ULaval:MED-1225/Maladies virales et arthropodes

De Wikimedica
Ce guide d’étude a été élaboré par les volontaires de Wikimedica dans le cadre du cours MED-1225 à l'Université Laval et est basé sur le travail des responsables du cours. Il est fourni comme aide à l'étude et ne constitue pas un document officiel du cours.

Les maladies virales et les arthropodes sont des afflictions d'étiologies différentes, mais elle sont en commun le fait d'être à la fois communes et très contagieuses.

Exanthèmes viraux

Un exanthème[note 1], couramment appelé "rash", est une éruption d'apparition subite qui affecte plusieurs aires cutanées de façon simultanée. Un énanthème est une éruption qui affecte les muqueuses.

L'exanthème viral est souvent « morbilliforme » ou « maculopapuleux », c'est à dire composé de macules et papules érythémateuses qui ressemblent à l'éruption de la rougeole. La principale condition à distinguer de l'exanthème viral est l'éruption médicamenteuse de type 4 (le plus souvent enfants = exanthème, adultes = éruption médicamenteuse), où l'anamnèse fera la différence entre les deux entités.

Historiquement, il y avait 6 exanthèmes décrits chez les enfants. Leur étiologie est maintenant bien définie.

Maladie Nom Étiologie
Première Rougeole Measles virus
Deuxième Scarlatine Streptococcus pyogenes
Troisième [[|Rubéole]] Rubella virus
Quatrième Maladie de Duke N'est plus accepté comme une maladie distincte
Cinquième Érythème infectieux Parvorirus B19
Sixième Roséole HHV-6 et HHV-7

Aucun des exanthèmes viraux (sauf la scarlatine, qui a une origine bactérienne) ne requiert de traitement autre que du support.Le diagnostic est généralement clinique, mais dans le cas de la rougeole et de la rubéole, le diagnostic devra être confirmé avec la sérologie et rapporté aux autorités de santé publique.

Rougeole

Fichier:Rougeole.jpg
Rougeole

Il s'agit d'une maladie virale qui se transmet par gouttelettes respiratoires et touche habituellement les enfants entre 3 et 5 ans. Son incidence a beaucoup diminué grâce à la vaccination, mais les cas[note 2] qui surviennent encore au Québec sont fréquemment retrouvés chez les immigrants de pays en voie de développement ou les personnes non vaccinées.

La période d'incubation est de 8 à 12 jours entre l'exposition et le début des symptômes. Les patients sont contagieux 1-2 jours avant le début des symptômes (3 à 5 jours avant l'éruption) et jusqu'à 4 jours après l'apparition de l'éruption. Les patients immunosupprimés peuvent être contagieux pendant toute la durée de la maladie.

Présentation clinique

  • Prodrome : fièvre, malaise, conjonctivite, toux, coryza[note 3], Koplik spots (macules blanches-bleutées au niveau de la muqueuse buccale)
  • Exanthème : macules et papules érythémateuses débutant au visage avec progression céphalocaudale et centrifuge (au 3e jour, tout le corps atteint)
  • Guérison : amélioration clinique 2 jours après l'apparition de l'exanthème. Ce dernier diminue après 3-4 jours et disparait en 6-7 jours
Fichier:Koplik spots.jpg
Koplik spots

Diagnostic

Le diagnostic se fait par la présentation clinique distincte: fièvre élevée, Koplik spots, conjonctivite, symptômes des voies respiratoires hautes, exanthème typique. Cependant le diagnostic doit être confirmé par sérologie (IgM et IgG anti-rougeole[note 4]) et doit être rapporté à la Santé Publique avant même les résultats.

Traitement

Une rougeole non compliquée se résout en 10 à 12 jours sans traitement particulier. Il n'y a pas de traitement viral spécifique recommandé. Le traitement reste donc de support pour la majorité des cas (antipyrétiques, repos,  réplétion liquidienne). Pour prévenir la transmission, il faut vacciner rapidement les gens ayant été exposés ou à risque de l'être s'ils ne peuvent fournir une preuve de vaccination.

Complications

La malnutrition, l'immunosuppression, les comorbidités et un support inadéquat sont des facteurs de risque d'une évolution défavorable. C'est pourquoi la rougeole est une cause important de mortalité infantile dans les pays en voie de développement.

Les groupes à risques de complications sont les patients immunodéprimés, les femmes enceintes, les individus mal nourris, les jeunes enfants et les personnes âgées. On retrouve comme complications fréquentes l'otite, la pneumonie, la laryngotrachéobronchite (croup[note 5]) et la diarrhée, alors que l'hépatite, la thrombocytopénie et l'encéphalite sont plus rares. La pneumonie est la complication la plus fréquente chez l'adulte et est celle causant la majorité de la mortalité chez l'enfant.

Rubéole

Fichier:Rubéole.jpg
Rubéole

La rubéole est une maladie virale à transmission directe ou par gouttelettes de sécrétions nasopharyngées. Les cas apparaissent souvent vers la fin de l'hiver/début du printemps. La maladie touche surtout les enfants, adolescents et jeunes adultes, mais l'incidence est en diminution depuis la vaccination.

Les individus infectés sécrètent le virus jusqu'à 1 semaine avant et 2 semaines après le début des symptômes. L'éruption apparaît typiquement 14 à 17 jours après l'exposition. Beaucoup de cas de rubéole sont légers et donc sous-diagnostiqués.

Présentation clinique

  • Prodrome : fièvre légère, céphalée, mal de gorge, conjonctivite[note 6] rhinorrhée, toux, lymphadénopathie (se résolvent souvent à l'apparition de l'éruption)
  • Exanthème : macules et papules prurigineuses rosées qui apparaissent au visage et progressent au cou, tronc et extrémités en 24 heures
  • Énanthème : chez 20%, lésions pétéchiales au palais mou et luette (signe de Forchheimer)

De l'arthrite accompagne parfois l'exanthème. L'éruption disparait graduellement après 2-3 jours en commençant par la tête et le cou. Le prodrome et les complications sont plus fréquentes chez les adultes que chez les enfants.

Complications

  • Complications possibles (rares) : encéphalite et thrombocytopénie
  • Autres complications (+ rare) : névrite périphérique, névrite optique, myocardite, péricardite, hépatite, orchite, anémie hémolytique

Traitement

Le diagnostic est habituellement posé avec la sérologie (IgM et IgG spécifiques pour rubéole). Tout comme pour la rougeole, les cas doivent être rapportés à la Santé publique.

Le traitement est de support seulement. Pour éviter la transmission, les enfants devraient être retirés de la garderie/école jusqu'à 1 semaines après le début de l'éruption. 

Il est important de s'informer si la personne malade a été en contact avec une femme enceinte ou si la patiente elle-même est enceinte, car la rubéole a des effets nocifs sur le foetus :

  • Avortement, mort foetale
  • Syndrome de la rubéole congénitale
    • Surdité neurosensorielle
    • Retard mental
    • Anomalies oculaires
    • Maladie cardiaque congénitale
    • Cornée embrouillée
«Slapped cheeks» et éruption en dentelle typiques de la cinquième maladie

Érythème infectieux

Aussi appelé cinquième maladie, l'érythème infectieux est la présentation clinique la plus fréquente du Parvovirus B19. Ce dernier peut se présenter comme une infection virale bénigne ou être presque mortelle, mais la plupart des infections sont asymptomatiques.

La transmission se fait par contact avec les sécrétions respiratoires, l'exposition percutanée à des produits sanguins ou par transmission verticale de la mère au bébé. Ce sont surtout les enfants entre 4 et 10 ans qui sont touchés. La maladie se présente souvent en petites épidémies (comme dans l'école) vers la fin de l'hiver/début printemps. La contagion secondaire aux membres de la famille est assez commune (infection transmise chez environ 50% des contacts susceptibles)[note 7].

L'incubation est de 1-2 semaines et la contagiosité est maximale avant l'apparition de l'éruption. L'éruption dure au total 5 à 9 jours.

Présentation clinique

  • Prodrome : fièvre légère, malaise, céphalée, prurit, coryza[note 3], myalgies, douleurs articulaires (surtout chez les femmes adultes)
  • Exanthème : début avec des joues rouge flamboyant (« slapped cheeks »), puis apparition de l'éruption réticulée (en dentelle) du tronc et des membre alors que l'éruption faciale diminue en 1 à 4 jours

L'infection à parvovirus B19 peut aussi causer le syndrome papulo-purpurique en gants et en chaussettes, dans lequel il y a papules, pétéchies et purpura douloureux et prurigineux des mains et des pieds, souvent avec fièvre et érosions orales. Contrairement à l'érythème infectieux, les patients avec cette présentation sont virémiques et contagieux et ne devraient donc pas être en contact avec les personnes à risque.

Pendant la grossesse, l'infection au parvovirus B19 peut entraîner un hydrops foetalis[note 8], un RCIU, des effusions pleurales et péricardiques et la mort du foetus (risque de 2-6.5%). Chez la personne immunosupprimée, elle peut causer une anémie sévère.

Diagnostic

Le test diagnostique de choix pour l'érythème infectieux est la détection des IgM anti-parvovirus B19. Ces derniers indiquent que l'infection s'est produite dans les 2 à 4 derniers mois.

Traitement

Un traitement de support est suggéré pour soulager les malaises, démangeaisons et arthralgies, mais il n'y a pas de traitement spécifique requis. L'infection se résout en 5 à 10 jours, mais l'éruption peut récidiver dans les mois qui suivent suite à des éléments déclencheurs :

  • Exposition solaire ou à des températures élevées (bains)
  • Exercice physique
  • Stress psychologique
Fichier:Roséole.jpg
Roséole

Roséole

La roséole (aussi appelée exanthème subit) est une infection virale causée par le Human Herpesvirus 6 (HHV-6) et HHV-7 qui touchent les enfants entre 6 mois et 4 ans selon un mode de transmission inconnu. Il s'agit de l'exanthème le plus fréquent chez les moins de 2 ans. Il n'y a pas de vaccin disponible, alors l'infection résulte en une immunité. À cet effet, la séroprévalence de l'HHV-6 chez l'adulte est de plus de 95%.

Chez la plupart des enfants, l'infections sera sous-clinique ou sous forme de fièvre sans éruption. Plus tard, une réactivation du virus, si associée avec une exposition médicamenteuse, peut mener au syndrome DRESS (Drug reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms).

Présentation clinique

  • Prodrome : fièvre élevée pendant 3 à 7 jours, oedème palpébral, adénopathie cervicale, sx respiratoires, bon état général malgré tout
  • Exanthème : apparaît subitement lorsque la fièvre tombe chez 20% des malades; macules et papules rosées entourées d'un halo blanchâtre débutant sur le tronc puis progressant au cou et aux extrémités

Traitement

Cette maladie est habituellement bénigne et auto-résolutive; elle ne nécessite qu'un traitement de support. Il est à noter que l'infection à HHV-6 est bien connue pour causer des convulsions fébriles (à cause de la fièvre élevée).

Éruptions virales

Famille des virus herpès :

Maladie selon le virus
Virus Maladie
1 HSV-1 (Herpès simplex 1) Herpès labial ou génital
2 HSV-2 (Herpès simplex 2) Herpès génital
3 VZV (virus Varicellae-Zoster) Varicelle et Zona
4 CMV (Cytomégalovirus) ---
5 EBV (virus Epstein-Barr) Mononucléose
6 HHV-6 Roséole infantile
7 HHV-7 ---
8 HHV-8 Sarcome de Kaposi

Zona

Zona

Le zona est causé par la réactivation du VZV (virus de l'herpès zoster) latent dans les ganglions rachidiens (crâniens, cervicaux, dorsaux, lombaires ou sacrés). Le 2/3 des cas sont chez les patients de plus de 40 ans. Habituellement, le zona n'apparaît qu'une seule fois chez la personne immunocompétente, contrairement au virus de l'herpès. Le risque de faire un 2e zona est identique à celui d'en faire un premier; environ 4% des patients font plus d'un épisode de zona.

Le patient avez zona excrète le VZV par aérosol et peut le transmettre par contact direct. S'il contamine quelqu'un, celui-ci n'aura pas le zona, mais plutôt la varicelle (s'il ne l'a jamais eu auparavant bien sûr).

Présentation clinique

  • Éruption dermatomale unilatérale (possibilité de lésions varicelliformes hors du dermatome)
  • Vésicules groupées sur fond érythémateux (toutes du même âge)
  • Plus fréquent au tronc, mais peut être n'importe où
  • Souvent présence d'un prodrome de douleur/brûlement (jusqu'à 10 jours avant)

Complications

  • Algies post-zona (aussi appelées névralgies post-herpétiques) :douleur persistante au niveau du dermatome qui a été touché
    • < 20 ans : rare, 4% de persistance au delà de 1 an
    • >55 ans : 27% de persistance au delà de 1 an
    • >70 ans : 73% de persistance au delà de 1 an
  • Syndrome de Ramsay-Hunt (atteinte du ganglion géniculé et donc des nerfs facial et auditifs): paralysie de Bell, surdité, acouphène, vertiges, perte de goût
  • Kératoconjonctivite (risque de cécité): si lésions à la pointe du nez, il y a atteinte de la branche nasociliaire de la division ophtalmique du trijumeau
  • Dissémination (voie hématogène, ressemble à varicelle)
    • 2 à 4% des hôtes normaux
    • 8% des immunosupprimés non traités
  • Atteintes motrices, sensitives, autonomes: plus fréquentes si atteinte trijumeau, nerfs crâniens ou thoraciques

Varicelle

Fichier:Varicelle.jpg
Varicelle

La varicelle est une maladie endémique dans tous les pays, très contagieuse par transmission aérosol (taux d'attaque secondaire dans une même maison de 85-90%). Par contre, elle est devenue rare depuis la vaccination systémique. 90% des cas surviennent avant 10 ans, alors que seulement 2% des cas touchent les adultes. Elle est causée par le virus de l'herpès zoster (VZV).

L'incubation du virus est d'environ 14 jours.

Présentation clinique

Herpangine

Il y a un prodrome plus ou mois symptomatique 2-3 jours avant le début (malaise, coryza[note 3], mal de gorge, toux, fièvre). 

Chez l'enfant, la lésion initiale est une macule rouge qui évolue rapidement vers une vésicule centrale qui devient pustuleuse et croûtée. De nouvelles lésions apparaissent en continue pendant 4 à 7 jours (donc présence de lésions de différents stades en même temps). Habituellement, il y a aussi présence d'un énanthème d'herpangine (petites ulcérations blanchâtres entourées de zones d'inflammation rouges dans la bouche. La guérison est complète en 16 jours. 

Chez l'adulte, la maladie est beaucoup plus sévère et plus à risque de complications. Par rapport à la varicelle chez l'enfant, l'incidence d'hospitalisations, de pneumonies et d'encéphalites est de 15 fois supérieur chez l'adulte et le tiers des décès secondaires à la varicelle surviennent chez l'adulte (qui ne représente que 2% des cas). Chez la femme enceinte, le risque de pneumonie est plus élevé.

Une réactivation de la varicelle plus tard dans la vie du patient causera un zona.

Complications

  • Rare: pneumonie, encéphalite, ataxie cérébelleuse
  • Très rare: myélite transverse, Guillain-Barré, néphrite, cardite, arthrite, orchite, uvéite, varicelle hémorragique, purpura fulminans

Herpès simplex

Herpès simplex labial

L'herpès simplez peut être causé par le HSV-1 (bouche, nez) ou le HSV-2 (génital, fesses, cuisses). C'est une maladie très courante; l'herpès labial touche le 1/3 de la population et chez plus de 85% de la population on trouve des évidences sérologiques d'exposition antérieure[note 9].

Classiquement, les lésions se présentent sous forme de vésicules et/ou pustules regroupées sur un fond érythémateux et sont récurrentes au même endroit. Par contre, on ne voit souvent plus les vésicules, mais plutôt les érosions secondaires, alors il faudra rechercher un contour érythémateux aux érosions. On doit penser au HSV si c'est douloureux et récurrent. 

Le temps d'incubation pour la primo-infection est de 5 à 10 jours. Ensuite, sa durée en tant que tel est de 21 jours.

Présentation clinique

La présentation clinique de la primo-infection peut être asymptomatique ou plus sévère :

  • Gingivostomatite
  • Pharyngite
  • Fièvre
  • Vésicules douloureuses et ulcères sur les lèvres, la langue, dans la muqueuse orale et au visage.
  • Adénopathies cervicales

À la suite de l'infection primaire, le virus s'installe en latence dans les ganglions rachidiens. Il peut alors se réactiver avec récidive (en moyenne 3 ou 4 fois par années) des symptômes, spontanément ou grâce à des facteurs précipitants : soleil, fatigue, stress, trauma, chirurgie.

  • Dysesthésie locale en prodrome
  • Bouquet vésiculeux évoluant rapidement vers l'érosion au vermillon des lèvres (autres sites possibles)
  • Durée de 7 jours

Lorsque l'on a des vésicules récurrentes dans la région du maillot de bain (soit les organes génitaux, les fesses et les cuisses), celles-ci sont causées dans la majorité des cas par le HSV. Aussi, des érosions/ulcérations péri-anales chez l'immunosupprimé ou le VIH+ sont fréquemment causées par le HSV. Finalement, il fait partie du diagnostic différentiel principal de toute ulcération génitale.

Eczéma herpeticum

Le virus peut aussi se présenter de façon plus particulière :

  • Érythème polymorphe
  • Paronychie herpétique (ongles)
  • Eczéma herpéticum (contact direct chez enfants avec lésions eczémateuses)

Dermatite aux cercaires

Dermatite aux cercaires

Aussi appelée la dermatite du baigneur, la dermatite aux cercaires est une éruption de distribution « maillot de bain », mais à l'envers. Elle est causée par les cercaires qui se collent à la peau puis y pénètrent. Il y a apparition de papules et plaques érythémateuses prurigineuses aux zones non couvertes par le maillot. Elle survient suite à une baignade dans :

  • Une eau peu profonde quasi stagnante
  • Avec canards
  • Avec coquillages (escargots)

L'éruption dure 1 à 2 semaines et est auto-résolutive.

Molluscum contagiosium

Molluscum contagiosum

Le molluscum contagiosum est une infection courante surtout chez l'enfant (mais peut se voir à tout âge) causée par le Poxvirus par transmission directe ou autoinoculation. Parfois, il sera difficile à différencier d'un condylome.

Présentation clinique

Cliniquement, chez le patient immunocompétent, on observe :

  • Papules perlées ombiliquées entre 1 et 5mm
  • Solitaires ou groupées
  • Aucun symptôme
  • Chaque lésion dure environ 2 mois, mais la durée totale de la maladie est de 6 à 24 mois (ou plus)

Traitement

Face à cette maladie, il est possible de ne pas traiter (expectative), mais comme c'est plutôt contagieux, on traite souvent selon diverses modalités :

  • Cryothérapie
  • Curetage de chaque molluscum (pratique quand il n'y en a pas beaucoup)
  • Acide trichloroacétique
  • Électrodessication
  • Cantharone
  • Acide salicylique, Trétinoine
  • Imiquimod (Aldara, Zyclara)

Arthropodes

Pédiculose

Poux de tête

Couramment appelée "poux", la pédiculose est une infestation causée par une famille d'arthropodes dont trois variantes peuvent affecter l'humain :

  • Pou de tête: Pediculus humanus variante capitis
  • Pou de corps: Pediculus humanus variante corporis
  • Pou pubien: Phthirus pubis

Le pou de tête se transmet par contact physique étroit ou par le partage de chapeaux, peignes, brosses et oreillers. Il affecte principalement les enfants d'âge scolaire et toutes les ethnies (les noirs dans une moindre mesure) et groupes socioéconomiques.

Présentation clinique

L'infestation se présente avec un prurit du cuir chevelu ainsi qu'une adénopathie cervicale postérieure. On peut aussi observer de l'érythème, des squames et de l'excoriation. À l'examen, on peut visualiser les poux adultes et les lentes (œufs), surtout au niveau rétro-auriculaire et occipital.

  • Un pou adulte mesure 2 à 3mm
  • Femelle adulte vit 30 jours et pond 5 à 10 œufs/jour à la racine du cheveu
  • Les œufs vivants restent près du cuir chevelu (chaleur et humidité) et se déplace avec le cheveu lorsque celui-ci pousse
  • Les œufs éclosent en 8 à 12 jours
  • Les lentes sont viables à moins de 0,6cm du cuir chevelu
  • Elles sont cimentées aux cheveux et ne peuvent se faire bouger facilement

Sachant que les cheveux poussent d'environ 1cm par mois, on peut estimer la durée de l'infestation par la distance des lentes par rapport au cuir chevelu.

La présence de poux adultes vivants et de lentes viables signent une infection active. Dans un suivi de traitement, il est possible qu'il reste des lentes continuellement pendant un certain temps, mais cela ne signifie pas un échec au traitement, car ces lentes sont non viables (pas de larves à l'intérieur).

Traitement

  • Toutes les personnes habitant dans la maison doivent être examinées ou sinon on traite tout le monde d'emblée
  • Vêtements et draps lavés et séchés au cycle chaud
  • Objets non lavables rangés dans un sac de plastique pour 2 semaines
  • Peignes et brosses lavés à l'eau chaude
  • Maison, divans et autos nettoyés à l'aspirateur

Pour le traitement, la médication doit évidemment être appliquée adéquatement et il ne faut pas omettre le 2e traitement fait 7 à 10 jours plus tard, sans quoi il y a risque d'échec au traitement.

Gale

Sillon causé par la gale

La gale est causée par un organisme nommé Sarcoptes scabiei. Cette maladie affecte les patients de tout âge et de toute classe socioéconomique, mais est plus commune chez les femmes et les enfants. Les personnes vivant en résidence sont particulièrement à risque. La majorité des infections sont transmises par contact direct, mais les objets (divans, lits) le peuvent aussi.

Présentation clinique

  • Les sarcoptes femelles pondent 3 œufs par jour (éclosion en 4 jours)
  • Majorité des patients ont <20 sarcoptes à la fois sur leur corps
  • Délai de 3-4 semaines entre l'infestation initiale et le début des symptômes (hypersensibilité aux sarcoptes)
  • Papules aux seins, ombilic, pénis, scrotum, espaces interdigitaux, poignets et aisselles
  • Le cuir chevelu et la tête peuvent être touchés chez l'enfant, la personne âgée et les immunosupprimés (donc un adulte en santé avec prurit cuir chevelu n'égale pas la gale)
  • Présence de sillons: des marques linéaires de la peau de 1 à 10mm causées par le déplacement d'un sarcopte. Ils se retrouvent dans les espaces interdigitaux, sur les poignets et les coudes.
  • Prurit, pire la nuit
Gale norvégienne

Le patient immunosupprimé peut se présenter avec la gale norvégienne, qui est une gale beaucoup plus sévère (le patient peut avoir des centaines de sarcoptes sur le corps). Elle ressemble à un psoriasis pancorporel.

Diagnostic

Pour confirmer le diagnostic, on procède à un grattage cutané (on gratte le point noir près du sillon, couche cornée seulement) et on cherche ensuite à la microscopie des œufs, des sarcoptes de la gale ou des scybales (excréments de sarcoptes).

Traitement

Dans le traitement, on doit traiter tous les contacts étroits. Tous les vêtements et les draps doivent être lavés à l'eau chaude. 

Notes

  1. Du grec exanthema, qui signifie une éruption de la peau.
  2. En 2011, on a dénombré 776 cas de rougeole, donc 615 (79%) se sont déclarés chez des enfants non immunisés. Les éclosions avaient le plus souvent étés en milieu scolaire puis en milieu communautaire.
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Le coryza correspond à une congestion nasale, rhinorrhée et un mal de gorge.
  4. Les IgM seront présents pendant l'infection active. Les IgG apparaitront s'il y a eu vaccination ou plus tard lorsque l'enfant aura acquis une immunité.
  5. Le faux croup est une laryngotachéobronchite associée à la coqueluche.
  6. La conjonctivite dans la rubéole est moins fréquente et plus discrète que dans la rougeole.
  7. Dans la plupart des communautés, environ 50% des jeunes adultes et plus de 90% des personnes âgées sont séropositives pour le Parvovirus B19.
  8. L'hydrops foetalis est l'accumulation de liquide (oedème) dans au moins deux compartiments foetaux.
  9. 46% des finissants du cégep sont sérologiquement positifs pour l'HSV-1, l'herpès labial (mais seulement 28% ont le souvenir d'avoir fait un "feu sauvage").