ULaval:MED-1234/Ovaires

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Le rôle des ovaires est de sécréter des hormones sexuelles et de produire des ovocytes.

Anatomie

Anatomie macroscopique

Fichier:Anatomie macroscopique de l'ovaire.jpg
Fichier:Relation entre l'utetère, la veine iliaque externe et l'ovaire.jpg
Remarquez l’emplacement des veines iliaques externes et des uretères.
  • Les ovaires sont suspendus dans la cavité pelvienne → peuvent donc se déplacer
  • Les ovaires sont près des uretères et des veines iliaques externes.
  • Localisation variable
    • Nullipare : se dit d’une femme qui n’a jamais accouchée
    • Multipare : se dit d’une femme qui a accouchée plusieurs fois
  • Plusieurs ligaments proches :
    • Ligament suspenseur
    • Ligament utéro-ovarien
    • Ligament tubo-ovarien
    • Ligament large / mésovarium

Anatomie microscopique

  • Dans l’ovaire on retrouve :
    • Le cortex
      • Lieu de la sécrétion hormonale
      • Follicules
  • La médulla
    • Vaisseaux sanguins
    • Vaisseaux lymphatiques
    • Nerfs
Fichier:Anatomie microscopique.png

Rôle des ovaires (2 fonctions)

  1. Sécréter des hormones sexuelles
  2. Produire des ovocytes

Maturation de follicule ovarien jusqu'à maturation

  1. Follicule primordial
  2. Follicule primaire
  3. Follicule secondaire (pré-antral)
  4. Follicule tertiaire (antral)
  5. Follicule mature (De Graaf)
  6. Corps jaune

Noter : mittelschmerz = douleur à l’ovulation

Un peu d'embryologie

  • Cellules germinales primordiales (qui deviendront ovocytes) identifiables à 3-4 semaines de gestation, migrent vers crête génitale → mitoses → ovogonies (préméiotiques)
  • À 10-12 sem de gestation : méiose, arrêtée en prophase → ovocytes primaires
  • À 16 semaines : premiers follicules primordiaux
  • À 20 semaines: pic 6-7 millions cellules germinales
    • 2/3 ovocytes primaires
    • 1/3 ovogonies (À leur naissance, les femmes ont déjà en elles toutes leurs cellules germinales susceptible de former des gamètes : les ovocytes.)

Croissance des follicules

  • Croissance et atrésie des follicules dans toutes les circonstances physiologiques (pas d’interruption pendant la grossesse, la prise de contraceptifs oraux, les périodes d’anovulation, etc.)
  • Cette croissance menant à l’atrésie est indépendante des hormones circulantes (facteurs locaux)
  • La FSH permettra le « sauvetage » d’une cohorte de follicules (à un niveau de croissance idéal à ce moment là) de laquelle un seul follicule dominant mènera à l’ovulation

Phase folliculaire

  • L’augmentation de la FSH favorise :
    • La croissance d’une cohorte de follicules vers phase pré-antrale (follicule secondaire)
    • La production des estrogènes par les cellules granulaires (aromatisation)
    • La production des récepteurs à FSH puis à LH au niveau de la cellule folliculaire
  • Le follicule dominant sera celui qui réussira à créer un microenvironnement dominant en estrogènes (follicule le plus efficace). Sélection autour du jour 5-7 du cycle.
  • Les estrogènes (en synergie avec la FSH)
    • Localement : rendent les cellules granulaires (du futur follicule dominant) plus sensibles à la FSH
    • Au niveau hypophysaire : font une boucle de rétroaction négative sur la sécrétion de FSH (ce qui nuit aux autres follicules de la cohorte) → car les autres follicules de la cohorte n’auront pas bcp de récepteur à FSH !
    • De plus, la FSH stimule la production folliculaire d’inhibine B qui inhibera d’avantage la sécrétion hypophysaire de FSH
    • Le follicule dominant en croissance produit de plus en plus d’estrogènes …
  • À une concentration plus élevée, les estrogènes stimulent la sécrétion de LH hypophysaire
  • La LH stimule les cellules thécales à produire des androgènes qui seront aromatisés dans les cellules granulaires (augmente encore les estrogènes)
Fichier:Follicule primordial.jpg

Follicule primordial

  • Ovocyte primaire
  • Une couche de cellules folliculaires granuleuses aplaties
  • Mince membrane basale
Fichier:Follicule primaire.jpg

Follicule primaire

  • Ovocyte débute sa croissance
  • Cellules folliculaires granuleuses deviennent cuboïdales
Fichier:Follicule secondaire.jpg

Follicule secondaire (pré-antral)

  1. Ovocyte/ovule
    • Expulsé du follicule au milieu de chaque cycle menstruel, l’ovocyte va cheminer le long des trompes de Fallope et se transformer en ovule lors de la rencontre éventuelle avec un spermatozoïde pour donner un embryon.
  2. Zone pellucide : couche de glycoprotéines. Rôle de protection et rôle dans la conception
  3. Couche granuleuse (granulosa) pluristratifiée
  4. Thèque  du follicule (vascularisation)
    • Thèque : cellules du follicule au pourtour qui sécrètent des androgènes qui seront plus tard transformés en oestrogènes par les cellules granuleuses du follicule → c’est la structure du follicule.
Fichier:Follicule tertiaire.jpg

Follicule tertiaire (antral)

  1. Ovocyte/ovule
  2. Zone pellucide
  3. Couche granuleuse (granulosa)
  4. Thèque interne (hormonogenèse) *
  5. Thèque externe *
  6. Antrum * : antre ou antrum contient stéroïdes, protéines, glycoprotéines, cytokines
  7. Cumulus oophorus
  8. Membrane basale entre thèque et couche granuleuse
Fichier:Follicule mature (De Graaf).jpg

Follicule mature (De Graaf)

  • Follicule tertiaire mature
  • Pré-ovulatoire
  • Il y a une seule cavité centrale (antrum) remplie de liquide folliculaire
Fichier:Cycle ovarien et corps jaune.jpg
Corpus albicans : corps jaune en dégénérescence. N.B. : La protéolyse à la surface de l’ovaire peut causer une irritation péritonéale à F peut ressentir l’ovulation.

Corps jaune

  • Sécrète progestérone et prépare l’endomètre à l’accueil d’un embryon
  • Le corps jaune prépare à la grossesse → rend l’endomètre sécrétoire (plus spongieux) pour être prêt à l’implantation
  • Le corps jaune répond à la LH
  • HCG est l’hormone dosé dans l’urine pour savoir si une F est enceinte
  • La sous unité bêta de la LH et de l’HCG se ressemble beaucoup
    • La LH et l'HCG ont la même sous-unité alpha
  • HCG contribue à conserver le corps jaune pour garder la grossesse
  • S’il n’y a pas de HCG, le corps jaune meurt
  • Le corps jaune va survivre seulement s’il est stimulé par hCG car la LH va diminuer
  • HCG permet de stimuler le corps jaune pour qu’il puisse continuer à sécréter de la progestérone

Phase lutéale

  • Durée assez fixe de 14 jours
  • Se caractérise par :
    • Lutéinisation du follicule : corps jaune
    • Production de progestérone surtout, estrogènes
    • Atrésie du corps jaune si pas de sauvetage par l’hCG
    • Baisse de la progestérone et des estrogènes et donc réaugmentation de la fréquence de la GnRH favorisant la FSH en fin de cycle
    • Comme il y a une baisse de progestérone et d’estrogène, permet à la GnRH de réaugmenter et de recommencer le cycle

Cycle menstruel

Les phases du cycles menstruel :

  1. Phase folliculaire
  2. Ovulation
  3. Phase lutéale (14 jours)
Fichier:Variations de la durée des cycles menstruels.jpg

Le cycle menstruel

  • Durée du cycle : 25-35 jours
  • Phase folliculaire (durée variable)

    C’est la phase folliculaire qui varie la majorité du temps.

  • Il est possible d’estimer le jour de l’ovulation : on fait une moyenne de la durée de notre cycle menstruel et on soustrait 14 jours à partir de la première journée des menstruations
  • Par définition, le premier jour du cycle menstruel correspond au premier jours des menstruations.
  • Le cycle menstruel comporte une phase folliculaire (FSH, maturation du follicule, estrogène), l’ovulation (pic LH) et une phase lutéale (progestérone par corps jaune)

Menstruation : Elle consiste en la désagrégation progressive et irrémédiable de la couche superficielle de l'endomètre en l'absence de grossesse.

Fichier:Cycle menstruel (Utérus).png

L'endomètre est la muqueuse de l'utérus, tissu qui recouvre la paroi interne de l'utérus. Au début de chaque cycle menstruel, il s'épaissit et devient richement vascularisé pour pouvoir éventuellement accueillir un embryon lors de la nidation. Il est alors parfois appelé dentelle utérine.

Séquence de sécrétion des hormones hypothalamo-hypophyso-ovariennes

Hypothalamus

  • Fonction hypothalamique nécessite la migration au bon endroit des neurones sécréteurs de GnRH (dérive de la placode nasale comme neurones olfactifs)
  • GnRH (LHRH) : Pulsatile
    • Si on veut remplacer la GnRH pour l’ovulation, il faut la mettre dans une pompe pour copier la pulsatilité de la GnRH pour réussir à avoir le pic de LH qui permettra l’ovulation.
    • La GnRH se lie à un récepteur membranaire couplé à une protéine G
  • Fréquence de la pulsatilité et l’amplitude des pics varient au cours du cycle, ce qui amène une séquence précise de sécrétion de FSH et LH au niveau hypophysaire
    • Plus lent : Favorise FSH
    • Plus vite : Favorise LH

Hypophyse

  • Selon la pulsatilité de GnRH, la sécrétion de FSH ou LH sera favorisée.
  • FSH stimule la maturation des follicules et la production d’estrogènes (granulosa)
  • LH favorise l’ovulation (pic essentiel) et la production d’androgènes par la thèque et de progestérone par le corps jaune. Une bonne partie des androgènes est faite par les ovaires.

Truc : la FSH stimule la maturation du Follicule (lettre F)

Ovaire

  • Maturation folliculaire sous l’action de la FSH et de peptides locaux (paracrine, autocrine)
  • Sélection d’un follicule dominant (facteurs locaux)
  • Sécrétion d’estrogènes par le follicule, d’androgènes et de progestérone.
Estrogène (estradiol et estrone) Progestérone
Stimulé Surtout par FSH Surtout par LH
Phase Sécrété dans la phase folliculaire Sécrété dans la phase lutéale par les corps jaune.

Utérus

  • Endomètre
    • Phase folliculaire précoce : endomètre mince
    • Phase mid-folliculaire : endomètre prolifératif
    • Phase lutéale : endomètre sécrétoire

Boucles de rétroaction

  • À l’ovulation, il y a une rétroaction positive (+)
    • Une quantité élevée et précise d'estrogènes permet cette rétroaction positive (contrairement à la rétroaction négative habituelle)
  • Jour 12 à 14 : La boucle de rétroaction positive permet le pic de LH/FSH
Fichier:Axe hypothalamo-hypophyso-gonadique féminin.png

Lorsque la femme prend des contraceptifs oraux, les hormones (estrogène et progestérone) maintiennent la boucle en rétroaction négative.

Principales hormones sécrétées par l'ovaire (cellules thécales et granulaires)

Hormones ovariennes

Fichier:Cellules thécale et granuleuse.png
Stimulation des cellules thécales et granulaires menant à la synthèse d'hormones stéroïdes. Androstènedione et testostérone des cellules thécales: une petite quantité va en circulation, mais la majorité va dans les cellules granulaires pour se faire aromatiser en estrone et en estradiol
  • De type stéroïde
  • Stéroïdes :
    • Estrogènes (estradiol, estrone)
      • Estradiol: estrogène le plus puissant. C'est celui qui est mesuré lors de dosage.
    • Progestérone
    • Androgènes (testostérone, androstènedione, DHEA)
  • Varient en fonction du cycle menstruel
  • Liées à l’albumine et SHBG

Ne pas oublier que les femmes aussi ont des androgènes !

DHEA-S = S pour sulfaté à sulfaté au niveau des surrénales, donc hormones seulement au niveau des surrénales.

Cellules thécales

  • Sécrétion d’androgène
  • Stimulées par la LH

Cellules granulaires

  • Sécrétion d’estrogènes
  • Précurseurs: androstènedione et testostérone synthétisées par la cellule thécale (aromatisation de ces précurseurs = estrogènes)
  • Stimulées par la FSH

Principaux effets des œstrogènes, des androgènes ovariens et de la progestérone

Estrogènes

  • Caractères sexuels secondaires féminins * (seins, OGE, distribution graisses, peau, endomètre et vagin, libido)
  • Maintient de la qualité de la peau
    • À la ménopause : sécheresse vaginale
  • Os : diminution de la résorption, fermeture épiphyses des os longs
  • Métabolique : ­ augmentation du HDL, diminution du LDL, ­augmentation du TG, ­augmentation des protéines de transports, ­augmentation de la coagulation
    • Augmentation des protéines de transport: les estrogènes du cycle menstruel font augmenter les protéines de transport MAIS ne nuisent pas au dosage hormonal (contrairement à la prise de contraceptifs oraux, qui peuvent fausser les résultats du dosage hormonal)

HDL : Bon cholestérol, LDL : mauvais cholestérol

Progestérone

  • Développement glandulaire : seins, endomètre → prépare glande mammaire à l’allaitement
  • Diminution de l’effet de l’insuline
    • En phase ovulatoire / post-ovulatoire: augmentation de la résistance à l'insuline
    • Lors des menstruations: moins de progestérone donc plus de risque d'hypoglycémies
  • Augmentation de la T° corporelle
    • ↑ de la T° de 0.3 à 0.5 °C
      • Utile pour prévoir l’ovulation ? NON ! c’est bon à postériori ! Si on attent d’avoir la T° haute, il est déjà trop tard. Par contre, cela permet d’étudier les cycles.
  • Augmentation de la ventilation
  • Grossesse : maintien utérus, inhibe lactation

Androgènes

  • Testostérone, dihydrotestostérone (DHT), androstènedione, DHEA :
    • Désir sexuel
    • Anabolisme protéique : derme, muscles, os
    • Pilosité corporelle
    • Neurotransmetteurs cérébraux

Méthodes (cliniques ou paracliniques) pour confirmer une ovulation

Méthodes pour confirmer l'ovulation
Clinique Paraclinique
  • Régularité
  • Symptômes (prémenstruel, douleur, sécrétions cervicales, libido à peut augmenter à mi-cycle)
  • Courbe de température (première chose à faire en se levant le matin)
    • 2 plateaux de température (bas = phase folliculaire, élevé = entrée en phase lutéale)
    • Mesurer sur quelques mois
  • Dosage de progestérone J21 (cycle 28 J)
    • Si valeur augmentée: indique qu’il y a eu ovulation
  • Pic de LH urinaire (ovulation après, annonce pic de fertilité)
    • LH sérique non précis: on préfère LH urinaire
  • Biopsie/échographie endométriale (rare)
  • Ferning et ­spinnbarkeit du mucus cervical
  • PAS la glycémie chez quelqu’un de sain car adaptation du pancréas

Notes sur la fertilité normale (% de F qui deviennent enceintes selon le nb de mois) :

  • 1 mois 30%
  • 3 mois 65%
  • 6 mois 80%
  • 12 mois 92%

On attend alors 1 an pour investiguer un problème de fertilité

L'ovaire dans la vie d'une femme

  • Enfance : ovaire peu actif
  • Période pubertaire : activation de l’axe hypophyso-surrénalien (adrénarche ) et hypophyso-ovarien (ménarche )
    • Adrénarche : activation de l’axe hypophyso-surrénalien.    
    • Ménarche : Date des premières menstruations = activation de l’axe hypophyso-ovarien.    
  • Période de reproduction (400 ovulations)

Puberté

  • Premier signe clinique : bourgeons mammaires (thélarche ) (70%) → pubarche (30%)
    • Thélarche : Début du développement des seins à la puberté.
    • Pubarche : Début de l’apparition des poils du pubis.
  • ↑ vélocité croissance précède thélarche mais cliniquement difficile à mettre en évidence
  • 6 mois entre thélarche et pubarche (ou adrénarche) dans 70% dans cas et inverse dans 30%
  • Ménarche en moyenne à 12.8 ans (2 à 2.5 ans après thélarche) → plus précoce avec l’obésité

L'ovaire dans la vie d'une femme : Ménopause

  • Ménopause : (entre 45 et 55 ans ; moyenne = 51 ans)
  • Arrêt des saignements utérins depuis 6-12 mois → c’est une insuffisance ovarienne physiologique
  • Réduction de sécrétion d’estradiol (50%)
  • Élévation importante de FSH (x15) → car pas de feedback négatif
  • Élévation de LH (x5) → car pas de feedback négatif
  • Sécrétion diminuée d’androgènes

Aménorrhée (primaire et secondaire)

Définitions

  • Oligoménorrhée : cycle > 35 jours (< 9 cycles par année)
    • Anovulation
  • Aménorrhée : > 6 mois sans menstruation
    • Anovulation
    • Obstruction/destruction de l’endomètre
  • Aménorrhée primaire
    • Absence de menstruation à 14 ans si pas de caractères sexuels secondaires
      • Absence de menstruations à 16 ans si caractères sexuels secondaires
  • Aménorrhée secondaire
    • Arrêt de 6 mois des menstruations

Principales causes

  • Hypothalamique-SNC (GnRH)
    • Hypogonadisme hypo ou eugonadotropique
  • Antéhypophysaire (LH, FSH)
    • Hypogonadisme hypo ou eugonadotropique
  • Ovarienne
    • Hypogonadisme hypergonadotropique
  • Utérovaginale
    • Eugonadotropique

Hypothalamique

  • LH/FSH normaux ou bas et hypoestrogénisme
  • Déficience congénitale en GnRH (+/- anosmie)
  • Maladies infiltratives (sarcoïdose, histiocytose, hémochromatose, lymphome) → vrai aussi pour l’hypophyse
  • Tumeurs (craniopharyngiome)
  • Compression ou section de la tige hypophysaire
  • Irradiation crânienne
  • Trauma, hémorragie, hydrocéphalie
  • Aménorrhée hypothalamique fonctionnelle

Aménorrhée hypothalamique fonctionnelle primaire

  • Fréquent !
  • Dx d’exclusion *
  • Peut être réversible
  • LH, FSH : N ou bas
  • TSH, prolactine : N
  • IRM selle turcique : N
  • Hypoestrogénisme variable selon sévérité (habituellement test au progestatif : pas de saignement)
  • Diminution de la fréquence et amplitude de sécrétion de GnRH (rôle de la leptine → la quantité de masse adipeuse joue un rôle)
  • Stress (CRH)
  • Perte de poids (trouble alimentaire)
  • Maladie sévère ou prolongée
  • Activité physique intense (athlète)

Hypophysaire

  • LH/FSH : N ou bas et hypoestrogénisme
  • Congénital (mutation GnRHr = récepteur à GnRH)
  • Adénomes (sécrétants ou non) → l’axe gonadotrope se perd facilement
  • Hyperprolactinémie * (dont hypothyroïdie) ***
    • Rx ou PRL
    • Hypothyroïdie : TRH augmente → stimule la PRL
  • Tumeurs (méningiome, germinome, gliome, métastase)
  • Syndrome de la selle turcique vide
  • Infarctus, apoplexie hypophysaire, syndrome de Sheehan
  • Infiltratif, hypophysite auto-immune

Ovarienne

  • Aménorrhée primaire
    • Insuffisance ovarienne précoce (auto-immune) < 35 ans
    • Syndrome de Turner (45, XO)
  • Aménorrhée secondaire
    • Post chimiotx/radiotx pelvienne
    • Syndrome d’insensibilité aux androgènes (FSH et LH élevées, estrogènes élevés, testostérone élevée, 46XY) → peut se présenter par une aménorrhée primaire, car pas d’utérus. Estrogène élevé car les gonades internes produisent de la testostérone → dx avec caryotype.

Utérovaginale

  • LH/FSH : N
  • Test progestatif : pas de saignement mais estrogènes normaux
  • Agénésie müllerienne (on naît comme cela → pas d’utérus ni de vagin)
  • Syndrome Asherman (post-curetage)
  • Endométrites récurrentes (ex : suite au ITSS)
  • Obstruction congénitale

Approche clinique de l'aménorrhée

Étape 1

  • Histoire et examen physique et éliminer une grossesse (dosage βHCG)
  • Toute F est enceinte jusqu’à preuve du contraire !

Étape 2

  • TSH, Prolactine, test au progestatif (provera), estradiol et FSH
  • Éliminer la dysthyroïdie et l’hyperprolactinémie
  • Test au progestatif
    • Utilité: déterminer s'il y a présence d'estrogènes endogènes / obstruction
      • Si saignement (estrogène + et pas obstructif) : anovulation chronique (SOPK)
        • Lors d'anovulation chronique, l'endomètre s'épaissit à cause de la présence d'estrogènes
        • Puisqu'il n'y a pas de progestérone, la couche superficielle de l'endomètre ne se désagrégera pas comme lors des menstruations
        • Cependant, l'endomètre épaissit peut devenir instable et les patientes peuvent avoir des saignements pouvant être confondus avec des saignements menstruels (aux 2 mois, par exemple)
      • Si pas de saignement (estrogène – ou obstructif) :
        • Anomalie utéro-vaginale
        • Insuffisance ovarienne
        • Insuffisance hypothalamo-hypophysaire (parfois sgt) → doser LH, FSH, test avec estrogène/progestatif
      • on donne de la progestérone pendant 10 jours, puis on le cesse
        • Si présence d'estrogène → saignement post-arrêt progestérone
        • Si pas d’estrogène → pas de saignement
      • En donnant de la progestérone on mime l’ovulation: si la femme produit des estrogènes, elle devrait donc être menstruée par la suite
  • Les dosages de FSL et LH seront utiles pour différencier une anomalie ovarienne d’une anomalie hypothalamo-hypophysaire
Fichier:Algorithme d'investigation aménorrhée.png

Causes endocriniennes d'aménorrhée

  • Hypothyroïdie
  • Hyperprolactinémie
  • Aménorrhées d’origine hypothalamique dont l’aménorrhée hypothalamique fonctionnelle
  • Aménorrhée d’origine hypophysaire
  • L’insuffisance ovarienne primaire dont le syndrome de Turner

Hirsutisme

Définition

  • Excès de poils terminaux dans les zones sensibles aux androgènes (zone androgènes-dépendantes) : le duvet ne compte pas !
  • Score >8 à l’échelle de Ferriman-Gallwey (chez les F caucasiennes)
    • 95% femmes ont < 8
    • Score différent selon les ethnies

Échelle de Ferriman-Gallwey

Fichier:Échelle de Ferriman-Gallwey.jpg

Causes fréquentes d’hirsutisme

  • Hirsutisme idiopathique
    • Hirsutisme isolé. Début insidieux après la puberté.
    • Cycles menstruels normaux.
    • Souvent hx familiale.
  • Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

Causes moins fréquentes d’hirsutisme

  • Médicamenteux (danazol, certains progestatifs)
  • Surrénales
    • Hyperplasie congénitale des surrénales forme non classique (peut mimer un SOPK) à après la puberté, trouble de la 21-hydroxylase: accumulation de 17-OH-progestérone
    • Tumeurs surrénaliennes
  • Syndrome de Cushing
  • Ovaires à tumeurs ovariennes
  • Hyperprolactinémie
  • Dysthyroïdie
  • Acromégalie
Fichier:Développement des poils.jpg

Physiopathologie

  • Interaction entre
    • Taux circulants d’androgènes
    • Sensibilité du follicule pileux aux androgènes

Androgène chez la femme

  • Testostérone :
    • Principal androgène circulant
    • Ovaires 25%
    • Surrénales 25%
    • Conversion périphérique 50% (Androstènedione et DHEA) → foie, tissu adipeux, peau
  • Dihydrotestostérone :
    • 5-alpha réductase au niveau tissus périphériques
    • Androgènes principal agissant au niveau du follicule pileux et stimulant l’activité pilosébacée
  • Testostérone et DHT liés à la SHBG et l’albumine
Activité androgénique relative
Stéroïde Activité
DHT 300
Testostérone 100
Androstènedione 10
DHEA, DHEA-S 5

Signes et symptômes d'alarme chez une patiente avec hisrutisme (incite à une prise en charge urgente : tumeur)

Éléments importants à l'histoire :

  • Début brusque
  • Virilisation (voix + grave, alopécie androgyne, clitoromégalie, augmentation de la masse musculaire)

… Nous orienteront plus facilement vers un dx de tumeur ovarienne ou surrénalienne.

Testostérone élevé dans la tumeur ovarienne et DHEA-S élevé dans la tumeur surrénalienne.

Syndrome des ovaires polykystiques

L'abbréviation courrament utilisée en clinique pour désigner ce syndrome est SOPK.

Définition

Critères (2 sur 3 nécéssaires)

  1. Hyperandrogénisme (clinique [ex : hirsutisme, alopécie, acné] ou biochimique [ex : testo élevé])
  2. Oligoménorrhée (oligoanovulation), infertilité
  3. Ovaires polykystiques à l’échographie

Principaux modes de présentation

  • 5-10% des femmes → très fréquent
  • Critères de :
    • Hyperandrogénisme clinique (acné, hirsutisme, alopécie) ou biochimique
    • Oligo-aménorrhée, infertilité
    • Ovaires polykystiques à l’échographie
    • 2 critères sur 3
    • Excluant l’HCS (hyperplasie congénitale des surrénales), le syndrome de cushing, tumeurs
  • 20% des F normales (cycles réguliers et sans hirsutisme) auront des ovaires polykystiques à l’échographie → donc ne pas se fier seulement à l’apparence des ovaires pour le dx de SOPK
  • 50% des patientes avec SOPK sont obèses
  • Début après la ménarche ou avec prise de poids ou arrêt des contraceptifs oraux
  • Acanthosis nigricans (résistance à l’insuline)
  • ↑ Testostérone, DHEA-S et/ou Androstènedione
  • ↓ SHBG → donc la fraction libre augmente ce qui favorise l’hirsutisme
  • ↑ LH/FSH ad 3 : 1
  • Hyperplasie endométriale
  • Insulinorésistance :
    • ↑ insulinémie à jeun ad diabète
    • Hypertriglycéridémie, baisse de c-HDL
    • HTA
    • Syndrome métabolique
    • Stéatose hépatique (enzymes hépatiques ↑)
  • Hyperestrogénisme… ↑ néo endomètre
  • Syndrome métabolique … ↑ risque cardiovasculaire

Rôle de l'insulinorésistance dans la physiopathologie du SOPK

Il y a accélération de la sécrétion de GnRH donc stimulation de la LH. Cela va stimuler l’aromatisation des androgènes dans les cellules thèques, ce qui va conduire à un hyperestrogénisme. Plusieurs femmes avec un SOPK ont un post-récepteur défectueux au signalement de l’insuline. Conséquences de la résistance à l’insuline :

  • Hyperinsulinémie :  ↓ production SHBG au foie
  • Insuline agit en synergie avec la LH pour stimuler la production d’androgènes dans les cellules thèques

Les niveaux d’estrogènes sont constants, donc il y aura maintient de la pulsatilité de GnRH et de la sécrétion de LH.

Importance de rechercher un syndrome métabolique associé au SOPK

Le syndrome métabolique augmente les risques cardiovasculaires.

Stades cliniques pubertaires chez la fille (Tanner)    

Fichier:Stade de Tanner.png

La pilosité pubienne (garçon et fille) selon Tanner :

  • P1 : Absence de pilosité (pré pubère)
  • P2 : Quelques poils longs sur le pubis
  • P3 : Pilosité pubienne au-dessus de la symphyse
  • P4 : Pilosité pubienne fournie
  • P5 : La pilosité s’étend à la racine de la cuisse et s’allonge vers l’ombilic chez le garçon P pour Pilosité

Le développement mammaire selon Tanner :

  • S1 : Absence de développement mammaire (pré pubère)
  • S2 : petit bourgeon mammaire avec élargissement de l’aréole
  • S3 : la glande mammaire dépasse la surface de l’aréole
  • S4 : Développement maximum du sein (apparition d’un sillon sous mammaire). Saillie de l’aréole et du mamelon sur la glande
  • S5 : Aspect adulte. Disparition de la saillie de l’aréole S pour Seins

Syndrome de Turner

Syndrome de Turner

1/2000 à 5000 naissances féminines

45, XO ou mosaïque (45, XO/46, XX)

Dysgénésie gonadique (fibrous streaks) → pas d’ovaires qui vont se développer, il y aura juste des plaques fibreuses se qui donnera une aménorrhée primaire

Classique : se présente avec petite taille, aménorrhée primaire et pas de caractères sexuels secondaires *

Phénotypes :

  • Cou palmé, oreilles basses, mamelons écartés, ligne de cheveux
  • Petite taille
  • Cubitus valgus, 4e métacarpe court
  • Anomalies cardiaques et rénales, ostéoporose, etc

Dx : caryotype

Principes thérapeutiques de l'hirsutisme et du SOPK

Toujours éliminer un syndrome de Cushing et l’hyperplasie congénitale des surrénales forme non-classique.

Traitement :

  • Dépistage et tx de l’obésité et du syndrome métabolique
  • Fertilité → metformine, acétate de clomiphen, gonadotropines
  • Éviter hyperplasie de l’endomètre → CO ou progestatif périodique
  • Hirsutisme → CO, anti-androgènes