Réactions allergiques

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Réactions allergiques
Classe de maladie

Réaction allergique alimentaire
Caractéristiques
Signes Stridor, Extrémités froides, Angio-œdème, Tachycardie , Dysphonie, Altération de l'état de conscience , Xérose cutanée, Cyanose , Sibilances , Wheezing, ... [+]
Symptômes
Confusion, Irritabilité, Congestion nasale, Rhinorrhée, Larmoiement, Nausées, Dyspnée , Vertige , Prurit oculaire, Lipothymie , ... [+]
Étiologies
Alcool, Cause idiopathique, Médicaments, Infections, Chaleur, Insectes, Acariens, Poussière, Exercice, Froid, ... [+]
Informations
Terme anglais Allergic reaction
Autres noms Allergie
Wikidata ID Q42982
Spécialités Immuno-allergologie, dermatologie, pédiatrie

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Objectif du CMC
Réactions allergiques et atopie (4)

L’allergie est la réponse immunitaire et inflammatoire du corps aux substances étrangères courantes dans l’environnement, nommées allergènes, suite à quoi une réaction immunitaire, appelée hypersensibilité, se développe [1].

L'hypersensibilité est une réponse immunitaire inappropriée à des antigènes (Ag) communs, se manifestant par un continuum allant de manifestations mineures (dermite atopique et rhinite) à des manifestations sévères (réaction anaphylaxique et crise d'asthme) [2][3]. On parle alors de "réactions d'hypersensibilité".

L'atopie est la vulnérabilité accrue d'une personne à développer des réactions d'hypersensibilité[4] de type 1[note 1][5]. Ce sujet sera traité sur une autre page.

Classification

Les réactions allergiques d'hypersensibilité sont classées en quatre grandes catégories par le modèle de Gell et Coombs [3][6]:

Les 4 types de réactions d'hypersensibilité[7][4][1]
Type Caractéristiques principales Exemples
1 Immédiate
  • cette réaction est immédiate et médiée par les IgE
  • l'exemple classique d'une réaction allergique
  • il y a libération de substances vasoactives, telles que l'histamine, suite à une dégranulation mastocytaire
2 Cytotoxique
  • il y a lyse cellulaire
  • les médiateurs impliquées sont les IgG et les IgM, qui se fixent au complément
3 Complexes immuns
  • l'action locale de complexes immuns activent le complément
  • des IgG et des IgM sont liées au complément
4 Retardée
  • une réaction à médiation lymphocytaire tardive implique des IgG
  • il y a infiltration des cellules à l'endroit du contact avec l'Ag.

Notons que les sections ci-dessous traiteront principalement des réactions d'hypersensibilité de type 1, soit les réactions allergiques typiques.

Épidémiologie

L'allergie est un phénomène en croissance constante dans les pays industrialisés, avec une prévalence estimée à 50% d'ici 2025. [8] La dermite atopique, par exemple, affecte 20% des enfants et jusqu'à 3% des adultes.[9] Quant aux allergies alimentaires, elles touchent approximativement 5% des adultes et 8% des enfants.[10] Près de 20% de la population est allergique à des éléments communs de l'environnement, comme le pollen et les acariens[4], menant le plus souvent à des réactions d'hypersensibilité de type 1. Une histoire familiale est souvent présente. Cette croissance importante de phénomènes allergiques est en partie attribuable aux changements des habitudes de vie et aux changements environnementaux.

Étiologies

On peut diviser les étiologies des réactions allergiques en 3 grandes catégories: immunologiques, non immunologiques et idiopathiques. À noter que 60% des cas d'anaphylaxie chez l'adulte sont idiopathiques. [11]

Principales étiologies des réactions allergiques[11] [1][4]
Immunologiques (IgE médiées)
  • les aliments:
    • noix
    • fruits de mer
    • produits laitiers
    • oeufs
    • crustacés.
  • les infections: les infections virales respiratoires peuvent être à l'origine de l'asthme et les infections bactériennes cutanées sont fortement associées à la dermite atopique. [4]
Non immunologiques
Idiopathiques

Physiopathologie

Dans toutes les conditions allergiques, les lésions tissulaires sont médiées par des mécanismes qui fonctionnent pour éliminer des pathogènes. Ce qui diffère dans les allergies est que le système immunitaire déclenche une réponse qui est maintenue de façon inappropriée [4].

Il existe différents mécanismes qui expliquent le phénomène d'allergie. Chaque type de réaction d'hypersensibilité possède une physiopathologie qui lui est propre:

  • Dans la réaction d'hypersensibilité de type 1, le contact avec un nouvel allergène provoque l'activation des lymphocytes TH2 et stimule les cellules B à produire des IgE qui se lient aux mastocytes. Lors d'une réexposition au même allergène, il y a activation mastocytaire menant à une dégranulation immédiate. Il y a alors libération de substances vasoactives menant à une réaction immédiate quelques minutes après la réexposition. L'une de ces substances est l'histamine, qui aura un effet de vasodilatation des vaisseaux, d'augmentation de la perméabilité vasculaire, d'augmentation de la sécrétion de mucus, de stimulation des fibres nerveuses et de contraction des muscles lisses bronchiques. [12] Il y a ensuite libération tardive de cytokines proinflammatoires via un recrutement leucocytaire. [13][14] Il a été estimé que 20 à 30% des réactions immédiates de type 1 seraient déclenchées par un stimulus non-antigénique, comme des extrêmes de température et l'exercice.
  • Dans la réaction d'hypersensibilité de type 2, l'antigène est fixé sur une cellule ou un tissu avant la réaction immunitaire et devient la cible de la réaction. Les IgG et IgM sécrétés se lient aux antigènes à la surface des cellules ou des tissus et entrainent leur destruction ou leur dysfonctionnement. [4]
  • Dans la réaction d'hypersensibilité de type 3, les IgG et IgM sécrétés se lient aux antigènes en circulation et forment des complexes immuns antigène-anticorps (Ag-Ac) circulants, se déposent dans les vaisseaux des organes et entrainent l'activation du complément et de l'inflammation. [4]
  • Dans la réaction d'hypersensibilité de type 4, il y a 2 principaux mécanismes:
    • une réaction retardée induite par des cytokines où les lymphocytes T CD4+ sont activés par l'exposition à un Ag et se différencient en lymphocytes TH1 et TH17. Une réexposition à l'Ag mènent à la sécrétion retardée de cytokines, provoquant de l'inflammation, des dommages tissulaires et de la fibrose, avec risque de formation de granulome.
    • une réaction à cytotoxicité directe où les lymphocytes T CD8+ spécifiques à un Ag auront un effet cytotoxique via des perforines et des granzymes menant à une apoptose cellulaire. [4]
      Réaction d'hypersensibilité

Présentation clinique

Il existe un continuum entre l'anaphylaxie et la réaction allergique. À la différence de la réaction allergique simple, l'anaphylaxie touche au moins 2 systèmes ou cause de l'hypotension (voir Anaphylaxie#Diagnostic pour les critères).[15]

Facteurs de risque

Les facteurs de risque des réactions allergiques sont: [4] [16]

Questionnaire

Voici une liste des symptômes à rechercher par système. Il est primordial de rechercher les symptômes d'anaphylaxie en premier lieu.

Symptômes associés aux réactions d'hypersensibilité de type 1[19][1]
Système Symptômes Réactions associées
Systémique Fièvre Anaphylaxie
Cutané Prurit cutané Anaphylaxie, dermite atopique, dermite de contact[note 2], rhinite allergique, conjonctivite allergique, urticaire
Cardio-respiratoire Dyspnée, douleur thoracique Anaphylaxie, asthme
Palpitations
Lipothymie et syncope
Toux
Gastro-intestinal Nausées et vomissements Anaphylaxie
Douleur abdominale
Diarrhée
Dysphagie
Ophtalmologique Larmoiement Conjonctivite allergique
Prurit oculaire
ORL Rhinorrhée, Éternuement, congestion nasale, prurit nasal Rhinite allergique, anaphylaxie
Prurit et inconfort laryngé Anaphylaxie
Paresthésie des lèvres, de la langue ou du palais
Goût métallique
Neurologique Étourdissement, irritabilité (chez les enfants), confusion

Recherche de l'étiologie et du contrôle

Les éléments essentiels du questionnaires à rechercher en cas de réactions allergiques sont: [20][12]

  • la raison de consultation principale
  • les antécédents personnels et familiaux:
    • les allergies alimentaires et médicamenteuses
    • le terrain atopique (asthme, dermite atopique, rhinite allergique, etc.)
    • les maladies systémiques (lymphome à cellule B, tumeur maligne, lupus érythémateux disséminé, etc.)
  • les habitudes de vie (tabagisme, alcool, drogues)
  • la prise de médicament
  • les allergies connues du patient et leur mode de présentation
  • l'environnement à la maison et au travail:
    • la présence d'animaux
    • la présence de tapis
    • la présence de tabagisme indirect
    • la présence de housse anti-acariens
    • la présence de moisissures
    • la présence de plantes
    • l'année de construction de la maison
    • la présence de chauffage
  • la maladie actuelle:
    • le caractère d'apparition des symptômes
    • la durée des crises
    • la fréquence des crises (combien de visite à l'urgence dans la dernière année?)
    • la localisation des symptômes
    • le moment d'apparition des symptômes et leur évolution dans le temps
    • l'évolution des symptômes (y a-t-il déjà eu une évolution vers un angioœdème ou un choc anaphylactique?
    • les symptômes associés, incluant les drapeaux rouges pour un choc anaphylactique:
      • une dyspnée aiguë
      • un stridor
      • une hypoxémie
      • une hypotension
      • une tachycardie
      • une hypotonie
      • une syncope
      • un rash généralisé
    • les événements récents:
      • un stress émotionnel
      • une infections
      • le début d'un nouveau traitement ou médicament.
    • les déclencheurs potentiels:
      • le froid
      • la chaleur
      • le port de sac
      • le contact avec les vêtements
      • les longues marches
      • l'exercice
      • certains aliments et médicaments
      • les traumatismes
  • les activités professionnelles et les loisirs (les travailleurs de la construction, les peintres, les travailleurs de métaux et de matériels particuliers peuvent être plus à risque)
  • les traitements antérieurs et la réponse thérapeutique
  • les investigations antérieures et leurs résultats.

Examen clinique

Voici une liste des signes par système à rechercher à l'examen physique. Il est primordial d'éliminer l'anaphylaxie en premier lieu.

Signes associés aux réactions d'hypersensibilité de type 1 [21]
Examen Signes Réactions associées
apparence générale Altération de l'état de conscience Anaphylaxie
signes vitaux Tachycardie Anaphylaxie, asthme
Fièvre Anaphylaxie
Hypotension
examen cutané Érythème Anaphylaxie, dermatite atopique, urticaire, dermatite de contact[note 2]
Lésions ortiées Anaphylaxie, urticaire, dermatite de contact[note 2]
Piloérection Anaphylaxie
Cyanose
Marbrures (livedo reticularis)
Xérose Dermatite atopique
examen pulmonaire Sibilances Anaphylaxie, asthme
Dysphonie Anaphyplaxie
Stridor
Wheezing Asthme
examen cardiaque Extrémités froides Anaphylaxie
Prolongation du temps de remplissage capillaire
examen ORL Érythème nasal Rhinite allergique
Angioedème Anaphylaxie
examen ophtalmologique Érythème oculaire et péri-oculaire Dermatite atopique, conjonctivite allergique
examen abdominal Douleur abdominale à la palpation Anaphylaxie

Examens paracliniques

Les investigations diffèrent selon le contexte de prise en charge. En situation d'urgence, l'anaphylaxie est essentiellement un diagnostic clinique, le traitement devant être rapidement entamé et ne pouvant attendre une confirmation paraclinique.

Dans un contexte de suivi ou d'une situation non urgente, des examens complémentaires peuvent être demandées afin de préciser le diagnostic et mieux orienter le traitement, notamment: [12]

Examens paracliniques Commentaires
Formule sanguine complète (FSC)
Dosage des taux sériques d'IgE
Tryptase sérique
  • Recommandée pour la confirmation diagnostique d'une anaphylaxie et de la mastocytose systémique. Elle n'est cependant pas dosé de routine dans l'anaphylaxie, puisque plusieurs conditions pathologiques et physiologiques peuvent affecter ses niveaux sériques. [22] [23] Elle est donc surtout privilégiée en cas de doute diagnostique.
Test de provocation cutanée
  • Avec des extraits antigéniques à concentrations standardisées (pollens, moisissures, selles des acariens, aliments, beta-lactamines…)
  • En percutanée (prick) ou en intradermique.
  • Les tests cutanés sont indiqués pour une variété d'allergies, notamment :
    • l'asthme allergique, la rhinite et la conjonctivite allergique
    • l'allergie alimentaire
    • certaines allergies médicamenteuses
    • l'allergies au venin
    • l'allergie au latex.
Test de provocation (challenge)
  • Lorsqu'un test cutané est négatif ou équivoque, mais que le doute quant à une allergie persiste, un test de provocation peut être réalisé, sous supervision dans une clinique d'allergie.
  • Ce test consiste à consommer directement une certaine quantité de l'aliment ou du médicament auquel une allergie est suspectée, et d'observer si une réaction se produit. [24]
Spirométrie
  • Pour établir la gravité de l'asthme.
Test de provocation à la métacholine
  • Pour provoquer un réaction asthmatique.

Approche clinique

L'approche clinique face à une réaction allergique consiste, dans un premier temps, à éliminer une anaphylaxie et à la traiter si celle-ci est le diagnostic le plus probable. Par exemple, une dyspnée soudaine avec douleur abdominale et rash cutané après l'ingestion d'un aliment ou d'un médicament doit faire penser à une réaction allergique de type choc anaphylaxique, particulièrement si associé à une hypotension et tachycardie à l'examen physique.[11] [25]

Dans un deuxième temps, une fois le diagnostic d'anaphylaxie écarté, la prise en charge s'oriente vers le soulagement des symptômes et vers la recherche de l'élément causal de la réaction (ex: aliment, médicament, etc.) afin de pouvoir en faire le retrait, débuter un traitement étiologique si nécessaire ainsi que conseiller sur comment éviter une réexposition et offrir un enseignement au patient. [11] [25]

Pour ce faire, il faut questionner de façon approfondie l'histoire de la maladie actuelle, rechercher les facteurs de risque du patient et effectuer un examen physique ciblé. Voici des perles cliniques par rapport à la dermatite atopique, l'urticaire et l'asthme:

  • Pour la dermatite atopique, il faut rechercher un terrain atopique dans l'histoire personnelle et familiale (asthme, rhinite et conjonctivite allergique, allergies alimentes, peau fragile, etc.). Il y a également des signes physiques classiques à rechercher, tels que les plis de Dennie-Morgan sous les yeux, une hyperlinéarité palmaire, le signe d'Hertoghe, la kératose pilaire, l'ichtyose vulgaire, pityriasis alba et la lichénification.[26] [24]
  • Pour l'urticaire, il faut surtout rechercher les lésions caractéristiques oedémateuses (ortiées) évanescentes pâles à rose-rouge à distribution étendue. Un truc pratique serait d'entourer certaines plaques avec un stylo afin de voir si elles migrent. Normalement, chaque plaque disparait en moins de 24 heures. [27] [16]
  • Pour l'asthme, la rhinite et la conjonctivite allergique, il faut, comme dans la dermite atopique, rechercher un terrain atopique dans l'histoire personnelle et familiale. Le prurit, nasal ou oculaire, est un très bon indice d'étiologie allergique à une rhinite ou une conjonctivite.

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel de l'anaphylaxie (alimentaire, médicamenteuse ou autre) comprend entre autres : [11]

Le diagnostic différentiel de l'asthme comprend entre autres: [11]

Le diagnostic différentiel de la dermite atopique comprend entre autres [27]:

Le diagnostic différentiel de la rhinite allergique comprend entre autres [11][28]:

Le diagnostic différentiel de la conjonctivite allergique comprend entre autres: [11]

Le diagnostic différentiel de la dermatite de contact (allergique ou irritative) comprend entre autres: [27]

Le diagnostic différentiel de l'urticaire comprend entre autres: [16]

Traitement

En aigu

Le traitement des réactions allergiques diffèrent selon l'urgence de la situation et selon le type et la cause de réaction allergique. La première étape consiste toujours à retirer l'allergène responsable et de mettre en place un traitement d'urgence.

Prise en charge de l'anaphylaxie

Page principale: Anaphylaxie#Traitement
Prise en charge de l'anaphylaxie[29]
Prise en charge initiale Commentaires
Retirer l'allergène responsable
  • Si connu.
  • Retirer les dards ou les irritants.
  • Cesser l'agent thérapeutique IV qui semble provoquer les symptômes.
ABC
  • Corriger l'hypotension avec des bolus de cristalloïdes si besoin.
  • Administrer de l'O2.
Épinéphrine
  • La pierre angulaire du traitement aigu d'une réaction allergique est l'administration d'épinéphrine.
Traitements d'appoint Les médicaments suivants peuvent être ajoutés à l'épinéphrine:
  • corticostéroïdes
  • bronchodilatateurs
  • glucagon
  • antihistaminiques

Prise en charge d'une réaction non anaphylaxique

Pour un patient stable hémodynamiquement stable se présentant à l'urgence avec des symptômes de réactions allergiques et chez qui une anaphylaxie a été écartée, la prise en charge recommandée est surtout symptomatique :

Prise en charge d'une réaction allergique non anaphylaxique [24]
Prise en charge initiale Dosages et commentaires
Retirer l'allergène responsable
  • Si connu.
  • Retirer les dards ou les irritants.
  • Cesser l'agent thérapeutique IV qui semble provoquer les symptômes.
Anti-histaminiques
Corticostéroïdes
  • topiques:
    • peut aider les symptômes cutanés
  • systémiques:
    • peut être utilisé pour traiter des réaction systémiques sévères
    • prednisone 5-60 mg PO q6h (durée de traitement brève) [35]
Observation Observer le patient pour quelques heures avant de lui donner congé. S'assurer de la stabilité hémodynamique.
Consultation en allergie Une consultation en allergie devrait être demandée par le médecin ayant initialement pris en charge la réaction allergique, afin de confirmer l'agent causal et ajuster le traitement en conséquence. Par exemple, un traitement de désensibilisation existe pour certaines allergies communes, dont l'allergie au pollen.
Auto-injecteur Prescrire un auto-injecteur d'épinéphrine intra-musculaire:

La prescription d'un auto-injecteur est indiquée pour le traitement d’urgence des réactions anaphylactiques chez ceux qui présentent des risques accrus d’anaphylaxie, y compris les patients ayant des antécédents d'anaphylaxie, y compris celle associée: [36] [37]

  • aux aliments
  • aux insectes qui piquent
  • aux médicaments
  • au latex
  • à l’anaphylaxie idiopathique
  • à l’anaphylaxie causée par l’exercice
  • aux autres allergènes
Enseignement
  • Éduquer le patient concernant les symptômes des réactions allergiques afin qu'il puisse bien identifier les drapeaux rouges et consulter rapidement en cas de récidive.
  • Enseigner la méthode d'administration de l'auto-injecteur d'épinéphrine.
  • Recommander au patient d'éviter l'agent causal identifié ou suspecté.

En chronique

Un traitement de fond est ensuite parfois nécessaire selon le type de réaction:

Traitement de fond selon le type de réaction allergique
Traitement de fond
Anaphylaxie[25]
  • Pour les anaphylaxies alimentaires, le patient doit porter une attention particulière aux aliments à éviter. Il est important de connaître les différents noms que peut prendre un allergène, comme la « caséine » pour le lait, et les réactions croisées.
  • Pour les anaphylaxies aux piqûres d'insectes, l'immunothérapie sous-cutanée est recommandée.
  • Pour les anaphylaxies médicamenteuses, une désensibilisation supervisée peut être possible.
  • Pour les allergies idiopathiques, en cas d'épisodes fréquents, une prophylaxie avec des glucocorticoïdes et des antihistaminiques H1 pour 2 à 3 mois peut être envisagée.
Asthme[38]
  • Éviter les déclencheurs.
  • Corticostéroïdes en inhalation (CSI) (pierre angulaire).
  • Beta 2 agonistes à courte action (BACA).
  • Anti-muscariniques à longue action (AMLA).
  • Antagonistes des récepteurs des leucotriènes.
  • Anti IgE (omalizumab/Xolair) .
Dermite atopique[39]
  • Éducation.
  • Émollient.
  • Corticostéroïdes topiques (pierre angulaire), et systémiques au besoin.
  • Inhibiteurs de la calcineurines topiques.
  • Antibiotiques pour les surinfections.
  • Photothérapie.
  • Dupilumab pour les cas sévères et réfractaires.
Rhinite allergique [40] [28]
  • Éviter les déclencheurs.
  • Anti-histaminiques oraux.
  • Corticostéroïdes intra-nasaux (pierre angulaire).
  • Antagonistes des récepteurs des leucotriènes.
  • Immunothérapie.
Conjonctivite allergique[41]
  • Éviter les déclencheurs.
  • Larmes artificielles.
  • Anti-histaminiques H1 topiques (levocabastine hydrochloride).
  • Gouttes oculaires anti-inflammatoires (stéroïdiennes ou non stéroïdiennes).
  • Anti-histaminiques ou corticostéroïdes systémiques.
  • Immunothérapie.
Dermite de contact[11][note 2]
  • Éviter l'allergène ou l'irritant identifié.
  • Crème barrière.
  • Corticostéroïdes systémiques selon la situation.
Urticaire et angioedème[16]
  • Anti-histaminiques H1 de 2e génération (pierre angulaire).
  • Anti-histaminiques H1 de 1ère génération.
  • Anti-histaminiques H2.
  • Antagonistes des récepteurs des leucotriènes.
  • Corticostéroïdes systémiques.
  • Agents immunosupresseurs/immunomodulateurs (pour urticaire chronique).
  • Thérapie de remplacement en inhibiteur C1.

Complications

Les complications potentielles des réactions allergiques sont [18] :

Évolution

Les réactions allergiques, particulièrement l'anaphylaxie, peuvent mettre en jeu le pronostic vital. Une prise en charge précoce permet d'éviter les complications et résulte généralement en une évolution favorable.

La rémission est fréquente chez les enfants asthmatiques, particulièrement s'il n'y avait pas d'atopie ou d'histoire familiale positive. Selon des études populationnelles, 2/3 des enfants asthmatiques deviennent asymptomatique à l'âge adulte, tandis que ceux qui avaient un asthme plus sévère ont une plus grande probabilité d'avoir un asthme qui persiste à l'âge adulte. [42]

Le pronostic de la dermatite atopique est généralement favorable, mais les patients avec un eczéma plus sévère et extensif avec conditions atopiques comorbides, ont tendance à avoir une évolution chronique de la maladie. [43]

La plupart des enfants perdent leur allergie au lait, au soya, au blé et aux oeufs. Cependant, l'allergie aux arachides, au poisson et aux fruits de mer à tendance à persister à long terme.[24]

Environ 90% des patients étiquetées comme "allergiques à la pénicilline" auront un test cutané négatif. [16]

Suivi

Après une réaction anaphylaxique avec prise en charge à l'urgence, un patient doit être observé à l'hôpital pour 4 à 8 heures minimalement.[11]

Les actions à faire lors du congé comprennent[11] :

  • prescrire un auto-injecteur d'épinéphrine au patient et lui enseigner la méthode d'utilisation
  • prescrire une consultation en allergologie en externe pour identifier l'agent causal et préciser le traitement à long terme si nécessaire
    • une consultation en spécialité pour une crise d'urticaire aigu est envisageable, mais n'est pas toujours nécessaire puisqu'elle se résout généralement en moins de 6 semaines [35]
  • prescrire une consultation en dermatologie en externe pour contrôler une dermite atopique ou une dermite de contact sévère
  • donner les consignes suivantes :
    • si récidive des symptômes, injecter l'épinéphrine et se présenter à l'urgence immédiatement
    • éviter complètement l'allergène.

Prévention

Il est important d'éduquer et de conseiller les patients sur les facteurs de risque et les étiologies des réactions allergiques, particulièrement auprès des patients possédant un terrain atopique familial ou personnel. Les conseils à donner sont les suivants [12]:

  • éviter les allergènes (s'ils ont été identifiés) et les déclencheurs
  • garder son environnement propre (laver les draps, éviter les tapis, éviter l'accumulation de poussière, etc.)
  • avoir un auto-injecteur d'épinéphrine à portée de main en tout temps
  • prendre des mesures préventives supplémentaires en présence d'un emploi à risque (travailleurs de la santé, travailleurs de la construction, etc.)
  • utiliser un déshumidificateur dans les pièces mal aérées ou humides.

Il est pertinent de noter qu'aucune recommandation n'existe concernant l'évitement de certains aliments en prévention d'une allergie chez l'enfant âgé entre 4 et 6 mois [24].

Notes

  1. L'atopie est une réponse immunitaire exagérée médiée par les IgE tandis que l'allergie est une réponse exagérée peu importe le mécanisme.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 La dermite de contact est une réaction de type 4.

Références

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