ULaval:MED-1223/Pré-menstruel

De Wikimedica
Ce guide d’étude a été élaboré par les volontaires de Wikimedica dans le cadre du cours MED-1223 à l'Université Laval et est basé sur le travail des responsables du cours (Léanne Pilote). Il est fourni comme aide à l'étude et ne constitue pas un document officiel du cours.

Épidémiologie

75% ont symptômes prémenstruels, seulement 2-6% interfèrera avec leur vie normale.

2% trouble dysphorique prémenstruel.

Variations hormonales → périodes + critiques.

+ absentes au travail, moins productives, perturbation du quotidien.

Définitions

Pour pouvoir parler de syndrome prémenstruel, les symptômes doivent interférer avec la vie quotidienne.

Syndrome prémenstruel

Page principale: Syndrome prémenstruel

Symptômes à la fois physiques et comportementaux répétitifs dans la 2e partie du cycle menstruel uniquement, interfère avec activités de la vie quotidienne.

Trouble dysphorique prémenstruel

Forme + sévère, avec irritabilité, colère, tension interne intense.

Si symptômes n’interfèrent pas avec vie normale → pas un syndrome prémenstruel.

Facteurs de risques : génétique (++), tabac, faible niveau d’éducation, troubles anxieux, évènements traumatisants dans le passé.

Aucun lien entre les autres troubles de l’humeur et le syndrome prémenstruel.

Perturbation de la vie quotidienne causant une détresse et un dysfonctionnement social, familial, professionnel.

Pathophysiologie

Déclenché durant phase lutéale par variations hormonales → affectent neurotransmetteurs.

Sérotonine (surtout), GABA, b-endorphine, SNA.

Stéroïdes impliqués → syndrome disparaît avec ménopause, ovariectomie bilatérale ou agonistes de la GnRH.

Mais pas que ça car pas de différence dans le taux p/r normale.

Bloquer les récepteurs progestatifs n’améliore pas les symptômes.

Serait donc réponse anormale à des variations hormonales cycliques normales.

Variations cycliques hormonales causent changements marqués dans systèmes opiacés, GABA et sérotoninergique.

Changement de b endorphine en prémenstruel mais pas de lien démontré.

Système GABA pourrait jouer un rôle (benzodiazépine efficace).

Sérotonine aurait un rôle.

Diagnostic

Diagnostic clinique.

Calendrier menstruel (DRSP, PSST) des symptômes prospectif sur 2 cycles menstruels (essentiel avant tx), vérifier si surviennent durant phase lutéale.

Si non concluant, utiliser a-GnRH 3 mois pour test diagnostique.

2-3 mois requis pour poser diagnostic (COPE ou PAF).

Si pas de menstruations mais cycles ovulatoires → calendrier prospectif des symptômes, cyclicité 28-35 jours.

Peut avoir coexistence avec d’autres troubles, exacerbés durant période prémenstruelle.

Ddx : trouble psychiatrique sous-jacent, transition péri-ménopausique, hypo ou hyperthyroïdie, drogue ou alcool, Rx.

Symptômes fréquents : ballonnement, fatigue extrême, labilité émotionnelle, tension, humeur dépressive, fringale, trouble de mémoire et de concentration, acné, colère, pleurs, troubles digestifs, chaleurs, palpitations, étourdissements.

Critères diagnostiques

  • 1 à 4 symptômes majeurs physiques, comportementaux ou psychologiques OU au moins 5 symptômes physiques ou comportementaux
  • Surviennent de façon répétée 2e moitié du cycle menstruel (phase lutéale) et jusqu’aux premiers jours des règles
  • Assez sévères pour interférer avec certains aspects de la vie
  • Femmes avec cycles menstruels réguliers

Trouble dysphorique prémenstruel

Durant la deuxième semaine de la phase lutéale et cessant en dedans de 4 jours du début des règles, si au moins 5 symptômes et au moins un est psychologique:

  • Humeur dépressive, tristesse, dépréciation personnelle
  • Anxiété ou tension
  • Labilité affective, pleurs
  • Irritabilité, accès de colère, conflits interpersonnels

Autres symptômes : baisse d’intérêt pour activités habituelles, trouble de concentration, baisse d’énergie marquée, variation marquée de l’appétit, augmentation ou diminution du sommeil et/ou sentiment d’être accablée/perdre le contrôle.

Atteinte fonctionnelle (école, vie quotidienne, professionnel), dysfonction sociale (chicane, idées noirs, isolation, moins performant) et symptômes ne sont pas une aggravation d’un autre trouble (alcool, drogue, médicament).

Au moins 2 cycles symptomatiques consécutifs sur journal prospectif.

Traitement

But : diminuer symptômes et améliorer niveau de fonctionnalité.

Symptômes légers → exercice aérobique, thérapie cognitivo-comportementale.

Symptômes modérés → traitement pharmacologique d’emblée.

  • ISRS (première ligne, phase lutéale seulement ou plus longtempes, 70% répondent). Essayer 2e molécule avant de dire que ça fonctionne pas
  • ISRS et NA
  • Antidépresseurs tricycliques
  • Anxiolytiques (2e ligne car accoutumance)
  • CO (si pas de succès avec anxiolytiques)
  • Spironolactone (si rétention d’eau importante)
  • Danazol (importants effets secondaires androgéniques)
  • Agonistes de la GnRH (dernier recours)

S’assurer que le diagnostic et bon après plusieurs mois sans succès.

Chirurgie (ovariectomie bilatérale)

Si conditions suivantes :

  • Diagnostic de trouble dysphorique menstruel confirmé
  • Plus de désir de grossesse
  • Efficacité démontrée du traitement suppressif avec agoniste de la GnRH pendant au moins 6 mois et pas d’autres traitements
  • Démonstration que la patiente tolère le traitement hormonal de remplacement
  • Jeune âge de la patiente impliquerait un traitement médical à long terme