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Otite moyenne avec épanchement (OME)
Maladie

Otite séreuse chez un adulte
Caractéristiques
Signes
Symptômes
Informations
Autres noms Otite moyenne séreuse, Otite moyenne muqueuse, Otite moyenne non suppurative
Wikidata ID Q2058432
SNOMED CT ID 80327007
Spécialités ORL, médecine familiale

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L'otite moyenne avec épanchement (OME) correspond à une accumulation de liquide derrière un tympan intact sans évidence d'inflammation. Il est important de la distinguer de l'otite moyenne aigue (OMA), qui elle, se définit par une infection cliniquement identifiable avec un début soudain et de courte durée. L'OMA survient souvent après l'OME.

L'OME est chronique lorsque celle-ci dure 3 mois ou plus.

Épidémiologie

L'OME touche principalement les enfants et il s'agit de la cause la plus fréquente de surdité chez les enfants. Les enfants de 2 ans sont les plus affectées par l'OME. Cependant, la prévalence diminue avec l'âge.

Étiologies

Les étiologies de l'OME sont [1] :

  • la rhinite virale
  • la rhinite allergique
  • la dysfonction tubaire
  • les anomalies du développement du palais
  • la fente palatine
  • le Syndrome de Down (anatomique et trouble de la fonction mucociliaire)
  • le cancer du nasopharynx
  • la radiothérapie
  • l'hypertrophie des adénoïdes.

Physiopathologie

Dans l'OME, le liquide exerce une pression importante sur le tympan. La mobilité tympano-ossiculaire est ainsi diminuée ce qui peut mener à une surdité de conduction légère à modérée.

L'OME peut être d'origine multifactiorelle. Il est donc important d'investiguer toutes les causes potentielles en cas de suspicion d'OME, surtout s'il n'y a pas de résolution des symptômes après 3 mois d'attente.

Distinction entre les formes d'OME
1. Otite séreuse (liquide clair) 2. Otite muqueuse (liquide épais)
trompe d'Eustache obstruée : pression intra-tympanique réduite et transsudation des vaisseaux sous-épithéliaux. Obstruction qui persiste qui aboutit à une hyperplasie de la muqueuse, une formation de structures glandulaires et une vasodilatation (vaisseaux espace sous-épithélial)

Obstruction non levée

  • Petites hémorragies capillaires en raison de l'inflammation
  • Dépôt de cristaux de cholestérol et libération de pigments sanguins
  • 2ème réaction inflammatoire autour des cristaux de cholestérol et des pigments sanguins
  • Formation de tissu de granulation => granulome de cholestérol


Obstruction secondaire aux végétations adénoïdes hypertrophiées:

Ces structures lymphatiques sont responsable de la transmission potentielle de bactéries dans la trompe d'Eustache, ce qui conduit à une croissance de biofilms. Il s'en suit une inflammation, puis une accumulation de liquide dans l'oreille moyenne

Origine bactérienne (40-50% des OME sont d'apparence stérile présentent des bactéries)

  • Hemophilus influenzae
  • Moraxella catarrhalis
  • Streptocoque pneumoniae

Présentation clinique

Facteurs de risque

Les facteurs de risque sont [2] :

  • Âge (surtout chez les jeunes)
  • l'orientation horizontale de la trompe d'Eustache chez les enfants[note 1]
  • Alimentation au biberon
  • Enfant allant à la garderie (surtout si <1 an)
  • Antécédents d'otite moyenne aigue
  • Infections respiratoires (pathogènes principaux associés : Streptocoque peneumoniae, Hemophilius influenzae, Moraxella catarrhalis )
  • Tabagisme passif (fumée secondaire)
  • Reflux gastro-oesophagien (RGO)
  • Allergie respiratoire
  • Dysmorphie craniofaciale
  • Hypertrophie des végétations adénoïdes

Questionnaire

Les symptômes de cette maladie sont[3] :

  • Surdité
  • Sensation de plénitude auditive ou impression d'avoir l'oreille qui saute
  • Otalgie occasionnelle
  • Vertige (rare)
  • Acouphène

Autres éléments à surveiller chez l'enfant (<12 ans) pouvant être associées à l'OME :

  • troubles de la communication
  • troubles du comportement
  • troubles de l'équilibre

D'autres éléments à rechercher au questionnaire sont :

  • Antécédants d'OMA
  • Environnement (pollution, qualité de l'air)

Examen clinique

L'examen clinique est répété à des intervalles de 3 mois. Dans le cas d'exacerbation des symptômes un suivi plus rapproché sera effectué.

Les examens cliniques pertinents sont :

  • Inspection
    • Signes IVRS (rhinorrhée, toux)
    • Signes d'allergie (rougeur conjonctivale, larmoiement, faciès adénoïdien)
  • Otoscope
    • Opacité tympanique
    • Diminution de la mobilité tympanique (avec pneumo-otoscopie : sensibilité de 76% et spécificité de 87% )
    • Niveau hydro-aérique ou bulles peuvent être aperçus si le tympan est translucide
    • gonflement de la membrane tympanique atypique (plutôt attribuable à l'OMA)
    • OME chronique : tympanosclérose, cholestéatome, atrophie tympanique
    • Recherche d'autres signes d'obstruction : corps étranger, bouchon de cérumen
  • Examen auditif (effectué avant et après traitement) : test de Webber et test de Rinne
    • Surdité de conduction (la plus fréquente)
  • État du développement de l'enfant
    • retard de langage
    • problème d'apprentissage

Examens paracliniques

Les examens paracliniques pertinents sont :

  • Audiométrie: Évaluer audition et diagnostiquer l'absence ou la présence d'une surdité

Il y a une réduction des seuils auditifs chez les sujets avec une OME, et donc, une diminution au niveau de la gamme des décibels (Db) à l'audiographe.

  • Tympanométrie (sensibilité de 65% et spécificité de 65-80%) :
    • Prédire la présence de liquide dans l'oreille moyenne (tympanogramme : pression négative et compliance diminuée)
    • Otite sécrétoire, tympanosclérose (pression normale et compliciance diminuée)
    • Tympanogramme : une ligne d'apparence plate est diagnostique
  • Endoscopie nasale : utilisée uniquement en cas d'OME unilatérale ou lors d'une suspiscion d'hypertrophie adénoïde
    • Adénoïdes hypertrophiées

Test destiné aux enfants (naissance jusqu'à 5 ans) :

  • Réponses auditives du tronc cérébral (ABR test) : Détection simultanée de la gamme de fréquences et les niveaux d'intensité sonore dans lesquels le cerveau du patient réagit.
    • Surdité

Diagnostic

Le diagnostic est clinique.[4]

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel de la maladie est :

  • OMA
  • carcinome du nasopharynx infiltrant de la trompe d'Eustache (chez adulte)

Traitement

Traitement non chirurgical

L'OME est souvent auto-résolutive : l'observation est donc souvent la meilleure option. Par contre, s'il y a persistance d'OME à 3 mois, une référence en oto-rhino-laryngologie est indiquée en vue d'un traitement chirurgical.

Durant cette période d'observation de 3 mois, il est judicieux de maximiser le traitement des causes sous-jacentes à l'OME (ex. rhinite allergique, IVRS)[5][6]. Les toilettes nasales sont recommandées pour évacuer les sécrétions nasales et faciliter le drainage des trompes d'Eustache. Il n'existe aucun traitement curatif médical pour l'OME, mais seulement de ses causes sous-jacentes.

Traitement chirurgical

À 3 mois, si l'OME est persistante, la myringotomie avec insertion d'un tube transtympanique est indiquée. L'insertion d'un tube de ventilation a été démontré comme étant le seul traitement permettant de réduire le risque de récidives tout en permettant d'améliorer l'audition et de prévenir la progression d'un cholestéatome au niveau de l'oreille moyenne.

S'il y a d'autres anomalies anatomiques pouvant contribuer à l'OME, d'autres procédures chirurgicales peuvent être indiquées selon le cas.

  • La polypectomie pourrait être indiquée chez un patient avec une polypose nasale pouvant contribuer.
  • L'adénoïdectomie pourrait être indiquée chez un patient avec des végétations adénoïdes hypertrophiées. Il est possible de combiner l'adénoïdectomie au tube de ventilation chez un enfant de > 4 ans ayant eu une endoscopie nasale (adénoïdes hypertrophiées) ou chez un enfant de < 4 ans avec des antécédents d'infections du nasopharynx récidivantes.

Traitements non recommandés

Les traitements non recommandés sont [7]:

  • les antibiotiques topiques ou PO
  • les corticostéroïdes topiques ou PO
  • les antihistaminiques
  • les antagonistes des récepteurs de la leucotriène
  • les IPP et les anti-H2
  • les décongestionnants
  • l'homéopathie
  • l'ostéopathie crânienne
  • l'acupuncture
  • les modifications de l'alimentation
  • les massages.

Suivi

En plus du traitement médical et chirurgical, il peut être pertinent d'effectuer des exercices de renforcement dans un objectif de rééducation des trompes d'Eustache. Des exercices de respiration ainsi qu'une bonne hygiène nasale peuvent également s'avérer utiles.

Complications

Les complications de l'OME sont[8] :

  • Rétraction tympanique, atélectasie, otite adhésive
  • Tympan atrophique
  • Érosion ossiculaire (longue apophyse de l'enclume est atteinte et surdité de conduction importante)
  • Tympanosclérose
  • Granulome de cholestérol
  • Otite moyenne chronique, cholestéatome
  • Perte auditive permanente
  • Mastoidite
  • Méningite
  • Abcès cérébral

Évolution

L'OME est auto-résolutive dans la majorité des cas. Pour un jeune enfant, l'aspect social est le plus souvent affecté en raison d'une diminution de l'audition. La sphère du langage peut également être touchée. Il existe certaines complications inhabituelles tels que les étourdissements, les troubles du comportement et la maladresse[2].

Prévention

  • Ajuster la position de la tête de l'enfant dans les activités tels que l'allaitement pour assurer un bon drainage et éducation aux parents concernant l'anatomie de l'oreille moyenne de leur enfant.
  • Usage d'appareils auditifs (éviter les complications associées au tube de ventilation).
  • Surveillance étroite des signes et symptômes lorsque la prise en charge consiste en de l'observation. Ainsi, il sera possible de prévenir des complications telles que la rupture du tympan qui est associée à un mauvais pronostic.

Notes

  1. L'orientation de la trompe d'Eustache explique la plus grand fréquence d'OME chez les enfants par rapport aux adultes. Les adultes ont une trompe d'Eustache plus allongée et inclinée caudalement.

Références

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  1. Frederick T. Searight, Rahulkumar Singh et Diana C. Peterson, Otitis Media With Effusion, StatPearls Publishing, (PMID 30855877, lire en ligne)
  2. 2,0 et 2,1 Ju Yeon Lee, Se-Hyung Kim, Chan Il Song et Young Ree Kim, « Risk factors for persistent otitis media with effusion in children: a case-control study », Yeungnam University Journal of Medicine, vol. 35, no 1,‎ , p. 70–75 (ISSN 2384-0293, PMID 31620573, Central PMCID 6784671, DOI 10.12701/yujm.2018.35.1.70, lire en ligne)
  3. Rachel Connolly, Aye Paing, Tim Reeves et Devavrata Joshi, « Otitis media with effusion in under 12s: summary of updated NICE guidance », BMJ,‎ , p2314 (ISSN 1756-1833, DOI 10.1136/bmj.p2314, lire en ligne)
  4. F. Simon, M. Haggard, R.M. Rosenfeld et H. Jia, « International consensus (ICON) on management of otitis media with effusion in children », European Annals of Otorhinolaryngology, Head and Neck Diseases, vol. 135, no 1,‎ , S33–S39 (ISSN 1879-7296, DOI 10.1016/j.anorl.2017.11.009, lire en ligne)
  5. Amanda R. Skoner, Kelleen R. Skoner et David P. Skoner, « Allergic rhinitis, histamine, and otitis media », Allergy and Asthma Proceedings, vol. 30, no 5,‎ , p. 470–481 (ISSN 1539-6304, PMID 19843400, DOI 10.2500/aap.2009.30.3272, lire en ligne)
  6. Frederick T. Searight, Rahulkumar Singh et Diana C. Peterson, Otitis Media With Effusion, StatPearls Publishing, (PMID 30855877, lire en ligne)
  7. Otitis media with effusion in under 12s, National Institute for Health and Care Excellence (NICE), coll. « National Institute for Health and Care Excellence: Guidelines », (ISBN 978-1-4731-5329-5, PMID 37792977, lire en ligne)
  8. Andrea Coleman et Anders Cervin, « Probiotics in the treatment of otitis media. The past, the present and the future », International Journal of Pediatric Otorhinolaryngology, vol. 116,‎ , p. 135–140 (ISSN 0165-5876, DOI 10.1016/j.ijporl.2018.10.023, lire en ligne)