ULaval:MED-1223/Vaginite
Caractéristiques normales du vagin
Non-stérile → > 10 micro-organismes (moyenne 3-8).
Surtout lactobacilles (gram -).
Production d’acide lactique à partir du glycogène des cellules épithéliales.
pH normal : 4-4.5.
Tout changement de l’écosystème peut causer débalancement → vulvo-vaginite.
ATB, hormones, contraceptifs, douche vaginale, relations sexuelles, etc.
Investigation
- Bandelettes pH. Normal ≤ 4.5
- Lames, état frais (salin stérile). Normal : cellules épithéliales et globules blancs (rare)
- Lame, whiff/sniff test (KOH 10%). Normal : négatif. Positif si odeur d’amines (poisson).
- Microscope (coloration de Gram). Normal : prédominance de grand bacilles gram +
- Culture PRN
Vaginose bactérienne
Cause la + fréquente de vulvovaginite.
Gardnerella vaginalis.
Débalancement de la flore normale (bactéries anaérobes).
Facteurs de risque : douche vaginale, activité sexuelle, nouveau partenaire.
Présentation clinique : 50% asymptomatique. Leucorrhée homogène, fine blanche ou grise. Odeur de poisson (pire lors des menstruations ou après les relations). Pas d’érythème ni de prurit.
Diagnostic : critères d’Amsell. ≥ 3 critères.
- Écoulement vaginal adhérent et homogène
- pH ≥ 4.5
- Clue cells à l’état frais
- Whiff test positif
Indication de traitement : symptôme, enceinte avec ATCD d’accouchement prématuré, avant manipulation intra-utérine. Pas d’indication de traiter partenaire.
Traitement : ATB PO ou PV (clindamycine ou métronidazole).
Association avec : endométrite post-IVG, cellulite du dôme vaginal post-hystérectomie, PID, accouchement prématuré, rupture prématurée des membranes, chorioamnionite.
Candidose
Infection à levures.
Le + souvent Candida albicans (90%).
75% en auront au moins une dans leur vie.
Facteurs de risque : activité sexuelle, ATB, grossesse, corticothérapie, diabète mal contrôlé, immunosuppression.
Présentation clinique : 20% asymptomatique. Leucorrhée blanche ou jaunâtre en grain, prurit vulvaire, brûlement mictionnel, érythème et oedème vulvaire.
Diagnostic
- Aspect typique des leucorrhées
- pH normal
- Levures bourgeonnantes et filaments pseudo-mycéliens visibles après KOH
Traitement : antifongiques PV (clotrimazole,terconazole) ou PO (fluconazole)
5% en auront ≥ 4/an à probiotiques vaginaux, acide borique vaginal, fluconazole x 6 mois.
Trichomonase
Protozoaire trichomonas vaginalis.
ITSS → donc protection par condom.
Présentation clinique : 10-50% asymptomatique. Pertes anormales beiges, jaunâtres spumeuses, parfois odeur forte. Picotement, érythème vulvaire. Hémorragies sous-épithéliales vaginales/cervicales (col framboisé).
Diagnostic
Protozoaire flagellé mobile à l’état frais.
pH > 4.5.
Culture vaginale (à préciser dans requête) mais difficile à cultiver.
Traitement
Toutes les femmes (même si pas de sx), traiter les contacts des 3 derniers mois + partenaire actuel.
Abstinence ad 7 jours post-tx.
Retester entre 2-12 semaines post-tx.
Metronidazole PO x 1 dose.
Autres causes infectieuses
- Cervicite à chlamydia trachomatis
- Cervicite à Neisseria gonorrheoeae
- Condylomes acuminés diffus à la vulve et vagin
Toujours penser à faire des prélèvements de dépistage d’ITSS
Causes non-infectieuses
Pertes physiologiques excessives → dx d’exclusion (avec ectropion).
Vaginite atrophique
Chez la femme ménopausée.
Peu de pertes. Érythème, prurit, sensation de brûlure. Parfois leucorrhée jaune-vert.
PH > 5.
Corps étranger
Cause fréquente de leucorrhée chez les enfants. Tampon oublié, pessaire, condom égaré, etc.
Prurit vulvo-vaginal (sans perte)
Lichen (scléreux, simplex, plan), psoriasis, dermatite de contact ou allergique.