Q: Toute ressemblance avec des personnes ayant existées ou évènements est purement fortuite.
Au sans rendez-vous pour la 2e fois en 4 jours, Vincent M., 6 ans, est accompagné par sa mère inquiète. À la première visite, Vincent avait une fièvre oscillante entre 38 et 39 degrés celsius (rectale), un mal de gorge, de la rhinorrhée claire, de la toux et était irritable. Par ailleurs, il n’a pas d’allergies connues, son développement et sa croissance sont normaux. Cependant, sa vaccination n’est pas à jour. Les parents de Vincent ont omis de le vacciner contre la rougeole, varicelle, et oreillons car ces maladies ne sont pas communes au Québec depuis des années. L’examen est sans particularités. Bref, le diagnostic d’IVRS a été validé par le superviseur, Tylenol et toilette nasale ont été prescrits.
Aujourd’hui, Vincent est amorphe et fébrile, il présente :
- un rash érythémateux maculo-papulaire d’abord apparu au visage puis s’étend en descendant vers les extrémités, pas de halo autour des papules ni d’aspect en papier sablé.
- une conjonctivite
- de la congestion nasale, il s’alimente très peu, et la fièvre ne s’améliore pas malgré Tylenol.
Sa mère vous dit qu’il n’y a pas de cas similaire à son école, mais il y a 2 semaines, Vincent a assisté au match de hockey entre le Canadien et le Wild du Minnesota au Centre Bell. Comme cela a été rapporté longuement par la presse, il y a eu une éclosion de cas de rougeole parmi les joueurs de l’équipe et des visiteurs.
Le diagnostic le plus probable est donc celui de rougeole.
Quelle est votre à tenir?
R: Le diagnostic de rougeole est le plus probable après avoir éliminé les différents rash infectieux : roséole, rubéole, maladie de Kawasaki, infection à parvovirus , le syndrome du choc toxique pédiatrique et la scarlatine.
La prise en charge se fait comme suit:
- éviction scolaire et isolement: 5 jours avant et après l’apparition du rash
- vaccination de l’entourage
- déclaration de la maladie à la Santé publique (la rougeole est une MADO)
- il n’y a pas de traitement antiviral spécifique
- traitement de soutien (hydratation et antipyrétiques)
- vitamines A pendant 2 jours pour les enfants malnutris
- hospitalisation des jeunes nourrissons, les femmes enceintes et les immunodéprimés
La rougeole a de nombreuses complications:
- pneumonie bactérienne par surinfection
- pneumonie à cellules géantes secondaire au virus de la rougeole
- OMA, laryngotrachéobronchite, kératoconjonctivite, encéphalite, décès (0.1 à 0.2%)
- Avortement spontané, mort foetale in utero, RCIU
La plupart des patients se remettent de la rougeole en 3 semaines. 25% seront cependant hospitalisés. Les plus susceptibles d'avoir des complications graves sont les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans, les adultes de plus de 20 ans, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.