ULaval:MED-1217/Troubles de l'humeur et le risque suicidaire

De Wikimedica
Ce guide d’étude a été élaboré par les volontaires de Wikimedica dans le cadre du cours MED-1217 à l'Université Laval et est basé sur le travail des responsables du cours. Il est fourni comme aide à l'étude et ne constitue pas un document officiel du cours.

Troubles de l'humeur

Catégories de troubles de l'humeur

Composition des troubles de l'humeur

Un trouble est composé d'épisodes

  • Trouble dépressif : au moins un épisode dépressif
  • Trouble bipolaire I ou maladie affective bipolaire I (MABI) : au moins un épisode maniaque ± un épisode dépressif ± un épisode hypomaniaque
    • Le seul épisode nécessaire au diagnostic est l'épisode maniaque
  • Trouble bipolaire II ou maladie affective bipolaire II (MABII): un épisode hypomaniaque et un épisode dépressif
    • Les deux épisodes sont nécessaires au diagnostic
    • Si le patient présente un épisode maniaque, on parle automatiquement de trouble bipolaire I

Les 3 types d'épisodes

Épisode dépressif caractérisé maniaque hypomaniaque
DSM5 A Au moins 5 symptômes pendant une même période d’au moins 2 semaines, avec un changement par rapport au fonctionnement antérieur et au moins un symptômes fait partie des 2 premiers
  1. Humeur dépressive (présente presque toute la journée, presque tous les jours) → chez les enfants et les adolescents, peut se manifester plus sous forme d’irritabilité
  2. Diminution importante de l’intérêt ou du plaisir dans presques toutes les activités
  3. Perte ou gain de poids sans régime ou changement dans l’appétit
  4. Insomnie ou hypersomnie
  5. Agitation ou ralentissement psychomoteur (constaté par les autres, non limité à la perception intérieure)
  6. Fatigue ou perte d’énergie
  7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée
  8. Diminution de l’aptitude à penser/se concentrer ou indécision
  9. Pensées de mort récurrentes/idées suicidaires récurrentes sans plan/plan précis pour se suicider/tentative de suicide
Période durant laquelle l’humeur est élevée, expansive ou irritable de façon anormale et persistante, avec une augmentation anormale et persistante de l’activité orientée vers un but ou de l’énergie → pendant au moins une semaine ou moins si hospitalisation nécessaire Période durant laquelle l’humeur est élevée, expansive ou irritable de façon anormale et persistante, avec une augmentation anormale et persistante de l’activité orientée vers un but ou de l’énergie → pendant au moins 4 jours consécutifs. si hospitalisation = manie !
DSM5 B Détresse cliniquement significative ou altération du fonctionnement Pendant la perturbation de l’humeur, présence d’au moins 3 symptômes (4 si humeur seulement irritable)
  1. Augmentation de l’estime de soi ou des idées de grandeur
  2. Réduction du besoin de sommeil
  3. Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler
  4. Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent
  5. Distractibilité (rapportée ou observée)
  6. Augmentation de l’activité orientée vers un but ou agitation psychomotrice
  7. Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables
Pendant la perturbation de l’humeur, présence d’au moins 3 symptômes (4 si humeur seulement irritable)
  1. Augmentation de l’estime de soi ou des idées de grandeur
  2. Réduction du besoin de sommeil
  3. Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir constant de parler
  4. Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent
  5. Distractibilité (rapportée ou observée)
  6. Augmentation de l’activité orientée vers un but ou agitation psychomotrice
  7. Engagement excessif dans des activités à potentiel élevé de conséquences dommageables
DSM5 C Perturbation suffisamment grave pour causer une altération marquée du fonctionnement ou pour nécessiter une hospitalisation ou présence de caractéristiques psychotiques L’épisode n’est pas assez sévère pour causer une altération marquée du fonctionnement ou nécessiter une hospitalisation. S’il y a présence d’éléments psychotiques, c’est par définition un épisode maniaque

L’hypomanie c’est une manie moins grave, avec moins d’impact. Les différences entre la manie et l’hypomanie, c’est :

  1. le critère C: intensité, pas d'altération sévèredu fonctionnement, pas de caractères psychotiques, pas d'hospitalisation
  2. le critère A: la durée, seulement 4 jour nécessaires et surtout pas d'hospitalisation pour l'épisode

Troubles de l'humeur

Trouble bipolaire I

Épidémiologie

Touche jusqu’à 2,4% de la population

Épisodes maniaques plus fréquents chez les hommes

Les femmes ont plus tendance à avoir des cycles rapides que les hommes

Débute plus tôt que la dépression, âge moyen de 30 ans mais peut commencer à l’enfance

Se produit plus chez les personnes célibataires/divorcés (mais peut aussi seulement représenter la difficulté pour un bipolaire de garder ses relations)

Plus fréquent chez les personnes avec un plus haut statut social

Étiologie
Facteurs biologiques

Augmentation du niveau de somatostatine dans le LCR

Présence de changement à la neuroimagerie

Facteurs génétiques

Une histoire familiale de trouble bipolaire augmente le risque de trouble de l’humeur (surtout si les personnes touchées sont des parents du premier degré), plus particulièrement de trouble bipolaire, et une histoire familiale de trouble sévère augmente le risque de trouble sévère.

→ Les gènes expliqueraient 50 à 70% des cas de trouble de l’humeur

Facteurs psychosociaux

Généralement, les événements stressants précèdent le premier épisode de trouble et pas nécessairement les suivants (une théorie veut que le stress cause des changements dans le cerveau)

Le facteur le plus prédicteur du développement d’un trouble de l’humeur (avec les antécédents familiaux) est la présence d’événement stressant

Aucun trait de personnalité spécifique n’a été identifié comme prédisposant aux troubles de l’humeur

Facteurs psychodynamiques

La manie serait une défense contre la dépression, refléterait l’incapacité à faire face à la perte

Aussi, pourrait être une manifestation d’un surmoi tyrannique, qui, en produisant une auto-critique intolérable, cause une auto-satisfaction euphorique

Manifestations cliniques

L’irritabilité peut se produire quand les plans de la personne ne fonctionnent pas/sont rejetés

→ Chez les adolescents, la manie peut être confondue avec une schizophrénie ou une personnalité antisociale

Le patient en manie peut avoir un discours perturbé, voire tangentiel, plein de blagues, jeux de mots et néologisme. Dans une manie sévère, le discours peut être aussi incompréhensible que celui d’un schizophrène

Il peut y avoir présence d’éléments psychotiques

Critères diagnostiques du DSM-5

Présence d'au moins un épisode maniaque

Spécifier si cycle rapide (pendant les 12 derniers mois, il y a eut au moins 4 épisodes maniaques ou hypomaniaques ou dépressifs) → ou bien il y a des rémissions d’au moins 2 mois entre les épisodes ou bien changement de polarité (dépression puis manie ou maie puis dépression)

Pronostic et évolution

Augmentation du risque de comorbidité psychiatrique, particulièrement abus de substances (plus chez les hommes), trouble panique, TOC, anxiété sociale (plus chez les femmes) → augmentation du risque de suicide

Souvent, il est utile de faire un graphique avec les épisodes du patient

Chronique, commence plus souvent avec la dépression

10 à 20% des patients ont seulement des épisodes maniaques

Non traité, un épisode maniaque dure 3 mois environ → pour le traitement, il ne faut donc pas arrêter la médication avant 3 mois

90% des personnes qui font un épisode maniaque vont en faire un autre

Quand la maladie progresse, le temps entre les épisodes diminue généralement, mais après environ 5 épisodes l’intervalle entre les épisodes devient de 6 à 9 mois

5 à 15% des patients sont considérés avec un cycle rapide

Un trouble bipolaire qui commence à l’enfance a généralement un mauvais pronostic

Pronostic plus mauvais que celui de la dépression

Facteurs de bon pronostic Facteurs de mauvais pronostic
Courte durée des épisodes maniaques Abus de substances
Début tardif Éléments psychotiques
Peu de pensées suicidaires Éléments dépressifs
Peu de comorbidité Homme
Symptômes dépressifs entre les épisodes
Traitement

Souvent, hospitalisation en phase aiguë parce que le patient est très désorganisé

Pharmacothérapie

En manie aiguë : commencer lithium mais puisqu’il n’agit pas instantané, utiliser des antipsychotiques, des benzo ou des stabilisateurs anti-convulsivants

En phase dépressive : l’utilisation d’antidépresseur seul a tendance à causer des manies, il faut donc les combiner avec un stabilisateur. Toutefois, les patients peuvent ne pas répondre aux antidépresseurs classiques, auquel cas on utilise l’iamotrigine

En maintien : stabilisateur de l’humeur seul ou en combinaison, fréquemment besoin de T4 en raison des effets secondaires

Si dépression bipolaire

  • Pas d’antidépresseur seul, peut faire virer en manie ou en dépression mixte
  • Stabilisateur+antidépresseur
  • Antipsychotique atypique
  • Anticonvulsivant
Thérapie

TCC : serait aussi efficace que médication dans les troubles légers/moyens, certains disent que c’est la combinaison TCC+médication qui est la plus efficace

IPT : certains disent que ce serait la thérapie la plus efficace dans les troubles sévères

Thérapie familiale : utile quand le trouble de l’humeur empiète sur la vie familiale et menace de causer un divorce

Trouble bipolaire II

Épidémiologie
Étiologie

Encore à l'étude

Manifestations cliniques
Critères diagnostiques du DSM-5

Présence d'un épisode hypomaniaque et d'un épisode dépressif

Pronostic et évolution

Trouble chronique généralement stable

Traitement

Trouble cyclothymique

Épidémiologie

Environ 1% de la population

Étiologie
Facteurs génétiques

Environ 30% ont un antécédents fam de trouble de l’humeur

Facteurs psychodynamiques

Trauma et fixation pendant la phase orale de l’enfant

Le moi essaierait de dépasser le surmoi dur et punitif → L’hypomanie s’expliquerait par la perte d’inhibition et le manque d’autocritique pendant que le moi se débarrasse du surmoi

Mécanisme de défense principal : déni

Le patient pourrait aussi se défendre contre les épisodes dépressifs avec son hypomanie (même principe que la manie et la dépression)

L’hypomanie est souvent déclenchée par une perte profonde

Manifestations cliniques

Souvent, présence de difficultés maritales, souvent le patient va être désorganisé en hypomanie, souvent présence d’épisodes mixtes avec irritabilité

Les cycles tendent à être plus courts (plus rapides) que dans les maladies bipolaires, les changements d’humeur sont parfois abruptes (il peut y avoir un changement en l’espace de quelques heures) → le côté imprévisible des changements d’humeur est une source importante de stress

Par définition, il n’y a pas d’épisode dépressif caractérisé dans les deux premières années

Critères du DSM-5
  1. Existence pendant au moins 2 ans (1 chez les enfants et les adolescents) de nombreuses périodes pendant lesquelles des symptômes hypomaniaques sont présents sans que soient remplis les critères d’un épisode hypomaniaque et de nombreuses périodes pendant lesquelles de symptômes dépressifs sont présents sans que soient remplis les critères d’un épisode dépressif
  2. Durant la période décrite ci-dessus, les symptômes sont présents pendant au moins la moitié du temps et la personne ne passe pas plus de 2 mois consécutifs sans symptômes
  3. Les critères d’épisode dépressif/maniaque/hypomaniaque ne sont pas remplis
  4. Pas expliqué par un autre trouble, pas d'altération du fonctionnement ou de détresse significative
Pronostic et évolution

Trouble chronique

Coexiste souvent avec le trouble de personnalité limite

Plus grande consommation d’alcool ou de drogue (pour se médicamenter ou pour revivre le sentiment de l’hypomanie)

Parfois, les patients étaient sensibles, hyperactifs ou de mauvaise humeur à l’enfance

Début souvent insidieux, dans l’adolescence ou le début de la 20e

Les patients avec des stratégies d’adaptation plus développées ont un meilleur pronostic que les autres

⅓ des patients développent un trouble de l’humeur majeur, plus souvent le bipolaire II

Traitement
Pharmacothérapie

Thymorégulateurs (peu d’info sur l’efficacité du lithium, mais la carbamazepine et l’acide valproïque sont efficaces)

Thérapie

Le but de la thérapie est d’améliorer l’autocritique et l’introspection du patient pour qu’il ait conscience de son problème et de lui permettre de développer des mécanismes d’adaptation aux changements d’humeur

Le traitement est fait à long terme

Puisque le thérapeute voit souvent le patient, il est capable de remarquer si jamais le patient se développe une manie plutôt qu’une hypomanie

Trouble dépressif caractérisé

Épidémiologie

Prévalence de 5 à 17%, touche 2 fois plus les femmes

Les épisodes dépressifs sont plus fréquents chez les femmes

Âge moyen de début à 40 ans, mais peut commencer à l’enfance et plus tard

Se produit plus chez les personnes seules, sans relations proches

Plus fréquent chez les personnes de régions rurales

Étiologie
Facteurs biologiques

Diminution de l’activité des récepteurs β-adrénergiques de la noradrénaline

Manque de sérotonine (expliquerait l’efficacité des ISRS)

Augmentation du cortisol

Diminution du niveau de somatostatine dans le LCR

Sommeil :

  • La dépression est associée à une diminution du temps de sommeil profond et un sommeil plus léger

→ Le sommeil plus léger se manifeste de 4 manières

  • Augmentation des réveils nocturnes
  • Réduction du temps de sommeil total
  • Augmentation de la phase de REM (rêve)
  • Diminution de la température corporelle

Présence de changement à la neuroimagerie

Facteurs génétiques

Une histoire familiale de trouble de l’humeur augmente le risque de trouble de l’humeur et une histoire familiale de trouble sévère augmente le risque de trouble sévère.

→ Les gènes expliqueraient 50 à 70% des cas de trouble de l’humeur

Facteurs psychosociaux

\Généralement, les événements stressants précèdent le premier épisode de trouble et pas nécessairement les suivants (une théorie veut que le stress cause des changements dans le cerveau)

Facteurs psychodynamiques

Vision de Freud et Karl Abraham

  1. Trouble de la relation mère-enfant pendant la phase orale → prédispose à une vulnérabilité à la dépression
  2. Lien avec une perte (réelle ou imaginaire)
  3. Introjection de l’objet de la perte pour fonctionner malgré la détresse causée par la perte
  4. L’objet de la perte est regardé avec un mélange d’amour et de haine, la colère est dirigée contre soi
Théorie comportementale

La dépression serait le résultat de distorsion cognitive spécifiques présentes chez les personnes susceptibles à la dépression

Despressogenic schemata : modèles cognitifs qui perçoivent les informations externes et internes de manière déformée par les expériences passées

Triade de Beck

  • Vision négative de soi
  • Tendance à expérimenter le monde extérieur comme hostile et exigeant
  • Attente d’échec et de souffrance

→ Le but de la thérapie cognitive est de modifier ces distorsions

Impuissance apprise

Quand la personne apprend que les résultats sont indépendants de ses actions (peu importe ce qu’elle fait par exemple elle va toujours échouer), elle se retrouve avec des déficits émotionnels (elle réagit moins) et cognitifs (elle n’essaie pas de changer car elle sait que ça donne toujours le même résultat)

Manifestations cliniques

Mêmes critères que pour l’épisode dépressif caractérisé

Le trouble peut se produire plusieurs fois. Un patient peut faire plusieurs épisodes dépressifs sans pour autant avoir un trouble dépressif récurrent

Le patient ne semble pas nécessairement déprimé.

Il peut y avoir présence d’éléments psychotiques

Spécificateurs

Anxieuse

Mixte

Mélancolique (plus noir, plus lourd)

Atypique

Avec caractéristiques psychotiques congruentes à l’humeur

Avec caractéristiques psychotiques non congruentes à l’humeur

Avec catatonie

Avec début post-partum

Caractère saisonnier (s’applique quand le trouble est récidivant, tu diagnostiques pas ça à qqn qui fait une seule dépression en novembre)

Sévérité (léger, moyen, grave, avec caractéristiques psychotiques, en rémission partielle, en rémission complète, non spécifié)

Pronostic et évolution

Augmentation du risque de comorbidité psychiatrique, particulièrement abus de substances (plus chez les hommes), trouble panique, TOC, anxiété sociale (plus chez les femmes) → augmentation du risque de suicide

Comorbidités les plus fréquentes : abus de substance, trouble anxieux, maladie physique, TDAH

10 à 15% des personnes en épisode dépressif se suicident

Non traité, un épisode dure de 6 à 13 mois environ

Traité, un épisode dure environ 3 mois

Tendance assez chronique, un second épisode est très fréquent (jusqu’à 75% dans les 5 ans) → les hommes sont plus à risque de trouble chronique

Peut éventuellement se développer en bipolaire I/II s’il y a présence d’épisodes maniaques/hypomaniaques

Si le trouble dure plus de 2 ans, on parle de trouble dépressif persistant

Facteurs de bon pronostic Facteurs de mauvais pronostic
Épisode léger Abus de substance
Absence de symptômes dépressifs Trouble anxieux
Courte hospitalisation Second épisode dépressif
Antécédents d'amitiés solides dans l'adolescence
Fonctionnement familial stable
Bon fonctionnement social stable dans les 5 années précédents l'épisode
Absence de comorbidité psychiatrique
Pas plus d'une hospitalisation
Début à un âge plus avancé
Traitement

Hospitalisation nécessaire si risque suicidaire

Pharmacothérapie

L’utilisation d’un antidépresseur double les chances de rémission en 1 mois

La médication devrait être maintenue au moins 6 mois ou la durée de l’épisode (selon celui qui est le plus long)

Le traitement en prophylaxie est efficace pour réduire la sévérité et le nombre de rechutes

Thérapie

TCC : serait aussi efficace que médication dans les troubles légers/moyens, certains disent que c’est la combinaison TCC+médication qui est la plus efficace

IPT : certains disent que ce serait la thérapie la plus efficace dans les troubles sévères

Thérapie familiale : utile quand le trouble de l’humeur empiète sur la vie familiale et menace de causer un divorce

ECT (thérapie aux électrochocs) : particulièrement efficace dans les dépressions sévères avec éléments psychotiques

Trouble dépressif persistant (dysthymie)

Épidémiologie

Touche 5 à 6% de la population

Plus courant chez les personnes de faibles revenus

Plus courant chez les parents du premier degré de personne avec une dépression majeure

Étiologie
Facteurs biologiques

La base biologique ressemble à celle de la dépression majeure mais la pathophysiologie diffère un peu

Les patients avec dysthymie auraient une réponse moins anormale au test de suppression à la dexaméthasone (axe cortico-surrénalien moins perturbé)

Facteurs psychodynamiques

Serait le résultat d’un développement anormal de la personnalité et du moi qui cumule dans des difficultés à s’adapter à l’adolescence et au début de l’âge adulte

Mécanisme de défense important : formation réactionnelle

Selon Freud, une déception interpersonnelle pendant le jeune âge cause une vulnérabilité à la dépression (le reste de sa théorie sur la dépression s’applique aussi)

Manifestations cliniuqes

Le profil ressemble un peu à celui de la dépression majeure mais il y a plus de symptômes que de signes (plus subjectif que la dépression) → se traduit en gros par une dépression plus chronique mais plus douce

Critères diagnostiques du DSM-5
  1. Humeur dépressive présente presque toute la journée, plus d’un jour sur 2 et durant au moins 2 ans (1 an chez les enfants et les adolescents et l’humeur peut être irritable)
  2. Quand le sujet est déprimé, il présente au moins deux symptômes
    1. Perte d’appétit ou hyperphage
    2. Insomnie ou hypersomnie
    3. Baisse d’énergie ou fatigue
    4. Faible estime de soi
    5. Difficultés de concentration ou de prendre des décisions
    6. Sentiment de perte d’espoir
  3. Jamais plus de deux mois consécutifs sans symptômes
  4. Les critère de trouble dépressif caractérisé peuvent être présents pendant 2 ans
  5. Il n’y a jamais eut d’épisodes maniaques ou hypomaniaques, les critères du trouble cyclothymique n’ont pas été remplis
  6. Pas mieux expliqué par un autre trouble, pas causé par une maladie ou une substance
  7. Détresse ou altération du fonctionnement significative
Pronostic et évolution

Coexiste souvent avec la dépression majeure (il y a moins de chance de rémission dans ce cas), des troubles anxieux (particulièrement le trouble panique), l’abus de substance et la personnalité limite

Débute généralement avant 25 ans mais les patients prennent longtemps avant d’aller chercher de l’aide

Plus à risque de dépression majeure et de trouble bipolaire I et II

S’il coexiste avec la dépression majeure, le pronostic est assez sombre

Le pronostic est généralement bon avec le traitement

Traitement
Pharmacothérapie

Plusieurs médecins évitent de prescrire des antidépressants à cause du caractère chronique de la maladie, mais les patients ont généralement une amélioration lorsqu’ils sont médicamentés

Thérapie

TCC serait efficace, vise à apprendre au patient comment se détendre, remplacer les attitudes négatives, traiter l’impuissance apprise

TCC+antidépresseurs : le plus efficace

Psychanalyse : considérée comme le traitement de choix par plusieurs car permettre de remonter aux sources du problème

CBASP : très efficace

Trouble de l'humeur lié à l'utilisation d'une substance

Un trouble de l'humeur peut être lié à l'utilisation d'une substance, et il est important de différencier ce trouble d'un trouble de l'humeur primaire

Indices menant à croire que c’est un trouble primaire

  • symptômes ont commencé avant la prise de la substance
  • Les symptômes perdurent un mois ou plus après l’intoxication/sevrage
  • antécédents d’épisodes récurrents non induits par une substance
Critères diagnostiques du DSM-5
  1. Perturbation de l’humeur au premier plan du tableau clinique, caractérisée par une élévation de l’humeur, une humeur expansive ou irritable avec ou sans humeur dépressive ou une diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour presque toutes les activités
  2. Les antécédents, l’examen physique ou les résultats des examens complémentaires montrent clairement la présence de 1 et 2
    1. Les symptômes du critère A se sont développés pendant ou peu après l’utilisation de la substance ou lors du sevrage
    2. La substance impliquée est capable de produire les symptômes du critère A
  3. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble de l’humeur primaire
  4. La perturbation ne survient pas uniquement pendant un delirium (état confusionnel)
  5. Altération du fonctionnement ou détresse significative

Trouble de l'humeur lié à une condition médicale

Critères du diagnostiques du DSM-5
  1. Une période avec au premier plan et de façon persistante une humeur anormalement élevée, expansive ou irritable et une augmentation anormale de l’activité ou de l’énergie qui domine le tableau clinique
  2. antécédents, examen physique et examen complémentaire montrent que la perturbation est clairement causée par la maladie
  3. Perturbation pas mieux expliquée par un autre trouble mental
  4. Perturbation pas seulement pendant un delirium
  5. Altération du fonctionnement ou détresse significative ou hospitalisation nécessaire ou symptômes psychotiques

Suicide

Épidémiologie

Environ 35000 décès aux États-Unis par années sont attribués au suicide (20000 décès par année par homicide)

Il y aurait un ratio  d’environ 1:25 suicide:tentative de suicide

Le taux de suicide reste assez constant, avec environ 12 suicides par 100 000 habitants

10e cause de décès aux États-Unis, juste après l’insuffisance rénale, la grippe et la pneumonie

Facteurs de risque

Sexe

  • Les hommes commettent 4X plus de suicides que les femmes, peu importe l’âge mais les femmes font 3X plus de tentatives que les hommes (et les femmes se suicident plus par overdose, poison ou intox alors que les hommes c’est plus armes à feu, pendaison et saut de l’ange)

Âge

  • Le suicide est rare avant la puberté
  • Le pic de suicide est à 45 ans chez les hommes et 55 ans chez les femmes
  • Les personnes âgées font moins de tentatives de suicide mais ils réussissent plus souvent leur suicide
  • Le taux de suicide est en augmentation chez les adolescents

Race

  • Les Blancs se suicident plus que les autres, mais les jeunes autochtones sont ceux qui se suicident le plus

Religion

  • Les Catholiques se suicident moins que les Protestants et les Juifs, mais les Musulmans se suicident vraiment moins

Statut marital

  • Les personnes mariées se suicident beaucoup moins, particulièrement s’ils ont des enfants
  • Les hommes divorcés sont trois fois plus à risque que les femmes divorcés
  • Les personnes avec des antécédents familiaux de suicide (tentative ou réussi) et qui sont isolés socialement sont plus à risque

Emploi

  • Plus le statut social est élevé plus le risque de suicide est grand
  • Une baisse dans le statut social augmente le risque de suicide
  • Le travail généralement est un élément protecteur, le suicide est plus fréquent chez les chômeurs que les travailleurs
  • Les médecins ont un risque plus élevé de suicide, les femmes médecins sont plus à risque que les autres femme, même chose pour les hommes

Santé physique

  • Une maladie est un facteur contribuant au suicide
  • La perte de mobilité, la défiguration, la douleur chronique et l'hémodialyse sont des facteurs très importants
  • Certains médicaments (anticancéreux, antihypertenseurs, corticostéroïdes, reserpine) peuvent causer une dépression qui elle peut mener au suicide

Santé mentale

  • 95% des personnes qui font des tentatives de suicide ou qui se suicident ont un trouble mental diagnostiqué (la dépression étant 80% de ces personnes, la schizophrénie est 10%)
  • Les patients psychiatriques sont de 3 à 12X plus à risque, ceux qui ont été hospitalisés le sont encore plus
  • Le trouble mental le plus à risque de suicide est celui du trouble de l’humeur
  • Les patients psychiatriques qui se suicident sont généralement plus jeunes que les personnes non psychiatriques
  • Les patients qui viennent tout juste de sortir de l’hôpital sont aussi plus à risque, particulièrement les dépressifs, schizophrène et alcooliques
  • Les troubles de personnalités augmentent le risque de suicide
  • Des tentatives de suicides se retrouvent chez presque 20% des personnes avec trouble anxieux. Si le trouble anxieux est compliqué de dépression, le risque de suicide complété augmente

antécédents de suicide

  • Une tentative de suicide passée est le meilleur indicateur que le patient est à risque de suicide, particulièrement dans les trois mois suivant la première tentative

Étiologie

Facteurs sociologiques

Emile Durkheim divise les suicides en trois catégories sociales

  • Égoïste
    • Chez ceux qui ne sont pas bien intégré dans un groupe social (ce qui explique que les personnes célibataires et sans enfant soient plus à risque)
  • Altruiste
    • Survient chez ceux qui sont trop socialement intégrés dans un groupe, au point qu’ils se sacrifient pour le groupe (par exemple, les Japonais kamikaze pendant la Deuxième Guerre mondiale)
  • Anomique (situation sociale caractérisée par l’effacement ou la perte des valeurs et le sentiment associé d’aliénation et d’irrésolution)
    • Chez ceux qui voient leur intégration dans la société et leur groupe être dérangé et qui ne peuvent plus suivre les normes et les valeurs qu’ils connaissaient → explique qu’un changement brusque de niveau social augmente le risque de suicide
    • Fait aussi référence à l’instabilité sociale et à une cassure dans les standards de la société

Facteurs psychologiques

Freud dit que le suicide représente l’agression tournée vers soi contre un objet d’affection ambivalent, introjecté et investi

Freud doute qu’il puisse y avoir un suicide sans qu’il y ait eu auparavant un désir réprimé de tuer quelqu’un (Meninger voyait le suicide comme un homicide inversé, avec trois composantes de l’homicide présentes dans le suicide : le désir de tuer, le désir d’être tué et le désir de mourir)

Théories récentes

Les récents psychanalystes croient que beaucoup peut être appris sur la psychodynamique du patient suicidaire en analysant ses fantaisies à propos des conséquences de son suicide. Le patient suicidaire le plus à risque de commettre un suicide serait celui qui a perdu un objet d’affection, qui a reçu une blessure narcissique, qui expérience des humeurs intolérables de rage et de culpabilité ou qui s’identifie à une victime de suicide

Le désespoir serait un des facteurs de risque les plus prévisible de suicide

Facteurs biologiques

Une diminution centrale de la sérotonine jouerait un rôle dans le comportement suicidaire (peut se noter avec une basse concentration de 5-HIAA dans le LCR) → une faible concentration de 5-HIAA dans le LCR peut prédire le risque de suicide chez des patients dépressifs

Il y aurait aussi des changement dans le système adrénergique

Facteurs génétiques

Le comportement suicidaire est souvent fréquent dans les familles de suicides et les personnes qui ont un antécédents familial de suicide augmente leur risque de tentative de suicide et de suicide complété

Un polymorphisme du gène TPH (responsable de la tryoptophan hydroxylase, responsable de la synthèse de sérotonine) et en raison de l’hypothèse du rôle de la sérotonine dans le suicide, l’hypothèse veut que des altérations de ce gène augmente le risque de suicide (si l’altération est responsable d’un taux plus bas de sérotonine)

Geste parasuicidaire

Parasuicidaire : geste visant à s’automutiler sans nécessairement porter atteinte à sa vie

Le ratio F:H d’auto-mutilation est à environ 3:1 et les patients psychiatriques sont généralement 50 fois plus à risque que les autres personnes.

Les patients qui font de l’automutilation sont généralement dans leur 20aine, peuvent être célibataire ou non. Ils se coupent généralement délicatement (pas trop de cicatrices profondes), généralement les bras, poignets, jambes et cuisses

Ils expliquent généralement leur comportement comme étant pour les soulager de la tension, parce qu’ils sont en colère contre eux-même ou parce qu’ils désirent mourir

La plupart ont des troubles de personnalité, sont plus introvertis, névrotiques et hostiles

La plupart ont déjà commis une tentative de suicide

Le geste para-suicide pourrait être causé par un désir inconscient de se punir soi-même ou un objet introjecté

Facteurs de prédiction

Variable Risque élevé Risque bas
Âge Plus de 45 ans Moins de 45 ans
Sexe Homme Femme
Statut marital Divorcé, veuf Marié
Emploi Au chômage Avec emploi
Relations personnelles Conflictuelles Stables
Histoire familiale Chaotique, conflictuelle Stable
Santé physique Maladie chronique, hypochondrie, prise excessive de substance Bonne santé, se sent en santé, peu de prise de substance
Santé mentale Dépression majeure, psychose, trouble de la personnalité sévère, abus de substance, désespoir Dépression légère/moyenne, névrotique (pas psychotique), personnalité normal, optimiste, consommation sociale d’alcool
Idées suicidaires Fréquentes, intenses, prolongées Rare, faible, temporaire
Tentatives de suicides Plusieurs tentatives planifiées, peu de chance d'être sauvé, désir primaire de mourir, se blâme, méthode mortelle et disponible Première tentative, impulsivité, bcp de chances d’être sauvé, désir primaire de changement, en colère, méthode peu mortelle et pas très disponible
Ressources personnelles Peu de réussites, peu d’introspection, affect non disponible ou difficilement contrôlé Bonnes réussites, introspection, affect disponible et facilement contrôlé
Ressources sociales Mauvais rapport, isolé, famille irresponsable Bon rapport, intégré, famille concernée

Pronostic et évolution

Les patients qui commettent des tentatives de suicide à répétition sont difficiles à traiter et épuisent souvent le réseau de soutien → même une hospitalisation en unité psychiatrique, des contentions et un milieu favorable n’empêcheront pas le patient de se suicider s’il est vraiment décidé

Les patients qui commettent une seule tentative, qui sont «suicidaires aigus» ont un pronostic plus favorable

Traitement

Le suicide chez les patients psychiatriques est prévisible et évitable → un traitement inapproprié et une mauvaise évaluation sont généralement associés au suicide

Les patients qui vivent des souffrances si grandes et qui ne répondent tellement pas au traitement que leur suicide semble inévitable sont très rares

Certain critères doivent être remplis pour qu’un suicide soit considéré inévitable : antécédents familiaux de suicide forts, antécédents familiaux de trouble mental forts, maladie profonde ou extrême, histoire d’abus physique/émotionnel/sexuel, divorce, chômage, sexe masculin, alcoolisme/abus de substances, tentatives passées, récente fin d’hospitalisation psychiatrique, antécédents d’attaques de panique, présence de maladie physique (pas nécessairement tout en même temps!) → les facteurs de risque ci-dessus sont présents en quantité et sévère

Des idéations suicidaires persistantes, surtout lorsque combinées à un plan, sont particulièrement dangereuses

Pour qu’on considère un suicide comme inévitable, le patient doit avoir reçu le plus haut standard de traitement et ce traitement doit avoir échoué

L’évaluation du risque de suicide implique une histoire psychiatrique complète, un examen mental complet et exhaustif, un questionnement par rapport aux symptômes dépressifs, aux pensées/plans/idéations/tentatives suicidaires

  • Un manque de projection dans le futur, donner ses effets personnels, faire un testament, avoir récemment été exposé à une perte augmentent tous le risque de suicide

La décision d’hospitaliser le patient repose sur le diagnostic, la sévérité de la dépression, les idées suicidaires, les capacités d’adaptation du patient et de sa famille, la situation de vie du patient, la disponibilité de support social et la présence/absence de facteurs de risque de suicide

Un plan suicidaire, un caractère impulsif et un mauvais support social poussent généralement à hospitaliser le patient

Si le patient n’est pas hospitalisé, on peut faire un contrat avec le patient (par exemple, lui demander d’appeler moindrement qu’il se croit incapable de résister à ses idées suicidaires)

Si le patient ne peut pas résister aux pensées suicidaires, l’hospitalisation est de mise, avertir alors le patient et la famille

Si le patient refuse l’hospitalisation et qu’on ne le met pas en garde préventive, la famille doit prendre la responsabilité d’être avec le patient 24/24

Le médecin a plusieurs outils pour diminuer le risque suicidaire

  • Réduire la souffrance psychologique en réduisant les stresseurs environnementaux
  • Demander de l’aide de l’époux, d’un ami ou de l’employeur
  • Offrir des alternatives au suicide
  • Construire un support réaliste en reconnaissant que la plainte du patient est légitime

Traiter les comorbidités! (du genre consommation ou abus de substance)

Mesures utiles en unité psychiatriques

  • Fouiller le patient à son entrée et enlever les objets qui pourraient leur permettre de se suicider
  • Répéter les fouilles quand les idéations suicidaires s’exacerbent
  • Idéalement, hospitaliser dans une aile fermée, avec des fenêtres qui ne peuvent pas se casser
  • Idéalement, mettre le patient proche du bureau des infirmiers pour augmenter la surveillance
  • Décider si on fait des surveillances périodiques ou en continue

Selon les comorbidités, commencer un traitement vigoureux d’antipsychotiques ou d'antidépresseurs

Psychothérapie de support par le psychiatre

Dissuader le patient de prendre des décisions qui changeront sa vie quand il est dépressif/suicidaire (du genre, ne pas divorcer, accepter une demande en mariage, vendre sa compagnie, etc)

Les patients qui se remettent d’une dépression suicidaire sont particulièrement à risque de suicide → en autre parce que le regain d’énergie donné par leur rémission leur permet de mettre leur plan suicidaire en marche (suicide paradoxal)

Un patient dépressif qui semble soudainement en paix avec lui même peut être apaisé parce qu’il a pris la décision de se suicider et de mettre fin à ses souffrances

Survivant d’un suicide : désigne quelqu’un qui a survécu au suicide d’un proche (pas quelqu’un qui a survécu à une tentative de suicide)

Le survivant pense que s’il avait fait quelque chose de différemment, le suicidé aurait pu survivre

Résumé des troubles thymiques

trouble Bipolaire 1 Bipolaire 2 Cyclothymique
incidence 2,4% 1%
F/H <1
âge apparition 30 ans en moyenne adolescence ou le début de la 20e
population
  • Femmes: plus rapides
  • personnes célibataires/divorcés
  • niveau social élevé
étiologie
  • Augmentation du niveau de somatostatine dans le LCR
  • 50 à 70% des cas avec lien génétique
30% avec antécédents familiaux
critères DSM5 au moins un épisode maniaque

Spécifier si cycle rapide

un épisode hypomaniaque et d'un épisode dépressif
  1. Existence pendant au moins 2 ans (1 chez les enfants et les adolescents) de nombreuses périodes pendant lesquelles des symptômes hypomaniaques sont présents sans que soient remplis les critères d’un épisode hypomaniaque et de nombreuses périodes pendant lesquelles de symptômes dépressifs sont présents sans que soient remplis les critères d’un épisode dépressif
  2. Durant la période décrite ci-dessus, les symptômes sont présents pendant au moins la moitié du temps et la personne ne passe pas plus de 2 mois consécutifs sans symptômes
  3. Les critères d’épisode dépressif/maniaque/hypomaniaque ne sont pas remplis
  4. Pas expliqué par un autre trouble, pas d'altération du fonctionnement ou de détresse significative
Bon pronostic
  • Courte durée des épisodes maniaques
  • Début tardif
  • Peu de pensées suicidaires
  • Peu de comorbidité
Trouble chronique généralement stable Trouble chronique

Coexiste souvent avec le trouble de personnalité limite

grande consommation d’alcool ou de drogue

avec des stratégies d’adaptation plus développées ont un meilleur pronostic

⅓ des patients développent un trouble de l’humeur majeur, plus souvent le bipolaire II

Mauvais pronostic
  • Abus de substances
  • Éléments psychotiques
  • Éléments dépressifs
  • Homme
  • Symptômes dépressifs entre les épisodes
Pharmaco Lithium

si dépression : ajout antidepresseur

si aigue: ajour Benzo, antipsochotiques ou anticonvulsivants stabilisateurs

carbamazepine et l’acide valproïque sont efficaces
trouble Dépressif caractérisé Dépressif persistant lié à l'utilisation de substances
incidence 5 à 17% 5 à 6%
F/H 2
âge apparition Âge moyen de début à 40 ans avant 25 ans
population
  • personnes seules, sans relations proches
  • personnes de régions rurales
  • faibles revenus
  • parents du premier degré de personne avec une dépression majeure
étiologie
  • Diminution de l’activité des récepteurs β-adrénergiques de la noradrénalin
  • Manque de sérotonine
  • Diminution du niveau de somatostatine dans le LCR
  • idem à dépression
  • test de suppression dexaméthasone moins anormal
critères DSM5
  1. Humeur dépressive présente presque toute la journée, plus d’un jour sur 2 et durant au moins 2 ans (1 an chez les enfants et les adolescents et l’humeur peut être irritable)
  2. Quand le sujet est déprimé, il présente au moins deux symptômes
    1. Perte d’appétit ou hyperphage
    2. Insomnie ou hypersomnie
    3. Baisse d’énergie ou fatigue
    4. Faible estime de soi
    5. Difficultés de concentration ou de prendre des décisions
    6. Sentiment de perte d’espoir
  3. Jamais plus de deux mois consécutifs sans symptômes
  4. Les critère de trouble dépressif caractérisé peuvent être présents pendant 2 ans
  5. Il n’y a jamais eut d’épisodes maniaques ou hypomaniaques, les critères du trouble cyclothymique n’ont pas été remplis
  6. Pas mieux expliqué par un autre trouble, pas causé par une maladie ou une substance
  7. Détresse ou altération du fonctionnement significative
  1. Perturbation de l’humeur au premier plan du tableau clinique, caractérisée par une élévation de l’humeur, une humeur expansive ou irritable avec ou sans humeur dépressive ou une diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour presque toutes les activités
  2. Les antécédents, l’examen physique ou les résultats des examens complémentaires montrent clairement la présence de 1 et 2
    1. Les symptômes du critère A se sont développés pendant ou peu après l’utilisation de la substance ou lors du sevrage
    2. La substance impliquée est capable de produire les symptômes du critère A
  3. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble de l’humeur primaire
  4. La perturbation ne survient pas uniquement pendant un delirium (état confusionnel)
  5. Altération du fonctionnement ou détresse significative
Bon pronostic
  • Traité, un épisode dure environ 3 mois
  • Épisode léger
  • Absence de symptômes dépressifs
  • Courte hospitalisation
  • Antécédents d'amitiés solides dans l'adolescence
  • Fonctionnement familial stable
  • Bon fonctionnement social stable dans les 5 années précédents l'épisode
  • Absence de comorbidité psychiatrique
  • Pas plus d'une hospitalisation
  • Début à un âge plus avancé
traitement
Mauvais pronostic
  • abus de substances
  • trouble panique, TOC, anxiété sociale (plus chez les femmes) → augmentation du risque de suicide
  • 10 à 15% des personnes en épisode dépressif se suicident
  • Non traité, un épisode dure de 6 à 13 mois environ
  • second épisode
  • Si le trouble dure plus de 2 ans, on parle de trouble dépressif persistant
coexistance dépression majeur
Pharmaco

Notes

Références