctifs qui peuvent faire pencher le clinicien vers un diagnostic alternatif.
Torsion testiculaire | Épididymite |
---|---|
|
|
Diagnostic
La torsion des appendices testiculaires demeure un diagnostic clinique. Par contre, en raison de la variabilité de la présentation, cette condition est souvent mal diagnostiquée : 45% des médecins généralistes posent un diagnostic initial incorrect[14]. L'imagerie par échographie est donc recommandée dans tous les cas de douleurs scrotales aiguës. De plus, le scrotum aigu doit être considéré comme une urgence chirurgicale jusqu'à ce qu'une torsion testiculaire soit exclue en raison de la perte catastrophique potentielle d'un testicule[2].
Diagnostic différentiel
Chez un patient présentant une douleur scrotale aiguë, le différentiel comprend les éléments suivants :
- la torsion testiculaire
- l'épididymite
- l'orchite
- le pyocèle
- le cancer testiculaire
- le traumatisme (contusion scrotale, rupture testiculaire)
- l'hernie inguinale incarcérée.
Traitement
La torsion d'un annexe testiculaire est généralement une condition auto-résolutive et la plupart des cas un traitement de support suffit, comprenant [2]:
- le repos
- l'élévation du scrotum
- la glace
- des anti-inflammatoires non stéroïdiens
- des analgésiques.
L'inflammation et la douleur disparaissent généralement en moins d'une semaine[2].
La chirurgie est rarement indiquée pour une torsion d'un annexe testiculaire. Une exploration scrotale ne doit être réalisée que :
- s'il est difficile d'exclure la torsion testiculaire
- si la douleur est sévère et incontrôlable par les analgésiques
- si la douleur est prolongée ou récurrente.
En cas de doute raisonnable sur le diagnostic, une exploration scrotale doit avoir lieu pour exclure définitivement la torsion testiculaire. Si la chirurgie confirme qu'il s'agit d'une torsion d'un annexe testiculaire, il n'est pas recommandé d'explorer le côté opposé comme cela est généralement fait pour les torsions testiculaires. [2]
Complications
L'un des défis dans le diagnostic de la torsion d'un appendice testiculaire est de ne pas manquer une torsion testiculaire, car un délai dans la prise en charge pourrait entraîner la perte d'un testicule[2].
Il n'y a pas de complication de la torsion de l'appendice testiculaire par ailleurs.
Évolution
Le pronostic est bon pour la torsion des annexes testiculaires, car ils sont tous deux des vestiges sans fonction connue. La douleur et l'inflammation associées à leur torsion sont spontanément résolutives et la maladie disparaît généralement en une semaine sans intervention chirurgicale[2].
Prévention
Cette maladie ne peut être prévenue.
Notes
- ↑ L'utilité clinique de ce signe est remis en question.
Références
- Cette page a été modifiée ou créée le 2020/11/07 à partir de Appendix Testes Torsion (StatPearls / Appendix Testes Torsion (2020/07/01)), écrite par les contributeurs de StatPearls et partagée sous la licence CC-BY 4.0 international (jusqu'au 2022-12-08). Le contenu original est disponible à https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31550101 (livre).
- ↑ Imran Mushtaq, Mary Fung et Martin J. Glasson, « Retrospective review of paediatric patients with acute scrotum », ANZ journal of surgery, vol. 73, no 1-2, , p. 55–58 (ISSN 1445-1433, PMID 12534742, DOI 10.1046/j.1445-2197.2003.02612.x, lire en ligne)
- ↑ 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 et 2,13 A. J. Pomajzl et Stephen W. Leslie, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31550101, lire en ligne)
- ↑ 3,0 3,1 3,2 et 3,3 Monika Jacob et Klaus Barteczko, « Contribution to the origin and development of the appendices of the testis and epididymis in humans », Anatomy and Embryology, vol. 209, no 4, , p. 287–302 (ISSN 0340-2061, PMID 15668777, DOI 10.1007/s00429-004-0445-7, lire en ligne)
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- ↑ Naoyuki Fujita, Mitsuhiro Tambo, Takatsugu Okegawa et Eiji Higashihara, « Distinguishing testicular torsion from torsion of the appendix testis by clinical features and signs in patients with acute scrotum », Research and Reports in Urology, vol. 9, , p. 169–174 (ISSN 2253-2447, PMID 28920055, Central PMCID 5587186, DOI 10.2147/RRU.S140361, lire en ligne)
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