Hypothyroïdie subclinique
Maladie | |||
Caractéristiques | |||
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Signes | Aucun signe clinique | ||
Symptômes |
Asymptomatique | ||
Diagnostic différentiel |
Hypothyroïdie, Insuffisance surrénalienne, Âge avancé, Obésité, Euthyroid sick syndrome, Anticorps hétérophiles, MacroTSH | ||
Informations | |||
Terme anglais | Subclinical hypothyroidism | ||
Autres noms | Hypothyroïdie silencieuse | ||
SNOMED CT ID | 54823002 | ||
Spécialité | Endocrinologie | ||
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L'hypothyroïdie subclinique est définie comme une TSH élevée (> 4 mU/L) en présence de niveaux de T4 normaux[1] (10.3 - 35 pmol/L) et en l'absence de symptômes d'hypothyroïdie[2].
Épidémiologie
Environs 0,3 à 0,4% de la population provenant de pays ayant suffisamment d'iode, souffrirait d'hypothyroïdie manifeste. Un plus grand pourcentage, 4,3 à 8,5 %, souffrirait d'hypothyroïdie subclinique. Parmi ces personnes, 80 % ont un taux de TSH inférieur à la barre des 10 mUI/l[3].
Physiopathologie
Dans l'hypothyroïdie subclinique, en raison de l'inflammation ou d'autres maladies intrinsèques à la thyroïde, les niveaux de T4 ne sont pas adéquatement ajustés par l'augmentation de TSH, entraînant son augmentation chronique.[1]
Étiologies
Les étiologies se divisent comme suit[1]:
- la thyroïdite d'Hashimoto (principale cause)
- suivant une thyroïdectomie partielle
- suivant une thérapie à l'iode radioactif ou de la radiothérapie du cou
- suivant un épisode de thyroïdite granulomateuse
- causées par des maladies infiltratives comme la thyroïdite de Riedel ou l'amyloïdose
- causées des médicaments: lithium, amiodarone (et autre agents contenant de l'iode), etc.[note 1]
Présentation clinique
Questionnaire
L'hypothyroïdie subclinique est asymptomatique[1][2].
Lorsque les niveaux de TSH > 10 mU/L, certaines études remarquent la présence de symptômes de l'hypothyroïdie[1].
Examen clinique
Il n'y a aucun signe clinique[2].
Examens paracliniques
L'hypothyroïdie subclinique est diagnostiquée avec[2]:
- une TSH élevée (> 4 mU/L)[note 2]
- une T4 normale (10.3 - 35 pmol/L)
- l'absence de symptômes d'hypothyroïdie.
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel est [1]:
- l'hypothyroïdie classique
- une hypothyroïdie sous-traitée
- l'euthyroid sick syndrome
- durant la phase de récupération des thyroïdites
- une élévation des niveaux de TSH qui ne sont pas en lien avec la fonction thyroïdienne:
- l'âge avancé
- l'obésité (surtout avec un IMC > 40)
- des anticorps hétérophiles ou une macroTSH
- une insuffisance surrénalienne non traitée.
Traitement
Le traitement se fait comme suit:
- Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs recommande aucun traitement à moins de symptômes ou de grossesse[4].
- En grossesse, le traitement ne diminue pas les complications[5].
- Certains auteurs recommandent de traiter si[1][6]:
- la TSH > 10 mU/L
- en cas d'anticorps anti-TPO positifs, d'augmentation des niveaux de TSH au suivi, de goitre, en grossesse active ou lorsqu'il y a infertilité[7].
- Pour les détails du traitement, voir Hypothyroïdie#Traitement.
Suivi
Un suivi par TSH sériée est indiqué lorsque le diagnostic est posé[1].
Complications
La seule complication avérée est hypothyroïdie avec un taux d'incidence de 2-6% / an[note 3][2]:
- Les femmes, les patients avec une TSH > 10 mU/L et ceux avec des taux d'anti-TPO élevés sont plus à risque de progression[1].
- Certains auteurs mentionnent un risque accru de défaillance cardiaque, de MCAS ou de troubles cognitifs légers[1], mais il n'y a pas consensus et le traitement ne semble pas avoir d'effet sur ces complications[2].
Évolution
Le taux de progression vers une hypothyroïdie est de 2-6% / an[note 3]. 40% des patients reviennent à l'euthyroïdie en 2,5 ans[2]. Les patients avec des taux d'anti-TPO élevés sont plus à risque de progression[1].
Prévention
Il n'existe pas de preuves en support du dépistage de l'hypothyroïdie subclinique[2].
Le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs ne recommande pas le dépistage en l'absence de symptômes et de grossesse et le traitement[4].
Notes
Références
- ↑ 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 et 1,12 (en) Bernadette Biondi, Anne R. Cappola et David S. Cooper, « Subclinical Hypothyroidism: A Review », JAMA, vol. 322, no 2, , p. 153 (ISSN 0098-7484, DOI 10.1001/jama.2019.9052, lire en ligne)
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 et 2,7 G. Michael Allan, Michelle P. Morros et Jennifer Young, « Hypothyroïdie subclinique et dépistage par dosage de la TSH », Le médecin de famille canadien, vol. 66, no 3, , p. 189–190 (ISSN 0008-350X et 1715-5258, PMID 32165467, lire en ligne)
- ↑ Vahab Fatourechi, « Subclinical hypothyroidism: an update for primary care physicians », Mayo Clinic Proceedings, vol. 84, no 1, , p. 65–71 (ISSN 1942-5546, PMID 19121255, Central PMCID 2664572, DOI 10.1016/S0025-6196(11)60809-4, lire en ligne)
- ↑ 4,0 et 4,1 (en) Richard Birtwhistle, Kate Morissette, James A. Dickinson et Donna L. Reynolds, « Recommendation on screening adults for asymptomatic thyroid dysfunction in primary care », CMAJ, vol. 191, no 46, , E1274–E1280 (ISSN 0820-3946 et 1488-2329, PMID 31740537, Central PMCID PMC6861143, DOI 10.1503/cmaj.190395, lire en ligne)
- ↑ Mémo périnatalité - Hypothyroïdie,
- ↑ « Troubles de la thyroïde », sur lanthiermed.com (consulté le 30 juillet 2022)
- ↑ Erik K. Alexander, Elizabeth N. Pearce, Gregory A. Brent et Rosalind S. Brown, « 2017 Guidelines of the American Thyroid Association for the Diagnosis and Management of Thyroid Disease During Pregnancy and the Postpartum », Thyroid, vol. 27, no 3, , p. 315–389 (ISSN 1050-7256, DOI 10.1089/thy.2016.0457, lire en ligne)