Muguet chez le nourrisson

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Muguet chez le nourrisson
Maladie

Muguet sur la langue
Caractéristiques
Signes Plaque
Symptômes
Anorexie , Asymptomatique , Dysgueusie , Sensation de brulûre dans la bouche, Saignements buccaux
Diagnostic différentiel
Stomatite aphteuse, Érythroplasie, Rougeole, Mucosite buccale, Brûlures thermiques, Leucoplasie orale chevelue, Candidose hyperplasique, Glossite rhomboïde médiane
Informations
Terme anglais Oropharyngeal candidiasis
Autres noms Candidose buccale
Wikidata ID Q2886899
SNOMED CT ID 746223006
Spécialités Pédiatrie, Médecine familiale

Le muguet est une infection de la cavité buccale causée par une levure de type Candida, le plus fréquemment par Candida albicans.[1]

Cette page concerne exclusivement le muguet chez le nourrisson. Pour le muguet chez l'enfant et l'adulte, voir Muguet.

Épidémiologie

Le muguet est plus prévalent chez les nouveaux-nés et les nourrissons[2][3]. L'incidence du muguet se situe entre 5% à 10% chez les nourrissons[4][5]. Cette infection est plus rare dans la première semaine de vie[3]. Elle est plus fréquente à l'âge de 1 mois à 6 mois[2]. Le muguet touche autant les hommes que les femmes[2].

Étiologies

La candidose oropharyngée est causée par une infection par une espèce de Candida. Environ 30 à 60 % des adultes et 45 à 65 % des nourrissons sont porteurs d'espèces de Candida dans leur cavité buccale. La plupart de ces espèces vivent dans la cavité buccale en tant que population commensale plutôt qu'en population pathologique.[2]

Les espèces de Candida responsables du muget sont[2][6]:

Physiopathologie

L'infection fongique menant au muguet se produit souvent lorsque l'immunité de l'hôte est perturbée[1]. Chez les patients sains, le système immunitaire du patient et la flore bactérienne normale inhibent la croissance du champignon. Un traitement par antibiotiques peut donc mener au muguet par l'ablation de la flore bactérienne saine au niveau de la bouche.[2] Les conditions immunosuppressives sont aussi responsables de la prolifération de la levure dans la bouche des patients touchés. Les espèces de Candida prospèrent dans les environnements humides. De ce fait, les femmes peuvent développer une candidose vaginale.[2] Les infections vaginales peuvent coloniser les nouveau-nés lors de leur passage dans le canal de naissance. Alternativement, les nouveau-nés et les nourrissons peuvent contracter la maladie par les seins colonisés de la mère lors de l'allaitement.[3]

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont[1][2][6] :

Questionnaire

Le muguet est généralement asymptomatique.[2][6]

Si des symptômes sont présents, ils peuvent être constitués de[2][7]:

Examen clinique

La détection du muguet se fait principalement à l'examen buccal de l'enfant. À l'inspection de la cavité buccale, on peut noter des plaque blanchâtre au niveau de l'intérieur des joues, des lèvres, du palais et de la langue.[1][2]

Candida albicans

Examens paracliniques

La candidose buccale repose sur un diagnostic clinique, les examens paracliniques ne sont donc pas nécessaires. Le diagnostic est posé après avoir trouvé les caractéristiques de la lésion typique, à l'exclusion d'autres conditions, et après avoir évalué la réponse de la lésion au traitement antifongique.[2]

Une évaluation plus approfondie est requise lorsqu'un diagnostic différentiel est recherché et pour les cas résistants au traitement antifongique.[8] Si des lésions visibles peuvent être identifiées, il est recommandé de prélever un échantillon avec un écouvillon microbien simple ou avec un tampon en mousse stérile. Pour identifier les levures Candida, cet échantillon peut être mis en culture sur une gélose de Sabouraud avec une coloration d'hydroxyde de potassium à 10 %[9]. Il est important de se rappeler que le Candida colonise normalement une grande proportion des individus et qu'une culture positive ne peut donc pas confirmer ou infirmer le diagnostique. [8]

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel du muguet est[2][1] :

Traitement

Pour le nourrisson, le traitement est le suivant[10]:

Si la mère allaite, il faut aussi la traiter, même si la mère ne montre aucun signe d'atteinte[2]:

  • le clotrimazole crème  1%  topique à appliquer sur les mamelons et les aréoles après chaque tétée x 14 jours[2][3]
  • si des symptômes sont présents au niveau des mamelons, un antifongique systémique est généralement ajouté au traitement topique, comme le fluconazole PO[2]
  • utiliser des compresses d'allaitement sans pellicule plastique[2][10][7].

Complications

Chez les nourrissons, il n'y a aucune complication associée au muguet autre que l'inconfort ou la douleur lors de l'alimentation.[2]

Évolution

Le pronostic de la candidose buccale est assez bon lorsqu'il reçoit un traitement approprié et efficace. Lorsque le muguet ne disparait pas, cela est généralement dû à une observance complexe du traitement par le patient (ou le parent) ou à l'incapacité de résoudre tout facteur sous-jacent ou prédisposant à l'infection.[11][2] Un traitement d'une durée de 2 semaines, avec la posologie habituelle de nystatine guérit 80% des nouveaux-nés[12][13].

Prévention

Pour prévenir le muguet chez les nourrissons, des mesures peuvent être prises par les parents[3][10][7]:

  • un bon nettoyage fréquent des objets qui entrent en contact avec la bouche de l'enfant, avec de l'eau savonneuse et en les faisant bouillir quelques minutes
  • l'achat de nouvelles tétines et sucettes lorsqu'elles deviennent collantes
  • l'utilisation de compresses d’allaitement ne contenant pas de pellicule plastique.

Références

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  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Arya N. R et Naureen B. Rafiq, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 32809459, lire en ligne)
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 2,16 2,17 2,18 et 2,19 Michael Taylor, Melina Brizuela et Avais Raja, StatPearls, StatPearls Publishing, (PMID 31424866, lire en ligne)
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 (en) Canadian Paediatric Society, « Antifungal agents for common outpatient paediatric infections | Canadian Paediatric Society », sur cps.ca (consulté le 17 juin 2023)
  4. (en) Karina M. Butler et Carol J. Baker, « Candida: An Increasingly Important Pathogen in the Nursery », Pediatric Clinics of North America, vol. 35, no 3,‎ , p. 543–563 (DOI 10.1016/S0031-3955(16)36471-9, lire en ligne)
  5. J. E. Baley, R. M. Kliegman, B. Boxerbaum et A. A. Fanaroff, « Fungal colonization in the very low birth weight infant », Pediatrics, vol. 78, no 2,‎ , p. 225–232 (ISSN 0031-4005, PMID 3526268, lire en ligne)
  6. 6,0 6,1 et 6,2 John W. Hellstein et Cindy L. Marek, « Candidiasis: Red and White Manifestations in the Oral Cavity », Head and Neck Pathology, vol. 13, no 1,‎ , p. 25–32 (ISSN 1936-0568, PMID 30693459, Central PMCID 6405794, DOI 10.1007/s12105-019-01004-6, lire en ligne)
  7. 7,0 7,1 7,2 7,3 et 7,4 « Ordonnances collectives - Maskinongé », sur CIUSSS MCQ (consulté le 15 juillet 2023)
  8. 8,0 et 8,1 L. Coronado-Castellote et Y. Jimenez-Soriano, « Clinical and microbiological diagnosis of oral candidiasis », Journal of Clinical and Experimental Dentistry,‎ , e279–86 (PMID 24455095, Central PMCID PMC3892259, DOI 10.4317/jced.51242, lire en ligne)
  9. « Candida (genre) », Wikipédia,‎ (lire en ligne)
  10. 10,0 10,1 et 10,2 « Le muguet », sur soinsdenosenfants.cps.ca (consulté le 9 juillet 2023)
  11. Scott W. Mueller, Sonya K. Kedzior, Matthew A. Miller et Paul M. Reynolds, « An overview of current and emerging antifungal pharmacotherapy for invasive fungal infections », Expert Opinion on Pharmacotherapy, vol. 22, no 10,‎ , p. 1355–1371 (ISSN 1744-7666, PMID 33878996, DOI 10.1080/14656566.2021.1892075, lire en ligne)
  12. (en) Peter G. Pappas, Carol A. Kauffman, David R. Andes et Cornelius J. Clancy, « Clinical Practice Guideline for the Management of Candidiasis: 2016 Update by the Infectious Diseases Society of America », Clinical Infectious Diseases, vol. 62, no 4,‎ , e1–e50 (ISSN 1537-6591 et 1058-4838, PMID 26679628, Central PMCID PMC4725385, DOI 10.1093/cid/civ933, lire en ligne)
  13. (en) J. M. Boon, H. N. Lafeber, A. H. 't Mannetje et A. H. F. Olphen, « Comparison of Ketoconazole Suspension and Nystatin in the Treatment of Newborns and Infants with Oral Candidosis: Vergleich von Ketoconazol-Suspension und Nystatin in der Behandlung der oralen Candidose bei Neugeborenen und Kleinkindern », Mycoses, vol. 32, no 6,‎ , p. 312–315 (DOI 10.1111/j.1439-0507.1989.tb02250.x, lire en ligne)
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