ULaval:MED-1217/Troubles de la personnalité

De Wikimedica
Ce guide d’étude a été élaboré par les volontaires de Wikimedica dans le cadre du cours MED-1217 à l'Université Laval et est basé sur le travail des responsables du cours. Il est fourni comme aide à l'étude et ne constitue pas un document officiel du cours.

Description générale

Personnalité

Le terme personnalité fait référence aux caractéristiques de la personne qui lui permettent de s'adapter aux changements externes et internes

Le terme traits de personnalité fait référence aux schémas de perception et de pensées par rapport à l'environnement social et personnel.

Troubles de personnalité

Caractérisés par des traits de personnalité rigides et mal adaptés, amenant une souffrance et un dysfonctionnement.

Généralement, les troubles de personnalité sont ego syntoniques (acceptables par l'ego, le moi de la personne) et alloplastiques (s'adaptent en essayant de modifier l'environnement et non eux-mêmes). Quand le trouble commence devient ego dystone, le patient commence à souffrir.

Critères diagnostics

Selon le DSM-5

  1. Modalité durable de l’expérience vécue et des conduites qui dévie manifestement de ce que qui est attendu dans la culture de l’individu, déviation manifeste dans au moins deux des domaines suivants
    1. Cognition (perception et vision de soi-même, d’autrui et des événements)
    2. Affectivité (diversité, intensité, labilité et adéquation de la réponse émotionnelle)
    3. Fonctionnement interpersonnel
    4. Contrôle des pulsions
  2. Les modalités sont durables et rigides, elles envahissent des situations personnelles et sociales diverses
  3. Ce mode durable entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement dans des domaines importants (social, professionnel…)
  4. Stable et prolongé, premières manifestations décelables au plus tard à l’adolescence ou au début de l’âge adulte
  5. Tableau qui n’est pas mieux expliqué par les manifestations ou conséquences d’un autre trouble mental
  6. Non imputable aux effets physiologiques d’une substances ou d’une autre affection médicale

Étiologie

Probable facteur génétique : un patient a plus de chance d'avoir un trouble de personnalité quand l'histoire familiale de maladie mentale est positive

Les troubles du groupe A sont plus courant chez les personnes avec des histoires familiales de schizophrénie, particulièrement chez les schizotypiques

Un trouble de personnalité se produit quand le nombre de mécanismes de défense de la personne est trop petit, et que les mécanismes de défense sont utilisés de manière trop stéréotypée. Les mécanismes de défense sont donc utilisés de manière pathologique

Description des troubles de personnalité

groupe caractéristiques troubles de personalité
groupe A étranges, distantes, présence de fantaisies Schizotypique schizoïde paranoïde
groupe B dramatiques, extraverties, impulsives, erratiques Narcissique limite antisociale histrionique
groupe C anxieuses, effrayées Obsessive-compulsive dépendante évitante

Catégories

On peut classer les troubles de personnalité en trois groupes (ou cluster) selon leurs caractéristiques communes

Groupe A

Caractéristiques étranges, distantes, présence de fantaisies

Schizotypique, schizoïde, paranoïde

Groupe B

Caractéristiques dramatiques, extraverties, impulsives, erratiques. Ont plus de comportements dommageables et nocifs

Narcissique, limite, antisociale, histrionique

Groupe C

Caractéristiques anxieuses, effrayées

Obsessive-compulsive, dépendante, évitante

Personnalité paranoïde

Épidémiologie

2 à 4% de la population, plus chez les hommes que chez les femmes, potentiellement plus courant dans les minorités visibles. Plus courant chez des proches de schizophrènes

Manifestations cliniques

Suspicion de longue date, difficulté à faire confiance, souvent hostiles, irritables et colériques. Refuse la responsabilité de leurs sentiments et l’impose aux autres. En examen, peut sembler avoir des manières formelles et ne pas comprendre pourquoi il voit un psychiatre. Attitude sérieuse et sans humour, corps tendu et recherche d’indices dans l’environnement

Contrairement à schizoïde et schizotypique, le patient est capable de projeter ses émotions sur les autres, capable de relations sociales

Critères du DSM-5
  1. Méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes, qui apparaît au début de l’âge adulte et est présente dans divers contextes, comme en témoignent au moins 4 des manifestations suivantes
    1. Le patient s’attend sans raison suffisante à ce que les autres l’exploitent, lui nuisent ou le trompent
    2. Est préoccupé par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou la fidélité de ses amis et associés
    3. Est réticent à se confier à autrui en raison d’une crainte injustifiée que l’information soit utilisée de manière perfide contre lui
    4. Discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans des commentaires ou des événements anodins
    5. Garde rancune
    6. Perçoit des attaques contre sa personne ou sa réputation, alors que ce n’est pas apparent pour les autres, et est prompt à la contre-attaque ou à la colère
    7. Met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité de son conjoint/partenaire sexuel
  2. Ne survient pas exclusivement pendant l’évolution d’une schizophrénie, d’un trouble bipolaire ou d’un trouble dépressif avec caractéristiques psychotiques ou d’un autre trouble psychotique non imputable aux effets physiologiques d’une autre affection médicale
Évolution et pronostic

Chez certains, la personnalité paranoïde durera toute la vie, chez d’autres elle laisse place à la schizophrénie, chez d’autres la personnalité peut régresser un peu. Généralement, les personnes gardent toujours de la difficulté dans les relations interpersonnelles.

Bases de l’intervention

Psychothérapie : traitement de choix. Le thérapeute prône l’honnêteté et les paroles directes, le style doit être professionnel et pas trop chaleureux, les patients ayant de la difficulté à faire confiance. Les patients ne réussissent pas bien en thérapie de groupe, quoiqu’elles peuvent aider à développer le sens social

Généralement, un anxiolytique suffit à contrôler l’agitation et l’anxiété, mais il peut être nécessaire d’utiliser un antipsychotique à petites doses pendant un court laps de temps pour contrôler l’agitation

Personnalité schizoïde

Épidémiologie

Touche environ 5% de la population, le ratio hommes-femmes est inconnu

Manifestations cliniques

Semble froide et distante, ne montre aucun intérêt pour les événements de tous les jours. Peut sembler souvent dans la lune, mais reconnaît la réalité

Critères du DSM-5
  1. Mode général de détachement p/r aux relations sociales et de restriction de la variété des expressions émotionnelles dans les rapports avec autrui, qui apparaît au début de l’âge adulte et présent dans divers contextes (au moins 4)
    1. Le patient ne recherche pas ou n’apprécie pas les relations proches, familiales incluses
    2. Choisit presque toujours des activités solitaires
    3. N’a que peu ou pas d’intérêt pour les relations sexuelles
    4. N’éprouve du plaisir dans de rares activités ou aucune
    5. N’a pas d’amis proches ou de confidents, en dehors de ses parents du premier degré
    6. Semble indifférent aux éloges ou à la critique d’autrui
    7. Fait preuve de froideur, de détachement, d’émoussement de l’affectivité
  2. Ne survient pas exclusivement pendant l’évolution d’une schizophrénie, d’un trouble bipolaire ou d’un trouble dépressif avec caractéristiques psychotiques ou d’un autre trouble psychotique non imputable aux effets physiologiques d’une autre affection médicale
Évolution et pronostic
  • Débute à l’enfance ou à l’adolescence
  • Dure très longtemps, mais pas nécessairement toute la vie
Bases de l’intervention

En thérapie, le patient aura tendance à l’introspection, mais plus la confiance avec le thérapeute se développe, plus il peut révéler des fantaisies. En thérapie de groupe, il sera silencieux longtemps mais il finira par s’impliquer (le patient doit être protégé des attaques agressives des autres personnes)

De petites doses d’antipsychotiques et de psychostimulants ont été bénéfiques chez certains patients

Personnalité schizotypique

Épidémiologie

Touche environ 3% de la population. Plus diagnostiqué chez les femmes avec un X fragile. Plus diagnostiqué chez les personnes avec un membre de la famille atteint de schizophrénie

Manifestations cliniques

Le patient semble étrange, tant dans ses pensées que dans son comportement.

Critères du DSM-5
  1. Mode général de déficit social et interpersonnel marqué par une gêne aiguë et des compétences réduites dans les relations proches, par des distorsions cognitives et perceptuelles et par des conduites excentriques. Le trouble apparaît au début de l’âge adulte, et est présent dans au moins 5 contextes suivant
    1. Idées de référence (à l’exception des idées délirantes de référence)
    2. Croyances bizarres ou pensées magiques qui influencent le comportement et qui ne sont pas en rapport avec les normes d’un sous-groupe culturel
    3. Perception inhabituelle, notamment illusion corporelle
    4. Pensées et langages bizarres
    5. Idéation méfiante ou persécutoire
    6. Inadéquation ou pauvreté des affects
    7. Comportement ou aspect bizarre, excentrique ou singulier
    8. Absence d’amis proches et de confidents en dehors des parents du premier degré
    9. Anxiété excessive en situation sociale qui ne diminue pas quand le sujet se familiarise avec la situation et qui est associée à des craintes persécutoires plutôt qu’à un jugement négatif de soi-même
  2. Ne survient pas exclusivement pendant l’évolution d’une schizophrénie, d’un trouble bipolaire ou d’un trouble dépressif avec caractéristiques psychotiques ou d’un autre trouble psychotique, non imputable aux effets physiologiques d’une autre affection médicale
Évolution et pronostic

Considéré comme la partie pré-morbide de la schizophrénie, mais peut rester en personnalité schizotypique toute sa vie. 10% des personnes touchées se suicident

Bases de l’intervention

Semblables à la thérapie du schizoïde, mais le thérapeute doit en plus ne pas ridiculiser les potentielles activitées étranges du patient

Antipsychotique pour traiter les idées étranges, antidépresseurs si présence de trouble dépressif

Personnalité antisociale

Épidémiologie

Touche 0,2 à 3% de la population, beaucoup plus commun chez les hommes que les femmes. Se retrouve plus dans les milieux pauvres, chez les alcooliques et toxicomanes et les prisonniers. Histoire familiale souvent présente

Manifestations cliniques

Le patient ne présente ni anxiété ni remords pour ses actions

Critères du DSM-5
  1. Mode général de mépris et de transgression des droits d’autrui qui survient depuis l’âge de 15 ans, avec au moins 3 manifestations
    1. Incapacité à se conformer aux normes sociales qui déterminent les comportements légaux
    2. Tendance à tromper pour un profit personnel ou par plaisir, indiquée par des mensonges répétés, l’utilisation de pseudonymes ou des escroqueries
    3. Impulsivité ou incapacité à planifier à l’avance
    4. Irritabilité et agressivité
    5. Mépris inconsidéré pour sa sécurité et celle d’autrui
    6. Irresponsabilités persistantes
    7. Absence de remords
  2. Avoir au moins 18 ans
  3. Manifestations d’un trouble de conduite débutant avant l’âge de 15 ans
  4. Les comportements antisociaux ne surviennent pas exclusivement pendant l’évolution d’une schizophrénie ou d’un trouble bipolaire
Évolution et pronostic

Dure généralement toute le vie, mais le point le plus haut du comportement est à la fin de l’adolescence

Plusieurs patients ont une somatisation de leurs symptômes, un trouble dépressif et de l’abus de substances

Bases de l’intervention

Quand le patient est en milieu hospitalier, il devient plus compliant à la thérapie. Quand les patients se retrouvent avec d’autres personnes comme eux, ils ont plus tendance à vouloir changer, les thérapies de groupe sont donc très bénéfiques

Il faut faire attention avec les médicaments pour éviter l’abus de substances. Les personnes présentant un déficit d’attention et de l’hyperactivité peuvent être traitées en conséquences.

Personnalité limite (TPL)

Épidémiologie

Touche 1 à 2% de la population, deux fois plus courant chez les femmes

Manifestations cliniques

Le patient semble tout le temps en crise avec beaucoup de changements brusques d’humeur

Le patient n’a pas une vision stable de son moi

Instabilité relationnelle très forte car peur d’être abandonné mais préfère pousser la relation

Critères du DSM-5
  1. Mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec un impulsivité marquée, qui apparaît au début de l’âge adulte et avec au moins 5 manifestations
    1. Efforts effrénés pour éviter les abandons (réels ou imaginaires)
    2. Mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisé par l’alternance entre des positions extrêmes (idéalisation et dévalorisation)
    3. Perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi
    4. Impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet
    5. Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires ou d’automutilations
    6. Instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur
    7. Sentiments chroniques de vide
    8. Colères intenses et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère
    9. Survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères
Évolution et pronostic

Le trouble est assez stable, sans progression vers la schizophrénie, mais la prévalence du trouble dépressif majeur est plus grande.

Bases de l’intervention

La psychothérapie combinée à la pharmacothérapie est le meilleur traitement. La psychothérapie est difficile autant pour le patient que pour le thérapeute, une approche basée sur la réalité fonctionne mieux qu’une interprétation de l’inconscient. Les patients font bien dans des milieux hospitaliers, avec des thérapies intensives

  • Thérapie comportementale dialectique : utilisée particulièrement avec les personnes avec des comportements para-suicidaires
  • Mentalisation : la mentalisation permet à la personne d’être attentive à l’état mental de l’autre personne, principe basé sur la théorie qu’un patient atteint de TPL a de la difficulté à saisir l’état mental de l’autre et le rôle sur leur relation
  • Transferance-focused thérapie : modification de la psychodynamique, basée sur deux principes : 1. clarification, la transférance est analysée plus directement, dans le style classique de la psychothérapie, pour que le patient prenne rapidement conscience de ses distorsions envers le thérapeute et 2. confrontation, le thérapeute montre ce que la transférance fait sur les relations. Si la thérapie est un succès, le besoin de division (un côté méchant, un côté bon) diminue et un plus haut niveau de fonctionnement est atteint

Pharmacothérapie : utile pour traiter des traits spécifiques (antipsychotiques pour l’hostilité, antidépressants, anticonvulsivants peuvent augmenter le niveau de fonctionnement du patient)

Personnalité histrionique

Épidémiologie

Touche 1 à 3% de la population

Touche plus les femmes que les hommes

Manifestations cliniques

En entrevue, le patient est généralement coopératif et prêt à donner une histoire détaillée. Les gestes et la ponctuation dramatiques sont fréquents dans leurs paroles, tout comme les démonstrations affectives.

Haut degré de comportement pour attirer l’attention, tendent à exagérer les pensées et les sentiments. Deviennent colériques et trop expressifs quand ils ne sont pas le centre de l’attention.

Présence de comportement séducteur, chez les deux sexes → fonction de séduction très importante, fondamentale

Mécanismes de défense principaux : répression et dissociation

Critères du DSM-5
  1. Mode général de réponses émotionnelles excessives et de quête d’attention, qui apparaît au début de l’âge adulte et qui est présent dans au moins 5 manifestations
    1. Patient mal à l’aise dans des situations où il n’est pas au centre de l’attention d’autrui
    2. L’interaction avec autrui est souvent caractérisée par un comportement de séduction sexuelle ou une attitude provocante
    3. Expression émotionnelle superficielle et rapidement changeante
    4. Utilise régulièrement son aspect physique pour attirer l’attention sur soi
    5. Manière de parler trop subjective mais pauvre en détails
    6. Dramatisation, théâtralisme et exagération de l’expression émotionnelle
    7. Suggestibilité, est facilement influencé par autrui ou par les tendances
    8. Considère que ses relations sont plus intimes que ce qu’elles sont en réalité
Évolution et pronostic

Avec l’âge, les symptômes diminuent un peu (que ce soit parce que la maladie régresse ou parce que les patients ont moins d’énergie qu’avant, on ne sait pas)

Les patients peuvent faire de l’abus de substances et se retrouver à faire des actes illégaux et être très sexuellement ouverts

Bases de l’intervention

Psychothérapie : souvent, les patients n’ont pas conscience de leurs véritables sentiments, la thérapie peut les aider à saisir ce qu’ils ressentent vraiment. La psychothérapie orientée sur la psychoanalyse (tant de groupe qu’individuellement)

Pharmacothérapie : utilise pour traiter des symptômes spécifiques

Narcissique

Épidémiologie

Touche 1 à 6% de la population

Plus à risque quand histoire familiale positive, particulièrement les parents.

Manifestations cliniques

Patients ont un sens démesuré de leur propre importance, considèrent qu’ils méritent des traitements spéciaux, supportent mal les critiques, très ambitieux. Peuvent tenter d’exploiter les autres à leurs fins. Incapables d’empathie, simulent la sympathie pour arriver à leurs fins.

Estime personnelle fragile, sujet à la dépression

Critères du DSM-5
  1. Mode général de fantaisies ou de comportements grandioses, de besoin d’être admiré et de manque d’empathie qui apparaissent au début de l’âge adulte et présent dans au moins 5 manifestations
    1. Le patient a un sens grandiose de sa propre importance
    2. Est absorbé par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté ou d’amour idéal
    3. Pense être spécial et unique et ne pouvoir être admis ou compris que par des institutions ou des gens spéciaux et de haut niveau
    4. Besoin excessif d’être admiré
    5. Pense que tout lui est dû
    6. Exploite les autres dans les relations interpersonnelles, utilise l’autre pour parvenir à ses fins
    7. Manque d’empathie
    8. Envie souvent les autres et croit que les autres l'envient
    9. Fait preuve d’attitude et de comportements arrogants et hautains
Évolution et pronostic

Chronique et difficile à traiter, supportent mal le fait de vieillir, plus vulnérables à la crise de la quarantaine

Bases de l’intervention

Psychothérapie : difficile, le patient doit renoncer à son narcissisme pour faire des progrès. Thérapie de groupe peut permettre (idéalement) de développer l’empathie et de développer des compétences sociales

Évitante

Épidémiologie

Touche 2 à 3% de la population

Manifestations cliniques

Hypersensible au rejet, anxiété à l’idée de parler au thérapeute, timidité extrême. Cherche la chaleur et la proximité humaine, mais ne s’essaient pas par peur du rejet

En conversation, il exprime de l’incertitude et un manque de confiance. Effrayés à l’idée de parler en public, tendance à interpréter tous les commentaires comme ridiculisant

Prend souvent des emplois solitaires

S’engage rarement dans des relations personnelles, à moins d’avoir une forte garantie de non rejet et d’acceptation

Critères du DSM-5
  1. Mode général d’inhibition sociale, de sentiments de ne pas être à la hauteur et d’hypersensibilité au jugement négatif d’autrui, qui apparaît au début de l’âge adulte et qui est présent dans au moins 4 situations
    1. Le patient évite les activités sociales professionnelles qui impliquent des contacts importants avec autrui par crainte d’être critiqué, désapprouvé ou rejeté
    2. Réticence à s’impliquer avec autrui à moins d’être certain d’être aimé
    3. Est réservé dans les relations intimes par crainte d’être exposé à la honte ou au ridicule
    4. Craint d’être critiqué ou rejeté dans les situations sociales
    5. Est inhibé dans les situations interpersonnelles nouvelles à cause d’un sentiment de ne pas être à la hauteur
    6. Se perçoit comme socialement incompétent, sans attrait ou inférieur aux autres
    7. Est particulièrement réticent à prendre des risques personnels ou à s’engager dans de nouvelles activités par crainte d’éprouver de l’embarras
Évolution et pronostic

Plusieurs personnes avec ce trouble sont capables de fonctionner dans un environnement assez protégé, ils peuvent se marier et avoir des enfants, mais si leur système de support échoue, ils sont plus sujets à la dépression, l’anxiété et la colère.

Potentiellement phobie sociale

Bases de l’intervention

Psychothérapie

  • Très important : renforcer le lien de confiance avec le patient, plus le lien se développe, plus le thérapeute peut montrer une attitude d’acceptation envers les peurs du patient (particulièrement la peur du rejet)
  • Possiblement, donner des «devoirs» au patient, d’aller à l’extérieur et de parler, mais être très prudent car un échec peut renforcer la faiblesse de l’estime personnelle
  • Thérapie comportementale peut permettre au patient d’exprimer ses besoins et d’augmenter son estime personnelle

Pharmacothérapie

  • Antidépresseurs et anxiolytiques si symptômes
  • Certains patients sont aidés par des β-adrénergique antagoniste, qui diminuent l’hyperactivité du système nerveux autonome

Dépendante

Épidémiologie

Touche plus les femmes que les hommes

Touche environ 0,6% de la population

Manifestations cliniques

En entrevue, le patient coopère, apprécie les questions claires, cherche à être guidé

Comportement soumis et dépendant persistant, évite les positions de responsabilités, difficile de persévérer quand ils sont seuls

N’aime pas être seul, cherche des personnes de qui ils vont pouvoir être dépendant

A besoin de quelqu’un d’autre pour prendre des décisions, besoin d’être rassuré

Critères du DSM-5
  1. Besoin général et excessif d’être pris en charge qui conduit à un comportement soumis et collant et à une peur de la séparation, qui apparaît au début de l’âge adulte et qui se présente dans au moins 5 manifestations
    1. Le patient a du mal à prendre des décisions dans la vie courante sans être rassuré ou conseillé de manière excessive par autrui
    2. A besoin que d’autres assument les responsabilités dans la plupart des domaines importants de sa vie
    3. A du mal à exprimer un désaccord avec autrui de peur de perdre son soutien ou son approbation
    4. A du mal à initier des projets ou à faire des choses seul
    5. Cherche à outrance à obtenir le soutien et l’appui d’autrui, au point de faire volontairement des choses désagréables
    6. Se sent mal à l’aise ou impuissant quand il est seul par crainte exagérée d’être incapable de se débrouiller
    7. Lorsqu’une relation proche se termine, cherche de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le soutien dont il a besoin
    8. Est préoccupé de manière irréaliste par la crainte d’être laissé à se débrouiller seul
Évolution et pronostic

Fonction de la vie quotidienne et de l’emploi sont souvent touchées car le patient ne peut fonctionner seul, les relations sociales sont limitées

Plusieurs souffrent d’abus physiques ou mentaux parce qu’ils sont incapables de s’affirmer

À risque de dépression majeure s’ils perdent la personne de qui ils dépendent

Bases de l’intervention

Souvent, le traitement est un succès. Les thérapies permettent au patient de comprendre les antécédents de son comportement et de devenir, avec du support, plus indépendant, affirmé et autonome

Danger : quand le thérapeute suggère de quitter/changer une relation pathologique

Le thérapeute doit être très respectueux des sentiments du patient, même s’il sont pathologiques

Pharmacothérapie : utilisée pour traiter des symptômes spécifiques (dépression, anxiété, attaques de panique)

Obsessive-compulsive

Épidémiologie

Touche 2 à 8% de la population

Plus fréquent chez les hommes que les femmes

Plus diagnostiqué chez les enfants aînés

Manifestations cliniques

Patient semble rigide, formel, manque de spontanéité, très sérieux.

Préoccupé des règles, de l’ordre et des détails, manque de flexibilité et est intolérant, aucun sens de l’humour. Incapable de faire des compromis, demande que les autres se plient à ses besoins

Peu d’amis mais possibilité d’emploi stable et de mariage

Mécanismes de défense : rationalisation, intellectualisation et formation réactionnelle

Angoisse, donc pour contrôler l’angoisse, on fait tout pour contrôler

Critères du DSM-5
  1. Mode général de préoccupation par l’ordre, le perfectionnisme et le contrôle mental et interpersonnel, aux dépends d’une souplesse, d’une ouverture et d’une efficacité, qui apparaît au début de l’âge adulte et qui se présente dans au moins 5 manifestations
    1. Préoccupation par les détails, les règles, les inventaires, l’organisation et les plans au point que l’objectif principal de l’activité est perdu de vue
    2. Perfectionnisme qui entrave l’achèvement des tâches
    3. Dévotion excessive pour le travail et la productivité à l’exclusion des loisirs et des amitiés
    4. Est trop consciencieux, scrupuleux et rigide sur des questions de morale, d’éthique ou de valeurs
    5. Incapacité de jeter des objets usés ou sans utilité même si ceux-ci n’ont pas de valeur sentimentale
    6. Réticence à déléguer des tâches ou à travailler avec autrui à moins que les autres fassent exactement à sa manière
    7. Se montre avare avec l’argent pour soi-même et pour les autres
    8. Se montre rigide et têtu
Évolution et pronostic

Variable et imprévisible

Puisqu’ils sont vulnérables aux changements inattendus, plus à risque de dépression

Bases de l’intervention

Souvent, le patient a conscience de son trouble et vient chercher lui-même de l’aide

Traitement long et complexe, problème de contre-transfert fréquent

Patient apprécie beaucoup les thérapies sans directives et celles d’association libre

Thérapie de groupe et comportementale ont des effets bénéfiques, permettent d’arrêter tout de suite un patient dans sa compulsion

Pharmacothérapie: Clonazepam (benzodiazepine avec utilité anticovulsivante) fonctionne chez les personnes avec un trouble très sévère