« Encéphalomyélite myalgique (programme d'exercices) » : différence entre les versions

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Encore à ce jour, il n’existe pas de test spécifique permettant le diagnostic de la maladie. Pour en faire le diagnostic différentiel, le patient pour lequel on soupçonne l’EM/SFC doit présenter divers critères tels que : la fatigue/malaise post-effort, des troubles cognitifs et des symptômes de dysfonctionnement du système nerveux autonome avec une atteinte au niveau endocrinien ou immunologique<ref name=":1">Bested, A. C., & Marshall, L. M. (2015). Review of Myalgic Encephalomyelitis/Chronic Fatigue Syndrome: an evidence-based approach to diagnosis and management by clinicians. ''Reviews on environmental health'', ''30''(4), 223-249.</ref>.   
Encore à ce jour, il n’existe pas de test spécifique permettant le diagnostic de la maladie. Pour en faire le diagnostic différentiel, le patient pour lequel on soupçonne l’EM/SFC doit présenter divers critères tels que : la fatigue/malaise post-effort, des troubles cognitifs et des symptômes de dysfonctionnement du système nerveux autonome avec une atteinte au niveau endocrinien ou immunologique<ref name=":1">Bested, A. C., & Marshall, L. M. (2015). Review of Myalgic Encephalomyelitis/Chronic Fatigue Syndrome: an evidence-based approach to diagnosis and management by clinicians. ''Reviews on environmental health'', ''30''(4), 223-249.</ref>.   


L’arrivée de la maladie est généralement soudaine et peut apparaître suite à une infection. On peut la retrouver chez des groupes d’individus de tous les âges et de toutes les origines ethniques. On constate tout de même une prévalence augmentée que les femmes, qui constituent 70% des personnes atteintes de la maladie<ref name=":1" />. L’OIM estime dans son rapport le nombre d’Américains souffrant de cette maladie s’élèverait à 2,5 millions et ce, malgré le fait qu’environ 90% des personnes qui en sont atteintes ne seraient pas bien diagnostiqué<ref>https://www.cdc.gov/me-cfs/about/index.html</ref>.
L’arrivée de la maladie est généralement soudaine et peut apparaître suite à une infection. On peut la retrouver chez des groupes d’individus de tous les âges et de toutes les origines ethniques. On constate tout de même une prévalence augmentée chez les femmes, qui constituent 70% des personnes atteintes de la maladie<ref name=":1" />. L’OIM estime dans son rapport que le nombre d’Américains souffrant de cette maladie s’élèverait à 2,5 millions et ce, malgré le fait qu’environ 90% des personnes qui en sont atteintes ne seraient pas bien diagnostiqué<ref>https://www.cdc.gov/me-cfs/about/index.html</ref>.


L’EM entraîne plusieurs comorbidités chez les personnes qui en sont atteintes, ce qui réduit la tolérance à l’effort de ces individus et les limites dans leur pratique d’AP quotidienne. L’instauration d’une pratique d’AP régulière progressive de manière à limiter les exacerbations de symptômes serait primordiale au maintien de leur qualité de vie et de leur bien-être.   
L’EM entraîne plusieurs comorbidités chez les personnes qui en sont atteintes, ce qui réduit la tolérance à l’effort de ces individus et les limites dans leur pratique d’AP quotidienne. L’instauration d’une pratique d’AP régulière progressive de manière à limiter les exacerbations de symptômes serait primordiale au maintien de leur qualité de vie et de leur bien-être.   
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== Contre-indications ==
== Contre-indications ==
=== Absolues ===
=== Absolues ===
Dans la littérature actuelle, il n’existe pas de contre-indication absolue spécifique à la maladie d’EM/SFC en lien avec la pratique d’exercice. Cependant, étant donné l’atteinte systémique potentiellement présente chez les personnes atteintes de la maladie, il n’est pas rare d’observer des altérations de la capacité cardiaque pouvant influencer sur leur capacité/tolérance à l’effort STOP<ref group="note ">POTS est un anglicisme qui signifie Syndrome de Tachycardie Orthostatic Posturale. </ref>, hypotension, VO2 abaissé<ref group="note">VO2 signifie la consommation en oxygène du corps. Lorsque celui-ci est considéré abaissé, c'est qu'il n'atteint pas le pourcentage prédit pour l'individu en question.</ref>)<ref name=":3">Davenport, T. E., Lehnen, M., Stevens, S. R., VanNess, J. M., Stevens, J., & Snell, C. R. (2019). Chronotropic Intolerance: An Overlooked Determinant of Symptoms and Activity Limitation in Myalgic Encephalomyelitis/Chronic Fatigue Syndrome?. Frontiers in pediatrics</ref>. Il est donc préférable de prendre en considération les contre-indications absolues relatives aux populations atteintes de maladie cardiaque : angine instable, ischémie de repos, infarctus du myocarde récent (moins de 2 jour), arythmie cardiaque non contrôlé, endocardite aigu, sténose aortique sévère symptomatique, insuffisance cardiaque non contrôlé, thrombose veineuse aigüe, embolie pulmonaire aigu, myocardite/péricardite aigu ou incapacité fonctionnelle qui compromettrait la sécurité de l’entraînement <ref name=":0" />.
Dans la littérature actuelle, il n’existe pas de contre-indication absolue spécifique à la maladie d’EM/SFC en lien avec la pratique d’exercice. Cependant, étant donné l’atteinte systémique potentiellement présente chez les personnes atteintes de la maladie, il n’est pas rare d’observer des altérations de la capacité cardiaque pouvant influencer la capacité/tolérance à l’effort (STOP<ref group="note ">POTS est un anglicisme qui signifie Syndrome de Tachycardie Orthostatic Posturale. </ref>, hypotension, VO2 abaissé<ref group="note">VO2 signifie la consommation en oxygène du corps. Lorsque celui-ci est considéré abaissé, c'est qu'il n'atteint pas le pourcentage prédit pour l'individu en question.</ref>)<ref name=":3">Davenport, T. E., Lehnen, M., Stevens, S. R., VanNess, J. M., Stevens, J., & Snell, C. R. (2019). Chronotropic Intolerance: An Overlooked Determinant of Symptoms and Activity Limitation in Myalgic Encephalomyelitis/Chronic Fatigue Syndrome?. Frontiers in pediatrics</ref>. Il est donc préférable de prendre en considération les mêmes contre-indications absolues utilisées pour la population atteinte de maladie cardiaque. C'est-à-dire : angine instable, ischémie de repos, infarctus du myocarde récent (moins de 2 jour), arythmie cardiaque non contrôlé, endocardite aigu, sténose aortique sévère symptomatique, insuffisance cardiaque non contrôlé, thrombose veineuse aigüe, embolie pulmonaire aigu, myocardite/péricardite aigu ou incapacité fonctionnelle qui compromettrait la sécurité de l’entraînement <ref name=":0" />.


=== Relatives===
=== Relatives===
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''Effets secondaire de la médication''  
''Effets secondaire de la médication''  


* Les patients atteints de la maladie ont généralement un grand nombre de médicaments prescrits afin d’équilibrer leur état de santé générale. Pour assurer une individualisation de la prescription de manière sécuritaire, il faut prendre en considération l'ensemble du tableau médicamenteux du patient et l’influence qu’ils peuvent avoir sur la capacité d’entraînement de ceux-ci <ref name=":1" />.
* Les patients atteints de la maladie ont généralement un grand nombre de médicaments prescrits afin d’équilibrer leur état de santé générale. Pour assurer une individualisation de la prescription d'exercice de manière sécuritaire, il faut prendre en considération l'ensemble du tableau médicamenteux du patient et l’influence qu’ils peuvent avoir sur la capacité d’entraînement de ceux-ci <ref name=":1" />.


''Aggravation des symptômes''  
''Aggravation des symptômes''  
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''Les contre-indications relatives associées à la maladie cardiaque'' <ref name=":0" />
''Les contre-indications relatives associées à la maladie cardiaque'' <ref name=":0" />


* Sténose coronaire gauche obstructive connue, sténose aortique sévère à modérée asymptomatique, tachyarythmies ventriculaires non contrôlée, bloc de branche complète ou partielle, AVC ou angine récente, hypertension artérielle (HTA) sévère de repos (systolique > 200mmHg ou diastolique > 110 mmHg) ou anomalies sanguines non contrôlées (électrolytes, hémoglobine, hormone thyroidienne).  
* En fonction des points mentionnée plus haut Il est préférable de prendre en considération les mêmes contre-indications relatives utilisées pour la population atteinte de maladie cardiaque. C'est-à-dire : sténose coronaire gauche obstructive connue, sténose aortique sévère à modérée asymptomatique, tachyarythmies ventriculaires non contrôlée, bloc de branche complète ou partielle, AVC ou angine récente, hypertension artérielle (HTA) sévère de repos (systolique > 200mmHg ou diastolique > 110 mmHg) ou anomalies sanguines non contrôlées (électrolytes, hémoglobine, hormone thyroidienne).  


== Prescription recommandée ==
== Prescription recommandée ==
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L'épreuve d'effort cardiovasculaire n'est généralement pas nécessaire pour les patients atteints d'EM/SFC qui désirent commencer une pratique d'AP d'intensité légère à modérée. Par contre, étant donné qu'il s'agit d'une population avec un haut taux de sédentarité, il serait recommandé selon l’ACSM d’effectuer une épreuve d’effort si le patient présente des problèmes de santé sous-jacents tel qu’une maladie cardiovasculaire, rénale ou métabolique connue ainsi que des symptômes pouvant être associées à la présence de l'une ou l'autre de ces maladies<ref name=":0" />.   
L'épreuve d'effort cardiovasculaire n'est généralement pas nécessaire pour les patients atteints d'EM/SFC qui désirent commencer une pratique d'AP d'intensité légère à modérée. Par contre, étant donné qu'il s'agit d'une population avec un haut taux de sédentarité, il serait recommandé selon l’ACSM d’effectuer une épreuve d’effort si le patient présente des problèmes de santé sous-jacents tel qu’une maladie cardiovasculaire, rénale ou métabolique connue ainsi que des symptômes pouvant être associées à la présence de l'une ou l'autre de ces maladies<ref name=":0" />.   


Dans le cas échéant, il serait préférable d’opter pour un protocole de nature modifié afin de commencer à une intensité d’évaluation diminuée s’il y a présence de limitations fonctionnelle importante. Initier le protocole à des intensités de travail tel que 2 METS<ref group="note ">L'activité physique est mesurée en équivalents métaboliques (METs), qui sont des multiples de la consommation d'O<sub>2</sub> de repos; 1 MET (le taux de repos) équivaut à environ 3,5 mL/kg/min d'oxygène. </ref> et augmenter progressivement de 0,5 à 1 MET par étapes serait tout de même efficace et limiterait le risque d’exacerbation de symptômes post-effort. La littérature rapporte également que chez la clientèle atteinte de la maladie, on peut constater une diminution de l’efficacité mécanique et donc une augmentation plus prononcée de la réponse cardiovasculaire lorsque le test implique d’augmenter soudainement la charge de travail sous forme de palier <ref>Nijs, J., Zwinnen, K., Meeusen, R., De Geus, B., & De Meirleir, K. (2007). Comparison of two exercise testing protocols in patients with chronic fatigue syndrome. Journal of rehabilitation research and development.-Washington, DC, 44(4), 553-559</ref><ref name=":2">Bailey, S. P. (2011). TIRED OF BEING TIRED. ACSM’s Health & Fitness Journal, 15 (1), 20-25. doi: 10.1249/FIT.0b013e318201ca17.</ref>.
Dans le cas échéant, il serait préférable d’opter pour un protocole de nature modifié afin de commencer à une intensité d’évaluation inférieur à la normale s’il y a présence de limitations fonctionnelle importante. Initier le protocole à des intensités de travail tel que 2 METS<ref group="note ">L'activité physique est mesurée en équivalents métaboliques (METs), qui sont des multiples de la consommation d'O<sub>2</sub> de repos; 1 MET (le taux de repos) équivaut à environ 3,5 mL/kg/min d'oxygène. </ref> et augmenter progressivement de 0,5 à 1 MET par étapes serait tout de même efficace à des fins d'évaluation et limiterait le risque d’exacerbation de symptômes post-effort. La littérature rapporte également que chez la clientèle atteinte de la maladie, on peut constater une diminution de l’efficacité mécanique et donc une augmentation plus prononcée de la réponse cardiovasculaire lorsque le test implique d’augmenter soudainement la charge de travail sous forme de palier <ref>Nijs, J., Zwinnen, K., Meeusen, R., De Geus, B., & De Meirleir, K. (2007). Comparison of two exercise testing protocols in patients with chronic fatigue syndrome. Journal of rehabilitation research and development.-Washington, DC, 44(4), 553-559</ref><ref name=":2">Bailey, S. P. (2011). TIRED OF BEING TIRED. ACSM’s Health & Fitness Journal, 15 (1), 20-25. doi: 10.1249/FIT.0b013e318201ca17.</ref>. Il serait donc plus judicieux de le faire selon une progression en rampe. 


=== Prescription d'exercices recommandées ===
=== Prescription d'exercices recommandées ===
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=== Programmation optimale ===
=== Programmation optimale ===
Les lignes directrices selon la littérature actuelle offrent une approche conservatrice quant à la programmation d'exercices. Cela tient compte de certaines des difficultés caractéristiques des patients atteints d'EM/SFC qui souhaitent commencer un programme d'exercices. L'objectif de la programmation d'exercices dans cette maladie doit être de prévenir le déconditionnement généralement présent en conséquence aux symptômes de fatigue chronique. En tant que professionnel de la santé, il est de notre devoir d’adapter efficacement le volume d’entraînement en fonction des manifestations cliniques et d’éviter d’utiliser une méthode d’entraînement dite traditionnel chez cette clientèle. Une certaine individualisation est nécessaire afin de générer des adaptations au niveau de la capacité aérobie<ref group="note">''Il existe trois processus distincts pour la production d’ATP, connus sous le nom de « filières énergétiques ».'' Deux des filières sont anaérobies et ne nécessitent pas d’oxygène (« anaérobie » signifie « sans oxygène »), tandis que la troisième est aérobie et demande de l’oxygène ''(« aérobie » signifie « avec oxygène »)''.</ref> .
Les lignes directrices selon la littérature actuelle offrent une approche conservatrice quant à la programmation d'exercices. Cela tient compte de certaines des difficultés caractéristiques des patients atteints d'EM/SFC qui souhaitent commencer un programme d'exercices. L'objectif de la programmation d'exercices dans cette maladie doit être de prévenir le déconditionnement généralement présent en conséquence des symptômes de fatigue chronique. En tant que professionnel de la santé, il est de notre devoir d’adapter efficacement le volume d’entraînement en fonction des manifestations cliniques du patient et d’éviter d’utiliser une méthode d’entraînement dite traditionnel. Une certaine individualisation est nécessaire afin de générer des adaptations au niveau de la capacité aérobie<ref group="note">''Il existe trois processus distincts pour la production d’ATP, connus sous le nom de « filières énergétiques ».'' Deux des filières sont anaérobies et ne nécessitent pas d’oxygène (« anaérobie » signifie « sans oxygène »), tandis que la troisième est aérobie et demande de l’oxygène ''(« aérobie » signifie « avec oxygène »)''.</ref> .


Pour ce qui est de la planification des entraînements de type musculaire, il est préférable d’avoir comme structure de base un programme visant la préservation de la capacité fonctionnelle générale afin de leur permettre de maintenir un certain niveau d’autonomie au quotidien. Il faut éviter, surtout dans le début, de prescrire des intensités d’exercices trop élevées pour l’individu. Pour déterminer si une intensité est justement considérée trop élevé pour cet individu, il faut vérifier la présence de douleurs musculaires d’apparition retardée, aussi communément appelé des courbatures. Afin de limiter l’apparition de ce genre de douleur post-effort, on recommande d’éviter la pratique d’exercice de type excentrique. En fonction du principe de progression, l’intervenant devrait s’assurer qu’il y a une augmentation dans la durée des séances d’entraînement avant d’éventuellement penser à augmenter l’intensité des exercices. Ce qui complexifie la tâche en tant que professionnel de la santé est justement de savoir graduer la progression des séances dans le temps et de savoir bien préparer le patient à écouter son corps. Le patient doit comprendre l’importance de ne pas surévaluer ses capacités lorsqu’il a moins de symptômes et qu’il se sent bien, suite de quoi il pourrait en subir les conséquences. Il doit être capable d’admettre qu’il préfère retourner à des intensités d’entraînement inférieur lorsque la présence de symptômes augmente<ref name=":2" />.
Pour ce qui est de la planification des entraînements de type musculaire, il est préférable d’avoir comme structure de base un programme visant la préservation de la capacité fonctionnelle générale afin de leur permettre de maintenir un certain niveau d’autonomie au quotidien. Il faut éviter, surtout dans le début, de prescrire des intensités d’exercices trop élevées pour l’individu. Pour déterminer si une intensité est justement considérée trop élevé pour cet individu, il faut vérifier la présence de douleurs musculaires d’apparition retardée, aussi communément appelé des courbatures. Afin de limiter l’apparition de ce genre de douleur post-effort, on recommande d’éviter la pratique d’exercice de type excentrique. En fonction du principe de progression, l’intervenant devrait s’assurer qu’il y a une augmentation dans la durée des séances d’entraînement avant d’éventuellement penser à augmenter l’intensité des exercices. Ce qui complexifie la tâche en tant que professionnel de la santé est justement de savoir graduer la progression des séances dans le temps et de savoir bien préparer le patient à écouter son corps. Le patient doit comprendre l’importance de ne pas surévaluer ses capacités lorsqu’il a moins de symptômes et qu’il se sent bien, suite de quoi il pourrait en subir les conséquences. Il doit être capable d’admettre qu’il préfère retourner à des intensités d’entraînement inférieur lorsque la présence de symptômes augmente<ref name=":2" />.

Version du 6 avril 2023 à 13:08

Encéphalomyélite myalgique (programme d'exercices)
Programme d'exercices
Programme d'exercices
Indications Encéphalomyélite myalgique
Contre-indications relatives Effets secondaires de la médication
Complications
Myalgies, Nausée, Photophobie, Céphalée (symptôme), Phonophobie, Difficultés cognitives, Fatigue (symptôme), Asthénie (symptôme), Malaises (symptôme)
Informations
Spécialité Kinésiologie

Page non révisée

Cette page concerne la prescription d'activité physique pour les patients atteints de MALADIE.

Contexte

L’encéphalomyélite myalgique (EM) est une maladie dont la principale symptomatologie est une fatigue persistante et inexpliquée, c’est pourquoi on lui attribue également le nom de syndrome de fatigue chronique (SFC). Cette maladie ressemble à plusieurs égards à la fibromyalgie et partage avec celle-ci de nombreux symptômes, comme : des troubles du sommeil, des troubles de santé mentale, une fatigue importante, des douleurs généralisées et des exacerbations de symptômes en lien avec la pratique d’activité physique (AP) [1].

Encore à ce jour, il n’existe pas de test spécifique permettant le diagnostic de la maladie. Pour en faire le diagnostic différentiel, le patient pour lequel on soupçonne l’EM/SFC doit présenter divers critères tels que : la fatigue/malaise post-effort, des troubles cognitifs et des symptômes de dysfonctionnement du système nerveux autonome avec une atteinte au niveau endocrinien ou immunologique[2].

L’arrivée de la maladie est généralement soudaine et peut apparaître suite à une infection. On peut la retrouver chez des groupes d’individus de tous les âges et de toutes les origines ethniques. On constate tout de même une prévalence augmentée chez les femmes, qui constituent 70% des personnes atteintes de la maladie[2]. L’OIM estime dans son rapport que le nombre d’Américains souffrant de cette maladie s’élèverait à 2,5 millions et ce, malgré le fait qu’environ 90% des personnes qui en sont atteintes ne seraient pas bien diagnostiqué[3].

L’EM entraîne plusieurs comorbidités chez les personnes qui en sont atteintes, ce qui réduit la tolérance à l’effort de ces individus et les limites dans leur pratique d’AP quotidienne. L’instauration d’une pratique d’AP régulière progressive de manière à limiter les exacerbations de symptômes serait primordiale au maintien de leur qualité de vie et de leur bien-être.

Indications

La pratique d’AP régulière avec une progression adaptée devrait être recommandée chez tous les patients atteints d'EM/SFC dans l'optique d'augmenter la capacité fonctionnelle, la tolérance à l’exercice[4], la gestion des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires associés à la sédentarité, ainsi qu’améliorer la qualité de vie et limiter la faiblesse musculaire.  

Contre-indications

Absolues

Dans la littérature actuelle, il n’existe pas de contre-indication absolue spécifique à la maladie d’EM/SFC en lien avec la pratique d’exercice. Cependant, étant donné l’atteinte systémique potentiellement présente chez les personnes atteintes de la maladie, il n’est pas rare d’observer des altérations de la capacité cardiaque pouvant influencer la capacité/tolérance à l’effort (STOP[note 1], hypotension, VO2 abaissé[note 2])[5]. Il est donc préférable de prendre en considération les mêmes contre-indications absolues utilisées pour la population atteinte de maladie cardiaque. C'est-à-dire : angine instable, ischémie de repos, infarctus du myocarde récent (moins de 2 jour), arythmie cardiaque non contrôlé, endocardite aigu, sténose aortique sévère symptomatique, insuffisance cardiaque non contrôlé, thrombose veineuse aigüe, embolie pulmonaire aigu, myocardite/péricardite aigu ou incapacité fonctionnelle qui compromettrait la sécurité de l’entraînement [1].

Relatives

Les contre-indications relatives à l'activité physique sont :

Effets secondaire de la médication

  • Les patients atteints de la maladie ont généralement un grand nombre de médicaments prescrits afin d’équilibrer leur état de santé générale. Pour assurer une individualisation de la prescription d'exercice de manière sécuritaire, il faut prendre en considération l'ensemble du tableau médicamenteux du patient et l’influence qu’ils peuvent avoir sur la capacité d’entraînement de ceux-ci [2].

Aggravation des symptômes

  • Dans la symptomatologie des patients on constate une altération de la capacité immunitaire ainsi qu’un état pro-inflammatoire[6]. Suite à un effort, il existe un phénomène d’activation des processus pro-inflammatoire dans le but d’éliminer les déchets produits durant l’exercice. Puisque l’AP peut également augmenter la production de radicaux libres et par le fait même augmenter la sensibilité au stress oxydatif [7] , il est important de moduler le volume d’entraînement du patient de manière à limiter cet état inflammatoire pouvant provoquer une poussée de symptômes indésirables.  

Les contre-indications relatives associées à la maladie cardiaque [1]

  • En fonction des points mentionnée plus haut Il est préférable de prendre en considération les mêmes contre-indications relatives utilisées pour la population atteinte de maladie cardiaque. C'est-à-dire : sténose coronaire gauche obstructive connue, sténose aortique sévère à modérée asymptomatique, tachyarythmies ventriculaires non contrôlée, bloc de branche complète ou partielle, AVC ou angine récente, hypertension artérielle (HTA) sévère de repos (systolique > 200mmHg ou diastolique > 110 mmHg) ou anomalies sanguines non contrôlées (électrolytes, hémoglobine, hormone thyroidienne).  

Prescription recommandée

Épreuve d'effort

L'épreuve d'effort cardiovasculaire n'est généralement pas nécessaire pour les patients atteints d'EM/SFC qui désirent commencer une pratique d'AP d'intensité légère à modérée. Par contre, étant donné qu'il s'agit d'une population avec un haut taux de sédentarité, il serait recommandé selon l’ACSM d’effectuer une épreuve d’effort si le patient présente des problèmes de santé sous-jacents tel qu’une maladie cardiovasculaire, rénale ou métabolique connue ainsi que des symptômes pouvant être associées à la présence de l'une ou l'autre de ces maladies[1].

Dans le cas échéant, il serait préférable d’opter pour un protocole de nature modifié afin de commencer à une intensité d’évaluation inférieur à la normale s’il y a présence de limitations fonctionnelle importante. Initier le protocole à des intensités de travail tel que 2 METS[note 3] et augmenter progressivement de 0,5 à 1 MET par étapes serait tout de même efficace à des fins d'évaluation et limiterait le risque d’exacerbation de symptômes post-effort. La littérature rapporte également que chez la clientèle atteinte de la maladie, on peut constater une diminution de l’efficacité mécanique et donc une augmentation plus prononcée de la réponse cardiovasculaire lorsque le test implique d’augmenter soudainement la charge de travail sous forme de palier [8][9]. Il serait donc plus judicieux de le faire selon une progression en rampe.

Prescription d'exercices recommandées

Recommandations FITT pour les EM/SFC
Aérobie Musculation Flexibilité
Fréquence 3 à 5 x/sem

ou

1 à 2 x/jour

3 à 5 x/sem

ou

1 x/jour

2-3 x/sem
Intensité Léger (30-39% FCr ou 2-2.9 EPE)

à

Modérée (40-59% FCr ou 3-5 EPE)

En dessous du point de tolérance musculaire/apparition de fatigue Étirez-vous dans les limites de la douleur jusqu'au point de raideur ou d'inconfort léger
Durée 5min/ session jusqu'à concurence de 60min/session En fonction de la progression, de la tolérance et de l'état du jour du patient Tenir chaque mouvement pour 10-30sec
Type Activités prolongées et rythmées utilisant les grands groupes musculaires (ex: marche, vélo, nage). Utilisant de grands groupes musculaires (Bande résistante, poids libres légers) Étirements statiques, dynamiques et/ou FNP.
FITT, Fréquence, Intensité, Temps (durée) ; FNP, facilitation neuromusculaire proprioceptive; EPE, échelle de perception de l'effort; FCr, Fréquence cardiaque de réserve.

Le client devrait être averti qu'il pourrait ressentir une fatigue accrue au cours des premières semaines d'entraînement. Il devrait également s’attendre à ce que l’exercice soit initié à de bas niveaux d’intensité afin de déterminer progressivement la tolérance à l'activité actuelle. Par conséquent, l'évaluation de l'effort perçu selon l’échelle de perception de l’effort (EPE) devrait être la principale modalité utilisée pour déterminer l'intensité de l'exercice. L'exercice cardiovasculaire choisi devrait utiliser une activité familière, comme la marche, qui peut justement commencer à un niveau bas d'intensité [9].

Recommandation au quotidien

Il est primordial chez cette population d'organiser l’horaire en fonction du niveau d'énergie, afin d'éviter l'aggravation des symptômes. Pour ce faire, il peut être préférable d'utiliser des transports adaptés, d'user d'une aide à domicile et de favoriser la position couchée ou assise lorsque c'est possible. Ces patients semblent également bénéficier de l'instauration d'une bonne hygiène de sommeil pour assurer une bonne récupération, de l'augmentation de leur consommation de sel et d'eau ou du port des bas de compression pour éviter les chutes de pression et d'une alimentation saine et équilibrée (éviter la caféine, l'alcool et les aliments sucrés). Il est également préférable, dans certains cas plus graves, de développer un environnement qui présente le moins possible de stimulation sensorielle (bouchons d'oreilles, masques pour les yeux, environnements sans parfum) [10][9].

La section facultative Prescription recommandée ne contient pour le moment aucune information.
Si la section est n'est pas jugée nécessaire, elle peut être supprimée.

Description: Exemple de prescription type pour le programme d'exercice
Formats:Texte
Balises sémantiques:
Commentaires:
 
  • Remplissez le tableau FITT.
  • Attention de ne pas confondre la prescription recommandée et l'exécution. La prescription recommandée, c'est vraiment similaire à un médicament avec un dosage et une posologie. L'exécution, c'est davantage en lien avec l'individualisation de la prescription et l'application de celle-ci.
Exemple:
 
Consultez la page Insuffisance rénale chronique (programme d'exercices) pour un exemple d'une section « Prescription recommandée » bien réussie.

Exécution

Programmation optimale

Les lignes directrices selon la littérature actuelle offrent une approche conservatrice quant à la programmation d'exercices. Cela tient compte de certaines des difficultés caractéristiques des patients atteints d'EM/SFC qui souhaitent commencer un programme d'exercices. L'objectif de la programmation d'exercices dans cette maladie doit être de prévenir le déconditionnement généralement présent en conséquence des symptômes de fatigue chronique. En tant que professionnel de la santé, il est de notre devoir d’adapter efficacement le volume d’entraînement en fonction des manifestations cliniques du patient et d’éviter d’utiliser une méthode d’entraînement dite traditionnel. Une certaine individualisation est nécessaire afin de générer des adaptations au niveau de la capacité aérobie[note 4] .

Pour ce qui est de la planification des entraînements de type musculaire, il est préférable d’avoir comme structure de base un programme visant la préservation de la capacité fonctionnelle générale afin de leur permettre de maintenir un certain niveau d’autonomie au quotidien. Il faut éviter, surtout dans le début, de prescrire des intensités d’exercices trop élevées pour l’individu. Pour déterminer si une intensité est justement considérée trop élevé pour cet individu, il faut vérifier la présence de douleurs musculaires d’apparition retardée, aussi communément appelé des courbatures. Afin de limiter l’apparition de ce genre de douleur post-effort, on recommande d’éviter la pratique d’exercice de type excentrique. En fonction du principe de progression, l’intervenant devrait s’assurer qu’il y a une augmentation dans la durée des séances d’entraînement avant d’éventuellement penser à augmenter l’intensité des exercices. Ce qui complexifie la tâche en tant que professionnel de la santé est justement de savoir graduer la progression des séances dans le temps et de savoir bien préparer le patient à écouter son corps. Le patient doit comprendre l’importance de ne pas surévaluer ses capacités lorsqu’il a moins de symptômes et qu’il se sent bien, suite de quoi il pourrait en subir les conséquences. Il doit être capable d’admettre qu’il préfère retourner à des intensités d’entraînement inférieur lorsque la présence de symptômes augmente[9].

Séance d'entraînement

Afin d’obtenir les effets bénéfiques de l’entraînement, l’exercice doit être le plus régulier possible. C’est-à-dire qu’il doit être pratiqué au moins une fois tous les jours selon la modalité choisie. Celle-ci devrait recruter les principaux groupes musculaires, tels que la marche, le jogging, la nage ou le vélo. Les séances d’effort devraient être fractionné en fonction de la capacité physique du patient et sa perception de l’effort, allant de période d’effort de 1 à 10minutes. L’intensité et le volume d’entraînement déterminé doit se faire en fonction de son niveau de confort péri et post-effort. Afin d’établir un niveau de base d’entraînement, il est préférable de se fier à l’intensité atteinte lors d’une journée où la sévérité des symptômes est considérée habituelle. Il est possible, selon l’intérêt du patient, d’établir une cible de fréquence cardiaque (FC) en fonction de celle atteinte au cours d’une journée dite typique. Cette mesure de FC peut ensuite, selon un certain niveau de variabilité (± 3 bpm) être réatteinte lors des séances subséquentes. Lorsqu’établie le temps total d’entraînement du patient, il faut prendre en considération le temps d’échauffement nécessaire à l’atteinte de cette FC cible[10]. Si le patient prend des bêtabloqueurs à des fins de contrôle au niveau de sa fonction cardiaque [11],il est préférable de déterminer le niveau d’intensité à atteindre en fonction de sa perception de l’effort plutôt que sa réponse chronotrope. Cette même perception de l’effort devrait tout de même être prédéterminé en fonction d’une journée typique. Il se peut également que le patient souffre d'une incompétence chronotrope et par le fait même d’une FC et un VO2max réduits[12][5][13]. Ce qui justifie d’autant plus l’utilisation de l’EPE chez cette clientèle malade.  

Dans le choix des exercices et de l'ordre dans lequel ils seront exécutés, il est préférable d'éviter de leur faire faire des changements de position brusques, puisque la présence du Syndrome de Tachycardie Orthostatic Posturale (STOP) est commune chez cette clientèle. Lorsqu’une personne saine se lève, la gravité engendre le dépôt d’environ 10 à 15% du volume sanguin au niveau de l’abdomen, les jambes et les bras. Cela implique une diminution du retour veineux et une diminution du sang disponible à être envoyé au cerveau, ce qui peut provoquer une sensation de tête légère. Les personnes atteintes de STOP n’ont pas la capacité d’adapter la réponse physiologique en fonction de changement de volume sanguin. On peut observer chez cette population, l’accumulation d’une plus grande quantité de sang dans les vaisseaux sanguins situés sous le cœur. En réaction à cela, leur corps se met à produire plus de noradrénaline et d'épinéphrine dans le but de générer une vasoconstriction et augmenter la pression. Malheureusement, pour plusieurs raisons, leurs vaisseaux sanguins ne répondent pas normalement à ce stimulus hormonal, et ces pourquoi leur FC augmente très rapidement pour assurer un flux sanguin adéquat[14].​ Pour cette raison, un changement de position trop rapide peut engendrer une apparition de symptôme inconfortable qui peut facilement être limité.

Durant les journées où les patients se sentent relativement bien, il est préférable de respecter leur régime d'exercice habituel et ne pas effectuer d'exercice supplémentaire. Cette règle s'applique aussi aux tâches quotidiennes normales, telles que les travaux ménagers. À l’inverse, lorsque les symptômes s'aggravent, le patient doit raccourcir la session à un temps qu'il juge gérable ou bien, s'il se sent particulièrement mal, abandonner la séance complètement. Il doit toujours s'efforcer de recommencer le programme d'exercices uniquement lorsque les symptômes disparaissent à un niveau tolérable[15].

La section obligatoire Exécution ne contient pour le moment aucune information.
Toute contribution serait appréciée.

Description: Étapes pour exécuter le programme.
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Commentaires:
 
  • Attention de ne pas confondre la prescription recommandée et l'exécution. La prescription recommandée, c'est vraiment similaire à un médicament avec un dosage et une posologie. L'exécution, c'est davantage en lien avec l'individualisation de la prescription et l'application de celle-ci.
Exemple:
 

Complications

La section facultative Complications ne contient pour le moment aucune information.
Si la section est n'est pas jugée nécessaire, elle peut être supprimée.

Description: On décrit dans cette section l'ensemble des complications pouvant survenir pendant et après l'activité physique dans le cas spécifique de la maladie traitée.
Formats:Liste à puces
Balises sémantiques: Complication
Commentaires:
 
  • Les éléments de cette section sont définis avec des propriétés de type Complication.
  • La section complication s'intéresse aux complications spécifiques en lien avec la maladie traitée. Par exemple, dans le cas du diabète de type 2, on mentionnerait la possibilité d'hypoglycémie, mais ce serait inutile de mentionner qu'une complication potentielle est l'angine instable : l'angine instable est en lien avec une complication à l'activité physique d'une comorbidité (la MCAS), et non en lien avec le diabète de type 2 lui-même.
  • Dans certains cas, il est possible qu'il n'y ait pas de complication en lien avec l'exercice. Cette section est alors très simple et on peut insérer une phrase simple qui mentionne qu'il n'y a pas de complication anticipée par rapport à la pratique de l'activité physique pour cette maladie.
Exemple:
 

Pendant ou après l'exécution du programme d'exercices, la principale complication à anticiper est la fatigue ou le malaise post-effort. Il n’est malheureusement pas rare que le patient atteint d’EM/SFC rapporte une augmentation des symptômes de fatigue intense après l’exercice. Selon la littérature à ce sujet, ce sentiment d’épuisement disproportionné serait plus prononcé après un exercice d’intensité modérée par rapport à une intensité légère et augmenterait en intensité de 4h jusqu’à plusieurs heures suivant l’exercice[16]. Il existe une hypothèse quant à la raison pour laquelle le malade percevrait une douleur non appropriée et démesurée en fonction de l’exercice. Le patient atteinte d’EM/SFC aurait une diminution du seuil auquel son corps transmet des signaux de douleurs, ce qui entraînerait une exacerbation des symptômes et un malaise post-effort. En tant qu’intervenant, il faut être attentif à l’augmentation de la présence de symptômes tel que l'épuisement, les difficultés cognitives et les plaintes neuromusculaires [note 5], les maux de tête,  la douleur, la nausée et une sensibilité à la lumière et au son [17] [18], afin d'adapter adéquatement l'intervention.

Suivi

Rencontre de suivi

Il est recommandé chez cette clientèle de garder un suivi serré auprès de leur principal médecin traitant lorsqu’il entame un programme d’entraînement. De manière préférentielle, il devrait le contacter le lendemain de la première séance afin de discuter avec lui de la dont son corps à réagi suite à celui-ci. Si le patient rapporte que la session initiale a été trop facile (c'est-à-dire un score EPE global de 9 ou moins sur 20[note 6]), et que le médecin est d’accord, il est possible de faire une légère augmentation de la durée totale d’entraînement. Au contraire, si le score EPE était supérieur à 14 sur 20, il serait plus judicieux de réduire la durée totale de l’entraînement pour au minimum les 2 prochaines semaines d’entraînement et d’atteindre un EPE réduit de l’ordre de 11 à 14 sur 20. Par la suite, c’est seulement lorsque 2 semaines ont été complétée à un même niveau d’intensité et de durée bien toléré qu’il peut recontacter son médecin pour déterminer s’il est acceptable de progresser pour les semaines qui suivent. Le degré d’augmentation des durées d’entraînement devrait tourner autour de 2 à 5 minutes supplémentaires dépendamment la présence de rechutes et la valeur d’EPE moyen[15]. Le médecin praticien devrait ne jamais être trop loin de cette clientèle étant donné le risque accru d'aggravation des symptômes et devrait pouvoir apporter les modifications nécessaires à la prescription du patient pour améliorer le contrôle des symptômes et prévenir la rechute.

Monitoring

Il est important de questionner régulièrement cette clientèle sur leur observance et sur les changements au niveau de la médication. Puisque dans le cadre d'une intervention en activité physique il est fort probable de voir apparaître une aggravation des symptômes au début de l'instauration du programme, il se peut que le patient ajoute certains agents médicamenteux, tel que la cortisone, pour contrer la douleur et limiter leurs symptômes. Il faut savoir que lorsque celui-ci est augmenté ou intégré, ça peut susciter chez le patient un faux sentiment de bien-être et une excitation[19] qui pourrait le pousser à vouloir en faire plus. Cependant, le conséquence d’une augmentation trop soudaine du volume d’entraînement et de la demande physique associée peut entraîner une aggravation des symptômes et retarder encore plus la progression.  

Il est pertinent de prendre la FC et TA de repos pour la grande majorité des nouveaux clients qu’un kinésiologue rencontre, pour avoir des valeurs comparatives de la propriété chronotrope du cœur. Dépendamment de la modalité d'évaluation, cela peut également permettre de déceler un trouble du rythme. Ces valeurs de repos permettent de faire une analyse plus spécifique de l'évolution hémodynamique à l'effort et lors de la récupération[20]. De cette manière on s'assure que notre intervention en tant que professionnel de la santé est sécuritaire et individualisé selon les objectifs et le contexte de santé du client. C'est pour cette raison que lors de la première séance d'entraînement, un minimum de mesures de FC, TA et d'EPE devrait être effectué pour évaluer la réponse physiologique du sujet durant l'exercice 9[1]. Par la suite, lors des séances subséquentes, en fonction des données observées et du contexte de santé du patient, il serait uniquement recommandé de monitorer la FC et la pression artérielle chez ceux qui présenteraient des facteurs de risque cardiovasculaires, lorsque ceux-ci ne sont pas bien contrôlés.

Comme mentionné plus haut, l'évaluation de l'EPE du patient durant l’effort peut s'avérer être un indicateur précieux pour déterminer l’intensité ressentie durant l’entraînement. Il faut prendre le temps avec le patient de lui expliquer le fonctionnement et la quantification de l'EPE avant de l'utiliser durant les séances d'entraînement. Afin d’assurer la validité et la fiabilité de cette mesure, l’explication de l’intervenant se doit d’être exhaustive et claire. Il est également facilitant de tester la capacité du patient à utiliser l’EPE de manière adéquate durant des tâches plus simples et à l’aide d’exemple [1].

  • Pour le suivi des pages de programme d'exercices, ce qui nous intéresse, ce sont les interventions avant, pendant et après l'exercice qu'on peut faire pour assurer la sécurité du patient (et donc éviter les complications).
    • Par exemple, il pourrait s'agir de mesure la glycémie avant et après l'exercice chez un diabétique de type 1. Il pourrait également s'agir de mesurer la glycémie lors de tout malaise chez un patient diabétique.
    • Il pourrait également s'agir de prendre la pression artérielle avant l'exercice chez un patient qui vient de subir un AVC pour éviter un pic d'hypertension (et donc éviter une transformation hémorragique). Dans le contexte de la mesure de la tension artérielle chez un patient avec un AVC récent, doit-on faire ça pour toujours ou c'est seulement dans les premières semaines post-AVC ?
    • Quelle est l'évaluation professionnelle requise avant chaque séance et avant de débuter un programme d'exercices ? Pour quelle raison ? Quel est le rôle du kinésiologue et des autres professionnels dans cette évaluation ?
  • Encore une fois, ce qui nous intéresse, ce sont les éléments de suivi spécifiques en lien avec l'activité physique, et non l'ensemble des éléments de suivi requis pour cette maladie.
  • Lorsque vous écrirez cette section, pensez au kinésiologue qui a un patient devant lui et qui veut se rappeler des éléments importants de suivi pour un patient qu'il a devant lui avec cette maladie chronique. Le texte doit être efficace, clair, net et précis. Vous pouvez utiliser certaines stratégies pour faciliter la lecture : le tableau, la liste à puce ou même faire des sous-sections. L'objectif de votre page, c'est qu'elle soit utile pour vrai : vous êtes en train de bâtir une base de donnée qui sera utile à vous et vos collègues.
  • Voici quelques exemples spécifiques.

Bénéfices anticipés

Comme mentionné d’entrée de jeu, le patient atteint d’EM/SFC répond à certains critères tels qu’une altération/détérioration du niveau de fatigue, de malaise post-effort, de trouble du sommeil, de myalgie, de manifestation neurologique, cognitive, du système nerveux autonome, du système endocrinien ou immunitaire et la présence de maladies concomitantes. Dans l’EM/SFC, on ne peut pas compter sur le principe de repos et de récupération normale pour espérer une diminution de la perception de fatigue et de douleur. En réponse à l’exercice, le corps du patient subit une réponse physiologique disproportionnée qui le prédispose à souffrir d’épisodes asthéniques, qui sont caractéristiques de la maladie. De plus, les anomalies hémodynamiques et cardiovasculaires associées à la maladie sont fortement corrélées au degré de fatigue du patient et la gravité de son atteinte. L’ensemble de ces facteurs augmente le fardeau invalidant impliqué par la maladie[21]. Heureusement, contrairement à ce que l'on pourrait croire, il semble y avoir de plus en plus de chercheurs qui se penchent sur la question en tente de trouver l’intervention la plus efficace possible afin d’améliorer leur qualité de vie.  

Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a estimé que 40-60% des personnes atteintes d'EM/SFC parviennent à une récupération complète à partielle de la maladie. Il suggère également de commencer le plus tôt possible les interventions afin d’augmenter les chances d’obtenir des résultats concluants. L’activité physique devrait justement faire partie de cette intervention selon eux, puisqu’elle entraînerait des effets positifs sur les symptômes du patient[9]. Bien que non observée chez le sujet humain, une étude effectuée sur la souris démontre que l’exercice aurait un effet atténuant et durable sur les douleurs chroniques ou neuro-inflammatoire permettant l’amélioration de la fonction cognitive. Cela amène des informations intéressantes quand l’impact de l’exercice régulier sur la fonction cognitive et la pathologie synaptique et neuronale qui affecte généralement le cerveau du patient atteint d’EM/SFC [22]. Il existe également des études qui rapportent que la thérapie par l'exercice pourrait aider à la réduction de symptôme de fatigue et serait meilleure que certains médicaments pour améliorer le tolérance à l’exercice et la capacité physique du patient [23][24]. À ce jour, malgré la croyance populaire il n’existe pas de preuves qui suggère que la thérapie par l’exercice puiss réellement aggraver la maladie et permettrait au contraire à long terme de se sentir moins fatigué. Malheureusement, la littérature n’est pas encore parvenue à établir un consensus au niveau de l’efficacité concrète que peut avoir l’entraînement au niveau des symptômes de douleur, d’anxiété, de dépression, du sommeil et de l’état de santé générale [25]. Il y a donc encore beaucoup de travail à faire afin d'apporter les preuves nécessaires permettant de dire que l'activité physique devrait absolument faire partie du programme d'intervention des patients souffrant d'EM/SFC.

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Description: Selon la littérature scientifique, quels sont les résultats auxquels on peut s'attendre lors de la pratique de l'activité physique ?
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Commentaires:
 
  • Regroupez l'ensemble des bénéfices anticipés dans cette section. Une tendance observée par le passé est d'en mettre un peu partout dans l'article.
Exemple:
 

9 Notes

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Description: Dans la section notes se trouve toutes les notes de bas de page (références du groupe "note" [ou autres]).
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Pour ajouter des notes, passez par la fonction d'ajout de notes. Il est aussi possible d'ajouter des notes d'autres groupes, comme "pharmaco", "pédiatrie", "indications", etc. Classez ces autres groupes de notes dans des sous-sections. N'ajoutez pas de notes manuellement.
Exemple:
 
TRAITEMENTS

Les traitements:

  • médicament 1, 100-200 mg PO DIE[pédiatrie]
  • traitement 2 BID x 1 sem[gériatrie]

NOTES


Gériatrie

  1. Poursuivre le traitement 2 semaines de plus.

Pédiatrie

  1. 10mg/kg die
  1. POTS est un anglicisme qui signifie Syndrome de Tachycardie Orthostatic Posturale.
  2. VO2 signifie la consommation en oxygène du corps. Lorsque celui-ci est considéré abaissé, c'est qu'il n'atteint pas le pourcentage prédit pour l'individu en question.
  3. L'activité physique est mesurée en équivalents métaboliques (METs), qui sont des multiples de la consommation d'O2 de repos; 1 MET (le taux de repos) équivaut à environ 3,5 mL/kg/min d'oxygène.
  4. Il existe trois processus distincts pour la production d’ATP, connus sous le nom de « filières énergétiques ». Deux des filières sont anaérobies et ne nécessitent pas d’oxygène (« anaérobie » signifie « sans oxygène »), tandis que la troisième est aérobie et demande de l’oxygène (« aérobie » signifie « avec oxygène »).
  5. Les plaintes neuromusculaires peuvent se manifester sous forme de perte de force musculaire. C’est-à-dire que les personnes ne peuvent pas bouger un muscle normalement malgré tous leurs efforts pour le faire. Cette faiblesse musculaire peut être un symptôme de dysfonctionnement du système nerveux.
  6. L'EPE est mesurée en fonction de l'échelle de Borg qui est une mesure quantitative de la perception de l'effort. L'échelle de Borg se cote de 6 à 20, tant dis que la mesure de l'échelle de Borg modifiée est une cote sur une échelle de 0 à 10 rattachée à différents mots d'appréciation : effort « très léger, difficile, pénible… ». Cette mesure globale, basée sur les sensations physiques et psychiques de la personne, tient compte de la condition physique, des conditions environnementales et du niveau de fatigue générale.

Références

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Description: Dans la section références se trouve toutes les références (références sans groupe). Pour ajouter des références, passez par la fonction d'ajout de références. N'ajoutez pas de références manuellement.
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Exemple:
 
  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 ACSM. (2022). Guidelines for Exercise Testing and Prescription; 11e éd.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Bested, A. C., & Marshall, L. M. (2015). Review of Myalgic Encephalomyelitis/Chronic Fatigue Syndrome: an evidence-based approach to diagnosis and management by clinicians. Reviews on environmental health, 30(4), 223-249.
  3. https://www.cdc.gov/me-cfs/about/index.html
  4. Fulcher, K. Y., & White, P. D. (2000). Strength and physiological response to exercise in patients with chronic fatigue syndrome. Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry, 69(3), 302-307.
  5. 5,0 et 5,1 Davenport, T. E., Lehnen, M., Stevens, S. R., VanNess, J. M., Stevens, J., & Snell, C. R. (2019). Chronotropic Intolerance: An Overlooked Determinant of Symptoms and Activity Limitation in Myalgic Encephalomyelitis/Chronic Fatigue Syndrome?. Frontiers in pediatrics
  6. Maes, M., & Twisk, F. N. M. (2010). Treatment of myalgic encephalomyelitis/chronic fatigue syndrome (ME/CFS), a multisystem disease, should target the pathophysiological aberrations (inflammatory and oxidative and nitrosative stress pathways), not the psychosocial “barriers” for a new equilibrium. Patient Education and Counseling, 80(1), 148–149.
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  10. 10,0 et 10,1 Bateman, L., Bested, A. C., Bonilla, H. F., Chheda, B. V., Chu, L., Curtin, J. M., ... & Yellman, B. P. (2021, November). Myalgic encephalomyelitis/chronic fatigue syndrome: essentials of diagnosis and management. In Mayo Clinic Proceedings (Vol. 96, No. 11, pp. 2861-2878). Elsevier.
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  21. Carruthers, B. M., van de Sande, M. I., & Dip, G. Définition clinique et lignes directrices à l’intention des médecins.
  22. Rizzo, F. R., Guadalupi, L., Sanna, K., Vanni, V., Fresegna, D., De Vito, F., Musella, A., Caioli, S., Balletta, S., Bullitta, S., Bruno, A., Dolcetti, E., Stampanoni Bassi, M., Buttari, F., Gilio, L., Mandolesi, G., Centonze, D., & Gentile, A. (2021). Exercise protects from hippocampal inflammation and neurodegeneration in experimental autoimmune encephalomyelitis. Brain, Behavior, and Immunity, 98, 13–27.
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  25. Larun, L., Brurberg, K. G., Odgaard-Jensen, J., & Price, J. R. (2017). Exercise therapy for chronic fatigue syndrome. The Cochrane Database of Systematic Reviews, 4, CD003200.

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