ULaval:MED-1223/Ménopause

De Wikimedica
Ce guide d’étude a été élaboré par les volontaires de Wikimedica dans le cadre du cours MED-1223 à l'Université Laval et est basé sur le travail des responsables du cours (Léanne Pilote). Il est fourni comme aide à l'étude et ne constitue pas un document officiel du cours.

Définitions

Transition ménopausique : période précédant les dernières règles. » 2-8 ans, débute vers 45 ans (début symptômes). Cycles menstruels irréguliers et taux hormonaux fluctuants.

Pré ménopause : ensemble de la période de fécondité précédant la ménopause.

Péri ménopause : intervalle entre le début de la transition ménopausique et diagnostic de ménopause (transition + 1 ans).

Post-ménopause : période d’aménorrhée dès les dernières règles de la patiente jusqu'au décès ↓ Estrogènes et progestérone, ↑↑ FSH et LH.

Ménopause naturelle/spontanée : après épuisement des follicules ovariens.

Ménopause provoquée : destruction des 2 ovaires (chirurgie, chimiotx ou radiotx).

Le taux d’œstrogènes fluctue beaucoup pendant la transition ménopausique.

Diagnostic ne peut être posé qu’un an après (MAIS, la ménopause est commencée dès l’arrêt des règles).

Diagnostic de la ménopause:

-Période d’aménorrhée 12 mois ou +, en l’absence de grossesse (indispensable au diagnostic)

-Élévation de FSH > 40 UI/L (pas toujours besoin de doser, diagnostic clinique)

Diagnostic si sous CO:

• Cesser CO x 7 jours  

• Doser FSH 7è jour du placebo

• Viser > 70 et répéter dans 3 mois pour confirmer diagnostic et assurer la patiente du non besoin de contraception.

Diagnostic sous DIU avec Levonorgestrel (Mirena, Jaydess, Kyleena)

• Doser FSH n’importe quand

• Si > 70 à 2 reprises à 3 mois d’intervalle, on la considère ménopausée

• Toutefois, il n’y a pas de presse à retirer le stérilet, car effet de protection endométriale

Hypophyse augmente pour « fouetter » ovaires (car diminution de la production d'hormones œstrogènes et progestérones).

Physiologie

• 5 à 7 premières années après ménarche: cycles anovulatoires et irréguliers.

• Ensuite deviennent réguliers entre 21 et 35 jours jusque vers l’âge de 42 à 45 ans. Les cycles redeviennent irréguliers et surtout plus longs, > 40 jours environ 2 à 8 ans avant la ménopause.

• Élévation de FSH et variation dans production d’estradiol causant des symptômes vasomoteurs.

• Les taux d’estradiol diminuent vraiment 2 ans avant la ménopause.

• L’âge moyen de la ménopause est de 51,4 ans avec une déplétion complète des follicules ovariens.

Symptômes urogénitaux

Atrophie vaginale

Diminution de la teneur en collagène et en élastine. Sécheresse vaginale → dyspareunie → femmes font l’abstinence → aggrave l’atrophie.

Traitement : hormonothérapie locale. Anneau vaginal, crème (HS x 2 semaines puis HS 2x/semaine), comprimé vaginal (HS x 2 semaines, puis HS 2x/semaine).

Estrogènes vaginaux ré-épithélialisent muqueuse vaginale, ↑ circulation sanguine, améliore lubrification vaginale, ↓ pH vaginal, recrée flore microbienne vaginale normale.

Effet après 3-12 semaines, persiste ad 12 mois après arrêt.

Gel de polycarbophile (hydratant vaginal), hydrate et permet élasticité, diminue irritation et dyspareunie mais ne rétrocède pas atrophie.

Dysfonction sexuelle

Baisse de la libido, syndrome génito-urinaire et douleur.

Traitement local aide en grande partie.

Infection urinaire récurrentes

Diminution de la synthèse de glycogène → diminution lactobacilles → perte du mécanisme de protection.

Traitement : estrogènes locaux minimisent les récidives.

Incontinence urinaire et prolapsus plancher pelvien

Amincissement muqueuse par dégénérescence des fibres élastiques, de collagène et même musculaires. Abaissement du seuil sensoriel de la contraction du muscle détrusor et ↓ tonus plancher pelvien → incontinence et éventuellement prolapsus.

Traitement ostrogénique local ralentira processus du vieillissement

Symptômes vasomoteurs

Bouffées de chaleur intenses thorax → cou et visage.

1-5 minutes, + fréquentes la nuit.

Palpitation, sudation, diaphorèse et anxiété.

Afro-américaine > hispanophone > caucasienne > chinoise > japonaise.

Facteurs de risque : IMC > 27, sédentarité, alimentation grasse, alcool, tabac.

Dû à dysfonctionnement du centre de thermorégulation central secondaire à fluctuation des oestrogènes.

Traitement : hormonothérapie substitutive ( ↓ 75% fréquence, atténue sévérité).

Changements métaboliques et changements cardiaques

Dyslipidémie : chute d’estrogènes provoque détérioration métabolisme lipidique féminin, augmente cholestérolémie totale et taux.

Maladies cardiovasculaires = 1e cause de mortalité post-ménopause.

Dépistage et prise en charge précoce de la dyslipidémie.

Gain pondéral et redistribution centripète des graisses : vieillissement normal + changements hormonaux → gain pondéral (2.25-4.19 kg). Ralentissement métabolisme basal + perte masse musculaire.

Concentration des graisses partie supérieure (abdominales) = centripète.

Favorise développement résistances à l’insuline, diabète et atteintes cardiaques.

Équilibre entre apports énergétiques et dépenses physiques.

Hormonothérapie n’a aucun impact sur la prise de poids.

Symptômes musculo-squelettiques

La prévalence d'ostéoporose chez les femmes ménopausées est élevée.

Ostéoporose : estrogène exerce un effet protecteur sur le squelette en inhibant résorption osseuse. Diminution de la concentration post-ménopause favorise activité ostéoclastique.

Forte prévalence d’ostéoporose chez les femmes ménopausées.

Vieillissement osseux inhibe formation osseuse.

Facteurs de risque : > 65 ans, ATCD fracture de fragilisation, glucocorticoïdes, ATCD familial fracture de hanche, faible IMC, tabac, excès d’alcool, PAR, ostéoporose secondaire.

secondaire

Traitement : si symptômes vasomoteurs, hormonothérapie a un effet bénéfique sur la masse osseuse. Sinon, molécules spécifiques à l’ostéoporose.

Symptômes psychologiques

Labilité émotionnelle.

  • Fluctuation taux estrogènes
  • Nombreux stress
  • Perte du statut reproductif
  • Mauvaise estime de soi (nombreux changements physiques)
Symptôme Traitement
Atrophie urogénitale Estrogènes vaginaux

Lubrifiants vaginaux

Gel de polucarbophile

Dysfonction sexuelle Lubrifiants vaginaux

Évaluation biopsychosexuelle, counseling

Remplacement androgénique avec traitement combiné aux estrogènes

Infections urinaires récurrentes ATB si symptômes x 3 jours

Estrogènes vaginaux

Incontinence urinaire d’effort Saines habitudes de vie

Rééducation plancher pelvien

Estrogènes vaginaux

Pessaire

Symptômes vasomoteurs Hormonothérapie de substitution

Traitements non-hormonaux

Recours aux médecines parallèles

Modification facteurs de risque

Maladie coronarienne athérosclérotique Prise en charge facteurs de risque
Ostéoporose Prophylaxie pharmacologique

Prophylaxie non-pharmacologique

Ostéodensitométrie de dépistage q 2 ans

Biphophonates (pas de sx vasomoteurs)

Hormonothérapie remplacement

Troubles de l’humeur Antidépresseurs

Estrogènes seuls

Troubles cognitifs Estrogènes seuls
Image corporelle et bienêtre Saines habitudes de vie

Discussion sur les changes liés

Hormonothérapie substitutive

Produits disponibles:

Estrogènes seuls

Le + important pour les symptômes vasomoteurs, mais les progestérones potentialisent.

  • Voie orale : conjugués d’origine équipe ou végétale, estradiol ou estropiate
  • Voie transdermique timbre cutané : estradiol. Doit utiliser progestatif PO
  • Voie transdermique gel : estradiol

Progestatifs seuls

Voie orale : acétate de médroxyprogestérone, progestérone micronisée, noréthindrone, acétate de noréthindrone

Estro-progestatifs combinés

  • Voie orale : acétate de noréthindrone + 17B estradiol, drospirénone , 17B estradiol, noréthistérone + estradiol
  • Voie vaginale
  • Voie transdermique : non couvert par RAMQ. Continu et séquentiel possibles

Estrogènes combinés avec un MSRE

Très avantageux mais non remboursés.

Voie orale.

Schémas posologiques des estro-progestatifs combinés:

  • Mode continu : estrogène DIE sans arrêt dans le mois + progestatif DIE sans arrêt dans le mois. Faible dose d’estrogènes + petite dose progestative.

Avantages : aménorrhée, meilleure protection endométriale, parfois petits saignements (doit toujours investiguer).

Peut doubler dose progestatif 6-12 premiers mois ou séquentiel pendant un moment.

  • Mode séquentiel : petite dose d’estrogènes tous les jours en continu + progestatif 14 jours/mois. Dose de progestatif doublée.

Avantages : saignement de retrait à un moment attendu.

Indication : symptômes vasomoteurs.

Puissance biologique 3-5 fois inférieure CO.

Résumé suite à la ré-analyse des résultats de l’étude WHI :

  • Pas d’augmentation risque cancer sein lorsque < 5 ans
  • Augmentation 8/1000 après 5 ans d’hormonothérapie combinée
  • Pas d’augmentation (même diminution) si estrogènes seuls (hystérectomisées)
  • Avantages > risques cardio-vasculaires si avant 60 ans ou moins de 10 ans postménopause
  • Meilleur traitement des sx vasomoteurs
  • Pas de durée maximale d’utilisation (mais réévaluer car juste 15% vont avoir sx vasomoteurs toute leur vie)
  • Protection de la masse osseuse, diminue risque fracturaire
  • Améliore l’humeur, le sommeil, la qualité de vie et la fonction sexuelle
  • Diminue cancer du côlon

Avantages

Soulagement sx vasomoteurs, soulagement sx relatifs à l’atrophie vaginale,↓ risque fracture ostéoporotique, atténuation douleurs musculo-squelettiques et somatiques, stabilisation humeur, ↓ risque cancer colorectal.

Effets secondaires

Nausées, oedème, rétention d’eau, prise de poids, changements de l’humeur, saignements utérins anormaux, sensibilité mammaire.

Contre-indications

Saignement vaginal d’étiologie inconnue, cancer du sein actif, maladie hépatique aiguë, maladie thromboembolique active, maladie cardiovasculaire aiguë, AVC récent, grossesse, condition physique prédisposant aux effets secondaires. (tabac, diabète, hypertension, migraine ne contre indique pas HRT)

Évaluation initiale

Histoire et E/P complets, bilan lipidique, dosage FSH (pas obligé), cytologie cervicale, mammographie q 2-3 ans après 50 ans, ostéodensitométrie q 2 ans si > 65 ans ou FDR.

Traitement des symptômes vasomoteurs

Modifier habitudes de vie : cesser tabac, abaisser température ambiante, perte poids, exercice de relaxation.

Traitement pharmacologique : hormonothérapie, traitement non hormonaux (antidépresseur ISRS faible dose, anticonvulsivant, antihypertenseur, bellergal, pregabalin).

Médecine parallèle : phytoestrogènes, acupuncture, actée à grappes, vitamine E…