ULaval:MED-2231/Études d’observation à visée étiologique

De Wikimedica
Ce guide d’étude a été élaboré par les volontaires de Wikimedica dans le cadre du cours MED-2231 à l'Université Laval et est basé sur le travail des responsables du cours. Il est fourni comme aide à l'étude et ne constitue pas un document officiel du cours.

L’objectif d’une étude à visée étiologique est de rechercher les causes d’un phénomène et d’essayer de démontrer un lien de causalité entre deux événements. C’est la présence d’un groupe de comparaison qui distingue les études à visée étiologique des études descriptives.

Étude cas-témoins

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L’étude cas-témoins se caractérise par la comparaison de deux groupes : l’un formé des personnes atteintes de la maladie (cas) et l’autre formé des personnes ne souffrant pas de la maladie (témoin). Les cas et les témoins doivent être représentatifs de la population cible, c’est-à-dire la population à laquelle on souhaite appliquer les résultats.

L’objectif de l’étude est de chercher les expositions antérieures à l’apparition de la maladie. On cherche les facteurs qui ont favorisé l’apparition de la maladie ou ceux qui ont protégé les individus en santé. Ce type d’étude est utile lorsque la maladie étudiée est rare ou lorsque le facteur d’exposition est inconnu. L’étude cas-témoins permet le calcul des cotes de l’exposition chez les cas et chez les témoins. Le ratio de ces cotes constitue le rapport de cotes (RC).

Les études cas-témoins peuvent être populationnelle, en milieu hospitalier ou imbriquée :

  • Populationnelle : les cas et les témoins sont sélectionnés dans la population générale
  • En milieu hospitalier : les cas sont constitués d’individus qui ont reçu le diagnostic de la maladie à l’hôpital. Les témoins sont alors des patients admis au même hôpital, mais pour d’autres problèmes de santé.
  • Imbriquée (nested case-control study) : les cas et les témoins proviennent d’une étude de cohorte préexistante.

Étude de cohorte

Une étude de cohorte peut être descriptive ou à visée étiologique. Pour qu’une étude de cohorte soit à visée étiologique, elle doit comparer un groupe exposé à un facteur et un groupe qui n’est pas exposé à celui-ci. En observant le développement ou non de la maladie d’intérêt, il est alors possible de déterminer si un lien existe entre le facteur à l’étude et la maladie.

Transversale

C’est la méthode idéale si les fonds pour l’étude sont limités. Par exemple, une étude transversale pourrait être appropriée pour déterminer si la pollution d’une usine est la cause des malaises des habitants du village situé juste à côté. Dans ce cas, le groupe de comparaison serait les habitants d’un autre village ayant des caractéristiques semblables au premier, mais qui est situé à distance de l’usine.

Longitudinale

Expérimentale

L'étude expérimentale est le modèle d'étude qui se rapproche le plus des expériences scientifiques. Une méthode rigoureuse est essentielle puisque l’étude de cohorte expérimentale doit pouvoir être reproduite par tout autre chercheur. Dans ce type d’étude, toutes les variables de lieu, de temps et de personnes sont contrôlées par le chercheur. Le chercheur contrôle également l’exposition de ses groupes au facteur de risque. Il est ainsi facile de déterminer précisément qui est exposé ou non au facteur à l’étude.

Une étude expérimentale s’avère utile pour évaluer l’efficacité d’une intervention, d’un programme de prévention et pour évaluer l’efficacité des méthodes de distribution des soins de santé.

Pour éviter les biais lors de l’étude, il est idéal d’utiliser une technique en aveugle. Il est possible de faire une affectation à l’aveugle, c’est-à-dire que le chercheur et les participants ne savent pas dans quel groupe les sujets ont été attribués. Il est aussi possible de faire une appréciation à l’aveugle, c’est-à-dire que la personne qui procède à l’analyse des résultats ignorent quel est le traitement que chaque participant a reçu. On dit qu’on procède en simple aveugle lorsque l’affectation ou l’appréciation est effectuée en aveugle. Si les deux méthodes sont employées, l’étude est alors menée en double aveugle (double insu).

Une étude de cohorte expérimentale est nommée essai thérapeutique randomisé si son objectif est d’évaluer l’efficacité d’un nouveau médicament par rapport à l’ancien.

Les études expérimentales sont toutefois difficiles à mener dans le domaine de la santé puisqu’elles peuvent poser de nombreux problèmes éthiques.

Non expérimentale

Dans ce type d’étude, l’exposition au facteur étudié (traitement, moyen de prévention, facteur de risque…) n’est pas contrôlée par le chercheur.

Exemple : Mener une enquête afin de recruter des individus fumeurs et non-fumeurs afin de comparer l’incidence du cancer du poumon entre ces deux groupes.

Quasi-expérimentale

Dans une étude quasi-expérimentale, le chercheur contrôle les variables de temps et de lieu, mais pas les variables de personne.

Avantages et désavantages des modèles d’étude

En recherche, l’idéal serait de toujours mener des études de cohorte expérimentales. Cependant, ces études sont coûteuses et présentent dans plusieurs circonstances des problèmes éthiques.

Caractéristiques des études à visée étiologique
Étude cas-témoins Étude de cohorte
Moins coûteuse et moins longue Plus coûteuse et plus longue
Le diagnostic est posé au début de l'étude La connaissance de l'exposition au facteur de risque peut influencer le diagnostic de la maladie
La recherche de l'exposition des participants peut être influencée par la connaissance de la maladie La mesure de l'exposition ne peut être influencée par la connaissance du diagnostic
Risque de biais plus élevé Risque de biais plus faible
Utile pour une maladie rare Inutile pour une maladie rare
Inutile si l'exposition est rare Utile lorsque l'exposition est rare