« Retard pubertaire (approche clinique) » : différence entre les versions
(→Examen clinique : ajout contenu) |
(Création complétée) |
||
Ligne 44 : | Ligne 44 : | ||
[[File: Hypothalamus pituitary testicles axis.png | thumb | Axe hypothalamo-hypophyso-testiculaire et les hormones produites par chaque partie de l'axe. Les signes + indiquent que l'organe est stimulé par les hormones libérées par l'organe précédent de la chaîne.]] | [[File: Hypothalamus pituitary testicles axis.png | thumb | Axe hypothalamo-hypophyso-testiculaire et les hormones produites par chaque partie de l'axe. Les signes + indiquent que l'organe est stimulé par les hormones libérées par l'organe précédent de la chaîne.]] | ||
* Globalement, une atteinte à un quelconque niveau de l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique entraînera un retard pubertaire. | * Globalement, une atteinte à un quelconque niveau de l'[[Axe hypothalamo-hypophyso-gonadique|axe hypothalamo-hypophyso-gonadique]] entraînera un retard pubertaire. | ||
== Histoire == | == Histoire == | ||
Ligne 83 : | Ligne 83 : | ||
*{{Examen clinique | nom = Examen neurologique|indication=}}: déficit neurologique focal indiquant une étiologie intracrânienne | *{{Examen clinique | nom = Examen neurologique|indication=}}: déficit neurologique focal indiquant une étiologie intracrânienne | ||
== Drapeaux rouges == | == Drapeaux rouges == | ||
Cause intracrânienne | |||
{{ | *{{Drapeau rouge|nom=Diplopie}}, {{Drapeau rouge|nom=céphalée positionnelle}}, {{Drapeau rouge|nom=trouble de la démarche}}, {{Drapeau rouge|nom=nausées}} (signes d'[[HTIC]]) | ||
{| | *{{Drapeau rouge|nom=Symptômes neurologies focaux}} | ||
* | |||
== Investigation == | == Investigation == | ||
*{{Investigation | nom = FSC | indication = }} | |||
{{ | *{{Investigation | nom = Âge osseux | indication = }} dans tous les cas: sera probablement diminué | ||
{| | *{{Investigation | nom = Bilan des hormones sexuelles | indication = Indication}} (LH, FSH, testostérone, oestradiol) | ||
**une LH et FSH augmentés évoquent une cause périphérique | |||
**une LH et FSH basse évoquent une cause centrale | |||
*{{Investigation |nom=Test de stimulation aux agonistes de la GnRH|indication=}}: permet de vérifier l'intégrité de l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique | |||
*{{Étiologie|nom=Karyotype}} | |||
*{{Étiologie|nom=Bilan thyroïdien}} | |||
*{{Étiologie|nom=Échographie pelvienne}}: mettre en évidence une cryptorchidie ou une [[Agénésie müllérienne|agénésie müllérienne]]<ref name=":1" /> | |||
*{{Étiologie|nom=IRM cérébral}} si une cause liée au SNC est suspectée[[File: Delayed Puberty.png | thumb | Algorithme diagnostique|alt=|centré|800x800px]] | |||
| | |||
| | |||
| | |||
| | |||
| | |||
| | |||
| | |||
| | |||
| | |||
| | |||
== Prise en charge == | == Prise en charge == | ||
* Retard pubertaire constitutionnel | |||
** Si très incapacitant ou génère de l’anxiété | |||
** ~ 14 ans | |||
** ♂ : Énanthate de testostérone 50 mg IM q 1 mois x 12 mois | |||
** ♀ : Oestradiol micronisé 0,25 mg PO DIE ou transdermique | |||
** Si absence de réponse (déclenchement pubertaire à 12-18 mois), suspecter hypogonadisme hypogonadotrope | |||
** Taille finale souvent inférieure à celle prédite (avec ou sans traitement) | |||
* Retard pubertaire pathologique | |||
** Référence en pédiatrie / endocrinologie pédiatrique | |||
** Identifier et traiter la cause | |||
*** Tumeurs hypophysaire non-prolactinome > 1 cm → [[Résection transphénoïdale|résection transphénoïdale]] | |||
*** Anorexie mentale → référence en pédopsychiatrie, réalimentation | |||
*** Athlètes → réduire la fréquence des entraînements, prise de poids | |||
*** Syndromes d’insensibilités aux androgènes → résection des gonades après la puberté | |||
* Remplacement hormonal : | |||
** ♂ : Testostérone 50 mg IM q 1 mois, ↑ au 6-12 mois selon la croissance osseuse et le développement pubertaire | |||
*** Dose adulte de remplacement : 200-300 mg IM q 1 mois | |||
** ♀ : 17β-oestradiol 0,25 mg PO DIE ou transdermique, ↑ au 6-12 mois selon âge osseux, développement pubertaire | |||
*** OU 0,1625-0,325mg oestrogènes équins avec ↑ au 6-12 mois selon mêmes paramètres ad 0,625-1,25 mg | |||
*** Lorsque Tanner 4 atteint (seins), on peut changer pour des contraceptifs oraux combinés | |||
* Discuter du pronostic de fertilité avec les patients et patientes selon leur condition | |||
== Complications == | == Complications == | ||
* {{Complication | nom = Petite taille adulte}} | |||
* {{Complication | nom = Immaturité sexuelle}} | |||
* {{Complication | nom = | * {{Complication | nom = Détresse psychologique}} | ||
* {{Complication | nom = | |||
* | |||
{{ | |||
{{Sections sémantiques/Situation clinique}} | {{Sections sémantiques/Situation clinique}} | ||
== Références == | == Références == | ||
<references /> | <references /> | ||
Version du 27 mars 2020 à 01:44
Approche clinique | |
Caractéristiques | |
---|---|
Examens paracliniques | TDM, Âge osseux, Test de stimulation aux agonistes de la GnRH, Vitesse de sédimentation, Bilan des hormones sexuelles, FSC |
Drapeaux rouges |
Trouble de la démarche, Nausées, Diplopie (symptôme), Céphalée positionnelle, Symptômes neurologiques focaux |
Informations | |
Wikidata ID | Q1516012 |
Spécialités | Pédiatrie, endocrinologie |
|
Développement pubertaire anormal (93-1)
Le retard pubertaire est lorsqu'une personne n'a pas ou a un développement incomplet de ses caractéristiques sexuelles secondaires spécifiques après l'âge habituel de puberté.[1] Les filles sont considérées comme ayant un retard pubertaire si elles n'ont pas de développement mammaire à l'âge de 13 ans ou si elles n'ont pas de ménarche à 16 ans. [1][2] Les garçons sont considérés comme ayant un retard pubertaire s'il n'y pas eu augmentation de la taille des testicules à l'âge de 14 ans.[2]
Épidémiologie
- Le retard pubertaire touche environ 2% des adolescents.[3][4]
- La retard pubertaire est plus fréquent chez les garçons.[2]
- L'âge de début de la puberté chez les filles dépend fortement de leur origine raciale, les filles noires et hispaniques ont généralement une puberté plus précoce que les caucasiennes.[5]
Étiologies
Le retard pubertaire est divisé en causes centrales et causes périphériques.
Centrales
- retard pubertaire constitutionnel: cause la plus courante de retard de la puberté chez les filles[1][6] (30%) [5] et plus encore chez les garçons[2] (65%).[7]
- prolactinome et tumeurs hypothalamiques[8]: écoulement mammaire, céphalées, troubles visuels et autres déficits hormonaux
- malnutrition et anorexie nerveuse[9][10]
- surentraînement physique[11]
- syndrome de Kallmann[2]
- maladie chronique[12]
Périphériques
- insuffisance gonadique primaire (hypogonadisme hypergonadotrope)[5]
- cryptorchidie non traitée[9]
- syndrome de Tuner[13]
- syndrome d'insensibilité aux androgènes
Physiopathologie
- Globalement, une atteinte à un quelconque niveau de l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique entraînera un retard pubertaire.
Histoire
Les antécédents médicaux, chirurgicaux, familiaux, néonataux et médicamenteux seront questionnés en détails, notamment:
- L'âge de début de la puberté des parents
- Les antécédents médicaux des parents
- Les infections contractées dans la vie du patient
- Les traumas crâniens, l'anosmie (syndrome de Kallmann)
- Les habitudes de vie (entraînement) et alimentaires
Deuxièmement, le clinicien devra évaluer s'il y a réellement retard pubertaire, ces informations seront confirmées lors de l'examen physique
- Chez les filles:
- Le premier signe est la thélarche
- La pubarche survient ensuite avec une odeur axillaire
- La ménarche surviendra tardivement, typiquement 2-3 ans après la thélarche
- La poussée de croissance apparaît tôt dans la puberté
- Chez les garçons
- La gonadarche surviendra en premier
- Suivra l'augmentation en taille du pénis
- La poussée de croissance apparaît tardivement
Ensuite, le questionnaire se concentrera sur les aspects suivants afin d'éliminer une cause périphérique ou intra-crânienne:
- Les symptômes ou signes d'une atteinte neurologique (chutes, incontinences, faiblesse, plaintes visuelles, changements de personnalité etc.)
- Présence de syndromes
- Antécédents de traumas ou infections aux testicules
Examen clinique
- signes vitaux: une bradycardie profonde évoque un surentraînement, anorexie ou malnutrition
- apparence générale: petite taille, absence de caractéristiques sexuelles secondaires, lanugo, dysmoprhismes
- un physique très sportif évoque un surentraînement
- la maigreur (IMC < 18.5) évoque une anorexie ou malnutrition
- un physique particulier évoque une étiologie syndromique
- syndrome de Turner: cou palmé, mamelons espacés
- syndrome de Klinefelter: grande taille, petits testicules, gynécomastie[4]
- Chez les filles:
- examen des seins: le premier signe de production d'oestrogène est la thélarche, une galactorrhée évoque un prolactinome
- examen de la vulve: il ne devrait pas y avoir de pubarche
- Chez les garçons:
- examen de l'appareil génital masculin: la gonadarche est le principal signe d'un début de puberté centrale (>2.5cm ou >4ml à l'orchidomètre)
- La croissance, l'acné, la pilosité faciale et la changements à la voix sont tardifs
- examen neurologique: déficit neurologique focal indiquant une étiologie intracrânienne
Drapeaux rouges
Cause intracrânienne
- diplopie, céphalée positionnelle, trouble de la démarche, nausées (signes d'HTIC)
- symptômes neurologies focaux
Investigation
- FSC
- Âge osseux dans tous les cas: sera probablement diminué
- Bilan des hormones sexuelles (LH, FSH, testostérone, oestradiol)
- une LH et FSH augmentés évoquent une cause périphérique
- une LH et FSH basse évoquent une cause centrale
- Test de stimulation aux agonistes de la GnRH: permet de vérifier l'intégrité de l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique
- karyotype
- bilan thyroïdien
- Échographie pelvienne: mettre en évidence une cryptorchidie ou une agénésie müllérienne[2]
- IRM cérébral si une cause liée au SNC est suspectée
Prise en charge
- Retard pubertaire constitutionnel
- Si très incapacitant ou génère de l’anxiété
- ~ 14 ans
- ♂ : Énanthate de testostérone 50 mg IM q 1 mois x 12 mois
- ♀ : Oestradiol micronisé 0,25 mg PO DIE ou transdermique
- Si absence de réponse (déclenchement pubertaire à 12-18 mois), suspecter hypogonadisme hypogonadotrope
- Taille finale souvent inférieure à celle prédite (avec ou sans traitement)
- Retard pubertaire pathologique
- Référence en pédiatrie / endocrinologie pédiatrique
- Identifier et traiter la cause
- Tumeurs hypophysaire non-prolactinome > 1 cm → résection transphénoïdale
- Anorexie mentale → référence en pédopsychiatrie, réalimentation
- Athlètes → réduire la fréquence des entraînements, prise de poids
- Syndromes d’insensibilités aux androgènes → résection des gonades après la puberté
- Remplacement hormonal :
- ♂ : Testostérone 50 mg IM q 1 mois, ↑ au 6-12 mois selon la croissance osseuse et le développement pubertaire
- Dose adulte de remplacement : 200-300 mg IM q 1 mois
- ♀ : 17β-oestradiol 0,25 mg PO DIE ou transdermique, ↑ au 6-12 mois selon âge osseux, développement pubertaire
- OU 0,1625-0,325mg oestrogènes équins avec ↑ au 6-12 mois selon mêmes paramètres ad 0,625-1,25 mg
- Lorsque Tanner 4 atteint (seins), on peut changer pour des contraceptifs oraux combinés
- ♂ : Testostérone 50 mg IM q 1 mois, ↑ au 6-12 mois selon la croissance osseuse et le développement pubertaire
- Discuter du pronostic de fertilité avec les patients et patientes selon leur condition
Complications
Références
- ↑ 1,0 1,1 et 1,2 Barbara Hoffman, Williams Gynecology, McGraw-Hill Education, (ISBN 978-0-07-184908-1)
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Fred F Ferri, Ferri's clinical advisor 2019 : 5 books in 1, (ISBN 9780323550765, OCLC 1040695302)
- ↑ (en) « The Genetic Basis of Delayed Puberty », Neuroendocrinology, vol. 106, no 3, , p. 283–291 (PMID 28926843, DOI 10.1159/000481569)
- ↑ 4,0 et 4,1 « Disorders of Puberty: An Approach to Diagnosis and Management », American Family Physician, vol. 96, no 9, , p. 590–599 (PMID 29094880)
- ↑ 5,0 5,1 et 5,2 Marc A Fritz et Leon Speroff, Clinical Gynecologic Endocrinology and Infertility., Lippincott Williams & Wilkins, (ISBN 9781451189766, OCLC 885230917)
- ↑ Erreur de référence : Balise
<ref>
incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées:4
- ↑ (en-US) Dunkel L, Quinton R, « Transition in endocrinology: induction of puberty », European Journal of Endocrinology, vol. 170, no 6, , R229–39 (PMID 24836550, DOI 10.1530/EJE-13-0894)
- ↑ Obstetrics and gynaecology, St. Louis, Mosby, (ISBN 9780723434726), « Gynaecological endocrinology »
- ↑ 9,0 et 9,1 Melmed Schlomo, Williams textbook of endocrinology., Elsevier, (ISBN 978-0323341578, OCLC 995483654)
- ↑ « Elite athletes and pubertal delay », Minerva Pediatrica, vol. 69, no 5, , p. 415–426 (PMID 28745464, DOI 10.23736/S0026-4946.17.05044-7)
- ↑ « Endocrine disorders in adolescent and young female athletes: impact on growth, menstrual cycles, and bone mass acquisition », The Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, vol. 99, no 11, , p. 4037–50 (PMID 24601725, DOI 10.1210/jc.2013-3030)
- ↑ « Delayed puberty in girls with cystic fibrosis despite good clinical status », Pediatrics, vol. 99, no 1, , p. 29–34 (PMID 8989333, DOI 10.1542/peds.99.1.29)
- ↑ 13,0 et 13,1 (en) « Pathology or normal variant: what constitutes a delay in puberty? », Hormone Research in Paediatrics, vol. 82, no 4, , p. 213–21 (PMID 25011467, DOI 10.1159/000362600)