« Ponction lombaire » : différence entre les versions

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{{Information examen paraclinique
{{Information procédure
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[[Fichier:Diagram showing how you have a lumbar puncture CRUK 157.svg|vignette|Espace sous-arachnoïdien]]
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La '''ponction lombaire''' est un examen médical effectué dans le but d'obtenir un échantillon de liquide céphalo-rachidien (LCR). Ce liquide se trouve dans la cavité sous-arachnoïdienne (soit une couche méningée). La ponction s'effectue dans le dos, entre deux vertèbres vertèbres lombaires, entre L3-L4 ou L4-L5. Cette procédure peut être diagnostique et thérapeutique.<ref>{{Citation d'un article|langue=fr|titre=Ponction lombaire|périodique=Wikipédia|date=2019-09-15|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ponction_lombaire&oldid=162704926|consulté le=2020-04-01}}</ref>
}}La '''ponction lombaire''' (PL) est un examen médical effectué dans le but d'obtenir un échantillon de liquide céphalo-rachidien (LCR). Ce liquide se trouve dans la cavité sous-arachnoïdienne (soit une couche méningée). La ponction s'effectue dans le dos, entre deux vertèbres lombaires, entre L3-L4 ou L4-L5. Cette procédure peut être diagnostique et thérapeutique.<ref>{{Citation d'un article|langue=fr|titre=Ponction lombaire|périodique=Wikipédia|date=2019-09-15|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ponction_lombaire&oldid=162704926|consulté le=2020-04-01}}</ref><ref name=":5">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Peter|nom1=Vollenweider|prénom2=Patrick|nom2=Michel|titre=Ponction lombaire|périodique=Revue Médicale Suisse|volume=4|numéro=177|date=2008|issn=1660-9379|doi=10.53738/REVMED.2008.4.177.2312|lire en ligne=https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2008/revue-medicale-suisse-177/ponction-lombaire|consulté le=2024-04-06|pages=2312–2318}}</ref><ref name=":3">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Feyce|nom1=Peralta|prénom2=Nicole|nom2=Higgins|prénom3=Elizabeth|nom3=Lange|prénom4=Cynthia A.|nom4=Wong|titre=The Relationship of Body Mass Index with the Incidence of Postdural Puncture Headache in Parturients|périodique=Anesthesia & Analgesia|volume=121|numéro=2|date=2015-08|issn=0003-2999|doi=10.1213/ANE.0000000000000802|lire en ligne=https://journals.lww.com/00000539-201508000-00025|consulté le=2024-03-19|pages=451–456}}</ref><ref name=":6">{{Citation d'un lien web|langue=|titre=Méningite- Ponction lombaire|url=https://www.urgencehsj.ca/protocoles/meningite-ponction-lombaire/|site=Urgence CHU Sainte-Justine|date=2016|consulté le=6 avril 2024}}</ref>


== Indications ==
== Indications ==
La ponction lombaire peut être indiquée à des fins diagnostics ou thérapeutiques. Les indications diagnostics de la ponction lombaire sont:
La ponction lombaire peut être indiquée à des fins diagnostics ou thérapeutiques. Les indications diagnostics de la ponction lombaire sont principalement pour <ref name=":5" /><ref name=":3" /><ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|langue=Anglais|auteur1=Roberts JR|titre=Roberts and Hedges' Clinical Procedures in Emergency Medicine and Acute Care|lieu=Philadelphia, PA|éditeur=Elsevier|date=2018}}</ref><ref name=":0" />:
* pour évaluer la composition du liquide céphalorachidien lors d'une suspicion d'infection bactérienne, virale ou fongique (méningite, encéphalite)
* l'évaluation de la composition du LCR lors d'une suspicion d'infection bactérienne, virale, ou fongique comme pour la {{Indication|nom=méningite}}, ou l'{{Indication|nom=encéphalite}}
* pour une suspicion d'hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA)
* une suspicion d'{{Indication|nom=hémorragie sous-arachnoïdienne}} (HSA)
* pour évaluer la pression intracrânienne  
* l'évaluation de la {{Indication|nom=Pression intracrânienne}}
* pour le diagnostic de maladie du système nerveux central (SNC), comme la sclérose en plaques, le Guillain-Barré, la myélite transverse ou une neuroborréliose
* le diagnostic de maladie du système nerveux central (SNC), comme<ref name=":5" /><ref name=":1" />:
* pour le diagnostic d'un syndrome paranéoplasique ou phénomène de néoplasie du SNC (carcinomatose leptoméningée)
** la {{Indication|nom=sclérose en plaques}}
Les indications thérapeutiques sont:
** le {{Indication|nom=syndrome de Guillain-Barré}}
* pour réduire la pression intracrânienne, en effectuant un drainage dans le cas d'une hypertension intracrânienne (HTIC) bénigne (pseudotumor cerebri ou hydrocéphalée à pression normale)
** la {{Indication|nom=myélite transverse}}
* pour administrer de la médication ou chimiothérapie par voie intra-thécale
** une {{Indication|nom=vasculite}}
* pour administrer des antibiotiques
** une {{Indication|nom=sarcoïdose}}
* pour une analgésie ou anesthésie
** une {{Indication|nom=neuroborréliose}}
* pour injecter du liquide de contraste radio-opaque pour la myélographie<ref name=":1">{{Citation d'un ouvrage|langue=Anglais|auteur1=Roberts JR|titre=Roberts and Hedges' Clinical Procedures in Emergency Medicine and Acute Care|lieu=Philadelphia, PA|éditeur=Elsevier|date=2018}}</ref>.
* le diagnostic d'un syndrome paranéoplasique ou phénomène de néoplasie du SNC ({{Indication|nom=carcinomatose leptoméningée}}).
Les indications thérapeutiques de la PL sont:
* pour réduire la pression intracrânienne, en effectuant un drainage dans le cas d'une {{Indication|nom=hypertension intracrânienne}} (HTIC) bénigne<ref name=":8">{{Citation d'un article|auteur1=Carley, S. Harrison, M.|titre=Timing of lumbar puncture in suspected subarachnoid haemorrhage|périodique=Emerg Med J, 22|date=2005|pages=121-122}}</ref> ({{Indication|nom=pseudotumor cerebri}}<ref name=":6" /> ou {{Indication|nom=hydrocéphalie à pression normale}}<ref name=":0" />).


== Contre-indications ==
== Contre-indications ==
Parmi les contre-indications, il y a:
* l'infection au niveau du site de ponction (cellulire, abcès)
* une coagulopathie ou thrombocytopénie (car risque d'hématome épidural et compression de la moelle épinière)
* l'utilisation d'un anticoagulant
* l'hypertension intracrânienne due à une lésion expansive intracrânienne, un blocage de l'écoulement du liquide céphalo-rachidien ( par exemple, par sténoe de l'aqueduc ou malformaiton de Chiari I), ou blocage du liquide céphalorachidien au niveau de la moelle épinière (par exemple, secondaire à une compression médullaire tumorale) car il y a risque d'herniation<ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=Ponction lombaire - Troubles neurologiques|url=https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-neurologiques/proc%C3%A9dures-et-tests-neurologiques/ponction-lombaire?query=ponction%20lombaire|site=Édition professionnelle du Manuel MSD|consulté le=2020-04-01}}</ref>
* un compromis cardirespiratoire.
Certaines contre-indications sont relatives et dépendront du patient ou du médecin performant la technique:


* des antécédents de chirurgie lombaire
=== Absolues ===
* une ostéoarthrite  sévère
Parmi les contre-indications absolues, il y a<ref name=":5" /><ref name=":3" /><ref name=":1" /><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Pierre|nom1=Tattevin|prénom2=Fabrice|nom2=Bruneel|prénom3=Bernard|nom3=Régnier|titre=Cranial CT before lumbar puncture in suspected meningitis|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=346|numéro=16|date=2002-04-18|issn=1533-4406|pmid=11963945|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11963945|consulté le=2024-04-06|pages=1248–1251; author reply 1248–1251}}</ref>:
* la non collaboration ou le refus du patient
* l'{{Contre-indication|nom=hypertension intracrânienne|relative=0}}<ref name=":9">{{Citation d'un article|auteur1=Computed Tomography of the Head before Lumbar Puncture in Adults with Suspected Meningitis.|titre=Computed Tomography of the Head before Lumbar Puncture in Adults with Suspected Meningitis.|périodique=NEJM 2001; 345|date=2001|pages=1727-33}}</ref>, secondaire à:
** une {{Contre-indication|nom=lésion expansive intracrânienne|relative=0}}
** un blocage de l'écoulement du liquide céphalo-rachidien comme en présence de {{Contre-indication|nom=sténose de l'aqueduc|relative=0}} ou {{Contre-indication|nom=malformation de Chiari I|relative=0}}
** un blocage du liquide céphalorachidien au niveau de la moelle épinière, par {{Contre-indication|nom=compression médullaire tumorale|relative=0}} car il y a risque d'herniation<ref name=":0">{{Citation d'un lien web|langue=fr|titre=Ponction lombaire - Troubles neurologiques|url=https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-neurologiques/proc%C3%A9dures-et-tests-neurologiques/ponction-lombaire?query=ponction%20lombaire|site=Édition professionnelle du Manuel MSD|consulté le=2020-04-01}}</ref><ref name=":5" />
* une infection au niveau du site de ponction ({{Contre-indication|nom=cellulite|relative=0}}, {{Contre-indication|nom=Abcès|relative=0}})
* l'utilisation d'un {{Contre-indication|nom=anticoagulant|relative=0}}, une {{Contre-indication|nom=coagulopathie|relative=0}} ou {{Contre-indication|nom=thrombocytopénie|relative=0}} augmentent le risque d'hématome épidural et de compression de la moelle épinière. La PL est généralement contre-indiquée en présence<ref name=":1" /><ref name=":6" />:
** d'un INR > 1,4
** de plaquettes < à 50
** d'un temps de saignement > 7 minutes
* une {{Contre-indication|nom=Instabilité hémodynamique|relative=0}}.


=== La place de l'imagerie avant d'effectuer une ponction lombaire ===
=== Relatives ===
Il est indiqué d'effectuer '''un TDM ou une IRM''' avant toute ponction lombaire chez un patient chez qui on retrouve un '''oedème papillaire et/ou des signes de localisation neurologiques.'''  
Certaines contre-indications sont relatives et dépendront du patient ou du médecin performant la technique<ref name=":5" /><ref name=":0" />:
 
* des antécédents de {{Contre-indication|nom=chirurgie lombaire|relative=1}}
* une {{Contre-indication|nom=arthrose lombaire|relative=1|quantité=sévère|affichage=arthrose lombaire sévère}}.
 
== Anatomie ==
[[Fichier:Epidural-anesthesia.png|vignette|Anatomie des ligaments et des espaces sous-arachnoïdien et épidural]]
La PL vise à recueillir du LCR dans la cavité subarachnoïdienne par une ponction dans le dos, entre deux vertèbres. Chez l'adulte, l’espace L3-L4 ou l’espace L4-L5 sont les sites de ponction à privilégier. <ref name=":7">{{Citation d'un ouvrage|auteur1=Bougousslavsky J, Fisher M, Ed|titre=Textbook of neurology|passage=177-179|lieu=Boston|éditeur=Elsevier Butterworth-Heinemann|date=1998}}</ref> La ponction entre L5-S1 est aussi possible. L'aiguille devra traverser la peau et le tissu sous-cutané, puis le ligament sus-épineux, le ligament interépineux, le ligament jaune et enfin la dure mère pour finalement pénétrer l’espace sous-arachnoïdien<ref name=":5" /><ref>{{Citation d'un lien web|titre=Spinal Anesthesia in Adults: Anatomy, Indications, and Physiological Effects|url=https://www.openanesthesia.org/keywords/spinal-anesthesia-in-adults-anatomy-indications-and-physiological-effects/|site=Open anesthesia.org|date=12/19/2023|consulté le=6 avril 2024}}</ref> (voir Figure 2).
 
Une ponction au-dessus de L3-L4 comporte un risque accru de lésion médullaire étant donné que près de 6% des patients possèdent un cône médullaire qui descend jusqu’à L2-L3<ref name=":7" />. 
 
Les repères anatomiques sont identifiés au niveau de l'épineuse de la vertèbre L4 et correspondent à la ligne imaginaire reliant les crêtes iliaques.<ref group="note">Truc pour repérer les structures osseuses: poser les deux index sur la partie supérieure des deux crêtes iliaques et former une ligne qui les relie, en joignant les pouces sur la colonne vertébrale. Chez l'adulte, l'<nowiki/>'''épine de L4''' correspond à ce niveau, alors que chez l'enfant et le nourrisson, il correspond à l''''espace entre L4 et L5.'''</ref>
[[Fichier:Image 2024-04-06 à 14.47.jpg|vignette|Figure 2: anatomie des méninges]]
[[Fichier:Pediatric vs adult LP.jpg|vignette|Figure 3: Anatomie pédiatrique versus adulte]]
Chez l'enfant et le nourrisson<ref name=":6" /><ref>{{Citation d'un article|auteur1=Chern JJ, Tubbs RS, Gordon AS, Donnithorne KJ, Oakes WJ.|titre=Management of pediatric patients with pseudotumor cerebri.|périodique=Childs Nerv Syst.|date=2012 Jan 19}}</ref> la ligne médiane, au niveau des crêtes iliaques correspond à l'espace entre L4-L5. Chez le bébé, la moelle épinière se termine à L3 donc il est suggéré d’utiliser l’espace L4-L5. Chez l’enfant et l’adolescent, la moelle épinière se termine à L2, donc la ponction peut se faire à L3-L4 ou L4-L5, comme chez l'adulte.


L'imagerie permettra d'éliminer un processus expansif qui pourrait déclencher un engagement transtentoriel ou cérébelleux.<ref name=":0" />
== Évaluation ==


== Complications possibles ==
=== La place de l'imagerie avant d'effectuer une ponction lombaire ===
La ponction lombaire peut engendrer certaines complications.  
Il est indiqué d'effectuer '''une TDM ou une IRM''' avant toute ponction lombaire chez un patient qui présente des signes et symptômes indiquant une possible lésion occupant l'espace ou pouvant augmenter la pression intracrânienne<ref>{{Citation d'un article|prénom1=G. P.|nom1=Duffy|titre=Lumbar puncture in the presence of raised intracranial pressure|périodique=British Medical Journal|volume=1|numéro=5641|date=1969-02-15|issn=0007-1447|pmid=5763958|pmcid=1981862|doi=10.1136/bmj.1.5641.407|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/5763958|consulté le=2024-04-06|pages=407–409}}</ref>. Cependant, il n'est pas recommandé d'effectuer une imagerie de routine chez tous les patients, spécifiquement en situation où la ponction lombaire est urgente<ref>{{Citation d'un article|prénom1=R.|nom1=Hasbun|prénom2=J.|nom2=Abrahams|prénom3=J.|nom3=Jekel|prénom4=V. J.|nom4=Quagliarello|titre=Computed tomography of the head before lumbar puncture in adults with suspected meningitis|périodique=The New England Journal of Medicine|volume=345|numéro=24|date=2001-12-13|issn=0028-4793|pmid=11742046|doi=10.1056/NEJMoa010399|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11742046|consulté le=2024-04-06|pages=1727–1733}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=A. K.|nom1=Gopal|prénom2=J. D.|nom2=Whitehouse|prénom3=D. L.|nom3=Simel|prénom4=G. R.|nom4=Corey|titre=Cranial computed tomography before lumbar puncture: a prospective clinical evaluation|périodique=Archives of Internal Medicine|volume=159|numéro=22|date=1999-12-13|issn=0003-9926|pmid=10597758|doi=10.1001/archinte.159.22.2681|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10597758|consulté le=2024-04-06|pages=2681–2685}}</ref>. Ainsi, il est recommandé d'effectuer une TDM sans contraste de la tête chez les patients qui présentent des facteurs de risques cliniques d'hypertension intracrânienne tels  qu'énoncés ci-dessous:
[[Fichier:Spinal Needles.JPG|vignette|Exemple d'aiguille atraumatique de Whitacre (en B)]]


===== Céphalées post ponction-lombaire: =====
* un âge ≥ 60 ans
Des [[Céphalées post ponction-lombaire|'''céphalées post ponction-lombaire''']] sont les complications les plus fréquentes et seraient causées par une fuite de LCR. Présentes dans environ 11% des cas, elles sont généralement localisées à la région frontale ou occipitale.Elles peuvent être associées à des nausées, des vomissements, des étourdissements, des bourdonnements dans les oreilles et des perturbations visuelles. Elles apparaissent généralement jusqu'à 48 heures post procédure, durent environ 1 à 2 jours, pouvant persister quelques mois. Les céphalées sont généralement pire en position verticale et s'améliorent en décubitus dorsal<ref>{{Citation d'un lien web|langue=Anglais|titre=American Society of Anesthesiologist statement on post-dural puncture headache management.|url=https://www.asahq.org/standards-and-guidelines/statement-on-post-dural-puncture-headache-management|site=ASAHQ|date=13 octobre 2021, révisé le 6 mars 2023|consulté le=19 mars 2024}}</ref>. Les facteurs de risques associés aux céphalées post PL sont reliées au sexe féminin, à un faible indice de masse corporel (IMC) et à un âge inférieur à 40 ans<ref name=":3">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Feyce|nom1=Peralta|prénom2=Nicole|nom2=Higgins|prénom3=Elizabeth|nom3=Lange|prénom4=Cynthia A.|nom4=Wong|titre=The Relationship of Body Mass Index with the Incidence of Postdural Puncture Headache in Parturients|périodique=Anesthesia & Analgesia|volume=121|numéro=2|date=2015-08|issn=0003-2999|doi=10.1213/ANE.0000000000000802|lire en ligne=https://journals.lww.com/00000539-201508000-00025|consulté le=2024-03-19|pages=451–456}}</ref>. Le traitement consiste en offrant un traitement de support, par des analgésiques oraux, une prise de liquide et du repos. Parfois, l'utilisation de "patch sanguin épidural" peut être indiquée si les céphalées sont très sévères. Pour prévenir les céphalées post ponction-lombaire, il est suggéré d'utiliser des aiguilles à ponction lombaire atraumatique ([[Whitacre]]) et de petit calibre (25G)<ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Siddharth|nom1=Nath|prénom2=Alex|nom2=Koziarz|prénom3=Jetan H|nom3=Badhiwala|prénom4=Waleed|nom4=Alhazzani|titre=Atraumatic versus conventional lumbar puncture needles: a systematic review and meta-analysis|périodique=The Lancet|volume=391|numéro=10126|date=2018-03|doi=10.1016/S0140-6736(17)32451-0|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0140673617324510|consulté le=2024-03-19|pages=1197–1204}}</ref>.


===== Infections: =====
* un examen neurologique anormal:
Les infections sont des complications plus rares, et comprennent surtout les abcès épiduraux ou les méningites. Les [[abcès épiduraux]] sont des infections locales de l'espace épidural pouvant mener à une compression de la moelle, une thrombose du réseau veineux et une interruption du support sanguin. Les symptômes incluent de la fièvre, des douleurs au point d'insertion et un malaise général. Certains déficits neurologiques peuvent aussi survenir. Les [[méningites]] sont généralement causées par une infection virale, ou bactérienne. Elles reflètent une inflammation des membranes protectrices entourant le cerveau et la moelle épinière et se manifestent par de la fièvre, des signes de méningisme (céphalées, raideurs de nuque) et une altération de l'état mental<ref name=":1" /><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Sebastiaan|nom1=Engelborghs|prénom2=Ellis|nom2=Niemantsverdriet|prénom3=Hanne|nom3=Struyfs|prénom4=Kaj|nom4=Blennow|titre=Consensus guidelines for lumbar puncture in patients with neurological diseases|périodique=Alzheimer's & Dementia: Diagnosis, Assessment & Disease Monitoring|volume=8|numéro=1|date=2017-01|issn=2352-8729|issn2=2352-8729|pmid=28603768|pmcid=PMC5454085|doi=10.1016/j.dadm.2017.04.007|lire en ligne=https://alz-journals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1016/j.dadm.2017.04.007|consulté le=2024-03-19|pages=111–126}}</ref>.


===== Hémorragie: =====
* une altération de l’état de conscience
Le LCR peut être de couleur sanguine si des vaisseaux cutanés sont lésés durant la technique ou si des plexus veineux de l'espace sous-arachnoïdien sont touchés. Il peut également se produire un hématome sous-dural.
* un oedème papillaire
* des signes neurologiques focaux comme:  
** des signes d’aphasie, de dysarthrie ou d'extinction de voix
** une incapacité à exécuter des ordres simple
** une ophtalmoplégie
** une anomalie des champs visuels
** une paralysie faciale (partielle ou complète)
** des signes de latéralisation comme une parésie d’un membre
* un patient immunosupprimé: VIH, sida, traitement immunosuppresseur, post-transplantation


===== Lésion médullaire:  =====
* des crises d’épilepsie dans la dernière semaine
Des douleurs irradiant dans les jambes peuvent survenir s'il y a contact avec une racine nerveuse. Les paralysies transitoires sont également possibles, mais très rares<ref name=":2" />.
* des antécédents de maladies du SNC
* une lésion connue avec effet de masse (AVC, infection focale)


===== Herniation cérébrale: =====
L'imagerie permettra d'éliminer un processus expansif qui pourrait déclencher un engagement transtentoriel ou cérébelleux.<ref name=":0" /><ref name=":8" /><ref name=":9" />
Il peut se produire une herniation cérébrale si présence d'une hypertension intracrânienne, de là l'importance de vérifier les contre-indications<ref name=":1" />.


== Procédure ==
== Préparation ==
{{Contenu TopMédecine|formation1_nom=Ponctions lombaires : un sujet « épineux »|url_topmu1=tt-04-01-ponctions-lombaires-un-sujet-epineux}}
{{Contenu TopMédecine|formation1_nom=Ponctions lombaires : un sujet « épineux »|url_topmu1=tt-04-01-ponctions-lombaires-un-sujet-epineux}}
[[Fichier:Figure 4-Repères anatomiques.jpg|vignette|Figure 4: Repères anatomiques pour ponction lombaire]]


=== ''Matériel requis:'' ===
=== Matériel requis ===
La ponction lombaire est une technique stérile et nécessite donc une technique vigoureuse et une asepsie appropriée. Une infection reliée au matériel ou à l’exécution de la technique pourrait entraîner des conséquences graves reliées à une morbidité neurologique voire même un décès.  
La ponction lombaire est une technique stérile et nécessite une asepsie appropriée.
 
[[Fichier:Sagittal section LP.jpg|vignette|Figure 5: Espace sous-arachnoïdien]]
Le matériel requis doit être réuni en bonne partie dans un plateau stérile pré-préparé.  
Le matériel requis doit être réuni en bonne partie dans un plateau stérile pré-préparé.  


Il est important de connaître le contenu du plateau et de rassembler les autres éléments nécessaires avant de procéder à la technique.  
Il est important de connaître le contenu du plateau et de rassembler les autres éléments nécessaires avant de procéder à la technique.  


Un plateau type contient :  
Un plateau type contient:  


* un champ stérile  
* un champ stérile
* des badigeons (3)
* des badigeons (3)
* une aiguille et une seringue pour l'anesthésie locale  
* une aiguille et une seringue pour l'anesthésie locale
* une aiguille à ponction lombaire (no 22, 3 pouces)  
* une aiguille à ponction lombaire (no 22, 3 pouces)
* un manomètre et une valve 3 voies  
* un manomètre et une valve 3 voies
* quatre tubes numérotés  
* quatre tubes numérotés


Il faut prévoir des gants stériles, une blouse stérile et un masque. Il faut également une fiole de xylocaïne 1 ou 2 % sans épinéphrine et une solution pour l’asepsie (ex: chlorexidine)
Il faut prévoir des gants stériles, une blouse stérile et un masque. Il faut également une fiole de xylocaïne 1 ou 2% sans épinéphrine et une solution pour l’asepsie<ref name=":5" /><ref name=":3" /><ref name=":6" /> (ex: chlorexidine).


=== ''Technique:'' ===
Chez la clientèle pédiatrique, il est important de prioriser l'analgésie locale et un anesthésique topique. Une crème de lidocaïne 4% environ 30 minutes avant la procédure ou encore de la crème EMLA, 60 minutes avant la procédure sont souvent très utiles afin de limiter la douleur locale lors de l'insertion de l'aiguille, limitant ainsi les complications reliées au traumatisme de la technique. Un point dermique avec lidocaïne 1% sans épinéphrine au site de ponction peut aussi être utilisé, seul ou en plus d’anesthésique topique. Viser un maximum de 0,4 mL/kg de 1% (4 mg/kg) mais généralement 0,5-1 mL sont nécessaire<ref name=":6" />.  
Le patient peut être en position assise penché vers l'avant, ou en position de décubitus latéral en position foetale.  


====== Position assise: ======
Pour les nourissons, particulièrement chez les < 1 mois, le sucralose est recommandé<ref>{{Citation d'un lien web|titre=La gestion de la douleur et de l’anxiété chez les enfants lors de brèves interventions diagnostiques et thérapeutiques|url=https://cps.ca/fr/documents/position/la-gestion-de-la-douleur-et-de-lanxiete|site=La Société canadienne de pédiatrie|date=1 novembre 2019|consulté le=6 avril2024}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Baruch S.|nom1=Krauss|prénom2=Benjamin A.|nom2=Krauss|prénom3=Steven M.|nom3=Green|titre=Managing Procedural Anxiety in Children|périodique=New England Journal of Medicine|volume=374|numéro=16|date=2016-04-21|issn=0028-4793|issn2=1533-4406|doi=10.1056/NEJMvcm1411127|lire en ligne=http://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMvcm1411127|consulté le=2024-04-06|pages=e19}}</ref> pour éviter les effets néfastes reliés à la douleur, car il permet de réduire la douleur d’une piqûre d’aiguille, favorise un soulagement rapide et diminue la durée des pleurs<ref group="note">Le non soulagement de la douleur chez les nouveau-nés occasionne de l'inconfort et de l'anxiété marquée à court terme. À long terme, il crée de l'évitement des soins médicaux dans le futur, de l'anxiété/peur excessive lors des visites médicales subséquentes et une perception douloureuse accrue.  La Société canadienne de pédiatrie recommande donc une gestion de la douleur optimale. (https://cps.ca/fr/documents/position/la-gestion-de-la-douleur-et-de-lanxiete)</ref>.
[[Fichier:Diagram showing how you have a lumbar puncture CRUK 157.svg|vignette|Figure 6: collecte de LCR]]


* placer le patient assis avec les jambes pendantes sur le bord de la civière ou du lit.
== Technique: ==
* demander au patient de se pencher vers l'avant en s'appuyant sur un oreiller ou une table de chevet, afin d'obtenir une flexion antérieure maximale du rachis.
* cette technique est utile pour obtenir un meilleur flot de LCR chez les patients déshydratés et chez les patients obèses, mais ne permet pas de mesurer adéquatement la pression du LCR avec le manomètre. 


====== Position en décubitus latéral: ======
=== Positionnement du patient: ===
*placez le patient en décubitus latéral gauche
La technique de ponction lombaire peut être effectuée avec le patient en décubitus latéral, en position assise, ou couchée sur le ventre.  
* demandez au patient de se recroqueviller le plus possible (attraper et serrer ses genoux). S'il est incapable de le faire seul, il est possible de demander de l'aide
* identifier les repères anatomiques et le site de ponction (repère anatomique: l'épine de L4 correspond à la ligne imaginaire reliant les crêtes iliaques)
* enfiler la blouse stérile, le masque et les gants
* désinfecter la peau localement, vis-à-vis le site de ponction (soit L3-L4 ou L4-L5) avec des mouvements circulaires centripètes, sur une zone d'environ 20 cm de diamètre
* installer le champ stérile troué centré sur le site de ponction. (Attention de ne pas contaminer les gants). Vérifier à nouveau la position du patient
* avec de la  xylocaïne, effectuer une anesthésie locale, avec un point dermique et une infiltration local inter-épineuse. Prélever la xylocaïne, et installer une aiguille 25 1 1/2p. Au site de ponction, injecter lentement environ 5 cc de xylo. Il faut rester parallèle au plan horizontal de la civière et se diriger en direction céphalique à un angle d’environ 30 degré vers l’ombilic. Une pression négative sur le piston permet de s’assurer de ne pas pénétrer l’espace sous-arachnoïdien
* ouvrir les bouchons des tubes
* insérer l’aiguille à PL dans l'espace interépineux L3-L4 ou L4-L5, dans le même trajet, avec le biseau de l’aiguille vers le haut (parallèle aux fibres élastiques longitudinales de la dure-mère) pour diminuer le risque de ponction traumatique. Tenir l’aiguille en position «cigarette» entre les doigts 2 et 3 avec le pouce sur le stylet. Avancer lentement l’aiguille jusqu’à percevoir une diminution de résistance qui indique le passage du ligament jaune et de la membrane arachnoïdienne. S’il y a une résistance ferme, l’aiguille bute sur une portion osseuse. Il faut retirer l’aiguille (toujours avec le stylet) à la marge de la peau et la rediriger légèrement en direction des pieds. Il est recommandé de retirer le stylet à quelques reprises, lors de l'insertion, afin de vérifier que l'aiguille vient juste de pénétrer l'espace sous-arachnoïdien, pour y voir une goutte de LCR sortir
* retirer le stylet et prendre la pression d'ouverture, mesurée avec un manomètre<ref group="note">'''Mesure de la pression d'ouverture:'''


La pression d’ouverture du LCR est mesurée avec un manomètre au moment où les premières gouttes de LCR s’écoulent. Elle doit toujours être mesurée en position de décubitus latéral avec les jambes en extension. Le manomètre est fixé à l’extrémité de l’aiguille via une valve à 3 voies. Cette étape peuut parfois demander l'aide d'une autre personne afin de stabiliser le manomètre.  
Pour la plupart des patients, la position de ''décubitus latéral'' est privilégiée car elle facilite l'accès au LCR et permet de faire la mesure de la pression d'ouverture<ref name=":10">{{Citation d'un article|prénom1=Clarita B.|nom1=Margarido|prénom2=Rafeek|nom2=Mikhael|prénom3=Cristian|nom3=Arzola|prénom4=Mrinalini|nom4=Balki|titre=The intercristal line determined by palpation is not a reliable anatomical landmark for neuraxial anesthesia|périodique=Canadian Journal of Anaesthesia = Journal Canadien D'anesthesie|volume=58|numéro=3|date=2011-03|issn=1496-8975|pmid=21128128|doi=10.1007/s12630-010-9432-z|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21128128|consulté le=2024-04-07|pages=262–266}}</ref><ref group="note">'''Mesure de la pression d'ouverture:''' La pression d’ouverture du LCR est mesurée avec un manomètre au moment où les premières gouttes de LCR s’écoulent. Elle doit toujours être mesurée en position de décubitus latéral avec les jambes en extension. Le manomètre est fixé à l’extrémité de l’aiguille via une valve à 3 voies. Cette étape peut parfois demander l'aide d'une autre personne afin de stabiliser le manomètre. La mesure s’effectue en identifiant la hauteur maximale atteinte par le LCR sur la colonne du manomètre lorsque la valve est ouverte.  Une pression d’ouverture normale se situe entre 80 et 180 mm Hg. Une pression basse est souvent le signe d’une hypotension artérielle ou plus rarement d'une obstruction du flot de LCR en amont. Une pression élevée témoigne d’une élévation de la pression intracrânienne. La pression peut être faussement élevée s’il y a une pression sur l’abdomen ou les veines jugulaires. Le patient doit donc reprendre une position avec les jambes en extension. Si la pression d’ouverture est élevée, il faut retirer le moins de LCR possible. </ref>. Le patient doit être placé au bord du lit, le dos bien arrondi, les genoux relevés sur la poitrine et les épaules recourbées le plus possible en position fœtale ou en chien de fusil (jambes qui touchent le thorax et tête pliée en avant). Un coussin peut être placé sous la tête pour favoriser un alignement de la colonne et un entre les genoux pour le confort<ref name=":5" />.


La mesure s’effectue en identifiant la hauteur maximale atteinte par le LCR sur la colonne du manomètre lorsque la valve est ouverte entre l’aiguille et le manomètre.  
La position assise semble augmenter l’espace inter-épineux et est utile pour obtenir un meilleur flot de LCR chez les patients déshydratés ou chez les patients obèses avec un accès plus difficile. Elle permet une meilleure palpation des structures anatomiques<ref name=":10" /> mais ne permet pas de mesurer adéquatement la pression du LCR avec le manomètre. Le patient doit être assis avec les jambes pendantes ou supportées sur le bord de la civière ou du lit. Demander au patient de se pencher vers l'avant en s'appuyant sur un oreiller, afin d'obtenir une flexion antérieure maximale du rachis. Pour les enfants, ils devraient être placés au bord du lit, les hanches et le tronc fléchis, pour avoir un dos arrondi, mais la flexion du cou n’est pas nécessaire ni désirée car elle augmente le risque de compromis respiratoire<ref name=":6" />. Chez le bébé,  l’assistant doit maintenir la position en empoignant le coude et le genou gauches dans sa main droite, ainsi que le coude et le genou droits dans sa main gauche.


Une pression d’ouverture normale se situe entre 80 et 180 mm Hg. Une pression basse est souvent le signe d’une hypotension artérielle ou plus rarement s’il y a une obstruction du flot de LCR en amont.  
La position couchée sur le ventre est généralement une technique effectuée sous guidance fluoroscopique, chez les patients avec une anatomie difficile (obésité, chirurgie de la colonne ou même dysraphisme vertébral)<ref>{{Citation d'un article|prénom1=A. S.|nom1=Abel|prénom2=J. R.|nom2=Brace|prénom3=A. M.|nom3=McKinney|prénom4=A. R.|nom4=Harrison|titre=Practice patterns and opening pressure measurements using fluoroscopically guided lumbar puncture|périodique=AJNR. American journal of neuroradiology|volume=33|numéro=5|date=2012-05|issn=1936-959X|pmid=22268077|pmcid=7968814|doi=10.3174/ajnr.A2876|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22268077|consulté le=2024-04-07|pages=823–825}}</ref>.


Une pression élevée témoigne d’une élévation de la pression intracrânienne. La pression peut être faussement élevée s’il y a une pression sur l’abdomen ou les veines jugulaires. Le patient doit donc reprendre une position avec les jambes en extension.  
=== Procédure: ===
Après avoir vérifié le positionnement du patient et avoir identifié le site de ponction (i.e. l'espace entre L3-L4 ou L4-L5 pour l'adulte et l'espace entre L4-L5 chez le bébé. Voir note 1), procédez à la désinfection de la peau localement, avec des mouvements circulaires centripètes, sur une zone d'environ 20 cm de diamètre. Utiliser une solution de chlorhexidine 2% avec alcool 70%<ref name=":6" /><ref>{{Citation d'un article|prénom1=M.|nom1=Scott|prénom2=J.|nom2=Stones|prénom3=N.|nom3=Payne|titre=Antiseptic solutions for central neuraxial blockade: which concentration of chlorhexidine in alcohol should we use?|périodique=British Journal of Anaesthesia|volume=103|numéro=3|date=2009-09|issn=1471-6771|pmid=19679583|doi=10.1093/bja/aep214|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19679583|consulté le=2024-04-07|pages=456; author reply 456–457}}</ref>. Les étapes suivantes devraient être similaires entre les différents patients, qu'ils soient adultes, ou enfants. Notez également que la technique en décubitus latéral sera décrite, car elle indique comment mesurer la pression d'ouverture.
* Il faut débuter par enfiler le masque, la blouse stérile et les gants stériles.
* Ouvrir le plateau stérile de ponction lombaire et assurez-vous d'avoir les solutions nécessaires à l'analgésie.
* [[Fichier:Spinal Needles.JPG|vignette|Figure 7: exemple d'aiguille atraumatique de Whitacre (en B)]]Installer le champ stérile troué, centré sur le site de ponction. (Attention de ne pas contaminer les gants). Vérifier à nouveau la position du patient.
* Avec de la xylocaïne, effectuer une anesthésie locale, avec un point dermique et une infiltration locale interépineuse. Prélever la xylocaïne, et installer une aiguille 25 1 1/2p. Au site de ponction, injecter lentement environ 5 cc de xylocaïne. Il faut rester parallèle au plan horizontal de la civière et se diriger en direction céphalique avec un angle d’environ 30 degrés vers l’ombilic. Une pression négative sur le piston de la seringue permet de s’assurer de ne pas pénétrer l’espace sous-arachnoïdien.
* Ouvrir les bouchons des tubes pour la collecte de LCR et les positionner dans l'ordre<ref group="note">'''Tubes de collecte de LCR:'''Tube 1- biochimie


Si la pression d’ouverture est élevée, il faut retirer le moins de LCR possible. </ref>
Tube 2- bactériologie
* recueillir le LCR dans les 4 tubes numérotés en ordre croissant, en mettant environ 2 à 3 cc par tube 
* retirer l’aiguille
* recouvrir le point de ponction d'un pansement adhésif stérile.<ref name=":0" />


== Interprétation ==
Tube 3- décompte cellulaire
 
Tube 4- virologie


=== Analyses du liquide céphalorachidien ===
Si on cherche une HSA, on envoie les tubes 1 et 4 pour un décompte cellulaire. S’il s’agit d’une HSA, le nombre de GR devrait être similaire entre les tubes, contrairement à la PL traumatique.</ref>.
Généralement, trois tubes de LCR sont recueillis lors d'une ponction lombaire, et le quatrième tube peut être réservé pour des analyses ultérieures au besoin. Les analyses standards sont:
* Insérer l’aiguille à ponction lombaire (''Whitacre spinal'' 20 ou 22G atraumatique) dans l'espace interépineux L3-L4 ou L4-L5 (dans le même trajet utilisé pour l'anesthésie locale), avec le biseau de l’aiguille vers le haut (parallèle aux fibres élastiques longitudinales de la dure-mère) pour diminuer le risque de ponction traumatique<ref>{{Citation d'un article|prénom1=H.|nom1=Flaatten|prénom2=T.|nom2=Thorsen|prénom3=B.|nom3=Askeland|prénom4=M.|nom4=Finne|titre=Puncture technique and postural postdural puncture headache. A randomised, double-blind study comparing transverse and parallel puncture|périodique=Acta Anaesthesiologica Scandinavica|volume=42|numéro=10|date=1998-11|issn=0001-5172|pmid=9834807|doi=10.1111/j.1399-6576.1998.tb05279.x|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9834807|consulté le=2024-04-07|pages=1209–1214}}</ref>. Tenir l’aiguille en position «cigarette» entre les doigts 2 et 3 avec le pouce sur le stylet.
* Avancer lentement l’aiguille jusqu’à percevoir une diminution de résistance qui indique le passage du ligament jaune et de la membrane arachnoïdienne<ref name=":5" />. S’il y a une résistance ferme, l’aiguille bute généralement sur une portion osseuse. Il faut retirer l’aiguille (toujours avec le stylet) à la marge de la peau et la rediriger légèrement en direction des pieds. Il est recommandé de retirer le stylet à quelques reprises, lors de l'insertion, afin de vérifier que l'aiguille vient juste de pénétrer l'espace sous-arachnoïdien, pour y voir une goutte de LCR sortir<ref name=":5" /><ref name=":6" /><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Miles S.|nom1=Ellenby|prénom2=Ken|nom2=Tegtmeyer|prénom3=Susanna|nom3=Lai|prénom4=Dana A.V.|nom4=Braner|titre=Lumbar Puncture|périodique=New England Journal of Medicine|volume=355|numéro=13|date=2006-09-28|issn=0028-4793|issn2=1533-4406|doi=10.1056/NEJMvcm054952|lire en ligne=http://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMvcm054952|consulté le=2024-04-07|pages=e12}}</ref>. La profondeur de la distance entre la peau et la dure-mère chez un patient moyen est d'environ 5,1 cm (+ ou - 1 cm) mais peut varier chez les patients plus obèses<ref>{{Citation d'un article|prénom1=Komaljit Kaur|nom1=Ravi|prénom2=Tej K.|nom2=Kaul|prénom3=Suneet|nom3=Kathuria|prénom4=Shikha|nom4=Gupta|titre=Distance from Skin to Epidural Space: Correlation with Body Mass Index (BMI)|périodique=Journal of Anaesthesiology, Clinical Pharmacology|volume=27|numéro=1|date=2011-01|issn=2231-2730|pmid=21804704|pmcid=3146156|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21804704|consulté le=2024-04-07|pages=39–42}}</ref>. Deux différentes techniques d'insertion de l'aiguille sont décrites:
** la méthode ''stylet-in:''
*** On avance lentement en retirant régulièrement le stylet puis en le replaçant, vérifiant ainsi si la dure mère a été traversée – chez les bébés, la traversée du ligamentum flavum est subtile.
** la méthode ''early stylet removal''
*** On insère l’aiguille avec le stylet pour traverser la peau, puis on retire le stylet et on continue à avancer lentement.
*** On remet le stylet avant de ressortir l’aiguille.
* Mesurer la pression d'ouverture avec un manomètre avant de faire la collecte de LCR dans les tubes. La pression normale se situe entre 5 et 20 cm d'H<sub>2</sub>O<ref name=":5" />.
* Recueillir le LCR dans les 4 tubes numérotés en ordre croissant, en mettant environ 2 à 3 cc par tube pour l'adulte et 1 à 1,5 cc par tube pour la clientèle pédiatrique <ref group="note">S'il s'agit d'une ponction lombaire thérapeutique pour réduire la pression intracrânienne, 40 à 50 cc de LCR peuvent être retirés.</ref>.
* Une fois la cueillette de LCR terminée, remettre le stylet en place, et retirer l’aiguille. Allonger le patient si ce n’est pas déjà le cas.
* Assurez-vous que le saignement cesse et qu’il n’y a pas de fuite de LCR avant d’appliquer le diachylon.


* en microbiologie: une coloration de GRAM et une culture bactérienne
== Complications possibles ==
* en biochimie: une protéinorachie et une glycorachie
[[Fichier:Brain herniation types.svg|vignette|Figure 8: Herniations cérébrales]]
* en hématologie: une numérotation des globules rouges et des globules blancs avec numérotation différentielle
La ponction lombaire peut engendrer certaines complications post-procédure<ref name=":5" />. Les plus fréquentes sont:
En cas de suspicion d'une infection, il est possible de visualiser les bactéries (coloration de Gram), la tuberculose (coloration acido-résistante ou immunofluorescence) et le cryptocoque sp (encre de chine) avec les méthodes de coloration du sédiment de liquide céphalorachidien centrifugé.
* des {{Complication|nom=Céphalées post ponction-lombaire}} <ref group="note">Les céphalées post ponction lombaire sont les complications les plus fréquentes et seraient causées par une fuite de LCR. Présentes dans environ 11% des cas, elles sont généralement localisées à la région frontale ou occipitale. Elles peuvent être associées à des nausées, des vomissements, des étourdissements, des bourdonnements dans les oreilles et des perturbations visuelles. Elles apparaissent généralement jusqu'à 48 heures post procédure, durent environ 1 à 2 jours, pouvant persister quelques mois. Les céphalées sont généralement pire en position verticale et s'améliorent en décubitus dorsal. Les facteurs de risques associés aux céphalées post PL sont reliées au sexe féminin, à un faible indice de masse corporel (IMC) et à un âge inférieur à 40 ans. Le traitement consiste à offrir un traitement de support, par des analgésiques oraux, une prise de liquide et du repos. Parfois, l'utilisation de "patch sanguin épidural" peut être indiquée si les céphalées sont très sévères. Pour prévenir les céphalées post ponction-lombaire, il est suggéré d'utiliser des aiguilles à ponction lombaire atraumatique ([[Whitacre]]) et de petit calibre (25G).</ref><ref name=":3" /><ref>{{Citation d'un lien web|langue=Anglais|titre=American Society of Anesthesiologist statement on post-dural puncture headache management.|url=https://www.asahq.org/standards-and-guidelines/statement-on-post-dural-puncture-headache-management|site=ASAHQ|date=13 octobre 2021, révisé le 6 mars 2023|consulté le=19 mars 2024}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Siddharth|nom1=Nath|prénom2=Alex|nom2=Koziarz|prénom3=Jetan H|nom3=Badhiwala|prénom4=Waleed|nom4=Alhazzani|titre=Atraumatic versus conventional lumbar puncture needles: a systematic review and meta-analysis|périodique=The Lancet|volume=391|numéro=10126|date=2018-03|doi=10.1016/S0140-6736(17)32451-0|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0140673617324510|consulté le=2024-03-19|pages=1197–1204}}</ref>
* des {{Complication|nom=Infections}}<ref group="note">Les infections sont des complications plus rares, et comprennent surtout les abcès épiduraux ou les méningites. Les {{Complication|nom=abcès épiduraux}} sont des infections locales de l'espace épidural pouvant mener à une compression de la moelle, une thrombose du réseau veineux et une interruption du support sanguin. Les symptômes incluent de la fièvre, des douleurs au point d'insertion et un malaise général. Certains déficits neurologiques peuvent aussi survenir. Les {{Complication|nom=méningites}} sont généralement causées par une infection virale, ou bactérienne. Elles reflètent une inflammation des membranes protectrices entourant le cerveau et la moelle épinière et se manifestent par de la fièvre, des signes de méningisme (céphalées, raideurs de nuque) et une altération de l'état mental. </ref><ref name=":1" /><ref name=":2">{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Sebastiaan|nom1=Engelborghs|prénom2=Ellis|nom2=Niemantsverdriet|prénom3=Hanne|nom3=Struyfs|prénom4=Kaj|nom4=Blennow|titre=Consensus guidelines for lumbar puncture in patients with neurological diseases|périodique=Alzheimer's & Dementia: Diagnosis, Assessment & Disease Monitoring|volume=8|numéro=1|date=2017-01|issn=2352-8729|issn2=2352-8729|pmid=28603768|pmcid=PMC5454085|doi=10.1016/j.dadm.2017.04.007|lire en ligne=https://alz-journals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1016/j.dadm.2017.04.007|consulté le=2024-03-19|pages=111–126}}</ref>


Plus la quantité de liquide récolté est grande (10 mL), plus il y a de chances de retrouver des pathogènes (bacilles, champignons acido-résistants) par des colorations et des cultures.
* une {{Complication|nom=hémorragie}}<ref group="note">Le LCR peut être de couleur sanguine si des vaisseaux cutanés sont lésés durant la technique ou si des plexus veineux de l'espace sous-arachnoïdien sont touchés. Il peut également se produire un hématome sous-dural.</ref><ref name=":5" />
* une {{Complication|nom=lésion médullaire}}<ref group="note">Des douleurs irradiant dans les jambes peuvent survenir s'il y a contact avec une racine nerveuse. Les paralysies transitoires sont également possibles, mais très rares</ref><ref name=":2" />


Pour la recherche de bacilles et de champignons acido-résistants, le liquide céphalorachidien doit être mis en culture aérobie et anaérobie<ref name=":0" />
* une {{Complication|nom=herniation cérébrale}} <ref group="note">Il peut se produire une herniation cérébrale si présence d'une hypertension intracrânienne, de là l'importance de vérifier les contre-indication.</ref><ref name=":1" />.


=== Couleur du liquide céphalorachidien ===
== Interprétation ==
Le liquide céphalorachidien physiologique est clair et incolore (eau de roche).
Généralement, trois tubes de LCR sont recueillis lors d'une ponction lombaire, et le quatrième tube peut être réservé pour des analyses ultérieures au besoin. Les analyses standards sont<ref name=":0" />:


Il suffit de ≥300 cellules/mcL pour le rendre trouble voire opalescent.
* en microbiologie: une coloration de GRAM et une culture bactérienne
* en biochimie: une protéinorachie et une glycorachie
* en hématologie: une numérotation des globules rouges et des globules blancs avec numérotation différentielle
Le liquide céphalorachidien physiologique est clair et incolore (eau de roche). Il suffit de ≥300 cellules/mcl pour le rendre trouble voire opalescent.


Il est possible de retrouver du sang dans le LCR. Plusieurs éléments combinés permettent de distinguer une ponction traumatique d’une hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA). Voici les éléments en faveur d’une '''ponction traumatique''' :
Il est possible de retrouver du sang dans le LCR. Plusieurs éléments combinés permettent de distinguer une ponction traumatique d’une hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA).


La présence de sang peut provenir d'une ponction traumatique (une aiguille poussée trop loin qui touche le plexus veineux en antérieur du canal rachidien). Elle se distingue par les signes suivant<ref name=":1" /><ref name=":3" />:
Voici les éléments en faveur d’une '''ponction traumatique''' qui se distingue par les signes suivants<ref name=":1" /><ref name=":3" />:  
* une pression d’ouverture du LCR normale  
* une pression d’ouverture normale
* la présence de sang visible initialement sur les premières gouttes de LCR seulement et un éclaircissement graduel du liquide céphalorachidien entre le premier et quatrième tubes (confirmé par la diminution du nombre de globule rouge)
* la présence de sang visible initialement sur les premières gouttes de LCR seulement et un éclaircissement graduel du liquide céphalorachidien entre le premier et quatrième tubes (confirmé par la diminution du nombre de globule rouge)
* le nombre de globules blancs (GB) est proportionnel au nombre de globules rouges (GR) (Ratio de 700-1000 GB/GR)  
* le nombre de globules blancs (GB) est proportionnel au nombre de globules rouges (GR) (Ratio de 700-1000 GB/GR)
* le nombre de globules rouges est décroissant du tube no 1 au tube no 3  
* le nombre de globules rouges est décroissant du tube no 1 au tube no 3
* l'absence de xanthochromie<ref group="note">Lors d’une HSA, une enzyme présente dans l`espace sous-arachnoïdien convertit l’hémoglobine en bilirubine. Ce phénomène est mesurable dans le LCR à l’aide d’un spectrophotomètre. 2 à 3 cc de LCR sont centrifugés pour faire sédimenter les globules rouges. Le surnageant est évalué par une mesure colorimétrique à l’aide d’un spectrophotomètre. Il mesure ainsi la présence de bilirubine et d’oxyhémoglobine. Ces deux molécules confèrent au surnageant une coloration jaune, donnant ainsi un résultat de xanthochromie positif. La xanthochromie apparaît après ½ heure à 4 heures du début d’une HSA, avec un pic entre 24 et 96 heures et diminue ensuite sur 2 à 3 semaines. Si la présence de sang est due à une ponction traumatique, le temps de contact entre le sang et l’enzyme est trop court et le test est négatif. </ref> (liquide jaunâtre en présence d'hématies lysées) dans un échantillon centrifugé
* l'absence de xanthochromie<ref group="note">Lors d’une HSA, une enzyme présente dans l`espace sous-arachnoïdien convertit l’hémoglobine en bilirubine. Ce phénomène est mesurable dans le LCR à l’aide d’un spectrophotomètre. 2 à 3 cc de LCR sont centrifugés pour faire sédimenter les globules rouges. Le surnageant est évalué par une mesure colorimétrique à l’aide d’un spectrophotomètre. Il mesure ainsi la présence de bilirubine et d’oxyhémoglobine. Ces deux molécules confèrent au surnageant une coloration jaune, donnant ainsi un résultat de xanthochromie positif. La xanthochromie apparaît après ½ heure à 4 heures du début d’une HSA, avec un pic entre 24 et 96 heures et diminue ensuite sur 2 à 3 semaines. Si la présence de sang est due à une ponction traumatique, le temps de contact entre le sang et l’enzyme est trop court et le test est négatif. </ref> (liquide jaunâtre en présence d'hématies lysées) dans un échantillon centrifugé
* des hématies fraîches, non crénelées<ref name=":4">{{Citation d'un article|langue=anglais|auteur1=Brian Shahan, Edwin Y Choi, Gilberto Nieves|titre=Cerebrospinal Fluid Analysis|périodique=Am Fam Physician. 2021 Apr 1;103(7):422-428.|volume=7|numéro=103|éditeur=American Family Physician|date=2021 Apr 1|pmid=34128610|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33788511/
* des hématies fraîches, non crénelées<ref name=":4">{{Citation d'un article|langue=anglais|auteur1=Brian Shahan, Edwin Y Choi, Gilberto Nieves|titre=Cerebrospinal Fluid Analysis|périodique=Am Fam Physician. 2021 Apr 1;103(7):422-428.|volume=7|numéro=103|éditeur=American Family Physician|date=2021 Apr 1|pmid=34128610|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33788511/
www.aafp.org/afp|pages=422-428}}</ref>.
www.aafp.org/afp|pages=422-428}}</ref>.
Lorsqu’une '''hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA)''' est suspectée chez un patient et qu’une tomodensitométrie lombaire ne démontre pas la présence de sang, il faut effectuer une ponction lombaire. En présence d'une HSA, le LCR restera uniformément hémorragique pendant le prélèvement, du tube no 1 au tube no 3.
Lorsqu’une '''hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA)''' est suspectée chez un patient et qu’une tomodensitométrie lombaire ne démontre pas la présence de sang, il faut effectuer une ponction lombaire. En présence d'une HSA, les signes suivants sont à surveiller<ref>{{Citation d'un article|prénom1=M.|nom1=Vermeulen|prénom2=J.|nom2=van Gijn|titre=The diagnosis of subarachnoid haemorrhage|périodique=Journal of Neurology, Neurosurgery, and Psychiatry|volume=53|numéro=5|date=1990-05|issn=0022-3050|pmid=2191083|pmcid=PMC488050|doi=10.1136/jnnp.53.5.365|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2191083|consulté le=2024-04-14|pages=365–372}}</ref><ref>{{Citation d'un article|prénom1=Brian L.|nom1=Hoh|prénom2=Nerissa U.|nom2=Ko|prénom3=Sepideh|nom3=Amin-Hanjani|prénom4=Sherry H.-Y.|nom4=Chou|titre=2023 Guideline for the Management of Patients With Aneurysmal Subarachnoid Hemorrhage: A Guideline From the American Heart Association/American Stroke Association|périodique=Stroke|volume=54|numéro=7|date=2023-07|issn=1524-4628|pmid=37212182|doi=10.1161/STR.0000000000000436|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37212182|consulté le=2024-04-14|pages=e314–e370}}</ref>:
 
* le LCR restera uniformément hémorragique lors du prélèvement du tube no 1 au tube no 3


* une xanthochromie est souvent présente plusieurs heures après l'hémorragie
* une xanthochromie est souvent présente plusieurs heures après l'hémorragie
* les globules rouges sont habituellement vieillis et crénelés
* les globules rouges sont habituellement vieillis et crénelés
* un liquide légèrement jaune peut également être dû à des chromogènes séniles, un ictère intense ou une hyperprotéinorachie supérieure (>100 mg/dL).<ref name=":0" /><ref name=":4" />
* un liquide légèrement jaune peut également être dû à des chromogènes séniles, un ictère intense ou une hyperprotéinorachie supérieure (>100 mg/dl )<ref name=":0" /><ref name=":4" />.
 
=== Numération cellulaire du liquide céphalorachidien, glycorachie et protéinorachie ===
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Anomalies du liquide céphalorachidien dans divers troubles<ref name=":0" /><ref name=":4" />
|+Numération cellulaire du liquide céphalorachidien, glycorachie et protéinorachie
!Maladie
!
!Pression
!Normal
!Apparence
!Viral
!Globules blancs / mcL
!Bactérien
!Type cellulaire prédominant<ref group="note">Les polynucléaires peuvent prédominer dans des troubles habituellement caractérisés par une réponse lymphocytaire, en particulier en début d'évolution d'infections virales ou de méningite tuberculeuse. </ref>
!Glucose
!Protéine
|-
|'''Normal'''
|80-180 mm H<small>2</small>0
|Transparent, eau-de-roche
|0-3
|Lymphocytes
|50-100 mg/dL (2,78-5,55mmol/L)
|20-45 mg/dL
|-
|'''Méningites bactériennes aigües'''
|↑
|Trouble, Purulent
|100-10 000
|Polynucléaires
|↓
|>100 mg/dL<ref group="note">Jusqu'à 14% des sujets peuvent avoir une protéinorachie de < 100 mg/dL à une première ponction lombaire.</ref>
|-
|Méningite subaigüe (par exemple: tuberculeuse à Cryptococcus, sarcoïdosique, leucémique, carcinomateuse)
|N ou ↑
|Trouble, Purulent
|100-700
|Lymphocytes
|↓
|↑
|-
|Méningite aigüe syphilitique
|N ou ↑
|Trouble, Purulent
|25-2000
|Lymphocytes
|N
|↑
|-
|Paralysie générale (neurosyphilis)
|N ou ↑
|Transparent, eau-de-roche
|15-2000
|Lymphocytes
|N
|↑
|-
|Maladie de Lyme du SNC (neuroborréliose)
|N ou ↑
|Transparent, eau-de-roche
|0-500
|Lymphocytes
|N
|N ou ↑
|-
|Abcès cérébral ou tumeur cérébrale
|N ou ↑
|Transparent, eau-de-roche
|0-1000
|Lymphocytes
|N
|↑
|-
|'''Infections virales'''
|N ou ↑
|Trouble
|100-2000
|Lymphocytes
|N
|N ou ↑
|-
|Hypertension intracrânienne idiopathique
|↑
|Transparent, eau-de-roche
|N
|Lymphocytes
|N
|N ou ↓
|-
|-
|'''Hémorragie cérébrale'''
|Globules blancs
|
|< 5
|Sanguin, et xanthochromie
|< 1000
|Sanglant
|> 1000
|Globles rouges
|N
|↑
|-
|-
|Thrombose cérébrale
|% de Polynucélaires
|N ou ↑
|0
|Transparent, eau-de-roche
|1-50%
|0-100
|> 80%
|Lymphocytes
|N
|N ou ↑
|-
|-
|Tumeur de la moelle épinière
|Glucose
|N
|3-7
|Transparent, eau-de-roche
(60-70% glycémie)
|0-50
|3-7
|Lymphocytes
|< 60-70% glycémie
|N
|N ou ↑
|-
|-
|'''Sclérose en plaques'''
|Aspect
|N
|Clair, Eau-de-Roche
|Transparent, eau-de-roche
|Eau-de-Roche ->  Trouble
|0-50
|Eau-de-Roche -> Purulent
|Lymphocytes
|N
|N ou ↑
|-
|-
|'''Syndrome de Guillain-Barré'''
| colspan="4" |Rapport GB/GR: 1/ 700-1000
|N
|Transparent, eau-de-roche
|0-100
|Lymphocytes
|N
|> 100 mg/dL
|-
|'''Encéphalopathie saturnine'''
|↑
|Transparent, eau-de-roche
|0-500
|Lymphocytes
|N
|↑
|}
|}
Normalement, le rapport glycorachie:glycémie est de l'ordre de 0,6 et, sauf en cas d'hypoglycémie sévère, la glycorachie est habituellement > 50 mg/dL (>2,78 mmol/L).
Normalement, le rapport glycorachie:glycémie est de l'ordre de 0,6 et, sauf en cas d'hypoglycémie sévère, la glycorachie est habituellement > 50 mg/dL (>2,78 mmol/L).


L'hyperprotéinorachie (>50 mg/dL) est un marqueur sensible mais peu spécifique; une augmentation des protéines > 500 mg/dL est observée (entre autres) en cas de méningite purulente, de méningite tuberculeuse avancée, de compression médullaire ou de ponction traumatique. Le dosage des Ig (normalement < 15%), la recherche de bandes oligoclonales et de la protéine basique de la myéline aident au diagnostic de maladie démyélinisante.<ref name=":0" />
L'hyperprotéinorachie (>50 mg/dL) est un marqueur sensible mais peu spécifique:
 
==== Méningite à méningocoques ====
Dans une méningite à méningocoques en début d'évolution ou en cas de leucopénie sévère, la protéinorachie peut être trop basse pour que les bactéries adhèrent sur la lame au cours de la coloration de Gram, donnant un résultat faussement négatif. L'addition d'une goutte d'un sérum stérile au sédiment de LCR permet d'éviter ce problème.<ref name=":0" />


==== Méningo-encéphalite hémorragique ====
* une augmentation des protéines > 500 mg/dL est observée (entre autres) en cas de méningite purulente, de méningite tuberculeuse avancée, de compression médullaire ou de ponction traumatique<ref name=":0" />
Lorsqu'on suspecte une méningo-encéphalite hémorragique, on utilise un montage humide pour la recherche d'amibes. Le test d'agglutination au latex et les tests de coagglutination peuvent permettre une identification rapide des bactéries, notamment lorsque les colorations et les cultures sont négatives (p. ex., méningite décapitée).<ref name=":0" />
* le dosage des Ig (normalement < 15%), la recherche de bandes oligoclonales et de la protéine basique de la myéline aident au diagnostic de maladie démyélinisante.<ref name=":0" />


==== Virus ====
== Suivi ==
À l'exception des entérovirus, on retrouve rarement des virus dans le LCR. Des groupes de tests d'Ac antiviraux sont disponibles. Le test du VDRL (Venereal Disease Research Laboratories) et la recherche de l'Ag cryptococcique sont souvent effectués systématiquement. Des tests PCR pour le virus herpes simplex et d'autres pathogènes du SNC sont disponibles.<ref name=":0" />{{Sections sémantiques/Examen paraclinique}}
Après la ponction lombaire, il n’est pas nécessaire que le patient reste alité, ni qu’il reçoive des liquides oraux ou intraveineux<ref name=":5" />. Plusieurs études ont montré que ces procédures, par rapport à la mobilisation précoce et à l’absence d’hydratation, ne diminuent pas la survenue du syndrome post-PL<ref name=":5" /><ref name=":6" /><ref name=":7" /><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Sharon E.|nom1=Straus|prénom2=Kevin E.|nom2=Thorpe|prénom3=Jayna|nom3=Holroyd-Leduc|titre=How Do I Perform a Lumbar Puncture and Analyze the Results to Diagnose Bacterial Meningitis?|périodique=JAMA|volume=296|numéro=16|date=2006-10-25|issn=0098-7484|doi=10.1001/jama.296.16.2012|lire en ligne=http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?doi=10.1001/jama.296.16.2012|consulté le=2024-04-07|pages=2012}}</ref><ref>{{Citation d'un article|langue=en|prénom1=Friedrich|nom1=Ebinger|prénom2=Christina|nom2=Kosel|prénom3=Joachim|nom3=Pietz|prénom4=Dietz|nom4=Rating|titre=Strict bed rest following lumbar puncture in children and adolescents is of no benefit|périodique=Neurology|volume=62|numéro=6|date=2004-03-23|issn=0028-3878|issn2=1526-632X|doi=10.1212/01.WNL.0000115387.67958.0F|lire en ligne=https://www.neurology.org/doi/10.1212/01.WNL.0000115387.67958.0F|consulté le=2024-04-07|pages=1003–1005}}</ref>. Une prise de sang pour mesurer la glycémie après la ponction lombaire est nécessaire pour l’interprétation des analyses biochimiques du LCR. Certains conseils peuvent être donnés aux parents après la procédure. Il est important de ré-expliquer les symptômes qui peuvent survenir suite à une ponction lombaire tels que des douleurs au site de ponction, des nausées, des céphalées et une irritabilité chez le jeune enfant <ref name=":6" />.


== Notes ==
== Notes ==

Dernière version du 25 avril 2024 à 14:31

Ponction lombaire (PL)
Procédure

Procédure
Système Neurologique
Informations
Terme anglais lumbar puncture, spinal tap
Autres noms Rachicentèse
Wikidata ID Q719444
SNOMED CT ID 277762005
Spécialités Neurologie, neurochirurgie, infectiologie, anestésiologie

Page non révisée

La ponction lombaire (PL) est un examen médical effectué dans le but d'obtenir un échantillon de liquide céphalo-rachidien (LCR). Ce liquide se trouve dans la cavité sous-arachnoïdienne (soit une couche méningée). La ponction s'effectue dans le dos, entre deux vertèbres lombaires, entre L3-L4 ou L4-L5. Cette procédure peut être diagnostique et thérapeutique.[1][2][3][4]

Indications

La ponction lombaire peut être indiquée à des fins diagnostics ou thérapeutiques. Les indications diagnostics de la ponction lombaire sont principalement pour [2][3][5][6]:

Les indications thérapeutiques de la PL sont:

Contre-indications

Absolues

Parmi les contre-indications absolues, il y a[2][3][5][8]:

Relatives

Certaines contre-indications sont relatives et dépendront du patient ou du médecin performant la technique[2][6]:

Anatomie

Anatomie des ligaments et des espaces sous-arachnoïdien et épidural

La PL vise à recueillir du LCR dans la cavité subarachnoïdienne par une ponction dans le dos, entre deux vertèbres. Chez l'adulte, l’espace L3-L4 ou l’espace L4-L5 sont les sites de ponction à privilégier. [10] La ponction entre L5-S1 est aussi possible. L'aiguille devra traverser la peau et le tissu sous-cutané, puis le ligament sus-épineux, le ligament interépineux, le ligament jaune et enfin la dure mère pour finalement pénétrer l’espace sous-arachnoïdien[2][11] (voir Figure 2).

Une ponction au-dessus de L3-L4 comporte un risque accru de lésion médullaire étant donné que près de 6% des patients possèdent un cône médullaire qui descend jusqu’à L2-L3[10].

Les repères anatomiques sont identifiés au niveau de l'épineuse de la vertèbre L4 et correspondent à la ligne imaginaire reliant les crêtes iliaques.[note 1]

Figure 2: anatomie des méninges
Figure 3: Anatomie pédiatrique versus adulte

Chez l'enfant et le nourrisson[4][12] la ligne médiane, au niveau des crêtes iliaques correspond à l'espace entre L4-L5. Chez le bébé, la moelle épinière se termine à L3 donc il est suggéré d’utiliser l’espace L4-L5. Chez l’enfant et l’adolescent, la moelle épinière se termine à L2, donc la ponction peut se faire à L3-L4 ou L4-L5, comme chez l'adulte.

Évaluation

La place de l'imagerie avant d'effectuer une ponction lombaire

Il est indiqué d'effectuer une TDM ou une IRM avant toute ponction lombaire chez un patient qui présente des signes et symptômes indiquant une possible lésion occupant l'espace ou pouvant augmenter la pression intracrânienne[13]. Cependant, il n'est pas recommandé d'effectuer une imagerie de routine chez tous les patients, spécifiquement en situation où la ponction lombaire est urgente[14][15]. Ainsi, il est recommandé d'effectuer une TDM sans contraste de la tête chez les patients qui présentent des facteurs de risques cliniques d'hypertension intracrânienne tels qu'énoncés ci-dessous:

  • un âge ≥ 60 ans
  • un examen neurologique anormal:
  • une altération de l’état de conscience
  • un oedème papillaire
  • des signes neurologiques focaux comme:
    • des signes d’aphasie, de dysarthrie ou d'extinction de voix
    • une incapacité à exécuter des ordres simple
    • une ophtalmoplégie
    • une anomalie des champs visuels
    • une paralysie faciale (partielle ou complète)
    • des signes de latéralisation comme une parésie d’un membre
  • un patient immunosupprimé: VIH, sida, traitement immunosuppresseur, post-transplantation
  • des crises d’épilepsie dans la dernière semaine
  • des antécédents de maladies du SNC
  • une lésion connue avec effet de masse (AVC, infection focale)

L'imagerie permettra d'éliminer un processus expansif qui pourrait déclencher un engagement transtentoriel ou cérébelleux.[6][7][9]

Préparation

Contenu TopMédecine
  • Ponctions lombaires : un sujet « épineux » (MU)
Figure 4: Repères anatomiques pour ponction lombaire

Matériel requis

La ponction lombaire est une technique stérile et nécessite une asepsie appropriée.

Figure 5: Espace sous-arachnoïdien

Le matériel requis doit être réuni en bonne partie dans un plateau stérile pré-préparé.

Il est important de connaître le contenu du plateau et de rassembler les autres éléments nécessaires avant de procéder à la technique.

Un plateau type contient:

  • un champ stérile
  • des badigeons (3)
  • une aiguille et une seringue pour l'anesthésie locale
  • une aiguille à ponction lombaire (no 22, 3 pouces)
  • un manomètre et une valve 3 voies
  • quatre tubes numérotés

Il faut prévoir des gants stériles, une blouse stérile et un masque. Il faut également une fiole de xylocaïne 1 ou 2% sans épinéphrine et une solution pour l’asepsie[2][3][4] (ex: chlorexidine).

Chez la clientèle pédiatrique, il est important de prioriser l'analgésie locale et un anesthésique topique. Une crème de lidocaïne 4% environ 30 minutes avant la procédure ou encore de la crème EMLA, 60 minutes avant la procédure sont souvent très utiles afin de limiter la douleur locale lors de l'insertion de l'aiguille, limitant ainsi les complications reliées au traumatisme de la technique. Un point dermique avec lidocaïne 1% sans épinéphrine au site de ponction peut aussi être utilisé, seul ou en plus d’anesthésique topique. Viser un maximum de 0,4 mL/kg de 1% (4 mg/kg) mais généralement 0,5-1 mL sont nécessaire[4].

Pour les nourissons, particulièrement chez les < 1 mois, le sucralose est recommandé[16][17] pour éviter les effets néfastes reliés à la douleur, car il permet de réduire la douleur d’une piqûre d’aiguille, favorise un soulagement rapide et diminue la durée des pleurs[note 2].

Figure 6: collecte de LCR

Technique:

Positionnement du patient:

La technique de ponction lombaire peut être effectuée avec le patient en décubitus latéral, en position assise, ou couchée sur le ventre.

Pour la plupart des patients, la position de décubitus latéral est privilégiée car elle facilite l'accès au LCR et permet de faire la mesure de la pression d'ouverture[18][note 3]. Le patient doit être placé au bord du lit, le dos bien arrondi, les genoux relevés sur la poitrine et les épaules recourbées le plus possible en position fœtale ou en chien de fusil (jambes qui touchent le thorax et tête pliée en avant). Un coussin peut être placé sous la tête pour favoriser un alignement de la colonne et un entre les genoux pour le confort[2].

La position assise semble augmenter l’espace inter-épineux et est utile pour obtenir un meilleur flot de LCR chez les patients déshydratés ou chez les patients obèses avec un accès plus difficile. Elle permet une meilleure palpation des structures anatomiques[18] mais ne permet pas de mesurer adéquatement la pression du LCR avec le manomètre. Le patient doit être assis avec les jambes pendantes ou supportées sur le bord de la civière ou du lit. Demander au patient de se pencher vers l'avant en s'appuyant sur un oreiller, afin d'obtenir une flexion antérieure maximale du rachis. Pour les enfants, ils devraient être placés au bord du lit, les hanches et le tronc fléchis, pour avoir un dos arrondi, mais la flexion du cou n’est pas nécessaire ni désirée car elle augmente le risque de compromis respiratoire[4]. Chez le bébé, l’assistant doit maintenir la position en empoignant le coude et le genou gauches dans sa main droite, ainsi que le coude et le genou droits dans sa main gauche.

La position couchée sur le ventre est généralement une technique effectuée sous guidance fluoroscopique, chez les patients avec une anatomie difficile (obésité, chirurgie de la colonne ou même dysraphisme vertébral)[19].

Procédure:

Après avoir vérifié le positionnement du patient et avoir identifié le site de ponction (i.e. l'espace entre L3-L4 ou L4-L5 pour l'adulte et l'espace entre L4-L5 chez le bébé. Voir note 1), procédez à la désinfection de la peau localement, avec des mouvements circulaires centripètes, sur une zone d'environ 20 cm de diamètre. Utiliser une solution de chlorhexidine 2% avec alcool 70%[4][20]. Les étapes suivantes devraient être similaires entre les différents patients, qu'ils soient adultes, ou enfants. Notez également que la technique en décubitus latéral sera décrite, car elle indique comment mesurer la pression d'ouverture.

  • Il faut débuter par enfiler le masque, la blouse stérile et les gants stériles.
  • Ouvrir le plateau stérile de ponction lombaire et assurez-vous d'avoir les solutions nécessaires à l'analgésie.
  • Figure 7: exemple d'aiguille atraumatique de Whitacre (en B)
    Installer le champ stérile troué, centré sur le site de ponction. (Attention de ne pas contaminer les gants). Vérifier à nouveau la position du patient.
  • Avec de la xylocaïne, effectuer une anesthésie locale, avec un point dermique et une infiltration locale interépineuse. Prélever la xylocaïne, et installer une aiguille 25 1 1/2p. Au site de ponction, injecter lentement environ 5 cc de xylocaïne. Il faut rester parallèle au plan horizontal de la civière et se diriger en direction céphalique avec un angle d’environ 30 degrés vers l’ombilic. Une pression négative sur le piston de la seringue permet de s’assurer de ne pas pénétrer l’espace sous-arachnoïdien.
  • Ouvrir les bouchons des tubes pour la collecte de LCR et les positionner dans l'ordre[note 4].
  • Insérer l’aiguille à ponction lombaire (Whitacre spinal 20 ou 22G atraumatique) dans l'espace interépineux L3-L4 ou L4-L5 (dans le même trajet utilisé pour l'anesthésie locale), avec le biseau de l’aiguille vers le haut (parallèle aux fibres élastiques longitudinales de la dure-mère) pour diminuer le risque de ponction traumatique[21]. Tenir l’aiguille en position «cigarette» entre les doigts 2 et 3 avec le pouce sur le stylet.
  • Avancer lentement l’aiguille jusqu’à percevoir une diminution de résistance qui indique le passage du ligament jaune et de la membrane arachnoïdienne[2]. S’il y a une résistance ferme, l’aiguille bute généralement sur une portion osseuse. Il faut retirer l’aiguille (toujours avec le stylet) à la marge de la peau et la rediriger légèrement en direction des pieds. Il est recommandé de retirer le stylet à quelques reprises, lors de l'insertion, afin de vérifier que l'aiguille vient juste de pénétrer l'espace sous-arachnoïdien, pour y voir une goutte de LCR sortir[2][4][22]. La profondeur de la distance entre la peau et la dure-mère chez un patient moyen est d'environ 5,1 cm (+ ou - 1 cm) mais peut varier chez les patients plus obèses[23]. Deux différentes techniques d'insertion de l'aiguille sont décrites:
    • la méthode stylet-in:
      • On avance lentement en retirant régulièrement le stylet puis en le replaçant, vérifiant ainsi si la dure mère a été traversée – chez les bébés, la traversée du ligamentum flavum est subtile.
    • la méthode early stylet removal
      • On insère l’aiguille avec le stylet pour traverser la peau, puis on retire le stylet et on continue à avancer lentement.
      • On remet le stylet avant de ressortir l’aiguille.
  • Mesurer la pression d'ouverture avec un manomètre avant de faire la collecte de LCR dans les tubes. La pression normale se situe entre 5 et 20 cm d'H2O[2].
  • Recueillir le LCR dans les 4 tubes numérotés en ordre croissant, en mettant environ 2 à 3 cc par tube pour l'adulte et 1 à 1,5 cc par tube pour la clientèle pédiatrique [note 5].
  • Une fois la cueillette de LCR terminée, remettre le stylet en place, et retirer l’aiguille. Allonger le patient si ce n’est pas déjà le cas.
  • Assurez-vous que le saignement cesse et qu’il n’y a pas de fuite de LCR avant d’appliquer le diachylon.

Complications possibles

Figure 8: Herniations cérébrales

La ponction lombaire peut engendrer certaines complications post-procédure[2]. Les plus fréquentes sont:

Interprétation

Généralement, trois tubes de LCR sont recueillis lors d'une ponction lombaire, et le quatrième tube peut être réservé pour des analyses ultérieures au besoin. Les analyses standards sont[6]:

  • en microbiologie: une coloration de GRAM et une culture bactérienne
  • en biochimie: une protéinorachie et une glycorachie
  • en hématologie: une numérotation des globules rouges et des globules blancs avec numérotation différentielle

Le liquide céphalorachidien physiologique est clair et incolore (eau de roche). Il suffit de ≥300 cellules/mcl pour le rendre trouble voire opalescent.

Il est possible de retrouver du sang dans le LCR. Plusieurs éléments combinés permettent de distinguer une ponction traumatique d’une hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA).

Voici les éléments en faveur d’une ponction traumatique qui se distingue par les signes suivants[5][3]:

  • une pression d’ouverture normale
  • la présence de sang visible initialement sur les premières gouttes de LCR seulement et un éclaircissement graduel du liquide céphalorachidien entre le premier et quatrième tubes (confirmé par la diminution du nombre de globule rouge)
  • le nombre de globules blancs (GB) est proportionnel au nombre de globules rouges (GR) (Ratio de 700-1000 GB/GR)
  • le nombre de globules rouges est décroissant du tube no 1 au tube no 3
  • l'absence de xanthochromie[note 11] (liquide jaunâtre en présence d'hématies lysées) dans un échantillon centrifugé
  • des hématies fraîches, non crénelées[27].

Lorsqu’une hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) est suspectée chez un patient et qu’une tomodensitométrie lombaire ne démontre pas la présence de sang, il faut effectuer une ponction lombaire. En présence d'une HSA, les signes suivants sont à surveiller[28][29]:

  • le LCR restera uniformément hémorragique lors du prélèvement du tube no 1 au tube no 3
  • une xanthochromie est souvent présente plusieurs heures après l'hémorragie
  • les globules rouges sont habituellement vieillis et crénelés
  • un liquide légèrement jaune peut également être dû à des chromogènes séniles, un ictère intense ou une hyperprotéinorachie supérieure (>100 mg/dl )[6][27].
Numération cellulaire du liquide céphalorachidien, glycorachie et protéinorachie
Normal Viral Bactérien
Globules blancs < 5 < 1000 > 1000
% de Polynucélaires 0 1-50% > 80%
Glucose 3-7

(60-70% glycémie)

3-7 < 60-70% glycémie
Aspect Clair, Eau-de-Roche Eau-de-Roche -> Trouble Eau-de-Roche -> Purulent
Rapport GB/GR: 1/ 700-1000

Normalement, le rapport glycorachie:glycémie est de l'ordre de 0,6 et, sauf en cas d'hypoglycémie sévère, la glycorachie est habituellement > 50 mg/dL (>2,78 mmol/L).

L'hyperprotéinorachie (>50 mg/dL) est un marqueur sensible mais peu spécifique:

  • une augmentation des protéines > 500 mg/dL est observée (entre autres) en cas de méningite purulente, de méningite tuberculeuse avancée, de compression médullaire ou de ponction traumatique[6]
  • le dosage des Ig (normalement < 15%), la recherche de bandes oligoclonales et de la protéine basique de la myéline aident au diagnostic de maladie démyélinisante.[6]

Suivi

Après la ponction lombaire, il n’est pas nécessaire que le patient reste alité, ni qu’il reçoive des liquides oraux ou intraveineux[2]. Plusieurs études ont montré que ces procédures, par rapport à la mobilisation précoce et à l’absence d’hydratation, ne diminuent pas la survenue du syndrome post-PL[2][4][10][30][31]. Une prise de sang pour mesurer la glycémie après la ponction lombaire est nécessaire pour l’interprétation des analyses biochimiques du LCR. Certains conseils peuvent être donnés aux parents après la procédure. Il est important de ré-expliquer les symptômes qui peuvent survenir suite à une ponction lombaire tels que des douleurs au site de ponction, des nausées, des céphalées et une irritabilité chez le jeune enfant [4].

Notes

  1. Truc pour repérer les structures osseuses: poser les deux index sur la partie supérieure des deux crêtes iliaques et former une ligne qui les relie, en joignant les pouces sur la colonne vertébrale. Chez l'adulte, l'épine de L4 correspond à ce niveau, alors que chez l'enfant et le nourrisson, il correspond à l'espace entre L4 et L5.
  2. Le non soulagement de la douleur chez les nouveau-nés occasionne de l'inconfort et de l'anxiété marquée à court terme. À long terme, il crée de l'évitement des soins médicaux dans le futur, de l'anxiété/peur excessive lors des visites médicales subséquentes et une perception douloureuse accrue. La Société canadienne de pédiatrie recommande donc une gestion de la douleur optimale. (https://cps.ca/fr/documents/position/la-gestion-de-la-douleur-et-de-lanxiete)
  3. Mesure de la pression d'ouverture: La pression d’ouverture du LCR est mesurée avec un manomètre au moment où les premières gouttes de LCR s’écoulent. Elle doit toujours être mesurée en position de décubitus latéral avec les jambes en extension. Le manomètre est fixé à l’extrémité de l’aiguille via une valve à 3 voies. Cette étape peut parfois demander l'aide d'une autre personne afin de stabiliser le manomètre. La mesure s’effectue en identifiant la hauteur maximale atteinte par le LCR sur la colonne du manomètre lorsque la valve est ouverte. Une pression d’ouverture normale se situe entre 80 et 180 mm Hg. Une pression basse est souvent le signe d’une hypotension artérielle ou plus rarement d'une obstruction du flot de LCR en amont. Une pression élevée témoigne d’une élévation de la pression intracrânienne. La pression peut être faussement élevée s’il y a une pression sur l’abdomen ou les veines jugulaires. Le patient doit donc reprendre une position avec les jambes en extension. Si la pression d’ouverture est élevée, il faut retirer le moins de LCR possible.
  4. Tubes de collecte de LCR:Tube 1- biochimie Tube 2- bactériologie Tube 3- décompte cellulaire Tube 4- virologie Si on cherche une HSA, on envoie les tubes 1 et 4 pour un décompte cellulaire. S’il s’agit d’une HSA, le nombre de GR devrait être similaire entre les tubes, contrairement à la PL traumatique.
  5. S'il s'agit d'une ponction lombaire thérapeutique pour réduire la pression intracrânienne, 40 à 50 cc de LCR peuvent être retirés.
  6. Les céphalées post ponction lombaire sont les complications les plus fréquentes et seraient causées par une fuite de LCR. Présentes dans environ 11% des cas, elles sont généralement localisées à la région frontale ou occipitale. Elles peuvent être associées à des nausées, des vomissements, des étourdissements, des bourdonnements dans les oreilles et des perturbations visuelles. Elles apparaissent généralement jusqu'à 48 heures post procédure, durent environ 1 à 2 jours, pouvant persister quelques mois. Les céphalées sont généralement pire en position verticale et s'améliorent en décubitus dorsal. Les facteurs de risques associés aux céphalées post PL sont reliées au sexe féminin, à un faible indice de masse corporel (IMC) et à un âge inférieur à 40 ans. Le traitement consiste à offrir un traitement de support, par des analgésiques oraux, une prise de liquide et du repos. Parfois, l'utilisation de "patch sanguin épidural" peut être indiquée si les céphalées sont très sévères. Pour prévenir les céphalées post ponction-lombaire, il est suggéré d'utiliser des aiguilles à ponction lombaire atraumatique (Whitacre) et de petit calibre (25G).
  7. Les infections sont des complications plus rares, et comprennent surtout les abcès épiduraux ou les méningites. Les abcès épiduraux sont des infections locales de l'espace épidural pouvant mener à une compression de la moelle, une thrombose du réseau veineux et une interruption du support sanguin. Les symptômes incluent de la fièvre, des douleurs au point d'insertion et un malaise général. Certains déficits neurologiques peuvent aussi survenir. Les méningites sont généralement causées par une infection virale, ou bactérienne. Elles reflètent une inflammation des membranes protectrices entourant le cerveau et la moelle épinière et se manifestent par de la fièvre, des signes de méningisme (céphalées, raideurs de nuque) et une altération de l'état mental.
  8. Le LCR peut être de couleur sanguine si des vaisseaux cutanés sont lésés durant la technique ou si des plexus veineux de l'espace sous-arachnoïdien sont touchés. Il peut également se produire un hématome sous-dural.
  9. Des douleurs irradiant dans les jambes peuvent survenir s'il y a contact avec une racine nerveuse. Les paralysies transitoires sont également possibles, mais très rares
  10. Il peut se produire une herniation cérébrale si présence d'une hypertension intracrânienne, de là l'importance de vérifier les contre-indication.
  11. Lors d’une HSA, une enzyme présente dans l`espace sous-arachnoïdien convertit l’hémoglobine en bilirubine. Ce phénomène est mesurable dans le LCR à l’aide d’un spectrophotomètre. 2 à 3 cc de LCR sont centrifugés pour faire sédimenter les globules rouges. Le surnageant est évalué par une mesure colorimétrique à l’aide d’un spectrophotomètre. Il mesure ainsi la présence de bilirubine et d’oxyhémoglobine. Ces deux molécules confèrent au surnageant une coloration jaune, donnant ainsi un résultat de xanthochromie positif. La xanthochromie apparaît après ½ heure à 4 heures du début d’une HSA, avec un pic entre 24 et 96 heures et diminue ensuite sur 2 à 3 semaines. Si la présence de sang est due à une ponction traumatique, le temps de contact entre le sang et l’enzyme est trop court et le test est négatif.

Références

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